DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition 1835 Français 2007-4-4 ARTFL Converted to TEI APPROXIMATION. s. f.

APPROXIMATION. s. f. T. de Mathém. Opération par laquelle on approche de la détermination d' une quantité inconnue, de manière à la renfermer entre certaines limites, sans pouvoir obtenir sa valeur exacte. Méthode d' approximation. Résoudre un problème par approximation.

Il se dit, dans le langage ordinaire, d' Un calcul, d' une estimation qu' on fait pour avoir une idée de la somme qu' on cherche à connaître, et sans s' attacher à une exactitude rigoureuse. Je ne vous demande qu' une approximation, qu' une simple approximation. Un calcul par approximation. Voyez par approximation ce que cela peut coûter. Ce résultat n' est qu' une approximation.

APPROXIMATIVEMENT. adv.

APPROXIMATIVEMENT. adv. Par approximation. Estimer une dépense approximativement.

APPUI. s. m.

APPUI. s. m. Soutien, support; ce qui sert à soutenir. Mettre un appui, des appuis à un mur. Cette muraille a besoin d' appui. Si on ne donne un appui à cet arbre, le vent l' abattra. Le point d' appui d' une poutre, d' un linteau. Cela vous servira d' appui. Ce vieillard ne peut marcher sans un appui.

L' appui d' une fenêtre, d' une balustrade, etc., La partie d' une fenêtre, d' une balustrade, etc., sur laquelle on peut s' appuyer. L' appui de cette croisée est dangereux, il est trop bas. Tablette d' appui.

À hauteur d' appui, se dit en parlant De ce qui est élevé jusqu' à la hauteur ordinaire du coude, et autant qu' il faut pour qu' on puisse s' appuyer dessus. Un mur, une balustrade à hauteur d' appui.

En Mécanique, Le point d' appui d' un levier, ou simplement, Appui, Le point du levier qui est fixé, ou censé tel, et autour duquel s' opère sa rotation.

APPUI

APPUI signifie figurément, Faveur, aide, secours, protection. C' est un homme qui a de l' appui à la cour. C' est un homme sans appui. Il a besoin d' appui. Il manque d' appui. Donnez-lui votre appui.

Il se dit également Des personnes et des choses dont on tire de la protection, du secours. Ce grand homme était regardé comme l' appui, comme le plus ferme appui de l' État. Ce jeune homme sera quelque jour l' appui de sa famille. S' entourer de nombreux appuis. Perdre tous ses appuis. De faibles appuis. Je n' ai d' autre appui que vous. Vous êtes mon seul appui, mon unique appui. Tu seras l' appui de ma vieillesse. Ce mariage a été l' appui de toute la famille. Le respect et l' amour des peuples sont les plus sûrs appuis d' un trône.

APPUI

APPUI en termes de Manége, signifie, La sensation que fait éprouver à la main du cavalier l' action du mors sur les barres du cheval. Ce cheval a l' appui bon. Il a l' appui lourd, Il pèse à la main. Il n' a point d' appui, Il a la bouche trop sensible.

Il se dit aussi Du temps pendant lequel, dans la marche, le pied du cheval pose sur le sol; ce qu' on nomme autrement Foulée.

En Gram., L' appui de la voix sur une syllabe, L' élévation plus ou moins sensible de la voix sur une syllabe. L' accent tonique marque un appui de la voix sur la voyelle qui le porte.

À L' APPUI. loc. prépositive

À L' APPUI. loc. prépositive Pour appuyer. A l' appui de votre proposition, je dirai que... Dites quelque chose à l' appui de ma demande. Un fait vient à l' appui de mon assertion. Les pièces à l' appui d' un compte, ou absolument, Les pièces à l' appui.

Au Jeu de boule, Aller à l' appui de la boule, Jeter sa boule de manière qu' elle pousse celle du joueur avec qui l' on est de moitié, et qu' elle l' approche du but. Il signifie aussi, figurément et familièrement, Seconder celui qui a commencé dans quelque affaire que ce soit; Appuyer une proposition qui a été faite, un avis qui a été ouvert. Faites la proposition, j' irai à l' appui de la boule.

APPUI-MAIN. s. m.

APPUI-MAIN. s. m. Espèce de canne ou de baguette dont les peintres se servent pour appuyer la main qui tient le pinceau.

APPUYER. v. a.

APPUYER. v. a. Soutenir par le moyen d' un appui. Appuyer une muraille par des piliers, par des contre-fiches de charpente. Appuyer un édifice par des arcs-boutants. Appuyer par un mur de terrasse un jardin élevé.

Appuyer une chose contre une autre, La placer contre une autre de manière qu' elle ne puisse tomber. Appuyer une échelle contre la muraille.

Appuyer une maison contre une autre, l' appuyer contre un coteau, La bâtir contre une autre maison, la bâtir contre un coteau.

APPUYER

APPUYER signifie quelquefois, Poser sur. Appuyer ses mains, ses bras, ses coudes sur une table.

Appuyer la gauche, la droite d' une armée à un bois, à un marais, etc., La disposer de manière qu' elle touche à un bois, à un marais, etc., et ne puisse être attaquée de ce côté par l' ennemi.

APPUYER

APPUYER signifie aussi, Faire peser une chose sur une autre. Il lui appuya le genou sur la poitrine. Il appuie beaucoup le pied en marchant. Vous appuyez trop la plume, le crayon.

Appuyer le mousqueton, le pistolet à quelqu' un, Présenter le mousqueton, le pistolet à quelqu' un à bout portant. On dit de même, et plus ordinairement, Il lui appuya son pistolet, le bout de son fusil sur la poitrine, etc.

En termes de Manége, Appuyer l' éperon à un cheval, Lui appliquer fortement l' éperon. Appuyer des deux, Appliquer les deux éperons en même temps.

En termes d' Escrime, Appuyer la botte, Appuyer le fleuret sur le corps de son adversaire après l' avoir touché. Il signifie aussi, figurément et familièrement, Adresser à quelqu' un un trait qui le presse et l' embarrasse.

APPUYER

APPUYER s' emploie figurément, et signifie, Protéger, aider, favoriser. Appuyer une personne. Cet homme est bien appuyé. Il l' appuiera de tout son crédit. Appuyer une proposition. Appuyer une demande, une affaire.

En termes de Chasse, Appuyer les chiens, Les animer du cor et de la voix.

APPUYER

APPUYER signifie aussi figurément, Fortifier une chose par une autre. Appuyer son opinion sur de bonnes raisons. Il appuya mon opinion en peu de mots. Il appuie son sentiment du témoignage des anciens. Il lui donnait des leçons qu' il appuyait de son exemple. Sur quoi appuyez vous ce que vous dites? Il appuie sa prétention de titres bien en règle.

APPUYER

APPUYER s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Se servir de quelque chose pour appui, pour soutien; s' aider de quelqu' un ou de quelque chose qui serve d' appui. S' appuyer sur un bâton. Il s' appuyait sur la table, contre la muraille, contre un arbre. Il s' était appuyé sur la balustrade. S' appuyer sur le coude. Elle s' était appuyée sur moi, sur mon épaule. On dit aussi, La droite, la gauche de l' armée s' appuyait à un bois, à un marais, etc.

Fig., S' appuyer sur un roseau, Mettre son appui, son espérance en une personne qui n' a aucun pouvoir.

Fig., S' appuyer sur l' autorité, sur le crédit, sur la faveur de quelqu' un, ou simplement, S' appuyer sur quelqu' un, Faire fond sur la protection de quelqu' un. On dit aussi, S' appuyer de l' autorité, du crédit, etc.

S' appuyer sur l' autorité des anciens, sur un passage de l' Écriture, sur un usage reçu, etc., Se servir de l' autorité des anciens, d' un passage de l' Écriture, d' un usage reçu, etc., pour soutenir ce qu' on dit.

APPUYER

APPUYER est souvent verbe neutre, et signifie, Poser, être porté, soutenu. Les murs sur lesquels le plancher appuie. Une voûte qui appuie sur des colonnes, sur des piliers.

Il signifie aussi, Peser sur quelque chose. Appuyez davantage sur le cachet. Appuyer sur le burin. Cela n' a pas bien marqué, on n' a pas assez appuyé. Pour bien écrire, il ne faut pas appuyer. Appuyer fortement, légèrement.

En termes de Manége, Ce cheval appuie sur le mors, Il porte la tête basse et fatigue la main du cavalier.

Appuyer sur la droite, sur la gauche, ou Appuyer à droite, à gauche, Se porter vers la droite, vers la gauche. Cela se dit surtout en parlant De plusieurs personnes rangées sur une même ligne, les unes à côté des autres. Appuyez un peu à droite.

En Musiq., Appuyer sur une note, Y demeurer plus ou moins longtemps.

Appuyer sur un mot, sur une syllabe, Les prononcer avec une élévation de voix plus ou moins sensible. J' appuyai sur les derniers mots, pour qu' il les comprît mieux. Dans les mots de plusieurs syllabes, il y en a toujours une sur laquelle on appuie plus fortement que sur les autres.

APPUYER, neutre

APPUYER, neutre signifie encore figurément, Insister. Vous avez trop appuyé sur ce fait. L' avocat n' a pas assez appuyé sur cette raison. Il devait appuyer davantage sur cette demande, sur la fausseté de cette pièce. Il ne faut pas appuyer sur cette triste circonstance.

APPUYÉ, ÉE. participe

APPUYÉ, ÉE. participe

ÂPRE. adj. des deux genres

ÂPRE. adj. des deux genres Qui a des aspérités, des inégalités rudes et incommodes. Il se dit particulièrement Des chemins. Il nous mena par un chemin âpre et raboteux.

Il se dit aussi De ce qui est rude au toucher, de ce qui fait quelque impression désagréable sur l' organe du toucher. Âpre au toucher. On dit dans un sens analogue: Le feu est âpre. Le froid est extrêmement âpre.

Il se dit le plus souvent De ce qui, par une espèce d' âcreté, cause une sensation désagréable au goût. Voilà des poires bien âpres. Les nèfles sont fort âpres. Du vin âpre. Âpre à la langue. Âpre au goût.

Il se dit quelquefois De ce qui affecte désagréablement l' organe de l' ouïe. Des sons âpres. Des inflexions fortes et âpres. Une voix rude et âpre.

Il se dit figurément De diverses choses, pour en marquer la rudesse ou la violence. Il lui fit une réprimande fort âpre. C' est un homme qui a l' esprit âpre et austère, l' humeur âpre. Le combat, la querelle fut des plus âpres.

Il se dit aussi Des personnes qui se portent avec trop d' ardeur à quelque chose. C' est un homme âpre à l' argent. Il est âpre au gain. Il est âpre au jeu, à la chasse. On le dit également De certains animaux qui sont trop avides. Un chien âpre à la curée.

Prov. et fig., Cet homme est âpre à la curée, Il est très-avide d' argent, de places.

ÂPREMENT. adv.

ÂPREMENT. adv. Avec âpreté, d' une manière âpre. Le froid commence bien âprement. Il se porte âprement, trop âprement à tout ce qu' il fait. Il l' a réprimandé âprement. Un chien qui se jette âprement sur la viande.

APRÈS. Préposition de temps, d' ordre et de lieu

APRÈS. Préposition de temps, d' ordre et de lieu qui s' emploie en parlant, soit Des personnes, soit des choses, et qui sert à marquer celles qui suivent les autres. Après le déluge. Après la vocation d' Abraham. Après la naissance de JÉSUS-CHRIST, ou simplement, Après JÉSUS CHRIST. Tibère fut empereur après Auguste, Trajan le fut après Nerva, etc. Après la promenade. Venez me parler après la leçon, après la séance. Après cela, je lui dis telle chose. Il est arrivé après l' heure indiquée. Les conseillers sont après les présidents. Après l' or et le platine, l' argent est le plus cher des métaux. Les richesses ne sont désirables qu' après l' honneur et la santé. Après ce vestibule est un magnifique salon. Après le parterre est un boulingrin, et après le boulingrin une grande pièce d' eau, etc.

Après cela, signifie aussi, Puisque telle chose a eu lieu, a été faite, ou existe. Après cela, on doit s' attendre à tout. Doit-on, après cela, s' étonner que...

Après quoi, Après cela, ensuite. Nous allons déjeuner, après quoi nous nous mettrons en route.

Après déjeuner, après dîner, après souper, se disent, en supprimant l' article, pour Après le déjeuner, après le dîner, après le souper. J' irai chez vous après dîner.

Prov., Après la panse vient la danse, Après avoir fait bonne chère, on ne songe qu' à se divertir.

Prov. et fig., Après la pluie, le beau temps, Souvent, après un temps fâcheux, il en vient un meilleur; la joie succède souvent à la tristesse.

Prov. et fig., Après lui il faut tirer l' échelle, se dit D' un homme qui a si bien fait en quelque chose, que personne ne peut faire mieux.

Prov. et fig., Jeter le manche après la cognée, Se rebuter, abandonner totalement une affaire, une entreprise, par chagrin, par dégoût, par découragement.

APRÈS

APRÈS se met devant les verbes au passé de l' infinitif. Après avoir chanté. Après avoir parlé. Après vous être promené. Après nous être vus. Par exception, on dit familièrement, Après boire, Après avoir bu.

Il se met aussi devant les verbes avec la conjonction Que. Après que vous aurez parlé, il parlera. Après que vous avez eu parlé, il s' est retiré. Après que vous eûtes parlé, il se retira.

APRÈS

APRÈS indique aussi Le rapport qui existe entre des objets dont l' un tend à s' approcher de l' autre, à parvenir auprès, à se trouver auprès. Il s' emploie en ce sens au propre et au figuré. Les gendarmes courent après ce voleur. Les chiens courent après le lièvre. Il court après les honneurs, les emplois. Ce mauvais débiteur vous fera longtemps courir après votre argent. Il soupire après cette succession.

Ótre après quelque chose, être après à faire quelque chose, Y travailler actuellement. J' ai trouvé que mon avocat était après mon affaire. Il est après à bâtir sa maison. Je suis après à écrire.

Ótre après quelqu' un, S' en occuper beaucoup, ou Le fatiguer. Cette mère est toujours après ses enfants. Cet homme est toujours après ses domestiques. On dit de même, Se mettre après quelqu' un, Le chagriner, le maltraiter. Ils se mirent tous après lui.

Crier après quelqu' un, Gronder quelqu' un, le quereller.

N' avoir qu' un cri après quelqu' un, se dit Lorsque plusieurs personnes en désirent, en attendent une autre avec beaucoup d' impatience.

On a longtemps attendu après lui, se dit en parlant D' un homme qui s' est fait attendre longtemps. On n' attend plus qu' après cela pour partir, pour terminer, etc., se dit en parlant D' une chose sans laquelle on ne peut partir, ou achever ce qu' on se propose, etc.

Attendre, languir après quelque chose, Désirer vivement une chose qui tarde à venir et dont on a besoin. Dans le sens contraire, N' attendre pas après quelque chose, Pouvoir s' en passer facilement. Je n' attends pas après cette somme.

APRÈS

APRÈS précédé de la préposition De, exprime un rapport de tendance à imiter une chose qu' on a prise pour modèle, à se conformer à quelque chose, à agir en conséquence. Ce tableau est d' après Raphaël, d' après le Poussin. Ce portrait est fait d' après nature. Tout est peint d' après nature dans ce tableau, dans ce poëme. Parler d' après quelqu' un. Raisonner d' après ses préventions. D' après ces considérations, ces motifs, je pense que... D' après cela, je n' ai plus qu' à me retirer.

APRÈS

APRÈS s' emploie quelquefois adverbialement, par ellipse. Vous irez devant, et lui après. Nous en parlerons après. Partez et revenez après. Il n' arriva que longtemps après. Les uns attendent les emplois, les autres courent après. Vous occupez-vous de mon affaire? Je suis après.

Le jour d' après, la semaine d' après, le mois d' après, l' année d' après, etc., Le jour, la semaine, le mois, l' année qui a suivi, etc., ou qui suivra immédiatement le jour, la semaine, etc., dont on vient de parler. On dit de même, au Jeu, Le coup d' après, comme dans ces phrases: Il l' a fait pic, repic et capot le coup d' après. Je céderai la place le coup d' après.

APRÈS

APRÈS est aussi quelquefois Une manière de questionner, ou d' engager ceux qui suspendent leur récit à le continuer. Il vous a dit qu' il me connaissait: après? Vous arrivâtes malade: après? En ce sens, il est synonyme d' Ensuite.

APRÈS TOUT. loc. adv.

APRÈS TOUT. loc. adv. On l' emploie à peu près dans le même sens que Cependant, tout bien considéré, en dernier résultat. Après tout, il n' est guère possible qu' une demande si juste soit refusée. Vous avez beau avoir du talent, après tout il faut de la modestie. Après tout, quel mal y a-t-il à dire cela?

APRÈS COUP. loc. adv.

APRÈS COUP. loc. adv. Trop tard, et après qu' une chose est faite, est arrivée. Vous voulez produire des pièces quand votre procès est jugé; c' est venir après coup.

CI-APRÈS. loc. adv.

CI-APRÈS. loc. adv. Ensuite, plus loin. Il s' emploie dans un discours, dans un écrit, pour indiquer, pour annoncer quelque chose qu' on doit dire dans la suite. Comme on verra ci-après. Comme il sera dit ci-après. Il n' est guère usité que dans le style didactique, et dans la Pratique.

APRÈS-DEMAIN. adv. de temps

APRÈS-DEMAIN. adv. de temps servant à désigner, Le second jour après celui où l' on est. L' affaire est remise à après-demain. Il doit revenir après-demain.

Il s' emploie quelquefois substantivement. Après-demain passé, il ne sera plus reçu à faire ses offres.

APRÈS-DÎNÉE. s. f.

APRÈS-DÎNÉE. s. f. L' espace de temps qui s' écoule depuis le dîner jusqu' au soir. On vous prie de passer l' après-dînée dans telle maison. Je n' ai point d' affaire cette après dînée. Il passe toutes les après-dînées en famille. Plusieurs écrivent, Après-dîné ou Après-dîner, et font ce mot masculin.

APRÈS-MIDI. s. f.

APRÈS-MIDI. s. f. La partie du jour qui est depuis le midi jusqu' au soir. Je vous ai attendu toute l' après-midi. Plusieurs le font masculin.

APRÈS-SOUPÉE. s. f.

APRÈS-SOUPÉE. s. f. Le temps qui s' écoule depuis le souper jusqu' au coucher. Il passe ses après-soupées en bonne compagnie. Une belle après-soupée. Plusieurs écrivent, Après-soupé ou Après-souper, et font ce mot masculin.

ÂPRETÉ. s. f.

ÂPRETÉ. s. f. Qualité de ce qui est âpre. Il a presque toutes les significations de l' adjectif dont il dérive. L' âpreté des chemins rend les communications difficiles dans ce pays-là. L' âpreté du feu. L' âpreté du froid. L' âpreté des fruits. L' âpreté de son humeur, de son esprit le rend insociable. L' âpreté d' une réprimande. Il a une grande âpreté à l' argent, au gain.

À PRIORI

À PRIORI Voyez PRIORI (À).

À-PROPOS. s. m.

À-PROPOS. s. m. Voyez PROPOS.

APSIDE. s. f.

APSIDE. s. f. T. d' Archit. Voyez ABSIDE.

APSIDES. s. m. pl.

APSIDES. s. m. pl. T. d' Astron. Les deux points de l' orbite d' une planète dans lesquels elle se trouve, soit à la plus grande, soit à la plus petite distance du soleil ou de la terre. Les apsides de la lune.

APTE. adj. des deux genres

APTE. adj. des deux genres Propre à quelque chose. Il n' est guère usité que dans ces locutions de Palais, dont la première a vieilli: Apte et idoine. Apte à posséder.

APTÈRE. s. m.

APTÈRE. s. m. T. d' Hist. nat. Il se dit Des insectes sans ailes, tels que les araignées, les puces, les scorpions, etc. L' ordre des aptères. On l' emploie quelquefois adjectivement. Les insectes aptères.

APTITUDE. s. f.

APTITUDE. s. f. Disposition naturelle à quelque chose. Il ne se dit guère qu' en parlant de La disposition aux arts, aux sciences. Avoir une grande aptitude à quelque chose. Il n' a guère d' aptitude aux mathématiques, pour les mathématiques.

APUREMENT. s. m.

APUREMENT. s. m. T. de Finance. Vérification définitive d' un compte rendu, d' après laquelle le comptable est reconnu quitte. Depuis l' apurement de ses comptes.

APURER. v. a.

APURER. v. a. T. de Finance. S' assurer, par un examen définitif, que toutes les parties d' un compte rendu sont en règle, qu' il n' y a plus d' articles en souffrance, et que le comptable doit être déclaré quitte. Le compte de cette administration a été rendu, et on travaille à l' apurer. Ce comptable aura bien de la peine à faire apurer ses comptes.

APURÉ, ÉE. participe

APURÉ, ÉE. participe Compte apuré.

APYRE. adj. des deux genres

APYRE. adj. des deux genres T. de Minéralogie et de Chimie. Il se dit Des substances minérales qui résistent à l' action du feu, qui sont infusibles. Le cristal de roche est une pierre apyre, est apyre.

AQUARELLE. s. f.

AQUARELLE. s. f. (Dans ce mot et dans les deux suivants, la seconde syllabe se prononce comme si elle était écrite coua.) Dessin au lavis, dans lequel on emploie différentes couleurs transparentes, ayant le moins d' épaisseur possible. Une jolie aquarelle. Une collection d' aquarelles.

AQUA-TINTA. s. f.

AQUA-TINTA. s. f. Mot emprunté de l' italien. Espèce de gravure à l' eau-forte, imitant les dessins au lavis. On dit aussi quelquefois, Aqua-tinte.

AQUATIQUE. adj. des deux genres

AQUATIQUE. adj. des deux genres Marécageux, plein d' eau. Terres aquatiques. Lieux aquatiques.

Il se dit aussi De ce qui croît et de ce qui se nourrit dans l' eau. Plantes aquatiques. Oiseaux aquatiques. Animaux aquatiques.

AQUEDUC. s. m.

AQUEDUC. s. m. (Plusieurs écrivent et prononcent Aqueduc.) Canal construit de pierre ou de brique, pour conduire de l' eau d' un lieu à un autre, malgré l' inégalité du terrain. Les Romains ont bâti un grand nombre d' aqueducs. Les regards d' un aqueduc.

AQUEDUC

AQUEDUC s' emploie par analogie, dans le langage des Anatomistes, pour désigner Certains conduits du corps. Aqueduc de Fallope; aqueduc du vestibule, du limaçon (parties de l' oreille).

AQUEUX, EUSE. adj.

AQUEUX, EUSE. adj. Qui est de la nature de l' eau. La partie aqueuse du sang. L' humeur aqueuse de l' oeil.

Il se dit aussi Des légumes, des fruits où il y a beaucoup d' eau. Ce légume est trop aqueux. Ces fruits n' ont point de goût, ils sont trop aqueux.

AQUILIN. adj. m.

AQUILIN. adj. m. Il n' est usité que dans cette locution, Nez aquilin, Nez courbé en bec d' aigle.

AQUILON. s. m.

AQUILON. s. m. Vent du nord. Le froid aquilon.

Poétiq., Les aquilons, se dit de Tous les vents froids et orageux. La violence des aquilons.

ARA. s. m.

ARA. s. m. T. d' Hist. nat. Gros perroquet à longue queue, dont le plumage est fort beau.

ARABE. s. m.

ARABE. s. m. Ce mot n est pas mis ici comme un nom de nation: il signifie quelquefois, dans le langage familier, Un homme qui prête son argent à un intérêt exorbitant, ou qui vend excessivement cher, ou qui exige avec trop de dureté ce qu' on lui doit. Il est cruel d' avoir affaire à lui, c' est un arabe.

Il s' emploie adjectivement dans cette dénomination, Chiffres arabes, Les chiffres en usage dans notre système de numération, c' est-à-dire, 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9.

ARABESQUE. adj. des deux genres

ARABESQUE. adj. des deux genres Il se dit D' un genre d' architecture que les Arabes introduisirent en Europe au moyen âge, et qui consiste à n' admettre, dans les ornements et la décoration, que des imitations de plantes et de feuillages, parce que la loi de Mahomet défend toute représentation de figures d' hommes et d' animaux. Architecture arabesque. Le genre, le style arabesque. Ornements arabesques. On dit quelquefois substantivement, au masculin, L' arabesque.

ARABESQUES. s. f. pl.

ARABESQUES. s. f. pl. T. de Peint. et de Sculpt. Sortes d' ornements dont on a attribué l' invention aux Arabes, mais qui furent employés par les anciens, et qui consistent en des entrelacements de feuillages, de fruits, de fleurs, d' animaux, etc., assemblés le plus ordinairement d' une manière fantasque, et sans autre dessein que celui de former un enchaînement agréable à l' oeil. Peindre, sculpter des arabesques. Un cabinet orné de jolies arabesques.

ARABIQUE. adj. des deux genres

ARABIQUE. adj. des deux genres Qui est d' Arabie. Gomme arabique. Golfe Arabique.

ARABLE. adj. des deux genres

ARABLE. adj. des deux genres Labourable. Des terres arables.

ARACHNOÏDE. s. f.

ARACHNOÏDE. s. f. (On prononce Araknoïde.) T. d' Anat. Membrane mince et transparente, qui est entre la dure-mère et la pie-mère, et qui enveloppe le cerveau.

ARACK ou RACK. s. m.

ARACK ou RACK. s. m. Liqueur spiritueuse qu' on fait aux Indes, et qu' on tire du riz fermenté.

Il se dit aussi d' Une liqueur qu' on tire du sucre dans les Indes orientales, et qu' on appelle Tafia en Amérique.

ARAIGNÉE. s. f.

ARAIGNÉE. s. f. Genre d' insectes à huit pattes et sans ailes, qui tirent de leur corps un fil auquel ils se suspendent et dont ils forment une toile ou un piége, pour prendre d' autres insectes, dont ils se nourrissent. Araignée de cave. Araignée de jardin. L' araignée commune s' introduit dans les habitations, et y suspend ses filets pour prendre des mouches. Il y a en Amérique de grosses araignées qui sucent le sang des petits oiseaux. Araignée à longues pattes. Araignée qui file. Fil d' araignée. Toile d' araignée. Cela est mince, cela se déchire comme une toile d' araignée.

Fig. et fam., Des pattes d' araignée, Des doigts longs et maigres.

Fam., J' en ai horreur comme d' une araignée, se dit D' une chose ou d' une personne pour laquelle on a une grande antipathie.

Par ellipse, Ôter les araignées d' un plafond, d' une boiserie, En ôter les toiles d' araignée.

ARASEMENT. s. m.

ARASEMENT. s. m. T. de Maçonnerie et de Menuiserie. Action de mettre de niveau et à la même hauteur les diverses pièces d' un même ouvrage; Le résultat de ce travail.

ARASER. v. a.

ARASER. v. a. T. de Maçonnerie. Mettre de niveau un mur, un bâtiment, en élevant les parties basses à la hauteur de celle qui est la plus élevée. Ce mur est d' inégale hauteur en plusieurs endroits, il faut l' araser. Aussitôt qu' on aura arasé les fondations de ce mur, de ce bâtiment, on posera la première assise de pierres de taille.

ARASÉ, ÉE. participe

ARASÉ, ÉE. participe

ARASES. s. f. pl.

ARASES. s. f. pl. T. de Maçonnerie. Pierres de bas appareil qui servent à araser un cours d' assises à la hauteur des planchers ou des plinthes d' un bâtiment. On dit aussi, Pierres d' arase.

ARATOIRE. adj. des deux genres

ARATOIRE. adj. des deux genres Qui sert ou qui appartient à l' agriculture. L' art aratoire. Les instruments aratoires. Les travaux aratoires.

ARBALÈTE. s. f.

ARBALÈTE. s. f. Sorte d' arme de trait, arc d' acier qui est monté sur un fût, et qui se bande avec un ressort. Grosse arbalète. L' arc, la corde, le fût, la noix d' une arbalète. Trait d' arbalète.

Arbalète à jalet, ou Arc à jalet, Arbalète avec laquelle on tire de petites boules de terre cuite, ou des balles de plomb.

Prov., Plus vite qu' un trait d' arbalète, se dit Pour marquer une grande vitesse.

Un cheval en arbalète, Un cheval attaché seul devant les deux chevaux de timon d' une voiture.

ARBALÉTRIER. s. m.

ARBALÉTRIER. s. m. Homme de guerre qui tirait de l' arbalète. Arbalétrier à cheval. Arbalétrier à pied. Une compagnie d' arbalétriers.

ARBALÉTRIER. s. m.

ARBALÉTRIER. s. m. T. de Charpenterie. Il se dit Des pièces de bois qui servent à former le comble d' un bâtiment, et qui sont posées obliquement, de manière à s' assembler par leur extrémité supérieure dans la pièce de bois perpendiculaire qu' on appelle Aiguille ou Poinçon, et par l' autre extrémité dans la poutre horizontale qu' on nomme Entrait. La rencontre des deux arbalétriers au poinçon forme ordinairement un angle droit.

ARBITRAGE. s. m.

ARBITRAGE. s. m. Jugement d' un différend par arbitres. Mettre quelque chose en arbitrage. Se soumettre à l' arbitrage. Subir l' arbitrage. S' en tenir à l' arbitrage.

ARBITRAGE

ARBITRAGE se dit aussi d' Un calcul fondé sur le cours du change de diverses places, et qui sert de régulateur pour les opérations de banque.

ARBITRAIRE. adj. des deux genres

ARBITRAIRE. adj. des deux genres Qui est produit par la seule volonté de l' homme, sans avoir de règle ni de fondement naturel. La plupart des noms donnés aux choses sont des signes purement arbitraires.

Il signifie également, Qui dépend de la volonté de chaque personne, du choix de chaque personne. L' Église n' a point décidé là-dessus, cela est arbitraire. La chose est arbitraire.

Il se dit, particulièrement, De ce qu' il dépend de la volonté des juges de prononcer, de statuer. Dans certains cas, les peines sont arbitraires. Une amende arbitraire.

Il signifie aussi, Qui est despotique, qui n' a d' autre règle que la volonté, le caprice du prince ou de ses agents. Une autorité arbitraire. Exercer le pouvoir arbitraire. Ótre victime d' ordres arbitraires.

ARBITRAIRE

ARBITRAIRE s' emploie substantivement, au masculin, et se dit, en mauvaise part, Des actes de gouvernement où la volonté des personnes remplace celle de la loi. Les caprices de l' arbitraire. Il est victime de l' arbitraire.

ARBITRAIREMENT. adv.

ARBITRAIREMENT. adv. D' une façon arbitraire, despotique. Agir arbitrairement. Gouverner arbitrairement.

ARBITRAL, ALE. adj.

ARBITRAL, ALE. adj. Il n' est guère usité que dans ces deux locutions, Sentence arbitrale, jugement arbitral, Sentence rendue, jugement prononcé par des arbitres.

ARBITRALEMENT. adv.

ARBITRALEMENT. adv. Par arbitres. Cette affaire fut jugée arbitralement.

ARBITRATION. s. f.

ARBITRATION. s. f. T. de Jurispr. Estimation faite en gros et sans entrer dans le détail. Il est peu usité.

ARBITRE. s. m.

ARBITRE. s. m. Celui qui est choisi par une ou plusieurs personnes, pour terminer un différend. Prendre, nommer, choisi quelqu' un pour arbitre. Convenir d' arbitres. S' en rapporter à des arbitres. Sortir d' une affaire par arbitres. Compromettre entre les mains d' arbitres. Tiers arbitre.

Il signifie aussi, Maître absolu. Vous êtes l' arbitre de mon sort, de ma fortune. Dieu est l' arbitre de la vie et de la mort, est l' arbitre du monde. Ce prince s' est rendu l' arbitre de la paix et de la guerre.

En Métaphysique, Libre arbitre, franc arbitre, Faculté par laquelle l' âme se détermine à une chose plutôt qu' à une autre; puissance que la volonté a de choisir. Dieu a donné aux hommes le libre arbitre, leur libre arbitre, leur franc arbitre.

ARBITRER. v. a.

ARBITRER. v. a. Estimer, régler, décider, en qualité de juge ou d' arbitre. Ils payeront ce qu' il plaira au juge d' arbitrer. Je m' en remets à ce que le juge en arbitrera. Ils lui ont arbitré tant pour ses frais et dépens. Les réparations ont été arbitrées. Les experts ont arbitré, etc.

ARBITRÉ, ÉE. participe

ARBITRÉ, ÉE. participe

ARBORER. v. a.

ARBORER. v. a. Planter, élever quelque chose droit comme un arbre. Arborer les enseignes. Arborer un étendard. Arborer les drapeaux. Arborer la croix. Ce cardinal arbora les armes de France sur son palais.

En termes de Marine, Arborer un pavillon, une flamme, Les hisser, et les déployer au vent. On dit plus généralement, Hisser un pavillon, etc.

ARBORER

ARBORER s' emploie figurément. Arborer l' étendard de la révolte.

Il signifie aussi, Se déclarer ouvertement pour quelque doctrine, pour quelque parti. Il arbora le pyrrhonisme. Il a arboré l' impiété.

ARBORÉ, ÉE. participe

ARBORÉ, ÉE. participe

ARBORISÉ, ÉE. adj.

ARBORISÉ, ÉE. adj. Il se dit De certaines pierres sur la coupe desquelles on voit des représentations d' arbres. Pierres arborisées. Agate arborisée.

ARBOUSE. s. f.

ARBOUSE. s. f. Fruit de l' arbousier.

ARBOUSIER. s. m.

ARBOUSIER. s. m. Bel arbrisseau du midi de l' Europe, qui produit des fruits fort doux et presque semblables à des fraises, par la forme et la couleur.

Il se dit aussi d' Un arbrisseau traînant et toujours vert, qui porte des baies aigrelettes, assez semblables à des cerises, et qu' on nomme autrement Raisin d' ours.

ARBRE. s. m.

ARBRE. s. m. Végétal ligneux dont la tige, plus ou moins élevée, ne se garnit ordinairement de branches et de feuilles qu' à une certaine hauteur. Grand arbre. Gros arbre. Arbre haut et droit. Arbre tortu, branchu, touffu. Arbre sec. Arbre mort. Arbre vert. Arbre qui se dépouille. Arbre qui repousse. Arbre qui fleurit, qui se couronne. Planter, transplanter des arbres. Tailler des arbres. Élaguer, émonder, étêter des arbres. Déchausser des arbres. Allée d' arbres. Avenue d' arbres. Arbres plantés en quinconce. Le pied, les racines, le tronc, la tige, les branches, l' écorce, les feuilles d' un arbre. Arbre stérile. Arbre fruitier. Arbre en plein vent. Arbre en espalier. Arbre en buisson. Arbre de haute tige. Arbre nain. Jeune arbre. Bon arbre. Un plant d' arbres.

Arbres verts, se dit, dans une acception particulière, Des arbres qui conservent leurs feuilles toujours vertes, tels que le houx, le sapin, le cyprès, etc.

L' arbre de vie, et L' arbre de la science du bien et du mal, désignent, dans l' Écriture, Deux arbres qui étaient plantés au milieu du paradis terrestre.

L' arbre de la croix, La croix où Notre-Seigneur fut attaché.

Fig., Arbre généalogique, Figure tracée en forme d' arbre, d' où l' on voit sortir comme d' un tronc diverses branches de consanguinité, de parenté. Faire graver un arbre généalogique.

Fig., Arbre encyclopédique, Tableau systématique des sciences et des arts, disposé de manière à montrer leurs rapports mutuels et leur enchaînement.

Prov. et fig., Se tenir au gros de l' arbre, Demeurer attaché à ce qui est le plus ancien, ou le plus généralement établi. Je m' en rapporte à ce que l' Église en a décidé, je me tiens au gros de l' arbre. Dans les guerres civiles il n' a jamais quitté le service du roi, il s' est toujours tenu au gros de l' arbre.

Prov. et fig., Entre l' arbre et l' écorce il ne faut pas mettre le doigt, Il ne faut point se mêler dans les débats de famille.

Arbre de Diane, ou Arbre philosophique, Cristallisation rameuse et symétrique d' argent pur, que l' on obtient par des procédés chimiques.

ARBRE

ARBRE se dit aussi de Grosses et longues pièces de bois, qui sont les principales pièces dans certaines machines. Arbre de moulin. L' arbre d' un pressoir. L' arbre d' une grue. L' arbre de meistre ou le grand mât d' un bâtiment à voiles latines, et l' arbre de trinquet ou le mât de misaine.

Il se dit également de Certains axes de bois ou de métal. L' arbre d' un touret de cordier. L' arbre d' un volant de tournebroche, de pendule. L' arbre de la fusée d' une montre. L' arbre d' une presse, d' un tour.

L' arbre d' une balance, La verge de fer à laquelle est suspendu le fléau d' une balance.

ARBRISSEAU. s. m.

ARBRISSEAU. s. m. Diminutif. Petit arbre. Jeune arbrisseau. Petit arbrisseau.

Il se dit aussi d' Un végétal ligneux dont la tige se divise en rameaux dès sa base. Le laurier-rose est un arbrisseau.

ARBUSTE. s. m.

ARBUSTE. s. m. Espèce d' arbrisseau qui ne s' élève guère. Les botanistes le disent proprement Des plantes ligneuses dont les branches ne naissent point de boutons formés l' année précédente. Mettre des arbustes dans un parterre. Le groseillier est un arbuste. Le rosier, le romarin, le chèvrefeuille, sont des arbustes.

ARC. s. m.

ARC. s. m. Sorte d' arme servant à lancer des flèches: elle est formée d' une branche de bois ou d' une verge, soit de métal, soit d' autre matière, courbée avec effort au moyen d' une corde qui s' attache aux deux extrémités. Arc de corne. La poignée d' un arc. La corde d' un arc. Bander, débander un arc. Détendre un arc. Tirer de l' arc. Cela est courbé en arc. On représente Cupidon armé d' un arc.

Fig., Il faut détendre l' arc, Il faut donner du relâche à l' esprit.

Prov. et fig., Avoir plusieurs cordes à son arc, Avoir plusieurs moyens pour faire réussir un projet.

Prov. et fig., Débander l' arc ne guérit pas la plaie, Quand on a fait du mal, il ne suffit pas pour le guérir, pour le réparer, de renoncer aux moyens d' en faire.

Arc de carrosse, se dit de Deux pièces de fer courbées en arc, qui joignent le bout de la flèche à l' essieu des petites roues, et par le moyen desquelles le carrosse tourne aisément dans un petit espace. L' arc du carrosse s' est rompu.

ARC

ARC en termes de Géométrie, signifie, Une portion quelconque du cercle, lorsqu' elle est moindre que sa moitié. Arc de cercle. La corde ou sous-tendante d' un arc, La ligne droite qui va de l' une de ses extrémités à l' autre. Un angle a pour mesure l' arc compris entre ses côtés et décrit de son sommet comme centre. Le sinus, le cosinus d' un arc.

En Astron., Arc diurne, La portion de cercle qu' un astre parcourt sur l' horizon; et, Arc nocturne, La portion de cercle qu' il parcourt sous l' horizon.

ARC

ARC en Architecture, se dit de La courbure d' une voûte, formée d' une ou de plusieurs portions de cercle. L' arc d' une voûte. Arc surhaussé. Arc surbaissé. Arc ogive. Arc rampant.

Arc de triomphe, ou Arc triomphal, Monument qui consiste en une grande porte faite en arc, accompagnée quelquefois de deux petites, et ornée de figures de bas-relief et d' inscriptions, pour consacrer le souvenir de quelque grande action. Élever un arc de triomphe. L' arc de Sévère. L' arc de Constantin. Des arcs triomphaux.

ARCADE. s. f.

ARCADE. s. f. Ouverture en arc. Il se dit surtout en Architecture. Grande arcade. Les arcades d' un bâtiment. Les arcades du Palais-Royal. Portique en arcades. On dit dans un sens analogue, Des arcades de verdure, etc.

Il se dit aussi, en termes d' Anatomie, de Certaines parties courbées en arc. Arcade zygomatique ou temporale. Arcade dentaire. Arcade crurale. Etc.

ARCANE. s. m.

ARCANE. s. m. Mot emprunté du latin par les alchimistes, pour désigner Quelqu' une de leurs opérations mystérieuses.

Il se dit aussi d' Un remède dont on tient la composition secrète, tout en lui attribuant de grandes propriétés.

ARCASSE. s. f.

ARCASSE. s. f. T. de Marine. La face postérieure d' un bâtiment, le derrière de sa poupe.

ARC-BOUTANT. s. m.

ARC-BOUTANT. s. m. (On ne prononce point le C.) Pilier ou construction de maçonnerie qui finit en demi-arc, et qui sert à soutenir par dehors une voûte, un mur, etc. Un des arcs-boutants est tombé, et la voûte s' est entr' ouverte.

Il se dit également, en Charpenterie, Des pièces de bois employées à des usages analogues, et qu' on nomme autrement Contre-fiches.

Les arcs-boutants d' un train de carrosse, Les verges qui servent à tenir en état les moutons du carrosse.

ARC-BOUTANT

ARC-BOUTANT se dit figurément Des chefs, Des principaux soutiens d' un parti, d' une entreprise. Cet homme était l' arc-boutant de son parti.

ARC-BOUTER. v. a.

ARC-BOUTER. v. a. (On ne prononce point le C.) Soutenir, appuyer au moyen d' un arc-boutant. Arc-bouter une voûte, un mur. On dit aussi qu' Un pilier, un massif arc-boute une construction.

ARC-BOUTÉ, ÉE. participe

ARC-BOUTÉ, ÉE. participe

ARC-DOUBLEAU. s. m.

ARC-DOUBLEAU. s. m. (On ne prononce point le C.) T. d' Archit. Espèce d' arcade formant une saillie ou plate-bande sur la courbure intérieure d' une voûte, qu' elle semble fortifier et soutenir. Les arcs-doubleaux des voûtes gothiques se nomment Nervures.

ARCEAU. s. m.

ARCEAU. s. m. T. d' Archit. La courbure d' une voûte en berceau, la partie cintrée d' une porte ou d' une fenêtre. L' arceau d' une voûte.

Il se dit également de La petite voûte surbaissée d' un ponceau et de certaines portes, de certaines fenêtres.

Il se dit encore d' Un ornement de sculpture en forme de trèfle.

Il se dit, en Médecine, Des châssis courbés en arc qu' on nomme autrement Archets.

ARC-EN-CIEL. s. m.

ARC-EN-CIEL. s. m. (On prononce Arkanciel, même au pluriel.) Météore en forme d' arc, offrant diverses couleurs, qui paraît dans l' atmosphère, et qui est cause par les réfractions et réflexions successives des rayons du soleil dans les gouttes de pluie. Les couleurs de l' arc-en-ciel. On voyait plusieurs arcs-en-ciel en même temps.

ARCHAÏSME. s. m.

ARCHAÏSME. s. m. (On prononce Arkaïsme.) Il se dit d' Un mot antique, d' un tour de phrase suranné.

Il se dit également de L' affectation d' un écrivain à faire usage d' archaïsmes.

ARCHAL

ARCHAL Voyez FIL.

ARCHANGE. s. m.

ARCHANGE. s. m. (On prononce Arkange.) Ange d' un ordre supérieur. Saint Michel archange. Les anges et les archanges.

ARCHE. s. f.

ARCHE. s. f. La partie d' un pont sous laquelle l' eau passe. Le pont a cinq arches. Arche trop haute. Arche trop basse. Arche surbaissée. Les eaux ont emporté deux arches du pont. Un pont à une seule arche, d' une seule arche.

ARCHE

ARCHE se dit particulièrement d' Une sorte de bâtiment, de vaisseau, que Noé fit construire par le commandement de Dieu, pour se sauver du déluge. Dieu commanda à Noé d' entrer dans l' arche avec toute sorte d' animaux. L' arche flotta sur les eaux.

Fig., Ótre hors de l' arche, Ótre hors de l' Église.

Prov. et fig., Arche de Noé, se dit d' Une maison où sont logés des gens de toute espèce. Cette maison-là est une arche de Noé.

Dans l' Ancien Testament, L' arche d' alliance, appelée aussi L' arche sainte, l' arche du Seigneur, Espèce de coffre fait par le commandement de Dieu, et dans lequel les tables de la loi étaient gardées. Les Philistins prirent l' arche d' alliance.

Prov. et fig., C' est l' arche du Seigneur, l' arche sainte, se dit D' une chose dont il est dangereux de parler, qu' il ne faut pas toucher dans ses discours.

ARCHÉE. s. f.

ARCHÉE. s. f. Principe, commencement. Terme employé par les anciens physiologistes, pour désigner Le principe de la vie. L' archée de Van Helmont. Quelques-uns le font masculin.

ARCHÉOLOGIE. s. f.

ARCHÉOLOGIE. s. f. (Dans ce mot et dans les deux suivants, CH se prononce K.) Science des monuments de l' antiquité.

ARCHÉOLOGIQUE. adj. des deux genres

ARCHÉOLOGIQUE. adj. des deux genres Qui appartient, qui a rapport à l' archéologie. Recherches archéologiques.

ARCHÉOLOGUE. s. m.

ARCHÉOLOGUE. s. m. Celui qui est versé dans l' archéologie.

ARCHER. s. m.

ARCHER. s. m. Homme de guerre, combattant avec l' arc. Archer à pied. Archer à cheval. Il n' y a plus d' archers en France.

Francs archers. Nom d' une milice qui avait été créée par Charles VII.

ARCHER

ARCHER se disait particulièrement, autrefois, de Certains officiers subalternes de justice ou de police, qui portaient des épées, des hallebardes, des armes à feu, soit pour prendre des voleurs, soit pour faire la garde des villes, soit pour exécuter que que ordre de justice ou de police. Archer du grand prévôt. Archers du guet. Ótre poursuivi par les archers. Les archers de ville, de la ville. Le prévôt se mit en campagne avec ses archers. Les gendarmes ont remplacé les archers.

ARCHEROT. s. m.

ARCHEROT. s. m. Petit archer: épithète que les vieux poëtes français donnaient autrefois à Cupidon, et qui n' est plus en usage.

ARCHET. s. m.

ARCHET. s. m. Sorte de petit arc, ou plutôt de baguette droite un peu recourbée à son extrémité, qui a pour cordes plusieurs crins de cheval, et dont on se sert pour tirer le son d' une contre-basse, d' une basse, d' un violon, etc. Archet de violon, de contre-basse. Coup d' archet. Passer doucement l' archet. Avoir un bon coup d' archet. Manier l' archet avec grâce.

ARCHET

ARCHET se dit aussi d' Une sorte de châssis de bois courbé en arc, que l' on met aux berceaux des enfants, pour soutenir une couverture au-dessus de leur tête. L' archet est trop bas, l' enfant n' a pas assez d' air.

Il se dit pareillement de Châssis courbés en arc dont on se sert pour empêcher que les couvertures du lit ne pèsent sur le corps des malades. On dit également, Arceau.

ARCHET

ARCHET dans certains Arts mécaniques, se dit d' Un arc de baleine ou d' acier, qui est courbé plus ou moins au moyen d' une corde attachée aux deux bouts, et dont les ouvriers se servent pour tourner et pour percer.

ARCHÉTYPE. s. m.

ARCHÉTYPE. s. m. T. didactique. (On prononce Arkétype.) Original, patron, modèle, sur lequel on fait un ouvrage. Il n' est guère usité qu' en termes de Philosophie ancienne. L' archétype du monde. On le prend quelquefois adjectivement; et alors il est des deux genres. Les idées archétypes.

ARCHÉTYPE

ARCHÉTYPE en termes de Monnayage, L' étalon primitif et général des poids et mesures, sur lequel on étalonne les autres. Il a vieilli: on dit, Étalon.

ARCHEVÓCHÉ. s. m.

ARCHEVÓCHÉ. s. m. L' étendue de pays, le territoire qui est sous la juridiction, sous l' autorité spirituelle d' un archevêque. Cette cure est dans l' archevêché de Paris.

Il se dit également de La ville où est un siége archiépiscopal. Besançon est un archevêché.

Il se dit aussi de La dignité d' archevêque, ainsi que Des droits et des revenus temporels attachés à l' archevêché. Il obtint un archevêché. Un bon archevêché. L' archevêché de Tolède est un des plus riches bénéfices de l' Église.

Il signifie encore, La demeure, le palais de l' archevêque. Je vais à l' archevêché. Dans la cour de l' archevêché.

ARCHEVÓQUE. s. m.

ARCHEVÓQUE. s. m. Prélat métropolitain, qui a un certain nombre d' évêques pour suffragants. Archevêque de Lyon. Archevêque de Reims. Archevêque de Paris. Cet archevêque a tant de suffragants.

ARCHI

ARCHI Mot emprunté du grec, que l' on joint à d' autres pour marquer La prééminence, la supériorité: Archichancelier,archiduc; ou, familièrement, Un grand excès dans la chose dont on parle: Archifou, archivilain, etc., Un homme extrêmement fou, un homme extrêmement avare, etc. On peut former de la sorte un très-grand nombre de mots: nous n' avons dû rapporter, dans ce Dictionnaire, que les plus connus et les plus usités.

ARCHICHANCELIER. s. m.

ARCHICHANCELIER. s. m. Grand chancelier. Il y avait en France, sous le régime impérial, un archichancelier de l' empire et un archichancelier d' État.

ARCHIDIACONAT. s. m.

ARCHIDIACONAT. s. m. La dignité d' archidiacre.

ARCHIDIACONÉ. s. m.

ARCHIDIACONÉ. s. m. L' étendue du territoire soumis à la juridiction spirituelle d' un archidiacre. Cartes géographiques faites par archidiaconés.

ARCHIDIACRE. s. m.

ARCHIDIACRE. s. m. Ecclésiastique pourvu d' une dignité qui lui donne quelque sorte de juridiction sur les curés de la campagne. L' archidiacre fait sa visite tous les ans.

ARCHIDUC. s. m.

ARCHIDUC. s. m. Titre de dignité qui n' est usité qu' en parlant Des princes de la maison d' Autriche. Archiduc d' Autriche.

ARCHIDUCHÉ. s. m.

ARCHIDUCHÉ. s. m. Seigneurie d' Autriche. Archiduché d' Autriche.

ARCHIDUCHESSE. s. f.

ARCHIDUCHESSE. s. f. La femme d' un archiduc, ou La princesse qui est revêtue de cette dignité par sa naissance. L' archiduchesse d' Autriche. Les archiduchesses, filles de l' empereur d' Autriche.

ARCHIÉPISCOPAL, ALE. adj.

ARCHIÉPISCOPAL, ALE. adj. (On prononce Arkiépiscopal.) Appartenant à l' archevêque. Palais archiépiscopal. Dignité archiépiscopale.

ARCHIÉPISCOPAT. s. m.

ARCHIÉPISCOPAT. s. m. (On prononce Arkiépiscopat.) Dignité d' archevêque.

Il se prend aussi pour La durée du temps pendant lequel un archevêque a occupé le siége épiscopal. Il mourut après dix ans d' archiépiscopat.

ARCHIMANDRITAT. s. m.

ARCHIMANDRITAT. s. m. Le bénéfice que possède un archimandrite. L' archimandritat de Messine est d' un revenu considérable.

ARCHIMANDRITE. s. m.

ARCHIMANDRITE. s. m. On nomme ainsi L' abbé, le supérieur de quelques monastères. Archimandrite de Messine.

ARCHIPEL. s. m.

ARCHIPEL. s. m. Étendue de mer parsemée, entrecoupée d' îles. L' archipel du Mexique. L' archipel des Philippines. Il y a plusieurs archipels.

Il se dit particulièrement de La partie de la Méditerranée qui est située entre la Grèce, la Macédoine et l' Asie, et que les anciens appelaient Mer Égée.

ARCHIPRESBYTÉRAL, ALE. adj.

ARCHIPRESBYTÉRAL, ALE. adj. Qui concerne l' archiprêtre.

ARCHIPRÊTRE. s. m.

ARCHIPRÊTRE. s. m. Titre de dignité en vertu duquel les curés de certaines églises ont prééminence sur les autres curés. Un mandement de l' évêque adressé aux archiprêtres.

ARCHIPRÊTRÉ. s. m.

ARCHIPRÊTRÉ. s. m. Étendue de la juridiction d' un archiprêtre dans un certain territoire. Cet archiprêtré est d' une grande étendue. Les cartes de ce diocèse sont faites par archiprêtrés.

ARCHITECTE. s. m.

ARCHITECTE. s. m. Celui qui exerce l' art de l' architecture, l' art de bâtir; artiste qui compose les édifices, en détermine les proportions, les distributions, les décorations, les fait exécuter sous ses ordres, et en règle les dépenses. Grand architecte. Savant, excellent, fameux architecte. Ce n' est pas un architecte, ce n' est qu' un maçon.

Fig., L' architecte éternel, le suprême architecte, l' architecte de l' univers, Dieu.

ARCHITECTONIQUE. adj. des deux genres

ARCHITECTONIQUE. adj. des deux genres T. didactique. Qui a rapport à l' architecture. Il se dit proprement De l' art de la construction. L' art architectonique.

Il s' emploie aussi comme substantif féminin. Enseigner l' architectonique.

ARCHITECTONOGRAPHE. s. m.

ARCHITECTONOGRAPHE. s. m. Celui qui s' occupe de la description et de l' histoire des bâtiments, des édifices.

ARCHITECTONOGRAPHIE. s. f.

ARCHITECTONOGRAPHIE. s. f. Description des bâtiments, des édifices.

ARCHITECTURE. s. f.

ARCHITECTURE. s. f. L' art de construire, disposer et orner les édifices. Ancienne et moderne architecture. Architecture gothique. Les cinq ordres d' architecture. Chef-d' oeuvre d' architecture. Architecture civile.

Architecture militaire, Art de fortifier les places. Architecture navale, Art de construire les vaisseaux. Architecture hydraulique, Art de faire des machines pour la conduite des eaux.

ARCHITECTURE

ARCHITECTURE signifie aussi, La disposition et l' ordonnance d' un bâtiment. Voilà une belle architecture, une mauvaise architecture. Un beau morceau d' architecture.

ARCHITRAVE. s. f.

ARCHITRAVE. s. f. Membre d' architecture qui pose immédiatement sur le chapiteau des colonnes ou des pilastres, et au-dessus duquel est la frise.

ARCHITRICLIN. s. m.

ARCHITRICLIN. s. m. T. d' Antiquité. Celui qui était chargé de l' ordonnance du festin. Il se dit quelquefois, familièrement et par plaisanterie, en parlant de Celui qui arrange un repas. Nous avions un bon architriclin.

ARCHIVES. s. f. pl.

ARCHIVES. s. f. pl. Anciens titres, chartres, et autres papiers importants. Les archives de la couronne. Les archives du royaume. Les archives d' une grande maison, d' un monastère, d' une abbaye. Le trésor des archives. Vieilles archives. Feuilleter les archives. Avoir la garde des archives. Dépôt des archives.

Il se dit également Du lieu où l' on garde ces sortes de titres. Cette pièce a été déposée aux archives, tirée des archives. Archives voûtées.

Il se dit aussi, dans les Administrations publiques, Des anciennes minutes, des pièces et documents que l' on rassemble et que l' on garde pour les consulter au besoin, ainsi que Du lieu où ils sont déposés. Les archives d' un ministère, d' une préfecture.

Il se dit quelquefois au figuré. Ainsi on appelle les bibliothèques, Les archives du génie, du savoir.

ARCHIVISTE. s. m.

ARCHIVISTE. s. m. Garde des archives. Il vient d' obtenir une place d' archiviste.

ARCHIVOLTE. s. f.

ARCHIVOLTE. s. f. T. d' Archit. Bande large qui fait saillie sur le nu du mur, qui suit le cintre d' une arcade, et qui va d' une imposte à l' autre. Les archivoltes sont ornées des mêmes moulures que l' architrave, et ressemblent à une architrave cintrée.

ARCHONTAT. s. m.

ARCHONTAT. s. m. (On prononce Arkontat.) Dignité de l' archonte.

ARCHONTE. s. m.

ARCHONTE. s. m. (On prononce Arkonte.) Titre des principaux magistrats des républiques grecques, et particulièrement à Athènes. Archontes décennaux. Les neuf archontes. Archontes annuels. Archonte éponyme. Voyez ÉPONYME.

ARÇON. s. m.

ARÇON. s. m. L' une des deux pièces de bois coupées en cintre, qui servent à faire le corps de la selle d' un cheval, avec deux branches de fer qui les joignent l' une à l' autre. Arçon de devant. Arçon de derrière. Attacher des pistolets à l' arçon de la selle. Pistolets d' arçon. L' arçon blesse ce cheval. Être ferme dans les arçons, sur les arçons, Sur la selle.

Perdre les arçons, vider les arçons, Être désarçonné, tomber, être renversé de cheval.

Fig. et fam., Être ferme dans ses arçons, sur ses arçons, Être ferme dans ses opinions, dans ses principes, et les bien soutenir. Perdre les arçons, Être embarrassé dans la discussion, déconcerté dans quelque affaire, et ne savoir plus quelles mesures prendre.

ARÇON

ARÇON se dit, dans quelques Arts mécaniques, d' Un instrument en forme d' archet. Les chapeliers battent avec un arçon le poil qui sert à fabriquer les feutres.

ARCTIQUE. adj. des deux genres

ARCTIQUE. adj. des deux genres Septentrional. Il n' est guère usité que dans ces dénominations: Pôle arctique. Cercle arctique. Terres arctiques.

ARCTURUS. s. m.

ARCTURUS. s. m. (On prononce l' S.) T. d' Astron., emprunté du latin et dérivé du grec. Nom d' une étoile fixe de la première grandeur, située dans la constellation du Bouvier, à la queue de la grande Ourse. On dit quelquefois, surtout en poésie, Arcture.

ARDÉLION. s. m.

ARDÉLION. s. m. Homme qui fait le bon valet, qui se mêle de tout, qui a l' air toujours affairé. Il est familier et peu usité.

ARDEMMENT. adv.

ARDEMMENT. adv. Avec ardeur. Il ne se dit que figurément. Aimer ardemment. Désirer ardemment. Se porter ardemment à quelque chose. Il est ardemment épris de cette femme.

ARDENT, ENTE. adj.

ARDENT, ENTE. adj. Qui est en feu, qui est allumé, enflammé. Fournaise ardente. Brasier ardent. Fer ardent. Charbon ardent. Lampe ardente. Torche ardente. Flambeaux ardents.

Chapelle ardente, Luminaire nombreux qui brûle autour d' un cercueil, ou de la représentation d' un corps mort.

Chambre ardente, s' est dit de Commissions chargées de juger certains accusés.

ARDENT

ARDENT signifie aussi, Qui enflamme, qui brûle. Miroir ardent. Le soleil est très-ardent aujourd' hui.

Il signifie figurément, Violent, véhément. Désir ardent. Amour ardent. Zèle ardent. Dévotion ardente. Poursuite ardente. Soif ardente. Fièvre ardente.

Il signifie aussi figurément, Qui se porte avec affection, avec véhémence à quelque chose. Un homme ardent au combat, ardent à l' étude, à la chasse, à la dispute, ardent et âpre au gain.

Il signifie encore figurément, Qui a une grande activité; et il se dit Des animaux comme des personnes. C' est un homme extrêmement ardent. Un esprit ardent. Un caractère, un génie ardent. Un ardent adversaire. Un jeune homme trop ardent.

Un cheval trop ardent, Qu' on a de la peine à retenir, qui tend toujours à aller plus vite qu' on ne veut. Un chien trop ardent, Qui poursuit le gibier avec trop de vivacité.

ARDENT

ARDENT se dit figurément Du poil roux. Poil ardent. Il a le poil ardent. On dit aussi, Des cheveux d' un blond ardent.

ARDENT

ARDENT est aussi substantif, et se dit Des exhalaisons enflammées qui paraissent près de terre, ordinairement le long des eaux stagnantes, pendant la saison chaude. On voit souvent des ardents dans les marais.

ARDENT

ARDENT s' est dit autrefois Des malades attaqués d' une espèce d' érésipèle ou de charbon pestilentiel qui régna d' une manière épidémique en France, au XIIe siècle. Le mal des ardents était fort cruel. Sainte Geneviève des Ardents.

ARDER ou ARDRE. v. a.

ARDER ou ARDRE. v. a. Brûler. Vieux mot qui s' est conservé longtemps dans cette phrase populaire, Le feu saint Antoine vous arde!

ARDEUR. s. f.

ARDEUR. s. f. Chaleur vive, extrême. L' ardeur du feu. L' ardeur du soleil. Pendant les grandes ardeurs de la canicule.

Il se dit aussi de La chaleur âcre et piquante qu' on éprouve dans de certaines maladies. L' ardeur de la fièvre. Ardeur d' entrailles. Ardeur d' urine.

Il signifie figurément, La chaleur, la vivacité avec laquelle on se porte à quelque chose. Se livrer à un travail avec ardeur. Une sainte ardeur. Une bouillante ardeur. Une ardeur passagère. L' ardeur de son zèle. L' ardeur de sa dévotion. Son ardeur à servir ses amis. L' ardeur de briller, de s' enrichir. L' ardeur des combattants. Réveiller l' ardeur des troupes. Poursuivre quelque chose avec ardeur. Être plein d' ardeur pour le service de ses amis. Modérez un peu cette ardeur. J' ai calmé son ardeur. L' ardeur du combat. L' ardeur de la dispute. L' ardeur de la jeunesse. L' ardeur des passions.

Il se dit particulièrement de La vivacité, de l' excès d' activité de quelques animaux. Ce cheval, ce chien a trop d' ardeur. Ce cheval donne de l' ardeur à celui qui est attelé avec lui.

ARDEUR

ARDEUR se dit encore, figurément et poétiquement, d' Une passion amoureuse. Il lui cachait son ardeur. Il n' avait plus pour elle ces ardeurs insensées... Une première ardeur.

ARDILLON. s. m.

ARDILLON. s. m. Pointe de fer ou d' autre métal, faisant partie d' une boucle, et servant à arrêter la courroie que l' on passe dans la boucle. L' ardillon, les ardillons d' une boucle. L' ardillon de cette boucle est rompu.

Prov., Il ne manque pas un ardillon à cet équipage, Il n' y manque rien.

ARDOISE. s. f.

ARDOISE. s. f. Espèce de pierre tendre, et de couleur bleuâtre, qui se sépare par feuilles, et qui est propre à couvrir les maisons. Carrière d' ardoise. Ardoise fine. Grosse ardoise. Ardoise d' Anjou. Pavillon couvert d' ardoise. Un cent d' ardoises. Couvreur en ardoise. On écrit, on dessine sur l' ardoise.

ARDOISÉ, ÉE. adj.

ARDOISÉ, ÉE. adj. Qui tire sur la couleur d' ardoise. Une teinte ardoisée.

ARDOISIÈRE. s. f.

ARDOISIÈRE. s. f. Carrière d' où l' on tire de l' ardoise.

ARDRE. v. a.

ARDRE. v. a. Voyez ARDER.

ARDU, UE. adj.

ARDU, UE. adj. Escarpé, de difficile accès. Il n' est guère d' usage qu' au figuré, et il se dit Des idées auxquelles il est difficile d' atteindre, des questions qu' il est difficile de résoudre. Questions ardues. Ces matières sont très-ardues.

ARE. s. m.

ARE. s. m. Nouvelle mesure de superficie pour les terrains, qui contient cent mètres carrés. Un are de terre. Deux ares de pré. L' hectare vaut cent ares.

AREC. s. m.

AREC. s. m. T. de Botan. Genre de palmiers auquel appartiennent les espèces qui portent les choux-palmistes et celle qui produit le cachou.

ARÈNE. s. f.

ARÈNE. s. f. Menu sable, gravier dont la terre est couverte en certains endroits, et principalement aux rivages de la mer et des rivières. Les brûlantes arènes de la Libye. La molle arène. En ce sens, il appartient plus à la poésie qu' à la prose.

ARÈNE

ARÈNE signifie quelquefois, Le terrain de l' amphithéâtre où se faisaient les combats des gladiateurs et ceux des bêtes féroces, et que l' on couvrait de sable. Descendre dans l' arène, sur l' arène. En ce sens, il appartient à la prose comme à la poésie.

Fig., Descendre dans l' arène, S' engager dans une dispute. Il ne faut point descendre dans l' arène avec un homme si méprisable.

ARÈNES

ARÈNES au pluriel, se dit, par extension, Des anciens amphithéâtres romains dont les restes subsistent dans certains lieux de la France. Les arènes de Nîmes, de Périgueux, etc.

ARÉNEUX, EUSE. adj.

ARÉNEUX, EUSE. adj. Sablonneux. La Libye aréneuse. Les plages aréneuses. Il est vieux, et ne s' emploie guère qu' en poésie.

ARÉOLE. s. f.

ARÉOLE. s. f. Petite aire, petite surface. Il se dit principalement Du cercle coloré qui entoure le mamelon de la femme, et de Celui qui se forme autour des boutons de la petite vérole, de la vaccine, etc.

ARÉOMÈTRE. s. m.

ARÉOMÈTRE. s. m. T. de Physiq. Pèse-liqueur; instrument dont on se sert pour connaître les pesanteurs spécifiquement relatives des fluides.

ARÉOPAGE. s. m.

ARÉOPAGE. s. m. Nom d' un tribunal d' Athènes, placé dans un lieu consacré à Mars, et célèbre dans l' antiquité par sa réputation de sagesse.

Il se dit, figurément et par respect, d' Une assemblée de juges, de magistrats, d' hommes d' État, d' hommes de lettres, etc. Je ne me présente qu' en tremblant devant cet aréopage. Un aréopage littéraire.

ARÉOPAGITE. s. m.

ARÉOPAGITE. s. m. Membre de l' aréopage.

ARÉOSTYLE. s. m.

ARÉOSTYLE. s. m. T. d' Archit. Édifice dont les colonnes sont très-éloignées les unes des autres, jusques à quatre diamètres d' entre-colonnement.

ARÉOTECTONIQUE. s. f.

ARÉOTECTONIQUE. s. f. Partie de la science de l' ingénieur qui concerne l' attaque et la défense des places.

ARÊTE. s. f.

ARÊTE. s. f. Il se dit Des os longs, minces et pointus qui se trouvent dans la chair de certains poissons. Arête piquante. Petite arête. Grosse arête. Poisson qui a beaucoup d' arêtes, peu d' arêtes. Avaler une arête. Avoir une arête dans le gosier. Il s' étrangla avec une arête. Prenez garde aux arêtes.

Il désigne quelquefois, Le squelette entier du poisson. L' arête d' une sole. L' arête d' une carpe.

ARÊTE

ARÊTE en termes de Botanique, se dit Des barbes qui accompagnent l' épi de certaines graminées, telles que l' orge, le seigle, etc.; et, en général, de Tout filet sec, grêle, et plus ou moins roide, qui ressemble aux barbes des graminées.

ARÊTE

ARÊTE en termes d' Architecture, Angle saillant que forment deux faces, droites ou courbes, d' une pierre, d' une pièce de bois, etc. Cette tablette de marbre a les arêtes écornées.

Cette pièce de bois, cette poutre, cette solive est taillée à vive arête, On l' a bien équarrie, on n' y a laissé ni écorce ni aubier, et tous les angles en sont bien marqués. On dit de même qu' Une pièce de bois ou de fer est à vive arête.

L' arête d' une voûte, L' angle qu' elle forme avec un mur ou une autre voûte.

ARÊTIER. s. m.

ARÊTIER. s. m. T. d' Archit. Pièce de charpente, droite ou courbe dans sa longueur, qui se place à la partie saillante et rampante d' un comble formée par la rencontre de sa face avec sa croupe.

ARGANEAU. s. m.

ARGANEAU. s. m. Voyez ORGANEAU.

ARGÉMONE. s. f.

ARGÉMONE. s. f. T. de Botan. Plante aussi nommée Pavot épineux, parce qu' elle est armée d' épines, et qu' elle ressemble au pavot.

ARGENT. s. m.

ARGENT. s. m. Métal blanc, brillant et très-ductile, qui est le plus précieux après l' or et le platine. Mine d' argent. Minière d' argent. Veine d' argent. Argent vierge. Barre, lingot d' argent. Argent en barre, en lingot, en feuilles, en oeuvre. Tirer, fondre, affiner, battre, monnayer, marquer, travailler de l' argent. Argent fin, affiné, purifié, monnayé, travaillé, ouvragé, battu, moulu. Argent trait. Argent filé. Argent mat. Argent poli, bruni. Argent plaqué. Argent haché. Argent en pâte, en bain, en coquille. Argent de coupelle. Argent faux. Faux argent. Argent à tel ou tel titre. Argent de bon aloi. La monnaie d' argent, en France, est à neuf dixièmes de fin. Médailles, jetons, pièces d' argent. Feuille d' argent. Ouvrages d' argent. Vaisselle d' argent. Couverts d' argent. Plats, assiettes, flambeaux d' argent, d' argent massif. Toile d' argent. Passement d' argent. Dentelle d' argent. Étoffe à fond d' argent. Nitrate d' argent. Oxyde d' argent. Chlorure d' argent. Argent fulminant. Dans le langage vulgaire, on nomme Vif-argent, ou Argent vif, Le mercure.

Il se dit, particulièrement, de La monnaie faite de ce métal. Voulez-vous être payé en or, ou en argent? On a battu cette année à la Monnaie tant de millions en argent, et tant en or. Tous ces sacs, toutes ces sommes sont en argent. On dit quelquefois Argent blanc, dans le même sens. Tout son remboursement lui a été fait en argent blanc.

Il se dit aussi, en général, de Toute sorte de monnaie d' or, d' argent, ou de quelque métal que ce soit. L' argent du roi, du trésor. L' argent du fisc. L' argent des particuliers. Payer en argent comptant. Avoir de l' argent en bourse, en caisse, dans le commerce, à la banque. Prendre de l' argent à intérêt. Prêter de l' argent. Emprunter de l' argent. Placer son argent. Toucher de l' argent. Tirer de l' argent de quelqu' un. Amasser de l' argent. Faire argent de tout. Il a si fort envie de vous payer, qu' il vend ses meubles pour vous faire de l' argent. Avancer de l' argent. Fournir de l' argent. Dépenser de l' argent. Dépenser son argent mal à propos. Manger son argent en débauches. Prodiguer l' argent. Semer l' argent. Perdre son argent au jeu. Voler de l' argent à quelqu' un, lui voler son argent. Aimer l' argent. Être âpre à l' argent. Courir à l' argent, après l' argent. Courir après son argent. Être court d' argent. Se trouver court d' argent. Attendre, languir après son argent. L' argent s' en va vite. Il faut avoir toujours l' argent à la main avec les ouvriers. Faire tout à force d' argent. Travailler pour de l' argent. Ne rien faire que pour de l' argent. Se laisser corrompre par argent. C' est un juge incorruptible, il n' y a rien à faire auprès de lui par argent. Entre gens d' honneur la parole vaut l' argent.

Argent du jeu, Argent gagné au jeu. Argent des cartes, Argent donné pour les cartes fournies aux joueurs.

Fam., Argent mignon, Argent qu' on a mis en réserve, et qu' on peut, sans se gêner, employer en dépenses superflues.

Fam., Payer argent sec, argent bas, argent sur table, Payer argent comptant.

Prov. et fig., Argent comptant porte médecine, L' argent comptant est d' un grand secours dans les affaires.

Fig. et fam., Prendre quelque chose pour argent comptant, Croire trop facilement ce qu' on nous dit; Faire trop de fond sur de simples apparences.

Prov. et fig., Avoir le drap et l' argent, Retenir la marchandise et le prix. Avoir le temps et l' argent, Avoir toutes choses à souhait.

Jouer bon jeu, bon argent, Jouer sérieusement, et avec l' obligation de payer sur-le-champ. On dit aussi, par allusion au Jeu de paume, Mettre argent sous corde, Jouer argent comptant.

Fig. et fam., Y aller bon jeu, bon argent, Agir tout de bon, sérieusement. On le dit surtout De personnes qui se battent, qui plaident, qui disputent.

Mettre de bon argent contre du mauvais, Faire des avances, des frais dans un procès, dans une affaire où l' on court risque de ne rien retirer.

Prov. et fig., C' est de l' argent en barre, se dit D' une marchandise qui est de bon et de prompt débit, ou d' un effet qui vaut autant que de l' argent comptant. C' est argent perdu, autant d' argent perdu, se dit D' un argent dépensé pour une affaire qu' on ne croit pas devoir réussir. C' est de l' argent mort, se dit De l' argent qui ne porte aucun profit, aucun intérêt.

Prov. et fig., Le terme vaut l' argent, Quand on a beaucoup de temps devant soi pour payer, on a bien des moyens de satisfaire à ses engagements.

Prov. et fig., Point d' argent, point de Suisse, signifie qu' On ne fera rien sans être bien assuré du payement, ou qu' On n' aura point de secours des gens dont on parle, si l' on n' est pas en état de les payer.

Fig. et fam., C' est un bourreau d' argent, un vrai bourreau d' argent, C' est un homme excessivement prodigue.

ARGENT

ARGENT en termes de Blason, désigne Un des métaux employés dans les armoiries, et qu' on représente par de l' argent, ou simplement avec du blanc. Cette maison porte d' argent au lion de sable.

ARGENTER. v. a.

ARGENTER. v. a. Appliquer des feuilles d' argent sur des ouvrages de métal, de bois, de cuir, etc., de manière qu' ils paraissent être faits d' argent. Argenter un vase. Argenter des ornements en relief.

Il se dit figurément en poésie, et signifie, Donner à quelque chose l' éclat, la blancheur de l' argent. La lune argentait les flots.

ARGENTÉ, ÉE. participe

ARGENTÉ, ÉE. participe Garde d' épée argentée. Flambeaux argentés.

Il se dit adjectivement, au figuré, De ce qui rappelle l' éclat et la blancheur de l' argent. Le plumage argenté des cygnes. Blanc argenté. Poétiquement: Des flots argentés. La lumière argentée, les rayons argentés de la lune.

Gris argenté, Couleur grise, mêlée de blanc, qui lui donne de l' éclat. Des cheveux d' un gris argenté.

ARGENTERIE. s. f.

ARGENTERIE. s. f. Vaisselle et autres meubles ou ustensiles d' argent. Il a vendu toute son argenterie. Il a pour dix mille francs d' argenterie. Une belle argenterie.

ARGENTERIE

ARGENTERIE dans les églises, se dit de La croix, du bénitier, des chandeliers, et de tous les vases d' argent qui servent pour les cérémonies du culte. L' argenterie d' une paroisse.

ARGENTERIE

ARGENTERIE se disait anciennement, chez le roi, d' Un fonds qui se faisait tous les ans pour certaines dépenses extraordinaires. Trésorier et contrôleur de l' argenterie.

ARGENTEUR. s. m.

ARGENTEUR. s. m. Ouvrier qui argente les métaux, le bois, et autres matières.

ARGENTEUX, EUSE. adj.

ARGENTEUX, EUSE. adj. Pécunieux, qui a beaucoup d' argent. C' est un homme qui n' est guère argenteux. Il est populaire.

ARGENTIER. s. m.

ARGENTIER. s. m. Nom qu' on donnait autrefois, chez les princes souverains, à l' officier préposé pour distribuer certains fonds d' argent.

Il se disait particulièrement, en France, Du surintendant ou ministre des finances.

ARGENTIN, INE. adj.

ARGENTIN, INE. adj. Qui a un son clair et retentissant comme celui de l' argent. Cloche qui a un son argentin. Voix argentine.

Il se dit quelquefois Des choses qui ont l' éclat et la blancheur de l' argent. Couleur argentine. Poétiquement: Onde argentine. Flots argentins.

En Peinture, Ton argentin, Certain effet de couleur qui rappelle le blanc de l' argent.

ARGENTINE. s. f.

ARGENTINE. s. f. T. de Botan. Plante de la famille des Rosacées, qui a le dessous des feuilles d' un blanc luisant, et comme argenté.

ARGENTURE. s. f.

ARGENTURE. s. f. Argent en feuilles très-minces appliqué sur la superficie de quelque ouvrage. Ouvrages de dorure et d' argenture.

Il signifie aussi, L' art d' appliquer les feuilles d' argent. Cet ouvrier entend bien l' argenture.

ARGILE. s. f.

ARGILE. s. f. Glaise, terre molle. Vase d' argile. Statue d' argile. Pétri d' argile. Une argile grossière.

ARGILEUX, EUSE. adj.

ARGILEUX, EUSE. adj. Qui tient de l' argile, qui est formé d' argile. Terre argileuse. Terrain argileux. Couche argileuse.

ARGO. s. m.

ARGO. s. m. T. d' Astron. Constellation de l' hémisphère austral, qui a reçu le nom du navire sur lequel Jason et ses compagnons allèrent en Colchide conquérir la toison d' or.

ARGONAUTES. s. m. pl.

ARGONAUTES. s. m. pl. Nom des héros grecs qui, sous la conduite de Jason, s' embarquèrent sur le navire Argo, pour aller en Colchide conquérir la toison d' or. L' expédition, le voyage des Argonautes.

ARGONAUTE

ARGONAUTE en Histoire naturelle, est le nom d' Un mollusque univalve qu' on appelle autrement Nautile papyracé. Voyez NAUTILE.

ARGOT. s. m.

ARGOT. s. m. Certain langage des gueux et des voleurs, qui n' est intelligible qu' entre eux. Savoir l' argot. Apprendre l' argot. Parler l' argot. Un terme d' argot.

Il se dit quelquefois, par extension, Des mots particuliers qu' adoptent entre eux les gens de certaines professions. L' argot des coulisses.

ARGOT. s. m.

ARGOT. s. m. T. de Jardinage. Il se dit Du bois qui est au-dessus de l' oeil. Retrancher les argots qui paraissent sur un arbre.

ARGOTER. v. a.

ARGOTER. v. a. T. de Jardinage. Couper l' extrémité d' une branche morte.

ARGOTÉ, ÉE. participe

ARGOTÉ, ÉE. participe

ARGOULET. s. m.

ARGOULET. s. m. Il s' est dit autrefois d' Un carabin; et il se dit figurément d' Un homme de néant. Il est familier et très-peu usité.

ARGOUSIN. s. m.

ARGOUSIN. s. m. Bas officier des bagnes, chargé de la garde des galériens ou forçats.

ARGUE. s. f.

ARGUE. s. f. Machine servant à dégrossir les lingots d' or, d' argent ou de cuivre, qui doivent ensuite passer par des filières plus fines.

Il se dit aussi d' Un bureau public où les tireurs d' or portent leurs lingots à dégrossir.

ARGUER. v. a.

ARGUER. v. a. (L' U se prononce.) Reprendre, contredire, accuser. Il est vieux en ce sens, et n' est plus guère usité que dans cette phrase de Pratique, Arguer un acte de faux.

ARGUER, neutre

ARGUER, neutre signifie, dans le langage ordinaire, Tirer une conséquence d' un fait, d' un principe. Vous arguez mal à propos de ce fait.

ARGUÉ, ÉE. participe

ARGUÉ, ÉE. participe

ARGUMENT. s. m.

ARGUMENT. s. m. T. de Logique. Raisonnement par lequel on tire une conséquence d' une ou de deux propositions. Argument en forme. Puissant argument. Argument concluant, démonstratif, pressant, invincible. Fort argument. Faux argument. Argument victorieux, péremptoire, captieux, sophistique. La force d' un argument. La solidité d' un argument. Faire un argument. Pousser un argument. Résoudre un argument. Répondre à un argument. Satisfaire à un argument. Éluder un argument. Rétorquer un argument.

Argument ad hominem, Argument qui tire sa force des circonstances propres ou relatives à la personne même à qui on l' adresse.

ARGUMENT

ARGUMENT signifie aussi, Conjecture, indice, preuve. J' en tire un grand argument contre lui.

ARGUMENT

ARGUMENT signifie encore, Le sujet en abrégé d' un ouvrage. L' argument d' une pièce de théâtre, d' un poëme épique, d' un discours, d' un traité.

ARGUMENTANT. s. m.

ARGUMENTANT. s. m. Celui qui argumente dans un acte public contre le répondant. Le premier argumentant. Le second argumentant.

ARGUMENTATEUR. s. m.

ARGUMENTATEUR. s. m. Celui qui aime, qui se plaît, qui cherche à argumenter. Argumentateur perpétuel, continuel. Il ne se dit qu' en mauvaise part.

ARGUMENTATION. s. f.

ARGUMENTATION. s. f. Action, art d' argumenter. Une bonne argumentation. Pendant son argumentation. Traité de l' argumentation. Les règles de l' argumentation. Il excelle dans l' argumentation.

ARGUMENTER. v. n.

ARGUMENTER. v. n. Faire un ou plusieurs arguments; prouver par arguments; ou Tirer des conséquences d' une chose à une autre. Il argumenta contre un tel. Argumenter contre une proposition. Argumenter en forme. J' argumente ainsi. C' est mal argumenter. Il ne faut pas argumenter de la possibilité à l' effet. On peut toujours argumenter de l' acte à la puissance, mais non de la puissance à l' acte. L' acte dont on argumente est nul dans la forme et au fond.

ARGUS. s. m.

ARGUS. s. m. (On prononce l' S.) T. de Mythologie. Nom d' un prince argien à qui Junon confia la garde d' Io changée en vache; et qui avait cent yeux, dont cinquante restaient ouverts pendant le sommeil des cinquante autres. Il se dit, figurément et familièrement, d' Une personne chargée d' en surveiller, d' en espionner une autre continuellement. C' est un Argus qui ne me perd pas de vue un seul instant. Cette femme, cet homme est mon Argus.

Fig., Avoir des yeux d' Argus, Être fort vigilant, observer tout, ne rien laisser échapper.

ARGUS

ARGUS en Histoire naturelle, est Le nom d' une espèce de faisan, de deux espèces de poissons, de plusieurs papillons, d' une coquille du genre porcelaine, etc., en général remarquables par des taches rondes et plus ou moins nombreuses que l' on a comparées à des yeux.

ARGUTIE. s. f.

ARGUTIE. s. f. (On prononce Argucie.) Raisonnement pointilleux, vaine subtilité. Il y a plus d' arguties dans ce discours que de raisonnements solides. Ce sont là des arguties, de vaines arguties. Des arguties scolastiques.

ARGYRASPIDES. s. m. pl.

ARGYRASPIDES. s. m. pl. T. d' Antiq. Nom d' un corps d' élite de l' armée d' Alexandre, ainsi nommé parce que les soldats dont il était composé, portaient un bouclier d' argent.

ARIANISME. s. m.

ARIANISME. s. m. Hérésie, doctrine des ariens.

ARIDE. adj. des deux genres

ARIDE. adj. des deux genres Qui est sec, dépourvu de toute humidité. Terre aride. Sables arides. Roches arides. Montagne aride. Herbes arides. Saison aride. Citerne aride.

Il se dit figurément D' un sujet qui prête peu, d' un esprit qui ne produit rien, et d' une âme qui manque de sensibilité. Sujet aride. Esprit aride. Âme aride.

ARIDITÉ. s. f.

ARIDITÉ. s. f. Sécheresse. Il se dit au propre et au figuré. L' aridité de la terre. L' aridité d' un terroir. L' aridité de la saison. L' aridité de l' herbe brûlée par le soleil. L' aridité d' un sujet. Une grande aridité de style. Il y a dans tous ses ouvrages une sécheresse, une aridité étrange. Son âme est d' une aridité qui le rend étranger à tout ce qui intéresse autrui.

ARIDITÉ

ARIDITÉ en langage de Dévotion, se dit de L' état d' une âme qui ne sent point de consolation dans les exercices de piété. Les plus grands saints ont des temps d' aridité.

ARIEN, IENNE. s.

ARIEN, IENNE. s. Il se dit Des sectateurs d' Arius, hérésiarque célèbre du commencement du quatrième siècle, qui niait la consubstantialité.

Il s' emploie aussi adjectivement. Un prince, un évêque arien.

ARIETTE. s. f.

ARIETTE. s. f. T. de Musiq. Air léger, d' un mouvement plus ou moins vif et marqué, qui s' adapte à des paroles, et qui se chante avec des accompagnements. Comédie mêlée d' ariettes. Chanter une ariette.

ARISTARQUE. s. m.

ARISTARQUE. s. m. Nom propre d' un grammairien célèbre d' Alexandrie, qui publia neuf livres de corrections sur Homère. On l' emploie figurément pour désigner Un critique judicieux et sévère. Quelquefois il est ironique. Un habile Aristarque. Nos modernes Aristarques.

ARISTOCRATE. s. des deux genres

ARISTOCRATE. s. des deux genres Partisan de l' aristocratie. Un aristocrate. Une aristocrate.

Il est aussi adjectif. Cet homme est fort aristocrate.

ARISTOCRATIE. s. f.

ARISTOCRATIE. s. f. Gouvernement politique où le pouvoir souverain est possédé et exercé par un certain nombre de personnes considérables. La république de Venise était une aristocratie.

Il se dit aussi, dans certains gouvernements où les pouvoirs sont balancés, Du pouvoir possédé et exercé par une des chambres législatives, composée d' hommes que la constitution a revêtus de certains priviléges. Les grands services rendus à l' État et les grandes fortunes sont la source de l' aristocratie. L' aristocratie anglaise.

Il se dit encore, dans une acception plus étendue, de La classe noble. Dans ce pays, l' aristocratie était généralement pauvre et peu éclairée. L' aristocratie, pour se populariser, a besoin d' être protectrice et bienfaisante.

ARISTOCRATIQUE. adj. des deux genres

ARISTOCRATIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à l' aristocratie. État aristocratique. Gouvernement aristocratique.

ARISTOCRATIQUEMENT. adv.

ARISTOCRATIQUEMENT. adv. D' une manière aristocratique. Cet État est gouverné aristocratiquement.

ARISTOLOCHE. s. f.

ARISTOLOCHE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes à fleurs monopétales et irrégulières, en forme de cornet renflé à la base. La serpentaire de Virginie est une espèce d' aristoloche. L' aristoloche-clématite croît naturellement par toute la France. Il y a une espèce d' aristoloche dont le suc fait mourir les serpents.

ARISTOTÉLICIEN, IENNE. adj.

ARISTOTÉLICIEN, IENNE. adj. Conforme à la doctrine d' Aristote. La philosophie aristotélicienne.

Il se dit, substantivement, Des partisans d' Aristote. Les aristotéliciens.

ARISTOTÉLISME. s. m.

ARISTOTÉLISME. s. m. La philosophie, la doctrine d' Aristote.

ARITHMÉTICIEN. s. m.

ARITHMÉTICIEN. s. m. Qui sait l' arithmétique. Bon arithméticien. Savant arithméticien.

ARITHMÉTIQUE. s. f.

ARITHMÉTIQUE. s. f. Science des nombres, art de calculer. Arithmétique spéculative. Arithmétique pratique. Arithmétique décimale. Les quatre premières règles de l' arithmétique. Vous trouverez, en bonne arithmétique, etc.

ARITHMÉTIQUE. adj. des deux genres

ARITHMÉTIQUE. adj. des deux genres Qui est fondé sur les nombres, sur les quantités; qui est selon les règles de l' arithmétique. Calcul arithmétique. Proposition arithmétique.

Rapport arithmétique de deux quantités, La différence de ces deux quantités. Proportion arithmétique, L' égalité de deux rapports arithmétiques. Progression arithmétique, Celle où la différence de chaque terme au terme précédent est constante.

ARITHMÉTIQUEMENT. adv.

ARITHMÉTIQUEMENT. adv. D' une manière arithmétique. Procéder arithmétiquement.

ARLEQUIN. s. m.

ARLEQUIN. s. m. Personnage de la comédie italienne, que nous avons introduit sur notre théâtre, et dont le vêtement est formé de pièces de diverses couleurs. Jouer les arlequins. Être vêtu, déguisé en arlequin.

Fig. et fam., Un habit d' arlequin, Un tout composé de parties disparates, un ouvrage fait de morceaux pris de différents auteurs.

ARLEQUINADE. s. f.

ARLEQUINADE. s. f. Bouffonnerie d' arlequin, soit dans le jeu, soit dans les paroles.

Il se dit aussi d' Un genre de pièces de théâtre où l' arlequin joue le principal rôle. On vient de jouer une arlequinade fort plaisante.

ARMADILLE. s. f.

ARMADILLE. s. f. Petite flotte que le roi d' Espagne entretenait autrefois dans le nouveau monde, pour empêcher que les étrangers ne commerçassent dans ses possessions. Il y avait alors une armadille à Carthagène, et une à Callao.

Il se disait également Des frégates légères qui faisaient partie de cette flotte.

ARMATEUR. s. m.

ARMATEUR. s. m. Celui qui arme, qui équipe à ses frais un ou plusieurs bâtiments pour les envoyer en course, ou seulement pour commercer. Les armateurs du Havre, de Marseille, etc. Les armateurs français ont fait plusieurs prises. Un riche armateur.

Il se dit également Du capitaine qui commande un navire armé en course; et, par extension, Du navire même.

ARMATURE. s. f.

ARMATURE. s. f. Assemblage de différentes barres ou liens de métal pour soutenir ou contenir les parties d' un ouvrage de maçonnerie, de charpenterie, de mécanique, d' un modèle de sculpture de terre, d' une figure coulée en bronze, etc.

ARME. s. f.

ARME. s. f. Instrument qui sert à attaquer ou à se défendre. Arme offensive. Arme défensive. Arme à feu. Arme blanche. Le fusil et le pistolet sont des armes à feu. L' épée, le sabre et la baïonnette sont des armes blanches. Arme d' une bonne trempe. Faisceau d' armes. Trophée d' armes. Armes courtoises. Armes émoulues. Arme d' hast. Arme de trait. Armes de jet. Se saisir d' une arme. Distribuer des armes. Il se présenta seul et sans armes. Plusieurs animaux sont pourvus d' armes naturelles.

Homme d' armes, se disait anciennement d' Un cavalier armé de toutes pièces.

Gens d' armes. Voyez GENS.

Capitaine d' armes, Sous-officier de la marine militaire dont le grade est analogue à celui de fourrier, et qui a la garde des menues armes du vaisseau.

Salle d' armes, Espèce de galerie qui renferme des armes rangées en bon ordre et bien entretenues.

Place d' armes, Place où l' on exerce les troupes, dans une ville de guerre, dans une citadelle. (Voyez les autres sens de cette locution, au mot PLACE.)

Port d' armes, Action de porter des armes. Le port d' armes n' est pas permis à toute sorte de personnes.

Port d' armes, signifie aussi, L' attitude du soldat qui porte les armes. Il est au port d' armes. Voyez PORT.

Porter, présenter les armes, Exécuter certains maniements de l' arme qui font partie de l' exercice militaire, et qui sont aussi des signes d' honneur. Présenter les armes à quelqu' un.

Le salut des armes, L' espèce de salut qui consiste en un certain mouvement de l' arme.

Porter les armes, Servir, faire la guerre. Il a porté les armes dans la dernière campagne. Porter les armes contre son pays.

Prendre les armes, S' armer, soit pour se défendre ou pour attaquer, soit pour rendre honneur à quelqu' un, ou pour faire l' exercice. On dit de même, Une prise d' armes.

Aux armes! Cri par lequel on avertit une troupe de prendre les armes. On criait, Aux armes, aux armes!

En venir aux armes, Commencer la guerre.

Poser les armes, Mettre les armes bas, se rendre. Cela signifie aussi, Faire la paix ou une trêve.

Rendre les armes, Remettre ses armes au vainqueur; et figurément, S' avouer vaincu.

Fig., Faire tomber les armes des mains à quelqu' un, Le fléchir, l' adoucir, l' apaiser.

Être présent sous les armes, Être sous les drapeaux et en état de faire son service.

Être sous les armes, se dit D' une troupe qui a pris les armes pour faire quelque service, ou pour rendre quelque honneur. On dit de même, Se mettre sous les armes, rester sous les armes.

Ce prince a tant d' hommes sous les armes, Il a tant d' hommes prêts à combattre.

Être bien sous les armes, Avoir bonne mine, bonne grâce, quand on est armé quand on se tient avec son arme ou ses armes dans l' attitude convenable.

Faire passer un soldat par les armes, Le faire fusiller par jugement du conseil de guerre.

ARMES

ARMES au pluriel, signifie aussi, La profession de la guerre. Il est né pour les armes. Suivre les armes, la carrière des armes. Quitter les armes. Prendre le métier des armes.

Il signifie également, Les entreprises de guerre, les exploits militaires. L' heureux succès de nos armes. Dieu a béni, a fait prospérer les armes de la France. Alexandre porta ses armes jusque dans les Indes.

Suspension d' armes, Cessation des hostilités convenue, pour un temps, entre deux parties belligérantes, entre deux armées.

Faire ses premières armes, Faire sa première campagne, aller à la guerre pour la première fois.

Un fait d' armes, Un exploit guerrier. Un beau fait d' armes. De grands faits d' armes.

Prov., Les armes sont journalières, Le sort des armes est inégal; dans la guerre, on est sujet à éprouver la bonne et la mauvaise fortune. Il se dit figurément dans toutes les occasions où l' on peut bien ou mal réussir, où il arrive qu' on fait tantôt bien, tantôt mal. On ne gagne pas toujours au jeu, les armes sont journalières. Un auteur dramatique ne réussit pas toujours, les armes sont journalières.

ARMES

ARMES au pluriel, se dit particulièrement en parlant De l' escrime. Maître d' armes, ou Maître en fait d' armes, Celui qui enseigne l' escrime. Faire des armes, tirer des armes, S' exercer à l' escrime. Mettre les armes à la main à un jeune homme, Être le premier à lui apprendre l' escrime. Avoir les armes belles, Faire des armes de bonne grâce. Salle d' armes, Lieu où l' on enseigne publiquement à faire des armes.

ARME

ARME se dit aussi Des différentes espèces de troupes qui composent une armée, c' est-à-dire, cavalerie, infanterie, artillerie, génie. Ce détachement était composé de différentes armes. Il y a des instructions pour les différentes armes. Dans quelle arme sert-il? L' arme de l' artillerie, de l' infanterie, des cuirassiers, des dragons, etc.

ARMES

ARMES au pluriel, se dit encore pour signifier Toute l' armure d' un homme de guerre. Armes complètes. Armes à l' épreuve de la balle, à l' épreuve du pistolet. Armes fort riches. De belles armes. Endosser les armes. Se couvrir de ses armes. Il reçut un coup dans ses armes, un coup qui faussa ses armes.

Fig. et fam., Elle est sous les armes, se dit D' une femme qui est extrêmement parée.

ARMES

ARMES se dit figurément, au sens moral, de Tout ce qui sert à combattre quelqu' un, à détruire une erreur, une passion, etc. Cette loi est une arme terrible entre les mains du pouvoir. Vous me fournissez des armes contre vous-même. Les armes de l' éloquence. Les armes de la raison. Le jeûne et la prière sont des armes contre les tentations.

Fig., Faire arme de tout, Se servir de toutes sortes de moyens pour réussir dans ses desseins.

ARMES

ARMES en termes de Blason, se dit Des signes héraldiques peints ou figurés sur l' écu et sur la cotte d' armes. Les armes de France. Les armes de l' empire d' Autriche. Belles armes. Des armes fort nobles. Il hérita de tous les biens de cette maison, à condition d' en porter le nom et les armes. Armes pleines. Armes brisées, mi-parties, écartelées, timbrées. Il porte un lion en ses armes. Les supports de ses armes. Les armes font partie de la succession. Héraut d' armes. Roi d' armes. Chef du nom et armes de cette maison. Sceller du sceau de ses armes. Cachet d' armes.

Juge d' armes, Celui qui était établi pour juger des armoiries et des titres de noblesse.

Armes fausses, ou Armes à enquerre, Armes qui ne sont pas selon les règles du blason, qui offrent, par exemple, métal sur métal, ou couleur sur couleur.

Armes parlantes, Celles qui expriment en tout ou en partie le nom de la maison. Ainsi, Les armes du royaume de Castille sont un château; les armes de la maison de Mailly, des maillets; celles de la maison de Créquy, un créquier, etc.

ARMÉE. s. f.

ARMÉE. s. f. Nombre plus ou moins considérable de troupes assemblées en un corps, sous la conduite d' un général. Grande, puissante, nombreuse armée. Petite armée. Armée victorieuse, triomphante, invincible. Armée délabrée, défaite, battue, ruinée. Armée en déroute. Armée en bon ordre. Armée de vieilles troupes. Armée navale. Armée de réserve. Armée de siége. Armée d' observation. Lever, mettre sur pied, entretenir, faire subsister une armée. Général d' armée. Les chefs de l' armée. Maréchal des camps et armées du roi. Les troupes sont en corps d' armée. L' armée marche. La marche de l' armée. L' armée campait, était campée. Les quartiers de l' armée. L' armée a pris ses quartiers. Mettre, ranger une armée en bataille. Rassembler, recueillir les débris d' une armée. Faire la revue d' une armée. Commander une armée. La tête, le front, les ailes d' une armée. Le choc de deux armées. Les deux armées étaient en présence. L' Écriture sainte appelle Dieu Le Dieu des armées.

Il se dit, absolument, de Toutes les troupes qu' un État lève et entretient pour sa sûreté. Les différents corps de l' armée. Mettre l' armée sur le pied de guerre, sur le pied de paix. Entrer dans l' armée, dans les rangs de l' armée. On dit de même: Armée permanente, régulière, soldée. L' armée, les armées de terre et de mer. Etc.

L' armée du Nord, l' armée d' Italie, etc., La partie de l' armée qui est en expédition dans le Nord, en Italie, etc. Cet officier faisait partie de l' armée d' Espagne.

ARMELINE. s. f.

ARMELINE. s. f. Peau très-fine et fort blanche, qui vient de Laponie, et qui appartient à l' hermine.

ARMEMENT. s. m.

ARMEMENT. s. m. Appareil de guerre. Grand, puissant, formidable armement. Faire un armement. Armement par terre et par mer. Armement par terre. Armement sur mer. Armement naval.

Il signifie aussi, L' action d' armer, de pourvoir des armes nécessaires; et quelquefois, L' ensemble des objets qui servent à armer. L' armement d' un soldat. L' armement d' une place de guerre. L' armement d' une troupe. Son armement se compose de... consiste en...

L' armement d' un vaisseau, d' un navire, L' action de les équiper et de les tenir prêts à prendre la mer, quelle que soit leur destination. Vaisseaux en armement. Entrer en armement. Finir son armement. Frais d' armement. État d' armement.

ARMER. v. a.

ARMER. v. a. Pourvoir d' armes. Il y a dans cet arsenal de quoi armer cinquante mille hommes. Il en a coûté tant pour armer cette compagnie.

Il signifie encore, Revêtir d' armes défensives. Armer quelqu' un de toutes pièces. On l' arma de pied en cap.

Armer quelqu' un chevalier, se dit en parlant De la cérémonie par laquelle on recevait quelqu' un chevalier.

Armer un bâtiment, L' équiper, le pourvoir de tous les objets nécessaires pour le mettre en état de prendre la mer, soit qu' on le destine à faire la guerre, soit qu' il doive seulement naviguer pour le commerce. Armer un vaisseau en guerre, en course. Armer un navire pour le commerce.

Armer une batterie, La garnir de canons. On dit de même, Armer une place de guerre, Garnir ses remparts de pièces de canon.

Neutral., en termes de Marine, Armer sur un vaisseau, S' y embarquer pour faire partie de l' équipage. Je me rendis à Brest, où j' armai sur le Terrible.

ARMER

ARMER s' emploie absolument pour dire, Lever des soldats, lever des troupes. On arme de tous côtés. Toutes les puissances de l' Europe arment.

ARMER

ARMER signifie figurément, Donner occasion de prendre les armes, de faire la guerre. Le fanatisme a souvent armé les peuples les uns contre les autres.

Il signifie aussi figurément, Animer, irriter, soulever. Ses vices ont armé tous les honnêtes gens contre lui. Armer le fils contre le père, l' ami contre l' ami.

ARMER

ARMER signifie, par extension, Garnir une chose avec une autre qui la fortifie, qui la met plus en état de servir. Armer un aimant. Armer une poutre de bandes de fer. Armer une meule de moulin avec des liens de fer.

Armer un fusil, un pistolet, Tendre le ressort qui met le chien de la batterie en état de s' abattre.

En Fauconnerie, Armer l' oiseau, Lui attacher des sonnettes.

En Musiq., Armer la clef, Mettre à la clef le nombre de dièses ou de bémols convenables pour indiquer le ton dans lequel l' air est écrit.

ARMER

ARMER avec le pronom personnel, signifie, Se munir d' armes, soit offensives, soit défensives. S' armer d' une épée, d' un pistolet. S' armer d' une cuirasse. Ils s' armèrent aussitôt, et furent en état de combattre. S' armer d' un bâton, d' une fourche, de tout ce qu' on trouve sous sa main.

Il signifie aussi, Prendre les armes, faire la guerre. Cet écrivain autorise les sujets à s' armer contre leur prince.

Il signifie figurément, Se munir, se précautionner contre les choses qui peuvent nuire, qui peuvent incommoder. S' armer contre les accidents de la fortune. S' armer contre les tentations. S' armer contre les maux. S' armer contre le froid, contre la pluie, contre le mauvais temps. S' armer d' un parapluie, d' un bon manteau. S' armer de courage. S' armer de patience. Armez-vous de résolution. S' armer de la prière. S' armer du signe de la croix.

En termes de Manége, Ce cheval s' arme contre le mors, Il place sa langue de manière à empêcher l' effet du mors. Il s' arme contre son cavalier, Il résiste aux aides et aux châtiments.

ARMÉ, ÉE. participe

ARMÉ, ÉE. participe Un homme bien monté, bien armé. Armé de toutes pièces. Armé de pied en cap. Armé à la légère ou légèrement. Pesamment armé. Armé d' épée et de pistolets. Les princes armés. Un vaisseau armé en guerre, en course. Un homme armé de patience. Être armé contre le froid.

Fam., Il est armé jusqu' aux dents, se dit D' un homme qui est armé plus qu' on n' a coutume de l' être.

Fig., Il est armé de toutes pièces, il est armé de pied en cap, se dit D' un homme qui est prêt sur tous les points d' une affaire, et en état de repousser toutes les attaques.

À main armée, À force ouverte, et les armes à la main. Entrer à main armée dans un pays. Ils enlevaient les troupeaux à main armée.

La force armée. Voyez FORCE.

ARMÉ

ARMÉ signifie adjectivement, en parlant Des choses, Garni, muni, pourvu de. Un bâton armé d' une pointe de fer. Une plante armée d' épines, d' aiguillons. La gueule de cet animal est armée de dents très-aiguës.

ARMET. s. m.

ARMET. s. m. Armure de tête, petit casque fermé qui était en usage dans les quatorzième, quinzième et seizième siècles. Il n' est plus employé qu' en parlant De la chevalerie errante des vieux romans. L' armet de Mambrin.

ARMILLAIRE. adj. f.

ARMILLAIRE. adj. f. Il n' est usité que dans cette locution, Sphère armillaire, Espèce de machine ronde et mobile, composée de divers cercles qui représentent ceux que les astronomes imaginent dans le ciel.

ARMILLES. s. f. pl.

ARMILLES. s. f. pl. Petites moulures qui entourent en façon d' anneaux le chapiteau dorique, immédiatement au-dessous de l' ove. Ces moulures carrées se nomment Filets ou Listeaux, lorsque, au lieu de tourner circulairement, elles sont étendues en ligne droite.

ARMISTICE. s. m.

ARMISTICE. s. m. Suspension d' armes. Un long armistice. Convenir d' un armistice. Rompre l' armistice. Armistice de quelques jours. L' armistice fut de courte durée, ne tarda pas à cesser, à expirer.

ARMOIRE. s. f.

ARMOIRE. s. f. Meuble ordinairement de bois, fermé par une ou deux portes, garni de tablettes ou de tiroirs dans l' intérieur, et servant à renfermer toutes sortes de choses. Grande armoire. Petite armoire. Armoire de chêne, de noyer, d' acajou. Armoire à porte pleine, à porte vitrée. Armoire arasée. Les tablettes d' une armoire. Les tiroirs d' une armoire. La corniche, les pieds d' une armoire.

ARMOIRIES. s. f. pl.

ARMOIRIES. s. f. pl. Il signifie la même chose qu' Armes, en termes de Blason. Faire peindre, sculpter ses armoiries.

ARMOISE. s. f.

ARMOISE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes corymbifères et à fleurs composées, qui renferme un grand nombre d' espèces. L' armoise commune est d' un grand usage en médecine, comme stimulante, tonique, emménagogue, etc. L' absinthe, l' estragon, sont des armoises. On nomme Santoline ou Semen-contra, La graine de diverses espèces d' armoises, employée comme vermifuge.

ARMOISIN. s. m.

ARMOISIN. s. m. Taffetas faible et peu lustré.

ARMON. s. m.

ARMON. s. m. T. de Carrossier. Une des deux pièces du train d' un carrosse, entre lesquelles le gros bout du timon est placé. Les armons d' un carrosse.

ARMORIAL. s. m.

ARMORIAL. s. m. Livre contenant les armoiries de la noblesse d' un royaume, d' une province. L' armorial de France. L' armorial d' Espagne. Armorial de Normandie, de Bretagne, de Dauphiné, etc.

ARMORIER. v. a.

ARMORIER. v. a. Mettre, peindre, graver ou appliquer des armoiries sur quelque chose. Faire armorier une voiture, de la vaisselle, un cachet.

ARMORIÉ, ÉE. participe

ARMORIÉ, ÉE. participe Un cabriolet armorié.

ARMORISTE. s. m.

ARMORISTE. s. m. Celui qui fait des armoiries, qui enseigne le blason, ou qui écrit sur le blason. Il est peu usité.

ARMURE. s. f.

ARMURE. s. f. Les armes défensives qui garantissent le corps ou les membres des guerriers, comme la cuirasse, le casque, etc. Armure légère. Armure pesante. Armure complète. Les pièces de l' armure. Pièce d' armure.

ARMURE

ARMURE se dit aussi, en Physique, Des plaques de fer qu' on attache à un aimant, et qui en augmentent la force.

ARMURIER. s. m.

ARMURIER. s. m. Ouvrier qui fabrique ou qui vend des armes défensives, comme casques, cuirasses; et même des armes à feu, comme fusils, pistolets.

AROMATE. s. m.

AROMATE. s. m. Il se dit de Toute substance qui appartient au règne végétal, et qui exhale une odeur forte et agréable. Le baume, le storax, la cannelle, l' encens, le genièvre, le girofle, la muscade, etc., sont des aromates. Aromate précieux. La plupart des aromates croissent dans les pays chauds, et nous arrivent du Levant.

AROMATIQUE. adj. des deux genres

AROMATIQUE. adj. des deux genres Qui est de la nature des aromates, qui a une odeur forte et agréable. Substance aromatique. Plante, herbe aromatique. Odeur aromatique.

AROMATISATION. s. f.

AROMATISATION. s. f. T. de Pharmacie. Action d' aromatiser.

AROMATISER. v. a.

AROMATISER. v. a. Mêler quelque substance aromatique à un remède, à un aliment. Aromatiser de l' eau d' orge avec du sirop de cannelle. Aromatiser une sauce avec de la muscade.

AROMATISÉ, ÉE. participe

AROMATISÉ, ÉE. participe Boisson aromatisée.

AROME. s. m.

AROME. s. m. Le principe odorant des fleurs, et en général des substances végétales qui ont une odeur agréable. L' arome des fleurs. L' arome du café.

ARONDE. s. f.

ARONDE. s. f. Hirondelle. Il n' est guère usité que dans cette locution, À queue d' aronde, qui se dit D' une pièce de bois taillée par un bout en forme de queue d' hirondelle, et qu' on assemble avec une autre par le moyen d' une entaille de la même forme.

ARONDE

ARONDE en Histoire naturelle, se dit d' Un genre de mollusques acéphales, auquel appartient le coquillage qui fournit les perles et la nacre. C' est aussi Le nom d' une espèce de poisson volant.

ARPÉGE ou ARPÉGEMENT. s. m.

ARPÉGE ou ARPÉGEMENT. s. m. T. de Musique. Manière de frapper successivement et rapidement tous les sons d' un accord, au lieu de les frapper à la fois. Faire des arpéges, des arpégements.

ARPÉGER. v. n.

ARPÉGER. v. n. T. de Musique. Faire des arpéges.

ARPENT. s. m.

ARPENT. s. m. Certaine étendue de terre, contenant ordinairement cent perches carrées de superficie, ou cinquante et un ares. Un arpent de terre labourable. Un arpent de pré. Un arpent de vigne. Un arpent de bois. Un bois de tant d' arpents. Un étang qui contient tant d' arpents.

ARPENTAGE. s. m.

ARPENTAGE. s. m. Mesurage de terres par arpents ou parties d' arpent, ou autres mesures. Faire l' arpentage d' une terre.

Il se dit aussi de La science de mesurer les terres. Entendre bien l' arpentage.

ARPENTER. v. a.

ARPENTER. v. a. Mesurer des terres par arpents ou parties d' arpent, ou autres mesures. Arpenter le terrain d' un village. Faire arpenter une pièce de terre. Arpenter des terres.

Il signifie quelquefois, figurément et familièrement, Parcourir un espace avec vitesse et à grands pas. J' ai arpenté aujourd' hui Paris dans tous les sens. Il aura bientôt arpenté le chemin d' ici chez vous. On l' emploie quelquefois absolument. Voyez comme il arpente.

ARPENTÉ, ÉE. participe

ARPENTÉ, ÉE. participe

ARPENTEUR. s. m.

ARPENTEUR. s. m. Celui dont le métier ou l' office est de mesurer et d' arpenter les terres. Manuel de l' arpenteur. Arpenteur juré.

ARPENTEUSE. adj. et s. f.

ARPENTEUSE. adj. et s. f. T. d' Entomologie. Il se dit De certaines chenilles dont le corps est très-long, et qui, ne pouvant marcher qu' en pliant et allongeant alternativement leur abdomen, semblent mesurer l' espace qu' elles parcourent. Chenille arpenteuse. Les arpenteuses donnent toutes naissance à des papillons de nuit.

ARQUEBUSADE. s. f.

ARQUEBUSADE. s. f. Coup d' arquebuse. Il fut blessé d' une arquebusade.

Eau d' arquebusade, Eau composée, dont on se servait autrefois principalement contre les coups de feu.

ARQUEBUSE. s. f.

ARQUEBUSE. s. f. Ancienne arme à feu qui se portait sur l' épaule.

Arquebuse rayée, Arquebuse dont le canon est rayé en dedans. Arquebuse à croc, Grosse et lourde arquebuse qu' on tirait en l' appuyant sur un instrument appelé Fourchette: cette arme servait surtout pour tirer de derrière les murailles d' une place. Arquebuse à rouet, Arquebuse légère qui était employée dans la guerre de campagne, et que portèrent d' abord les arquebusiers à cheval.

Jeu de l' arquebuse, Divertissement de bourgeois qui s' assemblent à de certains jours pour tirer de l' arquebuse, ou plutôt du fusil: on le dit aussi Du lieu où ils s' assemblent.

ARQUEBUSER. v. a.

ARQUEBUSER. v. a. Tuer à coups d' arquebuse. On le fit arquebuser. Il est vieux.

ARQUEBUSÉ, ÉE. participe

ARQUEBUSÉ, ÉE. participe

ARQUEBUSERIE. s. f.

ARQUEBUSERIE. s. f. L' art, le métier de celui qui fait des armes à feu portatives. Il est très-habile, très-expérimenté dans l' arquebuserie.

ARQUEBUSIER. s. m.

ARQUEBUSIER. s. m. Nom qu' on donnait autrefois à un homme de guerre armé d' une arquebuse. Arquebusier à pied, à cheval.

Il se dit aujourd' hui de Celui qui fait partie d' une compagnie de bourgeois formée pour s' amuser et s' exercer au jeu de l' arquebuse.

Il se dit encore de Celui qui fait des arquebuses et toutes sortes d' armes à feu portatives. C' est un excellent arquebusier.

ARQUER. v. a.

ARQUER. v. a. Courber en arc. Arquer une pièce de bois, une barre de fer.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. On a fait marcher cet enfant trop tôt, ses jambes se sont arquées.

Il est quelquefois neutre, et signifie, Fléchir, se courber. Cette poutre commence à arquer.

ARQUÉ, ÉE. participe

ARQUÉ, ÉE. participe Une poutre arquée. Des jambes arquées.

ARRACHEMENT. s. m.

ARRACHEMENT. s. m. Action d' arracher. On a payé tant pour l' arrachement des souches.

ARRACHEMENT

ARRACHEMENT en termes d' Architecture, se dit Des pierres qu' on arrache d' un mur pour y en mettre d' autres en saillie, qui puissent servir de liaison avec un mur qu' on veut joindre au premier.

Arrachements d' une voûte, Les premières retombées d' une voûte liées et engagées dans un mur.

ARRACHER. v. a.

ARRACHER. v. a. Détacher avec effort ce qui tient à quelque chose; Ôter de force quelque chose. Arracher des arbres. Arracher des herbes. Arracher les cheveux. S' arracher les cheveux. Arracher des dents. On lui a arraché un oeil. Arracher un clou d' une muraille. On ne saurait arracher une pierre de ce mur qu' à grands coups de marteau. Arracher quelque chose des mains de quelqu' un. Arracher un enfant à sa mère, des bras de sa mère, d' entre les bras de sa mère. Ils s' arrachaient les lambeaux de son vêtement.

Prov. et fig., Il vaut mieux laisser son enfant morveux que de lui arracher le nez, Il est de la sagesse de tolérer un petit mal, lorsqu' on risque, en voulant y remédier, d' en causer un plus grand.

Prov. et fig., Je lui ai arraché une dent, se dit en parlant D' un avare de qui on a tiré de l' argent.

Prov. et fig., Ils sont prêts à s' arracher les yeux, se dit De deux personnes qui ont ensemble une altercation violente.

Par exagérat. et fam., On se l' arrache, se dit en parlant D' une personne ou d' une chose qui est extrêmement recherchée, et signifie, On se dispute à qui l' aura. Il est fort aimable en société, on se l' arrache. Ce roman a le plus grand succès, on se l' arrache.

Fig., Arracher la vie à quelqu' un, Le faire périr de mort violente.

Prov. et fig., Vous lui arracheriez plutôt la vie, se dit Pour marquer l' extrême répugnance d' une personne à faire quelque chose, et combien il serait difficile de l' y obliger, de l' y contraindre. On dit de même: Vous lui arracheriez plutôt le coeur. Ce serait lui arracher l' âme.

Fig., Arracher une opinion de l' esprit, de la tête de quelqu' un, Détacher quelqu' un d' une opinion, l' y faire renoncer. On ne saurait lui arracher cette opinion de l' esprit. Vous ne lui arracheriez jamais cela de la tête. On dit dans un sens analogue, Arracher de son coeur un sentiment, une passion, un souvenir, etc.

ARRACHER

ARRACHER signifie aussi figurément, Tirer, obtenir avec peine quelque chose de quelqu' un. Il ne rend pas facilement l' argent qu' on lui a prêté, il faut le lui arracher. On ne saurait arracher quelque argent de lui. On ne peut arracher un sou de personne. Il n' y a pas moyen d' arracher une parole de lui. On ne peut lui arracher une parole. J' ai eu bien de la peine à arracher de lui cette promesse, cette parole. Il m' a arraché mon secret, mon consentement à force d' importunité. Vous m' arrachez cet aveu. Les révélations que les tourments lui arrachèrent. Il a fallu vous arracher cette louange. Je n' ai pu lui arracher cette grâce.

Fig., Arracher des larmes, des cris, des soupirs, des plaintes à quelqu' un, Le faire pleurer, le faire crier, etc. Ce récit m' arracha des larmes. La douleur m' a arraché des cris. Ce souvenir pénible lui arrache des plaintes, des soupirs.

ARRACHER

ARRACHER en parlant Des personnes, signifie souvent, tant au propre qu' au figuré, Détourner, écarter, éloigner avec effort. Il a fallu l' arracher de ce lieu, de dessus le corps de son fils. On ne saurait l' arracher à l' étude. On ne saurait l' arracher du jeu. Je l' ai arraché à des liaisons qui l' auraient perdu.

Arracher quelqu' un à la misère, à la mort, etc., Le retirer de la misère, le préserver d' une mort imminente, etc.

ARRACHER

ARRACHER s' emploie quelquefois avec le pronom personnel régime direct, et signifie, Se détacher, s' éloigner avec peine, avec effort. Il s' arrache au plaisir. Je ne saurais m' arracher d' auprès de vous.

D' ARRACHE-PIED. loc. adv.

D' ARRACHE-PIED. loc. adv. et fam. Tout de suite, sans intermission. Je l' ai attendu trois heures d' arrache-pied. Il a travaillé six heures d' arrache-pied.

ARRACHÉ, ÉE. participe

ARRACHÉ, ÉE. participe

ARRACHEUR. s. m.

ARRACHEUR. s. m. Celui qui arrache. Il n' est usité que dans ces locutions: Arracheur de dents. Arracheur de cors.

Prov., Il ment comme un arracheur de dents, se dit D' un homme fort accoutumé à mentir.

ARRAISONNER. v. a.

ARRAISONNER. v. a. Chercher à amener quelqu' un à un avis, à une opinion, en lui donnant des raisons pour le déterminer. Je l' ai arraisonné à ce sujet, et il s' est rendu.

ARRAISONNÉ, ÉE. participe

ARRAISONNÉ, ÉE. participe

ARRANGEMENT. s. m.

ARRANGEMENT. s. m. Action d' arranger; État de ce qui est arrangé. Je l' ai chargé de l' arrangement de mes livres. Arrangement de vases, de porcelaines, de tableaux. Il y a du goût dans l' arrangement de ces meubles. Il y a quelque chose à changer à cet arrangement. L' arrangement des mots d' une phrase se nomme Construction.

Il se dit aussi de La disposition et de l' ordre qu' on observe dans un discours, en mettant chaque pensée, chaque terme à la place qui lui convient. L' arrangement des idées, des matières. L' arrangement des paroles contribue à la clarté, à la force, à la grâce du discours.

Il signifie encore, Louable économie, esprit d' ordre dans la dépense. Cet homme manque d' arrangement. Il faut mettre de l' arrangement dans ses affaires.

Il signifie quelquefois, Conciliation. Faire un arrangement entre deux personnes. L' arrangement de ce procès ne sera pas aisé.

Il se dit également Des mesures qu' on prend pour finir ses affaires. Prendre des arrangements pour payer ses dettes.

ARRANGER. v. a.

ARRANGER. v. a. Mettre dans l' ordre convenable, dans un certain ordre. Arrangez bien tout cela. Arranger des livres.

Arranger ses idées, ses paroles, Les disposer convenablement, les mettre chacune à leur place. C' est un homme qui arrange bien ses paroles, qui arrange bien ce qu' il dit.

Arranger une maison, Mettre en bon ordre les choses qui s' y trouvent, et, plus ordinairement, Y faire des réparations, des embellissements, des dispositions nouvelles. Il a bien fait arranger sa maison.

Fig., Arranger ses affaires, Les mettre dans un meilleur ordre, dans un meilleur état. Il a bien arrangé ses affaires.

Fig., Arranger une affaire, un procès, un différend, une querelle, Les accommoder, les terminer à l' amiable.

Fig., Arranger sa vie, La régler, la distribuer comme il convient. Il a bien arrangé sa vie.

Fam. et ironiq., Arranger quelqu' un, Le maltraiter, lui causer du dommage. Il a voulu faire l' insolent, je l' ai arrangé de la bonne manière, je l' ai bien arrangé, je l' ai arrangé comme il faut. Qui vous a arrangé ainsi? La pluie, le vent vous a bien arrangé. Comme vous êtes arrangé!

Fam., Cela m' arrange, ne m' arrange pas, se dit D' une chose qui plaît, dont on s' accommode, ou qui déplaît, qui porte préjudice.

ARRANGER

ARRANGER s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Se mettre, se ranger dans un certain ordre. Arrangeons-nous bien autour du feu, autour de la table.

Il signifie également, Se mettre dans une position, dans une posture commode, pour faire quelque chose. Il s' arrange dans son fauteuil pour dormir. S' arranger à une table pour écrire commodément.

S' arranger chez soi, Mettre ses meubles en ordre, rendre sa maison propre et commode. Il me faudra du temps pour m' arranger chez moi. Vous vous êtes bien arrangé.

Fig., S' arranger pour faire quelque chose, Faire ses dispositions de manière à exécuter la chose qu' on a décidée, qu' on a promise. Je me suis arrangé pour avoir fini cet ouvrage à telle époque. Je m' arrangerai pour vous payer dans un mois.

Fig. et fam., Arrangez-vous; vous n' avez qu' à vous arranger comme vous voudrez, se dit À quelqu' un à qui on laisse entièrement le soin de ses propres affaires.

ARRANGER

ARRANGER avec le pronom personnel, signifie aussi, S' accorder, s' entendre avec une autre personne pour faire quelque chose en commun. Ils se sont arrangés pour partir ensemble. Payez pour vous et pour moi, nous nous arrangerons ensemble.

Il signifie encore, Terminer à l' amiable un procès, un différend, une querelle. Ils n' ont pas voulu s' arranger, ils plaideront. Ils se sont arrangés, et ne se sont point battus. Il s' est arrangé avec ses créanciers.

ARRANGÉ, ÉE. participe

ARRANGÉ, ÉE. participe Il se dit, en mauvaise part, D' un homme qui a de l' apprêt, de la pédanterie, de l' affectation dans son ton, dans ses manières. Il est toujours arrangé dans sa manière de s' exprimer. Il a toujours un air arrangé.

ARRENTEMENT. s. m.

ARRENTEMENT. s. m. Action de donner ou de prendre à rente. Donner un arrentement. Faire un arrentement. Prendre un arrentement. Tenir un champ, une vigne, un pré par arrentement.

ARRENTER. v. a.

ARRENTER. v. a. Donner à rente quelque héritage, ou quelque pièce de terre, de vigne, etc. Il a arrenté toutes ses vignes. Il lui a arrenté tant d' arpents de terre, moyennant telle redevance.

ARRENTÉ, ÉE. participe

ARRENTÉ, ÉE. participe

ARRÉRAGER. v. n.

ARRÉRAGER. v. n. Il se dit Des rentes en redevance annuelle qui ne sont pas payées, et qui s' accumulent. Il ne faut pas laisser arrérager ses rentes, ses pensions. Il ne faut pas se laisser arrérager.

ARRÉRAGES. s. m. pl.

ARRÉRAGES. s. m. pl. Ce qui est dû, ce qui est échu d' un revenu, d' une rente, d' un loyer, d' une ferme. Il lui doit tant d' années d' arrérages. Cela fait mille écus, tant en principal qu' en arrérages. Payer le principal et les arrérages. Recevoir, toucher des arrérages.

ARRESTATION. s. f.

ARRESTATION. s. f. Action d' arrêter quelqu' un, de l' empêcher de continuer sa route. Il signifie plus ordinairement, L' action de se saisir d' une personne et de l' emprisonner, en exécution d' un ordre supérieur, d' un jugement. L' arrestation de cet accusé s' est faite sans éclat. L' arrestation d' un débiteur. Procès-verbal d' arrestation.

Il signifie aussi, L' état de celui qui est arrêté. Il est en état d' arrestation. Il a été trois mois en arrestation.

ARRÊT. s. m.

ARRÊT. s. m. Jugement d' une cour, d' une justice souveraine, par lequel une question de fait ou de droit est décidée. Arrêt de la cour royale, de la cour de cassation. Arrêt interlocutoire. Arrêt par défaut. Arrêt définitif. Arrêt contradictoire. Arrêt sur requête. Arrêt par forclusion. Arrêt solennel. Arrêt en robes rouges. Arrêt les chambres assemblées. Arrêt de mort. Arrêt d' absolution. Arrêt de renvoi. Poursuivre un arrêt. Prononcer un arrêt. Rendre un arrêt. Dresser un arrêt. Lever un arrêt. Obtenir un arrêt. Être fondé en arrêt. Casser un arrêt. Se pourvoir contre un arrêt. En cassation d' arrêt. En interprétation d' arrêt. Exécuter un arrêt. En exécution de l' arrêt. Il y a tant de chefs à cet arrêt. L' arrêt porte telle chose. Un recueil d' arrêts.

Il se dit figurément Des jugements de Dieu, des décisions des hommes qui ont ou croient avoir quelque autorité. Les arrêts de Dieu. Les arrêts du destin, de la Providence. J' attends de vous mon arrêt. Je n' appellerai point de votre arrêt. Ses paroles sont des arrêts sans appel. Il faut se défier quelquefois des arrêts de ce critique.

ARRÊT

ARRÊT signifie aussi, Saisie, soit de la personne, soit des biens. On a fait arrêt sur sa personne et sur ses biens. Mettre en arrêt un homme entre les mains d' un huissier. Il a fait arrêt sur de l' argent qui revient à son débiteur. Faire saisie et arrêt entre les mains de quelqu' un. En parlant d' Une saisie d' argent faite entre les mains d' un tiers, on ne dit plus guère que Saisie-arrêt ou Opposition.

Maison d' arrêt, Prison, lieu de détention. Maison d' arrêt militaire. Le corps de garde de la maison d' arrêt.

ARRÊTS

ARRÊTS au pluriel, se dit, en termes de Guerre, de La défense qui est faite à un militaire, à un officier, de sortir de chez lui, ou de s' éloigner d' un lieu déterminé. On l' a mis aux arrêts. Il est aux arrêts dans sa chambre. Il sera puni pour n' avoir pas gardé ses arrêts, pour avoir rompu les arrêts. On a levé les arrêts, il peut sortir.

Arrêts forcés ou de rigueur, Défense absolue de sortir. Arrêts simples, Défense de sortir aux heures où l' on n' est pas de service. L' officier qui est aux arrêts de rigueur remet son épée à l' adjudant-major qui les lui signifie.

ARRÊT

ARRÊT en termes de Manége, L' action du cheval, quand il s' arrête. Ce cheval a l' arrêt bon, mauvais, l' arrêt sûr et léger. Il est ferme sur l' arrêt.

Il se dit aussi de L' action de la main pour arrêter le cheval. Temps d' arrêt, demi-arrêt, Action de la main pour ralentir le mouvement sans le faire cesser. Former ou faire des arrêts, des temps d' arrêt, des demi-arrêts.

Temps d' arrêt, se dit en général de Courts intervalles ou repos que l' on observe entre certains mouvements qui doivent s' exécuter avec précision et régularité.

ARRÊT

ARRÊT en termes de Chasse, se dit de L' action du chien couchant, lorsqu' il arrête le gibier. Ce chien est à l' arrêt. Il est en arrêt. Il a fait un bel arrêt. Tenir le gibier en arrêt, Être en arrêt devant le gibier. Chien d' arrêt.

ARRÊT

ARRÊT signifie en outre, La pièce du harnois où un chevalier appuyait et arrêtait sa lance, pour rompre en lice, ou pour se reposer. Mettre la lance en arrêt.

Il se dit aussi d' Un petit verrou qui retenait immobile le chien de certaines platines d' armes à feu. Les platines à secret étaient à arrêt. Ce pistolet est en arrêt.

Il se dit également d' Une petite pièce qui empêche que le mouvement d' une horloge n' aille trop vite. L' arrêt d' une horloge.

Fig., Il n' a point d' arrêt, c' est un esprit sans arrêt, se dit D' un jeune éventé, ou d' un homme léger, volage, sur les paroles duquel on ne saurait compter.

ARRÊT

ARRÊT en termes de Couture et de Lingerie, se dit Des ganses qu' on met à l' extrémité des ouvertures, pour empêcher que le linge ou l' étoffe ne se déchire. On a oublié de faire un arrêt à l' ouverture de cette chemise.

ARRÊTÉ. s. m.

ARRÊTÉ. s. m. Résolution prise dans une compagnie, dans une assemblée délibérante. Après une longue délibération, l' assemblée a pris un arrêté.

Il se dit aussi d' Une décision de quelque autorité administrative. Un arrêté du préfet de police.

En termes de Finances, Arrêté de compte, Règlement de compte.

ARRÊTE-BOEUF. s. m.

ARRÊTE-BOEUF. s. m. T. de Botan. Espèce de bugrane, plante légumineuse ainsi nommée parce que ses racines traçantes font souvent obstacle à la charrue. L' arrête-boeuf est quelquefois épineux.

ARRÊTER. v. a.

ARRÊTER. v. a. Empêcher la continuation d' un mouvement, le cours, le progrès de quelque chose, l' écoulement de quelque liqueur. Arrêter une horloge. Arrêter un homme qui s' enfuit. Arrêter les pas de quelqu' un. Arrêter quelqu' un dans sa marche, dans sa course. Arrêter un cheval; l' arrêter tout court. Arrêter l' eau par le moyen d' une digue. Arrêter le cours de l' eau. Arrêter le sang. Arrêter une hémorragie.

Il signifie aussi, Fixer, assurer une chose. Arrêter une persienne que le vent agite. Arrêter une pierre, un diamant dans le chaton. Arrêter une planche, une poutre avec des clous, avec des crampons. Arrêter une pierre avec du mortier.

Arrêter un point en cousant, Faire un noeud au dernier point de la couture, pour que le fil n' échappe pas.

Arrêter ses yeux, ses regards sur quelqu' un, sur quelque chose, Le regarder fixement.

Fig., Arrêter sa pensée sur quelque chose, Réfléchir sur quelque chose avec attention.

En termes de Chasse, Ce chien arrête des perdrix, des cailles, ou simplement. Il arrête, Quand il rencontre des perdrix, des cailles, il s' arrête, et indique ainsi au chasseur où elles sont.

En termes de Manége, Arrêter et rendre, Former des demi-temps d' arrêt successifs.

ARRÊTER

ARRÊTER signifie encore, Empêcher quelqu' un d' agir, de faire ce qu' il voulait faire, de continuer ce qu' il avait commencé. Il veut faire des poursuites contre moi, mais j' ai de quoi l' arrêter. Je n' ai fait que dire une parole, et je l' ai arrêté tout court. Il l' aurait fait, si on ne l' eût arrête. En cet endroit de son discours, je l' arrêtai. Quelle est la difficulté qui vous arrête? Une seule chose m' arrête. Aucune considération ne peut l' arrêter. Continuez, qui vous arrête, qui peut vous arrêter?

Arrêter un courrier, Retarder son départ, l' empêcher pour un temps de continuer sa route.

ARRÊTER

ARRÊTER s' emploie souvent, dans un sens analogue à celui qui précède, avec un nom de chose pour régime. Arrêter la sédition. Arrêter les plaintes et les murmures. Arrêter le désordre. Arrêter la fureur de quelqu' un. On arrêta cet élan généreux. Arrêter l' essor du génie. Arrêter la marche des affaires. Ces nombreux incidents retardent et arrêtent l' action du drame.

Il signifie quelquefois, Fixer, retenir, captiver par quelque chose d' intéressant, d' attrayant. Rien ne peut arrêter cet esprit frivole. Les charmes de cette ville n' ont pu l' arrêter.

ARRÊTER

ARRÊTER signifie aussi, Saisir par voie de justice. Ses créanciers ont fait arrêter sa voiture et ses chevaux. Arrêter les exemplaires d' un livre. Saisir-arrêter, Faire une saisie-arrêt ou opposition.

Il signifie également, Prendre et retenir prisonnier. Ses créanciers l' ont fait arrêter. On l' a arrêté pour dettes. Être arrêté pour vol. On l' arrêta prisonnier. Au nom de la loi, je vous arrête.

ARRÊTER

ARRÊTER signifie en outre, S' assurer d' avance le service de quelqu' un, l' usage de quelque chose. Arrêter un domestique, une servante. Arrêter un valet de chambre. Arrêter un cuisinier, une cuisinière. Arrêter une maison, un logement. Arrêter une voiture. Arrêter des chevaux à la poste, une place à la diligence.

ARRÊTER

ARRÊTER signifie aussi, Résoudre et déterminer quelque chose, demeurer d' accord de faire quelque chose, en convenir. Après avoir bien examiné l' affaire, on arrêta telle chose, on arrêta que l' on ferait telle chose, de faire telle chose. Qu' a-t-on arrêté dans cette conférence? Il avait arrêté dans son esprit de donner sa démission. J' ai arrêté en moi-même de... Nous avons arrêté cela ensemble. Arrêter une marche, un plan de conduite. On ne peut encore rien arrêter sur cette affaire.

Arrêter un compte, arrêter des parties, Régler un compte, régler des parties.

ARRÊTER

ARRÊTER s' emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie, Cesser d' aller, d' agir, de parler, etc. Il marchait à grands pas, mais il s' arrêta tout d' un coup. Il s' arrêta tout court. Une montre qui s' arrête. Il a travaillé, parlé deux heures sans s' arrêter. Il s' arrêta tout court au milieu de sa harangue. S' arrêter au milieu d' un récit, d' une lecture. L' orateur, le prédicateur fut obligé de s' arrêter. Pourquoi vous arrêter? Quand une fois il est en train de jouer, il ne sait pas s' arrêter. Vos enfants jettent des pierres, dites-leur de s' arrêter.

Prov. et fig., S' arrêter en beau chemin, Abandonner une entreprise dont la réussite paraît assurée.

ARRÊTER

ARRÊTER avec le pronom personnel, signifie particulièrement, Tarder, s' amuser, rester quelque temps dans un lieu sans en sortir. Où vous êtes-vous arrêté? Nous nous sommes arrêtés une heure chez lui. Allez vite et revenez sans vous arrêter. Il s' arrête à tous les coins, à toutes les bornes. Il s' arrête à tous les cabarets.

Il signifie aussi, Interrompre un voyage pour séjourner quelque temps dans un lieu. Nous nous arrêtâmes plusieurs jours à Bordeaux.

Il se dit figurément, et signifie, Se déterminer, se fixer. Après avoir écouté différentes propositions, il s' arrêta à la première. Après avoir vu toutes les étoffes qui étaient à vendre, je m' arrêtai à celle-là.

Il signifie aussi, Avoir égard, faire attention. S' arrêter aux apparences. Il ne faut pas s' arrêter à des bagatelles. Il ne faut pas s' arrêter à ce qu' il dit.

ARRÊTER

ARRÊTER est quelquefois neutre, et signifie, Cesser de marcher, de cheminer, pour faire une station en quelque endroit. Dans cette acception, il se dit surtout De ceux qui voyagent à cheval ou en voiture. Nous arrêtâmes à tel endroit, dans tel village, pour faire boire nos chevaux.

Il signifie aussi, en général, Cesser d' aller, d' agir, de parler. Dans cette acception, il s' emploie surtout à l' impératif. Dites au cocher d' arrêter. Arrête, pourquoi me fuir? Arrêtons un moment. Arrêtez, qu' allez-vous faire? Arrêtez, toutes vos paroles sont autant d' injures.

ARRÊTÉ, ÉE. participe

ARRÊTÉ, ÉE. participe Cet homme n' a pas la vue arrêtée, Il n' a pas la vue assurée. Il n' a pas l' esprit bien arrêté, Il n' est pas bien sensé.

Avoir des idées arrêtées, des principes arrêtés, une opinion arrêtée sur quelque chose, Avoir sur une chose des idées, des principes fixes, une opinion bien établie. C' est une affaire arrêtée, C' est une chose décidée, convenue.

En termes de Peinture, Dessin arrêté, esquisse arrêtée, composition arrêtée, Dessin terminé, esquisse, composition où l' on n' a plus rien à changer, à retoucher. Dessin arrêté, se dit aussi d' Un dessin tracé avec justesse et fermeté.

ARRÊTISTE. s. m.

ARRÊTISTE. s. m. Compilateur ou commentateur d' arrêts, de déclarations, etc.

ARRHEMENT. s. m.

ARRHEMENT. s. m. Action d' arrher. Il a vieilli. On le disait particulièrement, autrefois, de L' achat de grains en vert et sur pied.

ARRHER. v. a.

ARRHER. v. a. S' assurer d' un achat ou d' une location en donnant des arrhes. Arrher des marchandises.

ARRHÉ, ÉE. participe

ARRHÉ, ÉE. participe

ARRHES. s. f. pl.

ARRHES. s. f. pl. L' argent qu' un acquéreur ou un locataire donne pour assurance de l' exécution d' un marché verbal, et qu' il perd s' il rompt le marché. Le marché est-il conclu? donnez des arrhes. Il s' est engagé, puisqu' il a pris des arrhes. Donner des arrhes pour une place à la diligence.

Il se disait autrefois figurément, dans le sens d' Assurance et de gage. Les bonnes oeuvres sont les vraies arrhes du salut. Les présents sont des arrhes d' amitié.

ARRIÈRE. préposition et adverbe

ARRIÈRE. préposition et adverbe Loin. Il n' est guère usité que dans certaines phrases par lesquelles on enjoint de se retirer, de s' éloigner, et qui marquent l' horreur ou le mépris. Arrière de moi, Satan. Arrière les médisants.

En termes de Marine, Vent arrière, Vent qui souffle de la poupe. Aller vent arrière. Avoir vent arrière.

ARRIÈRE

ARRIÈRE s' emploie comme substantif masculin, en termes de Marine, et signifie, La moitié de la longueur d' un bâtiment, depuis le grand mât jusqu' à la poupe. Il était à l' arrière du navire. Le gaillard d' arrière. Aller de l' avant à l' arrière. Les voiles, les canons de l' arrière.

ARRIÈRE

ARRIÈRE est aussi préposition inséparable, et se joint à certains substantifs, pour marquer, en général, que la chose ou la personne dont il s' agit est placée derrière une autre, est postérieure à une autre. L' arrière-corps, l' avant-corps d' un bâtiment. Arrière-neveu. Arrière-nièce. Des arrière-neveux. Des arrière-nièces. Etc.

ARRIÈRE (EN). Locution adverbiale

ARRIÈRE (EN). Locution adverbiale qui indique Mouvement, direction, position vers le lieu ou le côté qui est derrière. Aller en arrière. Retourner en arrière. Faire un pas en arrière. Se porter en arrière. Votre coiffure est trop en arrière. Penchez-vous un peu en arrière.

Fig. et fam., Cette affaire ne va ni en avant ni en arrière, Elle est toujours dans le même état.

Fam., Il me loue en présence, et me déchire en arrière, Et me déchire quand je suis absent.

EN ARRIÈRE

EN ARRIÈRE signifie particulièrement, Derrière et à une certaine distance. Il est resté bien loin en arrière.

Il s' emploie également comme locution prépositive. Un corps, un objet placé en arrière d' un autre. En arrière de la ligne de bataille.

EN ARRIÈRE

EN ARRIÈRE s' emploie figurément, pour marquer Un retard. Vous êtes bien en arrière, et je crains que votre tâche ne soit pas achevée à temps. Ce fermier est toujours en arrière pour ses payements. Il est en arrière de trois quartiers. Cet écolier ne fait aucun progrès, il est fort en arrière de ses camarades. Être en arrière de son siècle.

ARRIÈRE-BAN. s. m.

ARRIÈRE-BAN. s. m. Convocation qu' un souverain faisait autrefois de tous les nobles de ses États, pour les conduire à la guerre. Publier l' arrière-ban.

Il se disait, par extension et plus ordinairement, Du corps même de la noblesse. Convoquer, appeler, assembler l' arrière-ban. Dès que l' arrière-ban fut en marche. Voyez, au mot BAN, d' autres emplois de cette expression.

ARRIÈRE-BEC. s. m.

ARRIÈRE-BEC. s. m. T. d' Archit. Angle, éperon de chaque pile d' un pont, du côté d' aval.

ARRIÈRE-BOUCHE. s. f.

ARRIÈRE-BOUCHE. s. f. T. d' Anat., synonyme de Pharynx.

ARRIÈRE-BOUTIQUE. s. f.

ARRIÈRE-BOUTIQUE. s. f. Pièce placée immédiatement et dé plain-pied derrière la boutique. Il a ses marchandises les plus précieuses dans son arrière-boutique. Ce marchand couche dans son arrière-boutique.

ARRIÈRE-CORPS. s. m.

ARRIÈRE-CORPS. s. m. T. d' Archit. Partie verticale d' un bâtiment ou d' une façade, qui est en retraite d' une autre.

ARRIÈRE-COUR. s. f.

ARRIÈRE-COUR. s. f. Petite cour qui, dans un corps de bâtiment, sert à dégager et à éclairer les appartements. Cette maison a une arrière-cour fort commode.

ARRIÈRE-FAIX. s. m.

ARRIÈRE-FAIX. s. m. Ce qui reste dans la matrice après la sortie du foetus; c' est-à-dire, le placenta, le cordon ombilical, et les membranes qui enveloppaient le foetus.

ARRIÈRE-FIEF. s. m.

ARRIÈRE-FIEF. s. m. Fief mouvant d' un autre fief. Cette terre avait plusieurs arrière-fiefs.

ARRIÈRE-GARANT. s. m.

ARRIÈRE-GARANT. s. m. T. de Jurispr. Garant du garant. Il est peu usité.

ARRIÈRE-GARDE. s. f.

ARRIÈRE-GARDE. s. f. La partie d' une armée qui marche la dernière. Les ennemis donnèrent, tombèrent sur l' arrière-garde. Ils harcelaient perpétuellement l' arrière garde. On mit notre bataillon à l' arrière-garde. Notre marche était protégée par l' arrière garde L' arrière garde d' une armée navale. Les vaisseaux qui forment l' arrière-garde.

ARRIÈRE-GOÛT. s. m.

ARRIÈRE-GOÛT. s. m. Goût que laissent dans la bouche certains aliments ou certaines liqueurs, différent de celui qu' on avait éprouvé d' abord. Il se prend le plus souvent en mauvaise part. Ce vin laisse un arrière-goût.

ARRIÈRE-MAIN. s. m.

ARRIÈRE-MAIN. s. m. Coup du revers de la main. Dans ce sens, il n' est guère usité qu' au Jeu de paume. J' ai gagné la partie par un bel arrière-main.

Il s' emploie comme féminin dans cette phrase, Avoir l' arrière-main belle, Jouer bien du revers de la raquette ou du battoir.

ARRIÈRE-MAIN

ARRIÈRE-MAIN en termes de Manége et d' Art vétérinaire, La partie postérieure du cheval, par opposition au corps et à l' avant-main. Les défectuosités de l' arrière-main.

ARRIÈRE-NEVEU. s. m.

ARRIÈRE-NEVEU. s. m. Le fils du neveu, par rapport à l' oncle. C' est son arrière-neveu.

Dans le style soutenu, Nos arrière-neveux, La postérité la plus reculée.

ARRIÈRE-PENSÉE. s. f.

ARRIÈRE-PENSÉE. s. f. Pensée que l' on tient secrète; intention que l' on cache, tandis qu' on en manifeste une autre. Il y a dans cette proposition quelque arrière-pensée dont je me défie. Cet homme a toujours des arrière-pensées. Il y a dans cette démarche une arrière-pensée qui se démêlera avec le temps. Il se prend le plus souvent en mauvaise part.

ARRIÈRE-PETIT-FILS. s. m., et ARRIÈRE-PETITE-FILLE. s. f.

ARRIÈRE-PETIT-FILS. s. m., et ARRIÈRE-PETITE-FILLE. s. f. Le fils ou la fille du petit-fils ou de la petite-fille, par rapport au bisaïeul ou à la bisaïeule. Louis XV était arrière-petit-fils de Louis XIV.

ARRIÈRE-POINT. s. m.

ARRIÈRE-POINT. s. m. Point d' aiguille qui empiète sur celui qu' on vient de faire. Faire un rang d' arrière-points.

ARRIÉRER. v. a.

ARRIÉRER. v. a. Retarder. On ne le dit guère que dans cette phrase, Arriérer un payement, Le différer, ne pas le faire à son échéance.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, et signifie, Demeurer en arrière. L' infanterie s' arriéra.

Il signifie plus ordinairement, Ne pas payer aux échéances convenues. Un fermier qui s' est arriéré.

ARRIÉRÉ, ÉE. participe

ARRIÉRÉ, ÉE. participe Payement arriéré. Réclamer un traitement arriéré.

Des affaires arriérées, Des affaires qui n' ont pu être examinées ou expédiées à temps.

Cet enfant est fort arriéré, Il a bien peu d' instruction pour son âge. Vous voilà bien arriéré, Il s' en faut de beaucoup que votre tâche soit aussi avancée qu' elle devrait l' être.

ARRIÉRÉ

ARRIÉRÉ s' emploie substantivement, en termes de Finances, pour désigner d' une manière collective, Les dettes de l' État dont le payement est retardé. On ne paye pas ce fournisseur, il a été mis à l' arriéré. Ma créance a été mise dans l' arriéré, portée à l' arriéré. Liquider l' arriéré.

Il signifie aussi, Toute portion d' une dette quelconque dont le payement a été retardé. Il vient de solder son arriéré. J' ai réclamé l' arriéré.

Il se dit quelquefois, par extension, de La partie d' un travail, d' une tâche, que l' on n' a pu faire à temps. J' ai beaucoup d' arriéré dans ma correspondance.

ARRIÈRE-SAISON. s. f.

ARRIÈRE-SAISON. s. f. L' automne, et plus ordinairement La fin de l' automne, ou même Le commencement de l' hiver. Les fruits de l' arrière-saison. Ces pommes, ces poires, etc., sont pour l' arrière-saison. Le bon-chrétien, la reinette, ne se mangent que dans l' arrière-saison. Nous avons eu encore de beaux jours dans l' arrière-saison.

Il signifie figurément, Le commencement de la vieillesse. Il faut se ménager, se réserver quelque chose pour l' arrière-saison.

ARRIÈRE-SAISON

ARRIÈRE-SAISON en parlant Du blé et du vin, désigne Les derniers mois qui précèdent la récolte ou les vendanges. Le blé se vend plus cher dans l' arrière saison, c' est-à-dire, Dans les mois de juin et de juillet. Ce vin ne se boit que dans l' arrière-saison, c' est-à-dire, Dans les mois de juillet et d' août.

ARRIÈRE-VASSAL. s. m.

ARRIÈRE-VASSAL. s. m. Celui qui relevait d' un seigneur vassal d' un autre seigneur. Il était arrière-vassal de tel prince.

ARRIÈRE-VOUSSURE. s. f.

ARRIÈRE-VOUSSURE. s. f. T. d' Archit. Espèce de voûte pratiquée derrière une porte ou une fenêtre pour couronner l' embrasure. Arrière-voussure de Marseille. Arrière-voussure Saint-Antoine.

ARRIMAGE. s. m.

ARRIMAGE. s. m. T. de Marine. Action d' arrimer, ou Le résultat de cette action. Chargement d' un bon arrimage, d' un difficile arrimage. Frais d' arrimage. Arrimage bien fait, mal fait.

ARRIMER. v. a.

ARRIMER. v. a. T. de Marine. Distribuer, arranger convenablement et placer avec solidité, dans l' intérieur d' un bâtiment, les divers objets qui composent sa charge, sa cargaison. Arrimer le lest. Arrimer des futailles, des marchandises, une cargaison.

ARRIMÉ, ÉE. participe

ARRIMÉ, ÉE. participe

ARRIMEUR. s. m.

ARRIMEUR. s. m. T. de Marine. Celui qui arrime.

ARRISER. v. a.

ARRISER. v. a. T. de Marine. Prendre des ris; détendre la surface des voiles en les amenant un peu. Arriser les voiles. On dit aussi, par abréviation, Riser.

ARRISÉ, ÉE. participe

ARRISÉ, ÉE. participe

ARRIVAGE. s. m.

ARRIVAGE. s. m. Abord des navires dans un port. Il se dit plus Des bateaux de rivière que des bâtiments de mer.

Il signifie aussi, L' arrivée des marchandises par les voitures d' eau. L' arrivage des grains, des farines. Le lieu d' arrivage.

ARRIVÉE. s. f.

ARRIVÉE. s. f. L' action d' arriver; Le moment où une personne arrive en quelque endroit. Son arrivée m' a fait grand plaisir. Je me trouvai à son arrivée, à l' arrivée du courrier. Depuis mon arrivée.

Jour d' arrivée, heure d' arrivée, en parlant De la poste aux lettres ou des voitures publiques, se dit Du jour, de l' heure où elles arrivent, par opposition au jour, à l' heure où elles partent.

ARRIVÉE

ARRIVÉE signifie aussi, Le moment où des marchandises sont apportées en quelque lieu. À l' arrivée de ces marchandises.

ARRIVER. v. n.

ARRIVER. v. n. Aborder, approcher de la rive. La tempête nous obligea de relâcher, et nous arrivâmes à une plage déserte. Arriver au port.

Il se dit, en termes de Marine, D' un bâtiment qui se dirige, qui vient sur un autre. Ce vaisseau arriva sur l' autre, et lui lâcha sa bordée. Deux vaisseaux arrivèrent sur nous. Commandement d' arriver.

ARRIVER

ARRIVER signifie plus ordinairement, Parvenir à un lieu où l' on voulait aller. Arriver au but le premier. Arriver à Paris. Arriver de bonne heure. Arriver tard. La nuit nous empêcha d' arriver à tel lieu. Arriver dans sa patrie, dans sa maison. Il arrive de voyage. Ils sont arrivés d' Espagne.

Il se dit également Des marchandises qui abordent par eau ou qui viennent par terre, et, en général, De toute chose qui parvient à sa destination. Dès que ces marchandises seront arrivées. Il est arrivé à ce négociant trente balles de café. Une lettre m' est arrivée de Rome. Le paquet, la lettre n' arriva point à son adresse. Cette nouvelle n' était pas encore arrivée.

Arriver à bon port, Parvenir heureusement au lieu où l' on voulait aller. Le voyage a été pénible, mais nous sommes arrivés à bon port. Il se dit aussi Des choses. Tous ces objets sont arrivés à bon port.

Je n' ai pu arriver jusqu' au ministre, Je n' ai pu parvenir à le voir pour lui parler.

ARRIVER

ARRIVER se prend aussi dans le sens de Venir, d' approcher. Voilà un navire qui arrive de ce côté. Il arrivait à grands pas. Nous arrivons, Nous serons bientôt au terme du voyage.

Il s' emploie figurément dans ce dernier sens. La nuit arrive. Le jour fatal arrive. Arriver à la belle saison. Cet enfant arrive à l' âge de puberté. Quant à la seconde objection, ne m' interrompez pas, j' y arrive, Je vais bientôt l' examiner.

Il se dit, à peu près dans le même sens, en parlant Des mots, des idées, etc. Les mots lui arrivent aisément. Les idées m' arrivaient en foule.

ARRIVER

ARRIVER signifie encore figurément, Parvenir, atteindre à une chose. Arriver à la fin de son discours. Arriver aux honneurs, aux dignités. Arriver au but qu' on s' était proposé. Arriver à la connaissance d' une chose. Arriver à connaître une chose. Arriver à la perfection. Il faut donner aux fruits le temps d' arriver à leur maturité.

Fam., Arriver à ses fins, ou absolument, Arriver, Obtenir le succès que l' on désirait. Il ne peut arriver à ses fins. Avec de tels moyens on arrive. Vous aurez peine à arriver, si vous ne vous y prenez autrement.

ARRIVER

ARRIVER s' emploie aussi en parlant Des accidents, des événements de la vie, et signifie, Avoir lieu, survenir. La chose arriva comme je l' avais prévu. Voyez ce qui m' arrive. Un malheur n' arrive jamais seul.

Cela peut arriver à tout le monde, C' est à quoi tout le monde est exposé. Cela ne m' arrivera jamais, C' est une chose que je ne ferai jamais.

Par menace, Que cela vous arrive encore.

ARRIVER

ARRIVER s' emploie souvent comme verbe impersonnel. Il m' est arrivé de Londres une lettre, un paquet. Il nous arriva compagnie. Il arriva des personnes que nous n' attendions pas. Il m' arrive un grand malheur. Il arrive souvent que... Il est arrivé une nouvelle fâcheuse. Il vient d' arriver un étrange événement, etc. Qu' arriva-t-il de là? Qu' en arriva-t-il? Il arrive à tout le monde de faillir, de se tromper, etc. Vous est-il jamais arrivé de.... Toutes les fois qu' il m' arrive de songer à cela, je frémis. La première fois qu' il vous arrivera de parler ainsi, vous en serez puni. Il vous en arrivera malheur.

Fam., Il en arrivera ce qu' il pourra, Peu m' importe le résultat. On dit aussi, figurément, Arrive qui plante, en parlant De quelque chose qu' on veut faire, au hasard de tout ce qui peut en arriver.

ARRIVÉ, ÉE. participe

ARRIVÉ, ÉE. participe

ARROBE. s. f.

ARROBE. s. f. Mesure de poids usitée dans les possessions d' Espagne et de Portugal, et qui varie suivant les différents lieux. Vingt arrobes de sucre.

ARROCHE. s. f.

ARROCHE. s. f. Plante potagère, qu' on nomme aussi Belle-dame ou Bonne-dame, et dont les feuilles, d' un vert glauque et d' un goût fade, ne se mangent que mêlées avec les épinards, l' oseille, ou toute autre plante. Mettre de l' arroche dans une soupe aux herbes.

ARROGAMMENT. adv.

ARROGAMMENT. adv. Avec arrogance. Parler arrogamment.

ARROGANCE. s. f.

ARROGANCE. s. f. Fierté, orgueil, présomption, qui fait qu' on s' attribue un mérite, un droit, une autorité qu' on n' a pas. Sotte arrogance. Arrogance insupportable. Parler avec arrogance. Cet homme est plein d' arrogance.

ARROGANT, ANTE. adj.

ARROGANT, ANTE. adj. Hautain, fier, superbe. Un homme arrogant. Une personne arrogante. Paroles arrogantes. Mine arrogante. Ton arrogant.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un arrogant, un petit arrogant. C' est une arrogante.

ARROGER. v. a.

ARROGER. v. a. Il ne s' emploie qu' avec le pronom personnel régime indirect, et signifie, S' attribuer mal à propos quelque chose. Il s' arroge un pouvoir, une qualité, une autorité qu' il n' a pas. Pourquoi vous arroger un droit, un titre qui ne vous appartient pas? Ils se sont arrogé ce privilége.

ARROGÉ, ÉE. participe

ARROGÉ, ÉE. participe

ARROI. s. m.

ARROI. s. m. Train, équipage. Se mettre en arroi, en magnifique arroi. Il est vieux, et ne se dit plus que dans cette phrase familière, Être en mauvais arroi.

ARRONDIR. v. a.

ARRONDIR. v. a. Rendre rond; donner à quelque chose la forme ronde, c' est-à-dire, une forme sphérique, cylindrique, ou circulaire. Arrondir une boule. Ce bâton n' est pas assez arrondi. Arrondir une meule. Arrondir un manteau, une robe. Arrondir ses bras en dansant.

Fig. et fam., Arrondir son champ, son pré, sa terre, etc., Y faire les augmentations nécessaires pour que ce champ, ce pré, etc., forme un tout régulier, complet. On dit quelquefois dans un sens analogue, Arrondir sa fortune, L' augmenter, la rendre considérable de médiocre qu' elle était.

Fig., Arrondir une période, arrondir ses phrases, Leur donner du nombre, de l' harmonie.

En termes de Marine, Arrondir un cap, une île, etc., Naviguer en décrivant une route à peu près circulaire autour d' un cap, d' une île, etc.

ARRONDIR

ARRONDIR en termes de Peinture, signifie, Faire sentir la rondeur des objets, leur saillie et leurs tournants, par l' intelligence du clair-obscur.

ARRONDIR

ARRONDIR s' emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie, Prendre une forme ronde. Un ballon qui se gonfle et s' arrondit. Quand on prononce la lettre O, la bouche s' arrondit.

Sa taille s' arrondit, se dit D' une jeune femme devenue enceinte.

ARRONDIR

ARRONDIR avec le pronom personnel, signifie aussi, familièrement, Arrondir son champ, son pré, etc., ou Arrondir sa fortune. J' ai acheté ce petit champ pour m' arrondir. Ce propriétaire s' est bien arrondi. Il avait une fortune médiocre, mais il est parvenu à s' arrondir.

ARRONDI, IE. participe

ARRONDI, IE. participe Une boule bien arrondie. Une période arrondie.

Il se dit quelquefois simplement De ce qui est rond. Des formes arrondies. Un objet de figure arrondie. Les feuilles de cette plante sont arrondies. Tige arrondie.

Un visage arrondi, Un visage gras et plein.

En Sculpture, Ces formes sont trop arrondies, Leurs plans ne sont pas assez ressentis.

ARRONDISSEMENT. s. m.

ARRONDISSEMENT. s. m. Action par laquelle on arrondit; État de ce qui est arrondi. L' arrondissement de ce globe a coûté beaucoup de temps. L' arrondissement de ces figures est parfait.

Il se dit figurément en parlant Des périodes, des phrases. L' arrondissement d' une période. Il soigne l' arrondissement de ses périodes. L' arrondissement de la phrase demandait cette épithète.

ARRONDISSEMENT

ARRONDISSEMENT signifie aussi, Une partie du territoire soumise à quelque autorité civile, militaire, ou ecclésiastique. Chaque département est divisé en sous-préfectures qui forment autant d' arrondissements. Arrondissement communal. Arrondissement de justice de paix. Arrondissement maritime. Paris est divisé en douze arrondissements ou mairies. Le premier, le second arrondissement.

ARROSAGE. s. m.

ARROSAGE. s. m. Action de conduire l' eau d' une rivière ou d' un ruisseau sur des terres trop sèches. La pente légère du terrain facilite l' arrosage. Cette prairie a besoin de fréquents arrosages. Canal d' arrosage.

ARROSAGE

ARROSAGE dans les moulins où l' on fabrique la poudre à canon, se dit de L' eau qu' on met de temps en temps dans les mortiers pour lier le salpêtre, le soufre et le charbon.

ARROSEMENT. s. m.

ARROSEMENT. s. m. Action d' arroser. L' arrosement est nécessaire, à cause de la sécheresse. Ces plantes, ces légumes ont besoin d' arrosement. L' arrosement d' une chambre, d' une promenade.

Il signifie aussi, L' action d' arroser au jeu. L' arrosement a été cher. Voyez ARROSER.

ARROSER. v. a.

ARROSER. v. a. Humecter, mouiller quelque chose en versant de l' eau dessus, ou quelque autre liquide. Arroser des fleurs, des plantes, des légumes. Arroser le pied des arbres. Arroser un jardin. Arroser les rues, une promenade publique. Arroser des toiles sur le pré, pour les faire blanchir. Il arrosa d' une liqueur parfumée les cendres du bûcher. Arroser l' autel du sang de la victime.

Arroser une salle, une chambre, etc., Y répandre de l' eau çà et là, avant de la balayer.

Fam., J' ai été bien arrosé, J' ai été bien mouillé par la pluie.

Arroser de la viande qui rôtit, Répandre sur de la viande le suc que le feu en a fait sortir, ou du beurre, ou du lard fondu.

Arroser de larmes, Mouiller de larmes. La Madeleine arrosa de ses larmes les pieds de Notre-Seigneur. Il arrosait son lit de ses larmes.

Fig., Arroser son pain de ses larmes, Vivre dans la douleur et la pauvreté.

Dans le style élevé, Arroser la terre de ses sueurs, Travailler péniblement la terre. Arroser une terre de son sang, Y verser son sang en combattant. Etc.

ARROSER

ARROSER signifie aussi, Faire circuler de l' eau dans des terres, par des canaux ou des rigoles, afin de les fertiliser. Le ruisseau voisin me fournit de l' eau pour arroser la prairie.

Par extension, Cette rivière arrose une campagne, un grand pays, etc., Elle y passe, elle y coule. Le Danube arrose beaucoup de contrées. Les pays que ce fleuve arrose.

Fig. et fam., Arroser des créanciers, Distribuer à ses créanciers quelques sommes qui les apaisent. On dit de même, en parlant De petites libéralités qu' il faut distribuer, Ayez soin d' arroser ces gens-là.

ARROSER

ARROSER en termes de Jeu, se dit, figurément, en parlant De la rétribution qu' un joueur doit à tous les autres dans certains jeux et dans certains cas. Il lui en a coûté tant de louis pour arroser.

Il se dit aussi en parlant D' un supplément que des actionnaires ou des intéressés dans une entreprise sont obligés d' ajouter à leur mise de fonds pour subvenir à des dépenses imprévues. Il nous en a coûté autant pour arroser que pour la première mise.

ARROSÉ, ÉE. participe

ARROSÉ, ÉE. participe

ARROSOIR. s. m.

ARROSOIR. s. m. Vase fait pour arroser. Arrosoir de cuivre. Arrosoir de fer-blanc. Ce jardin est sec, il faut que le jardinier ait toujours l' arrosoir à la main. Arrosoir à pomme. Arrosoir à goulot.

ARRUGIE. s. f.

ARRUGIE. s. f. Il se dit, dans les minières, d' Un canal pour faire écouler les eaux.

ARS. s. m. pl.

ARS. s. m. pl. T. d' Art vétérinaire. Il ne se dit guère que dans ces phrases: Saigner un cheval des quatre ars, aux quatre ars, Aux quatre membres. Un cheval frayé aux ars, Qui a une inflammation, des gerçures au pli formé par la réunion des membres antérieurs et de la poitrine.

ARSENAL. s. m.

ARSENAL. s. m. Lieu où l' on garde des armes et des munitions de guerre. L' arsenal de Paris. L' arsenal de Venise. Arsenal bien muni. Arsenal formidable. Arsenal maritime. Les ateliers d' un arsenal. On fait de grands préparatifs dans tous les arsenaux.

Il s' emploie quelquefois au figuré. Ce livre est un arsenal qui fournit des armes à tous les partis.

ARSÉNIATE. s. m.

ARSÉNIATE. s. m. T. de Chimie. Nom générique des sels composés d' acide arsénique et d' une base. Arséniate de potasse, de soude, d' ammoniaque.

ARSENIC. s. m.

ARSENIC. s. m. Métal qui a la propriété de se volatiliser au feu sous la forme d' une fumée dont l' odeur est semblable à celle de l' ail. L' arsenic est un poison très-dangereux.

ARSENICAL, ALE. adj.

ARSENICAL, ALE. adj. Qui tient des qualités de l' arsenic, ou Qui contient de l' arsenic. Un poison arsenical. Des poisons arsenicaux. Sel arsenical. Pâte arsenicale.

ARSÉNIQUE. adj.

ARSÉNIQUE. adj. T. de Chimie. Il se dit D' un acide formé d' arsenic et d' oxygène. Acide arsénique.

ARSÉNITE. s. m.

ARSÉNITE. s. m. T. de Chimie. Nom générique des sels composés d' oxyde d' arsenic et d' une base. Arsénite de potasse, de soude, d' ammoniaque. Tous les arsénites sont le produit de l' art.

ART. s. m.

ART. s. m. Méthode pour faire un ouvrage, pour exécuter ou opérer quelque chose selon certaines règles. Savoir un art. Savoir l' art. Les termes de l' art. Les préceptes de l' art. Les règles de l' art, Les procédés de l' art. Les secrets de l' art. Le sublime de l' art. Les ressources, les secours de l' art. Réduire quelque chose en art. C' est un chef-d' oeuvre de l' art. Cela est fait sans art. Un discours où l' on a employé tout l' art de l' éloquence. Un poëme fait avec art. L' art de la poésie. L' art de la peinture. L' art du peintre. L' art de parler. L' art d' écrire. L' art des vers. Inventer un art. L' art de la navigation. L' art militaire. L' art de la guerre. L' art de la médecine. L' art de guérir. L' art du serrurier, du potier, du tourneur, etc. Il est habile, il est expert en son art, dans son art. Consulter un homme de l' art, les gens de l' art. Il faut croire chacun en son art. Exceller dans son art, dans un art.

Les maîtres de l' art, Ceux qui sont regardés comme les plus habiles, les mieux instruits dans la matière dont il s' agit.

Arts libéraux, Ceux où l' intelligence a le plus de part. Arts mécaniques, Ceux qui exigent surtout le travail de la main ou l' emploi des machines.

ARTS

ARTS au pluriel, sans épithète, se dit Des arts tant libéraux que mécaniques. L' invention des arts. Les arts étaient encore grossiers, étaient encore dans l' enfance. Le perfectionnement des arts. Un peuple qui cultive les arts. Les arts utiles à l' homme. Cette matière s' emploie souvent dans les arts. L' école des arts et métiers. Dictionnaire des arts et métiers.

Beaux-arts, ou simplement, Arts, par excellence, La peinture, la sculpture, l' architecture, la musique, et la danse. L' Académie des beaux-arts. Les lettres, les sciences et les arts. On y joint quelquefois L' éloquence et la poésie; et c' est dans cette acception plus étendue qu' on dit: Aimer les arts, les beaux-arts. Faire fleurir les arts. Un amateur des arts. Encourager, protéger les arts.

Arts d' agrément, Le dessin, la musique, la danse, etc., considérés comme de simples amusements, enseignés et appris comme moyens de plaire, d' être agréable. Cultiver les arts d' agrément. Il réussit dans tous les arts d' agrément. On enseigne dans ce pensionnat tous les arts d' agrément. On ne lui enseigne aucun art d' agrément.

ART

ART se dit en général de L' industrie, du talent, de l' habileté que l' on emploie pour faire quelque ouvrage, pour obtenir quelque résultat. On y employa l' art des plus habiles ouvriers. J' y ai mis tout mon art. Cela est fait sans art, avec art. L' art merveilleux avec lequel les abeilles construisent leurs cellules. Que d' art ce peuple a déployé dans ces magnifiques ouvrages!

Il se dit figurément en parlant De la manière dont quelqu' un agit, se conduit. Agir avec art. Se conduire avec art. S' insinuer avec art.

Il signifie aussi quelquefois, Secret, talent, moyen. Je voudrais avoir l' art de vous persuader. Vous avez l' art de plaire.

ART

ART est encore Le titre de certains ouvrages qui renferment des préceptes sur un art quelconque. L' Art poétique d' Horace, de Boileau. L' Art d' aimer d' Ovide. L' Art du forgeron, par un tel. Il a publié un Art du dessin.

ART

ART se dit, au propre et au figuré, par opposition à Nature. L' art perfectionne, l' art seconde la nature. Les productions de la nature et les ouvrages de l' art. Cette substance n' existe point dans la nature, elle est un produit de l' art. Il n' y a point d' art dans tout ce qu' il dit, c' est la nature qui parle. Il y a en cela plus de naturel que d' art.

Il se prend aussi dans le sens d' Artifice. L' art perce dans tout ce qu' il dit. Cette femme est tout art.

ARTS

ARTS au pluriel, se disait autrefois, dans les Universités, Des humanités et de la philosophie. Maître ès arts, Celui qui avait pris, dans cette partie de l' instruction publique, le degré donnant le pouvoir d' enseigner. Faculté des arts, Celle qui comprenait les régents de l' université chargés d' enseigner les humanités et la philosophie, et tous les maîtres ès arts immatriculés. Il fut reçu maître ès arts. Le recteur de l' université se prenait dans la faculté des arts.

ARTÈRE. s. f.

ARTÈRE. s. f. T. d' Anat. Vaisseau du corps de l' homme ou de l' animal, qui porte le sang du coeur vers les extrémités. Le chirurgien lui piqua l' artère en le saignant. Il eut l' artère coupée. Battement d' artère.

ARTÉRIEL, ELLE. adj.

ARTÉRIEL, ELLE. adj. T. d' Anat. Qui appartient aux artères. Le sang artériel est plus rouge que le sang veineux. Canal artériel.

Veines artérielles, Les veines pulmonaires.

ARTÉRIOLE. s. f.

ARTÉRIOLE. s. f. T. d' Anat. Petite artère.

ARTÉRIOLOGIE. s. f.

ARTÉRIOLOGIE. s. f. Partie de l' anatomie qui traite des artères.

ARTÉRIOTOMIE. s. f.

ARTÉRIOTOMIE. s. f. T. de Chirur. Ouverture qu' on fait à une artère avec la lancette, comme on en fait à une veine.

ARTÉSIEN. adj.

ARTÉSIEN. adj. Voyez PUITS.

ARTHRITIQUE. adj. des deux genres

ARTHRITIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des maladies, telles que la goutte, qui attaquent les jointures, et Des médicaments qu' on emploie contre les affections de ce genre. Maladie arthritique. Affection arthritique. Remèdes arthritiques.

ARTICHAUT. s. m.

ARTICHAUT. s. m. Plante potagère de la famille des Composées, qui porte une espèce de légume fait à peu près en forme de gros chardon, et composé de feuilles larges et piquantes se recouvrant les unes les autres. Un pied d' artichaut. Un plant, un carré d' artichauts. Des cardes d' artichaut.

Il se dit plus communément Du légume que produit cette plante, et qui n' est autre chose que la fleur avant son épanouissement. Une pomme d' artichaut. Des artichauts à la poivrade. Une friture d' artichauts. Cul d' artichaut. Foin d' artichaut. Feuille d' artichaut.

ARTICHAUT

ARTICHAUT se dit aussi d' Une pièce de serrurerie, qui est hérissée de plusieurs pointes et de crocs, et dont on garnit une clôture pour empêcher de passer ou d' escalader.

ARTICLE. s. m.

ARTICLE. s. m. Jointure des os, dans le corps de l' homme ou de l' animal. Il ne désigne proprement que Les articulations mobiles. Il était blessé à un des articles du petit doigt. Les doigts sont divisés en plusieurs articles. En ce sens, il vieillit: on emploie ordinairement le mot générique d' Articulation, excepté dans cette phrase de Chirurgie, Amputation dans l' article, Celle que l' on pratique en coupant un membre à l' endroit où il se joint au corps.

Il se dit également, en parlant Des insectes, des différentes parties de leurs membres qui peuvent se mouvoir les unes sur les autres. Les antennes, les pattes, l' abdomen, etc., sont formés d' un plus ou moins grand nombre d' articles.

Il se dit par analogie, en Botanique, Des portions d' une tige ou d' un rameau comprises entre deux articulations ou noeuds. La tige et les rameaux de la prêle sont composés d' articles.

ARTICLE

ARTICLE se dit, figurément, Des petites parties qui forment les divisions ou subdivisions d' un traité, d' un contrat, d' un compte, d' un écrit, d' un journal, etc. Cette loi n a que deux articles. L' article dix du titre deux de telle loi. Discuter un article de loi. Amender un article. Les articles d' un traité de paix. Il approuva tous les articles de la capitulation. Article secret. Article important, essentiel. Long article. Les articles d' un contrat de vente, de mariage, etc. Dresser des articles de mariage, ou simplement, Dresser les articles. Signer des articles. Proposer des articles. Les articles d' un compte. Examiner un compte article par article. Examiner chaque article l' un après l' autre. Débattre, allouer, contester, rayer un article. Un article de dépense, de recette. Mettre par articles. Les articles d' un journal, d' une gazette. Avez-vous lu l' article de Londres, l' article Spectacles? Insérer un article au Moniteur, dans le Moniteur. Cet article est de tel rédacteur. Un article de politique, de littérature. Ce rédacteur signe toujours ses articles. Les articles d' un dictionnaire. Chercher un article. Consulter un article.

Il se dit également des Divers sujets sur lesquels roule une lettre, un mémoire, une dissertation, etc. Je lui ai lu l' article de votre lettre qui le concerne. Il n' a pas traité cet article aussi bien que le reste.

Il signifie quelquefois, dans une acception plus étendue, Sujet, matière. Nous reviendrons une autre fois sur cet article. C' est un article sur lequel il n' entend pas raison.

Fam., C' est un autre article, se dit Pour marquer la différence d' une chose avec une autre dont il a été parlé, dont on est convenu. Je veux bien lui prêter ces livres; mais les lui donner, c' est un autre article.

Fam., C' est un article à part, se dit D' une chose qu' il ne faut pas confondre avec d' autres, d' une chose que l' on veut traiter séparément.

En termes de Palais, Interroger sur faits et articles, Interroger une personne sur des circonstances et particularités.

Article de foi, Chaque point de la croyance en matière de religion, chacune des vérités que Dieu a révélées à son Église. C' est un article de foi. Tout ce qui est dans le symbole des apôtres est article de foi.

Fam., Croire une chose comme un article de foi, La croire fermement. Croire tout comme article de foi, Être fort crédule. Ce n' est pas article de foi, se dit D' une chose qui ne mérite pas ou qui ne paraît pas mériter de créance.

À l' article de la mort, Au dernier moment de la vie. Il ne faut pas attendre à l' article de la mort pour faire son testament.

ARTICLE

ARTICLE se dit, en termes de Commerce, Des différents objets qu' un marchand a dans son magasin. Ces articles sont d' un très-bon débit. La soie est un article sur lequel il y a peu à gagner. Cet épicier tient aussi des articles de mercerie. Vous mettrez cet article sur mon compte.

ARTICLE

ARTICLE en termes de Grammaire, Celle des parties du discours qui précède ordinairement les noms substantifs. Article masculin. Article féminin. Le est l' article du nom masculin. La est l' article du nom féminin. Les est l' article pluriel du masculin et du féminin.

ARTICULAIRE. adj. des deux genres

ARTICULAIRE. adj. des deux genres T. d' Anat. et de Médec. Qui a rapport aux articulations, aux jointures du corps. Apophyses articulaires. Nerf articulaire. La goutte est une maladie articulaire.

ARTICULATION. s. f.

ARTICULATION. s. f. Jonction, jointure des os. L' articulation des doigts. Les articulations du pouce, de l' index, etc. Les anatomistes remarquent plusieurs sortes d' articulations dans le corps humain. Articulations mobiles. Articulations immobiles. Maladies des articulations.

Il se dit dans un sens analogue, en termes d' Entomologie et de Botanique. L' articulation de la tête avec le corselet. Les articulations des antennes d' un papillon. La tige de l' opuntia, du gui a des articulations.

ARTICULATION

ARTICULATION signifie aussi, L' action de prononcer distinctement les syllabes, les mots. L' articulation des consonnes. Les consonnes labiales sont celles dont l' articulation est la plus aisée. Avoir l' articulation de la voix, ou simplement, Avoir l' articulation bien nette, bien libre.

En termes de Palais, Articulation de faits, Déduction, énonciation de faits article par article.

ARTICULER. v. a.

ARTICULER. v. a. Prononcer distinctement les lettres, les syllabes, les mots. Les petits enfants ne peuvent articuler les mots, les articuler distinctement. Il commence déjà à articuler. Il y a des oiseaux qui articulent fort bien plusieurs mots de suite.

Il signifie aussi, en termes de Palais, Énoncer par articles. Articuler des faits, et les proposer par ordre.

Dans le langage ordinaire, Articuler un fait, Affirmer positivement et circonstancier un fait.

ARTICULER

ARTICULER s' emploie avec le pronom personnel, en termes d' Anatomie, et se dit Des os qui se joignent, qui s' unissent par articulation. L' humérus s' articule avec l' omoplate. On dit dans un sens analogue, en termes d' Entomologie, La tête s' articule au corselet, avec le corselet, le corselet avec l' abdomen, etc.

ARTICULÉ, ÉE. participe

ARTICULÉ, ÉE. participe Mots bien articulés. Voix articulée. Sons articulés. Il n' y a que l' homme dont la voix soit naturellement articulée. Deux os articulés ensemble, articulés l' un avec l' autre.

ARTICULÉ

ARTICULÉ en termes d' Entomologie et de Botanique, se dit Des parties qui ont une ou plusieurs articulations, qui sont composées d' articles. Les antennes de tous les insectes sont articulées. Dans les fleurs de la sauge, les anthères sont articulées. La tige des oeillets est articulée. Pétiole articulé.

ARTIFICE. s. m.

ARTIFICE. s. m. Art, industrie. Cette horloge, cette machine est faite avec un artifice merveilleux. L' artifice d' un ouvrage.

Ne vivre que par artifice, Ne vivre qu' à force de soin et de régime.

Réussir, se soutenir, etc., par artifice, À force d' industrie et de moyens.

ARTIFICE

ARTIFICE se dit particulièrement en parlant Des ouvrages d' esprit, du style. L' artifice de son style séduit. Il n' est pas donné à tout le monde de démêler l' artifice de cette composition.

ARTIFICE

ARTIFICE signifie plus ordinairement, Ruse, déguisement, fraude. Dangereux artifice. Détestable artifice. Artifice grossier. User d' artifice. Se garantir des artifices de quelqu' un. Un procédé plein d' artifice. C' est un homme sincère et sans artifice. Quelquefois l' humilité n' est qu' un artifice de l' orgueil.

ARTIFICE

ARTIFICE se dit aussi de Toute composition de matières aisées à s' enflammer. Un magasin plein de lances à feu, de fusées, et d' autres semblables artifices. Magasin d' artifices. On dit de même, Pièce d' artifice.

Feu d' artifice, Feu préparé avec art, en signe de réjouissance, dans la composition duquel il entre plusieurs matières qui s' enflamment aisément, et qui offrent, en brûlant, différentes formes agréables. Préparer un feu d' artifice. Faire un feu d' artifice. Tirer un feu d' artifice pour le gain d' une bataille. Un beau feu d' artifice. Les pièces d' un feu d' artifice.

ARTIFICIEL, ELLE. adj.

ARTIFICIEL, ELLE. adj. Qui se fait par art. Il est opposé à Naturel. Fontaine artificielle. Des fleurs artificielles. Des yeux artificiels. Des dents artificielles. Pièces d' anatomie artificielles. Les chimistes font un froid artificiel. Prairies artificielles. Cette femme a de l' éclat, mais sa beauté est toute artificielle. C' est une beauté artificielle.

Jour artificiel, L' espace de temps compris entre le lever du soleil et son coucher; par opposition au Jour naturel, qui est de vingt-quatre heures.

Mémoire artificielle, Mnémonique, méthode destinée à aider la mémoire naturelle.

ARTIFICIELLEMENT. adv.

ARTIFICIELLEMENT. adv. Avec art. Il est opposé à Naturellement, et il ne se dit guère qu' en parlant Des ouvrages de l' art. Fontaines qui vont artificiellement. Ce corps ne se meut qu' artificiellement.

ARTIFICIER. s. m.

ARTIFICIER. s. m. Celui qui fait des artifices, ou des feux d' artifice. Les artificiers de l' arsenal, C' est le meilleur artificier de Paris.

ARTIFICIEUSEMENT. adv.

ARTIFICIEUSEMENT. adv. D' une manière artificieuse. Il a exposé le fait très-artificieusement. Il s' y est pris artificieusement.

ARTIFICIEUX, EUSE. adj.

ARTIFICIEUX, EUSE. adj. Plein d' artifice, de ruse. Il ne se prend qu' en mauvaise part. C' est l' homme du monde le plus artificieux. Une femme artificieuse. Esprit artificieux. Conseil artificieux. Insinuation artificieuse. Paroles artificieuses. Conduite artificieuse.

ARTILLÉ, ÉE. adj.

ARTILLÉ, ÉE. adj. T. de Marine. Garni de son artillerie. Un vaisseau artillé de toutes pièces. Il a vieilli.

ARTILLERIE. s. f.

ARTILLERIE. s. f. La partie du matériel de guerre qui comprend les canons, les mortiers, les boulets, les bombes, etc. On manquait de grosse artillerie. La grosse artillerie ne put arriver à temps. Artillerie de campagne. Artillerie de siége. Artillerie de position. Faire jouer l' artillerie. L' artillerie fut bien servie au siége de cette place. Décharge d' artillerie. Parc d' artillerie. Train d' artillerie. Un régiment destiné pour la garde de l' artillerie. Les chevaux de l' artillerie. L' artillerie d' un vaisseau. Fondre de l' artillerie.

Une pièce d' artillerie, Un canon, un obusier, etc. On battit la place avec cent pièces d' artillerie.

ARTILLERIE

ARTILLERIE se dit aussi Des troupes employées au service de l' artillerie. Corps d' artillerie. Officier d' artillerie. Artillerie à pied. Artillerie à cheval. Artillerie volante ou Artillerie légère. Toute l' artillerie se plaignait. Il est de l' artillerie. Il est dans l' artillerie. Servir dans l' artillerie. Il y avait jadis un grand maître de l' artillerie. Lieutenant général d' artillerie. Commander l' artillerie.

École d' artillerie, École où l' on forme des artilleurs.

ARTILLEUR. s. m.

ARTILLEUR. s. m. Militaire employé au service de l' artillerie. Il se dit surtout Des soldats. C' est un bon, un excellent artilleur.

ARTIMON. s. m.

ARTIMON. s. m. T. de Marine. Nom du mât de l' arrière, le plus petit ou le troisième d' un grand bâtiment. Le mât d' artimon. Hunier, perroquet d' artimon.

Il désigne aussi, La voile aurique attachée au mât d' artimon, au-dessus de la poupe. La voile d' artimon, ou simplement, L' artimon. Carguer, amurer l' artimon. Vergue ou corne d' artimon.

ARTISAN. s. m.

ARTISAN. s. m. Celui qui exerce un art mécanique, un métier. Simple artisan. Habile artisan. Un honnête artisan. Les boutiques des artisans. La classe des artisans.

Il se dit figurément de Celui qui est l' auteur, la cause de quelque chose. Il a été l' artisan de sa fortune, l' artisan de son malheur. C' est un artisan d' impostures, de calomnies.

ARTISON. s. m.

ARTISON. s. m. Dénomination commune à Tous les insectes qui, comme les teignes, rongent les étoffes, les pelleteries, le bois, etc.

ARTISONNÉ, ÉE. adj.

ARTISONNÉ, ÉE. adj. Il se dit De tout ce qui est troué par les insectes appelés Artisons. Ce bois est tout artisonné.

ARTISTE. s. m.

ARTISTE. s. m. Celui qui travaille dans un art où le génie et la main doivent concourir, qui cultive les arts libéraux. Un peintre, un sculpteur, un musicien, un architecte, sont des artistes. Grand, célèbre artiste. Il s' emploie quelquefois au féminin. Une jeune artiste.

Artiste vétérinaire, Médecin vétérinaire.

ARTISTEMENT. adv.

ARTISTEMENT. adv. Industrieusement, avec art et industrie. Ouvrage artistement fait, artistement travaillé. Cela est artistement combiné.

ARUM. s. m.

ARUM. s. m. (On prononce Arome.) T. de Botan. Genre de plantes dont les fleurs naissent sur un réceptacle cylindrique et allongé, s' élevant d' une spathe en forme de cornet. La racine de plusieurs espèces d' arums donne une fécule nourrissante. Le pied-de-veau est un arum.

ARUSPICE. s. m.

ARUSPICE. s. m. Ministre de la religion chez les anciens Romains, dont la fonction consistait à chercher des présages dans les mouvements de la victime avant le sacrifice, et dans l' inspection de ses entrailles après qu' elle avait été immolée. La science des aruspices.

AS. s. m.

AS. s. m. (On prononce l' S.) Un point seul marqué sur un des côtés d' un dé, ou sur une carte. Ces dés font petit jeu, ils n' amènent que des as. As de pique, de coeur, etc. À certains jeux de cartes, l' as vaut un ou onze, au gré des joueurs.

As, en parlant Des anciens Romains, signifie tantôt, Un certain poids, tantôt Une monnaie particulière, dont la valeur a varié dans les différents temps.

ASARET. s. m.

ASARET. s. m. T. de Botan. Plante de la même famille que l' aristoloche, dont la tige est très-courte, et qu' on emploie en médecine comme émétique et sternutatoire. On la nomme aussi Cabaret.

ASBESTE. s. m.

ASBESTE. s. m. (On prononce Azbeste.) Pierre qui est composée de filets moins flexibles que ceux de l' amiante, et qui, comme cette pierre, n' éprouve aucune altération dans le feu. Voyez AMIANTE.

ASCARIDE. s. m.

ASCARIDE. s. m. T. d' Hist. nat. Petit ver rond qui ne se trouve que dans les gros intestins.

ASCENDANT, ANTE. adj.

ASCENDANT, ANTE. adj. Qui va en montant. Mouvement ascendant. Force ascendante. Ligne ascendante. En termes d' Anatomie: Aorte ascendante. Muscle oblique ascendant. Etc.

Il se disait autrefois, en Astrologie, et se dit encore, en Astronomie, Des astres qui montent sur l' horizon. Signe ascendant. Les astrologues prétendaient que le point ascendant avait beaucoup d' influence sur la naissance des hommes, et sur les événements de leur vie. Latitude ascendante. Noeud ascendant.

ASCENDANT

ASCENDANT en termes de Jurisprudence et de Généalogie, se dit Des personnes dont on descend. En ce sens, il n' est guère usité que dans la locution Ligne ascendante.

ASCENDANT. s. m.

ASCENDANT. s. m. Il désigne, en Astronomie, Le point de l' écliptique situé dans l' horizon oriental, c' est-à-dire, le point qui se lève. Tel signe était à l' ascendant quand la tempête s' éleva.

Il se disait particulièrement, en Astrologie, Du point qui se lève, considéré par rapport à la nativité des personnes. Il faut savoir votre ascendant. Il avait Mars à l' ascendant, Jupiter à l' ascendant.

Il signifiait, par extension et figurément, Penchant honnête ou vicieux qu' on supposait produit par l' influence d' un astre. Il a un heureux ascendant. Il n' a pu résister à son ascendant. Je suis dominé par la force de mon ascendant. Ascendant invincible.

ASCENDANT

ASCENDANT signifie aussi, figurément, Une certaine supériorité naturelle, souvent inexplicable, qui fait qu' une personne a toujours avantage sur une autre. C' était un grand capitaine, mais son adversaire était un homme qui avait un grand ascendant sur lui. Il a un grand ascendant sur moi, il me gagne toujours. Ce sens vieillit.

Il signifie plus ordinairement, L' influence, l' autorité, le pouvoir qu' une personne a sur l' esprit, sur la volonté d' une autre. Il a, il exerce un grand ascendant sur l' esprit de son frère. Il a pris sur elle un grand ascendant. L' ascendant du génie, de la vertu, des lumières, etc. Abuser de l' ascendant que l' on a sur quelqu' un. Usez de l' ascendant que vous avez sur lui.

ASCENDANT

ASCENDANT en termes de Jurisprudence et de Généalogie, se dit Des personnes dont on descend. Le mariage est défendu entre les descendants et ascendants.

ASCENSION. s. f.

ASCENSION. s. f. Action de monter, de s' élever. Il se dit de L' élévation miraculeuse de Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST, lorsqu' il monta au ciel. La glorieuse ascension du Fils de Dieu. Les apôtres se trouvèrent à l' ascension de Notre-Seigneur.

Il se dit, par extension, Du jour auquel l' Église célèbre ce mystère. L' Ascension est quarante jours après Pâques.

ASCENSION

ASCENSION se dit encore de L' action de s' élever dans les airs au moyen d' un aérostat. Ce physicien a fait plusieurs ascensions. Cette ascension est périlleuse.

Il se dit également De certaines choses qui montent. L' ascension d' un aérostat, d' un ballon. L' ascension de l' eau dans les pompes, du mercure dans le baromètre, etc. L' ascension de la séve dans la tige, dans les rameaux.

En Astron., Ascension droite d' un astre, Le point de l' équateur qui se lève en même temps que cet astre dans la sphère droite; et, Ascension oblique d' un astre, Le point de l' équateur qui se lève en même temps que cet astre dans la sphère oblique.

ASCENSIONNEL, ELLE. adj.

ASCENSIONNEL, ELLE. adj. T. didactique. Il n' est guère usité que dans ces locutions: Force ascensionnelle, La force par laquelle un corps tend à s' élever. Différence ascensionnelle d' un astre, La différence entre l' ascension droite et l' ascension oblique.

ASCÈTE. s. des deux genres

ASCÈTE. s. des deux genres Celui ou celle qui se consacre d' une manière particulière aux exercices de la piété. Il est peu usité.

ASCÉTIQUE. adj. des deux genres

ASCÉTIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport aux exercices de la vie spirituelle. Vie ascétique. Auteur ascétique. Ouvrage ascétique.

Il s' emploie aussi comme substantif, pour désigner Ceux qui ont embrassé la vie ascétique. Les extases des ascétiques.

Il se dit également de Certains ouvrages ascétiques. Il y a un livre de saint Basile intitulé, les Ascétiques.

ASCIENS. s. m. pl.

ASCIENS. s. m. pl. T. de Géogr., qui signifie, Sans ombre. Il se dit Des habitants de la zone torride, qui n' ont point d' ombre le jour de l' année où le soleil est perpendiculaire sur leurs têtes.

ASCITE. s. f.

ASCITE. s. f. T. de Médec. On nomme ainsi L' hydropisie de l' abdomen, et spécialement Celle qui résulte de l' épanchement d' un fluide séreux dans le péritoine.

ASCLÉPIADE. adj.

ASCLÉPIADE. adj. Il se dit D' un vers, grec ou latin, composé d' un spondée, de deux choriambes et d' un ïambe. La première ode d' Horace est en vers asclépiades.

Il se prend aussi substantivement. Un asclépiade.

Petit asclépiade, Le vers asclépiade proprement dit. Grand asclépiade, Vers asclépiade dont l' ïambe final est remplacé par deux dactyles.

ASCLÉPIADE. s. f., ou ASCLÉPIAS. s. m.

ASCLÉPIADE. s. f., ou ASCLÉPIAS. s. m. (On prononce l' S finale d' Asclépias.) Genre de plantes à graines laineuses, dont une seule espèce, le Dompte-venin, croît naturellement dans nos climats.

ASIARCHAT. s. m.

ASIARCHAT. s. m. (On prononce Asiarkat.) T. d' Hist. ancienne. Magistrature annuelle qui était jointe au sacerdoce, et qui donnait le droit de présidence aux jeux sacrés célébrés en commun par les villes grecques d' Asie.

ASIARQUE. s. m.

ASIARQUE. s. m. Celui qui était revêtu de l' asiarchat.

ASIATIQUE. adj. des deux genres

ASIATIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à l' Asie. Il se dit particulièrement Du luxe, des moeurs, du style. Luxe asiatique, Luxe excessif. Moeurs asiatiques, Moeurs efféminées. Style asiatique, Style diffus et chargé d' ornements inutiles.

ASILE. s. m.

ASILE. s. m. (Quelques-uns, se conformant à l' étymologie, écrivent, Asyle.) Lieu établi pour servir de refuge aux débiteurs, aux criminels. Asile saint, sacré, inviolable. La loi de Moïse établit des asiles. Les églises étaient autrefois des asiles. Se jeter, se retirer, se sauver dans un asile. La franchise, la sainteté des asiles. Autrefois les ambassadeurs avaient droit d' asile. Violer un asile. Arracher quelqu' un d' un asile. On dit de même quelquefois, Lieu d' asile.

Il se dit, par extension, de Tout lieu où l' on se met à l' abri des poursuites de la justice, d' une persécution, d' un danger, etc. Trouver un asile dans la maison d' un prince. Les maisons des grands ne doivent point servir d' asile aux criminels. Votre maison lui servit d' asile contre la persécution de ses ennemis. Romulus ouvrit un asile à tous les brigands de l' Italie.

Il signifie encore, Retraite, séjour, habitation. Un malheureux sans asile. Cet antre fut mon asile. Asile agréable, délicieux, champêtre. Tout, dans cet asile, respire l' innocence et la paix. L' asile de la vertu. L' asile des plaisirs, de la volupté.

Il se dit particulièrement d' Une maison où une personne qui n' a pas de quoi subsister, trouve une retraite dans sa mauvaise fortune. Il ne savait où donner de la tête, il a trouvé un asile chez un de ses amis.

Il se dit aussi, figurément, Des personnes et des choses qui protégent, qui défendent. Vous êtes mon asile. La solitude est un asile contre les passions.

ASINE. adj. f.

ASINE. adj. f. Il ne s' emploie que dans cette locution peu usitée, Bête asine, Un âne ou une ânesse.

ASPECT. s. m.

ASPECT. s. m. Vue d' une personne ou d' une chose. Il tremble à l' aspect de son maître. L' aspect de toutes ces merveilles le surprit. Épargnez-lui un aspect si fâcheux, si désagréable.

Il s' emploie aussi figurément. L' aspect de la mort. L' aspect du péril. Au premier aspect, la cause paraissait bonne.

ASPECT

ASPECT signifie souvent, La manière dont une personne ou un objet s' offre à la vue. Aspect noble, auguste, imposant, majestueux. Son aspect était triste, horrible, effrayant. Ce paysage a un aspect fort pittoresque. L' aspect de cette maison est très-beau, très-agréable. Cela fait un bel aspect, un agréable aspect. Voilà un vilain aspect.

Il se dit également, au figuré, Des différentes faces, des divers points de vue sous lesquels se présente une chose, une affaire. Considérer un objet sous tous ses aspects. La question offre d' abord un double aspect. Si l' on examine l' affaire sous ses différents aspects...

ASPECT

ASPECT en Astrologie, se dit de La situation respective des étoiles ou des planètes, par rapport à l' influence que les astrologues lui attribuaient sur les destinées humaines. Aspect bénin. Aspect favorable. Mauvais aspect. Aspect infortuné. Malin aspect. Suivant les différents aspects.

Fig., Ce projet, cette entreprise se présente sous un triste, sous un fâcheux aspect, Ne paraît pas devoir réussir.

ASPERGE. s. f.

ASPERGE. s. f. Plante potagère dont on mange la tige, lorsqu' elle est encore jeune et tendre. Semer des asperges. Plant, carré d' asperges. Grosses asperges. Asperges vertes. Asperges de couche. Asperges de terre. Fosse d' asperges. Botte d' asperges. Asperges à la sauce, à l' huile. Des asperges qui montent en graine. Pointes d' asperges.

ASPERGER. v. a.

ASPERGER. v. a. Jeter de l' eau ou quelque autre liquide sur une personne, sur un objet, avec un rameau ou un goupillon. Il n' est guère usité qu' en parlant Des cérémonies religieuses. Dans quelques sacrifices, on aspergeait le peuple avec le sang de la victime. Asperger d' eau lustrale. Asperger les assistants d' eau bénite.

ASPERGÉ, ÉE. participe

ASPERGÉ, ÉE. participe

ASPERGÈS. s. m.

ASPERGÈS. s. m. (On prononce l' S.) Goupillon à jeter de l' eau bénite. Présenter l' aspergès. Dans cette acception, il est familier.

Il se dit aussi Du moment de l' office où se fait la cérémonie de jeter de l' eau bénite. On en est à l' aspergès.

ASPÉRITÉ. s. f.

ASPÉRITÉ. s. f. Rudesse, qualité de ce qui est raboteux, inégal. L' aspérité du sol, d' une pierre, d' une écaille d' huître.

Il s' emploie figurément, au sens moral. L' aspérité du caractère.

ASPÉRITÉ

ASPÉRITÉ se dit aussi Des petites élévations qui rendent une surface rude, inégale. Les aspérités d' un terrain. La tige de cette plante est couverte d' aspérités.

Il s' emploie également au figuré dans ce sens. Les aspérités du style.

ASPERSION. s. f.

ASPERSION. s. f. Action d' asperger. Il désigne plus particulièrement, L' action de jeter de l' eau bénite avec l' aspersoir, avec le goupillon. Légère aspersion. À l' aspersion de l' eau bénite. On distingue le baptême par aspersion, du baptême par infusion et par immersion.

ASPERSOIR. s. f.

ASPERSOIR. s. f. Aspergès, goupillon à jeter de l' eau bénite. Présenter l' aspersoir. Jeter de l' eau bénite avec l' aspersoir. L' évêque présente l' aspersoir au roi.

ASPHALTE. s. m.

ASPHALTE. s. m. Espèce de bitume solide, compacte, noir et luisant, que l' on trouve à la surface de quelques lacs, et particulièrement sur la mer Morte ou lac Asphaltite, dans l' ancienne Judée. Asphalte de Judée, de Suisse, etc. L' asphalte entre dans plusieurs compositions pharmaceutiques.

ASPHODÈLE. s. m.

ASPHODÈLE. s. m. T. de Botan. Plante de la famille des Liliacées, dont quelques espèces sont cultivées dans les jardins: celle qui croît naturellement dans le midi de la France, et qu' on nomme Asphodèle rameux, a des racines charnues et nourrissantes, dont on peut faire une sorte de pain.

ASPHYXIE. s. f.

ASPHYXIE. s. f. T. de Médec. État de mort apparente et imminente, causé principalement par la suspension de la respiration. Tomber en asphyxie.

ASPHYXIER. v. a.

ASPHYXIER. v. a. Déterminer, causer l' asphyxie. La vapeur du charbon asphyxie. Ce gaz les asphyxia.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se donner la mort au moyen d' une vapeur qui asphyxie. Il a voulu s' asphyxier.

ASPHYXIÉ, ÉE. participe

ASPHYXIÉ, ÉE. participe On l' a trouvé asphyxié. On le retira de l' eau complétement asphyxié.

Il s' emploie aussi substantivement. Secours pour les noyés et les asphyxiés.

ASPIC. s. m.

ASPIC. s. m. Serpent dont la morsure est très-dangereuse. Il fut piqué d' un aspic, par un aspic.

Fig., Un aspic, une langue d' aspic, Un médisant.

ASPIC. s. m.

ASPIC. s. m. Nom vulgaire de la grande lavande. Il n' est guère usité que dans cette locution, Huile d' aspic. Voyez SPIC.

ASPIC. s. m.

ASPIC. s. m. T. de Cuisine. Plat composé de viande ou de poisson froid, et de gelée.

ASPIRANT, ANTE. adj.

ASPIRANT, ANTE. adj. T. d' Hydraulique. Qui aspire. Il n' est guère usité que dans cette locution, Pompe aspirante, Sorte de pompe qui élève l' eau en faisant le vide; à la différence de Celle qui élève l' eau en la pressant, et que l' on nomme Pompe foulante. C' est une pompe aspirante qui porte l' eau dans ce réservoir.

ASPIRANT, ANTE. s.

ASPIRANT, ANTE. s. Celui, celle qui aspire à une chose, qui veut y parvenir. Il se dit plus particulièrement d' Une personne qui aspire à obtenir une charge, un titre, à être reçue dans un corps. Il y a pour cette place une foule d' aspirants. Il n' est pas encore reçu bachelier, il n' est qu' aspirant. C' est un des aspirants. Aspirant au doctorat. Aspirant de marine.

ASPIRATION. s. f.

ASPIRATION. s. f. Action d' attirer l' air extérieur dans ses poumons. L' aspiration est opposée à l' expiration. Une forte aspiration. Dans le langage médical, on dit plus ordinairement, Inspiration.

Il signifie, en termes d' Hydraulique, L' action par laquelle une pompe élève l' eau en faisant le vide. Cette pompe agit par aspiration. Tuyau d' aspiration.

Il signifie, en Grammaire, La manière de prononcer en aspirant. Dans plusieurs mots, l' H se prononce avec aspiration Les Allemands font un usage fréquent de l' aspiration. Le signe de l' aspiration.

ASPIRATION

ASPIRATION se dit, dans le langage ascétique, de Certains mouvements de l' âme vers Dieu.

ASPIRER. v. a.

ASPIRER. v. a. Attirer l' air extérieur dans ses poumons. Il est opposé à Expirer, verbe actif. Aspirer une grande quantité d' air. On suce en aspirant avec plus ou moins de force.

Il se dit, par extension, De l' action par laquelle une pompe aspirante attire, élève l' eau en faisant le vide. Le tuyau de cette pompe aspire l' eau avec beaucoup de force.

ASPIRER

ASPIRER en termes de Grammaire, Prononcer plus ou moins fortement de la gorge. Il y a de certains mots dans la langue où il faut aspirer la voyelle qui suit l' H, où il faut aspirer l' H, tels que Hauteur, hardiesse, honte, etc.

ASPIRER

ASPIRER s' emploie aussi comme neutre, avec la préposition à, et signifie figurément, Prétendre à quelque chose, désirer vivement quelque chose. Aspirer aux honneurs. Aspirer à un emploi, à une dignité, au commandement. Il aspirait au pouvoir. Aspirer au trône. Aspirer au ciel. Il aspire à se distinguer dans son état. Il n' aspire qu' à vous plaire. Je n' aspire qu' à vivre tranquillement.

ASPIRÉ, ÉE. participe

ASPIRÉ, ÉE. participe Une H aspirée.

ASPRE. s. m.

ASPRE. s. m. Petite monnaie d' argent chez les Turcs. L' aspre vaut le tiers du para, c' est-à-dire, un peu moins de trois centimes.

ASSA. s. f.

ASSA. s. f. Suc végétal concret. Il y en a de deux espèces: l' Assa dulcis, qui est la résine du benjoin, et l' Assa foetida, autre résine, d' une odeur désagréable, qui est employée en médecine comme un des plus puissants antispasmodiques.

ASSAILLANT. s. m.

ASSAILLANT. s. m. Celui qui attaque.

Il se dit tant de Ceux qui attaquent un homme, que de Ceux qui assiégent une place. L' assaillant ne s' attendait pas à une telle résistance. Il succomba sous le nombre des assaillants. Les assaillants étaient trop nombreux pour qu' il pût se défendre. Les assaillants furent repoussés jusque dans leurs tranchées.

Il se dit particulièrement en parlant De tournois. L' assaillant et le tenant. Il était un des assaillants.

ASSAILLIR. v. a.

ASSAILLIR. v. a. (J' assaille, tu assailles, il assaille; nous assaillons, vous assaillez, ils assaillent. J' assaillais. J' assaillis. J' assaillirai. J' assaillirais. Que j' assaille. Que j' assaillisse.) Attaquer vivement. Assaillir un camp. Assaillir les ennemis dans leurs retranchements. Nous fûmes assaillis d' une grêle de pierres.

Il s' emploie figurément, au sens physique et au sens moral. L' orage nous assaillit. Nous fûmes assaillis d' une furieuse tempête. Jamais tentation plus dangereuse n' assaillit mon coeur. Tous les malheurs l' assaillirent à la fois.

ASSAILLI, IE. participe

ASSAILLI, IE. participe

ASSAINIR. v. a.

ASSAINIR. v. a. Rendre sain. Assainir un quartier. Assainir une prison. L' écoulement des eaux qui croupissaient dans ce vallon a bien assaini la contrée.

ASSAINI, IE. participe

ASSAINI, IE. participe

ASSAINISSEMENT. s. m.

ASSAINISSEMENT. s. m. Action d' assainir, ou Le résultat de cette action. On a imaginé divers moyens pour l' assainissement des lieux où sont rassemblés beaucoup d' hommes. L' assainissement d' un pays marécageux. L' assainissement d' une prison, d' un quartier.

ASSAISONNEMENT. s. m.

ASSAISONNEMENT. s. m. Ce qui sert à assaisonner. Le poivre est un assaisonnement. Mettez-y, pour tout assaisonnement, du vinaigre et du sel. Cela doit se manger sans aucun assaisonnement.

Il signifie aussi, L' action et la manière d' assaisonner. Vous avez manqué l' assaisonnement de cette salade. La viande était bonne, mais l' assaisonnement ne valait rien.

Il s' emploie quelquefois au figuré, et se dit de Ce qui rend une chose plus piquante, plus agréable. Il y a d' assez bonnes choses dans ce livre, mais il y manque l' assaisonnement. Les assaisonnements qui donnent du prix à la louange.

ASSAISONNER. v. a.

ASSAISONNER. v. a. Accommoder une viande, ou autre chose à manger, avec les ingrédients qu' il faut pour la rendre plus agréable au goût. Ce cuisinier sait bien assaisonner les viandes, les mets. Assaisonner une salade.

Prov. et fig., La faim, l' appétit assaisonne tout, Quand on a faim, tout mets paraît bon.

ASSAISONNER

ASSAISONNER se dit figurément Des manières agréables, douces, etc., dont on accompagne ce qu' on dit, ce qu' on fait, et, en général, De tout ce qui sert à relever le mérite ou l' agrément de quelque chose. Les grâces que ce prince accorde, il les assaisonne de paroles bienveillantes. Il sait l' art d' assaisonner la louange. Il assaisonne ses réprimandes de tout ce qui peut les rendre plus supportables. L' art d' assaisonner les plaisirs est celui de ne pas en abuser. Assaisonner un écrit de traits spirituels et piquants.

ASSAISONNÉ, ÉE. participe

ASSAISONNÉ, ÉE. participe Un mets bien assaisonné. Une louange mal assaisonnée.

ASSAKI. s. f.

ASSAKI. s. f. Titre de la sultane favorite du Grand Seigneur.

ASSASSIN. s. m.

ASSASSIN. s. m. Celui qui assassine. L' assassin a été pris. On a poursuivi les assassins. Il est tombé sous les coups d' un assassin, d' un lâche assassin. Il a été blessé par un assassin. Crier à l' assassin.

ASSASSIN

ASSASSIN se dit figurément d' Une petite mouche noire que les femmes se plaçaient autrefois au-dessous de l' oeil.

ASSASSIN, INE. adj.

ASSASSIN, INE. adj. Qui assassine. Il n' est guère usité qu' en poésie. Un fer assassin.

Fig. et fam., Des yeux assassins, des regards assassins, Des yeux, des regards capables d' inspirer une grande passion.

ASSASSINAT. s. m.

ASSASSINAT. s. m. Action d' attenter, de dessein formé, de guet-apens, à la vie d' une personne. L' assassinat est puni de mort. Une tentative d' assassinat. Un horrible assassinat. Il avait commis plusieurs assassinats. Être souillé d' un assassinat.

Il se dit, par extension, d' Un outrage fait de dessein formé, d' une méchanceté noire. Ils l' ont attendu au coin d' une rue, et l' ont chargé de coups: c' est un assassinat.

Il se dit aussi Des actes et des discours qui portent un préjudice grave, qui sont très-funestes, et contre lesquels il n' y a point de défense. Une condamnation capitale dictée par la haine est un assassinat juridique. Cette calomnie est un assassinat, un véritable assassinat.

ASSASSINER. v. a.

ASSASSINER. v. a. Attenter, de dessein formé, de guet-apens, à la vie de quelqu' un. On l' assassina sur le grand chemin. Il n' oserait vous attaquer en homme d' honneur, mais craignez qu' il ne vous assassine. Il l' assassina au coin d' une rue.

Il signifie, par extension, Outrager, excéder de coups en trahison. Ils se mirent quatre sur lui, et l' assassinèrent de coups. Il a fait sa plainte contre ceux qui l' avaient assassiné de la sorte.

Il se dit quelquefois Des actions et des discours qui portent un grand préjudice à autrui. Calomnier un homme de la sorte, c' est l' assassiner.

Il se dit aussi, par exagération, dans le sens de Fatiguer, importuner avec excès. Il assassine tout le monde de compliments, de cérémonies. Il assassine les gens du récit de ses aventures, de ses affaires, de ses procès. Il va vous assassiner de ses vers.

ASSASSINÉ, ÉE. participe

ASSASSINÉ, ÉE. participe

ASSAUT. s. m.

ASSAUT. s. m. Attaque pour emporter de vive force une ville, une place de guerre, un poste, etc. Assaut vigoureux. Assaut général. Aller à l' assaut. Monter à l' assaut. Donner, livrer un assaut, plusieurs assauts. Repousser un assaut. Les assiégeants furent repoussés à l' assaut. Prendre, emporter une place d' assaut. Soutenir un assaut. Soutenir l' assaut.

Il exprime figurément, L' action de tout ce qui assaille ou attaque avec violence. Les assauts de la tempête. Ce malade éprouvera encore quelques assauts de son mal. Sa fortune a essuyé un rude assaut.

Il se dit, particulièrement, de Toute sollicitation vive et pressante. J' ai soutenu plusieurs assauts pour cette affaire. On m' a livré plusieurs assauts pour m' obliger à cela. Résister aux assauts des passions, de la tentation.

ASSAUT

ASSAUT en termes d' Escrime, se dit d' Un exercice qui s' exécute avec des fleurets, et qui représente un véritable combat à l' épée. Il y aura un assaut public dans la salle de ce maître d' armes. Faire assaut avec le prévôt d' une salle d' armes.

Fig., Faire assaut d' esprit, de savoir, de plaisanterie, etc., Disputer à qui fera paraître plus d' esprit, à qui montrera plus de savoir, à qui dira les meilleures plaisanteries, etc.

ASSEMBLAGE. s. m.

ASSEMBLAGE. s. m. Union, réunion de plusieurs choses, ou même de plusieurs personnes. Un assemblage de lettres, de syllabes. Un bateau se fait de l' assemblage de plusieurs pièces de bois. Cet assemblage d' hommes venus de tous les pays fut le noyau de la colonie.

Il se dit plus particulièrement, en Menuiserie et en Charpenterie, de La manière de joindre ensemble des pièces de bois. L' assemblage de cette porte ne vaut rien. Assemblage à tenons et à mortaises. Assemblage à languettes et rainures. Assemblage à queue d' aronde. Etc. On appelle Bois d' assemblage, Le bois qui sert à faire des assemblages; Porte d' assemblage, Un vantail de porte qui est formé d' un assemblage. Etc.

Il signifie, en termes d' Imprimerie et de Librairie, L' action de réunir les feuilles d' un volume selon l' ordre de leurs signatures. Faire un assemblage, l' assemblage. Atelier d' assemblage.

ASSEMBLAGE

ASSEMBLAGE se dit figurément Des choses morales. L' assemblage des qualités qui font le grand homme d' État. Son caractère est un assemblage de vices et de vertus. Assemblage ridicule, monstrueux. Assemblage d' idées incohérentes.

ASSEMBLÉE. s. f. coll.

ASSEMBLÉE. s. f. coll. Réunion d' un nombre plus ou moins considérable de personnes dans un même lieu. Le prêtre bénit l' assemblée. Belle, grande, brillante, nombreuse assemblée. Assemblée choisie. Son discours fit une grande impression sur l' assemblée. Nous avons deux jours d' assemblée par semaine. Congédier l' assemblée. Empêcher, défendre les assemblées. Assemblée secrète. Lieu d' assemblée.

Il se dit en particulier de Certains corps délibérants. Assemblée législative. Assemblée politique. Assemblée délibérante. Assemblée d' États. Assemblée de ville. Assemblée primaire. Assemblée nationale. Assemblée des notables, du clergé. Le président de l' assemblée. Il préside l' assemblée. Faites-vous partie de l' assemblée? Tenir l' assemblée. On tient l' assemblée, l' assemblée se tient en tel endroit. Y a-t-il aujourd' hui assemblée? Se réunir en assemblée publique. L' assemblée tient, se tient. Convoquer l' assemblée. Aller à l' assemblée. Rompre, dissoudre l' assemblée. L' assemblée se sépara. On dit dans un sens analogue, Assemblée de parents, de créanciers, d' actionnaires, etc.

Fig., L' assemblée des fidèles, L' Église.

ASSEMBLÉE

ASSEMBLÉE se dit encore particulièrement d' Une réunion de personnes en société. Assemblée de jeu. Madame une telle tient son assemblée les mardis.

ASSEMBLÉE

ASSEMBLÉE en termes de Chasse, Lieu où se rendent les chasseurs, et où ils déjeunent avant d' aller au laisser courre. Quand on fut à l' assemblée.

En termes de Guerre, Quartier d' assemblée, Le lieu que l' on indique aux troupes pour s' assembler.

ASSEMBLÉE

ASSEMBLÉE se dit aussi de La batterie de tambour, de la sonnerie de trompette, par laquelle on avertit les soldats d' une troupe de se réunir. Battre, sonner l' assemblée.

ASSEMBLER. v. a.

ASSEMBLER. v. a. Mettre ensemble. Assembler des matériaux pour bâtir. Assembler des papiers, des livres.

Il signifie aussi, Réunir, convoquer. Assembler des troupes. Assembler les chambres. Assembler le conseil.

Prov. et fig., Cet homme a bientôt assemblé son conseil, Il prend brusquement ses résolutions, sans consulter personne.

ASSEMBLER

ASSEMBLER signifie particulièrement, en termes de Menuiserie et de Charpenterie, Joindre, emboîter, enchâsser plusieurs pièces de bois, en sorte qu' elles ne fassent qu' un corps. Assembler des pièces de charpente, de menuiserie, etc. Il faut assembler les panneaux de cette porte.

Il se dit dans un sens analogue en termes de Mécanicien, de serrurier, etc. Assembler les pièces d' une machine, d' une serrure, etc.

Il signifie, en termes d' Imprimerie et de Librairie, Réunir les feuilles d' un volume selon l' ordre de leurs signatures. On assemble les feuilles avant de les plier.

ASSEMBLER

ASSEMBLER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Le conseil, la cour, le tribunal s' assemble. Les actionnaires de cette entreprise s' assemblent deux fois par an.

Prov., Qui se ressemble, s' assemble, Les personnes qui ont les mêmes inclinations, les mêmes habitudes, se recherchent mutuellement. Cela ne se dit guère qu' en mauvaise part. Il ne tarda pas à se lier étroitement avec ce fripon: qui se ressemble, s' assemble.

ASSEMBLÉ, ÉE. participe

ASSEMBLÉ, ÉE. participe Il parla devant le peuple assemblé.

ASSEMBLEUR, EUSE. s.

ASSEMBLEUR, EUSE. s. Ouvrier, ouvrière qui fait les assemblages, dans une imprimerie ou une librairie.

ASSENER. v. a.

ASSENER. v. a. (J' assène. J' assènerai.) Porter un coup violent. Il lui assena un coup de massue. Il lui avait assené un coup de pierre entre les deux yeux.

ASSENÉ, ÉE. participe

ASSENÉ, ÉE. participe Un coup fortement assené, bien assené.

ASSENTIMENT. s. m.

ASSENTIMENT. s. m. Consentement volontaire donné à une proposition, à un acte. Je n' ai point donné mon assentiment à cet acte, à ce traité, à cette décision. Il ne l' a fait qu' avec l' assentiment de ses supérieurs. On ne peut refuser son assentiment à une proposition si juste.

Il se dit aussi de L' approbation intérieure et forcée qu' on donne à une chose évidemment vraie, évidemment bonne. L' évidence force l' assentiment. Ces vérités ont l' assentiment du genre humain. Tout homme, au fond de sa conscience, donne son assentiment à ce principe immuable.

ASSENTIR. v. n.

ASSENTIR. v. n. toujours suivi de la préposition à. Donner son assentiment. Il a vieilli, et ne se disait guère qu' en Jurisprudence, Assentir à un acte, et en Philosophie, Assentir à une vérité démontrée.

ASSEOIR. v. a.

ASSEOIR. v. a. (J' assieds, tu assieds, il assied; nous asseyons, vous asseyez, ils asseyent. J' asseyais. J' assis. J' assiérai ou J' asseyerai. J' assiérais ou J' asseyerais. Assieds, asseyez. Que j' asseye. Que j' assisse. Asseyant. On conjugue aussi quelquefois ce verbe de la manière suivante: J' assois, tu assois, il assit; nous assoyons, vous assoyez, ils assoient. J' assoyais. J' assoirai. J' assoirais. Assois, assoyez. Que j' assoie. Assoyant.) Mettre quelqu' un sur un siége, ou sur quelque chose qui tient lieu de siége. Asseoir un enfant. Asseoir un malade. Asseyez cet enfant, ce malade. Asseyez-le sur le gazon. Asseyez bien cette femme à cheval.

Il s' emploie très-souvent avec le pronom personnel, et signifie, Se mettre sur un siége, ou sur quelque chose qui en tient lieu. Asseyez-vous. Il s' assit. Asseyons-nous sur ce banc. Asseyez-vous par terre. Le gazon où elle s' était assise. On le pria de s' asseoir. Avec ellipse du pronom, On le fit asseoir. Par extension, Cet oiseau est allé s' asseoir sur une branche, sur un arbre, Il est allé s' y percher.

Fig., Faire asseoir quelqu' un à sa table, L' y admettre.

Fig., S' asseoir sur le trône, Monter au trône, devenir roi ou reine.

ASSEOIR

ASSEOIR signifie aussi, surtout en Architecture, Poser solidement et à demeure. Asseoir les fondements d' une maison sur le roc. Asseoir une pierre. Asseoir une statue sur un piédestal.

En termes de Guerre, Asseoir un camp, Placer, établir un camp. Il assit son camp hors de la portée du canon de la ville.

En termes de Manége, Asseoir un cheval, Dresser un cheval à exécuter ses airs de manége ou à galoper avec la croupe plus basse que les épaules.

ASSEOIR

ASSEOIR signifie encore, figurément, Fonder, établir. Asseoir un gouvernement sur les bases d' une sage liberté. Asseoir le crédit public sur la fidélité aux engagements. Il ne faut pas asseoir son jugement sur de simples présomptions.

Fig., On ne peut asseoir aucun fondement sur ce qu' il dit, sur ce qu' il promet, On ne peut se fier à sa parole, à ses promesses.

ASSEOIR

ASSEOIR s' emploie particulièrement, dans l' acception qui précède, en matière d' impositions, de rentes, etc. Asseoir un impôt, une contribution sur un genre de propriété, d' industrie. Asseoir une rente, une pension sur un bien qui en assure le payement. Asseoir une hypothèque sur un immeuble.

En termes d' Eaux et Forêts, Asseoir les ventes, Marquer le canton de bois qui doit être coupé.

ASSIS, ISE. participe

ASSIS, ISE. participe Restez assis. Le château est assis sur une éminence. La ville est assise à mi-côte.

Voter par assis et levé, se dit, dans une assemblée délibérante, Lorsque les membres font connaître leur opinion, leur vote en se levant ou en restant assis.

ASSERMENTER. v. a.

ASSERMENTER. v. a. Lier par un serment. Il ne se dit guère qu' en parlant Des personnes auxquelles on confère des offices publics. Assermenter un fonctionnaire public.

ASSERMENTÉ, ÉE. participe

ASSERMENTÉ, ÉE. participe Qui a prêté serment avant d' entrer dans l' exercice d' une fonction publique. Garde assermenté. Expert assermenté.

ASSERTION. s. f.

ASSERTION. s. f. Proposition qu' on avance et qu' on soutient comme vraie. La seconde assertion est une suite de la première. Assertion vraie, fausse, hasardée, singulière. En croire quelqu' un sur sa simple assertion.

ASSERVIR. v. a.

ASSERVIR. v. a. Assujettir, réduire à une extrême dépendance. Ce conquérant avait asservi plusieurs nations. Il conçut le projet d' asservir son pays. Asservir un peuple. Il voudrait nous asservir à ses moindres volontés.

Il se dit figurément, au sens moral. Il faut asservir les passions, si l' on ne veut être asservi par elles. Pour avoir l' esprit libre et l' âme indépendante, il ne faut pas être asservi par ses besoins. Les charmes de cette femme ont asservi bien des hommes, bien des coeurs. Asservir son génie aux règles de l' art.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. S' asservir aux caprices de quelqu' un. Je ne saurais m' asservir à l' étiquette.

ASSERVI, IE. participe

ASSERVI, IE. participe Un peuple asservi.

ASSERVISSANT, ANTE. adj.

ASSERVISSANT, ANTE. adj. Qui asservit, qui tient dans une extrême dépendance. Il ne se dit guère que Des choses. Une condition asservissante. Un joug asservissant. Des règles asservissantes.

ASSERVISSEMENT. s. m.

ASSERVISSEMENT. s. m. État de ce qui est asservi. Il se dit au propre et au figuré. Tenir un peuple dans l' asservissement. Il ne put survivre à l' asservissement de sa patrie. C' est trop d' asservissement aux usages du monde, à la mode. L' asservissement des esprits.

ASSESSEUR. s. m.

ASSESSEUR. s. m. Officier de justice adjoint à un juge principal, pour l' aider dans ses fonctions ou le suppléer en son absence. Conseiller assesseur. Premier assesseur. Assesseur d' un juge de paix. Il est maintenant peu usité.

ASSEZ. adv.

ASSEZ. adv. Suffisamment, autant qu' il faut. Assez bon. Assez grand. Assez long. Il n' a pas assez de vivres pour un mois. Assez d' argent. Assez d' amis. Assez et plus qu' il ne faut. Il est assez fort pour vous tenir tête. Il a assez de courage. Il fut assez hardi pour aller. Vous êtes venu assez à temps. Il y a assez de temps. Assez et trop longtemps. C' est assez parlé, assez disputé. C' est assez parler, assez disputer. J' en ai assez, je m' en contente. Vous avez assez fait, vous avez fait assez pour la gloire. C' est assez, c' en est assez, ou simplement, Assez. C' est assez que vous soyez averti. C' est assez qu' il parle pour qu' on le croie.

Il sert quelquefois à affaiblir, plus ou moins, la signification des mots auxquels on le joint. Cela est assez bien. Cela paraît assez vraisemblable. Cette femme est assez jolie. C' est assez l' usage. Cet ouvrage est fait avec assez de goût. On remarque assez ordinairement que...

Il sert quelquefois, au contraire, à renforcer le sens. Il est assez étrange que vous refusiez. Voilà qui est assez plaisant. Cela fait assez voir quelle estime il a pour vous. C' est dans un sens analogue qu' on dit: Suis-je assez malheureux? Etc.

Il est ordinairement explétif dans les deux locutions Assez peu et Assez souvent. A-t-il du bien? Assez peu. C' est un homme d' assez peu de sens, d' assez peu d' esprit. Il va assez souvent dans cette maison. On se trouve assez souvent embarrassé pour choisir.

ASSIDU, UE. adj.

ASSIDU, UE. adj. Qui est exact à se rendre où son devoir l' appelle. Ce magistrat est fort assidu aux audiences. Cet employé est assidu à son bureau.

Il signifie aussi, Qui a une application continuelle à quelque chose. Un homme assidu au travail, assidu à l' étude. Être assidu à son devoir. Écolier très-assidu.

Il signifie également, Qui rend des soins continuels à quelqu' un. Dans un temps, il était fort assidu auprès de cette femme. Il est fort assidu auprès du prince. Être assidu à faire sa cour. Courtisan assidu.

ASSIDU

ASSIDU se dit encore De certaines choses, pour en marquer la continuité ou la fréquente répétition. Des soins assidus. Des peines assidues. Un travail assidu. Des visites assidues.

ASSIDUITÉ. s. f.

ASSIDUITÉ. s. f. Exactitude à se trouver aux lieux où le devoir appelle. L' assiduité d' un juge aux audiences, d' un commis à son bureau.

Il signifie aussi, Application continuelle à un travail, à une chose. Cet emploi demande, exige une grande assiduité. J' ai refusé cet emploi, parce qu' il demandait, parce qu' il y fallait trop d' assiduité. L' assiduité vient à bout de tout. À force de patience et d' assiduité. Assiduité à l' étude.

Il se dit également de La présence fréquente d' une personne dans un lieu, ou bien auprès de quelqu' un pour lui faire la cour, lui rendre des soins, des services. Son assiduité à la cour lui valut des dignités. Avoir de l' assiduité auprès du prince. Il redouble d' assiduité auprès de sa maîtresse. L' assiduité d' un médecin auprès d' un malade. En ce sens, il s' emploie quelquefois au pluriel. Avoir des assiduités auprès d' une femme. Avoir des assiduités dans un lieu suspect.

ASSIDÛMENT. adv.

ASSIDÛMENT. adv. D' une manière assidue. Il travaille assidûment. Il est assidûment auprès d' elle.

ASSIÉGEANT, ANTE. adj.

ASSIÉGEANT, ANTE. adj. Qui assiége. L' armée assiégeante. Les troupes assiégeantes devinrent assiégées.

Il est plus ordinairement substantif, et il ne se dit guère qu' au pluriel. Les assiégeants ont beaucoup avancé les travaux cette nuit. Un des assiégeants. On dit quelquefois collectivement, L' assiégeant et l' assiégé, pour Les assiégeants et les assiégés.

ASSIÉGER. v. a.

ASSIÉGER. v. a. Faire le siége d' une place de guerre, d' une citadelle, etc. On va bientôt assiéger la ville, la forteresse.

Il se dit aussi en parlant Des personnes qui sont enfermées dans une place assiégée. Ce prince fut assiégé dans sa capitale.

Il se dit figurément Des choses, dans des acceptions analogues. Déjà les eaux débordées assiégeaient notre dernier refuge, nous assiégeaient de toutes parts.

Il se dit, par exagération, D' une foule qui se présente avec empressement à l' entrée de quelque lieu public, etc. La foule assiégeait de bonne heure les bureaux du théâtre. Les curieux assiégeaient la porte du tribunal.

ASSIÉGER

ASSIÉGER signifie encore figurément, Obséder, poursuivre, importuner. Ses créanciers l' assiégent tous les matins dans sa maison. C' est un homme qui m' assiége tout le jour. J' en suis assiégé à toute heure. Être assiégé par les solliciteurs. On dit dans un sens analogue, Assiéger la porte de quelqu' un, S' y présenter continuellement, fréquemment.

Il se dit également Des choses. Les fléaux qui nous assiégent. Tous les maux assiégent sa vieillesse. Ce souvenir m' assiége.

ASSIÉGÉ, ÉE. participe

ASSIÉGÉ, ÉE. participe Il se dit substantivement de Ceux qui sont dans une place assiégée; et, dans ce sens, il ne s' emploie guère qu' au pluriel. Les assiégés firent une sortie. Un des assiégés vint, se rendit dans le camp. On dit quelquefois an singulier, dans un sens collectif, L' assiégeant et l' assiégé, pour Les assiégeants et les assiégés.

ASSIETTE. s. f.

ASSIETTE. s. f. Situation, manière d' être assis, couché, placé. Bonne assiette. Mauvaise assiette. Assiette contrainte, incommode. Ce malade ne peut trouver une bonne assiette. C' est un homme inquiet qui ne peut demeurer, qui ne peut se tenir dans la même assiette.

Il signifie particulièrement, en termes de Manége, La situation du cavalier sur la selle. Cet écuyer fait prendre une bonne assiette à ses élèves. Perdre son assiette.

En termes de Marine, L' assiette d' un navire, La meilleure situation où puisse être un bâtiment sous voiles, pour bien naviguer.

ASSIETTE

ASSIETTE signifie aussi, La situation d' un corps posé sur un autre, en sorte qu' il soit ferme et stable. L' assiette d' une pierre, d' une poutre. Cela n' est point dans son assiette.

Il se dit également de La situation d' une maison, d' une ville, d' une forteresse. L' assiette de cette place est avantageuse.

L' assiette d' un camp, L' établissement d' un camp, par rapport au choix du terrain.

ASSIETTE

ASSIETTE s' applique figurément à L' état et à la disposition de l' esprit. Il n' a pas l' esprit dans une bonne assiette. Il est fort inconstant, il n' a jamais l' esprit dans une assiette ferme, dans une égale assiette, dans la même assiette. Il n' est pas aujourd' hui dans son assiette ordinaire, naturelle, ou simplement, dans son assiette.

ASSIETTE

ASSIETTE se dit aussi de La répartition des impôts, des contributions. Faire l' assiette de l' impôt. On disait de même autrefois, L' assiette des tailles.

En Jurispr., L' assiette d' une rente, Le fonds sur lequel une rente est assise, est assignée.

En termes d' Eaux et Forêts, Assiette des ventes, Désignation du canton de bois que l' on destine à être coupé.

ASSIETTE

ASSIETTE se dit encore d' Une sorte de vaisselle plate sur laquelle chacun, à table, met ou reçoit ce qu' il veut manger. Assiette d' argent. Assiette de vermeil. Assiette d' étain. Assiette de terre, de faïence, de porcelaine. Assiette creuse. Assiette plate. Assiette à soupe. Assiette de dessert. Une douzaine d' assiettes. Une pile d' assiettes. Changer d' assiette. Servez cela sur une assiette.

Assiettes volantes, Certaines assiettes creuses que l' on sert entre les plats, et où l' on met des entrées, des ragoûts, etc.

Assiettes blanches, Assiettes nettes qu' on donne en relevant celles qui ont servi. Donnez-nous des assiettes blanches.

Par extension, Une assiette de soupe, de fruits, etc., Ce qu' une assiette contient de soupe, de fruits, etc. Ce potage est excellent, j' en ai mangé deux assiettes.

Fig. et fam., Son assiette dîne pour lui, se dit en parlant De celui qui ne se rend point à une table d' hôte à l' heure du repas, et qui ne laisse pas de payer.

Fig. et fam., Piquer l' assiette, Manger habituellement chez les autres. Piqueur d' assiette, ou Pique-assiette, Un parasite.

ASSIETTÉE. s. f.

ASSIETTÉE. s. f. Plein une assiette. Une assiettée de potage. On dit plus ordinairement, Une assiette de potage.

ASSIGNABLE. adj. des deux genres

ASSIGNABLE. adj. des deux genres Qui peut être assigné, déterminé avec précision. Il n' y a pas entre ces deux objets de différence assignable.

ASSIGNAT. s. m.

ASSIGNAT. s. m. T. de Jurispr. Constitution ou assignation d' une rente sur un héritage qui demeure nommément affecté au payement annuel de cette rente. Il est vieux: on dit maintenant, Constitution de rente.

ASSIGNAT

ASSIGNAT s' est dit, à une certaine époque, d' Une sorte de papier-monnaie dont le payement était assigné sur la vente des biens nationaux. Un assignat de vingt francs, de cinq cents francs. Payer en assignats. La dépréciation, la chute des assignats.

ASSIGNATION. s. f.

ASSIGNATION. s. f. Action d' affecter un fonds au payement d' une dette, d' une rente, etc. L' assignation du douaire de cette femme a été faite sur tel immeuble.

Il se dit aussi d' Un mandat, d' un ordre délivré à quelqu' un, pour recevoir une somme assignée sur un certain fonds. Ce sens était fort usité dans l' ancienne Administration des finances. Pour le remboursement de ses avances, on lui a donné des assignations sur tel fonds. Des assignations peu sûres.

ASSIGNATION

ASSIGNATION en termes de Procédure, se dit d' Un ajournement, d' un exploit par lequel on assigne une personne à comparaître par-devant le juge. Je lui ai fait donner assignation. J' ai reçu assignation. Il faut comparaître, se présenter à toute assignation, sur toute assignation.

Il se dit quelquefois, dans le langage ordinaire, d' Un rendez-vous. Vous deviez vous trouver à midi en tel lieu, vous avez manqué à l' assignation. Ce sens est peu usité.

ASSIGNER. v. a.

ASSIGNER. v. a. Affecter un fonds ou une certaine nature de deniers au payement d' une dette, d' une rente, etc. Sur quel fonds cette dépense sera-t-elle assignée? On assigna son remboursement, sa pension, ses appointements sur le trésor public. Il m' a assigné une rente de tant sur ses biens présents et à venir.

ASSIGNER

ASSIGNER signifie aussi, Déterminer, faire connaître. On ne peut pas toujours assigner la véritable cause des événements. Assigner une différence.

Il signifie encore, Fixer, donner, attribuer. Vous ne vous êtes pas rendu au lieu qu' on vous avait assigné, au lieu assigné. Assigner un terme, un but. Assigner un traitement à quelqu' un pour son travail. Assigner une tâche à des ouvriers. Assigner le rang qu' une personne ou une chose doit occuper. Assigner les rangs. Assigner à chacun ses fonctions. Assigner des terres.

ASSIGNER

ASSIGNER en termes de Procédure, Sommer par un exploit de comparaître devant le juge. On l' assigna au Châtelet. Je l' ai fait assigner à comparaître devant le tribunal. Plusieurs témoins furent assignés.

ASSIGNÉ, ÉE. participe

ASSIGNÉ, ÉE. participe Sur quoi êtes-vous assigné? Vous êtes bien assigné, mal assigné. Être assigné sur un bon, sur un mauvais fonds.

Prov. et fig., Ce payement est assigné sur les brouillards de la Seine, se dit D' un payement que rien n' assure, ne garantit.

ASSIGNÉ

ASSIGNÉ se prend quelquefois substantivement, en parlant de Celui qui a reçu un exploit d' ajournement. L' assigné qui ne comparaît pas est condamné par défaut.

Décret d' assigné pour être ouï. Voyez OUÏR.

ASSIMILATION. s. f.

ASSIMILATION. s. f. Action d' assimiler. Il se dit ordinairement de L' action par laquelle deux ou plusieurs choses sont présentées comme semblables. Vous faites là une fausse assimilation. Une assimilation injurieuse.

Il se dit aussi, dans le langage didactique, de L' action par laquelle un corps vivant s' empare de certaines matières étrangères à sa substance, se les approprie, et les fait entrer dans le système organique qui le constitue. La faculté d' assimilation.

ASSIMILER. v. a.

ASSIMILER. v. a. Rendre semblable. Ces penchants honteux assimilent l' homme à la brute.

Il signifie plus ordinairement, Présenter comme semblable; établir entre deux ou plusieurs choses une comparaison qui suppose ressemblance. On ne peut assimiler ce cas à aucun autre. Le détenu pour délit politique ne saurait être assimilé à un vil criminel.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Ainsi on dit, S' assimiler à quelqu' un, Se comparer à quelqu' un, s' estimer son égal. Pensez-vous que j' ose m' assimiler à ce grand homme?

ASSIMILER

ASSIMILER se dit aussi, dans le langage didactique, De l' acte par lequel les corps vivants exercent leur faculté d' assimilation. Les corps vivants croissent et s' entretiennent en s' assimilant des substances étrangères, en les assimilant à leur propre substance.

Il se dit quelquefois, dans un sens analogue, avec le pronom personnel régime direct. Les particules matérielles qui s' assimilent à la propre substance d' un animal, d' un végétal.

ASSIMILÉ, ÉE. participe

ASSIMILÉ, ÉE. participe

ASSISE. s. f.

ASSISE. s. f. Rang de pierres de taille qu' on pose horizontalement pour construire une muraille. Les ouvriers sont à la première, à la seconde assise. Chaque assise a tant de pouces de haut. Un cours d' assise.

Bâtir par assises réglées, c' est-à-dire, Avec des pierres qui sont toutes de même hauteur, et dont le milieu répond exactement aux joints montants de l' assise inférieure.

ASSISES

ASSISES au pluriel, se disait anciennement de Certaines séances extraordinaires que tenaient les officiers des seigneurs de fiefs; et Des assemblées de seigneurs convoquées par le prince pour juger des causes importantes et solennelles.

Fig. et fam., Cet homme tient ses assises dans cette maison, dans cette compagnie, Il y est fort écouté, fort applaudi, il y domine.

ASSISES

ASSISES se dit maintenant Des sessions d' une cour criminelle. Présider, tenir les assises. Il sera jugé aux prochaines assises. On nomme actuellement, en France, Cours d' assises, Les cours criminelles, les tribunaux criminels.

ASSISTANCE. s. f.

ASSISTANCE. s. f. Présence. Dans ce sens, il n' est guère usité qu' en parlant de La présence d' un officier public à quelque opération, ou de La présence d' un ecclésiastique dans quelqu' une des fonctions de son ministère. On lui donne tant pour son droit d' assistance, pour son assistance. Les chanoines ont un droit d' assistance aux enterrements, aux offices, etc.

Il se dit aussi d' Un nombre, plus ou moins considérable, de personnes assemblées en quelque lieu. Son discours ravit toute l' assistance. J' en prends à témoin l' assistance, toute l' assistance. L' honorable assistance. Ce sens vieillit.

ASSISTANCE

ASSISTANCE dans quelques Ordres religieux, se dit Du corps des assistants qui composent le conseil de l' ordre. Après la mort du général, l' assistance ordonna que...

Il se dit aussi, dans quelques Ordres religieux, par rapport aux différents États ou les maisons de leur ordre sont situées, et par rapport à la première et principale division qu' ils en ont faite. L' assistance d' Italie. L' assistance de France. L' assistance d' Allemagne; etc. Il y a tant de provinces sous l' assistance d' Italie.

ASSISTANCE

ASSISTANCE signifie ordinairement, Aide, secours. Donner, prêter, promettre assistance. Demander assistance, de l' assistance. Demander, implorer, mendier l' assistance de quelqu' un. Il a besoin de votre assistance. Refuser son assistance, toute assistance à quelqu' un. Il en est venu à bout sans aide, sans l' assistance ou sans assistance de personne.

ASSISTANT, ANTE. adj.

ASSISTANT, ANTE. adj. Qui est présent en un lieu. On le dit principalement Des ecclésiastiques qui secondent l' officiant dans quelque grande cérémonie religieuse. Il y avait tant de prêtres assistants à l' autel. Les évêques assistants. Le premier, le second évêque assistant.

Il s' emploie souvent comme substantif; et alors il se dit, non-seulement de Prêtres assistants, mais en général de Personnes quelconques présentes en un lieu. L' officiant avait sept ou huit assistants à l' autel. Tous les assistants furent édifiés. Il prit tous les assistants à témoin. Un grand nombre d' assistants.

ASSISTANT

ASSISTANT dans certains Ordres religieux, se dit également de Ceux qui sont établis pour aider le supérieur général dans les fonctions de sa charge. Il est assistant du général. Un des assistants. Le corps des assistants.

ASSISTER. v. n.

ASSISTER. v. n. Être présent à quelque chose par devoir ou par bienséance, ou par tout autre motif. Assister au service divin. Assister à la messe, à une cérémonie, à un enterrement. J' assistais aux débats, au jugement. J' assisterai à l' opération. Assister à l' ouverture d' un testament. Il assista au crime, et ne fit rien pour l' empêcher. Assister à la lecture d' une tragédie. Il n' assista point au spectacle, à la fête.

Assister à un jugement, signifie quelquefois, Faire partie du tribunal qui prononce un jugement.

ASSISTER

ASSISTER est aussi verbe actif, et signifie, Secourir, aider. Assister les pauvres. Assister ses amis de son crédit, de sa bourse, de ses conseils. Dieu nous a bien assistés. J' espère que Dieu m' assistera. Assister un homme dans son besoin. Vous l' avez assisté dans sa maladie. Il serait mort si on ne l' eût assisté avec soin. Il n' est assisté que de vous seul.

Assister un malade, un criminel à la mort, L' exhorter à bien mourir, lui aider à mourir en bon chrétien.

Dieu vous assiste, se dit À un pauvre lorsqu' on n' a rien à lui donner. Autrefois, on le disait aussi À une personne qui éternuait.

ASSISTER

ASSISTER signifie encore, Accompagner pour quelque action: dans ce sens, il n' est guère usité qu' à l' infinitif avec le verbe Faire, ou au participe passif. Se faire assister par quelqu' un. Il se fit assister par des gendarmes. Il était assisté de deux commissaires. Il comparut assisté de son avoué.

ASSISTÉ, ÉE. participe

ASSISTÉ, ÉE. participe

ASSOCIATION. s. f.

ASSOCIATION. s. f. Union de plusieurs personnes qui se joignent ensemble pour quelque intérêt commun, pour quelque entreprise, etc. Acte d' association. Traité d' association. Former une association. Se former en association. Leur association est rompue, est dissoute, est finie. Associations commerciales, religieuses, littéraires. Associations dangereuses. Les membres d' une association.

Il se dit quelquefois en parlant Des choses. Association d' intérêts. L' association des idées. Association bizarre d' idées disparates. Une heureuse association de mots.

ASSOCIER. v. a.

ASSOCIER. v. a. Prendre quelqu' un pour compagnon, pour collègue dans une dignité, dans un emploi, dans une entreprise, etc. Dioclétien associa Maximien à l' empire. Je l' ai associé à mon emploi pour me soulager. Associer quelqu' un à une entreprise, à des travaux. Il associa ses deux fils à son commerce. Les entrepreneurs de cette manufacture l' ont associé avec eux.

S' associer quelqu' un, Se donner quelqu' un pour collègue, pour collaborateur, etc. Il s' est associé un homme intelligent et laborieux. Je veux me l' associer pour finir plus promptement ce travail.

Fig., Associer quelqu' un à son crime, à ses dangers, à son triomphe, etc., L' y faire participer.

ASSOCIER

ASSOCIER s' emploie figurément, et signifie, Unir, joindre. L' intérêt qui associe deux personnes. Associer des idées, des idées disparates. Associer les mots d' une façon bizarre. Elle associait les grâces les plus aimables aux moeurs les plus pures.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Nous nous sommes associés pour cette opération. Elle s' est associée avec lui. S' associer à une entreprise. Je veux m' associer à tous vos périls. Voilà deux idées qui ne peuvent s' associer. Ce mot ne s' associe pas bien avec tel autre.

Il signifie particulièrement, Hanter, fréquenter quelqu' un, avoir liaison, avoir commerce avec quelqu' un. Il ne faut pas qu' un jeune homme s' associe avec toute espèce de gens.

ASSOCIÉ, ÉE. participe

ASSOCIÉ, ÉE. participe Il est aussi substantif. C' est mon associé. Les bénéfices sont partagés entre tous les associés également. Leur associé est mort, et sa veuve est aujourd' hui leur associée. Un tel banquier, un tel négociant et ses associés. On dit plus ordinairement, Un tel et compagnie.

Dans quelques Académies, Membres associés, ou simplement, Associés, Ceux qui participent aux travaux d' une académie, sans jouir des mêmes avantages que les autres membres.

ASSOGUE. s. f.

ASSOGUE. s. f. Mot espagnol qui signifie, Vif-argent. On donnait ce nom à Certains galions d' Espagne destinés à porter en Amérique le vif-argent dont on se sert pour épurer l' or quand il sort de la mine.

ASSOLEMENT. s. m.

ASSOLEMENT. s. m. T. d' Agricult. Partage de terres labourables en grandes portions ou soles, pour y faire succéder les récoltes suivant un certain ordre.

ASSOLER. v. a.

ASSOLER. v. a. T. d' Agricult. Diviser des terres labourables par soles, faire un assolement.

ASSOLÉ, ÉE. participe

ASSOLÉ, ÉE. participe

ASSOMMANT, ANTE. adj.

ASSOMMANT, ANTE. adj. Qui est excessivement fatigant, ennuyeux, incommode. Travail assommant. Chaleur assommante. Un homme assommant. Discours assommant. Il est familier.

ASSOMMER. v. a.

ASSOMMER. v. a. Tuer avec quelque chose de pesant, comme une massue, un levier, des pierres, etc. Assommer un boeuf avec un maillet. Assommer à coups de bâton. Il fut assommé à coups de pierres. Des brigands l' ont assommé dans un bois. Ses ennemis lui ont dressé une embuscade, et l' ont assommé. Il s' est allé faire assommer mal à propos.

Il signifie aussi, Battre avec excès. On ne peut rester à son service, il assomme de coups ses domestiques. Cet homme est un brutal qui assomme ses enfants.

Il se dit figurément De ce qui incommode et qui importune, ou De ce qui afflige beaucoup. La chaleur m' assomme. Ce grand parleur assomme tout le monde. Il m' assomme de ses questions, avec ses questions. La perte de ce procès l' a assommé. Ce trait-là m' assomme.

ASSOMMÉ, ÉE. participe

ASSOMMÉ, ÉE. participe

ASSOMMOIR. s. m.

ASSOMMOIR. s. m. Sorte de piége que l' on tend surtout aux bêtes puantes, telles que renards, blaireaux, etc., et qui est disposé de manière à les assommer lorsqu' elles s' y prennent.

Il se dit aussi d' Un bâton garni, à l' une de ses extrémités, d' une balle de plomb enveloppée de ficelle.

Prov. et fig., C' est un coup d' assommoir, se dit D' un événement accablant, auquel on était loin de s' attendre.

ASSOMPTION. s. f.

ASSOMPTION. s. f. Il se dit de L' enlèvement miraculeux de la sainte Vierge au ciel par les anges. L' assomption de la sainte Vierge, de la Vierge.

Il se dit aussi Du jour auquel l' Église célèbre la fête de cet enlèvement miraculeux. Le jour de l' Assomption. L' Assomption est le quinze d' août.

Il se dit encore d' Un tableau ou d' une estampe qui représente l' assomption de la Vierge.

ASSOMPTION

ASSOMPTION en termes de Logique, signifie, La seconde proposition d' un syllogisme, plus ordinairement appelée La mineure. Cette assomption n' est pas exacte.

ASSONANCE. s. f.

ASSONANCE. s. f. T. de Rhétorique. Ressemblance imparfaite de son dans la terminaison des mots. Dans la prose, il ne suffit pas d' éviter les rimes à la fin des membres des périodes; il faut éviter aussi les assonances. Proverbe et perde, Autel et orteil, sont des assonances.

ASSONANT, ANTE. adj.

ASSONANT, ANTE. adj. Qui produit une assonance. Il ne s' emploie guère qu' au pluriel. Mots assonants. Il faut éviter les terminaisons assonantes. Syllabes assonantes.

ASSORATH ou ASSONAH. s. f.

ASSORATH ou ASSONAH. s. f. Voyez SONNA.

ASSORTIMENT. s. m.

ASSORTIMENT. s. m. Convenance de plusieurs choses qui ont entre elles quelque rapport. L' assortiment de ces couleurs est agréable, bien entendu. L' assortiment de ces meubles est de fort bon goût. Un bel assortiment de fleurs.

Il signifie aussi, L' assemblage complet de certaines choses qui vont ordinairement ensemble. Un assortiment de diamants, de pierres de couleur, de perles, etc. Elle avait, au bal, un assortiment d' émeraudes. Elle a le collier, les boucles d' oreilles, les bracelets, et tout l' assortiment. Assortiment de vaisselle plate, de cristaux, de porcelaines. Assortiment d' outils, d' ustensiles. Assortiment complet. Assortiment de couleurs, Toutes les couleurs nécessaires à un peintre.

Il se dit, en termes d' Imprimerie, d' Un supplément de différentes sortes de caractères, servant à compléter une fonte dans la proportion requise pour le genre de composition auquel on la destine. Voyez POLICE.

Il signifie, en termes de Commerce, Un fonds, une collection de marchandises de même genre. Ce marchand a un bel assortiment de soieries, de châles, de dentelles, etc.

En Librairie, Livres d' assortiment, Les livres qu' un libraire tire des autres libraires; par opposition à Ceux qu' il a fait imprimer ou qu' il est chargé de vendre, et qu' on appelle Livres de fonds. Ce libraire n' a que des livres d' assortiment. En ce sens, on dit aussi, Fonds d' assortiment.

ASSORTIR. v. a.

ASSORTIR. v. a. Mettre ensemble deux ou plusieurs choses qui se conviennent. Assortir diverses couleurs l' une avec l' autre. Cette étoffe est riche, il faut l' assortir d' une doublure qui le soit aussi. Assortir des fleurs avec goût. Assortir les chevaux d' un attelage.

Il se dit, figurément, en parlant Des personnes. Quand on prie des gens à un repas, il faut avoir soin de les assortir. Pour faire un bon mariage, il faut bien assortir les personnes. Il faut assortir les conditions, les âges.

ASSORTIR

ASSORTIR signifie encore, Fournir de toutes les choses nécessaires, convenables. Assortir un magasin, une boutique de toute sorte de marchandises. Allez chez tel marchand, il a de quoi vous assortir.

ASSORTIR

ASSORTIR est aussi neutre, et signifie, Convenir. Cette pièce de tapisserie n' assortit pas bien à l' autre. Ces deux couleurs n' assortissent pas bien ensemble. Ce tableau n' assortit pas à son pendant. Cette garniture assortit bien à la robe, avec la robe. Il faut trouver quelque chose qui assortisse à cela. Je cherche un cheval qui puisse assortir à celui que j' ai.

Il s' emploie avec le pronom personnel, dans le même sens. Ces deux couleurs, ces deux meubles ne s' assortissent pas ensemble.

Il se dit figurément De la convenance des caractères, des humeurs. En fait de mariage, il faut songer d' abord à bien s' assortir. Leurs caractères ne s' assortissent point.

ASSORTI, IE. participe

ASSORTI, IE. participe Des époux assortis. Un mariage bien assorti. Il n' y a point de marchand mieux assorti. Il est bien assorti. Attelage assorti.

ASSORTISSANT, ANTE. adj.

ASSORTISSANT, ANTE. adj. Qui convient, qui assortit bien. Donnez-moi une couleur assortissante à celle-ci, à mon âge.

ASSOTER. v. a.

ASSOTER. v. a. Infatuer d' une passion, rendre sottement amoureux. Il s' est laissé assoter de cette fille.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Prendre un sot amour, un sot attachement. Il s' est assoté d' une femme qui le ruinera. Dans l' un et l' autre sens, il est familier.

ASSOTÉ, ÉE. participe

ASSOTÉ, ÉE. participe Il est bien assoté de son fils.

ASSOUPIR. v. a.

ASSOUPIR. v. a. Endormir à demi, causer une disposition prochaine au sommeil. Les fumées du vin l' assoupissent. Les vapeurs qui montent à la tête assoupissent. Un discours monotone assoupit ordinairement les auditeurs. Une drogue qui assoupit les sens.

Il signifie figurément, Suspendre, affaiblir, diminuer pour un temps. Dans ce sens, il ne se dit guère qu' en parlant Des douleurs aiguës. Un remède qui assoupit les grandes douleurs.

Il signifie aussi figurément, Empêcher l' éclat, le progrès, les suites de quelque chose de fâcheux. Il se trouva impliqué dans l' accusation; mais ses parents assoupirent l' affaire. Cette affaire est capable de vous ruiner, de vous perdre, il faut l' assoupir. Assoupir la sédition. La guerre fut assoupie. Assoupir un différend, une querelle.

ASSOUPIR

ASSOUPIR s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, S' endormir. Il s' assoupit ordinairement après le repas.

Il se dit figurément, et signifie, Se calmer, s' affaiblir. La douleur va bientôt s' assoupir. Avec le temps, les haines s' assoupissent. La querelle s' est enfin assoupie.

ASSOUPI, IE. participe

ASSOUPI, IE. participe

ASSOUPISSANT, ANTE. adj.

ASSOUPISSANT, ANTE. adj. Qui assoupit. Fumées, vapeurs assoupissantes. Remède assoupissant.

Il s' emploie quelquefois au figuré. Lecture assoupissante. Son débit est assoupissant. Vers assoupissants.

ASSOUPISSEMENT. s. m.

ASSOUPISSEMENT. s. m. État d' une personne assoupie. Il était dans un grand assoupissement, dans un profond assoupissement. Un assoupissement léthargique.

Il se dit figurément, et signifie, Une grande nonchalance, une grande négligence pour ses devoirs, pour ses intérêts. Il est tombé dans un honteux assoupissement sur tous ses devoirs. Il ne songe point à ses intérêts, il est là-dessus dans un assoupissement étrange. Sortez de votre assoupissement. Il est temps de revenir de votre assoupissement.

ASSOUPLIR. v. a.

ASSOUPLIR. v. a. Rendre souple. Assouplir une étoffe, un ressort.

En termes de Manége, Assouplir un cheval, L' habituer à se mouvoir avec souplesse.

ASSOUPLIR

ASSOUPLIR se dit aussi figurément. Assouplir le caractère de quelqu' un. Assouplir une langue rude et grossière.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Le cuir s' assouplit à l' eau. Son caractère altier n' a pu s' assouplir.

ASSOUPLI, IE. participe

ASSOUPLI, IE. participe

ASSOURDIR. v. a.

ASSOURDIR. v. a. Il se dit D' un bruit très-fort, très-éclatant, qui cause une surdité passagère. Le canon, le bruit du canon l' avait assourdi. Par exagér., Il criait à nous assourdir.

Il se dit également D' un grand bruit qui ne permet d' entendre aucun autre son. Ce bruit m' assourdit tellement, que je ne puis entendre ce que vous me dites.

ASSOURDIR

ASSOURDIR en Peinture, signifie, Diminuer la lumière et les détails dans les demi-teintes.

ASSOURDI, IE. participe

ASSOURDI, IE. participe

ASSOURDISSANT, ANTE. adj.

ASSOURDISSANT, ANTE. adj. Qui assourdit. Bruit assourdissant. Ces cloches sont assourdissantes.

Il s' emploie figurément, par exagération. Babil, bavardage assourdissant.

ASSOUVIR. v. a.

ASSOUVIR. v. a. Rassasier pleinement, apaiser une faim vorace. Depuis qu' il est relevé de maladie, on ne saurait l' assouvir. On ne peut assouvir cet enfant. Assouvir sa faim. C' est une faim canine qu' on assouvira difficilement. Que faut-il faire pour assouvir cette voracité? C' est un loup affamé qu' on ne saurait assouvir. On ne peut l' assouvir de pain, l' assouvir de viande.

Il se dit au figuré, en parlant De certaines passions violentes. Assouvir sa vengeance, sa cruauté, sa rage. C' est une cruauté qu' on ne peut assouvir. Il a un désir de gloire qu' il ne peut assouvir. Son ambition ne saurait être assouvie. Rien ne peut assouvir leur cupidité, leur avarice.

Il s' emploie avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré. Une bête féroce qui ne s' assouvit que de carnage. Cette avarice ne pourra donc jamais s' assouvir?

Fig., S' assouvir de carnage, de sang, etc., Tuer, massacrer jusqu' à ce qu' on soit las d' exercer sa fureur.

ASSOUVI, IE. participe

ASSOUVI, IE. participe

ASSOUVISSEMENT. s. m.

ASSOUVISSEMENT. s. m. Action d' assouvir; État de ce qui est assouvi. Rien ne suffit à l' assouvissement de sa faim.

Il s' emploie plus ordinairement au figuré. L' assouvissement des désirs, des passions.

ASSUJETTIR. v. a.

ASSUJETTIR. v. a. (Plusieurs écrivent, Assujétir.) Soumettre, ranger sous sa domination. Assujettir un peuple, une province. On n' a pas encore assujetti ce pays-là.

Il se dit aussi figurément. Vos charmes l' ont assujetti. Sa bonté lui assujettit tous les coeurs. L' âme ne doit point être assujettie au corps.

Il signifie particulièrement, Astreindre, obliger à quelque chose. Les règles de l' art assujettissent l' ouvrier. Il les assujettissait à des travaux pénibles. Il veut vous assujettir à d' étranges conditions. Sa place l' assujettit à des devoirs gênants. Il n' a pu traiter le sujet de cette tragédie d' une autre manière, parce que l' histoire l' assujettissait.

Il s' emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. S' assujettir aux usages, aux préjugés, à la mode. S' assujettir à des règles. Je ne veux pas m' assujettir à cela. S' assujettir aux heures d' autrui. S' assujettir aux fantaisies, aux caprices d' une personne.

ASSUJETTIR

ASSUJETTIR signifie encore, Arrêter une chose de telle sorte, qu' elle soit stable et sans mouvement. Assujettir un mât. Assujettir une table qui vacille.

ASSUJETTI, IE. participe

ASSUJETTI, IE. participe Cette poutre est bien assujettie, est mal assujettie.

Être assujetti, fort assujetti, se dit D' une personne que les devoirs de sa place, de son emploi tiennent dans une grande sujétion.

ASSUJETTISSANT, ANTE. adj.

ASSUJETTISSANT, ANTE. adj. (Plusieurs écrivent, Assujétissant.) Qui astreint, qui tient dans une grande sujétion, qui exige beaucoup d' assiduité. C' est un métier bien assujettissant. Une place assujettissante. Des travaux fort assujettissants.

ASSUJETTISSEMENT. s. m.

ASSUJETTISSEMENT. s. m. (Plusieurs écrivent, Assujétissement.) État de dépendance. L' assujettissement d' un pays. L' assujettissement d' une province à un royaume.

Il signifie plus ordinairement, au figuré, Sujétion, contrainte, obligation de faire habituellement ou fréquemment quelque chose. C' est un grand assujettissement. Il ne peut souffrir cet assujettissement. Je ne saurais vivre dans un tel assujettissement. Il est des assujettissements qu' on ne peut longtemps supporter. Les tristes assujettissements de la grandeur. On dit dans un sens analogue, L' assujettissement aux modes, à l' étiquette, aux usages, etc., L' obligation, la nécessité de s' y conformer.

ASSUMER. v. a.

ASSUMER. v. a. Prendre. Il ne s' emploie que figurément et dans cette phrase, Assumer sur soi la responsabilité d' une chose.

ASSUMÉ, ÉE. participe

ASSUMÉ, ÉE. participe

ASSURANCE. s. f.

ASSURANCE. s. f. Certitude. On ne peut plus douter de cette nouvelle, on en a une entière assurance. J' ai l' assurance que cette place me sera donnée.

Il signifie aussi, Confiance. Vous n' avez qu' à partir, avec assurance que je vous suivrai de près. Prenez cette étoffe avec assurance, en assurance, elle est fort bonne. En toute assurance.

Il n' y a point d' assurance, il n' y a nulle assurance à prendre en lui, On ne peut se fier à lui.

ASSURANCE

ASSURANCE se dit également Des paroles, des promesses, des protestations par lesquelles on s' efforce de donner à une personne la certitude de quelque chose, ou de lui inspirer de l' espoir, de la confiance. Ce ne sont pas là de vaines assurances, des assurances en l' air. Donner à quelqu' un des assurances de sa fidélité, de son dévouement. On lui a donné l' assurance qu' il serait nommé. Recevoir l' assurance d' une chose.

ASSURANCE

ASSURANCE signifie encore, Hardiesse. Il ne craint rien, il parle avec assurance. Voyez avec quelle assurance il répond aux juges. C' est un jeune acteur, qui n' a pas encore d' assurance. Prenez de l' assurance. Ayez plus d' assurance. Montrez de l' assurance. Perdre son assurance. Une noble assurance. Une mâle assurance.

ASSURANCE

ASSURANCE signifie quelquefois, Sûreté, état où l' on est hors de péril. Je l' ai mis en lieu d' assurance. C' est ce qui fait l' assurance du pays.

Il signifie aussi, Promesse, obligation, nantissement, etc., qu' on donne pour servir de sûreté à quelqu' un avec qui l' on traite. Je vous donnerai vos assurances, une bonne assurance. C' est un homme dont il est prudent d' exiger des assurances.

Il se dit également d' Un acte, d' un traité par lequel, moyennant une somme convenue, on s' engage à rembourser la valeur de certains objets, dans le cas où ils seraient détruits ou perdus. Assurances maritimes. L' assurance d' un navire. Prime d' assurance. Police d' assurance. Compagnie d' assurance contre l' incendie.

Assurance mutuelle, Association de propriétaires qui s' engagent à supporter en commun certaines pertes que viendraient à éprouver quelques-uns d' entre eux.

Chambre des assurances, Compagnie de gens qui font les assurances maritimes.

ASSURÉMENT. adv.

ASSURÉMENT. adv. Certainement, sûrement. Assurément cela est vrai. Oui assurément. Assurément non. Ce n' est pas vous assurément qui l' en empêcherez.

ASSURER. v. a.

ASSURER. v. a. Rendre stable, affermir; faire qu' une chose ne tombe pas, ne vacille pas, qu' elle reste en place. Assurer une muraille, un plancher, une poutre, en l' étayant. Assurer un vase, une statue sur son piédestal. Assurer un volet, une persienne. Cette planche vacille, mettez-y un clou pour l' assurer. Assurer son corps lorsqu' on est à cheval. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Assurez-vous bien dans cette position. Cette phrase et ses analogues sont principalement usitées dans le langage des Arts qui enseignent les différents exercices du corps.

Assurer la main, Rendre la main ferme et sûre. Faire écrire, faire dessiner souvent un écolier, pour lui assurer la main. Il faut qu' un chirurgien s' exerce pour se bien assurer la main, pour s' assurer la main.

Fig., Assurer sa contenance, son maintien, son visage, Prendre une contenance, un maintien, un visage ferme.

ASSURER

ASSURER signifie quelquefois, Accoutumer à ne point trembler, à ne point s' effrayer. Il tire des coups de pistolet aux oreilles de son cheval pour l' assurer. L' habitude d' entendre le canon assure les soldats. Ce sens est maintenant peu usité.

En termes de Manége, Assurer la bouche d' un cheval, Accoutumer un cheval à souffrir le mors.

ASSURER

ASSURER signifie aussi, Rendre une chose sûre. Assurer sa fortune, sa puissance. Assurer son indépendance. La ruine, la perte de cet homme est assurée. Assurer à une personne la possession d' une chose. Assurer le repos, le bonheur de quelqu' un. Ce traité assure la paix. La liberté nous est assurée. Ma reconnaissance, mon amitié, mon estime vous est assurée, vous est pour toujours assurée. Cette action vous assure des droits à ma reconnaissance.

Il signifie particulièrement, Garantir un droit, faire qu' il ne périclite pas. Assurer le douaire d' une femme. Assurer une hypothèque, une créance.

Assurer à quelqu' un une somme, une rente, une pension, etc., Lui en assurer le payement sur des objets qui offrent une suffisante garantie.

ASSURER

ASSURER signifie également, Garantir, par un acte, la propriété d' un bien à quelqu' un, pour qu' il en jouisse après la mort du donateur. Il assura tous ses biens à son neveu, après sa mort.

Il signifie encore, Prendre des moyens sûrs pour qu' une chose ne manque pas au besoin. Assurer des vivres à une armée. Assurer la subsistance d' une ville. S' assurer des provisions pour six mois, pour un an. Je lui ai assuré un refuge. Assurer à quelqu' un des ressources pour l' avenir. S' assurer la protection de quelqu' un.

ASSURER

ASSURER signifie en outre, S' engager, moyennant une somme convenue, à rembourser la valeur de certains objets, s' ils viennent à être détruits ou perdus. Assurer à tant pour cent. Assurer la cargaison d' un navire. Faire assurer des marchandises. Assurer des maisons contre l' incendie. Assurer les récoltes contre la grêle, les inondations, etc.

Assurer le capitaine et l' équipage d' un bâtiment, S' engager à les racheter, s' ils viennent à être pris.

ASSURER

ASSURER signifie aussi, Affirmer, certifier une chose. Il assure un mensonge aussi hardiment qu' une vérité. Je n' assure pas le fait. À cet égard, je n' ose rien assurer. Assurer une nouvelle. On assure qu' une bataille a été livrée. Je le lui ai assuré. Il leur assura que la chose était vraie.

Il signifie de même, avec un nom de personne pour régime, Engager fortement quelqu' un à regarder une chose comme certaine, à y croire. Assurer quelqu' un de sa reconnaissance, etc. Assurez-le de mon respect, de mon dévouement, etc. Cela est-il vrai? Oui, je vous en assure. Vous pouvez l' assurer que je prendrai ses intérêts.

Il signifie quelquefois, Rendre certain d' une chose. Ce qu' il a déjà fait nous assure de sa fidélité pour l' avenir. Je veux être assuré de ses intentions. Nous sommes assurés du succès.

En termes de Marine, Assurer son pavillon, Tirer un coup de canon, en arborant le pavillon de sa nation.

ASSURER

ASSURER avec le pronom personnel, signifie particulièrement, Être persuadé, avoir la certitude, la confiance que. Je m' assure qu' il fera ce que je lui demande. Assurez-vous que je vous servirai, que je ferai mon devoir. Vous avez promis de venir nous voir, je m' assure que vous n' y manquerez pas.

Il signifie aussi, avec les propositions dans et en, Établir sa confiance. Malheur à celui qui ne s' assure que dans ses richesses! Il faut s' assurer en Dieu.

Il signifie encore, Se procurer la certitude d' un fait. Assurez-vous de cette nouvelle avant de la répandre. Allez vous en assurer. Je me suis assuré que rien n' était plus faux. Assurez-vous s' il a dit vrai.

S' assurer de quelqu' un, S' assurer de la protection, du suffrage de quelqu' un dans les choses où l' on a besoin de lui. C' est de cet homme que votre affaire dépend; si vous voulez qu' elle réussisse, assurez-vous de lui.

S' assurer de quelqu' un, s' assurer de sa personne, L' arrêter, l' emprisonner.

S' assurer de quelque chose, Prendre ses précautions pour en être le maître, pour l' avoir à sa disposition. Ce général s' est assuré de tel poste. S' assurer des passages. Pour notre promenade, assurez-vous d' un cheval. Je me suis assuré d' une barque.

ASSURÉ, ÉE. participe

ASSURÉ, ÉE. participe Frapper d' une main assurée, d' un bras assuré, d' un bras mal assuré. Ce chirurgien n' a pas la main assurée. Une paix assurée. Une rente bien assurée. Des revenus bien assurés. Un navire assuré. Des marchandises assurées. Une maison assurée.

Il signifie quelquefois, adjectivement, Qui est sûr, qui met en sûreté. Un rempart assuré. Un refuge assuré. Une retraite assurée.

Il signifie aussi, Infaillible, certain. Un signe, un présage assuré. Des moyens assurés.

Il signifie encore, Hardi, sans crainte. Contenance assurée. Mine assurée. Regards assurés.

Il se prend quelquefois en mauvaise part, dans ce dernier sens; et alors il se met ordinairement devant le substantif. Un assuré voleur. Un assuré menteur.

ASSURÉ

ASSURÉ s' emploie substantivement par opposition à Assureur, et signifie, Celui qui a fait assurer. L' assureur et l' assuré.

ASSUREUR. s. m.

ASSUREUR. s. m. Il n' est usité qu' en parlant de Ceux qui, pour certaine somme, assurent les navires de commerce, les marchandises, les maisons, etc.

ASTER. s. m.

ASTER. s. m. (On prononce l' R.) T. de Botan. Genre de plantes à fleurs radiées, qui comprend un grand nombre d' espèces, cultivées la plupart comme plantes d' agrément.

ASTÉRIE. s. f.

ASTÉRIE. s. f. T. d' Hist. nat. Genre d' animaux marins, de la classe des Zoophytes, qu' on appelle aussi Étoiles de mer, parce qu' ils ont le corps partagé en cinq lobes imitant les rayons d' une étoile.

ASTÉRISME. s. m.

ASTÉRISME. s. m. T. d' Astron. Constellation, assemblage de plusieurs étoiles. Les astérismes sont marqués sur le globe céleste. La grande Ourse, la petite Ourse, sont des astérismes.

ASTÉRISQUE. s. m.

ASTÉRISQUE. s. m. T. d' Impr. Signe en forme d' étoile (*), qui indique un renvoi, ou qu' on emploie pour quelque désignation convenue. Mettre un astérisque. Cet astérisque renvoie à une grande note. Dans les pièces de théâtre, on marque souvent d' un astérisque les vers qui doivent être supprimés à la représentation. On remplace ordinairement par des astérisques les syllabes d' un nom propre dont on ne met que la lettre initiale: M. D***.

ASTHMATIQUE. adj. des deux genres

ASTHMATIQUE. adj. des deux genres (On prononce Azmatique.) Qui a un asthme, qui est sujet à l' asthme. Il y a quinze ans qu' il est asthmatique.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un asthmatique.

ASTHME. s. m.

ASTHME. s. m. (On prononce Azme.) Maladie nerveuse caractérisée par une grande difficulté de respirer, qui revient périodiquement, et qui n' est pas liée à une affection appréciable des organes. Il a un asthme fâcheux. Quand son asthme le prend, le tient.

ASTICOTER. v. a.

ASTICOTER. v. a. Contrarier, tracasser quelqu' un sur de petites choses. Il ne cesse d' asticoter ces enfants, cela les rebute. Il est toujours à m' asticoter. Il est familier.

ASTICOTÉ, ÉE. participe

ASTICOTÉ, ÉE. participe

ASTRAGALE. s. m.

ASTRAGALE. s. m. T. d' Archit. Moulure ronde qui embrasse l' extrémité supérieure d' une colonne. Lorsqu' elle est employée ailleurs, comme dans la corniche, on l' appelle Baguette. Elle est quelquefois en grains longs et ronds, qu' on appelle Chapelets. Un chapiteau orné d' astragales.

ASTRAGALE

ASTRAGALE en termes d' Anatomie, L' un des os du tarse, le plus gros après le calcanéum ou os du talon.

ASTRAGALE. s. m.

ASTRAGALE. s. m. T. de Botan. Genre de plantes légumineuses, très-nombreux en espèces, dont quelques-unes sont utiles par les sucs gommeux qui en découlent.

ASTRAL, ALE. adj.

ASTRAL, ALE. adj. Qui appartient aux astres, ou Qui offre quelque rapport avec les astres. Année astrale, Le temps que le soleil emploie à revenir au point du ciel d' où il était parti.

Lampe astrale, Lampe construite de manière que sa flamme éclaire les objets de haut en bas, sans porter d' ombre par ses appuis.

ASTRE. s. m.

ASTRE. s. m. Il se dit en général de Tous les corps célestes. Le mouvement des astres. Le cours des astres. L' aspect des astres. Observer les astres. Calculer le mouvement des astres. Un astre brillant.

Poétiq., L' astre du jour, Le soleil. L' astre de la nuit, des nuits, La lune.

ASTRE

ASTRE se disait, en Astrologie, Des corps célestes par rapport à leur influence prétendue sur les corps terrestres, et particulièrement sur les hommes. Les astres influent sur les corps sublunaires. Consulter les astres. Astre bénin. Astre favorable. Astre malin. L' astre qui préside à la naissance. Être né sous un astre favorable, sous un astre malheureux. Il prétendait connaître l' avenir par l' inspection des astres. Lire dans les astres.

Cette femme est belle comme un astre, Elle est extrêmement belle. Figurément, dans le même sens, C' est un astre. Cette manière de parler a vieilli.

ASTRÉE. s. f.

ASTRÉE. s. f. T. d' Hist. nat. Sorte de polypier pierreux dont la surface est parsemée d' étoiles.

ASTREINDRE. v. a.

ASTREINDRE. v. a. Assujettir. Astreindre quelqu' un à des conditions déraisonnables, injustes. Il voudrait m' astreindre à me rendre chez lui tous les jours.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Ce poëte ne veut point s' astreindre aux règles du théâtre. Je ne veux pas m' y astreindre.

ASTREINT, EINTE. participe

ASTREINT, EINTE. participe

ASTRICTION. s. f.

ASTRICTION. s. f. T. de Médec. Action d' une matière astringente sur l' économie animale.

ASTRINGENT, ENTE. adj.

ASTRINGENT, ENTE. adj. T. de Médec. Il se dit Des substances, des médicaments qui resserrent. Remède astringent. Herbe astringente. Poudre astringente.

Il est quelquefois substantif. Arrêter le sang avec des astringents.

ASTROÏTE. s. f.

ASTROÏTE. s. f. T. d' Hist. nat. Sorte de polypier que l' on nomme plus ordinairement Astrée. Voyez ce mot.

ASTROÏTE

ASTROÏTE se dit aussi d' Une espèce de pierre à laquelle la magie orientale attribuait de grandes vertus.

ASTROLABE. s. m.

ASTROLABE. s. m. Instrument astronomique qui servait autrefois pour mesurer la hauteur des astres au-dessus de l' horizon. Un bon astrolabe. Traité de l' usage de l' astrolabe.

Il se dit aussi de Certaines projections de la sphère.

ASTROLOGIE. s. f.

ASTROLOGIE. s. f. Art chimérique, nommé aussi Astrologie judiciaire, suivant les règles duquel on prétendait connaître l' avenir par l' inspection des astres. Étudier l' astrologie.

ASTROLOGIQUE. adj. des deux genres

ASTROLOGIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à l' astrologie. Prédiction astrologique.

Figure astrologique, La description du thème céleste, ou de l' aspect général des astres qui se trouvaient au-dessus de l' horizon au moment pour lequel on voulait construire cette figure.

ASTROLOGUE. s. m.

ASTROLOGUE. s. m. Celui qui s' adonne à l' astrologie judiciaire.

Prov. et fig., Ce n' est pas un grand astrologue, se dit D' un homme qui n' est pas fort habile en quelque profession que ce soit.

ASTRONOME. s. m.

ASTRONOME. s. m. Celui qui connaît et pratique l' astronomie. Grand astronome. Les astronomes ont observé, ont remarqué...

ASTRONOMIE. s. f.

ASTRONOMIE. s. f. Science qui apprend à déterminer les positions relatives des astres, à constater les lois de leurs mouvements et les détails physiques de leur configuration. Étudier l' astronomie. Il est savant en astronomie. Les principes de l' astronomie sont certains. Traité, cours, leçons d' astronomie.

Astronomie physique, Partie de l' astronomie qui s' élève des phénomènes observés à la détermination de leurs causes physiques, et qui, de ces causes prises pour principes, déduit les lois observables comme autant de conséquences du calcul.

Astronomie nautique, La partie de l' astronomie dont la connaissance est nécessaire aux navigateurs, pour se diriger en pleine mer.

ASTRONOMIQUE. adj. des deux genres

ASTRONOMIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à l' astronomie. Tables astronomiques. Observations astronomiques. Calculs astronomiques.

ASTRONOMIQUEMENT. adv.

ASTRONOMIQUEMENT. adv. Suivant les principes de l' astronomie.

ASTUCE. s. f.

ASTUCE. s. f. Finesse, ruse qui a pour objet le mal, qui nuit ou tend à nuire. Un homme plein d' astuce. Il a fait cela par astuce. Employer de petites astuces.

ASTUCIEUSEMENT. adv.

ASTUCIEUSEMENT. adv. Avec astuce. Agir astucieusement.

ASTUCIEUX, EUSE. adj.

ASTUCIEUX, EUSE. adj. Qui a de l' astuce. Homme astucieux. Femme astucieuse.

Il se dit aussi Des choses où il y a de l' astuce. Conduite astucieuse. Manoeuvre astucieuse. Questions astucieuses.

ASYLE. s. m.

ASYLE. s. m. Voyez ASILE.

ASYMPTOTE. s. f.

ASYMPTOTE. s. f. (Dans ce mot et le suivant, l' S se prononce comme si elle était double.) T. de Géom. Ligne droite qui, indéfiniment prolongée, s' approche continuellement d' une courbe, sans pouvoir jamais la couper. Les asymptotes de l' hyperbole.

ASYMPTOTIQUE. adj. des deux genres

ASYMPTOTIQUE. adj. des deux genres Qui appartient ou qui a rapport à l' asymptote. Point asymptotique. Courbe asymptotique.

ATARAXIE. s. f.

ATARAXIE. s. f. T. de Philosophie. Quiétude, calme, tranquillité de l' âme. Les stoïciens tendaient à l' ataraxie.

ATAXIE. s. f.

ATAXIE. s. f. T. de Médec. Il s' employait autrefois dans l' acception la plus étendue, pour indiquer Toute espèce de désordre ou d' irrégularité dans la marche des maladies. Il n' exprime aujourd' hui que L' état de désordre de ce qu' on appelait naguère encore Fièvre nerveuse ou ataxique.

ATAXIQUE. adj. des deux genres

ATAXIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui appartient, qui a rapport à l' ataxie. Fièvre ataxique. État ataxique. Symptômes ataxiques.

ATELIER. s. m.

ATELIER. s. m. Lieu où travaillent réunis des artistes ou des ouvriers, tels que peintres, sculpteurs, maçons, charpentiers, menuisiers, etc. Ce peintre, ce sculpteur a tant d' élèves dans son atelier. Atelier de peinture, de sculpture. Les ateliers d' un arsenal, d' une fabrique, d' une imprimerie, etc. Ce maître maçon a son atelier à tel endroit. Des garçons qui travaillent à un atelier. Quitter un atelier. Quitter l' atelier. Un vaste, un bel atelier.

Il se dit aussi Du lieu de travail d' un peintre, d' un sculpteur, etc. Il se renfermait toute la journée dans son atelier. Personne n' était admis dans son atelier, qu' il n' eût entièrement achevé ses ouvrages.

Atelier de charité, Lieu où l' on fait travailler des pauvres qui manquent d' ouvrage.

En Astron., Atelier du sculpteur, Constellation de l' hémisphère austral, située auprès du tropique du Capricorne.

ATELIER

ATELIER par extension, désigne collectivement, La réunion de ceux qui travaillent dans un atelier. Atelier nombreux. Chef d' atelier. C' est un homme qui fait bien aller un atelier, qui conduit bien un atelier. Tout l' atelier quitta en même temps.

Il se dit particulièrement d' Une réunion d' élèves travaillant sous un même maître, dans un atelier de peinture ou de sculpture. L' atelier de tel maître est plus nombreux que celui de tel autre. La rivalité d' atelier produit l' émulation.

ATELLANES. s. f. pl.

ATELLANES. s. f. pl. Espèce de farces, en usage sur le théâtre romain, qui tiraient leur nom de la ville d' Atella, et qui répondaient aux pièces satyriques des Grecs.

ATÉMADOULET. s. m.

ATÉMADOULET. s. m. Titre du premier ministre de Perse.

ATERMOIEMENT. s. m.

ATERMOIEMENT. s. m. T. de Commerce et de Jurispr. Accommodement d' un débiteur avec ses créanciers, qui lui accordent des délais pour se libérer, et souvent même la remise d' une partie de ses dettes. L' atermoiement qu' il a fait avec un tel a remis ses affaires. Moyennant cet atermoiement, il a satisfait ses créanciers. Contrat d' atermoiement. Voyez CONCORDAT.

ATERMOYER. v. a.

ATERMOYER. v. a. T. de Commerce et de Jurispr. Prolonger, reculer les termes d' un payement. Atermoyer une lettre de change, une promesse, un billet, etc.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Faire un atermoiement avec ses créanciers. Il s' est atermoyé avec ses créanciers à six termes d' année en année. Il s' est atermoyé, pour ses dettes, à tant de temps et tant de payements.

ATERMOYÉ, ÉE. participe

ATERMOYÉ, ÉE. participe

ATHÉE. s. m.

ATHÉE. s. m. Celui qui ne reconnaît point de Dieu. C' est un athée. Il passe pour athée. Une secte d' athées.

Il est quelquefois adjectif des deux genres, et signifie, Qui nie la Divinité. Un sentiment athée. Une proposition athée.

ATHÉISME. s. m.

ATHÉISME. s. m. L' opinion, la doctrine des athées. Cette opinion approche de l' athéisme. Tomber dans l' athéisme. Ces principes mènent à l' athéisme. Faire profession d' athéisme.

ATHÉNÉE. s. m.

ATHÉNÉE. s. m. T. d' Antiq. romaine. Lieu public où les rhéteurs et les poëtes lisaient leurs ouvrages, et où ceux qui enseignaient les beaux-arts donnaient leurs leçons. Le premier athénée fut fondé, à Rome, par l' empereur Adrien.

Il se dit aujourd' hui de Certains établissements où s' assemblent des savants et des gens de lettres, pour faire des cours ou des lectures. Aller à l' Athénée. Assister aux cours de l' Athénée.

ATHLÈTE. s. m.

ATHLÈTE. s. m. Celui qui combattait à la lutte ou au pugilat, dans les jeux solennels de l' ancienne Grèce. Un puissant athlète. Un athlète robuste. Combat d' athlètes.

Il se dit figurément Des hommes forts et robustes, adroits aux exercices du corps. C' est un vrai athlète, un corps d' athlète. Il a une santé, une vigueur d' athlète.

Fig., Les athlètes de la foi, les athlètes de JÉSUS-CHRIST, Les martyrs.

ATHLÉTIQUE. s. f.

ATHLÉTIQUE. s. f. Partie de la gymnastique des anciens, l' art des athlètes.

ATHLÉTIQUE. adj. des deux genres

ATHLÉTIQUE. adj. des deux genres Qui appartient, qui est propre à l' athlète. Taille athlétique. Constitution athlétique. Force athlétique. Cet homme a des formes athlétiques.

ATHLOTHÈTE. s. m.

ATHLOTHÈTE. s. m. Officier qui, chez les anciens Grecs, présidait aux jeux gymnastiques, et en faisait observer les lois.

ATINTER. v. a.

ATINTER. v. a. Parer, orner avec trop d' affectation. Qui vous a ainsi atintée? On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Elle est deux heures à s' atinter. Il est populaire.

ATINTÉ, ÉE. participe

ATINTÉ, ÉE. participe

ATLANTE. s. m.

ATLANTE. s. m. T. d' Archit. Figure qui soutient sur le cou et les épaules une corniche, une tribune, etc. On comprend ordinairement cette sorte de figure sous la dénomination de Cariatide. Un balcon soutenu par quatre atlantes.

ATLANTIQUE. adj. des deux genres

ATLANTIQUE. adj. des deux genres Il n' est guère usité que dans ces dénominations, Mer ou Océan Atlantique, Le grand Océan, qui est entre l' ancien et le nouveau monde; et, Format atlantique, Celui où la feuille entière ne forme qu' un seul grand feuillet ou deux pages: on dit plus ordinairement aujourd' hui, Format in-plano.

Il est quelquefois substantif féminin, et se dit de La mer Atlantique. Naviguer sur l' Atlantique. Les rivages de l' Atlantique.

ATLAS. s. m.

ATLAS. s. m. (On prononce l' S.) Recueil de cartes géographiques. Grand atlas. Atlas portatif.

Il se dit également, en Librairie, de Tout recueil de cartes géographiques, de planches, de tableaux, etc., qu' on joint à un ouvrage pour en faciliter l' intelligence. L' atlas de cet ouvrage n' a pas encore paru. Un atlas de vingt planches. L' atlas du Voyage d' Anacharsis.

ATLAS

ATLAS en termes d' Anatomie, désigne La première vertèbre du cou.

ATMOSPHÈRE. s. f.

ATMOSPHÈRE. s. f. La masse d' air qui environne la terre. La hauteur moyenne de l' atmosphère est de vingt lieues. Poids, pression de l' atmosphère. Atmosphère chargée de vapeurs. Cette petite pluie a rafraîchi l' atmosphère.

Il s' emploie comme mesure de forces dans les machines. Cette machine à vapeur résiste à une pression de vingt atmosphères.

Il se dit, en Physique, de Tout fluide subtil et élastique qui enveloppe un corps et en suit les mouvements. L' atmosphère des planètes. L' atmosphère du soleil. On doute que la lune ait une atmosphère. Atmosphère électrique.

Il s' emploie quelquefois au figuré. Dans cette atmosphère de corruption et d' intrigue, il est difficile que la vertu ne s' altère point.

ATMOSPHÉRIQUE. adj. des deux genres

ATMOSPHÉRIQUE. adj. des deux genres Qui appartient, qui a rapport à l' atmosphère. Air atmosphérique. Vapeurs atmosphériques.

ATOME. s. m.

ATOME. s. m. (O est long dans ce mot.) Corps regardé comme indivisible, à cause de son extrême petitesse. Démocrite et Épicure ont prétendu que le monde était composé d' atomes, que les corps se formaient par la rencontre fortuite des atomes.

Il se dit, par extension, Des grains de cette petite poussière qui voltige en l' air, et que l' on aperçoit lorsqu' un rayon du soleil pénètre dans un endroit obscur ou ombragé. Chercher à saisir un atome. Le mouvement continuel des atomes.

Il se dit, figurément, pour exprimer L' extrême petitesse de certains corps relativement à d' autres, ou à l' espace dans lequel ils existent. Les hommes sont des atomes sur le globe, qui n' est lui-même qu' un atome dans l' immensité.

ATONIE. s. f.

ATONIE. s. f. T. de Médec. Défaut de ton, faiblesse des organes. On le dit surtout en parlant Des organes contractiles. Atonie de l' estomac. Atonie générale. Il est dans un état d' atonie fort alarmant.

ATONIQUE. adj. des deux genres

ATONIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui résulte de l' atonie. Maladies atoniques.

ATOUR. s. m.

ATOUR. s. m. Parure. Il ne s' emploie guère qu' au pluriel, et ne se dit qu' en parlant De la parure des femmes. Elle avait ses plus beaux atours. Quand elle est dans ses atours.

Au singulier, Dame d' atour, Dame dont la charge est de présider à l' habillement et à la toilette de la reine ou des princesses. Dame d' atour de la reine. Dame d' atour de Madame. La charge de dame d' atour est la première après celle de la dame d' honneur. Il y a aussi des Femmes d' atour, et même des Garçons d' atour, chargés de la garde des robes et parures des princesses.

ATOURNER. v. a.

ATOURNER. v. a. Orner, parer. Il ne se dit qu' en parlant De la parure des femmes, et par plaisanterie. Atourner l' épousée. Il est vieux.

ATOURNÉ, ÉE. participe

ATOURNÉ, ÉE. participe Vous voilà bien atournée.

ATOUT. s. m.

ATOUT. s. m. T. de Jeu de cartes. Carte de la même couleur que celle qui retourne. Les atouts emportent les autres cartes. Jouer un atout. Jouer atout. Donner, fournir de l' atout. Jeter un atout. J' ai trois atouts. Je coupe, et je fais atout, Et je joue atout. Voyez TRIOMPHE.

ATRABILAIRE. adj. des deux genres

ATRABILAIRE. adj. des deux genres Nom donné par les anciens médecins aux mélancoliques et aux hypocondres, chez lesquels ils croyaient l' atrabile prédominante. On l' emploie souvent encore dans le langage ordinaire. C' est un homme atrabilaire. Elle est devenue bien atrabilaire. Visage atrabilaire. Humeur atrabilaire.

Il est aussi substantif. C' est un atrabilaire.

ATRABILE. s. f.

ATRABILE. s. f. T. de Médec. ancienne. Bile noire, mélancolie. L' existence de l' atrabile est considérée aujourd' hui comme entièrement hypothétique.

ÂTRE. s. m.

ÂTRE. s. m. Foyer, l' endroit de la cheminée où l' on fait le feu. Les carreaux d' un âtre. Ôter les cendres de l' âtre.

L' âtre d' un four, La partie plane d' un four.

Prov. et fig., Il n' y a rien, dans cette maison, de si froid, de plus froid que l' âtre, se dit D' une maison où l' on ne fait qu' un très-petit ordinaire, qu' une fort mauvaise cuisine.

ATROCE. adj. des deux genres

ATROCE. adj. des deux genres Énorme, excessif. Il se dit principalement Des crimes, des injures, et des supplices. Crime atroce. Vengeance atroce. Perfidie atroce. Injure atroce. On lui fit souffrir des tourments, des supplices atroces.

Douleur atroce, Douleur très-violente. Il éprouvait des douleurs atroces dans l' estomac.

ATROCE

ATROCE signifie aussi, Qui a beaucoup de cruauté. Âme atroce. Caractère atroce. C' est un homme atroce.

ATROCEMENT. adv.

ATROCEMENT. adv. Avec atrocité. Une action atrocement perfide.

ATROCITÉ. s. f.

ATROCITÉ. s. f. Énormité, excès. Il se dit principalement Des crimes, des injures, des supplices. L' atrocité d' un crime. Ce forfait est d' une atrocité inouïe. L' atrocité des injures. L' atrocité des tourments.

Il signifie aussi, Action atroce, très-cruelle. Cette action est une froide atrocité. Des atrocités inouïes. Commettre des atrocités.

Il se dit également en parlant Des personnes, et signifie, Extrême cruauté. Atrocité de l' âme, du caractère. L' atrocité d' un tyran.

ATROPHIE. s. f.

ATROPHIE. s. f. T. de Médec. Amaigrissement excessif du corps, ou seulement d' une partie du corps.

ATROPHIÉ, ÉE. adj.

ATROPHIÉ, ÉE. adj. Qui est dans l' atrophie. Membre atrophié.

ATTABLER (S' ). v. pron.

ATTABLER (S' ). v. pron. Se mettre à table pour y demeurer longtemps. Ils s' attablèrent à midi, et ne sortirent de table qu' à six heures du soir. Il se dit aussi en parlant Du jeu. Ils se sont attablés pour jouer aux échecs, aux dés, au trictrac.

Il s' emploie quelquefois activement, et signifie, Faire asseoir à table. Si vous ne pouvez accorder ces paysans, attablez-les, et vous les concilierez bientôt. Il est familier dans les deux sens.

ATTABLÉ, ÉE. participe

ATTABLÉ, ÉE. participe Nous les trouvâmes attablés.

ATTACHANT, ANTE. adj.

ATTACHANT, ANTE. adj. Qui attache, qui fixe fortement l' attention. Un livre attachant. Spectacle attachant. C' est une étude fort attachante. Cette lecture est fort attachante.

ATTACHE. s. f.

ATTACHE. s. f. Lien, courroie, etc.; en général, Ce qui sert à attacher. L' attache d' un limier, d' un lévrier. Mettre un chien, un cheval à l' attache.

Chien d' attache, Chien de cour que l' on ne détache que la nuit.

Prov. et fig., Il est là comme un chien à l' attache, comme un chien d' attache; il est toujours à l' attache, se dit D' un homme dont l' emploi, le travail est fort assujettissant.

Prendre des chevaux à l' attache, Les garder à l' attache moyennant une rétribution, et seulement pour qu' ils soient à couvert pendant quelque temps. On dit de même, Prendre tant pour l' attache d' un cheval, ou simplement, Prendre tant pour l' attache.

Attache de diamants, Assemblage de diamants mis en oeuvre, et composé de plusieurs pièces qui s' accrochent l' une à l' autre.

Bas d' attache, Grand bas de soie que l' on attachait autrefois au haut-de-chausse, et dont on ne se sert plus maintenant que dans certains costumes de théâtre.

ATTACHE

ATTACHE en termes d' Anatomie, se dit de L' endroit où vient s' attacher, se fixer l' extrémité d' un muscle, d' un ligament L' attache d' un muscle, d' un ligament. Les muscles ont chacun deux attaches.

ATTACHE

ATTACHE en termes de Chancellerie, s' employait dans cette locution, Lettres d' attache, Lettres que le roi donnait, soit sur des bulles du pape, soit sur des ordonnances d' un chef d' ordre hors du royaume, pour les faire exécuter. Obtenir des lettres d' attache du roi. Prendre des lettres d' attache du grand sceau.

Lettres d' attache, se disait aussi Des commissions expédiées, soit à la chambre des comptes, soit ailleurs, pour l' exécution de quelque arrêt, de quelque ordonnance.

ATTACHE

ATTACHE se disait encore, autrefois, de L' ordonnance d' un gouverneur de province, pour faire mettre à exécution les ordres du roi qui lui étaient présentés ou adressés. Prendre l' attache du gouverneur.

Il se disait pareillement Des lettres expédiées par le connétable, le grand amiral, le colonel général ou le mestre de camp général d' une armée, en vertu des brevets ou commissions accordés par le roi aux officiers qui devaient servir sous eux.

Il s' emploie au figure dans le sens de Consentement, agrément. Je ne veux rien faire sans votre attache, sans prendre votre attache. Si vous n' avez son attache, je vous conseille de renoncer à votre projet.

ATTACHE

ATTACHE se dit en outre, figurément, de Tout ce qui occupe l' esprit, ou qui engage le coeur, et le tient en dépendance. Il aura bien de la peine à rompre cette attache. Une malheureuse attache. Une attache criminelle.

Avoir de l' attache pour sa maison, pour ses livres; avoir de l' attache au jeu, pour le jeu; avoir de l' attache à l' étude, pour l' étude, Être extrêmement attaché à sa maison, à ses livres, au jeu, à l' étude.

ATTACHEMENT. s. m.

ATTACHEMENT. s. m. Sentiment qui fait qu' on s' attache fortement et volontairement à quelque personne, à quelque chose. Avoir de l' attachement pour quelqu' un. Avoir de l' attachement à un parti. Il a trop d' attachement à ses intérêts. Renoncer à toute espèce d' attachement. Libre de tous les attachements du monde.

Il signifie aussi, Grande application. Avoir de l' attachement à l' étude. Avoir de l' attachement au travail, à l' ouvrage.

ATTACHEMENTS. s. m. pl.

ATTACHEMENTS. s. m. pl. T. d' Archit. Dans la pratique du bâtiment, on nomme ainsi Les notes des ouvrages de diverses espèces, que l' on prend lorsqu' ils sont encore apparents, pour y avoir recours dans le règlement des mémoires.

ATTACHER. v. a.

ATTACHER. v. a. Joindre, fixer une chose à une autre, en sorte qu' elle y tienne. Attacher avec un cordon, avec un clou, avec de la colle. Attacher avec des épingles. S' attacher un bandeau sur le front, un manteau sur les épaules. Attachez cela à la tapisserie. Attacher des boutons, des rubans sur un habit. Attacher contre la muraille. Attachez ces pièces ensemble. Attacher les galériens, les forçats à la chaîne. Attacher des chevaux à un char. Elle fut attachée à la queue d' un cheval fougueux. Attacher au gibet. Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST fut attaché pour nous à l' arbre de la croix.

Fig., S' attacher au char d' une femme, Se mettre au rang de ses adorateurs. On dit dans un sens analogue, S' attacher au char de la puissance, de la faveur, etc.

ATTACHER

ATTACHER s' emploie aussi, dans ce premier sens, avec le pronom personnel. La poix s' attache si fort à l' étoffe, qu' elle emporte la pièce. Ces deux ennemis s' attachèrent si fortement l' un à l' autre, qu' on ne pouvait les séparer. Ce chien s' attacha si fort à mon habit, que je ne pus lui faire lâcher prise. Le lierre s' attache à l' ormeau.

En termes de Guerre, Attacher le mineur au corps d' une place, Le porter ou le mettre à même de se rendre dans le trou pratiqué par l' assiégeant au pied du rempart, pour qu' il puisse y travailler à couvert, à l' effet de conduire la mine sous le corps de la place.

En termes de Peinture, Les objets s' attachent dans ce tableau, Ils paraissent tenir ensemble, quoique l' artiste ait eu l' intention de les montrer séparés par un espace.

ATTACHER

ATTACHER se dit également au figuré, dans le même sens. On lui a conféré ce titre avec toutes les prérogatives qui y sont attachées. Les inconvénients qui sont attachés à une chose. Les imperfections que Dieu voulut attacher à notre nature. J' attache ma destinée à la vôtre.

Attacher ses yeux, ses regards sur quelqu' un, sur quelque chose, Le regarder fixement avec attention, avec intérêt.

Attacher les yeux, les regards, Captiver les regards. Ce spectacle attachait nos regards.

Attacher du prix, de l' importance à quelque chose, Y mettre du prix, de l' importance. J' attache beaucoup de prix à votre suffrage. Il attache de l' importance à tout ce qu' il fait.

Attacher son bonheur, sa gloire, etc., à quelque chose, L' en faire dépendre. Cette mère attachait son bonheur à celui de ses enfants. Ce n' est pas à cela qu' il attache sa réputation.

Attacher un sens, une signification à un mot, à un terme, etc., Lui donner un certain sens, une certaine signification, l' entendre d' une certaine manière.

ATTACHER

ATTACHER pris figurément, s' emploie aussi avec le pronom personnel. Mes regards s' attachèrent longtemps sur elle. L' opprobre qui s' attache à de tels crimes. Le plaisir qui s' attache à l' accomplissement des devoirs. La vogue s' attache à ce qui est nouveau.

Il a quelquefois le sens particulier de Poursuivre, s' acharner contre. Le remords s' attache au crime. La haine s' est attachée à lui. L' envie s' attache aux grands noms.

ATTACHER

ATTACHER signifie encore figurément, Lier par quelque chose qui engage, qui oblige à quelque devoir, à quelque marque de reconnaissance; Joindre par l' affection. Il est attaché à la légation anglaise, à l' administration des postes, etc. Ce prince l' avait attaché à son service en lui donnant une charge. Ils l' ont attaché à leur parti. Son devoir l' attache auprès de vous. J' ai su me l' attacher par les services que je lui ai rendus. Son emploi l' attache à Paris. L' ambition l' attache à la cour. Ce bienfait m' attache à vous pour jamais. Ils sont attachés l' un à l' autre par une amitié réciproque. Il lui est attaché par la reconnaissance. Il est fort attaché à sa femme, à ses enfants.

Il s' emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. S' attacher au service d' un prince étranger. S' attacher à la fortune d' un ministre. Les choses de la terre ne méritent pas qu' on s' y attache.

S' attacher à quelqu' un, auprès de quelqu' un, Se dévouer à son service. S' attacher à quelqu' un, signifie aussi, Concevoir pour lui de l' affection. Ils s' attachèrent pour jamais l' un à l' autre. Le chien s' attache à son maître.

ATTACHER

ATTACHER signifie en outre figurément, Appliquer, intéresser vivement. L' étude des mathématiques attache beaucoup. Le jeu l' attache plus qu' il ne faut. Attacher son esprit au jeu. Attacher son affection à quelque chose. Il a une affaire qui l' attache fort. Ce roman m' attache beaucoup. L' action de ce drame n' attache point le spectateur, n' attache point.

Il s' emploie aussi, dans ce sens, avec le pronom personnel. C' est un homme qui ne s' attache qu' à des bagatelles. S' attacher à son devoir. S' attacher à remplir son devoir. S' attacher à traduire fidèlement. Il s' attache en toute occasion à le contrarier.

Cet homme s' attache trop à ses opinions, à ses fantaisies, à son sens, Il y tient trop fortement, il y est aheurté.

S' attacher à la poursuite, aux pas de quelqu' un, Le suivre, le poursuivre continuellement, obstinément. Je me suis attaché à sa poursuite, il ne pourra m' échapper. Je m' attache à vos pas.

ATTACHÉ, ÉE. participe

ATTACHÉ, ÉE. participe Être attaché à son profit, attaché à ses intérêts, Aimer trop son profit, être trop intéressé.

ATTAQUABLE. adj. des deux genres

ATTAQUABLE. adj. des deux genres Qui peut être attaqué. La place n' est attaquable que de ce côté. Ce titre est attaquable, n' est point attaquable.

ATTAQUANT. s. m.

ATTAQUANT. s. m. Assaillant, celui qui attaque. Il s' emploie surtout au pluriel. Les attaquants furent repoussés.

ATTAQUE. s. f.

ATTAQUE. s. f. Action d' attaquer. Il se dit, particulièrement, à la guerre, de L' action par laquelle on attaque l' ennemi, on engage le combat. Attaque générale. Attaque vigoureuse. Vive attaque. Rude attaque. Attaque imprévue, soudaine. Commencer l' attaque. Des la première attaque, les ennemis lâchèrent pied. Résister à une attaque. Soutenir, repousser une attaque. L' attaque fut chaude. L' attaque des grenadiers fut décisive.

Il se dit, plus particulièrement, d' Un assaut donné à une place. Aller à l' attaque. Donner l' attaque. Ordonner l' attaque. Se disposer à une attaque. On fit trois attaques, deux véritables et une fausse. L' attaque du fort a réussi.

Il se dit également Des travaux qu' on fait pour s' approcher d' une place assiégée. Les assiégeants avaient fait trois attaques. Un tel commandait l' attaque du côté de la rivière. On avait fort avancé les attaques.

ATTAQUE

ATTAQUE signifie figurément, Agression, atteinte, insulte. Il repoussa leur nouvelle attaque par des arguments victorieux. Dans ce débat, l' attaque fut moins spirituelle que la défense. Il se vit exposé aux attaques d' une foule de critiques. Sa renommée ne souffrit point des fréquentes attaques de la calomnie. C' est une attaque contre le gouvernement.

Il se dit encore de Certaines paroles lâchées comme sans dessein, pour sonder l' intention de quelqu' un, ou pour le piquer par quelque reproche. Il m' a déjà fait une attaque là-dessus. Il lui donne toujours quelque attaque sur son avarice.

ATTAQUE

ATTAQUE se dit figurément de L' apparition soudaine, des accès subits de certaines maladies. Il a déjà eu une attaque d' apoplexie, de paralysie, ou simplement, une attaque. Il a eu deux ou trois attaques de goutte. Des attaques de nerfs.

ATTAQUER. v. a.

ATTAQUER. v. a. Assaillir, être agresseur. Attaquer l' ennemi, l' attaquer dans ses retranchements. Attaquer une place. Attaquer une nation, un empire. Attaquer rudement, vigoureusement. C' est lui qui m' a attaqué, je n' ai fait que me défendre. Attaquer de front. Attaquer à coups d' épée. Attaquer un homme dans la rue, sur le grand chemin. Il est quelquefois verbe réciproque. Ils s' attaquèrent l' un l' autre avec fureur.

Il s' emploie aussi figurément, et s' applique Aux choses comme aux personnes. Attaquer quelqu' un de paroles. Il ne disait rien, vous êtes allé l' attaquer sur sa naissance, sur sa noblesse. Attaquer un auteur sur ses ouvrages. Il attaquait le gouvernement dans ses écrits. Attaquer les vices, les préjugés, les abus, etc. Attaquer une doctrine. Son système fut vivement attaqué. Attaquer une maladie, attaquer le mal par des moyens prompts et énergiques.

Fig., Attaquer quelqu' un de conversation, Adresser la parole à quelqu' un, afin de l' engager à parler.

En termes de Jurispr., Attaquer quelqu' un en justice, Lui intenter une action judiciaire. Attaquer un acte, En contester la validité.

Avec le pron. pers., S' attaquer à quelqu' un, L' offenser ouvertement, se déclarer contre lui. Il est dangereux de s' attaquer à son maître. Il s' est attaqué à plus fort que lui.

En termes de Manége, Attaquer un cheval, Le piquer vigoureusement avec l' éperon.

ATTAQUER

ATTAQUER au figuré, signifie particulièrement, Porter atteinte à quelque chose. Des calomnies qui attaquent la réputation, l' honneur de quelqu' un. Cet ouvrage attaque la religion, les moeurs. On dit dans le même sens, Attaquer une personne dans sa réputation, etc.

Il se dit aussi en parlant De l' action des maladies. Le croup attaque principalement l' enfance. Cette affection attaque le cerveau. Je fus attaqué de la fièvre. Être attaqué de la goutte, d' un rhumatisme. Il est attaqué de la poitrine. Sa poitrine est attaquée.

Il se dit encore De ce qui ronge, altère, détériore quelque substance. Les charançons attaquent le blé. La rouille attaque le fer.

ATTAQUER

ATTAQUER signifie en outre, tant au sens physique qu' au sens moral, Entamer, entreprendre. Attaquez ce pâté. Il a bien attaqué son sujet. Dans cette acception, il est familier.

En termes de Musique, Il attaque bien la note, se dit D' un chanteur qui, passant d' une note basse à une note élevée, entonne celle-ci avec justesse. Il attaque bien la corde, se dit D' un musicien qui fait bien vibrer la corde de son instrument.

En termes de Marine, Attaquer une île, un cap, une côte, S' en approcher pour les reconnaître.

ATTAQUÉ, ÉE. participe

ATTAQUÉ, ÉE. participe Prov., Bien attaqué, bien défendu, La défense a bien répondu à l' attaque.

ATTEINDRE. v. a.

ATTEINDRE. v. a. (J' atteins. J' atteignais. J' atteignis. J' atteindrai. J' atteindrais. Atteins. Que j' atteigne. Que j' atteignisse. Atteignant.) Frapper de loin avec quelque chose. Il l' atteignit d' un coup de pierre. Il ne put atteindre son ennemi que du second coup de pistolet. Il étendit le bras, et l' atteignit de son bâton. Il a manqué d' adresse, il n' a pas atteint le but. On dit dans un sens analogue: La balle l' atteignit au front. Les éclats de la bombe atteignirent plusieurs soldats. Etc.

Fig., Atteindre son but, Réussir dans ce que l' on se propose.

ATTEINDRE

ATTEINDRE signifie aussi figurément, Porter atteinte, léser. Ce danger ne saurait m' atteindre. Plusieurs contrées furent atteintes de ce fléau. Cette mesure atteint une foule de personnes. Des outrages partis de si bas ne peuvent l' atteindre.

ATTEINDRE

ATTEINDRE signifie encore, Parvenir à un terme, à quelque chose dont on était plus ou moins éloigné. Nous atteindrons ce village avant la nuit. Nous partîmes en même temps, mais j' atteignis le but avant lui. Il atteignait déjà la porte, quand on l' arrêta. Cet enfant brise tout ce qu' il peut atteindre. Cet arbre n' a pas atteint la même hauteur que l' autre.

Il signifie particulièrement, Attraper en chemin, joindre la personne qu' on suit, ou qu' on poursuit. Atteindre l' ennemi par une marche rapide. Il prit la poste pour atteindre ceux qui étaient partis avant lui. Il a beau courir, je l' atteindrai. Il se dit également en parlant Des animaux et des choses. Ce chien n' a pu atteindre le lièvre. Nous atteignîmes le vaisseau ennemi.

Il s' emploie figurément dans l' une et l' autre acception. Nous atteignons enfin le terme de nos souffrances. Il atteindra bientôt sa douzième année. Atteindre l' âge de raison. Avec ces provisions, ils peuvent atteindre la fin du mois. Tôt ou tard la peine atteint les coupables.

Il signifie quelquefois, Égaler. Il osait se flatter d' atteindre Racine. Il croit surpasser tel artiste, et il ne l' a pas même atteint.

ATTEINDRE

ATTEINDRE est souvent verbe neutre; alors il signifie, Toucher à une chose qui est à une distance assez éloignée pour qu' on ne puisse pas y toucher sans quelque effort. Atteindre à une certaine hauteur. Atteindre au plancher. Atteindre au but. Je ne saurais atteindre là, jusque-là. Je n' y puis atteindre. L' eau atteignait jusqu' au premier étage.

Il s' emploie aussi figurément dans cette acception. Ce succès est au-dessus de sa portée, il n' y saurait atteindre. Atteindre à la perfection. Atteindre au sublime.

ATTEINT, EINTE. participe

ATTEINT, EINTE. participe Être atteint de maladie, atteint de peste, de folie, etc., Être frappé, affligé de maladie, de peste, etc. On dit figurément, dans un sens analogue, Être atteint d' une manie ridicule, etc.

Atteint et convaincu. Locution qu' on employait autrefois dans les jugements criminels, pour exprimer que l' accusé était reconnu coupable. Atteint et convaincu d' avoir volé.

ATTEINTE. s. f.

ATTEINTE. s. f. Coup dont on est atteint. Rude atteinte, légère atteinte.

Il se dit, particulièrement, Du coup qu' un cheval se donne lui-même en s' atteignant aux pieds de devant avec ceux de derrière; ou qu' il reçoit, aux pieds de derrière, d' un autre cheval qui marche trop près de lui. Ce cheval se donne des atteintes. Prenez garde que votre cheval ne donne des atteintes au mien. Ce cheval boite d' une atteinte.

Au Jeu de bague, Donner atteinte à une bague, La toucher en courant sans l' emporter. Il a donné atteinte à la bague. En trois courses qu' il a faites, il a eu un dedans et deux atteintes.

ATTEINTE

ATTEINTE s' emploie aussi figurément, tant au sens physique qu' au sens moral, et signifie, L' effet de ce qui cause un mal, un dommage, de ce qui porte quelque préjudice. Sa santé n' a jamais reçu d' atteinte. Nos vignobles se ressentent encore des atteintes de la gelée. Sa réputation a déjà reçu bien des atteintes. Craignez les atteintes de la calomnie. C' est donner atteinte aux libertés de la nation. Cette mesure de police porte atteinte aux droits des propriétaires. Il ose donner, porter atteinte à mon honneur, à ma réputation. Cela porte à son crédit une fâcheuse atteinte. Être à l' abri de toute atteinte.

Il se dit encore, figurément, Des attaques de certaines maladies. Il eut une légère atteinte de goutte, une atteinte de gravelle. Il en a déjà eu quelques atteintes.

Fig., Atteinte mortelle, Impression vive et douloureuse que fait une chose dont on est sensiblement touché.

HORS D' ATTEINTE. loc. adv.

HORS D' ATTEINTE. loc. adv. On le dit De ce qui ne peut être atteint, de ce à quoi on ne peut atteindre. Le fugitif est maintenant hors d' atteinte. Vous avez mis cela tout à fait hors d' atteinte, je ne pourrai jamais le saisir.

ATTELAGE. s. m.

ATTELAGE. s. m. Il se dit Du nombre de chevaux, de boeufs, etc., qui sont nécessaires pour tirer la charrue, ou pour traîner des voitures. Ce laboureur a tant d' attelages. Ce roulier a perdu deux attelages.

ATTELAGE

ATTELAGE en parlant De carrosses, se dit ordinairement de Six ou de huit chevaux propres à être attelés ensemble à un carrosse. Un attelage de six chevaux gris pommelés. Voilà un bel attelage. Un attelage bien assorti. Il manque un cheval à son attelage. Il lui est mort un des plus beaux chevaux de son attelage.

ATTELER. v. a.

ATTELER. v. a. Attacher des chevaux, des mulets, ou autres animaux de trait, à la voiture, au chariot, à la charrue, etc., qu' ils doivent tirer. Atteler les chevaux à la voiture; ou simplement, Atteler. Dites au cocher qu' il attelle. On dit aussi, Atteler un carrosse, un chariot.

Il se dit quelquefois, par extension, avec le pronom personnel, De gens qui s' attachent à quelque voiture pour la traîner. Ils s' attelèrent au chariot, et le traînèrent l' espace de plusieurs lieues.

ATTELÉ, ÉE. participe

ATTELÉ, ÉE. participe Chevaux attelés. Carrosse attelé de deux, de quatre, de six chevaux. Voiture bien attelée, mal attelée.

Prov. et fig., C' est une charrette mal attelée, se dit en parlant D' associés qui ne s' accordent pas, qui n' agissent pas de concert dans leur entreprise.

ATTELLE. s. f.

ATTELLE. s. f. Morceau de bois chantourné qu' on attache au collier des chevaux de harnais.

Il signifie aussi, en Chirurgie, Une petite pièce de bois, de carton, de fer-blanc, etc., dont on se sert dans le traitement des fractures pour maintenir les fragments des os, et prévenir leur déplacement.

ATTENANT, ANTE. adj.

ATTENANT, ANTE. adj. Contigu, qui est tout proche, tout contre. Il ne se dit guère que Des pièces d' un appartement, des maisons, des jardins, et ne s' emploie ordinairement que dans le langage familier, et en style de Pratique. Il était dans la pièce attenante. Un logis attenant à un autre. Son jardin est attenant au mien, du mien. Il demeure dans la maison attenante.

ATTENANT. préposition

ATTENANT. préposition Joignant, tout proche, contre. Il loge tout attenant du palais, au palais, le palais. Cet emploi vieillit.

Il se prend quelquefois adverbialement. Connaissez vous telle maison? Je loge tout attenant.

ATTENDRE. v. a.

ATTENDRE. v. a. Rester en un lieu où l' on compte qu' une personne viendra, qu' une chose sera apportée, amenée. Je vous attends ici. Je vous attendrai demain chez moi. Je vous attendrai jusqu' à telle heure. Il l' attendait au passage. Des brigands l' ont attendu au coin d' un bois. J' irai attendre le bateau à tel endroit. Ils attendirent la diligence sur la route. Je suis resté longtemps à attendre. Vous m' avez bien fait attendre. Attendre avec impatience. Attendre tranquillement. Il va peut-être arriver, attendons. Attendre l' ennemi, l' attendre de pied ferme. Un nom d' animal ou de chose peut également être le sujet de la phrase. Ce chien attend son maître. Ma voiture m' attend à la porte. Deux chevaux devaient les attendre à l' entrée du bois.

Prov., fig. et ironiq., Attendez-moi sous l' orme, se dit en parlant D' un rendez-vous où l' on n' a pas dessein d' aller, d' une promesse sur laquelle il ne faut pas compter.

Prov. et fig., C' est où je l' attends, c' est là que je l' attends, signifie tantôt qu' On ne craint point celui dont on parle, et qu' on est en état de lui faire plus de mal qu' il n' en peut faire lui-même; tantôt qu' On saura tirer avantage contre lui des choses qui lui inspirent le plus de confiance.

Prov., Il ennuie à qui attend, C' est presque toujours avec impatience et ennui que l' on attend.

ATTENDRE

ATTENDRE signifie, dans une acception plus étendue, Compter sur l' arrivée, sur la venue d' une personne ou d' une chose. Le roi doit passer par notre ville, il y est attendu depuis trois jours. Nous l' attendons de jour en jour. Attendre le retour de quelqu' un. Attendre une personne à dîner. Vous vous êtes bien fait attendre. Attendre une lettre. Nous attendons de ses nouvelles. Sa réponse ne se fit point attendre. Une place qui attend des secours.

Il s' emploie figurément, dans un sens analogue. Toute l' Europe attend la paix. Attendre la récompense de ses services. On m' a bien fait attendre cette grâce. Vous attendrez longtemps l' effet de ses promesses. Il attend la fièvre. Elle n' attend que l' heure d' accoucher. J' attendais cette époque avec impatience. Attendre la mort avec courage.

Fig., Le dîner, le souper, etc., nous attend, Le dîner, le souper, etc., est prêt.

Prov. et fig., Il faut attendre le boiteux, Pour être bien assuré de la vérité d' une nouvelle, il en faut attendre la confirmation.

Prov., Attendre quelqu' un comme les moines font l' abbé, Ne point l' attendre pour dîner, quoiqu' il doive venir, se mettre à table sans lui.

Prov., Tout vient à point à qui peut attendre, Avec le temps et la patience, on vient à bout de tout.

Prov., Vous ne perdrez rien pour attendre, Votre payement, pour être retardé, n' en est pas moins assuré. Cela se dit, par extension, Pour exprimer que le retard apporté à quelque chose n' est pas un préjudice, et peut même devenir un avantage. On tarde à vous placer, mais vous ne perdrez rien pour attendre.

ATTENDRE

ATTENDRE se dit figurément De certaines choses qui menacent une personne, ou qui lui sont destinées, réservées. Voilà le sort qui vous attend. La misère attend les dissipateurs. Quelle gloire vous attend!

ATTENDRE

ATTENDRE signifie également, Différer ou cesser de faire une chose jusqu' à l' arrivée d' une personne, jusqu' à ce qu' une autre chose ait lieu, jusqu' à un certain temps. Je n' attends que lui pour agir, mais je ne puis savoir quand il viendra. Il me sera impossible de vous rejoindre, si vous ne m' attendez. Vous allez trop vite, attendez donc. J' attendrai la belle saison, avant de me mettre en voyage. Attendez, pour sortir, qu' il fasse beau. Il attend que son fils revienne. Qu' attendez-vous pour agir? J' attends sa décision. J' attends, pour cela, qu' on m' ait accordé une autorisation. Avant d' ajouter foi à cette nouvelle, il faut en attendre la confirmation. Le vaisseau n' attend plus qu' un vent propice. Sa haine n' attend qu' un prétexte pour éclater. Il se targue beaucoup de ce premier avantage, mais attendons la fin. Attendez encore un peu, et vous serez satisfait. Le moment n' est pas favorable pour l' exécution de notre dessein, attendons encore, attendons. Attendez, il me vient une idée. On le dit quelquefois dans un sens de menace. Attendez, lâches, ou seulement, Attendez.

Fig., Un coup n' attendait pas l' autre Les coups se succédaient rapidement, sans interruption. On dit également, Une question, une saillie, etc., n' attendait pas l' autre.

Fig., En lui, chez lui, la raison, la valeur, etc., n' a pas attendu les années, se dit D' une personne en qui la raison, la valeur, etc., s' est montrée de bonne heure.

ATTENDRE

ATTENDRE dans le sens qui précède, se joint quelquefois avec la préposition À. Pour partir, attendez au jour, attendez à la belle saison. Attendez jusqu' à demain, jusqu' à la semaine prochaine. J' attends à partir qu' il fasse moins chaud. On dit plus ordinairement, J' attends pour partir, etc.

ATTENDRE

ATTENDRE se joint quelquefois avec la préposition Après; et alors il marque Le besoin qu' on a de la personne ou de la chose qu' on attend, ou l' impatience avec laquelle on attend. Il y a longtemps qu' on attend après vous. On n' attend plus qu' après cela. C' est un argent après lequel il attend pour partir. Cette somme est une bagatelle, et je n' attends pas après.

ATTENDRE

ATTENDRE avec la préposition De, signifie, Espérer, se promettre quelque chose. Il ne faut attendre sa récompense que de Dieu. Je n' attendais pas cela de vous. N' attendez d' un traître que des perfidies. On attend quelque chose de grand de ce prince. Nous n' attendions pas moins de votre prudence. J' attends cela de votre complaisance. La piété n' attend rien du monde. C' est un homme dont il ne faut rien attendre, dont je n' attends rien de bon. J' attends de vous ce service. N' attendez pas que je vous réponde là-dessus. N' attendez de moi qu' un profond mépris. Il est à l' agonie, on n' en attend plus rien.

ATTENDRE

ATTENDRE s' emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie, Se tenir comme assuré de quelque chose, compter sur quelqu' un, sur quelque chose. Je n' en fus pas surpris, je m' y attendais bien. Je m' attends qu' il me manquera de parole. Je m' attends que vous viendrez demain. Je m' attends à vous. Il ne faut pas s' attendre à lui. Je ne m' attendais pas à vous voir sitôt. Elle ne s' était point attendue à vous voir. Je ne m' attendais pas à un pareil traitement de votre part. Je m' attends à rencontrer bien des difficultés. Vous auriez dû vous y attendre. Je ne m' attendais pas que les choses dussent tourner si mal. Après cela, on peut s' attendre à tout. Prov., Ne t' attends qu' à toi seul.

Prov. et fig., Qui s' attend à l' écuelle d' autrui, a souvent mal dîné, Quand on compte sur autrui, on est souvent trompé dans ses espérances.

Iron., Attendez-vous-y, se dit Pour exprimer qu' on est loin de vouloir faire ce qu' une personne désire, ou bien de croire qu' elle obtiendra d' une autre ce qu' elle en attend.

EN ATTENDANT. loc. adv.

EN ATTENDANT. loc. adv. Jusqu' à tel moment, jusqu' à tel temps, déterminé par ce qui précède. Il se mit à lire en attendant. Reposez-vous en attendant. En attendant, nous nous promènerons. Je vais, en attendant, copier cette lettre.

C' est aussi une locution conjonctive qui signifie, Jusqu' à ce que. En attendant que vous soyez mieux informé. On dit dans la même acception, En attendant l' heure, en attendant mieux, Jusqu' à ce que l' heure sonne, jusqu' à ce qu' il arrive mieux.

ATTENDU, UE. participe

ATTENDU, UE. participe Ce gigot est dur, il n' a pas été assez attendu, On aurait dû le garder plus long-temps avant de le faire cuire.

ATTENDU

ATTENDU s' emploie aussi d' une manière absolue: alors il est invariable, et signifie, Vu, eu égard à. Il fut exempté de cette charge publique, attendu son âge, attendu son infirmité. Attendu les circonstances atténuantes, la cour ne l' a condamné qu' à...

ATTENDU QUE. loc. conjonctive

ATTENDU QUE. loc. conjonctive Vu que, comme, car. Attendu qu' il s' agissait d' une affaire importante, on décida que... Attendu que l' acte ne renferme point cette clause, le tribunal déclare... Je ne saurais accorder cette permission, attendu que mes ordres s' y opposent.

ATTENDRIR. v. a.

ATTENDRIR. v. a. Rendre tendre et facile à manger. La gelée attendrit les choux. Il faut battre ce gigot pour l' attendrir.

Il signifie figurément, Émouvoir de compassion, de tendresse, toucher. Il m' avait attendri par ses larmes. Ses larmes m' ont attendri le coeur, m' ont attendri. Ses plaintes m' attendrirent. Laissez-vous attendrir.

Il s' emploie avec le pronom personnel, au propre et au figuré. Les choux s' attendrissent à la gelée. Son père s' est attendri en voyant son repentir. Un coeur facile à s' attendrir. S' attendrir sur le sort de quelqu' un.

ATTENDRI, IE. participe

ATTENDRI, IE. participe Je me sens attendri.

ATTENDRISSANT, ANTE. adj.

ATTENDRISSANT, ANTE. adj. Qui attendrit, qui émeut de compassion, de tendresse. Spectacle attendrissant. Ce récit est fort attendrissant. Des paroles attendrissantes.

ATTENDRISSEMENT. s. m.

ATTENDRISSEMENT. s. m. Sentiment par lequel on s' attendrit; ou État d' une âme attendrie. Doux attendrissement. Ces paroles lui causèrent un grand attendrissement. Il sut profiter de l' attendrissement où il le trouva. Verser des larmes d' attendrissement.

ATTENTAT. s. m.

ATTENTAT. s. m. Entreprise criminelle ou illégale contre les personnes ou les choses. Énorme attentat. Affreux, horrible attentat. Noir attentat. Lâche attentat. C' est un attentat. Faire un attentat. Commettre un attentat. Un attentat contre la liberté publique. Ce tyran fut puni de tous ses attentats. Les attentats à la pudeur. Empêcher l' exécution d' un arrêt, c' est un attentat. On a puni l' auteur de ce noir attentat. C' est un attentat à nos droits, à nos priviléges.

ATTENTATOIRE. adj. des deux genres

ATTENTATOIRE. adj. des deux genres Qui attente. Il ne se dit que Des choses. C' est un acte attentatoire aux libertés publiques. Mesure attentatoire à la propriété.

Il ne se disait autrefois que De ce qui va contre l' autorité d' une juridiction. Procédure attentatoire. Une sentence attentatoire à l' autorité du parlement.

ATTENTE. s. f.

ATTENTE. s. f. L' état de celui qui attend, ou Le temps pendant lequel on est à attendre. Passer la nuit dans l' attente. Il nous tient dans l' attente de ce qu' il veut faire. L' attente d' une décision. Être dans l' attente, être en attente de quelque chose. Si vous prêtez à cet homme, vous y perdrez et l' argent et l' attente. Vous n' y perdrez que l' attente. Longue attente. Ennuyeuse attente. Attente pénible.

Il signifie aussi, L' espérance, l' opinion qu' on a conçue de quelqu' un, de quelque chose. Ce prince a répondu à l' attente qu' on avait de lui. Il a rempli notre attente. Il a surpassé notre attente. L' attente publique. Cela est arrivé contre l' attente générale, contre l' attente de tout le monde. Le succès n' a point trompé notre attente. Son attente sera frustrée.

Table d' attente, Plaque, pierre, planche, panneau sur lequel il n' y a encore rien de gravé, de sculpté, de peint.

Fig., C' est une table d' attente, ce n' est encore qu' une table d' attente, se dit D' un jeune homme dont l' esprit n' est pas encore entièrement formé, mais qui est propre à recevoir toutes les impressions qu' on voudra lui donner.

Pierres d' attente, Pierres qui saillent, d' espace en espace, à l' extrémité d' un mur, pour faire liaison, dans la suite, avec quelque autre construction. Il se dit, figurément, d' Une chose qu' on ne regarde que comme un commencement, et qui doit avoir une continuation.

En Chirur., Ligature d' attente, Ligature provisoire.

ATTENTER. v. n.

ATTENTER. v. n. Commettre un attentat contre une personne ou une chose. Attenter à la vie de quelqu' un. Attenter à la pudeur, à l' honneur d' une femme. Attenter à sa propre vie. Attenter sur la personne de quelqu' un. Attenter contre la liberté publique. Défense d' attenter à sa personne ni à ses biens.

ATTENTIF, IVE. adj.

ATTENTIF, IVE. adj. Qui a de l' attention, de l' application. Être attentif à son ouvrage. Être attentif à un discours. Les auditeurs étaient fort attentifs. Avoir l' esprit attentif. Prêter une oreille attentive. C' est un homme fort attentif à son devoir.

C' est un homme très-attentif, se dit D' un homme rempli d' attention, de politesse et de soin pour les autres.

ATTENTION. s. f.

ATTENTION. s. f. Application d' esprit à quelque chose. Avoir attention à ce qu' on fait, à ce qu' on dit. Prêter attention. Prêter une attention favorable. Cela demande beaucoup d' attention, une grande attention, une attention continuelle. Cela demande attention. Forte attention. Légère attention. Sérieuse attention. Cela trouble l' attention. Mettez-y plus d' attention. Il fait tout avec une attention scrupuleuse. Il travaille avec attention, sans attention. Il ne fait point assez d' attention aux avis qu' on lui donne. C' est un homme qui n' a attention à rien. Il manque d' attention. Redoubler d' attention. Écouter avec attention un discours. Observer avec attention. C' est faute d' attention qu' il n' a pas relevé cette erreur. Leur attention se porta sur telle chose. Chose digne d' attention. Réveiller, fixer, captiver l' attention. Je réclame toute votre attention. Attirer à soi l' attention du public. Faites attention que cela est impraticable. Faites attention à ce que je vous dis.

Il s' emploie quelquefois absolument, d' une manière impérative, et signifie, Soyez attentif. Attention, je vais donner le signal. On dit de même, en termes militaires, Attention au commandement.

ATTENTION

ATTENTION signifie aussi, Soin officieux, obligeant. Il a pour moi des attentions infinies. Il a eu l' attention de me prévenir. Je fus touché de cette attention délicate.

Il se dit également de La disposition qui porte à rendre des soins. Il m' a donné mille preuves d' attention durant ma maladie. Je suis sensible à ses témoignages, à ses marques d' attention.

ATTENTIVEMENT. adv.

ATTENTIVEMENT. adv. Avec attention. Lire attentivement. Écouter attentivement.

ATTÉNUANT, ANTE. adj.

ATTÉNUANT, ANTE. adj. Qui atténue. Il se dit, en Médecine, Des remèdes qui semblent augmenter la fluidité des humeurs. Dans cette acception, on l' emploie aussi substantivement. Les atténuants.

Il se dit, en Droit criminel, Des faits, des circonstances qui diminuent la gravité d' un crime, d' un délit. Les faits atténuants. Circonstances atténuantes.

ATTÉNUATION. s. f.

ATTÉNUATION. s. f. Affaiblissement, diminution de forces. Il n' est guère usité que dans cette phrase, Être dans un état d' atténuation, dans une grande atténuation.

Il se dit aussi, en Médecine, de L' action des remèdes atténuants.

Il signifiait, dans l' ancien Droit criminel, Diminution des charges contre un accusé. Donner ses défenses par atténuation. Donner des réponses par atténuation. Moyens d' atténuation.

ATTÉNUER. v. a.

ATTÉNUER. v. a. Affaiblir, diminuer les forces, l' embonpoint. Les jeûnes, les veilles, les fatigues l' ont extrêmement atténué, l' ont atténué.

En termes de Médec., Atténuer les humeurs, Les rendre moins grossières et plus fluides.

ATTÉNUER

ATTÉNUER signifie aussi, Diminuer, rendre moins grave. Atténuer l' effet d' un mal. Ce délit est beaucoup atténué par les circonstances. Il s' est vainement efforcé d' atténuer le crime. Cela n' atténue point ses torts, sa faute.

ATTÉNUER

ATTÉNUER s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Le crime, le délit s' atténue, lorsque...

ATTÉNUÉ, ÉE. participe

ATTÉNUÉ, ÉE. participe

ATTERRAGE. s. m.

ATTERRAGE. s. m. (Quelques uns écrivent, Attérage.) T. de Marine. Voisinage, proximité de la terre; parage voisin de la terre. Être, arriver sur l' atterrage des côtes d' Europe. On reconnaît les atterrages à différents indices.

Il signifie aussi, L' action d' arriver de la haute mer dans le voisinage d' une terre. Faire son atterrage.

ATTERRER. v. a.

ATTERRER. v. a. (Quelques-uns écrivent, Attérer.) Abattre, renverser par terre. Ils en vinrent aux prises, et il l' atterra sous lui. Il attendit le taureau, le prit par les cornes, et l' atterra.

Il signifie figurément, Ruiner entièrement. Les Goths achevèrent d' atterrer la puissance des Romains.

Il signifie plus ordinairement au figuré, Accabler, affliger excessivement. Il avait soutenu ses malheurs avec constance, mais ce dernier coup l' atterra. Cette nouvelle a de quoi atterrer. Je fus atterré de cette réponse.

ATTERRER

ATTERRER se prend aussi neutralement, et signifie, en termes de Marine, Arriver de la haute mer dans le voisinage d' une terre, et la reconnaître. Nous atterrâmes sur Belle-Isle, sur Ouessant, etc.

ATTERRÉ, ÉE. participe

ATTERRÉ, ÉE. participe

ATTERRIR. v. n.

ATTERRIR. v. n. (Quelques-uns écrivent, Attérir.) T. de Marine. Prendre terre Nous atterrîmes à tel endroit.

ATTERRISSAGE. s. m.

ATTERRISSAGE. s. m. (Quelques-uns écrivent, Attérissage.) Action d' atterrir. Nous avons fait notre atterrissage tel jour.

ATTERRISSEMENT. s. m.

ATTERRISSEMENT. s. m. (Quelques-uns écrivent, Attérissement.) Amas de terre formé par la vase ou par le sable que la mer ou les rivières apportent le long d' un rivage, par succession de temps. Cette prairie s' est accrue de beaucoup par les atterrissements. Droit d' atterrissement.

ATTESTATION. s. f.

ATTESTATION. s. f. Certificat, témoignage donné par écrit. Attestation de bonne vie et moeurs. Attestation de médecin. J' ai l' attestation du maire. Attestation en bonne forme. Attestation fausse, mendiée, supposée. Il est muni de bonnes attestations. Il a les meilleures attestations.

ATTESTER. v. a.

ATTESTER. v. a. Assurer, certifier un fait, la vérité d' un fait, soit de vive voix, soit par écrit. Le curé a attesté qu' il les avait mariés. Il a attesté avec serment que l' action s' était passée ainsi. La chose est attestée par plus de cent personnes.

Il se dit figurément Des choses dont l' existence sert de preuve, de témoignage. Les monuments que renferme cette ville attestent son ancienne splendeur. Ses larmes attestent son repentir. Rien n' atteste mieux le soin qu' il prit du gouvernement, que...

ATTESTER

ATTESTER signifie aussi, Prendre à témoin. Cela n' est point arrivé par ma faute, et j' en atteste tous ceux qui étaient présents à l' action. On dit dans le même sens: Attester le ciel. Il attesta les dieux. Etc.

ATTESTÉ, ÉE. participe

ATTESTÉ, ÉE. participe

ATTICISME. s. m.

ATTICISME. s. m. Délicatesse de langage, finesse de goût particulière aux Athéniens. On l' applique, par extension, Au style de tout écrivain qui joint l' élégance à la pureté. Il y a de l' atticisme dans ses écrits.

ATTICISME

ATTICISME dans la Grammaire grecque, se dit d' Une forme de langage particulière au dialecte attique ou des Athéniens.

ATTICISTE. s. m.

ATTICISTE. s. m. T. de Philologie. On appelle ainsi Les auteurs grecs qui se sont étudiés à imiter en tout le style des écrivains attiques. Lucien est un atticiste.

ATTIÉDIR. v. a.

ATTIÉDIR. v. a. Rendre tiède ce qui est chaud. Cette eau est trop chaude, il faut l' attiédir avec de l' eau froide.

Il signifie figurément, Diminuer, amortir la vivacité, l' ardeur de quelque sentiment. Le temps attiédira leur zèle. Ce dissentiment n' attiédit pas leur amitié.

Il s' emploie avec le pronom personnel, au propre et au figuré. Cette eau s' est attiédie. Son zèle s' est fort attiédi. Leur amitié pour moi s' attiédit, paraît s' attiédir.

En matière de Dévotion, Les plus fervents s' attiédissent quelquefois, La ferveur de leur dévotion se ralentit quelquefois.

ATTIÉDI, IE. participe

ATTIÉDI, IE. participe

ATTIÉDISSEMENT. s. m.

ATTIÉDISSEMENT. s. m. État d' une chose qui passe de la chaleur à la tiédeur. Il n' est guère d' usage qu' au figuré. Son amitié pour moi n' a souffert aucun attiédissement.

Il sert, particulièrement, à marquer Quelque diminution de ferveur dans la dévotion. Il avait d' abord fait paraître une grande ferveur; mais il est tombé depuis peu dans l' attiédissement, dans un grand attiédissement.

ATTIFER. v. a.

ATTIFER. v. a. Orner, parer. On l' emploie surtout avec le pronom personnel: il ne se dit que Des femmes, et ordinairement en parlant De leur coiffure. Cette femme est longtemps à s' attifer. Elle aime à s' attifer. Il est familier, et ne se dit que par plaisanterie.

ATTIFÉ, ÉE. participe

ATTIFÉ, ÉE. participe

ATTIFET. s. m.

ATTIFET. s. m. Ornement de tête pour les femmes. Il est vieux.

ATTIQUE. adj. des deux genres

ATTIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport à la manière et au goût des anciens Athéniens. Goût, finesse attique. En Archit., Ordre attique.

Dialecte attique, Le dialecte qui était particulier aux Athéniens. On dit dans un sens analogue, Les auteurs attiques, ou substantivement, Les attiques, Les auteurs qui ont employé ce dialecte, tels que Thucydide, Xénophon, Démosthène, Aristophane, etc. Formes attiques, Les formes de langage propres au dialecte attique. Etc.

Fig., Sel attique, se dit de Tout ce qui porte le caractère de cette plaisanterie délicate et fine qui distinguait les Athéniens.

ATTIQUE. s. m.

ATTIQUE. s. m. T. d' Archit. Petit étage qui est au-dessus de la corniche supérieure d' une maison, d' un édifice: c' est une sorte de piédestal continu placé au-dessus de l' entablement d' un ordre d' architecture. L' attique a sa corniche et sa décoration particulières. Au-dessus du second ordre est un attique, un petit attique. On a couronné ce bâtiment d' un attique, pour en cacher le toit.

ATTIQUEMENT. adv.

ATTIQUEMENT. adv. T. de Gram. grecque. Dans le dialecte attique. Attiquement, on dit [grec] (avec) pour [grec].

ATTIRAIL. s. m. coll.

ATTIRAIL. s. m. coll. Il se dit d' Une grande quantité et d' une grande diversité de choses nécessaires pour certains usages. Attirail de guerre. Attirail de chasse. L' attirail d' un ménage de campagne. L' attirail d' une imprimerie. L' attirail de la cuisine. L' attirail d' un voyage de la cour. Il faut un grand attirail pour le service de l' artillerie. L' attirail d' un peintre, d' un dessinateur.

Il se dit, par extension et familièrement, d' Une grande quantité de bagage inutile et superflu, que des gens mènent avec eux en voyage. Il traînait un grand attirail après lui. Qu' était-il besoin de tant d' attirail?

ATTIRANT, ANTE. adj.

ATTIRANT, ANTE. adj. Qui attire. Il ne s' emploie guère qu' au figuré. Cette marchande est adroite et attirante. C' est une femme qui a des manières fort attirantes. C' est un esprit adroit, attirant, insinuant.

ATTIRER. v. a.

ATTIRER. v. a. Tirer, faire venir à soi. L' aimant attire le fer. L' ambre frotté attire les corps légers non métalliques. Cet onguent a la vertu d' attirer les matières, a la vertu d' attirer. Il est quelquefois verbe réciproque. Des corps, des particules matérielles qui s' attirent mutuellement.

Il s' emploie aussi figurément. Attirer quelqu' un à son parti, dans son parti. Attirer l' ennemi dans une embuscade. Le miel attire les mouches. Ils étaient attirés par l' espoir du butin. La pièce nouvelle attire la foule. Il nous attire par des promesses trompeuses. Je ne sais quel charme m' attire vers elle. Attirer les yeux, les regards de tout le monde sur soi. Sa beauté lui attire bien des hommages. Sa vertu, sa bonté attire tous les coeurs. Cette action lui attira de grandes bénédictions, de grandes louanges. Ce crime a attiré de grands malheurs sur le coupable et sur toute sa famille. Un malheur en attire un autre. Un abîme en attire un autre. Avec le pronom personnel, signifiant, À soi: S' attirer de méchantes affaires. S' attirer une querelle. Par son extrême sévérité, il s' est attiré beaucoup d' ennemis. S' attirer un refus. S' attirer la haine du public. S' attirer l' affection, l' estime, l' approbation, le mépris de tout le monde.

ATTIRÉ, ÉE. participe

ATTIRÉ, ÉE. participe

ATTISER. v. a.

ATTISER. v. a. Il n' est usité que dans cette phrase, Attiser le feu, Approcher les tisons l' un de l' autre, pour les faire mieux brûler.

Fig., Attiser le feu, Aigrir des esprits déjà irrités les uns contre les autres.

ATTISÉ, ÉE. participe

ATTISÉ, ÉE. participe

ATTISEUR. s. m.

ATTISEUR. s. m. Celui qui attise, qui aime à attiser. Il est familier et peu usité.

ATTITRER. v. a.

ATTITRER. v. a. Donner habituellement à quelqu' un la préférence sur d' autres, pour les choses qui concernent sa profession ou son commerce. Il ne s' emploie guère qu' au participe. C' est son commissionnaire attitré. Marchand attitré.

Il se prend quelquefois en mauvaise part. Des témoins attitrés, des assassins attitrés, Des gens soudoyés pour porter de faux témoignages, pour assassiner. On dit plus ordinairement, Des témoins, des assassins à gages.

ATTITRÉ, ÉE. participe

ATTITRÉ, ÉE. participe

ATTITUDE. s. f.

ATTITUDE. s. f. Situation, position du corps. Belle attitude. Toutes les attitudes de ce tableau sont admirables. L' attitude d' une statue. Mettre le modèle dans une certaine attitude, le peindre dans une certaine attitude. Son attitude était à peindre. Changer d' attitude. Attitude décente. Attitude forcée, maniérée, contrainte. Attitude imposante. L' attitude du commandement. Attitude respectueuse. L' attitude du respect, de la crainte, etc. L' attitude qu' il faut prendre pour écrire. Cette danseuse a des attitudes pleines de grâce. Ce danseur ne sait pas varier ses attitudes. Cet acteur a de belles attitudes.

Être toujours en attitude, Prendre des positions, avoir des gestes affectés et trop étudiés. Il se dit plus particulièrement Des acteurs.

ATTITUDE

ATTITUDE se dit figurément de La situation dans laquelle on se trouve, on se maintient à l' égard de quelqu' un, des résolutions, des dispositions où l' on paraît être. Il a gardé dans toute cette affaire une attitude ferme. Le gouvernement prit une attitude qui rassura les amis de la paix publique. L' attitude calme de la nation déconcerta les agitateurs. Ce corps vénéré conserva la noble attitude dans laquelle il s' était placé. La Russie prit une attitude fort inquiétante pour ses voisins. L' attitude hostile, l' attitude menaçante de telle puissance, fait appréhender une prochaine rupture.

ATTOUCHEMENT. s. m.

ATTOUCHEMENT. s. m. Action de toucher. Notre-Seigneur guérissait les maladies par le seul attouchement. On connaît la dureté ou la mollesse d' un corps par l' attouchement. Attouchement illicite, déshonnête.

En Géom., Point d' attouchement, Le point où une ligne droite touche une ligne courbe, ou bien Celui où deux lignes courbes se touchent sans se couper, n' ayant que ce seul point de commun.

ATTRACTIF, IVE. adj.

ATTRACTIF, IVE. adj. T. didactique. Qui a la propriété d' attirer. L' aimant a une vertu attractive. Force, puissance attractive. Onguent attractif.

ATTRACTION. s. f.

ATTRACTION. s. f. T. de Physiq. Action d' attirer, force qui attire. L' attraction du fer par l' aimant.

L' attraction newtonienne, La tendance attribuée par Newton à la matière, et en vertu de laquelle les corps sont supposés exercer une action mutuelle les uns sur les autres. On dit quelquefois absolument, L' attraction, dans le même sens. Le système de l' attraction.

ATTRACTIONNAIRE. adj. et s. des deux genres

ATTRACTIONNAIRE. adj. et s. des deux genres T. de Physiq. Nom que l' on donnait autrefois aux partisans du système de l' attraction.

ATTRAIRE. v. a.

ATTRAIRE. v. a. Attirer, faire venir par le moyen d' un appât. Il est vieux et ne s' emploie qu' à l' infinitif. Le sel est bon pour attraire les pigeons.

ATTRAIT. s. m.

ATTRAIT. s. m. Ce qui attire agréablement; ou L' inclination, le goût que l' on a pour quelque chose d' agréable. La beauté est un puissant attrait. L' attrait de la gloire, des richesses. Les attraits de la volupté. Cette dignité, cet emploi, cette maison a de grands attraits pour lui. La musique a de l' attrait pour moi. Cette personne a beaucoup d' attrait pour moi. Ce qui charme les autres est sans attrait pour lui. Je me sens de l' attrait, beaucoup d' attrait pour la musique, pour cette personne.

En termes de Spiritualité, Les attraits de la grâce, Les douceurs intérieures que la grâce fait sentir.

ATTRAITS

ATTRAITS au pluriel, se dit particulièrement Des agréments et des charmes d' une femme. Parée de mille attraits. Il s' est laissé prendre aux attraits de cette femme. Les attraits de la jeunesse, de l' innocence, de la pudeur, etc. De chastes attraits.

ATTRAPE. s. f.

ATTRAPE. s. f. Tromperie, apparence trompeuse. Ne vous fiez pas à son air de candeur, c' est une attrape. Il est familier.

Dragées d' attrape, Dragées dans lesquelles on a mis quelque chose d' un goût désagréable, pour attraper ceux à qui on les offre.

ATTRAPE-LOURDAUD. s. m.

ATTRAPE-LOURDAUD. s. m. Voyez ATTRAPE-NIGAUD.

ATTRAPE-MOUCHE. s. m.

ATTRAPE-MOUCHE. s. m. T. de Botan. Nom qu' on a donné à diverses plantes dont les feuilles ou les fleurs se plient, se ferment lorsqu' un insecte vient s' y poser.

ATTRAPE-NIGAUD. s. m.

ATTRAPE-NIGAUD. s. m. Ruse grossière, qui ne peut tromper que des ignorants ou des sots. C' est un attrape-nigaud. On dit aussi, C' est un attrape-lourdaud. Ces deux expressions sont familières.

ATTRAPER. v. a.

ATTRAPER. v. a. Prendre à une trappe, à un piége, ou à quelque chose de semblable. Attraper un loup dans un piége. Attraper un loup à une traînée. Attraper un oiseau avec de la glu. Le renard s' est enfin laissé attraper au piége.

Il signifie aussi, familièrement, Prendre sur le fait, surprendre. Que je vous y attrape encore à venir voler mes raisins! Vous disiez que vous n' alliez point à la comédie: je vous y attrape.

Il signifie figurément, Surprendre artificieusement, tromper. C' est un filou qui m' a attrape. Il s' est laissé attraper par un homme de mauvaise foi. Les plus fins y sont attrapés. Bien fin qui pourrait l' attraper.

Prov., Attrapez-moi toujours de même, se dit À quelqu' un qui, sous apparence ou avec le dessein de nous jouer un tour, nous procure en réalité quelque avantage, quelque plaisir.

ATTRAPER

ATTRAPER se dit également De ce qui occasionne un mécompte, une surprise désagréable. Je croyais voir cette pièce, mais je fus bien attrapé: il y avait relâche. Vous seriez bien attrapé si l' on vous montrait le passage qui vous condamne.

ATTRAPER

ATTRAPER signifie aussi, Atteindre en courant, en allant après, ou Saisir au passage. Le lièvre eut beau ruser, les chiens l' attrapèrent. Les gendarmes ont attrapé les voleurs. Partez toujours devant, je vous attraperai à la couchée. Attraper un papillon. Je lui ai jeté ma bourse, il l' a attrapée à la volée. Je vais vous jeter cela, attrapez.

Prov., Il courra bien, si l' on ne l' attrape, On le poursuivra si vivement, que selon toutes les apparences on le prendra.

Fig. et fam., Attrape-toi cela, se dit À une personne que l' on vient de châtier, ou à laquelle il est arrivé quelque accident par sa faute. On ne l' emploie guère qu' en parlant Aux enfants.

Fig., Attrape! Sorte d' exclamation familière par laquelle on exprime qu' une personne vient d' être l' objet d' une malice, d' une plaisanterie piquante.

Fig. et fam., Attraper un rhume, une fièvre; attraper un coup de bâton, un coup d' épée, etc., Prendre un rhume, gagner la fièvre, recevoir un coup de bâton, etc.

ATTRAPER

ATTRAPER signifie encore, figurément, Obtenir, se procurer quelque chose par ruse, par adresse, par quelque manoeuvre. Ils ont attrapé l' argent de bien du monde. Il s' est laissé attraper son argent. Il a si bien fait, qu' il a attrapé un bon emploi, une bonne place. Louis XI disait: «Les chevaux courent «les bénéfices, et les ânes les attrapent.»

Il se dit également De ce qui échoit à quelqu' un, dans une distribution, dans un partage. J' ai attrapé le bon numéro. Ce joueur est heureux, il attrape toujours les bonnes cartes. On nous a donné des chevaux, mais je n' ai pas attrapé le meilleur. Quel lot avez-vous attrapé?

Fam., Attrape qui peut, se dit, au propre et au figuré, en parlant De toute distribution dont beaucoup devraient profiter, mais où le plus grand nombre, écarté par la force ou l' adresse des autres, ne peut avoir aucune part.

ATTRAPER

ATTRAPER signifie quelquefois, Frapper, heurter. Une pierre l' a attrapé au front, à la tempe. En jetant un bâton, il m' a attrapé à la jambe, au bras.

En termes de Manége, Ce cheval s' attrape, Il se donne des atteintes en marchant.

ATTRAPER

ATTRAPER se dit aussi, figurément, en parlant Des pensées, ou des caractères, des ressemblances que l' on saisit pour les exprimer, les rendre, les reproduire. Attraper le sens, la pensée d' un auteur que l' on traduit. Il a bien attrapé le sens de ce passage. Ce poëte a bien attrapé le caractère d' un jaloux. Ce poëte a bien attrapé le caractère des anciens Grecs, des anciens Romains. Cet artiste a bien attrapé la manière de Raphaël. Ce peintre a bien attrape votre ressemblance. On dit plus ordinairement et mieux, Saisir la ressemblance de quelqu' un, le sens d' un auteur, etc.

ATTRAPÉ, ÉE. participe

ATTRAPÉ, ÉE. participe

ATTRAPEUR, EUSE. adj.

ATTRAPEUR, EUSE. adj. Celui, celle qui trompe, qui obtient par séduction. C' est un attrapeur de filles, un attrapeur de successions.

ATTRAPOIRE. s. f.

ATTRAPOIRE. s. f. Piége, machine pour attraper des animaux.

Il se dit, figurément et familièrement, Des tours de finesse dont on se sert pour surprendre, pour tromper quelqu' un. Les filous ont cent sortes d' attrapoires. La plaisante attrapoire! Ce mot vieillit dans les deux sens.

ATTRAYANT, ANTE. adj.

ATTRAYANT, ANTE. adj. Qui a de l' attrait, qui attire agréablement. Discours attrayant. Accueil attrayant. Beauté attrayante. Cette femme n' a rien d' attrayant. Il n' y a rien de si attrayant que ses manières. Ce sujet est bien attrayant pour un auteur dramatique.

ATTRIBUER. v. a.

ATTRIBUER. v. a. Attacher, annexer, conférer quelque prérogative, quelque avantage, etc. L' édit de création de cette charge y avait attribué de grands priviléges. Les émoluments qui furent attribués à cet emploi. Quelles fonctions a-t-on attribuées à ce magistrat? La connaissance de ce genre d' affaires leur est attribuée.

S' attribuer des droits, des priviléges, etc., Prétendre certains droits, certains priviléges, etc.

ATTRIBUER

ATTRIBUER signifie aussi, Rapporter, référer une chose à celui qu' on prétend en être la cause, l' auteur, ou le principal instrument. On lui attribue cette victoire. On lui attribue la perte de cette bataille. Ne lui en attribuez point la faute. On lui attribue ce livre, mais il n' en est pas l' auteur. Ce général s' attribue un succès auquel il n' a point eu de part. S' attribuer l' ouvrage d' autrui. Chacun des deux partis s' attribua la victoire. On l' applique Aux choses dans un sens analogue. Ils attribuaient ce phénomène à telle cause. On attribue cette maladie au climat.

Il signifie encore, Affirmer qu' une personne, qu' une chose a une certaine qualité, une certaine vertu. Vous lui attribuez des vertus, des vices qu' il n' a pas. Il a toutes les bonnes qualités qu' on lui attribue. C' est un remède auquel on attribue de grandes vertus.

ATTRIBUÉ, ÉE. participe

ATTRIBUÉ, ÉE. participe

ATTRIBUT. s. m.

ATTRIBUT. s. m. Ce qui est propre et particulier à un être, à quelqu' un ou à quelque chose. L' immensité est un des attributs de Dieu. Le droit de faire grâce est un des principaux attributs de la souveraineté. Ce droit était un des attributs de sa charge.

ATTRIBUT

ATTRIBUT en termes de Peinture, de Sculpture et d' Antiquités, désigne, Ce qui sert à caractériser une figure mythologique ou allégorique. Le trident est l' attribut de Neptune. Le glaive et la balance sont les attributs de la Justice. On dit dans un sens analogue, Les attributs d' un art, d' une science; les attributs de la peinture, de la musique, de l' astronomie, etc.

ATTRIBUT

ATTRIBUT en termes de Logique, Ce qui s' affirme ou se nie du sujet d' une proposition. Ainsi lorsqu' on dit, Dieu est tout-puissant, Dieu est le sujet, et tout-puissant est l' attribut.

ATTRIBUTIF, IVE. adj.

ATTRIBUTIF, IVE. adj. T. de Jurispr. Qui attribue. Arrêt attributif de juridiction.

ATTRIBUTION. s. f.

ATTRIBUTION. s. f. Concession de quelque prérogative, de quelque privilége, en vertu de lettres du prince; et Le privilége, la prérogative même. Un édit d' attribution de droits. Ces charges avaient de grandes attributions.

Lettres d' attribution, Pouvoir que le roi donnait à des commissaires, ou à une juridiction subalterne, pour juger une affaire en dernier ressort.

ATTRIBUTION

ATTRIBUTION se dit plus ordinairement de Tout droit qu' une personne chargée de quelque fonction, a de prononcer sur certaines affaires, de les, administrer, d' en connaître, etc. C' est une attribution de tel magistrat. On l' emploie surtout au pluriel. Cela est dans les attributions du tribunal de commerce. Cela n' est pas, n' entre pas dans les attributions du ministre de la guerre, du préfet, etc. Quelles sont les attributions de ce magistrat, de ce fonctionnaire? Étendre les attributions d' un administrateur. C' est une de ses plus importantes attributions. Empiéter sur les attributions de quelqu' un.

ATTRISTANT, ANTE. adj.

ATTRISTANT, ANTE. adj. Qui attriste. Nouvelles attristantes. Ce sont d' attristants souvenirs.

ATTRISTER. v. a.

ATTRISTER. v. a. Rendre triste, affliger. Cette nouvelle m' attriste, m' a bien attristé. Il ne faut attrister personne.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Elle s' attriste mal à propos. Ne vous attristez pas de cet événement.

ATTRISTÉ, ÉE. participe

ATTRISTÉ, ÉE. participe

ATTRITION. s. f.

ATTRITION. s. f. T. de Physique. L' action de deux corps durs qui s' usent par un frottement mutuel. C' est par l' attrition que l' on aiguise, que l' on polit les métaux.

Il signifie, en Théologie, Regret d' avoir offensé Dieu, causé par la crainte des peines. L' attrition ne suffit pas sans la confession.

ATTROUPEMENT. s. m.

ATTROUPEMENT. s. m. Rassemblement tumultueux. Dans un État policé, les attroupements sont défendus. La sédition commença par quelques attroupements. La force armée eut ordre de dissiper leur attroupement. Attroupement séditieux.

ATTROUPER. v. a.

ATTROUPER. v. a. Assembler plusieurs personnes en troupe et tumultueusement. Il attroupa toute la canaille, tous les fainéants pour faire une sédition.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il est défendu de s' attrouper. Il s' attroupa une quantité de gens. Au son du tocsin, les paysans des environs s' attroupèrent.

ATTROUPÉ, ÉE. participe

ATTROUPÉ, ÉE. participe

AU

AU Mot formé par contraction de la préposition à et de l' article le. Il s' emploie avec les noms masculins qui commencent par une consonne ou par une h aspirée. Céder au torrent. Déférer au sentiment de ses amis. Obéir au roi. Marcher au hasard.

AU

AU fait au pluriel Aux, par contraction d' à et de l' article pluriel les. Donner aux pauvres. Se soumettre aux lois. Pardonner aux coupables.

AU et AUX

AU et AUX ont encore divers usages particuliers dont on renvoie la signification à l' ordre des noms et des verbes avec lesquels ils se joignent, comme: Prendre au dépourvu. Passer au travers des ennemis. Passer au fil de l' épée. Au sortir de l' église. Au bout du compte. Quand ce vint au fait et au prendre. Il soutenait au contraire. Aller aux champs. Aller aux eaux. Ils en vinrent aux grosses paroles, aux mains, aux prises. On cria aux armes. Voyez aussi la préposition À.

AUBADE. s. f.

AUBADE. s. f. Concert donné en plein air vers l' aube du jour, à la porte ou sous les fenêtres d' une personne. Donner une aubade. Donner des aubades.

AUBADE

AUBADE se dit, figurément et par ironie, d' Une insulte, d' une avanie, d' une peur faite avec vacarme à quelqu' un. Il en a eu l' aubade. Il en aura l' aubade tout du long. On lui en a donné l' aubade. Il a eu une étrange aubade, une furieuse aubade. Ce sens est familier.

AUBAIN. s. m.

AUBAIN. s. m. T. de Chancellerie et de Jurispr. Étranger qui n' est pas naturalisé dans le pays où il demeure. Il est maintenant peu usité.

AUBAINE. s. f.

AUBAINE. s. f. Succession aux biens d' un étranger qui meurt dans un pays où il n' est pas naturalisé. L' aubaine appartenait au roi. Le roi avait droit d' aubaine. Le droit d' aubaine a été entièrement aboli en France.

Il se dit, figurément et familièrement, de Tout avantage inespéré qui arrive à quelqu' un. Il lui est arrivé une succession qu' il n' espérait pas, c' est une bonne aubaine pour lui.

AUBE. s. f.

AUBE. s. f. La pointe du jour. Il s' emploie rarement seul. L' aube du jour. Je me suis levé dès l' aube du jour. Se lever avant l' aube.

AUBE. s. f.

AUBE. s. f. Vêtement ecclésiastique qui est fait de toile blanche, et qui descend jusqu' aux talons. Vêtir une aube. Ceindre une aube.

AUBÉPINE. s. f.

AUBÉPINE. s. f. Arbrisseau épineux du genre Néflier, qui est propre à former des haies, des clôtures, et qui produit de petites fleurs blanches d' une odeur très-agréable, disposées par bouquets ou corymbes. Des branches d' aubépine. L' aubépine fleurit au mois de mai. Le rossignol aime l' aubépine, et y fait ordinairement son nid. On le nomme aussi Aubépin et Épine blanche.

AUBÈRE. adj. des deux genres

AUBÈRE. adj. des deux genres Il se dit D' un cheval dont le poil est couleur de fleur de pêcher, entre le blanc et le bai.

Il s' emploie aussi comme substantif masculin, pour désigner La robe d' un cheval aubère. L' aubère clair. L' aubère foncé. L' aubère rougeâtre, brunâtre, etc.

AUBERGE. s. f.

AUBERGE. s. f. Maison où l' on trouve à manger et à coucher en payant. On fait bonne chère dans notre auberge. Coucher à l' auberge. Vivre à l' auberge. Tenir auberge. Il y a beaucoup d' auberges sur la route. J' ai laissé mon cheval à l' auberge.

Fig. et fam., Tenir auberge, Avoir maison ouverte, recevoir tout le monde à sa table. Cette place est onéreuse, elle force à tenir auberge.

Fig. et fam., Prendre la maison de quelqu' un pour une auberge, S' y établir pour quelque temps, ou Aller y dîner fréquemment, sans être invité, ni désiré.

AUBERGE

AUBERGE en parlant De l' ordre de Malte, se disait particulièrement, à Malte, Du lieu où les chevaliers de chaque langue étaient nourris en commun. Il y avait une auberge séparée pour chaque langue. L' auberge de France. L' auberge de Provence. L' auberge d' Auvergne. L' auberge d' Allemagne. Tel commandeur tenait auberge.

AUBERGINE. s. f.

AUBERGINE. s. f. Espèce de morelle qui porte des fruits blancs semblables à des oeufs, ou de forme allongée comme les concombres, et de couleur violette, jaune, ou rougeâtre. On la nomme autrement Mélongène.

Il se dit aussi Du fruit de cette plante. L' aubergine est un mets recherché par quelques personnes. Manger des aubergines.

AUBERGISTE. s. des deux genres

AUBERGISTE. s. des deux genres Celui ou celle qui tient auberge. Il mange chez un aubergiste.

AUBIER. s. m.

AUBIER. s. m. La partie tendre et blanchâtre qui est entre l' écorce et le corps de l' arbre. Il se forme chaque année un nouvel aubier; celui de l' année précédente durcit et se change en bois. Cet arbre ne peut servir à faire une poutre, il a trop d' aubier.

AUBIER

AUBIER est aussi Le nom d' une espèce de viorne à bois dur. Dans ce sens, on écrit ordinairement, Obier.

AUBIFOIN. s. m.

AUBIFOIN. s. m. Plante qui croît ordinairement parmi les blés, et qu' on appelle autrement Bluet, parce que sa fleur est bleue.

AUBIN. s. m.

AUBIN. s. m. T. de Manége. Allure d' un cheval, qui tient de l' amble et du galop. L' aubin est une allure défectueuse.

AUBINER. v. n.

AUBINER. v. n. T. de Manége. Il se dit D' un cheval qui va l' aubin.

AUCUN, UNE. adj.

AUCUN, UNE. adj. Nul, pas un. Je ne connais aucun de ses amis. Vous n' avez aucun moyen de réussir dans cette affaire. Je ne le veux en aucune manière. Parmi tant de livres, je n' en ai aucun de relié. Être sans ressource aucune. De tous ceux qui se disaient mes amis, aucun m' a-t-il secouru? Je doute qu' aucun de vous, qu' aucun d' eux le fasse. Il ne prend aucun soin de ses affaires.

Il se met quelquefois au pluriel. Elle ne m' a rendu aucuns soins. Il n' a fait aucunes dispositions, aucuns préparatifs. Il a obtenu ce qu' il demandait, sans aucuns frais.

Il s' emploie aussi, dans le style naïf ou badin, pour Quelques-uns. Aucuns ou d' aucuns croiront que j' en suis amoureux.

AUCUNEMENT. adv.

AUCUNEMENT. adv. Nullement, en aucune manière. Je n' en veux aucunement.

Il s' employait aussi sans négative en style de Chancellerie et de Jurisprudence, et signifiait, En quelque sorte, par certaines considérations. Le roi, ayant aucunement égard à...

AUDACE. s. f.

AUDACE. s. f. Hardiesse excessive. Grande audace. Audace inouïe, incroyable, aveugle, furieuse. Entrer, se présenter, parler, répondre avec audace. Être plein d' audace. Réprimer l' audace des méchants. Tant d' audace peut-elle se concevoir?

Il se dit aussi en bonne part. Noble audace. Généreuse audace. Audace héroïque. Audace guerrière. Des soldats qui vont au combat avec audace. Alexandre eut l' audace de passer le Granique avec trente mille hommes, à la vue de cent mille.

AUDACIEUSEMENT. adv.

AUDACIEUSEMENT. adv. Avec audace, d' une manière insolente. Parler audacieusement. Répondre audacieusement. Entrer audacieusement.

Il se prend quelquefois en bonne part. Il se jeta audacieusement au milieu des ennemis.

AUDACIEUX, EUSE. adj.

AUDACIEUX, EUSE. adj. Qui a de l' audace, qui a une hardiesse excessive. Il est audacieux. C' est un homme fort audacieux. Avoir un air audacieux, une mine audacieuse. En ce sens, il est aussi substantif. C' est un audacieux, un jeune audacieux.

Il s' emploie quelquefois en bonne part, et signifie, Qui a une noble hardiesse, ou une grande intrépidité. Son génie audacieux étonne et subjugue. L' audacieux général ne fut point intimidé par ces obstacles.

Projet audacieux, entreprise audacieuse, etc., Projet, entreprise, etc., qui annonce beaucoup d' audace, d' intrépidité.

AUDACIEUX

AUDACIEUX se dit quelquefois, figurément, Du style et des conceptions de l' esprit. Style audacieux. L' hyperbole est une figure audacieuse. L' ode doit être audacieuse, dans ses expressions et dans sa marche.

AUDIENCE. s. f.

AUDIENCE. s. f. Attention que l' on donne à celui qui parle. Parlez, vous aurez audience. Donnez-moi un moment d' audience. Prêtez-moi audience. Une audience favorable. Ces deux dernières phrases vieillissent.

Il se dit plus particulièrement en parlant Des princes, des personnes constituées en dignité, qui emploient un certain temps à écouter ceux qui ont à leur parler. Les ambassadeurs envoyèrent demander audience, furent admis à l' audience, introduits à l' audience du roi. Ils furent quelque temps sans avoir audience, sans pouvoir obtenir audience. Audience de congé. Demander une audience. Accorder une audience. Accorder audience. Le roi leur donna audience. Ce ministre donne audience tel jour, à telle heure. Se trouver à l' heure de l' audience, dans la salle de l' audience. Il y a aujourd' hui audience.

AUDIENCE

AUDIENCE signifie aussi, La séance dans laquelle les juges écoutent les plaidoiries. Audience publique. Audience à huis clos. Cause d' audience. Cause qui doit être plaidée à l' audience. Cette affaire se jugera à l' audience, en pleine audience. Tel président tenait l' audience ce jour-là. Le président lui a promis l' audience. Cause appelée à l' audience. Ouvrir l' audience. Cette cause a occupé trois audiences. L' ouverture des audiences. Les audiences sont finies.

Audience solennelle, Audience d' apparat, dans laquelle se plaident les causes les plus importantes, où s' entérinent ordinairement les lettres de grâce ou de commutation de peine, et où les avocats, et les personnes qui ont reçu des titres de noblesse, viennent prêter serment. Les tribunaux de première instance n' ont pas d' audiences solennelles.

AUDIENCE

AUDIENCE signifie, par extension, L' assemblée de ceux à qui on donne audience, qui assistent à l' audience. Toute l' audience en fut scandalisée, en fut émerveillée.

Il se dit également Du lieu même où se donne, où se tient l' audience. Ouvrir l' audience. Fermer l' audience. On le mit hors de l' audience. On dit dans le même sens: La salle d' audience. Le salon d' audience.

AUDIENCE

AUDIENCE s' employait autrefois dans le sens de Province, en parlant Des colonies espagnoles. L' audience de Quito. L' audience de Panama.

Il se disait également de L' administration qui résidait dans ces provinces. Il fallut s' adresser à l' audience de Los Reyes.

Il se dit encore aujourd' hui de Certains tribunaux d' Espagne. L' audience de Valladolid.

AUDIENCIER. adj. m.

AUDIENCIER. adj. m. Il n' est guère usité que dans cette dénomination, Huissier audiencier, Huissier chargé d' appeler les causes dans les audiences des tribunaux, de maintenir le bon ordre, d' ouvrir et de fermer les portes, etc.

Il est employé substantivement dans le titre de Grand audiencier, désignant Un des principaux officiers de la chancellerie de France, dont la fonction était de faire rapport au chancelier des lettres de grâce, de noblesse, etc. Une charge de grand audiencier. Il y avait deux grands audienciers.

AUDITEUR. s. m.

AUDITEUR. s. m. Celui qui écoute un discours, une lecture, dans quelque assemblée. Ce prédicateur a toujours un grand nombre d' auditeurs. Il satisfit extrêmement ses auditeurs. Il émeut, il attendrit ses auditeurs. La lecture de sa tragédie endormit la plupart des auditeurs.

Il se prend quelquefois pour Disciple. Ce professeur a beaucoup d' auditeurs, n' a point d' auditeurs.

Auditeur bénévole, Auditeur qui est favorablement disposé. Il se dit aussi de Celui qui vient écouter un maître par goût et sans s' astreindre à l' assiduité.

Auditeur des comptes, Officier de la chambre des comptes, dont la fonction était de voir et d' examiner les comptes qui s' y rendaient, et qui lui étaient renvoyés. Une charge d' auditeur des comptes. Voyez RÉFÉRENDAIRE.

AUDITEUR

AUDITEUR est aussi Le titre de certains officiers de judicature qui assistent aux audiences d' une cour royale ou d' un tribunal de première instance, mais qui n' ont point voix délibérative. On dit aussi, adjectivement, Juge auditeur, Conseiller auditeur. Les juges auditeurs sont aujourd' hui supprimés.

Auditeur au conseil d' État, Fonctionnaire établi auprès du conseil d' État ou d' une grande administration, pour y faire une sorte de noviciat, et y acquérir la connaissance des affaires, avant d' être appelé à de plus hauts emplois. Auditeur au conseil d' État. Auditeur de première, de seconde classe.

AUDITEUR

AUDITEUR dans certains pays, est également Un titre de charge, d' emploi. L' auditeur d' un cardinal. Auditeur de la nonciature.

Auditeur de rote. Voyez ROTE.

AUDITIF, IVE. adj.

AUDITIF, IVE. adj. Qui appartient à l' organe de l' ouïe. Il s' emploie surtout en termes d' Anatomie. Le nerf auditif. Le conduit auditif. Artères auditives.

AUDITION. s. f.

AUDITION. s. f. Action d' entendre. Expliquer comment se fait l' audition. Il est difficile de juger d' une pièce de théâtre à une simple audition, à la première audition.

AUDITION

AUDITION est aussi un terme de Procédure, qui s' emploie dans ces deux locutions: L' audition des témoins, L' action d' ouïr des témoins en justice; et, Audition de compte, Action d' ouïr et d' examiner un compte.

AUDITOIRE. s. m.

AUDITOIRE. s. m. Le lieu, l' enceinte où une assemblée se réunit pour écouter des discours prononcés en public. Il se dit plus particulièrement Du lieu où l' on plaide, dans les tribunaux. L' auditoire d' un tribunal. Ouvrir l' auditoire. Un vaste auditoire. Dès qu' il fut entré dans l' auditoire.

Il signifie aussi, L' assemblée de tous ceux qui écoutent une personne parlant ou lisant en public. Ce professeur, ce prédicateur a toujours un bel auditoire, un nombreux auditoire. Les applaudissements éclatèrent dans tout l' auditoire.

AUGE. s. f.

AUGE. s. f. Pierre ou pièce de bois creusée, qui sert à donner à boire et à manger aux chevaux, et à d' autres animaux domestiques. Mener boire les chevaux à l' auge. Donner à manger aux cochons dans l' auge.

Il se dit aussi d' Un vaisseau de bois, dans lequel les maçons délayent leur plâtre. L' auge d' un maçon. Porter l' auge. Cet architecte a commencé par porter l' auge et par tailler la pierre, pour connaître tous les détails de la construction.

Prov., J' aimerais mieux porter l' auge, mieux vaudrait porter l' auge, que de faire ce métier-là, se dit Pour marquer le mépris qu' on fait d' un emploi.

AUGES

AUGES au pluriel, se dit de Certaines rigoles de bois ou de pierre, qui servent ordinairement à faire tomber l' eau sur la roue d' un moulin, pour la mettre en mouvement.

AUGÉE. s. f.

AUGÉE. s. f. Ce que peut contenir une auge de maçon. Il ne faut qu' une augée, qu' une demi-augée de plâtre pour boucher ce trou.

AUGET. s. m.

AUGET. s. m. Sorte de petite auge où l' on met la mangeaille des oiseaux que l' on nourrit en cage. Auget de bois, de faïence. Il n' y a plus rien dans l' auget.

Il se dit aussi Des petits vaisseaux attachés à la circonférence de certaines roues hydrauliques.

Il signifie encore, L' extrémité de la trémie d' un moulin, par où le grain coule et se distribue sur les meules.

AUGMENT. s. m.

AUGMENT. s. m. T. de l' ancien Droit. Il ne s' employait que dans cette locution, Augment de dot, La portion des biens du mari que la loi permettait de donner à la femme survivante, dans les pays de Droit écrit. Dans les pays de droit coutumier, l' augment de dot s' appelait Douaire.

AUGMENT

AUGMENT en termes de Grammaire, se dit d' Une addition qui se fait au commencement d' un temps de verbe, dans certaines langues, telles que le grec et le sanscrit. On l' emploie surtout en parlant De la conjugaison grecque. Augment syllabique, Celui qui consiste dans l' addition d' une syllabe, comme [grec], je frappais, imparfait de [grec], je frappe. Augment temporel, Celui qui consiste dans le changement d' une brève en longue, comme [grec], je bornais, de [grec], je borne.

AUGMENT

AUGMENT en termes de Médecine, désigne La période pendant laquelle les symptômes d' une maladie prennent de l' accroissement.

AUGMENTATIF, IVE. adj.

AUGMENTATIF, IVE. adj. T. de Gram. Il se dit De certaines particules et de certaines terminaisons, servant à augmenter le sens des noms ou des verbes. Très, fort, etc., sont des particules augmentatives dans notre langue. La langue italienne a plusieurs terminaisons augmentatives.

AUGMENTATION. s. f.

AUGMENTATION. s. f. Accroissement, addition d' une chose à une autre de même genre. Augmentation de gages. Nouvelle augmentation de traitement. L' augmentation des revenus. Augmentation de fortune. La guerre produisit une augmentation dans le prix des denrées coloniales. Il a fait bien des augmentations à cette maison. Il faut payer les améliorations et augmentations.

AUGMENTER. v. a.

AUGMENTER. v. a. Accroître, agrandir, rendre une chose plus grande, plus considérable, en y joignant une autre chose de même genre. Il augmente son revenu tous les jours! Il a bien augmenté sa maison, son train, sa terre. Augmenter le prix. Augmenter le nombre. Augmenter sa dépense. Augmenter ses largesses. Augmenter un livre. Il ne faut pas diminuer la récompense, quand on augmente le travail.

Il se dit aussi en parlant Des personnes, et signifie, Augmenter leur traitement, leur salaire. Augmenter un domestique. Augmenter un commis, un employé. Ces ouvriers veulent qu' on les augmente. Cet homme ne restera pas, si on ne l' augmente. Vous allez être augmenté.

Il est souvent neutre; et alors il signifie, Croître en qualité, en quantité, en intensité. Ses richesses augmentent tous les jours. Sa fortune est augmentée du double. Le froid va en augmentant. Le mal augmente tous les jours. Il s' emploie avec le pronom personnel, dans le même sens. Leurs richesses s' augmentent. Mon mal s' augmente.

Il signifie également, Hausser de prix, en parlant De certaines denrées. Le sucre augmente. Les vins ont beaucoup augmenté.

AUGMENTÉ, ÉE. participe

AUGMENTÉ, ÉE. participe

AUGURAL, ALE. adj.

AUGURAL, ALE. adj. T. d' Antiq. rom. Relatif aux augures, aux présages; ou Appartenant à l' augure. La science augurale. Les livres auguraux. Bâton augural. Toge augurale.

AUGURE. s. m.

AUGURE. s. m. Présage, signe par lequel on juge de l' avenir. Chez les anciens Romains, il se disait principalement Du présage qu' on tirait de l' observation des oiseaux. Parmi nous, il se dit de Tout ce qui semble présager, indiquer quelque chose que ce soit. Bon augure, mauvais augure. Augure sinistre. Augure funeste. Prendre à bon augure, à mauvais augure. Cet événement est un bon augure, est d' un bon augure, est de bon augure. Le médecin a tire bon augure de cette crise. J' en conçois un favorable, un heureux augure. Vous présumez que mon entreprise réussira, j' en accepte l' augure.

Fig. et fam., C' est un oiseau de bon augure, se dit D' un homme dont l' arrivée fait prévoir quelque bonne nouvelle. On dit, dans un sens contraire, C' est un oiseau de mauvais augure.

AUGURE

AUGURE se dit aussi, en parlant Des Romains, de Celui dont la charge était d' observer le vol et le chant des oiseaux, et la manière dont mangeaient les poulets sacrés, afin d' en tirer des présages. L' augure, étant consulté, répondit... La dignité d' augure était en grande considération parmi les Romains. L' augure public. Le collége des augures. Bâton d' augure.

AUGURER. v. a.

AUGURER. v. a. Tirer une conjecture, un présage de certaines observations que l' on a faites ou de certains signes que l' on a remarqués. Qu' augurez-vous de leur silence? Je n' en augure rien de bon. Je n' en augure rien de mauvais. Qu' en pouvez-vous augurer? J' en augure bien. J' en augure mal.

AUGURÉ, ÉE. participe

AUGURÉ, ÉE. participe

AUGUSTE. adj. des deux genres

AUGUSTE. adj. des deux genres Grand, imposant, respectable, digne de vénération. Le très-auguste sacrement de l' autel. Cet auguste empereur. Cette tête auguste. Votre auguste personne. Une auguste protection. En son auguste présence. Dans ce temple auguste. Dans cette auguste assemblée. Cette auguste cérémonie. Ce palais a quelque chose d' auguste. Aspect auguste. L' auguste vérité.

AUGUSTIN, INE. s.

AUGUSTIN, INE. s. Religieux, religieuse qui suit la règle de Saint-Augustin. Un couvent d' augustins. Les petits augustins. Les grands augustins. Les augustines de Sainte-Marthe à Rome.

AUJOURD' HUI. adv. de temps

AUJOURD' HUI. adv. de temps qui signifie Le jour où l' on est. Il arrive aujourd' hui à midi. Il a fait bien chaud aujourd' hui. Aujourd' hui qu' il est puissant, il pourra vous servir. Il part dès aujourd' hui. Ce n' est pas d' aujourd' hui que nous nous connaissons. La journée d' aujourd' hui est plus belle que celle d' hier. La fête d' aujourd' hui. Le saint d' aujourd' hui. Il n' a la fièvre que d' aujourd' hui. On a remis l' affaire à aujourd' hui. Ce sera pour aujourd' hui. J' ai différé jusqu' à aujourd' hui ou jusqu' aujourd' hui à vous donner de mes nouvelles.

Il s' emploie aussi substantivement. Aujourd' hui passé, ils ne seront plus reçus à faire leurs offres. Nous avons tout aujourd' hui pour prendre nos mesures.

D' aujourd' hui en huit, en quinze, etc., Dans huit jours, dans quinze jours, etc., à compter d' aujourd' hui.

AUJOURD' HUI

AUJOURD' HUI signifie quelquefois, À présent, au temps où nous sommes. Cela se pratiquait autrefois, mais aujourd' hui on en use autrement. Les jeunes gens d' aujourd' hui. La mode d' aujourd' hui.

Il sert également quelquefois à désigner Un temps quelconque par rapport à un autre qui en est fort rapproché; et, dans ce sens, on l' oppose ordinairement à Demain ou à Hier. Aujourd' hui elle veut une chose, demain une autre. Aujourd' hui sur le trône, et demain dans les fers. Ce qui fut bien hier peut-il être mal aujourd' hui?

AULIQUE. s. f.

AULIQUE. s. f. Thèse que soutient un étudiant en théologie, lorsqu' on lui donne le bonnet de docteur. Il a soutenu son aulique.

AULIQUE. adj. des deux genres

AULIQUE. adj. des deux genres Il se disait autrefois, en Allemagne, D' un tribunal qui avait une juridiction universelle et en dernier ressort sur tous les membres et sujets de l' empire germanique, pour les causes qui devaient y être portées.

Conseil aulique, Tribunal particulier de certains princes d' Allemagne. Conseiller aulique, Membre d' un conseil aulique. Les ducs de Bavière avaient un conseil aulique.

AULNAIE. s. f.

AULNAIE. s. f. Voyez AUNAIE.

AULNE. s. m.

AULNE. s. m. Voyez AUNE.

AULNÉE. s. f.

AULNÉE. s. f. Voyez AUNÉE.

AUMAILLES. adj. f. pl.

AUMAILLES. adj. f. pl. T. d' anciennes Coutumes. Il se disait Des bêtes à cornes, comme boeufs, vaches, taureaux. Un troupeau de bêtes aumailles.

AUMÔNE. s. f.

AUMÔNE. s. f. Ce qu' on donne aux pauvres par charité. Aumône publique. Aumône de pain et de vin. Faire l' aumône. Donner l' aumône. Il voulait racheter ses péchés par l' aumône. Donner par aumône. Donner en aumône. Distribuer des aumônes. Multiplier les aumônes. Se recommander aux aumônes des gens charitables. Vivre d' aumône. Un tronc pour les aumônes. Le tronc des aumônes. Être réduit à l' aumône. Être à l' aumône. Être à l' aumône de la paroisse. Faire du bien à des pauvres honteux, c' est une belle aumône, une aumône bien employée, bien placée.

Il dérobe l' aumône aux pauvres, se dit D' un homme qui demande l' aumône par pure fainéantise.

En Jurispr. féod., Terres tenues en franche aumône, qui relèvent en franche aumône, se disait Des terres et des rentes données à l' Église par le roi ou par quelque seigneur, sans autre obligation que de reconnaître qu' on les tenait de celui qui les avait données.

AUMÔNE

AUMÔNE en termes de Pratique, se disait autrefois d' Une peine pécuniaire à laquelle la justice condamnait, en certains cas, ceux qui perdaient leur procès. Il fut condamné à une aumône.

AUMÔNER. v. a.

AUMÔNER. v. a. T. de Pratique ancienne. Payer une somme au profit des pauvres, en vertu d' une condamnation judiciaire. Aumôner cent écus aux pauvres. On ne condamne plus à aumôner.

AUMÔNÉ, ÉE. participe

AUMÔNÉ, ÉE. participe Être aumôné, Être condamné à aumôner.

AUMÔNERIE. s. f.

AUMÔNERIE. s. f. Charge d' aumônier. Il se disait particulièrement, dans les abbayes, de Certain bénéfice claustral, affecté à la distribution des aumônes. L' aumônerie de Saint-Denis en France. L' aumônerie de Saint-Germain des Prés.

La grande aumônerie de France, La charge de grand aumônier; et La demeure, l' hôtel du grand aumônier.

AUMÔNIER, IÈRE. adj.

AUMÔNIER, IÈRE. adj. Qui fait souvent l' aumône aux pauvres. Ce prince était fort aumônier. Elle est très-aumônière. Il a vieilli, et ne s' emploie maintenant que dans ce nom propre, Saint Jean l' Aumônier.

AUMÔNIER. s. m.

AUMÔNIER. s. m. Ecclésiastique dont la fonction ordinaire est de distribuer les aumônes de ceux à qui il est attaché, de leur dire la messe, de faire la prière du soir et du matin, etc. Grand aumônier de France. Premier aumônier du roi. Aumônier ordinaire du roi. Aumônier de quartier. Aumônier du commun. Aumônier de la reine. L' aumônier d' un évêque. L' aumônier d' une princesse, d' un grand seigneur.

Il se dit également Des ecclésiastiques attachés à certains corps, à certains établissements, pour y remplir des fonctions analogues à celles des curés. L' aumônier d' un régiment, d' un hôpital, d' un collége, d' une prison. L' aumônier d' un vaisseau.

AUMÔNIÈRE. s. f.

AUMÔNIÈRE. s. f. Sorte de bourse qu' on portait anciennement à la ceinture.

AUMUSSE. s. f.

AUMUSSE. s. f. (Quelques-uns écrivent, Aumuce.) Fourrure dont les chanoines, les chapelains et les chantres se couvrent quelquefois la tête, et qu' ils portent ordinairement sur le bras. Porter l' aumusse. Aumusse de petit-gris. L' aumusse des chapelains et des chantres diffère de celle des chanoines.

AUNAGE. s. m.

AUNAGE. s. m. Mesurage à l' aune; Nombre d' aunes que contient une pièce d' étoffe, de toile, etc. Faire bon aunage. L' aunage n' est pas bon. Ce marchand gagne sur l' aunage. Vérifier l' aunage d' une pièce de toile. L' aunage des pièces de drap diffère suivant les manufactures.

AUNAIE. s. f.

AUNAIE. s. f. (Quelques-uns écrivent, Aulnaie.) Lieu planté d' aunes. Il y a une belle aunaie sur le bord de cette rivière.

AUNE. s. f.

AUNE. s. f. Mesure ancienne qui a trois pieds huit pouces de longueur, sept pouces environ de plus que le mètre, et dont se servent encore beaucoup de fabricants et de marchands. Mesurer à l' aune. Vendre à l' aune. Cette pièce de toile a vingt aunes. Une aune et demie. Une demi-aune. Demi-aune demi-quart.

Il signifie aussi, Le bâton de même longueur dont on se sert pour mesurer. Aune ferrée par les deux bouts. Aune brisée. Aune étalonnée.

Il se dit encore de La chose mesurée. Une aune de drap. Une aune de toile, de dentelle, de ruban.

Prov., Au bout de l' aune faut le drap, Toutes choses ont leur fin; il ne faut ni s' étonner ni s' affliger de voir qu' elles viennent à manquer, quand on en a usé autant qu' on le pouvait.

Prov. et fig., Les hommes ne se mesurent pas à l' aune, Il ne faut pas juger de leur mérite par leur taille.

Prov. et fig., Mesurer les autres à son aune, Juger d' autrui par soi-même. On le prend ordinairement en mauvaise part. Il croit toujours qu' on veut le tromper; il mesure les autres à son aune.

Prov. et fig., Savoir ce qu' en vaut l' aune, se dit en parlant Des choses que par expérience on sait être difficiles, fâcheuses, pénibles, de grande dépense, etc. Il a eu des procès, il sait ce qu' en vaut l' aune. J' ai passé par là, je sais ce qu' en vaut l' aune.

Prov. et fig., Tout du long de l' aune, Beaucoup, excessivement. On l' a battu, il en a eu, on lui en a donné tout du long de l' aune. S' il perd son procès, il en aura tout du long de l' aune. Il a fait débauche, il en a pris, il s' en est donné tout du long de l' aune.

AUNE. s. m.

AUNE. s. m. (Quelques-uns écrivent, Aulne.) Arbre qui croît dans les lieux humides, dont le tronc s' élève quelquefois à une fort grande hauteur, et dont le bois est très-utile dans les arts. Planter des aunes. Des tuyaux de bois d' aune. Des sabots d' aune. On le nomme aussi Vergne.

AUNÉE. s. f.

AUNÉE. s. f. (Quelques-uns écrivent, Aulnée.) T. de Botan. Plante de la famille des Composées, dont la racine, aromatique et amère, est employée en médecine comme stomachique.

AUNER. v. a.

AUNER. v. a. Mesurer à l' aune. Auner une pièce de toile, une pièce de drap. Auner fidèlement. Ce marchand aune bien, aune mal.

AUNÉ, ÉE. participe

AUNÉ, ÉE. participe

AUNEUR. s. m.

AUNEUR. s. m. Officier établi pour avoir inspection sur l' aunage. Il y avait autrefois, à Paris, un corps de vingt-quatre jurés auneurs.

AUPARAVANT. Adverbe

AUPARAVANT. Adverbe qui marque Priorité de temps. Si vous voulez vous en aller, dites-nous auparavant ce qu' il faut faire. Je l' en avais averti longtemps auparavant. Un mois, un an auparavant.

AUPRÈS. Préposition de lieu

AUPRÈS. Préposition de lieu qui marque Le voisinage, la proximité. Sa maison est auprès de la mienne. La rivière passe auprès de cette ville. Il est logé auprès du palais. Quand il est en colère, il ne fait pas bon auprès de lui. Il vient d' auprès du palais, d' auprès de la place Royale. Il ne put être admis auprès du prince, Il ne put être introduit chez le prince, pour l' entretenir.

Avoir accès, avoir un libre accès auprès d' une personne, Avoir la facilité de lui parler, de l' entretenir quand on veut.

Fig., Trouver protection auprès de quelqu' un, En être protégé.

AUPRÈS

AUPRÈS se dit aussi en parlant Du séjour, de la présence habituelle et fréquente d' une personne auprès d' une autre. Cette jeune personne a toujours vécu auprès de ses parents. Mon fils est depuis plusieurs jours auprès de moi. Ce malade a auprès de lui un médecin très-habile. Il y a beaucoup à profiter auprès de lui. L' ambassadeur de sa majesté Britannique auprès du roi de France. J' ai auprès de moi un domestique fort intelligent. Ce précepteur n' est plus auprès de mes enfants. On l' a mis auprès de tel prince. On l' a ôté d' auprès de ce jeune prince.

AUPRÈS

AUPRÈS signifie encore, figurément, Dans l' esprit, dans l' opinion de quelqu' un. Il est fort bien auprès du roi, auprès des ministres. Sa faveur auprès du prince. Il cherche à me nuire auprès de vous. Se justifier auprès de quelqu' un. Il m' a noirci auprès du ministre. Je ferai valoir auprès de lui tous les services que vous avez rendus à sa cause.

Il signifie aussi, Au prix, en comparaison de. Votre mal n' est rien auprès du sien. La terre n' est qu' un point auprès du reste de l' univers.

AUPRÈS

AUPRÈS s' emploie quelquefois comme adverbe. Je ne puis voir cela, si je ne suis auprès, si je ne suis tout auprès. Sa cabane était isolée; auprès, coulait une source d' eau vive.

Prov., fig. et pop., Si vous n' en voulez point, couchez-vous auprès, se dit À une personne qui refuse une offre que l' on croit raisonnable.

AURÉOLE. s. f.

AURÉOLE. s. f. Cercle lumineux dont les peintres entourent ordinairement la tête des saints.

Il signifie, figurément, Le degré de gloire qui distingue les saints dans le ciel. L' auréole des martyrs. L' auréole des vierges.

AURICULAIRE. adj. des deux genres

AURICULAIRE. adj. des deux genres Qui a rapport, qui appartient à l' oreille. Nerf auriculaire. Conduit auriculaire. Veines auriculaires.

Doigt auriculaire, Le petit doigt de la main, parce que sa petitesse permet de l' introduire dans l' oreille.

Témoin auriculaire, Témoin qui a ouï de ses propres oreilles ce qu' il dépose. Confession auriculaire, Confession qui se fait en secret à l' oreille du prêtre.

AURILLARD. adj.

AURILLARD. adj. Voyez ORILLARD.

AURIQUE. adj. f.

AURIQUE. adj. f. T. de Marine. Il se dit Des voiles qui ont quatre côtés ou ralingues, sans être d' une forme carrée. Les voiles des lougres, celles des chasse-marées sont des voiles auriques.

AUROCHS. s. m.

AUROCHS. s. m. Espèce de taureau sauvage qu' on appelle autrement Ure.

AURONE. s. f.

AURONE. s. f. T. de Botan. Espèce d' armoise, arbuste que l' on cultive dans les jardins à cause de l' odeur citronnée de ses feuilles, et qui a presque les mêmes qualités que l' absinthe.

AURORE. s. f.

AURORE. s. f. La lueur brillante et rosée qui paraît dans le ciel, avant que le soleil soit sur l' horizon. Le lever de l' aurore. Avant l' aurore. L' aurore commençait à paraître. L' éclat de l' aurore. Les anciens avaient fait de l' aurore une divinité.

Poétiq. et par personnification, L' Aurore aux doigts de rose. Les pleurs de l' Aurore, La rosée du matin.

Fig., C' est l' aurore d' un beau jour, se dit D' un événement heureux qui annonce un plus grand bonheur.

Couleur d' aurore, Espèce de jaune doré. Taffetas, satin couleur d' aurore. Par ellipse, Un ruban aurore, du satin aurore, etc.

Aurore boréale, Phénomène lumineux qui paraît quelquefois, la nuit, dans le ciel, du côté du nord. Il y a aussi des. Aurores australes.

AURORE

AURORE se dit figurément, dans le style élevé, Du commencement de certaines choses. J' ai vu l' aurore de ce beau règne. L' aurore de la vie. Ce beau génie était à son aurore.

Une beauté dans son aurore, Une belle personne qui est très-jeune.

AURORE

AURORE signifie quelquefois, surtout en poésie, Le Levant, les pays qui sont à l' orient. Du couchant à l' aurore. Les climats de l' aurore.

AUSCULTATION. s. f.

AUSCULTATION. s. f. T. de Physiologie. Action d' écouter, de prêter l' oreille attentivement pour percevoir les sons. C' est par l' auscultation que les médecins reconnaissent certaines lésions internes. Voyez STÉTHOSCOPE.

AUSPICE. s. m.

AUSPICE. s. m. Terme générique qui désignait, chez les Romains, Diverses manières de consulter et de connaître l' avenir, lesquelles formaient, parmi les augures, trois ordres différents. Prendre les auspices par le vol des oiseaux, par le chant des oiseaux, par la manière dont mangeaient les poulets sacrés. Les Grecs et les Romains attachaient beaucoup d' importance aux auspices. Heureux auspice. Les auspices lui furent favorables, lui furent contraires. Les succès des généraux étaient rapportés aux auspices des empereurs qui les avaient choisis.

Fig., Sous d' heureux auspices, sous de tristes, sous de fâcheux auspices, Dans des circonstances qui présagent quelque succès, ou quelque revers, quelque malheur, etc.

Fig., Sous les auspices de quelqu' un, Sous sa conduite, avec son appui, sa faveur, sa protection. J' entreprendrai cette affaire sous vos auspices. Il entra dans la carrière des armes sous les auspices de ce général, de ce prince.

AUSSI. adv.

AUSSI. adv. Pareillement, de même. Vous le voulez, et moi aussi.

Il s' emploie souvent pour Encore, de plus. Il lui a donné telle chose, et cela aussi. Dites-lui aussi de ma part qu' il fasse cette démarche.

Il signifie quelquefois, C' est pourquoi, à cause de cela. Il sert un maître qui le traite mal, aussi le veut-il quitter. Ces étoffes sont belles, aussi coûtent-elles cher. Il en use mal avec tout le monde, aussi tout le monde l' abandonné.

Il sert encore à marquer La conformité, le rapport d' une proposition avec celle qui précède. Il faut être reconnaissant, aussi l' est-il. Il aurait eu tort d' en user de la sorte, aussi ne l' a-t-il pas fait. Il a été volé la nuit; mais aussi pourquoi n' a-t-il personne pour garder sa maison?

Aussi bien, sert à rendre raison d' une proposition précédente. Je ne veux point y aller; aussi bien est-il trop tard. Je n' ai que faire de l' en prier; aussi bien ne m' écouterait-il pas. Aussi bien il n' en fera rien.

AUSSI

AUSSI est souvent terme de comparaison, et signifie, Autant, également. Il est aussi sage que vaillant. Il est aussi affable que son frère est bourru. Il vit aussi magnifiquement qu' un prince. Il est aussi à plaindre que vous. Il voit aussi clair dans cette affaire que personne. Ce livre est estimable, mais il y en a d' aussi bons. Cet ouvrier ne travaille plus aussi bien qu' autrefois, ne travaille plus aussi bien. Je sais cela aussi bien que vous. Il faut écouter les pauvres aussi bien que les riches.

Aussi peu, sert à marquer Une certaine égalité de privation ou de modicité entre deux personnes. J' en ai aussi peu que vous. L' un est aussi peu nécessaire que l' autre. Ils ont aussi peu d' argent l' un que l' autre.

AUSSI

AUSSI se prend quelquefois pour Tellement, à ce point. Comment un homme aussi sage a-t-il fait une pareille faute?

AUSSITÔT. adv. de temps

AUSSITÔT. adv. de temps Dans le moment même, sur l' heure. J' irai aussitôt. On envoya chercher le médecin, il arriva aussitôt, tout aussitôt. Aussitôt après votre départ.

Il est quelquefois préposition. Aussitôt qu' il aura fait. Aussitôt qu' il m' aperçut, il vint à moi.

Par ellipse, Aussitôt votre lettre reçue, j' ai fait votre commission, Aussitôt que j' ai eu reçu votre lettre.

Prov., Aussitôt dit, aussitôt fait, se dit Pour exprimer une grande promptitude dans l' exécution de quelque chose. On dit dans un sens analogue, Aussitôt pris, aussitôt pendu.

AUSTER. s. m.

AUSTER. s. m. (On prononce l' R.) Nom que les Latins donnaient au vent du midi, et qui est usité quelquefois dans la poésie française. Le pluvieux, l' humide, l' impétueux Auster.

AUSTÈRE. adj. des deux genres

AUSTÈRE. adj. des deux genres Qui est rigoureux pour le corps, et qui mortifie les sens et l' esprit. Dans cette acception, il se dit surtout Des doctrines et des pratiques religieuses. Religion austère. Règle austère. Jeûne austère. Mener une vie austère. Faire une pénitence austère. Il garde un silence austère.

Il signifie aussi, Sévère, rude. Homme austère. Moeurs austères. Mine austère. Visage austère. Vertu austère. Doctrine, morale austère. Conduite austère. Un austère devoir.

Il se dit, dans les Beaux-Arts, D' un caractère de gravité qui exclut les agréments. Ce peintre a préféré le genre austère au genre gracieux. L' architecture d' une prison, d' un arsenal, doit avoir quelque chose d' austère.

AUSTÈRE

AUSTÈRE en termes de Physique, se dit D' une certaine saveur âpre et astringente. La plupart des fruits sauvages sont d' un goût austère, sont austères au goût. Le coing a une saveur austère. Vin austère.

AUSTÈREMENT. adv.

AUSTÈREMENT. adv. Avec austérité. Vivre, jeûner austèrement.

AUSTÉRITÉ. s. f.

AUSTÉRITÉ. s. f. Rigueur qu' on exerce sur son corps, mortification des sens et de l' esprit. Ce religieux n' a pu supporter l' austérité de sa règle. Faire, pratiquer, exercer de grandes austérités. Il y avait beaucoup d' austérité dans ce monastère.

Il signifie aussi, Sévérité. L' austérité de Caton. L' austérité de ses moeurs. L' austérité de la vertu romaine. L' austérité des lois. Rebuter par l' austérité des préceptes.

AUSTRAL, ALE. adj.

AUSTRAL, ALE. adj. Méridional; qui est du côté d' où souffle le vent du midi, nommé Auster en latin. Le pôle austral. L' hémisphère austral. La partie australe du zodiaque. Les terres australes.

AUTAN. s. m.

AUTAN. s. m. Vent du midi. Il ne s' emploie guère qu' en poésie, et pour signifier, Un vent violent. L' autan furieux. La fureur des autans. Le souffle des autans. Braver les autans.

AUTANT. adv.

AUTANT. adv. Il sert à marquer Égalité de valeur, de mérite, de nombre, de quantité, d' étendue, etc. Ce diamant vaut autant que ce rubis. Je donnerai de cette maison autant qu' un autre. C' est autant d' épargné. Il s' estime autant qu' un autre. Je suis, je crois être autant que vous. Il est modeste autant qu' habile. Il boit autant d' eau que de vin. Il ne fait pas autant de froid qu' hier. Ce vase contient autant que l' autre. Il y avait autant d' hommes que de femmes. Tous ses discours sont autant d' impostures. J' irai chez vous autant de fois que vous voudrez. Autant il a de vivacité, autant vous avez de nonchalance. S' il a fait cela, j' en puis faire autant. Autant qu' il est possible. Autant que faire se peut.

Fam., Il en a autant qu' il en peut porter, se dit D' un homme qui a trop bu; et aussi D' un homme qui a été bien battu.

Prov. et fig., Autant lui en pend à l' oreille, Il pourra bien lui en arriver autant.

Prov., Autant de têtes, autant d' avis, Autant il y a de personnes, autant il y a de manières de voir différentes.

Absol. et fam., Cela est fini, ou autant vaut; c' est un homme mort, ou autant vaut, On peut considérer cette chose comme finie, cet homme comme mort.

Prov. et fig., Autant vaut être mordu d' un chien que d' une chienne, Entre deux choses également nuisibles, on n' a pas de choix à faire.

Prov. et fig., Autant vaut bien battu que mal battu, Il y a des choses où il ne faut point s' épargner, quoi qu' il en puisse arriver.

Elliptiq., Autant faire cela sur-le-champ que de différer, Autant vaut faire cela que, etc. La suppression de Vaut après Autant est assez fréquente dans certaines phrases familières où il est facile de le suppléer. Il a perdu neuf cent quatre-vingt-dix francs, autant dire mille francs.

Prov. et fig., Autant en emporte le vent, se dit en parlant De promesses auxquelles on n' ajoute pas foi, ou De menaces dont on ne craint point les effets.

Pop., Autant comme autant, Également, en même quantité. Il en meurt tous les ans autant comme autant. Cette locution a vieilli.

Autant bien, et Autant mal, Aussi bien, aussi mal. Il est autant bien à la cour qu' on y puisse être. Il s' en est acquitté autant mal qu' il se pouvait. Ces locutions vieillissent: on dit, Aussi bien, aussi mal.

AUTANT

AUTANT signifie encore, Selon, à proportion. Je le défends autant que je puis, tout autant que je puis. Travaillez autant que vous pourrez. Autant que j' en puis juger. Autant que je puis me rappeler. Un prince n' est grand qu' autant qu' il est juste. Je ne le ferai qu' autant qu' il me l' aura permis.

D' AUTANT. loc. adv.

D' AUTANT. loc. adv. et fam. Dans la même proportion. Donnez-moi cent écus, vous serez quitte d' autant. On a élevé cette maison d' un étage, et baissé cette autre d' autant. Il parle beaucoup, mais il mange d' autant. Cela nous soulage d' autant. Pendant qu' il discourait, je dormais d' autant.

Fam., À la charge d' autant, à charge d' autant, À condition de rendre la pareille.

Absol. et fam., Boire d' autant, Boire beaucoup. Ne songeons qu' au plaisir, et buvons d' autant.

D' AUTANT QUE. loc. conjonctive et fam.

D' AUTANT QUE. loc. conjonctive et fam. Vu, attendu surtout que. À votre place je n' irais point là, d' autant que rien ne vous y oblige.

Et d' autant que, Parce que, comme. Et d' autant que c' est mon pupille, je dois veiller à ses intérêts. Cette locution, qui a tout à fait vieilli, s' employait surtout en style de Pratique et de Chancellerie.

D' AUTANT PLUS. locution adverbiale

D' AUTANT PLUS. locution adverbiale qui sert à relever l' importance d' un motif de penser ou d' agir. Montrez-vous désintéressé dans cette affaire, vous en serez d' autant plus estimé. Il agissait avec d' autant plus de chaleur, qu' il était animé par la reconnaissance. Je lui en ai d' autant plus d' obligation, que je ne lui avais rien demandé. Je suis d' autant plus disposé à le servir, qu' il m' a lui-même obligé. Je le crois d' autant plus, qu' il est homme de bien. Voyez PLUS.

D' AUTANT MIEUX. locution adverbiale

D' AUTANT MIEUX. locution adverbiale qui signifie à peu près la même chose que D' autant plus. Je l' en aime d' autant mieux. Je sais la chose mieux que lui, et d' autant mieux que j' en ai été témoin oculaire.

D' AUTANT MOINS. locution adverbiale

D' AUTANT MOINS. locution adverbiale qui s' emploie dans un sens contraire à celui des deux locutions précédentes. Il en est d' autant moins à craindre. Il mérite d' autant moins vos bontés, qu' il paraît en faire peu de cas.

AUTEL. s. m.

AUTEL. s. m. Il se dit en général d' Une sorte de piédestal ou de table de pierre destinée principalement à l' usage des sacrifices. Dresser, élever un autel. Consacrer des autels. Embrasser les autels. Profaner les autels. Se prosterner devant les autels, au pied des autels. L' encens fumait sur les autels. Les autels des faux dieux. Conduire la victime à l' autel. Les cornes de l' autel. L' autel de Jupiter, de Mars, etc. Un autel de gazon. Chez les Hébreux, il y avait un autel des holocaustes, et un autel des parfums.

Fig., Il mérite qu' on lui élève, qu' on lui dresse des autels, Il est digne des plus grands honneurs, des plus grands témoignages de la reconnaissance publique.

AUTEL

AUTEL se dit particulièrement, chez les Catholiques, de L' espèce de table où l' on célèbre la messe. Un autel dédié à la sainte Vierge. L' autel de la Vierge. Un grand autel. Un petit autel. Table d' autel. Nappe d' autel. Le dessus de cet autel est de pierre, de bois, etc. On met ordinairement des reliques sous les pierres d' autel. Un devant d' autel. Un ornement d' autel. Les marches de l' autel. Le prêtre est à l' autel. Servir à l' autel. S' approcher de l' autel pour communier. Les saints autels.

Le sacrifice de l' autel, le saint sacrifice de l' autel, La messe.

Le saint sacrement de l' autel, L' eucharistie.

Le maître-autel ou grand autel, Le principal autel de chaque église, qui est placé dans le choeur.

Autel privilégié, Autel où il est permis de dire la messe des morts, les jours où on ne peut la célébrer aux autels qui ne sont pas privilégiés.

Autel portatif, Pierre plate et carrée, bénite selon les formes ordinaires de l' Église, pour célébrer la messe en pleine campagne.

Prov. et fig., Qui sert à l' autel, doit vivre de l' autel, ou simplement, Le prêtre vit de l' autel, Il est juste que chacun vive de sa profession.

Prov. et par exagérat., Il prendrait sur l' autel, sur le maître-autel, se dit D' un homme qui prend effrontément tout ce qu' il peut, et partout où il peut.

Fig., Élever autel contre autel, Faire un schisme dans l' Église, ou dans quelque communauté. Il signifie, par extension, Opposer son crédit, sa puissance, au crédit, à la puissance d' une autre personne; ou Former une entreprise rivale d' une autre déjà formée.

AUTEL

AUTEL signifie aussi figurément, surtout au pluriel, La religion, le culte religieux. Ils s' érigèrent en défenseurs de l' autel et du trône. Attaquer, renverser les autels. Respecter les autels. Cet impie avait juré la ruine des autels. Combattre pour ses autels. Les ministres des autels.

Prov. et fig., Ami jusqu' aux autels, Ami à tout faire, excepté ce qui est contraire à la conscience, à la religion.

AUTEL

AUTEL en termes d' Astronomie, Constellation de l' hémisphère austral.

AUTEUR. s. m.

AUTEUR. s. m. Celui qui est la première cause de quelque chose. Dieu est l' auteur de la nature. JÉSUS-CHRIST est l' auteur de notre salut. Les auteurs de la sédition, de la conjuration furent punis. On ne connaît point l' auteur de cette nouvelle. Vous êtes l' auteur de ma ruine. On n' a pu découvrir l' auteur de ce forfait. Il ne fut que l' instrument du crime; un tel en est l' auteur, le premier, le véritable auteur.

Les auteurs d' une race, Ceux dont elle est sortie.

Les auteurs de nos jours, Notre père et notre mère.

AUTEUR

AUTEUR signifie aussi, Inventeur. L' auteur d' une découverte, d' un procédé. Il est l' auteur de ce système. Les auteurs des opinions nouvelles. L' auteur d' un projet.

AUTEUR

AUTEUR se dit particulièrement de Celui qui a fait un ouvrage de littérature, de science ou d' art. L' auteur de ce livre est inconnu. Cette musique est d' un auteur célèbre. Après la pièce, le public demanda le nom de l' auteur. Quel est l' auteur de ce tableau? On le dit aussi Des femmes. Cette dame est auteur d' un fort joli roman.

Il signifie absolument, Celui qui a écrit quelque ouvrage, ou qui écrit habituellement des ouvrages. Bon auteur. Mauvais, médiocre auteur. Il s' est fait auteur. La condition, la vie, le métier d' auteur. La réputation, la célébrité, la gloire de cet auteur. Auteur ancien. Auteur moderne. Auteur classique. Auteur grave. Auteur frivole. Auteur dramatique. Auteur grec, latin, italien, arabe. Auteur approuvé. Auteur orthodoxe. Auteur apocryphe. Auteur anonyme. Auteur pseudonyme. Auteur original. Les auteurs sacrés. Les auteurs profanes. Auteur contemporain. On dit adjectivement, dans ce sens, Une femme auteur.

Il signifie quelquefois, par extension, L' ouvrage même d' un auteur. Lire un auteur. Commenter, expliquer, critiquer un auteur. Entendre les auteurs. Citer un auteur. Compiler des auteurs. Collection, choix des auteurs grecs, etc. Étudier les bons auteurs.

AUTEUR

AUTEUR en termes de Jurisprudence, Celui de qui on tient quelque droit. On lui disputait la possession de cette terre, il fit appeler ses auteurs en garantie.

AUTEUR

AUTEUR signifie également, Celui de qui on a appris quelque nouvelle. C' est mon auteur. Je vous nomme mon auteur. Je vous cite mon auteur. Il ne veut pas dire son auteur. En ce sens, on dit aussi D' une femme, C' est elle qui est mon auteur.

AUTHENTICITÉ. s. f.

AUTHENTICITÉ. s. f. Qualité de ce qui est authentique. L' authenticité de cette pièce n' est point contestée. L' authenticité d' un fait, d' une nouvelle. L' authenticité des livres sacrés. Cet écrit a un caractère d' authenticité, porte un caractère d' authenticité.

AUTHENTIQUE. adj. des deux genres

AUTHENTIQUE. adj. des deux genres Il se dit Des actes reçus, dressés par des officiers publics, et avec la solennité requise. Acte authentique. Pièce authentique. Contrat authentique. Écrit authentique. Titre authentique. Preuve authentique. Attestation, renonciation, déclaration authentique. On dit dans un sens analogue, Copie authentique.

Il se dit substantivement, au féminin, de La minute d' un acte ou écrit authentique. J' ai vu l' authentique et la copie. On trouve l' authentique de cette pièce dans les archives. Ce sens est maintenant peu usité.

AUTHENTIQUE

AUTHENTIQUE signifie aussi, Certain, dont la vérité ou l' autorité ne peut être contestée. Un fait authentique. Une histoire authentique. Des traditions authentiques. Déclaration authentique. Témoignage authentique. Passage authentique.

Dans le Plain-chant, Mode authentique. Voyez MODE.

AUTHENTIQUE. s. f.

AUTHENTIQUE. s. f. Nom de certains fragments de lois émanées de Justinien, lesquels ont été insérés dans le Corps de droit romain. Les Authentiques de Justinien. Les Novelles et les Authentiques. L' authentique, Si qua mulier.

AUTHENTIQUEMENT. adv.

AUTHENTIQUEMENT. adv. D' une manière authentique. Un traité, un contrat fait authentiquement.

AUTHENTIQUER. v. a.

AUTHENTIQUER. v. a. T. de Droit ancien. Rendre authentique. Il ne se disait guère qu' en parlant Des actes où l' on faisait mettre l' attestation des magistrats, et le sceau public. Authentiquer un acte.

Selon le Droit romain, Authentiquer une femme, La déclarer atteinte et convaincue d' adultère.

AUTHENTIQUÉ, ÉE. participe

AUTHENTIQUÉ, ÉE. participe

AUTOCÉPHALE. s. m.

AUTOCÉPHALE. s. m. Nom donné par les Grecs aux évêques qui n' étaient point sujets à la juridiction des patriarches.

AUTOCHTHONE. s. m.

AUTOCHTHONE. s. m. Terme d' Antiquité, qui est usité en parlant des Grecs, ou, d' après eux, pour désigner Les premiers habitants d' un pays, et les distinguer des peuples qui sont venus s' établir dans le même lieu. Il est synonyme d' Aborigène.

Il est aussi quelquefois adjectif des deux genres. Un peuple autochthone.

AUTOCRATE. s. m., et AUTOCRATRICE. s. f.

AUTOCRATE. s. m., et AUTOCRATRICE. s. f. Celui, celle dont la puissance ne relève d' aucune autre: titre du czar ou empereur de Russie, ou de la czarine, quand c' est une femme qui règne. Autocrate, autocratrice de toutes les Russies.

AUTOCRATIE. s. f.

AUTOCRATIE. s. f. Gouvernement d' un seul, exercé avec une autorité autorité absolue, indépendante, illimitée.

AUTO-DA-FÉ. s. m.

AUTO-DA-FÉ. s. m. Mot emprunté de l' espagnol, et qui signifie, Acte de foi. Cérémonie, dans laquelle l' inquisition faisait exécuter ses jugements. Il s' emploie surtout en parlant De l' exécution des jugements qui condamnaient au supplice du feu. Un auto-da-fé révolte l' humanité. Assister à des auto-da-fé.

AUTOGRAPHE. adj. des deux genres

AUTOGRAPHE. adj. des deux genres T. didactique. Qui est écrit de la main même de l' auteur. Lettre autographe. Manuscrit autographe.

Il s' emploie quelquefois substantivement, au masculin. J' ai vu l' autographe.

AUTOMATE. s. m.

AUTOMATE. s. m. Machine qui a en soi les principes de son mouvement. Une horloge est un automate. Quelques philosophes ont prétendu que les bêtes ne sont que des automates.

Il se dit plus communément, aujourd' hui, Des machines qui imitent le mouvement des corps animés. Un automate fort curieux. Dans ce sens, on l' emploie souvent comme adjectif des deux genres. Le flûteur automate, le canard automate de Vaucanson.

Fig. et fam., C' est un automate, se dit D' une personne stupide.

AUTOMATIQUE. adj. des deux genres

AUTOMATIQUE. adj. des deux genres T. de Physiologie et de Médecine. Il se dit Des mouvements qui s' exécutent sans la participation de la volonté. La circulation du sang est un mouvement automatique.

Il se dit aussi Des mouvements qu' un malade exécute sans but.

AUTOMNAL, ALE. adj.

AUTOMNAL, ALE. adj. (On prononce l' M.) Qui appartient à l' automne. Plantes automnales. Fièvres automnales. La partie automnale du bréviaire, Celle qui contient l' office des trois mois de l' automne. Il n' a point de pluriel au masculin.

AUTOMNE. s. m.

AUTOMNE. s. m. et f. (On prononce Autonne.) Celle des quatre saisons de l' année qui est entre l' été et l' hiver. Un bel automne. Un automne fort sec. Une automne froide et pluvieuse. Une automne venteuse. Au commencement de l' automne. À la fin de l' automne. L' automne est une saison tempérée. L' automne est la belle saison pour les fruits. Des fruits d' automne.

Il signifie figurément, L' âge qui précède la vieillesse. Être dans son automne.

AUTONOME. adj. des deux genres

AUTONOME. adj. des deux genres Titre des villes grecques qui avaient le privilége de se gouverner par leurs propres lois.

AUTONOMIE. s. f.

AUTONOMIE. s. f. Liberté dont jouissaient, sous les Romains, les villes grecques qui avaient conservé le droit de se gouverner par leurs propres lois.

AUTOPSIE. s. f.

AUTOPSIE. s. f. Vision intuitive; état de l' âme dans lequel, suivant les païens, on avait un commerce intime avec la divinité.

AUTOPSIE

AUTOPSIE en termes de Médecine, Inspection de toutes les parties d' un cadavre, examen de l' état où elles se trouvent. On a ordonné l' autopsie de ce cadavre. L' autopsie n' a fourni aucune preuve d' empoisonnement. Procès-verbal d' autopsie.

AUTORISATION. s. f.

AUTORISATION. s. f. Action par laquelle on autorise, on accorde la faculté, la permission de faire quelque chose. La femme ne peut accepter une donation sans l' autorisation de son mari. Il a agi sans mon autorisation. Vous n' avez pas besoin de son autorisation pour faire cela. Les sociétés anonymes ne peuvent exister qu' avec l' autorisation du roi. Demander, obtenir, accorder une autorisation.

AUTORISER. v. a.

AUTORISER. v. a. Donner autorité. C' est le roi qui autorise les magistrats. Dans ce sens, il a vieilli.

Il signifie ordinairement, Accorder le pouvoir, la faculté, la permission de faire quelque chose. Une femme ne peut contracter, si son mari ne l' autorise, ne l' y autorise. Une femme qui s' est fait autoriser par justice. Autoriser une société anonyme par ordonnance. Vous m' avez autorisé à faire cette démarche. Je vous autorise à lui dire que...

Il signifie, par extension, Mettre en droit de faire une chose, en fournir un motif, un prétexte. Traitez-le sévèrement, vous y êtes autorisé par la conduite déloyale qu' il a tenue à votre égard. La confiance que vous m' accordez m' autorise à vous dire que... Par vos propos indiscrets, vous autorisez cet enfant à oublier ses devoirs.

Il s' emploie souvent en parlant Des choses. C' est une action que les lois autorisent. Autoriser une démarche. Autoriser des abus. Autoriser des violences, des excès. Leurs criminelles tentatives autorisent la sévérité de ces mesures. L' exemple des chefs autorisait le relâchement de la discipline.

Il s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Acquérir de l' autorité. Les coutumes s' autorisent par le temps, et acquièrent force de loi.

Il signifie plus ordinairement, Prendre droit ou prétexte de faire quelque chose. Il justifiait leur conduite, pour s' autoriser à les imiter. Il s' autorise de votre exemple, de vos maximes, pour agir de la sorte.

AUTORISÉ, ÉE. participe

AUTORISÉ, ÉE. participe Femme dûment autorisée de son mari.

AUTORITÉ. s. f.

AUTORITÉ. s. f. Pouvoir ou droit de commander, d' obliger à quelque chose. L' autorité des magistrats. L' autorité des lois. L' autorité spirituelle. L' autorité temporelle. L' autorité du roi. L' autorité royale. L' autorité absolue. L' autorité souveraine. Autorité paternelle. Avoir de l' autorité. Se maintenir en autorité. Abuser de son autorité. Abus d' autorité. Se prévaloir de son autorité. Interposer son autorité. Cela s' est fait par autorité publique. Blesser l' autorité des juges. User d' autorité. Perdre son autorité. Conserver, maintenir son autorité. Étendre son autorité. Sous votre autorité. Par autorité de justice. Un coup d' autorité. Agir d' autorité. Prendre un ton d' autorité. Homme sans autorité. De notre pleine puissance et autorité.

Il veut tout emporter d' autorité, se dit D' un homme accoutumé à parler, à agir d' une manière impérieuse.

Faire une chose de son autorité privée, La faire sans en avoir le droit, ou sans observer les formes accoutumées.

AUTORITÉ

AUTORITÉ se dit aussi, absolument, de L' administration, du gouvernement considéré principalement dans ses rapports avec les citoyens. Les agents de l' autorité. Censurer les actes de l' autorité. Il y fut contraint par décision de l' autorité. Recourir, s' adresser à l' autorité. L' autorité supérieure.

Les autorités constituées, ou simplement, Les autorités, Les magistrats, les hauts fonctionnaires chargés d' une partie quelconque de l' administration publique. Les autorités assistèrent en corps à la cérémonie. Le respect dû aux autorités constituées. Les autorités civiles et militaires.

AUTORITÉ

AUTORITÉ signifie en outre, Crédit, considération, influence. Il a bien de l' autorité dans ce corps, dans sa famille. Être en grande autorité.

Il s' applique Aux choses, dans le même sens. Ces opinions ont acquis beaucoup d' autorité. De telles circonstances donnent à cette preuve, à ce témoignage une grande autorité. L' autorité de ses paroles.

Il signifie aussi, Le sentiment d' un auteur, ou d' un personnage important, que l' on rapporte pour confirmer ce que l' on dit. Vous trouverez plus d' une autorité dans les Pères pour appuyer votre sentiment. Alléguer des autorités. J' ai cent bonnes autorités pour prouver ce que j' avance. Il affirme cela sans autorité.

Faire autorité, Faire loi, servir de règle en quelque matière. Les décisions de ce jurisconsulte font autorité. Un si médiocre écrivain ne fera jamais autorité.

AUTOUR. Préposition

AUTOUR. Préposition qui sert à marquer La situation de ce qui environne un objet, ou Le mouvement de ce qui en fait le tour. Autour de sa personne. Ils se rangèrent autour de lui. Autour de la tête. Autour du bras. Autour de la place. Autour de l' église. Rôder tout autour d' une maison.

Il se dit figurément, tant au sens physique qu' au sens moral. Ce prince a autour de lui des gens qui le trompent. J' ignorais les événements qui se passaient autour de moi. Cet écrivain tourne trop longtemps autour de la même idée. Vous tournez autour de la question, vous ne la résolvez pas, vous l' éludez.

Prov. et fig., Tourner autour du pot, Biaiser, user de détours au lieu d' aller au fait. Pourquoi tant tourner autour du pot? expliquez-vous nettement. Il ne fait que tourner autour du pot.

AUTOUR

AUTOUR signifie quelquefois, Auprès, et marque une idée d' Attachement, d' assiduité. C' est une personne si charitable, qu' elle est continuellement autour des malades. Il est toujours autour d' elle.

Il s' emploie quelquefois adverbialement et sans régime. Le palais était fermé; autour, veillait une garde nombreuse. Il regardait tout autour si on le suivait.

Ici autour, Dans le voisinage. Il loge quelque part ici autour.

AUTOUR. s. m.

AUTOUR. s. m. Oiseau de proie, du genre de ceux qu' on nomme, en Fauconnerie, Oiseaux de poing. Autour passager ou de passage. Tiercelet d' autour. Faire voler un autour. Paître un autour. Dresser un autour au leurre.

AUTOURSERIE. s. f.

AUTOURSERIE. s. f. L' art d' élever et de dresser des autours.

AUTOURSIER. s. m.

AUTOURSIER. s. m. Celui qui fait profession d' élever et de dresser des autours.

AUTRE. Adjectif des deux genres

AUTRE. Adjectif des deux genres qui marque Distinction, différence entre les personnes ou les choses, et qu' on emploie ordinairement avec ellipse du nom auquel il se rapporte, lorsque ce nom est déjà exprimé dans la phrase. Connaissez-vous mon autre soeur? Il amena son frère et deux autres personnes. N' avez-vous que ces deux enfants? j' en ai encore un autre, deux autres. Tel homme recherche ce que tel autre méprise. Il faut appeler un autre médecin. Il paya deux de ses créanciers, mais il ne donna rien aux autres. Je garde ce cheval, et je vous cède l' autre. On ne peut comparer cet animal à aucun autre. L' épée d' une main et le pistolet de l' autre. Quelle autre chose voulez-vous de moi? C' est autre chose que j' exige. Entre autres choses. Votre habit est usé, il faut en acheter un autre. Ce que vous ne ferez pas dans un temps, vous le ferez dans un autre. Revenez une autre fois. Souvent il est gai; d' autres fois il est morne et sombre. Autre chose est une simple affirmation, autre chose est une affirmation avec serment. Autre est promettre, autre est donner. L' une et l' autre saison est favorable. J' ai parcouru l' une et l' autre région. Des clameurs s' élevèrent dans l' une et dans l' autre armée. D' une et d' autre manière. Aller de côté et d' autre. Nous nous reverrons autre part. Voyez PART.

Il s' emploie dans le même sens avec l' article, comme une sorte de relatif, et s' oppose à L' un, les uns, ou à quelque autre terme analogue. Des deux livres que vous me demandez, voici l' un, voilà l' autre. Des deux frères, l' un a pris le parti de l' Église, et l' autre le parti de l' épée. Ils sont morts l' un et l' autre. Ils ne sont morts ni l' un ni l' autre. L' un et l' autre y a manqué. L' un et l' autre sont venus. Ni l' un ni l' autre ne viendra. Ni l' un ni l' autre ne viendront. Les uns et les autres. Je veux l' un et l' autre, les uns et les autres. Prenez ceux-ci, et laissez-moi les autres. Je prends les miens, et je laisse tous les autres. Il est chez l' un ou chez l' autre. Il y a une grande différence entre l' un et l' autre. Il en veut à l' un et à l' autre. Ils étaient les uns noirs, les autres blancs. Les uns allaient à droite, d' autres à gauche, d' autres dans tous les sens. Se louer l' un l' autre. Ils se haïssent l' un l' autre. À l' envi l' un de l' autre. Elles médisent l' une de l' autre. Ils étaient aigris l' un contre l' autre. Ils paraissent faits, ils sont nés l' un pour l' autre. Il ne faut pas prendre l' un pour l' autre, confondre l' un avec l' autre. Ils se succédaient les uns aux autres. S' unir l' un à l' autre, l' un avec l' autre. Ils sont dupes les uns des autres.

C' est un autre homme, tout un autre homme, ou mieux un tout autre homme; il est devenu tout autre, je le trouve tout autre, se dit D' un homme qui a changé en bien ou en mal. On l' emploie le plus ordinairement en bonne part.

Fam., Parler de choses et d' autres, S' entretenir, parler de diverses choses. Nous parlâmes de choses et d' autres, mais il ne fut nullement question de vous.

Il dit d' une façon et il fait d' une autre, Ses discours et ses actions ne s' accordent pas.

Fam., L' autre jour, désigne indéterminément Un des derniers jours qui ont précédé celui où l' on parle. J' ai rencontré, l' autre jour, monsieur votre frère.

Prov., Autres temps, autres soins, D' autres circonstances demandent une conduite différente. Autres temps, autres moeurs, Les moeurs, les usages changent avec le temps.

Fam., Nous autres, vous autres, Nous, vous.

Fam., L' un vaut l' autre; ils sont aussi bons et aussi mauvais l' un que l' autre; qui voit l' un voit l' autre, Il n' y a pas de différence de l' un à l' autre. On dit aussi, Il y en a d' uns et d' autres, Il y en a de bons et de mauvais.

Fam., C' est tout un ou tout autre, Il n' y a point de milieu, il n' y a point à choisir entre les deux propositions qui sont faites.

L' un dans l' autre, l' un portant l' autre, En compensant l' un avec l' autre. Ces objets coûtent tant, l' un dans l' autre, l' un portant l' autre.

Fam., Il n' en fait pas d' autres, se dit D' un homme qui fait quelque sottise ou commet quelque étourderie, et signifie, qu' Il lui arrive souvent d' en faire de pareilles.

Fam., Il en sait bien d' autres, Il est capable de bien d' autres tours.

Fam., J' en ai vu bien d' autres, J' ai vu des choses bien plus extraordinaires que celle-là.

Fam., En voici bien d' un autre ou d' une autre, Voici une chose encore plus surprenante; Voici une chose à laquelle on ne s' attendait pas.

AUTRE

AUTRE signifie aussi, Supérieur en mérite, plus important, de plus grande conséquence. L' homme que vous me citez est habile, mais celui dont je vous parle est bien un autre homme. Le vin de Mâcon est bon, mais celui de Beaune est bien d' autre vin, est tout un autre vin. Vous loger, passe; mais vous nourrir, c' est une autre affaire. Il avait été mis en prison pour dettes, mais on l' accuse maintenant d' avoir volé: c' est bien une autre affaire.

Prov. et fig., C' est une autre paire de manches, voici bien une autre paire de manches, C' est une autre affaire, voici bien une autre affaire.

AUTRE

AUTRE se dit aussi dans le sens de Second, pour exprimer la ressemblance, l' égalité, la conformité qu' il y a entre deux personnes ou entre deux choses. C' est un autre Alexandre, un autre César. Il le regarde comme un autre lui-même. Cette ville est un autre Paris.

Il s' emploie quelquefois absolument, pour dire Une autre personne, en général, sans en désigner aucune en particulier. J' aime mieux que vous l' appreniez d' un autre que de moi. Quelque autre vous le dira mieux que moi. Quel autre s' en serait avisé? À votre place, un autre se serait empressé de venir. Tout autre que lui ne s' en serait pas si bien tiré. C' est à lui que je veux avoir affaire, et non à d' autres. D' autres sauraient vous flatter; moi, je vous dis la vérité.

Les autres, Les autres personnes en général, autrui. Il est plus aisé d' être sage pour soi que pour les autres. Vous rejetez toujours la faute sur les autres. Il se méfie toujours des autres.

Fam., Être toujours chez l' un ou chez l' autre, Être souvent en visite chez les diverses personnes que l' on connaît.

Pop., Comme dit l' autre, comme dit cet autre, Comme on dit. Il faut, comme dit l' autre, souffrir ce qu' on ne peut éviter.

Pop., Ah! cet autre! Écoutez ce que nous dit cet autre! s' emploient Pour faire entendre que l' on ne croit pas aux paroles de quelqu' un, et pour lui témoigner une sorte de mépris.

Fam., À d' autres! Allez conter ces histoires, ces sornettes à d' autres, je n' y crois point.

Fam., Je ne connais autre, C' est une personne que je connais beaucoup.

AUTREFOIS. adv.

AUTREFOIS. adv. Anciennement, jadis, au temps passé. On croyait autrefois que... On voyait autrefois... C' était autrefois la coutume. Vous prétendiez autrefois que... Les hommes d' autrefois étaient, dit-on, plus robustes que ceux d' aujourd' hui.

AUTREMENT. adv.

AUTREMENT. adv. D' une autre façon. Faisons autrement. Il faut vivre autrement. Je ne le veux pas comme cela, je le veux autrement. Il est fait tout autrement que vous ne croyez. Il agit autrement qu' il ne parle. Il n' agit pas autrement qu' il parle. Cet historien rapporte le fait bien autrement, tout autrement. Ceci est tout autrement important, Est bien plus important.

Il signifie quelquefois, Sinon, sans quoi. Dites-lui qu' il soit plus sage, qu' autrement on le châtiera, qu' autrement il s' en trouvera mal. Il vous a vendu sa propriété à telle condition, autrement il n' eût pas voulu s' en défaire.

AUTREMENT

AUTREMENT précédé de la négative pas, signifie, Guère. C' est un homme qui n' est pas autrement riche. Il n' est pas autrement disposé à faire ce que vous lui demandez. Est-il malade? Pas autrement, mais il est chagrin. Ce sens est familier.

AUTRUCHE. s. f.

AUTRUCHE. s. f. Grand oiseau, fort haut sur jambes et à cou très-long, dont les ailes, ainsi que la queue, sont garnies de plumes molles et flexibles, qui ne peuvent servir au vol. Les autruches viennent d' Afrique. Des oeufs d' autruche. Les plumes d' autruche servent à faire des panaches. Il n' est pas vrai, comme on l' a prétendu, que l' autruche digère le fer.

Prov. et fig., Il a un estomac d' autruche, c' est un estomac d' autruche, il digérerait le fer, se dit D' un grand mangeur.

AUTRUI. s. m.

AUTRUI. s. m. qui n' a point de pluriel. Les autres personnes, le prochain. Il ne faut pas désirer le bien d' autrui, la femme d' autrui. Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qui te fût fait à toi-même. Juger d' autrui par soi-même. Être logé chez autrui. Parler par la bouche d' autrui. Vivre, s' amuser aux dépens d' autrui.

Prov. et pop., Prendre son coeur par autrui, Se mettre en la place de quelqu' un, agir à son égard comme en pareil cas nous voudrions qu' on agît au nôtre. Cette phrase a vieilli.

Prov., Mal d' autrui n' est que songe, Le mal d' autrui ne nous touche guère.

Prov. et fig., Qui s' attend à l' écuelle d' autrui a souvent mal dîné, Quand on compte sur autrui, on est souvent trompé dans ses espérances.

En termes d' ancienne Chancellerie, Sauf en autres choses notre droit, et l' autrui en toutes, Et le droit d' autrui en toutes.

AUVENT. s. m.

AUVENT. s. m. Petit toit en saillie, attaché ordinairement au-dessus des boutiques, pour garantir de la pluie. Se mettre à couvert de la pluie sous un auvent.

AUVERNAT. s. m.

AUVERNAT. s. m. Nom qu' on donne à certain vin d' Orléans.

AUXILIAIRE. adj. des deux genres

AUXILIAIRE. adj. des deux genres Qui aide, dont on tire du secours. Il est principalement usité en parlant Des troupes qu' un prince, qu' un État envoie au secours d' un autre prince, d' un autre État. Armée auxiliaire. Troupes auxiliaires.

Il s' emploie aussi substantivement. Un corps d' auxiliaires. Ce général fut trahi par ses auxiliaires. Quel homme il a été prendre pour auxiliaire! Ce parti n' avait pour auxiliaires que la fourbe et la violence. Un puissant auxiliaire.

AUXILIAIRE

AUXILIAIRE en termes de Grammaire, se dit Des verbes qui servent à former plusieurs temps des autres verbes. Verbe auxiliaire. Avoir et Être sont les verbes auxiliaires de la langue française. On dit substantivement, dans le même sens, L' auxiliaire Être, l' auxiliaire Avoir.

AVACHIR (S' ). v. pron.

AVACHIR (S' ). v. pron. Devenir lâche, mou, sans vigueur. Il est populaire et se dit surtout Des femmes auxquelles un excès d' embonpoint fait perdre la fraîcheur et la vivacité de la jeunesse.

Il se dit aussi Des étoffes, du cuir, d' un habit, lorsqu' ils se déforment et s' affaissent par l' usage. Cet habit commence à s' avachir.

AVACHI, IE. participe

AVACHI, IE. participe Des bottes avachies.

AVAL. s. m.

AVAL. s. m. T. de Négoce. Souscription qu' on met au bas d' un effet de commerce, et par laquelle on s' oblige d' en payer le montant, s' il n' est pas acquitté par celui qui a souscrit ou accepté l' effet. Mettre son aval au bas d' une lettre de change. L' aval peut être fourni par acte séparé. Donneur d' aval.

AVAL. s. m.

AVAL. s. m. T. de la Navigation des rivières. Il est l' opposé d' Amont, et signifie, Le côté vers lequel descend la rivière. On l' emploie surtout avec la préposition De, et toujours sans l' article. Pays d' aval. Patache d' aval. Le vent vient d' aval.

En aval du pont, de la ville, etc., se dit pour désigner Le côté de la rivière qui est au-dessous du pont, de la ville, etc., dont on parle.

Vent d' aval, se dit, sur les côtes, de Tout vent qui souffle de l' un des points compris entre le nord-ouest et le sud-ouest, passant par l' ouest, surtout lorsque la terre est au levant. Le vent d' aval amène presque toujours de la pluie.

Un des bateaux allait amont, l' autre aval, L' un montait, l' autre descendait. Dans cette phrase, qui a vieilli, Amont et Aval sont employés dans leur signification primitive, c' est-à-dire, comme adverbes.

À VAU-L' EAU. loc. adv.

À VAU-L' EAU. loc. adv. Suivant le courant de l' eau. La barque allait à vau-l' eau. Personne ne ramait, nous nous laissions aller à vau-l' eau.

Prov. et fig., L' affaire, l' entreprise est allée à vau-l' eau, Elle n' a pas réussi, on n' en espère plus rien.

AVALAISON ou AVALASSE. s. f.

AVALAISON ou AVALASSE. s. f. Chute d' eau impétueuse qui vient des grosses pluies formées en torrents. Ces deux mots sont peu usités.

AVALAISON

AVALAISON en termes de Marine, se dit d' Un vent d' aval qui dure depuis huit jours et plus sans varier.

AVALANCHE. s. f.

AVALANCHE. s. f. (Quelques-uns disent, Avalange.) Masse considérable de neige durcie qui se détache du sommet glacé des hautes montagnes, et roule jusque dans les vallées, en détruisant ou renversant tout sur son passage. La chute d' une avalanche. Ce village a été détruit par une avalanche. Ils furent surpris par une avalanche.

AVALASSE. s. f.

AVALASSE. s. f. Voyez AVALAISON.

AVALER. v. a.

AVALER. v. a. Faire passer par le gosier ans l' estomac quelque aliment, quelque liqueur, ou autre chose. Avaler un bouillon. Avaler un oeuf. Il avale les morceaux sans mâcher. Il ne saurait plus rien avaler. Il n' avale qu' avec peine. Avaler une arête, un os, une épingle.

Prov. et pop., Ne faire que tordre et avaler, Manger trop avidement, et avaler presque sans mâcher.

Fam. et par exagérat., Il avalerait la mer et les poissons, se dit D' un homme qui a une grande soif, ou qui a un appétit insatiable; et quelquefois, au figuré, D' un homme extrêmement avide de richesses.

Prov. et fig., Avaler le calice, avaler le morceau, Se soumettre à quelque chose de fâcheux, malgré la répugnance qu' on y peut avoir.

Prov. et fig., Avaler des couleuvres, Recevoir des dégoûts, des chagrins, des mortifications qu' on est obligé de dissimuler, dont on n' ose se plaindre. À la cour, on avale bien des couleuvres.

Fig. et pop., On lui fera avaler cela, On lui fera croire cela, ou On lui fera endurer cela. On lui en fera avaler bien d' autres.

AVALER

AVALER signifie aussi, Abaisser, faire descendre. Avaler du vin dans la cave. En ce sens, il est populaire.

En termes de Jardinage, Avaler une branche, La couper près du tronc.

Sur les rivières, Ce bateau avale, ce bateau va en avalant, Il suit le courant de la rivière. Dans ce sens, qui a vieilli, Avaler est neutre.

AVALER

AVALER avec le pronom personnel, signifie, Pendre, descendre trop bas. Le ventre de cette jument s' avale.

AVALÉ, ÉE. participe

AVALÉ, ÉE. participe Il est aussi adjectif, et signifie, Qui pend un peu. Avoir les joues avalées, les épaules avalées. Cette chienne mettra bas bientôt, elle a le ventre fort avalé. Ce chien courant a les oreilles bien avalées.

AVALEUR. s. m.

AVALEUR. s. m. Celui qui a l' habitude d' avaler quelque aliment, quelque liqueur. C' est un avaleur de bouillons, de tisane, de médecines. Il est familier, et ne se dit guère que par une sorte de moquerie.

Prov. et fig., C' est un avaleur de pois gris, C' est un glouton, c' est un gourmand.

Prov. et fig., C' est un avaleur de charrettes ferrées, C' est un fanfaron.

AVALOIRE. s. f.

AVALOIRE. s. f. Gosier. Il est familier et ne se dit que par plaisanterie, en parlant D' un homme qui mange et boit beaucoup. Il a une belle avaloire. Quelle avaloire!

AVALOIRE

AVALOIRE se dit aussi d' Une pièce du harnais des chevaux, qui leur descend derrière les cuisses, un peu au-dessous de la queue. Le harnais ne vaut plus rien, l' avaloire est toute rompue. L' avaloire descend trop bas, il faut la rehausser.

AVANCE. s. f.

AVANCE. s. f. Partie de bâtiment qui anticipe sur une rue, sur une cour, et qui sort de l' alignement du reste du bâtiment. Le voyer fera abattre cette avance.

Il signifie aussi, L' espace de chemin qu' on a devant quelqu' un. Il a tant de lieues, tant de journées d' avance sur nous. Il court mieux que lui, il lui donnera dix pas d' avance sur cent. Prendre l' avance.

Il se dit également de Ce qui se trouve déjà de fait ou de préparé dans une affaire, dans un ouvrage. C' est une grande avance, quand on veut bâtir, que d' avoir des matériaux. Si vous avez les mémoires qu' il vous faut pour écrire cette histoire, c' est autant d' avance.

Il sert, avec les prépositions De et Par, à former des locutions adverbiales qui marquent Anticipation de temps, soit par rapport à l' époque où l' on fait ordinairement une chose, soit par rapport à ce qui doit être fait ou dit postérieurement. Payer d' avance une année de son loyer. Payer quelqu' un par avance. Payer par avance. Payer une année d' avance. Je vous préviens d' avance que... Je m' en réjouis par avance avec vous. Je m' en réjouis d' avance. Je vous en fais mes compliments par avance.

Il se dit aussi Des sommes que l' on prête, d' un payement anticipé, d' un déboursé que l' on fait pour quelqu' un. Faire une avance de mille écus. Il a fait pour eux des avances considérables. C' est moi qui ai fait toutes les avances, tous les frais de cette entreprise. J' en serai pour mes avances.

Être en avance, Avoir fait une avance de quelque somme. Je suis avec eux en avance de deux mille francs.

AVANCE

AVANCE se dit en outre Des premières recherches, des premières démarches pour amener une réconciliation, un accommodement, un traité, pour former une liaison d' amour ou d' amitié. Il se tient ferme, et ne veut faire aucune avance. Je veux bien me réconcilier avec lui, mais je ne ferai pas les avances. Ce n' est pas lui qui a recherché cette femme, elle a fait les avances, toutes les avances. On a repoussé toutes leurs avances. Mes avances ont été reçues froidement.

AVANCÉE. s. f.

AVANCÉE. s. f. T. de Guerre. Corps de garde avancé, petit poste en avant de celui qui garde la porte d' une place de guerre. Le poste de l' avancée. Il était à l' avancée.

AVANCEMENT. s. m.

AVANCEMENT. s. m. Progrès en quelque matière que ce soit. Il fait tout ce qu' il peut pour l' avancement de son travail. Ce bâtiment, cet ouvrage ne s' achèvera pas sitôt, je n' y vois pas d' avancement. Je remarque un grand avancement dans cet écolier. Un prince qui a beaucoup fait pour l' avancement des lettres, qui a beaucoup contribué à l' avancement des lettres, des arts, des sciences.

Il se dit particulièrement Du progrès que l' on fait dans la carrière des emplois, et surtout de L' action de monter en grade. J' aurai soin de votre avancement. Être cause de l' avancement d' un homme. Procurer l' avancement de quelqu' un. Procurer à quelqu' un de l' avancement. Cet officier sollicite de l' avancement. Il ne doit son avancement qu' à son mérite. Un avancement rapide. Il vient d' avoir, d' obtenir de l' avancement.

En Jurispr., Avancement d' hoirie, Ce qui se donne par avance à un héritier. Cela lui fut donné en avancement d' hoirie.

AVANCER. v. a.

AVANCER. v. a. Pousser en avant, porter en avant. Avancez la table. Il avança la tête hors de la voiture. Avancer le bras, avancer le pied.

Il signifie aussi, Rapprocher un objet d' un autre. Avancez cette table vers moi, vers le feu. Avancez-moi un fauteuil.

AVANCER

AVANCER est souvent opposé à Différer, retarder. Avancer son départ. Avancer le jour de son départ. Avancer le dîner, l' heure du dîner. Elle fit une chute qui avança ses couches. Les chagrins ont avancé sa mort. La chaleur avance la végétation.

Avancer une montre, une pendule, une horloge, Faire qu' elle indique les heures avant le temps où elle les eût indiquées si on n' y avait pas touché.

AVANCER

AVANCER signifie encore, Faire du progrès en quelque chose. Avancer sa besogne. Avancer un ouvrage. Il a bien avancé ses affaires en peu de temps. On dit de même: Cela n' avancera pas les affaires. Cela ne m' avance guère, ne m' avance pas beaucoup. Etc.

Avancer quelqu' un, Lui procurer quelque avancement. Son protecteur l' a fort avancé.

AVANCER

AVANCER signifie aussi, Payer par avance, payer avant que l' argent soit dû. Avancer un terme à son hôte. Avancer les gages à ses domestiques. Avancer de l' argent à un architecte, à un entrepreneur.

Il signifie également, Payer une somme pour le compte de quelqu' un, fournir aux frais de quelque entreprise. Comme il était absent, j' ai avancé cet argent pour lui. Il a avancé cela de ses deniers. Il est juste qu' on lui rende ce qu' il a avancé. J' ai avancé beaucoup de fonds pour l' établissement de cette fabrique.

AVANCER

AVANCER signifie aussi, figurément, Mettre en avant, proposer une chose comme véritable. Vous avancez une proposition fort dangereuse. Je n' avance rien dont je n' aie de bonnes preuves. Vous avancez une chose dont vous serez désavoué.

AVANCER

AVANCER avec le pronom personnel, signifie, Aller en avant. Avancez-vous. L' armée s' avançait. Il s' avança de tant de journées. Je m' avançai vers lui. Ce gros nuage s' avance vers nous.

Il se dit figurément, dans un sens analogue, De l' écoulement du temps. Le temps s' avance insensiblement. Le jour s' avance. La saison s' avance.

Il signifie encore figurément, Faire du progrès dans une carrière, y obtenir de l' avancement. Il s' est fort avancé en peu de temps. S' avancer dans les emplois. S' avancer par son mérite.

S' avancer dans le monde, Y obtenir des succès.

AVANCER

AVANCER avec le pronom personnel, se dit quelquefois De certaines choses qui font saillie, qui se prolongent en dehors. Les rochers qui s' avançaient au-dessus de nos têtes. Ce promontoire s' avance très-loin dans la mer.

Il se dit figurément, en matière d' affaires et de négociations, lorsqu' on met en avant quelque chose qui fait contracter une sorte d' engagement. Je me suis avancé jusqu' à lui offrir telle somme. Cet ambassadeur s' est trop avancé, il court risque d' être désavoué.

AVANCER

AVANCER est souvent verbe neutre, et signifie, Aller en avant. Avancez donc. Faites-les avancer. L' armée avançait dans le pays. Il recule au lieu d' avancer. Avancer vers quelqu' un. Avancer sur l' armée ennemie. Avancer rapidement, lentement.

Cette horloge, cette montre avance, Elle va trop vite.

AVANCER, neutre

AVANCER, neutre signifie aussi, Anticiper. Vous avez avancé de plus d' un mètre sur mon terrain.

Il signifie encore, Sortir de l' alignement. On a abattu le devant de cette maison, parce qu' elle avançait trop sur la rue. Cette gouttière, ce toit avance. Cet arbre avance hors de l' allée, il faut l' abattre.

Il signifie en outre, Faire du progrès. Avancer en âge, en sagesse, en vertu. Avancer dans un travail, dans l' étude. Avancer dans la piété. Il se tue de travail, et n' avance point. Cet écolier avance-t-il? Il a beaucoup avancé en peu de temps. Il avance à vue d' oeil. C' est une carrière où l' on n' avance que lentement. Cet officier n' a plus aucun espoir d' avancer.

Il se dit également, dans ce dernier sens, en parlant Des choses. Voilà un travail qui n' avance point. Les affaires n' avancent point entre ses mains. L' impression de ce livre n' avance guère. Elle avance peu à peu. La civilisation n' avance guère dans tel pays.

AVANCÉ, ÉE. participe

AVANCÉ, ÉE. participe En termes d' Art militaire, Ouvrage avancé, Ouvrage de fortification qui n' est pas contigu au corps de la place, et qui contribue à la couvrir. Corps de garde avancé, ou simplement, Avancée, Petit poste placé en avant de celui qui garde la porte d' une ville forte. À la guerre, on appelle Garde avancée, Celle qui est près de l' ennemi. On dit également, Sentinelle avancée.

L' affaire est bien avancée, est fort avancée, Elle approche de son terme, de sa conclusion. On dit de même: Les choses sont trop avancées pour qu' on puisse reculer. La civilisation de ce peuple est fort avancée, Elle est très-perfectionnée. La science était alors peu avancée, Elle avait fait peu de progrès. Etc.

Être avancé dans un travail, dans un ouvrage, En avoir fait une grande partie, approcher de la fin. Il y a six mois qu' elle s' occupe de cet ouvrage, aussi est-elle fort avancée. Il n' est guère avancé, il n' est pas fort avancé, il est peu avancé dans son travail.

Être bien avancé, s' emploie souvent dans un sens ironique et familier, Pour exprimer qu' on s' est donné une peine inutile, ou que l' on a compromis ses intérêts par de fausses démarches, par une conduite maladroite. Tout mon ouvrage est à refaire, me voilà bien avancé! Il a voulu faire l' insolent, on l' a mis à la porte; le voilà bien avancé!

Être avancé en âge, être dans un âge avancé, Être vieux. Il mourut dans un âge fort avancé.

L' année, la saison, la nuit est bien avancée, le jour est bien avancé, L' année, la saison, la nuit, le jour approche de sa fin. On dit de même, dans le langage des assemblées délibérantes, dans les procès-verbaux, etc., Attendu, vu l' heure avancée, Attendu, vu qu' il est tard. La délibération fut remise au lendemain, attendu l' heure avancée.

La saison est bien avancée, se dit aussi Lorsque les fleurs, les fruits, les blés, etc., croissent avant le temps ordinaire. On dit dans le même sens, Les arbres, les fruits, les fleurs, etc., sont fort avancés.

Un jeune homme avancé, un esprit avancé, se dit d' Un jeune homme qui a fait de bonne heure de grands progrès dans ses études, qui a une raison précoce. Les esprits avancés, trop avancés, avancés de trop bonne heure, ne réussissent guère. Vous êtes peu avancé pour votre âge.

Une viande avancée, Une viande qu' on a trop tardé à manger, et qui a beaucoup perdu de sa qualité, qui est près de se gâter.

AVANIE. s. f.

AVANIE. s. f. Il se dit proprement Des vexations que les Turcs exercent envers ceux qui ne sont pas de leur religion, pour en extorquer de l' argent. Ceux qui voyageaient alors dans le Levant étaient exposés à de fréquentes avanies.

Il signifie, figurément et familièrement, Affront fait de gaieté de coeur, traitement humiliant qu' une personne reçoit en présence de plusieurs autres. On lui a fait une avanie sanglante. N' allez pas là, vous vous exposeriez à quelque avanie. Essuyer une avanie.

AVANT. Préposition

AVANT. Préposition servant à marquer Priorité de temps. Ceux qui ont été avant nous. Les hommes d' avant le déluge. Avant la naissance de JÉSUS-CHRIST, ou simplement, Avant JÉSUS-CHRIST. J' ai vu cela avant vous. Avant Pâques. Bien avant l' époque dont il s' agit. Avant la fin de l' année. Avant l' heure. Avant le terme. Avant terme. Avant midi. Avant le jour. Avant jour. Avant dîner. Dans cette acception, il se joint aussi avec les verbes. Avant que de venir. Avant de venir. J' irai le voir avant de partir. J' irai le voir avant qu' il parte. Avant que je fusse venu. Avant qu' il fasse froid. Avant qu' il soit un an, ou par ellipse, Avant un an.

En termes de Procédure, Avant dire droit, avant faire droit, Avant de juger définitivement. Ces locutions s' emploient dans les jugements provisoires ou interlocutoires. On dit quelquefois substantivement, Un avant faire droit, Un jugement provisoire ou interlocutoire. Prononcer un avant faire droit.

AVANT

AVANT sert aussi à marquer Priorité d' ordre et de situation. La maison où il loge est avant l' église, en venant du côté de... Il faudrait mettre ce chapitre avant l' autre. Il faudrait mettre les histoires générales avant les histoires particulières.

Avant tout, D' abord. Nous devons, avant tout, prendre telle mesure. Il signifie aussi, Principalement, préférablement à toute autre chose. Je désire, avant tout, que cela reste secret. On dit également quelquefois, Avant toutes choses.

Adverbialement, Le jour d' avant, la nuit d' avant, etc., Le jour précédent, la nuit précédente, etc.

AVANT

AVANT est aussi une préposition inséparable qui se joint à certains mots pour marquer une chose qui en précède une autre, qui est placée ou qui va devant une autre. Avant-propos. Avant-goût. L' avant-corps, l' arrière-corps d' un bâtiment. Avant-bras. Avant-garde. Etc. Voyez ces mots à leur rang alphabétique.

AVANT adverbe de lieu

AVANT adverbe de lieu ne s' emploie d' ordinaire qu' avec les mots Si, bien, trop, plus, assez, fort, et sert à marquer Mouvement et progrès. N' allez pas si avant. Il entra assez avant dans le bois. Le coup entra fort avant dans le corps. Creuser bien avant dans la terre. Vous creusez trop avant. N' allons pas plus avant.

Il se dit aussi Par rapport au temps. Bien avant dans l' hiver. Bien avant dans la nuit. Bien avant dans le siècle passé.

Il se dit figurément, en parlant Des choses morales considérées comme étendues. Jamais philosophe ne pénétra plus avant dans la connaissance des choses. Vous poussez les affaires trop avant. Il fait des propositions bien hardies, il va un peu trop avant. Il est bien avant dans les bonnes grâces du prince, dans l' esprit du ministre. Gravez cela bien avant dans votre mémoire, dans votre coeur. Il est mêlé bien avant dans cette affaire.

AVANT

AVANT s' emploie substantivement, en termes de Marine, et signifie, La moitié de la longueur d' un bâtiment, depuis le grand mât jusqu' à la proue. Nous nous tenions sur l' avant. Gaillard d' avant. Ce vaisseau a son avant bien endommagé. Les voiles, les canons de l' avant.

Aller de l' avant, Faire du chemin en avançant. Le vaisseau allait de l' avant.

Fig. et fam., Aller de l' avant, S' engager dans une affaire promptement et sans trop considérer les difficultés. Il n' hésite jamais, il va toujours de l' avant.

AVANT (EN). loc. adv.

AVANT (EN). loc. adv. Au delà du lieu où l' on est; vers le lieu, vers le côté qui est devant. Pousser en avant. Aller en avant. Faire un pas en avant. Se porter en avant. Votre coiffure est trop en avant. Se pencher en avant.

En avant, marche, ou simplement, En avant. Terme de commandement militaire.

En termes de Manége, Ce cheval est beau de la main en avant, Il est beau du devant.

Fig. et fam., Aller en avant, Continuer à faire une chose, ne pas s' arrêter devant les obstacles.

Fig. et fam., Cette affaire ne va ni en avant ni en arrière, Elle est toujours dans le même état.

Fig., Mettre en avant, Avancer une proposition. Vous mettez en avant un principe fort dangereux. Cet avocat a-t-il les preuves des faits qu' il met en avant?

EN AVANT

EN AVANT signifie particulièrement, Devant et à une certaine distance. Il était fort loin en avant. Au pied du trône et deux pas en avant.

Il s' emploie également comme locution prépositive, tant au propre qu' au figuré. Il marchait en avant du roi. Cet homme, cet auteur était fort en avant de son siècle.

EN AVANT

EN AVANT est aussi adverbe de temps et signifie, Ensuite, après. De ce jour-là e avant. De là en avant. Dans ce sens, il est vieux.

AVANTAGE. s. m.

AVANTAGE. s. m. Ce qui est utile, profitable, favorable à quelqu' un. Grand avantage. Insigne avantage. Notable avantage. Avantage considérable. Léger, faible, mince, médiocre avantage. C' est votre avantage. Il n' y a nul avantage pour moi dans le parti que vous me proposez. On lui a fait de grands avantages, tous les avantages possibles. Les avantages de la fortune, de la naissance. La beauté, la santé, la bonne constitution, sont de grands avantages de la nature. C' est un homme qui est né avec de grands avantages. Parler à l' avantage de quelqu' un. C' est un homme qui tire avantage de tout. La querelle a été terminée à son avantage. Il contait la chose à son avantage. Tirer avantage de tout. Expliquer, tourner tout à son avantage. Chaque chose a ses avantages et ses inconvénients.

Être habillé, coiffé à son avantage, Être habillé, coiffé d' une manière qui ajoute à la beauté, à la grâce, à la bonne mine.

Prendre de l' avantage, son avantage pour monter à cheval, Se servir de quelque petite hauteur, de quelque élévation pour monter plus facilement à cheval. Il ne saurait plus monter à cheval sans prendre de l' avantage, sans avantage.

AVANTAGE

AVANTAGE signifie aussi, Supériorité, ce qu' on a par-dessus un autre en quelque genre que ce soit. Dans ses combats, il a toujours eu l' avantage. Vous avez sur lui cet avantage, que... Nos troupes ont eu l' avantage du combat. Les ennemis avaient l' avantage du lieu, du terrain, du nombre. Conserver l' avantage du poste. Prendre ses avantages. Conserver, ménager, perdre ses avantages. Abuser de ses avantages. Profiter de l' avantage qu' on a. Attaquer quelqu' un avec avantage. Se battre avec avantage. Ce joueur a l' avantage.

Il se dit absolument pour signifier, Un succès militaire, une victoire. Nos troupes remportèrent de grands avantages. Notre armée ne sut pas profiter de l' avantage qu' elle avait obtenu.

Prendre quelqu' un à son avantage, L' attaquer quand on est plus fort ou mieux armé que lui.

Au Jeu de la paume, L' avantage du jeu, ou simplement, L' avantage, se dit Lorsque, les joueurs ayant chacun quarante-cinq, l' un des deux gagne ensuite le coup.

En termes de Marine, Avoir l' avantage du vent, prendre l' avantage du vent, Avoir, prendre le dessus du vent, relativement à un autre vaisseau. Nos vaisseaux avaient l' avantage du vent.

AVANTAGE

AVANTAGE en termes de Jurisprudence, signifie, Une libéralité qui marque prédilection, préférence pour celui à qui elle est faite; et, en général, Tout ce que l' on donne à quelqu' un au delà de ce qu' il pouvait exiger ou attendre. Faire des avantages à l' un de ses enfants, de ses héritiers présomptifs. Il a fait des avantages à sa femme, au détriment de ses enfants. Avantages entre époux. Ce mari a fait de grands avantages à sa femme par son contrat de mariage. Avantage direct. Avantage indirect. Avantage prohibé.

AVANTAGE

AVANTAGE à différents Jeux, se dit de Ce que cède ou donne le plus habile à celui qui l' est moins, pour rendre la partie à peu près égale. Je ne jouerai point avec lui, s' il ne me donne de l' avantage. Quel avantage vous donne-t-il, vous fait-il?

AVANTAGER. v. a.

AVANTAGER. v. a. Donner des avantages à quelqu' un par-dessus les autres; faire à quelqu' un un avantage, des avantages. La nature l' avait fort avantagé, l' avait avantagé de beaucoup de qualités précieuses. La loi, la coutume de ce pays avantageait les aînés. Un père ne peut avantager aucun de ses enfants que d' une certaine portion de ses biens. On dit, avec le pronom personnel, que Deux époux s' avantagent, se sont avantagés réciproquement.

AVANTAGÉ, ÉE. participe

AVANTAGÉ, ÉE. participe

AVANTAGEUSEMENT. adv.

AVANTAGEUSEMENT. adv. D' une manière avantageuse. Il s' est marié avantageusement. Être vêtu avantageusement. Expliquer une chose avantageusement pour soi. Il avait partagé avantageusement son fils aîné. Être posté avantageusement. Placer quelqu' un avantageusement. Parler avantageusement de ses amis.

AVANTAGEUX, EUSE. adj.

AVANTAGEUX, EUSE. adj. Qui apporte, qui produit de l' avantage. Je ne vois pas en quoi cela vous est avantageux. Ce n' est pas une chose qui vous soit avantageuse. Elle a trouvé un parti avantageux. J' ai su tirer de cet événement un parti avantageux. Résultats avantageux. Conditions avantageuses. Entreprise avantageuse. Traité avantageux. Poste avantageux. Il est avantageux d' avoir l' estime publique.

Il signifie aussi, Qui est à l' avantage de quelqu' un, qui est en sa faveur. Avoir une opinion, une idée avantageuse de quelqu' un. Il m' a parlé de vous d' une manière très-avantageuse. Mettre, présenter quelque chose sous un jour avantageux.

Couleur, coiffure, parure avantageuse, Qui sied très-bien.

Taille avantageuse, Taille élevée, avec un port noble.

AVANTAGEUX

AVANTAGEUX signifie quelquefois, Confiant, présomptueux, qui cherche à prendre avantage sur les autres, qui se prévaut de la facilité des autres, et qui en abuse. C' est un homme avantageux en paroles. C' est un homme avantageux à qui il ne faut rien céder. Avoir, prendre un ton, un air avantageux.

AVANT-BEC. s. m.

AVANT-BEC. s. m. T. d' Archit. Angle, éperon de chaque pile d' un pont, du côté opposé au courant. C' est ce qu' on nomme aussi Brise-glace.

AVANT-BRAS. s. m.

AVANT-BRAS. s. m. T. d' Anat. Partie du bras depuis le coude jusqu' au poignet. Il a eu l' avant-bras cassé.

AVANT-CORPS. s. m.

AVANT-CORPS. s. m. T. d' Archit. Corps de maçonnerie qui est en saillie sur la face d' un bâtiment; et, généralement, Tout ce qui excède le nu de l' architecture de quelque ouvrage que ce soit. Cet avant-corps a trop de saillie.

AVANT-COUR. s. f.

AVANT-COUR. s. f. Espèce de cour qui précède la cour principale d' un grand bâtiment. L' avant-cour d' un château. Avant-cour plantée d' ormes. Des avant-cours.

AVANT-COUREUR. s. m.

AVANT-COUREUR. s. m. Celui qui va devant quelqu' un, et qui en annonce l' arrivée. Les Cosaques sont ordinairement les avant-coureurs des armées russes.

Il se dit, figurément, de Tout ce qui annonce ou présage quelque chose qui arrive bientôt après. Cet oiseau est l' avant-coureur du printemps. Tous les signes qui doivent être les avant-coureurs du jugement dernier. Ces petits frissons, ces lassitudes sont des avant-coureurs de la fièvre. Ces mécontentements, ces murmures ont été les avant-coureurs de la guerre civile.

AVANT-COURRIÈRE. s. f.

AVANT-COURRIÈRE. s. f. Celle qui précède, qui devance. Il n' est guère usité qu' en poésie et pour désigner L' aurore. L' avant-courrière du soleil. L' avant-courrière du jour.

AVANT-DERNIER, IÈRE. adj.

AVANT-DERNIER, IÈRE. adj. Pénultième, qui est avant le dernier. L' avant-dernier article d' une loi. L' avant-dernier chapitre d' un livre. L' avant-dernière syllabe d' un mot.

Il s' emploie aussi substantivement. J' étais l' avant-dernier. Elle est l' avant-dernière.

AVANT-GARDE. s. f.

AVANT-GARDE. s. f. La partie d' une armée qui marche la première. L' avant-garde était commandée par tel lieutenant général. L' avant-garde plia. Ce bataillon formait notre avant-garde. Les vaisseaux qui font l' avant-garde, qui sont à l' avant-garde d' une armée navale. Des avant-gardes.

AVANT-GOÛT. s. m.

AVANT-GOÛT. s. m. Le goût qu' on a par avance de quelque chose d' agréable. Il ne s' emploie qu' au figuré. Ce n' est qu' un avant-goût du plaisir qui vous attend, qui vous est promis. Dieu le combla de consolations spirituelles, et lui donna un avant-goût de la béatitude.

Avoir des avant-goûts de paradis, se dit quelquefois, par plaisanterie, en parlant Des effets de la mysticité.

AVANT-HIER. Adverbe de temps

AVANT-HIER. Adverbe de temps qui signifie, L' avant-veille du jour où l' on est. Il partit avant-hier. Il est arrivé d' avant-hier. J' y travaille depuis avant-hier.

AVANT-MAIN. s. m.

AVANT-MAIN. s. m. Il se dit, au Jeu de paume, D' un coup poussé du devant de la raquette ou du battoir. Un coup d' avant-main.

AVANT-MAIN

AVANT-MAIN en termes de Manége et d' Art vétérinaire, La partie antérieure du cheval, par opposition au corps et à l' arrière-main. Les défectuosités de l' avant-main. Ce cheval a un bel avant-main, ou simplement, a de l' avant-main.

AVANT-PÊCHE. s. f.

AVANT-PÊCHE. s. f. Espèce de petite pêche qui mûrit avant les autres. Ces avant-pêches sont fort bonnes.

AVANT-PORT. s. m.

AVANT-PORT. s. m. T. de Marine. Entrée d' un grand port, en dehors de son enceinte. Cet avant-port est bien abrité. Les navires mouillés dans l' avant-port.

AVANT-POSTE. s. m.

AVANT-POSTE. s. m. T. de Guerre. Un poste avancé, le plus près de l' ennemi. L' ennemi attaqua nos avant-postes à la pointe du jour. Se présenter aux avant-postes en parlementaire.

AVANT-PROPOS. s. m.

AVANT-PROPOS. s. m. Espèce de préface, discours qui se met à la tête d' un livre, pour faire connaître ce qu' il contient, et quel a été le dessein de l' auteur en le composant. Il y a un long avant-propos à la tête de cet ouvrage.

Il signifie aussi, dans la conversation, Ce qu' on dit avant de venir au fait, quand on entreprend de raconter quelque chose. Il a fait un avant-propos bien inutile.

AVANT-QUART. s. m.

AVANT-QUART. s. m. T. d' Horlogerie. Le coup que quelques horloges sonnent un peu avant l' heure, la demie, etc.

AVANT-SCÈNE. s. f.

AVANT-SCÈNE. s. f. C' était, chez les anciens, La partie du théâtre où jouaient les acteurs, et qui précédait la scène proprement dite. Chez nous, c' est La partie du théâtre qui est en avant des décorations, et qui s' étend jusqu' à l' orchestre. Ce théâtre a dix pieds d' avant-scène. L' avant-scène de ce théâtre a quarante-cinq pieds d' ouverture. Les loges d' avant-scène, de l' avant-scène.

AVANT-SCÈNE

AVANT-SCÈNE se dit, au figuré, Des événements que l' on suppose avoir précédé l' action, dans une pièce de théâtre. L' auteur de cette pièce n' indique pas avec assez de clarté les événements qui forment l' avant-scène.

AVANT-TOIT. s. m.

AVANT-TOIT. s. m. Toit en saillie.

AVANT-TRAIN. s. m.

AVANT-TRAIN. s. m. On appelle ainsi Le train qui comprend les deux roues de devant et le timon d' un carrosse ou d' un canon de campagne. L' avant-train a été brisé.

Il se dit, en termes de Manége, Des jambes de devant et du poitrail d' un cheval.

AVANT-VEILLE. s. f.

AVANT-VEILLE. s. f. Surveille, le jour qui est immédiatement avant la veille.

AVARE. adj. des deux genres

AVARE. adj. des deux genres Qui a un attachement excessif pour l' argent, pour les richesses. Un homme, une femme avare. Il est si avare, qu' il se refuse tout, qu' il se plaint tout. On dit aussi: Un caractère avare. Humeur avare.

Il signifie, figurément, Qui ne prodigue point une chose, qui en est fort ménager. Dans cette acception, il se dit souvent en bonne part. Être avare de louanges, de ses louanges. Il est très-avare de visites. Être avare du temps, de son temps. Ce général est avare du sang de ses soldats. Le ciel, la nature, la fortune ne lui fut point avare de ses dons, ne fut point avare de ses dons envers lui.

AVARE

AVARE est aussi substantif. C' est un avare. Je n' ai pu rien tirer de cet avare. L' avare ne manque pas moins de ce qu' il a, que de ce qu' il n' a pas.

AVARICE. s. f.

AVARICE. s. f. Attachement excessif à l' argent, aux richesses. Avarice insatiable. Avarice sordide. Il se refuse tout, il se plaint tout par avarice, par pure avarice. Son avarice le fait vivre dans une épargne sordide.

AVARICIEUX, EUSE. adj.

AVARICIEUX, EUSE. adj. Qui est avare. Homme avaricieux. Femme avaricieuse. Humeur avaricieuse. On l' emploie aussi comme substantif. C' est un avaricieux. C' est une avaricieuse. Il est familier, et il vieillit.

AVARIE. s. f.

AVARIE. s. f. T. de Marine. Dommage arrivé à un bâtiment, ou aux marchandises dont il est chargé. Ce vaisseau a éprouvé beaucoup d' avaries, a des avaries dans sa coque, dans son gréement, dans sa mâture. Ce navire a relâché dans tel port, pour réparer ses avaries.

Grosses avaries, Celles qui ont lieu par tempête, naufrage, ou jet à la mer, par capture ou rachat du navire. Menues avaries, Les accidents légers qu' éprouvent le navire ou les marchandises à l' entrée ou à la sortie des ports, des rivières, ainsi que les frais de lamanage, de touage, etc.

AVARIE

AVARIE se dit quelquefois en parlant De marchandises dont le transport a lieu par terre.

AVARIÉ, ÉE. adj.

AVARIÉ, ÉE. adj. Endommagé par avarie. Ce bâtiment a été avarié dans son échouage. Des marchandises avariées. Café, sucre avarié.

À VAU-L' EAU. loc. adv.

À VAU-L' EAU. loc. adv. Voyez AVAL.

AVÉ ou AVÉ MARIA. s. m.

AVÉ ou AVÉ MARIA. s. m. La salutation angélique, la prière que l' on adresse à la Vierge, et qui, en latin, commence par les deux mots Ave Maria. Cet enfant sait déjà son Avé. Réciter un Avé. Dire un Avé. Cinq Pater et cinq Avé.

Fam., Je reviendrai dans un Avé, dans un Avé Maria, Je reviendrai dans aussi peu de temps qu' il en faut pour réciter un Avé. Cette phrase est maintenant peu usitée.

AVÉ

AVÉ se dit aussi Des grains du chapelet sur lesquels on dit l' Avé. Il y a dans le rosaire cent cinquante Avé et quinze Pater.

AVÉ MARIA

AVÉ MARIA est aussi L' endroit du sermon où le prédicateur s' interrompt pour implorer les secours du Saint-Esprit par l' intercession de la sainte Vierge. Je suis venu avant l' Avé Maria.

AVEC. préposition

AVEC. préposition Ensemble, conjointement. Je me concerterai avec vous. Il faut tâcher de bien vivre avec tout le monde. Je suis venu avec lui. Il partit avec dix mille hommes. Il s' est marié avec elle. Avec ces gens-là, il faut toujours être en discussion. Mettez tous ces papiers les uns avec les autres. Il a une grosse fièvre avec des redoublements. Ce mot est quelquefois employé avec tel autre. Mettre le bon avec le mauvais.

Il s' emploie quelquefois sans régime, et par rédondance, mais seulement dans le langage familier. Il a pris mon manteau, et s' en est allé avec. Il a été bien traité, et il a encore eu de l' argent avec.

Fam., Avec vous, avec lui, il n' y a jamais rien de bien fait, ou Il n' y a jamais rien de bien fait, avec vous, avec lui, Si l' on a affaire à vous, à lui, si l' on s' en rapporte à vous, à lui.

AVEC

AVEC sert aussi à indiquer La matière qu' on emploie pour faire une chose. Carreler avec de la brique. Dans ce pays, ils ne bâtissent qu' avec du bois. Le rossolis est fait avec de l' esprit-de-vin.

Il sert également à désigner L' instrument, le moyen qu' on emploie pour faire quelque chose. Couper avec un couteau. Tuer avec une épée. Écrire avec une plume, avec un crayon. Attacher avec une épingle. Il ne marche encore qu' avec des béquilles. Se purger avec du séné. Avec cela, vous êtes sûr de réussir. Avec de l' argent, je l' obtiendrai. Nous en viendrons à bout avec le temps.

Il sert encore à indiquer La manière dont on fait quelque chose. Opérer avec dextérité. Parler avec justesse. Se conduire avec prudence. Se défendre avec courage. Écrire avec facilité. Travailler avec peine. Recevoir avec joie. Il n' en peut parler qu' avec douleur.

AVEC

AVEC dans certaines phrases familières, indique Ce qu' une personne offre en elle de singulier, d' extraordinaire, de ridicule, etc. Où va-t-elle, avec une si brillante parure? Que me veut cet homme, avec son air sévère? Je riais de le voir, avec son visage blême. Voyez ce pédant, avec sa sotte colère. Qu' il est fatigant avec ses questions!

AVEC

AVEC devient quelquefois l' équivalent de Contre. Il s' est battu avec un tel. La France était en guerre avec la Russie.

Il signifie encore, dans certains cas, Malgré, sauf. Avec tout cela, vous n' en êtes pas moins sa dupe. On est étonné qu' avec tout son esprit il fasse de pareilles sottises. Avec tout le respect que je vous dois...

AVEC

AVEC est quelquefois précédé de la préposition de, pour marquer La différence de deux choses ou de deux personnes d' une manière plus positive. Distinguer l' ami d' avec le flatteur. Distinguer la fausse monnaie d' avec la bonne. Séparer l' or d' avec l' argent.

AVECQUE

AVECQUE Vieux mot qui s' employait autrefois pour Avec.

AVEINDRE. v. a.

AVEINDRE. v. a. Tirer une chose hors du lieu où on l' avait placée ou serrée. Aveindre du linge, des habits d' un coffre, d' une armoire. Aveignez ce livre, ces papiers de dessus cette tablette. Il est familier.

AVEINT, EINTE. participe

AVEINT, EINTE. participe

AVEINE. s. f.

AVEINE. s. f. Voyez AVOINE.

AVELANÈDE. s. f.

AVELANÈDE. s. f. Sorte de cupule, de godet qui entoure la base de certaines espèces de glands. Les avelanèdes servent, dans quelques pays, pour passer les cuirs.

AVELINE. s. f.

AVELINE. s. f. Espèce de grosse noisette. Cueillir, casser, manger des avelines.

AVELINIER. s. m.

AVELINIER. s. m. Arbre qui porte les avelines. On le nomme plus communément Coudrier.

AVÉNAGE. s. m.

AVÉNAGE. s. m. Redevance en avoine. L' avénage de cette terre rendait plus de six cents livres. Il est vieux.

AVENANT, ANTE. adj.

AVENANT, ANTE. adj. Qui a bon air et bonne grâce. C' est un homme avenant, fort avenant, mal avenant. Cette femme est extrêmement avenante.

Il se dit De l' air, des manières, dans un sens analogue. Elle a des manières avenantes, un air avenant, tout à fait avenant.

À L' AVENANT. loc. adv.

À L' AVENANT. loc. adv. et familière. À proportion, ou De même, pareillement. C' est un homme qui fait grande dépense en habits, en chevaux, et en toutes choses à l' avenant. On l' emploie aussi comme locution prépositive. Le dessert fut à l' avenant du repas.

AVÉNEMENT. s. m.

AVÉNEMENT. s. m. Venue, arrivée. Il ne se dit guère que de L' élévation à une dignité suprême. Le roi, à son avénement à la couronne, donna, etc. À son joyeux avénement. À son heureux avénement. Le pape, depuis son avénement au pontificat. Après son avénement à l' empire.

AVÉNEMENT

AVÉNEMENT en parlant Du Messie, se dit Du temps auquel il s' est manifesté aux hommes, et de Celui où il doit paraître pour les juger. Le premier, le second avénement du Messie.

AVENIR. v. n.

AVENIR. v. n. (Quelques-uns disent, Advenir.) Arriver par accident. Il n' est employé qu' aux troisièmes personnes. Les choses étant dans cet état, il avint que... S' il avenait que... Quand le cas aviendra. Quoi qu' il avienne. Il en aviendra ce qu' il pourra. Quelque chose qu' il en avienne. Je me résous à tout ce qui en peut avenir. On ne peut pas prévoir tous les cas qui aviendront. Ce qu' on craignait est avenu. Les choses qui sont avenues. Il est familier.

AVENANT, ANTE. participe actif du verbe

AVENANT, ANTE. participe actif du verbe Avenir. Terme dont on se sert dans les contrats et autres actes publics, et qui signifie, S' il avient que, s' il arrive que. Avenant le décès de l' un des deux. Le cas avenant que...

AVENU, UE. participe

AVENU, UE. participe Il faut regarder cela comme chose non avenue. Acte nul et non avenu.

AVENIR. s. m.

AVENIR. s. m. Le temps futur, ce qui doit arriver. Qui peut pénétrer dans l' avenir? On ne peut répondre de l' avenir. L' avenir en décidera. L' avenir est incertain. Songer à l' avenir. Les soins de l' avenir. Prédire l' avenir. Lire dans l' avenir. Chercher, dans le passé, des leçons pour l' avenir. Un fâcheux avenir. Un brillant avenir. L' avenir d' un peuple. Dieu voit tout, l' avenir lui est présent, est présent devant lui. Voyez à la fin de l' article VENIR.

Il se dit figurément Du bien-être, de l' état de fortune que l' on peut espérer. J' assure un avenir à mes enfants. Cet homme n' a plus d' avenir, n' a aucun avenir. Il est inquiet sur son avenir.

Il signifie quelquefois figurément, La postérité. L' avenir vous contemple. Que dira l' avenir?

À L' AVENIR. loc. adv.

À L' AVENIR. loc. adv. Désormais, dorénavant. Vous en userez à l' avenir comme il vous plaira. Ne faites plus cela à l' avenir. À l' avenir les séances auront lieu tel jour.

AVENIR. s. m.

AVENIR. s. m. T. de Pratique. Sommation de l' avoué d' une partie à l' avoué de l' autre partie, de comparaître à l' audience au jour déterminé par l' acte. Donner un avenir. Faire signifier un avenir.

AVENT. s. m.

AVENT. s. m. Le temps destiné par l' Église catholique pour se préparer à la fête de Noël. L' avent a été plus long cette année-ci que l' autre. Le premier dimanche de l' avent. On dit au pluriel, Les avents de Noël. C' est aux avents qu' on a coutume de planter.

Prêcher l' avent, jeûner l' avent, Pendant l' avent.

AVENTURE. s. f.

AVENTURE. s. f. Ce qui arrive d' inopiné, d' extraordinaire à quelqu' un. Aventure heureuse, bizarre, étrange. Il lui est arrivé une aventure singulière. Il doit s' attendre à quelque aventure fâcheuse. Raconter une aventure. Une aventure galante. Ce roman est plein d' aventures surprenantes. Aventure comique, burlesque, romanesque.

Fam., Cette femme, cette fille a eu des aventures, Elle a eu des intrigues amoureuses.

Dire la bonne aventure, Prédire par la chiromancie, ou de toute autre manière, ce qui doit arriver à quelqu' un. Elles faisaient profession de dire la bonne aventure. Se faire dire sa bonne aventure. Croire aux diseuses de bonne aventure.

AVENTURE

AVENTURE dans les anciens romans de chevalerie, Entreprise hasardeuse, mêlée quelquefois d' enchantement. Aventure périlleuse, difficile, dangereuse. Chercher, achever, mettre à fin les aventures, une aventure. Cette aventure était réservée à tel chevalier.

Par extension, Aimer les aventures, courir après les aventures, Aimer les entreprises extraordinaires, hasardeuses.

Fam., Tenter l' aventure, Essayer de réussir dans quelque affaire dont le succès est fort incertain. Nous ne réussirons peut-être pas, mais tentons l' aventure. Il voulut tenter l' aventure.

AVENTURES

AVENTURES au pluriel, est Le titre de certains ouvrages qui contiennent le récit d' aventures ordinairement imaginaires. Les Aventures de Robinson Crusoé.

AVENTURE

AVENTURE signifie familièrement, Hasard. C' est grande aventure si je n' en viens pas à bout. Ce sens est peu usité.

En termes de Commerce, Mettre à la grosse aventure, Mettre une somme d' argent sur quelque navire de commerce, au hasard de la perdre si le navire périt. Cette locution a vieilli: les négociants disent, Prêter à la grosse.

Mal d' aventure. Nom vulgaire du panaris.

À L' AVENTURE. loc. adv.

À L' AVENTURE. loc. adv. Au hasard, sans dessein, sans réflexion. Marcher, errer à l' aventure. Faire toutes choses à l' aventure.

D' AVENTURE, PAR AVENTURE. loc. adverbiales et familières

D' AVENTURE, PAR AVENTURE. loc. adverbiales et familières Par hasard. Si d' aventure il venait quelqu' un. Si par aventure il arrive.

AVENTURER. v. a.

AVENTURER. v. a. Hasarder, mettre à l' aventure. Il aventura tout son bien. Je veux bien aventurer cette petite somme. Il faut aventurer quelque chose.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Vous vous aventurez fort. Il ne faut pas tant s' aventurer. Elle s' est aventurée plus qu' il ne fallait.

AVENTURÉ, ÉE. participe

AVENTURÉ, ÉE. participe Cela est bien aventuré. Cette affaire est extrêmement aventurée. C' est de l' argent fort aventuré. Un procès bien aventuré.

AVENTUREUX, EUSE. adj.

AVENTUREUX, EUSE. adj. Qui s' aventure, qui hasarde. Il a l' humeur aventureuse. C' est un homme qui est fort aventureux dans ses entreprises, au jeu, etc. On dit dans un sens analogue, Une vie, une existence aventureuse.

AVENTURIER. s. m.

AVENTURIER. s. m. Celui qui aime les aventures extraordinaires, qui court le monde et s' engage volontiers dans les entreprises hasardeuses où il peut espérer quelque avantage. Ces hardis aventuriers ne s' effrayèrent point des difficultés de l' entreprise. Son armée n' était qu' un ramas d' aventuriers accourus de tous les pays. Il mène la vie d' aventurier.

Il s' est dit anciennement, dans une acception plus restreinte, de Ceux qui allaient volontairement à la guerre, sans recevoir de solde, et sans s' obliger aux gardes et aux autres fonctions militaires qui ne donnent que de la fatigue. Beaucoup de ces soldats qu' on nommait aventuriers, passèrent les monts avec lui. Les aventuriers firent merveille dans ce combat.

Il s' est dit particulièrement de Certains corsaires qui pirataient sur les mers de l' Amérique, et qu' on appelait autrement Flibustiers et Boucaniers.

Il se dit le plus souvent d' Une personne qui est sans état et sans fortune, et qui vit d' intrigues. C' est un aventurier. En ce sens, il a un féminin. Ce n' est qu' une aventurière.

AVENTURIER

AVENTURIER s' emploie aussi quelquefois adjectivement, dans le sens d' Aventureux. Il y a des hommes hardis et aventuriers qui... Vie aventurière.

AVENTURINE. s. f.

AVENTURINE. s. f. Sorte de pierre jaune ou brune qui est semée de points brillants, dorés ou argentins, dont les reflets ont beaucoup d' éclat.

Il se dit aussi d' Une composition imitant l' aventurine, faite avec de la poudre d' or, jetée à l' aventure sur du vernis ou sur du verre fondu. Une boîte d' aventurine. Un bâton d' aventurine.

AVENUE. s. f.

AVENUE. s. f. Chemin par lequel on arrive en quelque lieu. Les gardes occupaient toutes les avenues du palais. L' armée s' empara de toutes les avenues des montagnes. Fermer, boucher les avenues. Les avenues de cette ville sont très-belles. L' avenue de Neuilly.

Il se dit particulièrement d' Une allée plantée d' arbres qui conduit à une habitation. On arrive à sa maison, à son château par une grande avenue. Il a planté une avenue d' ormes, de tilleuls, de noyers, etc., devant la porte de son château.

Par extension, Ouvrir des avenues dans un bois, Y ouvrir des allées.

AVÉRER. v. a.

AVÉRER. v. a. S' assurer et faire voir qu' une chose est vraie. On a avéré ce fait-là. C' est une chose qu' on ne peut avérer.

AVÉRÉ, ÉE. participe

AVÉRÉ, ÉE. participe C' est un fait avéré. Une chose avérée.

AVERSE. s. f.

AVERSE. s. f. Pluie subite et abondante. Nous essuyâmes une averse. Il est familier.

À VERSE. loc. adv.

À VERSE. loc. adv. Voyez VERSE (À).

AVERSION. s. f.

AVERSION. s. f. Haine, antipathie, répugnance extrême. Avoir quelque chose en aversion. Avoir de l' aversion contre quelqu' un, pour quelqu' un. Prendre quelqu' un en aversion. Avoir de l' aversion pour l' étude. Avoir de l' aversion pour le vin. J' ai grande aversion pour cela. Il a de l' aversion pour les chats. L' araignée est ma bête d' aversion.

Fig. et fam., C' est ma bête d' aversion, se dit D' une personne pour laquelle on éprouve une forte aversion.

AVERTIN. s. m.

AVERTIN. s. m. Maladie d' esprit qui rend opiniâtre, emporté, furieux.

Il se dit, par extension, de Ceux qui sont tourmentés de cette maladie. Le peuple appelait saint Mathurin le patron des avertins.

Il se dit aussi de La maladie des moutons que l' on nomme ordinairement Tournis. Dans les trois sens, il est vieux.

AVERTIR. v. a.

AVERTIR. v. a. Donner avis; instruire, informer quelqu' un de quelque chose. Je vous avertis qu' un tel est arrivé. Je l' ai averti de tout. Je l' ai averti à temps. Il faut avertir les parents. Avertir du danger. Avertir d' un accident. Avertir du feu. Avertir par une lettre, par un cri, par un signal, par un geste, etc.

Prov. et fig., Avertir quelqu' un de son salut, Lui donner un avis très-important.

En termes de Manége, Avertir un cheval, L' exciter au moyen de quelques aides, lorsqu' il se néglige dans son exercice.

AVERTI, IE. participe

AVERTI, IE. participe Être bien averti, Être bien informé de tout ce qui se passe; ou Se tenir sur ses gardes, lorsqu' on est menacé.

Fam., Tenez-vous pour averti, se dit, par menace, Lorsqu' on veut faire entendre à une personne qu' on l' avertit une dernière fois, une fois pour toutes, de ce qui lui arrivera si elle fait ou ne fait pas certaine chose.

Prov., Un bon averti en vaut deux, Lorsqu' on a été prévenu de ce qu' on doit craindre ou de ce qu' on doit faire, on est, pour ainsi dire, doublement en état de prendre ses précautions ou ses mesures. Il se dit aussi par forme de menace, et signifie: Prenez-y garde; si vous ne tenez compte de l' avertissement que je vous donne, vous vous en repentirez.

AVERTISSEMENT. s. m.

AVERTISSEMENT. s. m. Avis qu' on donne à quelqu' un de quelque chose, afin qu' il y prenne garde. Avertissement salutaire. Donner, envoyer, recevoir un avertissement.

Fig., C' est un avertissement du ciel, se dit D' un événement qui doit porter à des réflexions sérieuses.

AVERTISSEMENT

AVERTISSEMENT est particulièrement Le titre qu' on donne à une espèce de petite préface, mise à la tête d' un livre, pour avertir le lecteur de quelque chose. Avertissement de l' éditeur.

Fig. et fam., C' est un avertissement au lecteur, se dit D' un événement ou de toute autre chose qui peut avertir qu' on doit prendre certaines précautions pour sa conduite. On dit plus ordinairement, C' est un avis au lecteur.

AVERTISSEMENT

AVERTISSEMENT se dit aussi de L' avis que les percepteurs de l' impôt adressent aux contribuables, pour que ceux-ci aient à payer le montant de leurs cotes.

AVEU. s. m.

AVEU. s. m. Déclaration verbale ou écrite par laquelle on avoue avoir fait ou dit quelque chose. Il paraît par son aveu même, on sait de son propre aveu que... Faire l' aveu de sa faute, d' un crime. On est parvenu à tirer de lui cet aveu. Arracher des aveux. Rétracter ses aveux.

Il se dit particulièrement, en Jurisprudence, de La reconnaissance que fait une partie, du droit prétendu par son adversaire. L' aveu d' une dette. Aveu judiciaire, extrajudiciaire.

AVEU

AVEU se dit aussi Du témoignage qu' on rend de ce qu' un autre a dit ou fait. C' est lui qui a le mieux parlé, de l' aveu de tout le monde.

Il signifie encore, L' approbation, le consentement, l' agrément qu' une personne supérieure donne à ce qu' un inférieur a fait ou a dessein de faire. Je ne veux rien faire sans votre aveu. Il a entrepris cela de votre aveu. Il a l' aveu de ses parents pour son mariage.

Homme sans aveu, Vagabond que personne ne veut reconnaître, homme qui n' a ni feu ni lieu. Ce sont des gens sans aveu.

AVEU

AVEU en termes de Jurisprudence féodale, Acte qu' un nouveau vassal était obligé de donner à son seigneur, et par lequel il reconnaissait tenir de lui tel ou tel héritage. Rendre un aveu. Aveu et déclaration. Aveu et dénombrement.

AVEUER ou AVUER. v. a.

AVEUER ou AVUER. v. a. T. de Chasse. Garder à vue, suivre de l' oeil. Aveuer la perdrix.

AVEUÉ, ÉE. participe

AVEUÉ, ÉE. participe

AVEUGLE. adj. des deux genres

AVEUGLE. adj. des deux genres Qui est privé de l' usage de la vue. Il est aveugle. Elle est aveugle. Une personne aveugle. Un cheval aveugle. Devenir aveugle. Aveugle de naissance, ou Aveugle-né.

Prov. et fig., Changer, troquer son cheval borgne contre un aveugle, Changer, par méprise, une chose défectueuse contre une autre plus défectueuse encore.

AVEUGLE

AVEUGLE se dit figurément D' une personne à qui la passion offusque l' entendement, ou qui manque de lumières, de jugement, de raison. Les amants sont aveugles. L' ambition, la colère le rend aveugle. Chacun est aveugle dans sa propre cause. Aveugle sur ses défauts, il est clairvoyant sur ceux des autres. Il faut être bien aveugle pour ne pas s' apercevoir de piéges aussi grossiers.

Il se dit aussi Des passions mêmes qui offusquent l' entendement, qui privent de lumières, de jugement. Désir aveugle. Ambition aveugle. Amour aveugle. Fureur aveugle. Passion aveugle.

Il se dit également Des dispositions, des sentiments qui ne permettent pas la réflexion, l' examen. Obéissance aveugle. Soumission aveugle. Complaisance aveugle. Zèle aveugle. Confiance aveugle. Une foi aveugle en quelqu' un, dans ce que dit quelqu' un. La haine est aveugle.

Il se dit encore De qui agit ou paraît agir sans aucun discernement. Il fut l' aveugle instrument de leur vengeance. Le hasard, cette puissance aveugle qui...

Prov., Le sort est aveugle, la fortune est aveugle, Souvent le sort, la fortune favorise des personnes qui ne le méritent point.

AVEUGLE

AVEUGLE est aussi substantif. Un aveugle. Une jeune aveugle. Un pauvre aveugle. C' est un aveugle des Quinze-Vingts. Mener un aveugle. Le chien de l' aveugle.

Prov., Crier comme un aveugle qui a perdu son bâton, Crier bien fort pour quelque mal léger.

Prov. et fig., Au royaume des aveugles les borgnes sont rois, Les personnes d' un mérite médiocre ne laissent pas de briller lorsqu' elles se trouvent parmi des ignorants ou des sots.

Prov., Juger d' une chose comme un aveugle des couleurs, En juger sans en avoir aucune connaissance.

Fig., C' est un aveugle qui en conduit un autre, se dit D' une personne qui ne montre pas plus de prudence ou d' habileté que celle dont elle s' est chargée de diriger les actions.

À L' AVEUGLE, EN AVEUGLE. loc. adverbiales

À L' AVEUGLE, EN AVEUGLE. loc. adverbiales À la manière d' un aveugle, sans lumières, ou sans réflexion. Il agit à l' aveugle, en aveugle. Juger en aveugle.

AVEUGLEMENT. s. m.

AVEUGLEMENT. s. m. Privation du sens de la vue. Dieu le frappa d' un aveuglement soudain. On dit aujourd' hui Cécité, au sens propre.

AVEUGLEMENT

AVEUGLEMENT au figuré, signifie, Le trouble et l' obscurcissement de la raison. Aveuglement étrange. Grand aveuglement. Aveuglement volontaire. Quel aveuglement! Il faut être dans un étrange aveuglement pour... L' aveuglement des pécheurs.

AVEUGLÉMENT. adv.

AVEUGLÉMENT. adv. Il ne s' emploie qu' au figuré, et signifie, Sans réflexion, sans examen. Je ferai aveuglément tout ce que vous voudrez. Obéir aveuglément. Se précipiter aveuglément dans le péril, y courir aveuglément. Il suit aveuglément ses caprices. S' abandonner aveuglément à ses passions.

AVEUGLER. v. a.

AVEUGLER. v. a. Rendre aveugle. À la longue, le grand soleil, le grand éclat de la neige peut aveugler. Il fit aveugler ce malheureux prince, et le jeta dans un cachot.

Il se dit plus ordinairement par exagération, et signifie, Éblouir, empêcher pour quelque temps la fonction de la vue. La trop grande lumière aveugle. La neige aveugle ceux qui la regardent trop longtemps. Les éclairs nous aveuglaient.

Il signifie aussi, figurément, Ôter l' usage de la raison. La passion nous aveugle. L' amour aveugle les jeunes gens. La trop grande prospérité aveugle. Il faut que Dieu ait bien aveuglé cet homme. Il faut que cet homme soit bien aveuglé, étrangement aveuglé.

AVEUGLER

AVEUGLER s' emploie avec le pronom personnel, mais seulement au figuré, et signifie, Renoncer à l' exercice de sa raison, ne pas user de ses lumières. Il faut s' aveugler pour ne pas apercevoir cet inconvénient. Il faut s' être bien aveuglé pour ne pas voir que... S' aveugler sur ses propres défauts. Il s' aveugle sur la conduite de son fils.

En termes de Marine, Aveugler une voie d' eau, La boucher provisoirement le mieux qu' il est possible, en attendant qu' on puisse la boucher tout à fait.

AVEUGLÉ, ÉE. participe

AVEUGLÉ, ÉE. participe

AVEUGLETTE (À L' ). loc. adv.

AVEUGLETTE (À L' ). loc. adv. À tâtons. Aller à l' aveuglette. Chercher quelque chose à l' aveuglette. Il est familier.

AVIDE. adj. des deux genres

AVIDE. adj. des deux genres Qui désire quelque chose avec beaucoup d' ardeur. Il se dit, au propre, en parlant Du désir immodéré de boire et de manger. Cet homme est si avide, qu' il dévore plutôt qu' il ne mange.

Il s' emploie aussi figurément. Être avide de gloire, avide d' honneurs. Être avide du bien d' autrui. Une avide soif de richesses et d' honneurs.

Être avide de sang, de carnage, Se plaire à répandre le sang.

AVIDE

AVIDE signifie encore, figurément et absolument, Qui a une grande cupidité. Il ne faut pas être si avide. C' est un homme avide. Une âme avide et basse.

Il se dit également Des choses, dans ces diverses significations. Une bouche avide. Des lèvres avides. Des mains avides. Un air avide. Des regards avides.

AVIDEMENT. adv.

AVIDEMENT. adv. Avec avidité. Manger avidement. Boire avidement. Courir avidement aux honneurs.

AVIDITÉ. s. f.

AVIDITÉ. s. f. Désir ardent et immodéré. Il se dit dans tous les sens d' Avide. Manger avec avidité, avec une extrême avidité. Une insatiable avidité. L' avidité du gain. L' avidité des honneurs. Reprocher à quelqu' un son avidité.

AVILIR. v. a.

AVILIR. v. a. Rendre vil, abject, méprisable. Sa conduite l' avilit aux yeux de tout le monde. Avilir son caractère. Il a laissé avilir sa dignité.

Il signifie aussi, Déprécier. Il ne faut pas avilir la marchandise. L' abondance de cette marchandise l' a avilie, en a bien avili le prix.

Il s' emploie avec le pronom personnel, surtout dans le premier sens. Cet homme s' est avili par ses bassesses. S' avilir à ses propres yeux.

AVILI, IE. participe

AVILI, IE. participe

AVILISSANT, ANTE. adj.

AVILISSANT, ANTE. adj. Qui avilit. Il est dans un état avilissant, dans une dépendance avilissante.

AVILISSEMENT. s. m.

AVILISSEMENT. s. m. L' état d' une personne ou d' une chose avilie. Tomber dans l' avilissement. Vivre dans l' avilissement et la honte. L' avilissement d' une dignité.

AVINER. v. a.

AVINER. v. a. Imbiber de vin. Aviner une cuve. Aviner des futailles.

AVINÉ, ÉE. participe

AVINÉ, ÉE. participe Fam., Il est aviné, c' est un corps aviné, se dit D' un homme qui a coutume de boire beaucoup.

Fig. et fam., Avoir les jambes avinées, Chanceler sur ses jambes pour avoir trop bu.

AVIRON. s. m.

AVIRON. s. m. Rame. En termes de Marine, il est plus usité que le mot de Rame. Dans le langage ordinaire, il désigne surtout L' espèce de rame dont on se sert pour faire aller les bateaux sur les rivières. La poignée, le manche et la pale ou le plat d' un aviron. Manier l' aviron. Coup d' aviron. Aller à force d' avirons.

AVIS. s. m.

AVIS. s. m. Opinion, sentiment. Dire son avis. Donner son avis. C' est mon avis. Ce n' est pas là mon avis. Son avis a prévalu, a été rejeté. Changer d' avis. Être d' un avis. Être de l' avis de quelqu' un. Je me range à votre avis. Je suis d' avis qu' il parte sur-le-champ. Il est toujours du bon avis. Être d' un avis singulier. À mon avis. Selon mon avis. Prov., Autant de têtes, autant d' avis.

Il se dit, particulièrement, de L' opinion et du suffrage de chaque juge, lorsqu' il s' agit de juger quelque affaire. Prendre les avis. Aller aux avis. Les juges en sont aux avis. Être de l' avis courant. Cet avis a passé à la majorité des voix. Les avis sont partagés.

Il signifie aussi, Conseil, délibération. Ne rien faire que par bon avis. Prendre avis de quelqu' un. Les avocats ont donné leur avis, et l' ont signé.

Avis du conseil d' État, Opinion du conseil d' État en interprétation d' un règlement ou d' une ordonnance.

Avis de parents, Délibération d' un conseil de famille sur ce qui concerne un mineur ou un interdit; L' acte où cette délibération est consignée par le magistrat qui a présidé le conseil. Le tuteur a fait ordonner que tel héritage serait vendu par avis de parents. Il a été résolu par avis de parents que... Cette locution n' est plus usitée que dans le langage ordinaire.

Avis de médecins, Résultat d' une consultation de plusieurs médecins.

Avis doctrinal, Sentiment d' un docteur en théologie sur quelque point de doctrine.

Prov. et fig., Il y a jour d' avis, Il y a temps de délibérer, rien ne presse.

Fam., Sauf meilleur avis, se dit Quand on donne son avis, sans prétendre qu' un autre avis ne puisse mieux valoir. Je pense, sauf meilleur avis, que nous ferons bien de partir avant la nuit.

AVIS

AVIS signifie encore, Instruction, conseil que l' on donne à quelqu' un. Avis amical, charitable; paternel. Il a profité des avis de sa mère, de son tuteur. Il se mêle toujours de donner des avis.

Fam., Donneur d' avis, se dit d' Un homme qui est toujours prêt à donner des avis, même quand on ne lui en demande pas. Quel ennuyeux donneur d' avis!

Donneur d' avis, se disait particulièrement autrefois de Celui qui proposait un moyen pour faire venir de l' argent dans les coffres du roi.

Droit d' avis, Ce que l' on donne à une personne qui a fourni des instructions utiles pour faire une chose. Cette locution a vieilli.

AVIS

AVIS se prend aussi pour Avertissement. Je vous donne avis qu' il est dangereux de se fier à cet homme. Je profiterai de l' avis que vous me donnez. Avis important. Avis au public. La plupart des journaux contiennent des avis et annonces.

Avis au lecteur, Petite préface qu' on met à la tête d' un livre. Cette locution vieillit, au propre.

Prov. et fig., Avis au lecteur, se dit D' un conseil ou d' un reproche exprimé d' une manière indirecte et générale, avec dessein que telle personne s' en fasse l' application. Vous entendez bien ce qu' il vient de dire, c' est un avis au lecteur. Il se dit aussi D' un événement, d' un malheur qui peut servir d' instruction à quelqu' un, et l' avertir de prendre garde à lui. Ne vous hasardez pas dans cette affaire; plusieurs s' y sont ruinés, c' est un avis au lecteur.

AVIS

AVIS se dit particulièrement Des nouvelles qu' on mande, et de celles qu' on reçoit. Je vous donnerai avis de tout ce qui se passera. Il m' a transmis des avis sûrs. Je me tiendrai prêt à partir au premier avis. Avis secret. Avis fidèle. On eut avis de l' armée qu' une bataille serait bientôt livrée. On a reçu avis de Rome. Les avis qu' on reçoit de tous côtés portent que...

Lettre d' avis, Lettre qu' un négociant écrit à son correspondant pour le prévenir d' une expédition, d' une lettre de change qui lui sera présentée, ou de toute autre affaire relative à leur commerce.

AVISÉ, ÉE. adj.

AVISÉ, ÉE. adj. Prudent, circonspect, qui ne fait rien sans y bien penser. C' est un homme sage et avisé. Il est fort avisé.

Substantivement, C' est un mal avisé, C' est un homme qui manque de circonspection, qui ne réfléchit pas à ce qu' il dit, à ce qu' il fait. On écrit plus ordinairement Malavisé, en un seul mot.

AVISER. v. a.

AVISER. v. a. Avertir, donner avis. Il est vieux en ce sens, et ne s' emploie que dans ces deux phrases proverbiales: Un fou avise bien un sage, Il n' y a point d' homme si peu sensé dont on ne puisse recevoir quelque bon avis; et, Un verre de vin avise bien un homme, Le vin inspire quelquefois de bonnes idées, fait imaginer de bons expédients.

Il signifie aussi, familièrement, Apercevoir d' assez loin. Je l' avisai dans la foule.

AVISER

AVISER est quelquefois neutre, et signifie, Faire réflexion, faire attention, prendre garde. Avisez à ce que vous avez à faire. Avisez-y bien. Il est temps d' aviser à cela. Nous avons du temps pour y aviser. J' avisai que...

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Penser, faire attention à quelque chose, porter son attention sur quelque chose. Je ne m' en suis pas avisé. Il ne s' avise de rien. Il s' en est avisé, elle s' en est avisée, ils s' en sont avisés trop tard. Prov., On ne s' avise jamais de tout.

Il signifie également, S' imaginer quelque chose, trouver quelque chose, s' appliquer à trouver, à inventer quelque chose pour quelque fin. Il leur fit tous les honneurs dont il se put aviser. Il n' y a sottise, il n' y a malice dont il ne s' avise. Il s' avisa d' un bon expédient. De quoi s' est-il allé aviser?

Il signifie encore, Être assez téméraire, assez hardi pour. Si vous vous avisez de parler mal de moi, vous vous en repentirez. Avisez-vous de faire cela! Ne vous en avisez pas.

AVISÉ, ÉE. participe

AVISÉ, ÉE. participe

AVISO. s. m.

AVISO. s. m. T. de Marine. Petit bâtiment de guerre, tel que brigantin, cutter ou lougre, chargé de porter des paquets, des ordres, des avis, etc. Expédier un aviso, des avisos.

AVITAILLEMENT. s. m.

AVITAILLEMENT. s. m. Approvisionnement de vivres dans une place, un camp ou un vaisseau. On a pourvu à l' avitaillement de cette place. On s' est assuré d' un avitaillement considérable.

AVITAILLER. v. a.

AVITAILLER. v. a. Mettre des vivres dans une place, dans une ville qui court risque d' être assiégée, ou dans un vaisseau prêt à partir. Après avoir mis une garnison dans une place, il faut encore l' avitailler. Avitailler une citadelle, une flotte.

AVITAILLÉ, ÉE. participe

AVITAILLÉ, ÉE. participe

AVIVER. v. a.

AVIVER. v. a. T. d' Arts. Donner de la vivacité, de l' éclat; rendre une matière, telle que le marbre, les métaux, etc., plus fraîche et plus nette. Aviver un tableau en le nettoyant. Aviver une couleur. On avive une statue de bronze en la grattant légèrement pour la dorer. On avive une poutre en la taillant à vive arête.

En termes de Gravure, Aviver une taille, Lui donner plus de brillant.

AVIVER

AVIVER se dit quelquefois dans le langage ordinaire. Un peu de rouge avive le teint.

AVIVÉ, ÉE. participe

AVIVÉ, ÉE. participe

AVIVES. s. f. pl.

AVIVES. s. f. pl. T. d' Art vétérinaire. Sortes de glandes qui sont à la gorge des chevaux, et qui, venant à s' enfler, leur causent une maladie appelée aussi Les avives. Un cheval qui a les avives fort enflées. Ce cheval est mort des avives. Il a eu les avives, pour avoir bu trop tôt étant échauffé.

AVOCASSER. v. n.

AVOCASSER. v. n. Faire la profession d' avocat. Il y a dix ans qu' il avocasse. Il est familier, et ne se dit guère que par dénigrement.

AVOCAT. s. m.

AVOCAT. s. m. Celui qui fait profession de défendre des causes en justice. Avocat fameux, célèbre, éloquent. Savant avocat. Avocat à la cour royale de Paris, à la cour de cassation. Avocat au conseil. Plaider par avocat. Votre avocat a bien plaidé.

Avocat plaidant, Celui qui s' adonne principalement à la plaidoirie.

Avocat consultant, Celui qui donne seulement son avis et son conseil par écrit sur les affaires litigieuses. Voyez JURISCONSULTE.

Avocat général, Membre du ministère public qui porte la parole dans l' intérêt de la loi et de l' ordre public, devant une cour supérieure. Avocat du roi, Magistrat qui remplit les mêmes fonctions dans les tribunaux de première instance.

Fig. et fam., Avocat du diable, Celui qui propose les objections, dans une conférence sur quelque point de doctrine ou de morale religieuse.

AVOCAT

AVOCAT se dit figurément de Celui qui intercède pour un autre, qui en soutient, qui en défend les intérêts auprès de quelqu' un. Vous avez en lui un bon avocat. Je serai votre avocat auprès de lui. En ce sens, on dit aussi, Avocate. Sa mère fut son avocate. On appelle quelquefois la sainte Vierge L' avocate des pécheurs.

AVOINE. s. f.

AVOINE. s. f. (On disait autrefois, et quelques-uns disent encore, Aveine.) Plante de la famille des Graminées, dont le grain sert principalement à la nourriture des chevaux. Un champ d' avoine. Semer de l' avoine.

Il se dit aussi Du grain même de cette plante. Avoine blanche. Avoine noire. Cette avoine est bonne, elle est fort pesante. Avoine légère. Un picotin d' avoine. Une mesure d' avoine. Cribler l' avoine. Donner l' avoine aux chevaux. Ce cheval mange bien l' avoine. Il a bien travaillé, on lui a fait gagner son avoine. Paille d' avoine. Farine d' avoine.

Balle d' avoine, Pellicule qui enveloppe les graines d' avoine. Le coucher des petits enfants est ordinairement fait de balle d' avoine.

AVOINES

AVOINES au pluriel, se dit de L' avoine quand elle est encore sur pied. Les avoines sont belles. Voilà un bon temps pour les avoines. Couper, faucher les avoines. Faire les avoines.

AVOIR. v. a.

AVOIR. v. a. (J' ai, tu as, il a; nous avons, vous avez, ils ont. J' avais. J' eus. J' aurai. J' aurais. J' ai eu. J' avais eu. J' aurai eu. J' aurais eu. Aye ou aie, ayez. Que j' aye ou que j' aie, que tu ayes ou que tu aies, qu' il ait; que nous ayons, que vous ayez, qu' ils ayent ou qu' ils aient. Que j' eusse. Que j' aye eu, ou que j' aie eu. Que j' eusse eu. Ayant. Ayant eu. L' orthographe Aye, que j' aye, etc., de l' impératif et du subjonctif, n' est plus guère usitée: on écrit généralement, Aie, que j' aie, etc.) Posséder de quelque manière que ce soit; être en possession, en jouissance de quelque chose. Avoir du bien. Avoir un emploi. Avoir de bons appointements. Avoir le logement et la nourriture. Avoir de l' argent. Avoir un revenu. Avoir tant de revenu. Avoir de quoi vivre. Avoir une maison. Avoir des livres. Avoir un cheval d' emprunt. Avoir le bien d' autrui. Arcadius eut l' Orient, et Honorius l' Occident. Cette déesse avait plusieurs temples dans la Grèce. Nous avons de belles promenades dans notre ville.

Prov., Il n' est rien tel que d' en avoir, Si on n' a du bien, on n' est point considéré dans le monde. Il en veut avoir à quelque prix que ce soit, Il est avide et âpre à l' argent.

Pop., Avoir de quoi, Être riche ou dans l' aisance. C' est un homme qui a de quoi.

AVOIR

AVOIR se dit dans une signification beaucoup plus étendue, en parlant De toute chose physique ou morale, utile ou nuisible, agréable ou fâcheuse, etc., qui est, avec une personne, dans un rapport quelconque d' appartenance ou de dépendance. Avoir une chose à portée, sous la main, à côté de soi. Il avait ce jour-là un habit bleu. Avoir une bague au doigt. J' avais un sabre à la main. Avoir de la boue, une tache sur ses habits. L' homme a une tête, des bras, des jambes, etc. Avoir de beaux yeux. Avoir le bras cassé. Avoir la jambe emportée par un boulet de canon. Avoir quinze ans, vingt ans, etc. Avoir de l' âge. Avoir l' âge de raison. Avoir une bonne tête. Avoir de la force, de l' agilité, de l' intelligence. Avoir des pensées, des opinions. Avoir des vertus, des vices. Il a cela de bon que... Avoir des passions. Avoir de l' amour, de la haine. Avoir pour quelqu' un les sentiments d' un fils, d' un frère, etc. J' ai mes peines comme vous. Je ne sais ce qu' il a, mais depuis quelques jours il ne me parle plus. Vous paraissez bien triste, qu' avez-vous? Avoir de la joie, de la douleur, de la honte, des soupçons, des inquiétudes. Avoir la crainte de Dieu. Avoir peur. Avoir honte. Avoir pitié. Avoir soin. Avoir envie. Avoir besoin. Avoir connaissance. Avoir foi en quelque chose. Avoir peine. Avoir tort. Avoir raison. Avoir droit. Avoir quelque chose sur le coeur. Avoir une affaire, un procès, une querelle. Avoir affaire à quelqu' un. Avoir des liaisons, des relations. Avoir une correspondance, un entretien. Avoir la liberté de faire une chose. Avoir du temps devant soi. Avoir de l' autorité, du crédit, du pouvoir, de l' ascendant. Avoir l' estime, la confiance de quelqu' un. Avoir de la pluie, du beau temps. Nous aurons bientôt du froid, de la chaleur. Avoir chaud. Avoir froid. Avoir faim. Avoir soif. Avoir des douleurs. Avoir mal à la tête. Avoir la fièvre. Il pâlit: qu' a-t-il? Les médecins n' ont pu dire encore ce qu' il a. Avoir un coup d' épée. Etc. On l' applique souvent Aux animaux. Ce cheval a une belle écurie, une selle très-riche. Cet oiseau a un chant très-agréable. Les tigres ont de la cruauté. Le chien a beaucoup d' attachement pour son maître. Cet animal a soif, a faim. Cette vache a mal à la jambe. Votre cheval a la gourme, la pousse, etc.

Avoir quelque chose pour soi, se dit en parlant De tout ce qui peut être à l' avantage d' une personne. Ils ont pour eux la justice. Elle a pour elle sa beauté.

Avoir pour agréable, Être satisfait d' une chose, l' approuver. Il ne fera cela qu' autant que vous l' aurez pour agréable.

Avoir pour but, pour objet, Se proposer pour but, pour objet.

Avoir en horreur, en aversion, etc., Éprouver de l' horreur, de l' aversion, etc., pour quelqu' un ou pour quelque chose.

Par menace, Vous en aurez, Vous serez châtié, maltraité.

Fig. et fam., Il en a dans l' aile, ou simplement, Il en a, se dit, par raillerie, D' un homme qui a reçu quelque coup, qui a éprouvé quelque disgrâce, etc. Il en a dans l' aile, se dit aussi D' un homme qui est devenu amoureux.

Fam., Contre qui en a-t-il, en avez-vous? Contre qui est il, êtes vous fâché, en colère? On dit aussi, À qui en a-t-il?

Fig. et fam., L' avoir beau, l' avoir belle, Avoir une occasion favorable de faire quelque chose.

Fam., Il a beau dire, il a beau faire, il a beau crier, etc., Quoi qu' il puisse dire, quoi qu' il puisse faire, malgré ses cris, etc.

AVOIR

AVOIR se dit particulièrement, dans un sens analogue, pour exprimer diverses relations entre les personnes. Avoir un père, une mère, une femme, des enfants, une soeur, etc. Avoir une nombreuse parenté. Avoir un amant. Avoir une maîtresse. Avoir un médecin, un notaire, un avocat, etc. Avoir un maître. Avoir des domestiques. Avoir un chef. Avoir des soldats. Avoir des élèves, des auditeurs. Avoir des convives, des hôtes. Avoir des amis, des connaissances, des ennemis, des envieux, etc. Homère n' a point eu d' égal. Avoir des correspondants, des associés, des complices. Avoir quelqu' un pour maître, pour chef, pour ennemi, pour complice, etc. Vous avez en lui un protecteur zélé. On l' applique de même Aux animaux. Cette poule a douze poussins. Cet oiseau a une femelle depuis deux jours. Ce lion a un gardien qui le surveille attentivement. Le hibou a presque tous les autres oiseaux pour ennemis. Ce cheval n' a pas son pareil. Etc.

Avoir quelqu' un avec soi, En être accompagné; ou seulement, Être avec quelqu' un. Je n' avais avec moi que deux témoins. Cet homme voudrait toujours m' avoir avec lui. On dit en des sens analogues: Avoir des gens à sa suite. Avoir quelqu' un chez soi. Avoir une personne à dîner, à déjeuner. J' ai eu telle personne à mon bal, à ma fête, Elle y est venue. Etc.

Fam., Nous avons, vous avez des gens qui... Il y a, il existe, on trouve des gens qui... N' avons-nous pas des gens qui croient à de pareilles absurdités? Vous avez des personnes qui sont convaincues de cela.

AVOIR

AVOIR s' emploie souvent avec un nom de chose pour sujet, et se dit De ce qui appartient ou est propre à cette chose, de ce qui la caractérise, ou la modifie, etc. Cette ville a de beaux édifices, des rues larges, de vastes promenades. Votre château a un parc magnifique. Ma maison a cinq étages, a une belle vue. Cette table a deux tiroirs. Cette plante a de très-belles fleurs. Cette planche a six pieds de long. Ce fruit a une forme allongée, une belle couleur. L' architecture de cet édifice a un caractère imposant. Cette poésie a de la douceur et de la grâce. Ce rêve a quelque chose d' effrayant. Cette pièce a beaucoup de succès. Un tel accident peut avoir des suites. Les plaisirs ont leurs dangers.

Il sert de même à exprimer certaines relations d' appartenance ou de dépendance qui unissent les personnes aux choses. Cette maison a vingt locataires. Cette ville a dix mille habitants. Cet ouvrage a pour auteur un écrivain distingué. Cette doctrine a des partisans. La patrie a de nombreux défenseurs.

AVOIR

AVOIR signifie quelquefois, Se procurer, obtenir. On n' a pas ce livre facilement. J' ai eu ce cheval à très-bon marché. C' est un homme que vous n' aurez pas (que vous ne gagnerez pas) facilement. Il a eu tout ce qu' il demandait. C' est un tel qui aura le prix. J' aurai raison de cet outrage.

Avoir la parole, dans une assemblée délibérante, Avoir, obtenir la permission de parler. Vous avez la parole.

Avoir une femme, Obtenir ses faveurs.

Fam., Je l' aurai, je saurai bien l' avoir, se dit en parlant D' une personne dont on espère se venger. Cette manière de parler vieillit.

AVOIR

AVOIR se met souvent avec la préposition à, devant un infinitif; et alors il sert à marquer La nécessité, l' obligation, la disposition, la volonté où l' on est de faire ce que l' infinitif du verbe signifie. Vous auriez fort à faire pour cela. J' ai à faire une visite. J' ai à vous remercier. J' ai à parler à un tel. Il a à choisir. Il a une maison à vendre, à louer. Il a plusieurs places à donner. Il a bien des choses à vous apprendre. On dit à peu près de même: Vous n' avez qu' à vouloir, qu' à ordonner, etc., Il vous suffira de vouloir, d' ordonner, etc. N' avoir rien à répliquer, Ne trouver rien que l' on puisse répliquer. Etc.

AVOIR

AVOIR s' emploie impersonnellement dans le sens du verbe Être; et alors il se joint toujours avec la particule y. Il y a un an. Il y a deux ans. Il y aura demain huit jours qu' il est parti. Il y a beaucoup de gens. Il y a lieu de croire. Il y a sujet de craindre. Il y a de la barbarie à maltraiter ainsi cet enfant. Y aurait-il du bon sens à se conduire ainsi? N' y eût-il que cette seule raison, elle doit vous déterminer. Il ne peut y avoir d' obstacle. Y a-t-il quelqu' un ici? Il n' y a personne. Il y avait plus de mille personnes. Il y a peu de moments qu' il était ici. Il n' y a rien que je ne fasse pour vous. Il n' y a rien à faire. Il y a tout à espérer Il y a à parier, tout à parier qu' il réussira.

Il y en a, Il y a des gens. Il y en a qui vont jusqu' à prétendre que...

Fam., Tant y a, Quoi qu' il en soit. J' ignore quel fut le motif de leur querelle; tant y a, qu' ils se battirent.

AVOIR

AVOIR est aussi verbe auxiliaire, et sert à former la plupart des prétérits des autres verbes. Avoir lu. Avoir écrit. J' ai donné. Il a plu toute la nuit. Nous en avons parlé ensemble. Vous avez été sages. Ils ont vécu. Il en aurait donné mille francs. On dit de même: Dès que j' ai eu fini. Sans lui, j' aurais eu dîné de meilleure heure; mais ces phrases et leurs analogues sont beaucoup moins usitées.

Il est également auxiliaire de lui-même, ainsi qu' on a pu le voir dans plusieurs des exemples qui précèdent. J' ai eu raison. Il avait eu peur. Il aurait eu tort de faire telle chose.

EU, EUE. participe

EU, EUE. participe On ne l' emploie guère qu' en le joignant à quelque autre temps du verbe Avoir. Les choses qu' il a eues. Le bien qu' il a eu.

Eu égard à, En considération de. Eu égard à sa grande jeunesse, on lui a pardonné.

AVOIR. s. m.

AVOIR. s. m. Ce qu' on possède de bien. Voilà tout mon avoir. C' est tout son avoir. On lui enleva son petit avoir.

Il se dit aussi d' Une possession, d' un bien. Cette maison se loue bien; c' est un bel avoir. Il est familier dans les deux sens.

AVOIR

AVOIR s' emploie dans les livres de compte par opposition à Doit, et désigne La partie d' un compte où l' on porte les sommes dues à une personne. On appelle aussi, dans un autre sens, Doit et avoir, Le passif et l' actif.

AVOISINER. v. a.

AVOISINER. v. a. Être proche, être voisin. Il ne se dit que De la proximité de lieu. Les terres qui avoisinent la forêt. Les provinces qui avoisinent la France.

AVOISINÉ, ÉE. participe

AVOISINÉ, ÉE. participe Être bien avoisiné, Avoir de bons voisins.

AVORTEMENT. s. m.

AVORTEMENT. s. m. Action d' avorter. Cette jument, cette vache a reçu un coup dans le ventre, on craint un avortement, cela peut lui causer un avortement. En parlant Des femmes, on ne le dit guère que D' un accouchement avant terme provoqué par des moyens criminels. Procurer un avortement à une femme, au moyen de quelque breuvage. Lorsque l' accouchement avant terme a lieu par quelque accident, ou par l' effet d' une mauvaise constitution, on l' appelle Fausse couche. Voyez COUCHE.

AVORTER. v. n.

AVORTER. v. n. Accoucher avant terme. Il ne s' emploie guère que lorsqu' il s' agit D' un accouchement avant terme provoqué par des moyens criminels. Elle fut soupçonnée d' avoir pris des breuvages pour se faire avorter. Dans tout autre cas, on dit plus ordinairement, Faire une fausse couche.

AVORTER

AVORTER se dit également Des femelles de certains animaux, et signifie, Mettre bas avant terme. Cette cavale a reçu un coup de pied qui l' a fait avorter. Les vaches avortent quand elles mangent de certaines herbes.

Il se dit, par extension, Des fruits qui ne parviennent pas à la grosseur et à la maturité requises. Il y a des vents qui font avorter les fruits.

Il se dit figurément Des desseins, des entreprises, etc., qui restent sans exécution; et, en général, De toute chose qui ne répond pas aux espérances qu' elle avait d' abord fait concevoir. Ce dessein avorta. Cet accident fit avorter l' entreprise. Les talents que l' oisiveté, que la paresse fait avorter.

AVORTÉ, ÉE. participe

AVORTÉ, ÉE. participe Il se dit principalement Des végétaux, des fruits, etc., qui n' ont pu acquérir leur entier développement, et qui sont rabougris, informes. Du blé avorté. Fruit avorté.

Il se dit aussi figurément. Dessein avorté. Entreprise avortée. L' affaire est avortée. C' est un talent avorté.

AVORTON. s. m.

AVORTON. s. m. Foetus sorti avant terme du ventre de la mère. Un informe avorton.

Il se dit, par extension, Des animaux qui sont fort au-dessous de la grandeur dont naturellement ils devraient être. On le dit également, par mépris, d' Un petit homme mal fait, malbâti. C' est un avorton, un petit avorton, un avorton de nature, un chétif avorton. Ce n' est qu' un avorton.

Il se dit aussi Des végétaux et de ce qu' ils produisent. Ce saule, cet ormeau, ce rosier est mal venu, ce n' est qu' un avorton. Les plus beaux arbres, les plus belles plantes produisent quelquefois des avortons.

Il se dit, figurément, Des ouvrages d' esprit faits avec trop de précipitation, auxquels on n' a donné ni assez de soin ni assez de temps. C' est un ouvrage plein de défauts et fait à la hâte, ce n' est qu' un avorton.

AVOUE. s. m.

AVOUE. s. m. Officier de justice, autrefois appelé Procureur, dont la fonction est de représenter les parties devant les tribunaux, et de faire en leur nom tous les actes de procédure nécessaires. Avoué de première instance. Avoué à la cour royale. Une étude d' avoué. Clerc d' avoué. Constituer avoué. Acte, signification d' avoué à avoué. L' avoué du demandeur, du défendeur.

Il se disait anciennement d' Un seigneur qui se chargeait d' être le protecteur, le défenseur des droits d' une église. L' avoué de Cîteaux. L' avoué de l' évêché d' Arras.

AVOUER. v. a.

AVOUER. v. a. Confesser et reconnaître qu' une chose est ou n' est pas, en demeurer d' accord. Avouer le fait, le crime. Avouer ingénument, franchement. Il a tout avoué. Avouez-moi la vérité. Avouez le vrai. Je vous avoue mon faible, mon ignorance. Il avoua l' avoir fait. Il avoua qu' il l' avait fait. Je vous avoue que je n' y connais rien. Je vous avoue que je ne sais rien de ce qui s' est passé. J' étais, je l' avoue, un peu confus. Avouez-le, vous avez été bien surpris. C' est un pauvre homme, il faut l' avouer. Il faut avouer que cet homme est bien étourdi. On l' emploie aussi, dans ce sens, avec le pronom personnel. S' avouer vaincu. S' avouer plus faible qu' un autre. S' avouer coupable.

Prov. et fig., Avouer la dette, Reconnaître qu' on a tort.

Avouer un écrit, un ouvrage, S' en reconnaître l' auteur. Avouer un enfant, S' en reconnaître le père. Avouer pour fils, pour soeur, etc., Reconnaître pour fils, pour soeur, etc.

AVOUER

AVOUER signifie aussi, Approuver ratifier. J' avoue tout ce qui s' est fait. Ce sont des principes que la morale peut avouer.

Avouer une personne, Approuver ce qu' elle a jugé à propos de faire d' après l' autorisation qu' on lui en a donnée. Je l' avouerai de tout ce qu' il fera, en tout ce qu' il fera.

S' avouer de quelqu' un, Se renommer ou se réclamer de quelqu' un. Cette phrase est maintenant peu usitée.

AVOUÉ, ÉE. participe

AVOUÉ, ÉE. participe Vérités avouées. Principes avoués.

AVOYER. s. m.

AVOYER. s. m. Titre du premier magistrat, dans quelques cantons suisses.

AVRIL. s. m.

AVRIL. s. m. (L' L se prononce mouillée. ) Le quatrième mois de l' année grégorienne. Cette année, nous aurons Pâques en avril.

Pop., Poissons d' avril, Les maquereaux.

Prov. et fig., Donner un poisson d' avril à quelqu' un, Faire accroire à quelqu' un, le premier jour d' avril, une fausse nouvelle, ou l' engager à faire quelque démarche inutile, pour avoir lieu de se moquer de lui. On lui a donné un poisson d' avril.

AVUER. v. a.

AVUER. v. a. Voyez AVEUER.

AXE. s. m.

AXE. s. m. Ligne droite qui passe par le centre d' un globe, et sur laquelle ce globe tourne. L' axe d' une sphère.

Il se dit aussi de La ligne qu' on suppose passer par le centre de la terre et par les deux pôles. L' axe du monde. L' axe de la terre. On dit dans le même sens, L' axe d' une planète. L' axe de Saturne, de Vénus, etc.

Il signifie également, dans les Arts, Une pièce de fer ou de bois qui passe par le centre d' un corps, et qui sert à faire tourner ce corps sur lui-même.

Il se dit, par extension, dans les Sciences, de Toute ligne que l' on suppose traverser le centre d' un objet, ou le diviser en deux parties égales et semblables. L' axe de l' horizon. L' axe d' une lentille de verre. Axe visuel. L' axe d' une courbe, d' une parabole, etc. Le grand axe, le petit axe d' une ellipse. L' axe du corps humain.

Il se dit aussi, en Botanique, de Tout pédoncule allongé autour duquel sont attachées plusieurs fleurs. Les fleurs du plantain naissent autour d' un axe. Dans l' ananas, l' axe des fleurs est charnu.

AXILLAIRE. adj. des deux genres

AXILLAIRE. adj. des deux genres (On prononce les L, mais on ne les mouille pas.) Qui appartient à l' aisselle. Les glandes axillaires. Le nerf axillaire. Veine axillaire.

Il se dit aussi, en Botanique, De toute partie qui naît dans l' espèce d' aisselle formée par la tige et un rameau, ou par un rameau et une feuille. Fleurs axillaires. Épines axillaires.

Feuilles axillaires, Celles qui sont immédiatement au-dessous du point où naît un rameau.

AXIOME. s. m.

AXIOME. s. m. Vérité évidente par elle-même; proposition générale, reçue et établie dans une science. Axiome de philosophie. Axiome de mathématique. Axiome indubitable. C' est un axiome en physique.

AXONGE. s. f.

AXONGE. s. f. Graisse qui diffère du lard et du suif en ce qu' elle est plus molle. L' axonge humaine est regardée comme un très-bon remède pour certaines douleurs. Axonge de porc.

AYAN. s. m.

AYAN. s. m. Il se dit, en Turquie, de Certains officiers supérieurs chargés, dans les provinces, de veiller à la sûreté des particuliers. Les pachas, les vayvodes et les ayans.

AYANT. adj. verbal

AYANT. adj. verbal T. de Pratique dont on ne se sert que dans les deux locutions suivantes:

Ayant cause, Celui auquel les droits d' une personne ont été transmis à titre particulier, par legs, donation, vente, etc. Il est opposé à Héritier ou successeur universel, et ne s' emploie guère qu' au pluriel. Les héritiers ou ayants cause. Les créanciers sont aussi quelquefois considérés comme ayants cause.

Ayant droit, Celui qui a droit ou qui est intéressé à quelque chose. Il ne s' emploie guère qu' au pluriel. Chacun des ayants droit.

AZAMOGLAN. s. m.

AZAMOGLAN. s. m. Mot formé de deux mots turcs qui signifient, Enfant étranger. On donne particulièrement ce nom, dans le sérail, Aux enfants chargés des fonctions les plus basses et les plus pénibles.

AZÉDARAC. s. m.

AZÉDARAC. s. m. T. de Botan. Arbre des régions chaudes, qui porte des fleurs disposées en bouquets, et dont le fruit est vénéneux.

AZEROLE. s. f.

AZEROLE. s. f. Sorte de petit fruit aigrelet, de la couleur et de la grosseur d' une cerise, et contenant plusieurs petits noyaux. Un panier d' azeroles.

AZEROLIER. s. m.

AZEROLIER. s. m. Arbre épineux qui porte les azeroles: il appartient à la famille des Rosacées.

AZIME. adj.

AZIME. adj. Voyez AZYME.

AZIMUT. s. m.

AZIMUT. s. m. (On prononce le T.) T. d' Astron. On appelle ainsi, tantôt L' angle compris entre le méridien d' un lieu et un cercle vertical quelconque, tantôt Ce cercle vertical même.

Azimut magnétique, L' arc de l' horizon compris entre le méridien d' un lieu et le méridien magnétique: cet arc détermine la déclinaison de l' aiguille aimantée.

AZIMUTAL, ALE. adj.

AZIMUTAL, ALE. adj. Qui représente ou qui mesure les azimuts. Instrument azimutal. Compas azimutal. On dit quelquefois substantivement, Un azimutal.

AZOTE. s. m.

AZOTE. s. m. T. de Chimie. Gaz qui entre dans la composition de l' air atmosphérique, mais qui, seul, ne peut entretenir ni la respiration ni la combustion. On dit aussi, adjectivement, Gaz azote.

AZUR. s. m.

AZUR. s. m. Verre coloré en bleu par l' oxyde de cobalt, et réduit en poudre extrêmement fine, pour servir aux peintres, etc. De l' azur de première qualité. Bleu d' azur.

Il se dit également d' Un bleu clair, comme celui de l' azur. Des ornements en relief sur un fond d' azur.

Poétiq., L' azur des cieux, l' azur des mers, des flots, etc., La couleur bleue du firmament, de la mer, des flots, etc. On dit aussi, Un ciel d' azur, Un ciel serein, sans nuages. Des flots d' azur, Des flots paisibles et qui ont une couleur d' azur.

Pierre d' azur. Nom que l' on donne quelquefois au lapis-lazuli.

AZUR

AZUR en termes de Blason, se dit de L' émail bleu des armoiries. Champ d' azur Il porte d' azur à la bande d' argent.

AZURÉ, ÉE. adj.

AZURÉ, ÉE. adj. Qui est de couleur d' azur. Fond azuré. Lambris azuré. Teinte azurée.

Poétiq., La voûte azurée, Le ciel. La plaine azurée, ou Les plaines azurées, La mer, la surface des mers.

AZYME. adj.

AZYME. adj. T. de l' Écriture sainte. Qui est sans levain. Il ne s' emploie que dans cette locution, Pains azymes, Pains sans levain que les Juifs mangent dans le temps de leur pâque.

Il est aussi substantif, au pluriel, dans cette phrase de l' Écriture, La fête des azymes.

B. s. m.

B. s. m. La seconde lettre de l' alphabet, et la première des consonnes. On la nomme Bé, suivant l' appellation ancienne et usuelle, et Be, suivant la méthode moderne. Un B majuscule. Un grand B. Un petit b. Un b bien formé, mal formé. Le b ne se redouble, en français, que dans les mots abbé, rabbin, sabbat, et leurs dérivés.

Fam., Ne savoir ni A ni B, Ne savoir pas lire; et, figurément, Être fort ignorant.

Fam., Ne parler que par B et par F, Employer fréquemment dans la conversation des jurements grossiers.

Prov. et fam., Être marqué au B, Être borgne, bigle, bossu ou boiteux. Les gens marqués au B passent en général pour spirituels et malicieux.

BABA. s. m.

BABA. s. m. Sorte de pâtisserie dans laquelle sont ordinairement mêlés des raisins de Corinthe.

BABEL. s. f.

BABEL. s. f. On met ici ce mot à cause de son emploi dans cette phrase proverbiale et figurée, C' est la tour de Babel, qui se dit D' un lieu, d' une assemblée, où tout le monde parle à la fois et sans s' entendre, où règne une grande confusion d' opinions et de discours.

BABEURRE. s. m.

BABEURRE. s. m. Liqueur séreuse et blanche que laisse le lait, quand sa partie grasse est convertie en beurre.

BABIL. s. m.

BABIL. s. m. (On mouille l' L dans ce mot et les suivants.) Caquet, abondance excessive de paroles inutiles. Il nous étourdit par son babil. C' est un homme qui n' a que du babil. Cette petite fille a un joli babil. Il est familier.

BABILLAGE. s. m.

BABILLAGE. s. m. Action de babiller. Quel sot babillage! Quand finira ce babillage? Il est familier.

BABILLARD, ARDE. adj.

BABILLARD, ARDE. adj. Qui aime à caqueter, à parler beaucoup. Homme babillard. Femme babillarde.

Il se dit aussi Des oiseaux parleurs. Un perroquet babillard. Une pie babillarde.

Il est plus ordinairement substantif. C' est un grand babillard, un franc babillard. Une grande babillarde.

Il se dit, par extension, d' Une personne qui ne saurait garder un secret. Ne vous fiez pas à cet homme-là, à cette femme-là, c' est un babillard, c' est une babillarde. Ce mot est familier dans toutes ses acceptions.

BABILLEMENT. s. m.

BABILLEMENT. s. m. Action de parler beaucoup et avec volubilité. Il se dit surtout en Médecine. Le babillement est quelquefois un symptôme de maladie.

BABILLER. v. n.

BABILLER. v. n. Caqueter, parler beaucoup à propos de rien. Cet enfant ne fait que babiller. Cette femme aime à babiller. Perdre son temps à babiller. Il est familier.

BABINE. s. f.

BABINE. s. f. Lèvre. Il ne se dit proprement que Des lèvres pendantes de certains animaux. Les babines d' une vache, d' un chien. Un singe qui remue les babines.

Fig. et pop., Il s' en est donné par les babines, se dit D' un homme qui a beaucoup mangé de quelque mets. Il se dit aussi, dans un sens plus figuré, D' un homme qui a mangé son bien.

Fig. et pop., Il s' en lèche les babines, se dit D' un homme qui vient de manger ou de boire quelque chose de bon, et qui en témoigne son plaisir.

BABIOLE. s. f.

BABIOLE. s. f. Jouet d' enfants. Donner des babioles à un enfant.

Il se dit, figurément et familièrement, de Toute sorte de choses puériles ou de peu de valeur. Il ne s' amuse qu' à des babioles. Acceptez ce petit présent, ce n' est qu' une babiole. Son cabinet n' est rempli que de babioles.

BÂBORD. s. m.

BÂBORD. s. m. T. de Marine. Le côté gauche d' un bâtiment, en partant de la poupe. Il est opposé à Tribord, qui signifie, Le côté droit. Avoir les amures à bâbord. Faire feu de tribord et de bâbord.

Fig. et fam., Faire feu de tribord et de bâbord, Faire usage de tous ses moyens, de toutes ses ressources.

BABOUCHE. s. f.

BABOUCHE. s. f. Sorte de pantoufle qui a un quartier de derrière, et dont l' usage nous est venu du Levant. Une paire de babouches brodées. Des babouches jaunes.

BABOUIN. s. m.

BABOUIN. s. m. Espèce de singe que les anciens connaissaient sous le nom de Cynocéphale.

Il se disait autrefois, par allusion, d' Une figure ridicule que les soldats dessinaient grossièrement sur la muraille d' un corps de garde, pour la faire baiser, par forme de punition, aux infracteurs des lois établies entre eux. On lui fit baiser le babouin.

Prov. et fig., Faire baiser le babouin à quelqu' un, Le réduire à se soumettre malgré qu' il en ait, et avec quelque espèce de honte.

BABOUIN

BABOUIN se dit, figurément et familièrement, d' Un enfant badin et étourdi; dans ce sens, il a un féminin, qui est Babouine. C' est un petit babouin. Faites taire ces petites babouines. Allons donc, petit babouin.

BAC. s. m.

BAC. s. m. Espèce de grand bateau plat, qui est principalement destiné à passer les animaux, les voitures, les charrettes, etc., d' un bord de la rivière à l' autre, au moyen d' une corde qui la traverse. La corde d' un bac. Passer la rivière dans un bac.

Passer le bac, Passer la rivière dans un bac.

BACCALAURÉAT. s. m.

BACCALAURÉAT. s. m. Le premier degré qu' on prend dans une faculté, pour parvenir au grade de licencié, puis au doctorat, et qui donne le titre de bachelier. Être examiné pour le baccalauréat en droit, pour le baccalauréat ès lettres, ès sciences.

BACCHANAL. s. m.

BACCHANAL. s. m. (On prononce Bacanal.) Grand bruit, tapage. Faire du bacchanal. Faire bacchanal. Il est familier.

BACCHANALE. s. f.

BACCHANALE. s. f. (On prononce Bacanale.) Il se dit proprement, au pluriel, Des fêtes religieuses que les anciens célébraient en l' honneur de Bacchus. La fête des Bacchanales. Célébrer les Bacchanales.

Il se dit, par analogie, de La représentation d' une danse de bacchantes et de satyres. La bacchanale du Poussin.

Il se dit également d' Une danse bruyante et tumultueuse, dans un ballet, dans un grand opéra. Le second acte de ce ballet, de cet opéra, est terminé par une bacchanale.

Il se dit, par extension et familièrement, d' Une débauche faite avec grand bruit. Ils ont fait une bacchanale qui a duré toute la nuit.

BACCHANTE. s. f.

BACCHANTE. s. f. (On prononce Bacante.) Prêtresse de Bacchus, qui célébrait la fête des Bacchanales.

Fig., C' est une bacchante, une vraie bacchante, se dit D' une femme qui se livre volontiers aux plaisirs de la table. Il se dit aussi D' une femme en colère, et D' une femme sans modestie, sans retenue.

BACCIFÈRE. adj. des deux genres

BACCIFÈRE. adj. des deux genres T. de Botan. Il se dit Des plantes qui portent des baies.

BACHA. s. m.

BACHA. s. m. Voyez PACHA.

BÂCHE. s. f.

BÂCHE. s. f. Grande pièce de grosse toile dont on couvre les charrettes, les bateaux, pour garantir de la pluie, etc., les marchandises dont ils sont chargés. Voyez BANNE.

BÂCHE

BÂCHE se dit aussi d' Une grande caisse vitrée dans laquelle les jardiniers mettent les plantes à l' abri du froid, et dont ils se servent également pour faire venir des primeurs.

BÂCHE

BÂCHE se dit encore d' Une sorte de cuvette où se rend l' eau puisée par une pompe aspirante, et où elle est reprise par d' autres pompes qui l' élèvent de nouveau.

BACHELETTE. s. f.

BACHELETTE. s. f. Vieux mot qui signifie, Une jeune fille d' une figure gracieuse. Jeune bachelette. Bachelette encore novice.

BACHELIER. s. m.

BACHELIER. s. m. Celui qui est promu au baccalauréat dans une faculté. Bachelier en droit, ès lettres, ès sciences, en théologie. Diplôme de bachelier.

Il se disait autrefois d' Un gentilhomme qui, dans sa jeunesse, servait sous la bannière d' un autre, pour apprendre le métier des armes.

Il se disait aussi d' Un jeune homme à marier.

BÂCHER. v. a.

BÂCHER. v. a. Couvrir d' une bâche. On a mal bâché cette charrette. À défaut de toile, on bâche avec de la paille.

BÂCHÉ, ÉE. participe

BÂCHÉ, ÉE. participe

BACHIQUE. adj. des deux genres

BACHIQUE. adj. des deux genres Qui appartient, qui a rapport à Bacchus. Fête bachique.

La liqueur bachique, Le vin. Chanson bachique, Chanson de table, où l' on fait l' éloge du vin.

En Peinture, Le genre bachique, se dit en parlant Des tableaux qui représentent des scènes de buveurs et d' ivrognes. Ces scènes mêmes s' appellent Scènes bachiques. La plupart des tableaux de l' école flamande représentent des scènes bachiques.

BACHOT. s. m.

BACHOT. s. m. Petit bateau. Passer la rivière dans un bachot.

BACHOTEUR. s. m.

BACHOTEUR. s. m. Batelier qui conduit un bachot.

BACILE. s. m.

BACILE. s. m. T. de Botan. Plante ombellifère, qu' on appelle aussi Perce-pierre, Passe-pierre, Christe marine, ou Fenouil marin, et qui croît sur les rochers des bords de la mer. On confit les feuilles du bacile au vinaigre, pour les employer comme assaisonnement.

BACINET. s. m.

BACINET. s. m. T. de Botan. Voyez BASSINET.

BÂCLER. v. a.

BÂCLER. v. a. Fermer une porte ou une fenêtre par derrière, avec une barre ou autre chose. On dit dans une acception analogue, Bâcler un port.

Bâcler un bateau, Le mettre dans un lieu commode du port, pour la charge et la décharge des marchandises. Dans cette acception et la précédente, il est maintenant peu usité.

BÂCLER

BÂCLER signifie, figurément et familièrement, Expédier un travail à la hâte. Il a bâclé en huit jours un mémoire qui demandait un mois de travail. Ce n' est pas faire l' ouvrage que d' aller si vite, c' est bâcler la besogne.

BÂCLÉ, ÉE. participe

BÂCLÉ, ÉE. participe Fig. et fam., Cela est bâclé, c' est une affaire bâclée, se dit D' un traité conclu, d' une affaire arrêtée.

BADAUD, AUDE s.

BADAUD, AUDE s. Celui, celle qui passe son temps à regarder niaisement tout ce qui lui semble extraordinaire ou nouveau. C' est un vrai badaud, un franc badaud. Les badauds de Paris. Il y a des badauds partout. Faire attrouper les badauds. On l' emploie quelquefois adjectivement. C' est un homme très-badaud. Cette femme est bien badaude. Il est familier.

BADAUDER. v. n.

BADAUDER. v. n. Perdre le temps à regarder avec une curiosité niaise tout ce qui semble extraordinaire ou nouveau. Cet homme ne fait que badauder. Il est familier.

BADAUDERIE. s. f.

BADAUDERIE. s. f. Action ou propos de badaud; puérilité, niaiserie. Ce que vous dites, ce que vous faites est une franche badauderie. Il est familier.

BADERNE. s. f.

BADERNE. s. f. T. de Marine. Grosse tresse à trois, quatre, et même cinq torons, qui sert principalement à garnir les endroits qu' on veut préserver du frottement ou de l' humidité.

BADIANE. s. f.

BADIANE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes, dont une espèce porte des fruits appelés Anis étoilés: ces fruits renferment des semences d' une odeur agréable, qui se communique aux aliments et aux liqueurs dans lesquels on les fait entrer. La badiane sert à faire l' anisette de Hollande.

BADIGEON. s. m.

BADIGEON. s. m. Couleur en détrempe dont on peint les murailles, et qui est ordinairement jaune ou grise.

BADIGEONNAGE. s. m.

BADIGEONNAGE. s. m. Action de badigeonner, ou L' ouvrage de celui qui a badigeonné. Ce badigeonnage sera bientôt fait. Un badigeonnage grossier.

BADIGEONNER. v. a.

BADIGEONNER. v. a. Peindre une muraille avec du badigeon. Faire badigeonner la façade d' une maison, les murs d' une cuisine. Badigeonner en gris, en jaune.

BADIGEONNÉ, ÉE. participe

BADIGEONNÉ, ÉE. participe

BADIGEONNEUR. s. m.

BADIGEONNEUR. s. m. Celui dont le métier est de badigeonner.

BADIN, INE. adj.

BADIN, INE. adj. Folâtre, enjoué; qui aime à rire, à plaisanter. Cet homme est badin. Elle est fort badine. Esprit badin. Il a l' humeur badine.

Il se dit aussi Du ton, des manières, du style, etc. Air badin. Ton badin. Style badin. Épître badine. Des vers badins.

Il est quelquefois substantif. C' est un badin. C' est un petit badin.

BADINAGE. s. m.

BADINAGE. s. m. Action de badiner, de plaisanter. C' est un pur badinage. Tout cela n' est que badinage. Un innocent badinage. Il tourne tout en badinage. Ceci n' est point un badinage. Il se prête volontiers, il ne se prête pas au badinage. Il y a, dans les écrits de cet auteur, un badinage très-agréable, un élégant badinage.

Fam., Ce n' est pour lui qu' un badinage, Ce travail lui coûte peu de peine.

BADINANT. s. m.

BADINANT. s. m. Cheval surnuméraire dans un attelage. Six chevaux de carrosse, et un badinant. Il a vieilli.

BADINE. s. f.

BADINE. s. f. Baguette mince et souple qu' on porte en guise de canne, ou dont on se sert pour battre les habits.

BADINES

BADINES au pluriel, se dit de Pincettes fort légères. Une paire de badines.

BADINER. v. n.

BADINER. v. n. Folâtrer, s' amuser, plaisanter; agir, parler ou écrire d' une manière enjouée. Il ne fait que badiner. C' est un homme qui badine, qui aime à badiner. Ne voyez-vous pas qu' il badine? Vous badinez, ce que vous dites n' est pas croyable. C' est assez badiner. Il badine agréablement dans ses lettres, dans la conversation.

Fam., Il ne badine pas, se dit De quelqu' un qui est habituellement grave et sérieux, ou qui se montre fort sévère; et aussi De quelqu' un qui est susceptible, ombrageux.

En termes de Manége, Ce cheval badine avec son mors, Il joue avec son frein.

BADINER

BADINER se dit figurément Des parures légères, des ornements ajustés de manière à voltiger, à s' agiter au moindre vent. Cette dentelle ne doit pas être si tendue, il faut qu' elle badine un peu. Cette draperie badine agréablement.

BADINERIE. s. f.

BADINERIE. s. f. Ce qu' on fait ou ce qu' on dit dans l' intention de badiner, de plaisanter. Ce n' est qu' une badinerie, qu' une pure badinerie. Il ne dit que des badineries. Il ne s' amuse qu' à des badineries. Il est familier et peu usité.

BAFOUER. v. a.

BAFOUER. v. a. Traiter quelqu' un avec une moquerie outrageante ou dédaigneuse. Il s' est fait bafouer. On l' a bafoué.

BAFOUÉ, ÉE. participe

BAFOUÉ, ÉE. participe

BÂFRE. s. f.

BÂFRE. s. f. Repas abondant. Il y a aujourd' hui une bâfre en tel endroit.

Il signifie aussi, L' action de manger. Ne songer qu' à la bâfre. Dans les deux acceptions, il est bas.

BÂFRER. v. n.

BÂFRER. v. n. Manger avidement et avec excès. Il est bas, et ne se dit guère que par mépris, en parlant D' une personne qui se livre gloutonnement aux plaisirs de la table. C' est un homme qui aime à bâfrer, qui ne fait que bâfrer.

BÂFREUR. s. m.

BÂFREUR. s. m. Celui qui a l' habitude de manger avec excès et gloutonnerie. C' est un grand bâfreur. Il est bas.

BAGACE. s. f.

BAGACE. s. f. Voyez BAGASSE.

BAGAGE. s. m.

BAGAGE. s. m. Équipage de ceux qui sont en voyage ou à la guerre. Lorsqu' il s' agit D' une armée, d' une troupe quelconque de gens en marche, on appelle Gros bagage, Celui qui ne saurait être transporté que par voiture, et Menu bagage, Celui qui peut être porté par des bêtes de somme. Le bagage d' un soldat, d' un cavalier. Les voleurs lui prirent tout son bagage. Un petit bagage. Nous avons laissé nos bagages, notre bagage en arrière. Cheval de bagage. Les bagages de la cour, de l' armée, d' un régiment. Partir avec armes et bagages. L' ennemi nous abandonna une grande partie de son bagage, de ses bagages. Le général ordonna de faire défiler les bagages.

Il se dit quelquefois, familièrement, d' Un mobilier de pauvres gens. Ils emportèrent tout leur bagage sur une petite voiture.

Fig. et fam., Plier bagage, trousser bagage, Déloger furtivement, s' enfuir. Plier bagage, signifie aussi, Mourir. Il y aura bientôt un an que le pauvre homme a plié bagage.

Fig. et fam., Cet auteur n' a qu' un bien petit bagage, qu' un mince bagage, Il a peu écrit, il n' a publié qu' un très-petit nombre d' ouvrages.

BAGARRE. s. f.

BAGARRE. s. f. Tumulte, grand bruit, encombrement causé ordinairement par un embarras de voitures ou par une querelle. Il y a de la bagarre dans cette rue. Il n' a point voulu se mêler dans la bagarre. Se trouver dans une bagarre. Se tirer d' une bagarre. Il est familier.

Fig. et fam., Se tirer, se sauver de la bagarre, d' une bagarre, Se démêler d' une situation embarrassante, s' échapper du milieu d' un débat, d' une discussion fort animée.

BAGASSE. s. f.

BAGASSE. s. f. (On écrit aussi quelquefois, Bagace.) Canne à sucre qu' on a passée par le moulin pour en tirer le suc.

Il se dit également Des tiges de la plante qui fournit l' indigo, quand on les retire de la cuve après la fermentation.

BAGASSE. s. f.

BAGASSE. s. f. Femme de mauvaise vie. Il est populaire et vieux.

BAGATELLE. s. f.

BAGATELLE. s. f. Chose de peu de prix, et peu nécessaire. Cette boutique n' est pleine que de bagatelles. Il dépense tout son argent en bagatelles. Il m' a fait présent de quelques bagatelles.

Il signifie figurément, et plus ordinairement, Chose frivole et de peu d' importance. Il ne s' amuse qu' à des bagatelles. Il ne dit, il ne conte que des bagatelles. La moindre bagatelle suffit pour le divertir.

S' amuser à la bagatelle, S' occuper de toute autre chose que de ses devoirs.

Fam., Aimer la bagatelle, ne songer qu' à la bagatelle, N' être occupé que d' amourettes. On ne peut rien faire de ce jeune homme, il n' aime que la bagatelle.

BAGATELLE

BAGATELLE se dit, par extension, Des choses qui n' ont pas toute l' importance, toute la gravité qu' on leur suppose. Vous voilà bien embarrassé pour une bagatelle. Ils se sont brouillés pour une bagatelle. Ma blessure n' est qu' une bagatelle en comparaison de celle qu' il a reçue.

Il s' emploie quelquefois absolument, et par forme d' exclamation, pour exprimer Le doute, l' incertitude, ou pour marquer Le peu de cas que l' on fait d' une menace. Il prétend qu' il me fera un procès: bagatelle! Il me maltraitera, dites-vous: bagatelle!

BAGNE. s. m.

BAGNE. s. m. Lieu où l' on tient des forçats à la chaîne, où l' on renferme les forçats après le travail. Le bagne de Brest, de Toulon.

BAGUE. s. f.

BAGUE. s. f. Anneau que l' on met au doigt, et qui porte ordinairement une ou plusieurs pierres précieuses. Bague d' or, d' argent, de cheveux, etc. Porter une bague. Une belle bague. Bague garnie de diamants.

Prov. et fig., C' est une bague au doigt, se dit D' une chose de prix dont on peut toujours se défaire avec avantage. Il se dit aussi D' une place, d' un emploi qui donne peu de fatigué, peu d' occupation. Votre place vous laisse du loisir, c' est une bague au doigt.

En Jurispr., Bagues et joyaux, Les pierreries, perles et autres semblables objets de prix qui appartiennent à une femme mariée, et que son contrat de mariage lui donne le droit de reprendre après la mort de son mari. Les bagues et joyaux de cette femme ont été estimés cinquante mille francs. Allouer tant à une veuve pour ses bagues et joyaux. Cette locution n' est plus guère employée dans les contrats de mariage.

BAGUE

BAGUE se dit aussi de L' anneau que l' on suspend à un poteau vers le bout d' une carrière où se font des courses, et que ceux qui courent tâchent d' enlever au passage avec le bout de la lance. Courre ou courir la bague. Emporter la bague. Donner une atteinte à la bague. Une magnifique course de bague. La plupart des courses de bague se font à cheval.

Jeu de bague, Machine tournant sur un pivot, à laquelle sont adaptés des siéges et chevaux de bois, où se placent les joueurs: ceux-ci, en tournant avec la machine, tâchent d' enlever, à la pointe d' un stylet, des anneaux qui sont suspendus à un poteau fixe.

BAGUENAUDE. s. f.

BAGUENAUDE. s. f. Fruit du baguenaudier, espèce de gousse qui a la forme d' une petite vessie pleine d' air, et qui éclate avec bruit lorsqu' on la presse entre les doigts.

BAGUENAUDER. v. n.

BAGUENAUDER. v. n. S' amuser à des choses vaines et frivoles, comme les enfants qui font claquer des baguenaudes en les crevant. Il ne fait que baguenauder. Allons, vous baguenaudez, vous perdez votre temps. Il est familier.

BAGUENAUDIER. s. m.

BAGUENAUDIER. s. m. T. de Botan. Genre de plantes à fleurs papilionacées, qui sont de jolis arbrisseaux d' ornement, et qui ont pour fruits des baguenaudes.

BAGUENAUDIER. s. m.

BAGUENAUDIER. s. m. Celui qui baguenaude. C' est un vrai baguenaudier. Il est familier.

Il se dit aussi d' Une espèce de jeu qui consiste à enfiler et à désenfiler des anneaux disposés de manière à ne pouvoir être placés ou déplacés que dans un certain ordre.

BAGUER. v. a.

BAGUER. v. a. T. de Couturière et de Tailleur. Arranger les plis d' un habit, d' une robe, etc., et les arrêter avec du fil ou de la soie. Il faut baguer avant que de coudre.

BAGUÉ, ÉE. participe

BAGUÉ, ÉE. participe

BAGUES. s. f. pl.

BAGUES. s. f. pl. Bagages. Il ne s' emploie que dans cette phrase peu usitée, Sortir vie et bagues sauves, Sortir d' une place de guerre avec permission d' emporter sur soi tout ce qu' on peut.

Fig. et fam., Sortir, revenir bagues sauves, Sortir heureusement d' un danger.

BAGUETTE. s. f.

BAGUETTE. s. f. Verge, houssine, bâton fort menu. Il avait une baguette à la main. Ce cheval se laisse mener à la baguette, obéit à la baguette. Dans quelques pays, certains officiers publics portent une baguette, lorsqu' ils sont dans l' exercice de leurs fonctions. Baguette d' huissier.

Fig. et fam., Commander à la baguette, mener les gens à la baguette, Commander avec hauteur et dureté. C' est un homme qui commande à la baguette. On dit, dans le sens contraire, Obéir à la baguette, se laisser mener à la baguette.

Passer ou faire passer un soldat par les baguettes, L' obliger, en vertu d' un jugement, à passer, les épaules nues, entre deux lignes de soldats qui le frappent chacun d' une baguette. Ce genre de châtiment n' est plus usité en France depuis 1788.

Baguette de fusée volante, Baguette qu' on attache à une fusée volante pour la faire monter en ligne droite.

Baguette divinatoire, Branche de coudrier fourchue, avec laquelle certaines gens prétendent découvrir les mines, les sources d' eau, la trace d' un voleur, d' un assassin.

Baguette magique, La baguette avec laquelle les magiciens et les fées sont censés faire leurs enchantements. La baguette de Circé. La baguette d' Armide. Elle le toucha de sa baguette, et il disparut. On dit, au Théâtre, Les rôles à baguette, Les rôles de magicien et de magicienne. On dit aussi, dans un sens analogue, La baguette d' un escamoteur.

Baguette de fusil, d' arquebuse, de pistolet, Sorte de baguette de fer, de bois, de baleine, ou d' autre matière, dont on se sert pour enfoncer et presser la charge qu' on met dans le canon de ces armes.

Baguettes de tambour, Les deux petits bâtons courts avec lesquels on bat la caisse. Au premier coup de baguette, ils sont sur pied. On dit, dans un sens analogue, Des baguettes de timbale, de tympanon.

BAGUETTE

BAGUETTE en termes d' Architecture, se dit d' Une petite moulure ronde en forme de baguette.

BAGUIER. s. m.

BAGUIER. s. m. Petit coffret pour serrer des bagues. Un riche baguier.

BAH. Interjection familière

BAH. Interjection familière qui marque l' étonnement, le doute, la négation, l' insouciance, etc. Bah! cela n' est pas possible. Bah! bah! toutes ces menaces ne m' épouvantent guère.

BAHUT. s. m.

BAHUT. s. m. (Le T ne se prononce point.) Sorte de coffre, couvert ordinairement de cuir, et dont le couvercle est en voûte. Grand bahut. Serrez cela dans ce bahut. Il est vieux.

En Archit., Appui en bahut, Appui dont le haut est bombé comme le couvercle d' un bahut. L' appui de ce quai, de cette terrasse est en bahut, est taillé en bahut.

BAHUTIER. s. m.

BAHUTIER. s. m. Artisan qui fait des coffres et des malles.

Prov., Il ressemble aux bahutiers, il fait plus de bruit que de besogne, se dit D' un homme qui fait beaucoup de bruit et peu d' ouvrage.

BAI, IE. adj.

BAI, IE. adj. Qui est d' un rouge brun. Il ne se dit guère qu' en parlant De la couleur d' un cheval. Ce cheval a le poil bai. Monter un cheval bai, une jument baie.

Il s' emploie aussi comme substantif, au masculin. Bai clair. Bai châtain. Bai brun. On dit elliptiquement, Des chevaux bai clair, une jument bai brun, etc., c' est-à-dire, Dont le poil est d' un bai clair, etc.

BAIE. s. f.

BAIE. s. f. Espèce de petit golfe, dont l' entrée a moins de largeur que le milieu, et où les navires sont à l' abri de certains vents. La baie de Tous-les-Saints. La baie de cette côte est très-sûre.

BAIE

BAIE en termes de Maçonnerie, Ouverture qu' on pratique dans un mur ou dans un assemblage de charpente, pour faire une porte, une fenêtre, etc. La baie d' une porte. La baie d' une fenêtre.

BAIE. s. f.

BAIE. s. f. Tromperie qu' on fait à quelqu' un pour se divertir. C' est un grand donneur de baies. Il m' a donné la baie. Donner une baie. Il est familier et il vieillit.

BAIE. s. f.

BAIE. s. f. T. de Botan. Petit fruit mou et charnu, qui renferme des pepins ou de petits noyaux. Baie de genièvre, de laurier, etc.

BAIGNER. v. a.

BAIGNER. v. a. Mettre dans le bain, faire prendre un bain, des bains. Baigner un enfant. On l' a baigné durant quinze jours. Baigner un chien. On dit de même: Baigner une partie malade. Se baigner les pieds, les yeux, etc.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel régime direct. Se baigner dans la rivière, à la mer. Aller se baigner. Cet oiseau aime beaucoup à se baigner. Faire baigner des chevaux, un chien. Dans cette dernière phrase, le pronom est sous-entendu.

Fig., Se baigner dans le sang, Faire mourir beaucoup de monde, par cruauté. Il se baigna dans le sang de ses sujets.

BAIGNER

BAIGNER se dit aussi Des mers, des rivières, etc., par rapport aux lieux qu' elles entourent ou qu' elles touchent. Les continents que baignent ces vastes mers. Le fleuve qui baigne ces murs. Cette rivière baigne la limite de mon jardin.

Il signifie encore, par exagération, Mouiller, arroser. Baigner son lit de larmes. Les pleurs qui baignaient son visage. En lisant sa lettre on voyait qu' il l' avait baignée de ses larmes.

Il est quelquefois neutre, et signifie, Être entièrement plongé et tremper plus ou moins longtemps dans un liquide. Il faut que ces herbes baignent dans l' esprit-de-vin, que ces concombres baignent dans le vinaigre. Ce malade ne changera de linge que quand il baignera dans sa sueur.

Baigner dans son sang, Perdre beaucoup de sang, en être couvert.

BAIGNÉ, ÉE. participe

BAIGNÉ, ÉE. participe Des yeux baignés de larmes. Nous le trouvâmes baigné dans son sang.

Être baigné de sueur, Suer abondamment.

BAIGNEUR, EUSE. s.

BAIGNEUR, EUSE. s. Celui, celle qui se baigne. Toute la rivière était pleine de baigneurs. Ce tableau représente une baigneuse.

Il signifie aussi, Celui, celle qui tient des bains publics. Aller chez le baigneur.

BAIGNOIRE. s. f.

BAIGNOIRE. s. f. Vaisseau de métal, de pierre, de bois, de cuir verni, dans lequel on prend des bains. Cette baignoire est trop petite.

Il se dit aussi, dans les salles de spectacle, de Loges saillantes et arrondies en forme de baignoire. Louer une baignoire.

BAIL. s. m.

BAIL. s. m. T. de Jurispr. Contrat par lequel on donne à quelqu' un la jouissance d' une chose, moyennant un prix convenu, et pour un temps déterminé. Dans le langage ordinaire, il se dit principalement en parlant Des propriétés rurales et des maisons. Bail à ferme. Des baux à ferme. Bail à loyer. Bail de maison. Bail à cheptel. Bail de trois, six ou neuf ans. Bail à vie. Bail à rente. Bail à longues années, à long terme. Bail emphytéotique. Bail conventionnel. Bail judiciaire. Bail sous seing privé. La durée, la fin d' un bail. Faire, passer un bail. Rompre, résilier un bail. Entretenir son bail. Se tenir à son bail. Renouveler un bail. Faire rapporter les baux précédents.

Fig. et fam., Cela n' est pas de mon bail, Je ne suis pas chargé de cela, ou Cela est arrivé dans un temps où je n' étais pas intéressé à la chose. Je n' ai pas fait de bail, Je n' ai pas contracté d' engagement formel à cet égard.

BAILE. s. m.

BAILE. s. m. Titre qu' on donnait autrefois à l' ambassadeur de Venise près la Porte.

BAILLE. s. f.

BAILLE. s. f. T. de Marine. Demi-futaille à un fond et en forme de baquet, qui sert à divers usages sur les bâtiments. Baille de combat. Baille de distribution.

BÂILLEMENT. s. m.

BÂILLEMENT. s. m. Action de bâiller. Faire un bâillement. Avoir de fréquents bâillements. Un long bâillement. Manifester son ennui par des bâillements.

Il se dit quelquefois, en Grammaire, de L' effet que produit la rencontre de certaines voyelles, comme dans, Il alla à Amiens.

BÂILLER. v. n.

BÂILLER. v. n. Faire involontairement, et en écartant les mâchoires, une inspiration lente et profonde, suivie d' une expiration plus ou moins prolongée, quelquefois sonore. On bâille souvent en voyant bâiller les autres. Bâiller d' ennui. Bâiller de sommeil. Je bâille en l' entendant parler. On ne sifflait pas, on bâillait à cette pièce.

Il signifie figurément, S' entr' ouvrir, être mal joint. Les ais de cette cloison bâillent. Une porte qui bâille. Une fenêtre qui bâille.

Cette étoffe, cette dentelle bâille, Elle n' est pas assez tendue.

BAILLER. v. a.

BAILLER. v. a. T. de Pratique. Donner, mettre en main, livrer. Bailler à ferme. Bailler par contrat, par testament. Bailler et délaisser. Il vieillit.

Fam. et par ellipse, Vous m' en baillez d' une belle, vous me la baillez belle, Vous voulez m' en faire accroire.

BAILLÉ, ÉE. participe

BAILLÉ, ÉE. participe

BAILLERESSE. s. f.

BAILLERESSE. s. f. T. de Pratique. Celle qui baille à ferme, qui passe un bail. Il est maintenant presque inusité.

BAILLET. adj. m.

BAILLET. adj. m. Il se dit D' un cheval qui a le poil roux tirant sur le blanc. Cheval baillet.

BAILLEUL. s. m.

BAILLEUL. s. m. Celui qui fait profession de remettre les membres démis, et de raccommoder les os rompus. Le bailleul lui a remis le bras. Il vieillit.

BÂILLEUR. s. m.

BÂILLEUR. s. m. Celui qui bâille, qui est sujet à bâiller souvent. C' est un grand bâilleur.

BAILLEUR. s. m.

BAILLEUR. s. m. T. de Pratique. Celui qui baille à ferme ou à loyer; par opposition à Celui qui prend une ferme, ou une maison à loyer, et qu' on appelle Preneur. Le bailleur et le preneur. Voyez BAILLERESSE.

En termes de Commerce, Bailleur de fonds, Celui qui fournit de l' argent pour une entreprise, ou pour former une maison en commandite.

Bailleur de bourdes, Celui qui a l' habitude de dire, de conter des choses fausses. Je ne crois pas un mot de ce qu' il dit, c' est un bailleur de bourdes. Cette locution a vieilli.

BAILLI. s. m.

BAILLI. s. m. (On écrivait autrefois, Baillif.) Officier royal d' épée, au nom duquel la justice se rendait dans l' étendue d' un certain ressort, et qui avait droit de commander la noblesse de son district, lorsqu' elle était convoquée pour l' arrière-ban. Le bailli de Rouen. Le bailli de Vermandois. Le bailli de Touraine.

Il se disait aussi d' Un officier royal de robe longue, qui rendait la justice dans l' étendue d' un certain ressort, et dont les appellations ressortissaient immédiatement au parlement. Le bailli de Nogent-sur-Seine. Le bailli d' Amboise.

Il se disait également d' Un officier de robe longue, qui rendait la justice au nom d' un seigneur. Le bailli du village. Il fut harangué par le bailli.

Il se dit en outre, dans l' ordre de Malte, d' Un chevalier revêtu d' une dignité qui le met au-dessus des commandeurs, et qui lui donne le privilége de porter la grand' croix. Le bailli de la Morée. Le bailli de Suffren.

BAILLI

BAILLI se dit encore, dans quelques parties de l' Allemagne et en Suisse, de Certains magistrats préposés à l' exécution des lois. Le grand bailli de Zurich.

BAILLIAGE. s. m.

BAILLIAGE. s. m. Tribunal composé de juges qui rendaient la justice au nom du bailli, ou avec le bailli. Procureur du roi au bailliage.

Il se disait aussi de L' étendue de pays qui était sous la juridiction d' un bailli. Ce bourg est de tel bailliage. Lettres du roi aux bailliages pour la convocation des états généraux.

Il se disait, par extension, de La maison dans laquelle le bailli ou son lieutenant rendaient la justice. Aller au bailliage.

BAILLIAGE

BAILLIAGE se dit encore, dans quelques endroits de l' Allemagne et en Suisse, d' Une partie de territoire dont l' administration est confiée à un bailli, à un grand bailli.

BAILLIAGER, ÈRE. adj.

BAILLIAGER, ÈRE. adj. Qui appartient, qui est propre à un bailliage. On convoqua les assemblées bailliagères pour l' élection des députés aux états généraux.

BAILLIVE. s. f.

BAILLIVE. s. f. La femme d' un bailli. Madame la baillive.

BÂILLON. s. m.

BÂILLON. s. m. Morceau de bois, de fer, etc., qu' on met de force entre les mâchoires d' une personne pour l' empêcher de parler et de crier, ou dans la gueule d' un animal pour l' empêcher de mordre ou de faire du bruit. Mettre un bâillon à une personne, à un chien.

Fig. et fam., Mettre un bâillon à quelqu' un, L' intimider, ou le gagner, et l' empêcher ainsi de parler de quelque chose sur quoi l' on veut qu' il se taise.

BÂILLONNER. v. a.

BÂILLONNER. v. a. Mettre un bâillon. Bâillonner une personne. Bâillonner un chien.

Bâillonner une porte, La fermer en dehors avec une pièce de bois.

BÂILLONNÉ, ÉE. participe

BÂILLONNÉ, ÉE. participe

BAIN. s. m.

BAIN. s. m. Immersion et séjour plus ou moins prolongé du corps dans l' eau ou dans quelque autre fluide, soit par amusement, soit pour cause de propreté ou de santé. Il se dit également de L' eau, du liquide dans lequel on se plonge. Bain de propreté. Bain de santé. Bain de rivière. Bain de mer. Bain domestique. Bain à domicile. Bain de lait. Bain aromatique. Bain d' eau minérale. Les bains sont bons pour telle maladie. Prendre un bain, des bains. Prescrire des bains à quelqu' un. Les bains étaient fort en usage chez les anciens. Aller au bain. Préparer le bain, un bain. Se mettre dans le bain, au bain. Entrer dans le bain. On lui a ordonné le bain. On le dit quelquefois en parlant Des animaux. Ce cheval a besoin d' un bain, menez-le à la rivière.

Le bain est bon dans tel endroit, à telle époque du jour, de l' année, se dit par rapport au lieu, au temps où l' on peut se baigner commodément et agréablement dans la rivière. Ce matin, le bain était excellent.

Fam., Cette eau, cette boisson est chaude comme bain, Elle n' est pas assez fraîche. Vous nous aviez promis de nous faire boire frais, et nous buvons chaud comme bain.

Fig. et pop., C' est un bain qui chauffe, se dit D' un gros nuage qui menace de la pluie.

Fig. et fam., Bain de grenouilles, bain de crapauds, se dit d' Un lieu où l' eau est sale et bourbeuse.

Bain local ou topique, Celui dans lequel on baigne une partie malade, l' oeil, le bras, etc.

Bain de pieds, Celui où l' on ne baigne que les pieds. Demi-bain, Celui où l' on ne se baigne que jusqu' à la ceinture. Bain de siége, Celui où l' on ne met que le milieu du corps.

Bain de vapeurs, Celui qu' on prend en demeurant exposé, dans un lieu clos, à des vapeurs chaudes qui s' exhalent d' un liquide ou des parois mêmes du mur, dans les lieux où se trouvent des eaux thermales.

Prendre un bain d' air, Demeurer nu exposé à l' action de l' air pendant la durée ordinaire d' un bain.

Bain de marc de raisin, de cendres, de sable, de boue, de bourbe, etc., Celui qui consiste à se couvrir le corps de ces matières ou à s' y plonger.

BAIN

BAIN signifie encore, Une baignoire. Remplir le bain. Vider le bain. Mettre de l' eau dans le bain. On appelle de même, Bain de siége, bain de pieds, Les petites baignoires où l' on prend le bain de siége, le bain de pieds. Voyez SABOT.

Fond de bain, Linge dont on revêt l' intérieur d' une baignoire, pour plus de propreté.

BAINS

BAINS au pluriel, se dit de L' appartement destiné pour se baigner. Les bains du roi, de la reine. Les bains sont dans telle partie de l' édifice. On dit dans le même sens: La chambre du bain, l' appartement des bains; la salle, le cabinet de bain.

Il se dit aussi de Tout établissement public où l' on peut aller prendre des bains. Bains publics. Bains des hommes. Les bains de telle rue. Faire construire des bains. Établir des bains sur une rivière. Chez les anciens, les bains ou thermes étaient ordinairement de vastes et somptueux édifices.

Il se dit également Des eaux naturellement chaudes, où l' on va se baigner. Les bains de Bourbonne, de Bagnères, du mont d' Or, de Spa.

L' ordre du Bain, Ordre de chevalerie en Angleterre, institué par Richard II.

BAIN

BAIN chez les Teinturiers, Cuve où il y a de l' eau et des drogues pour la teinture.

BAIN

BAIN en Chimie, se dit de Toute substance par l' intermédiaire de laquelle on chauffe un vase, pour opérer la digestion ou la distillation de ce qu' il contient. Ainsi, on dit qu' Un vase est au bain de vapeur, quand il est exposé à la vapeur de l' eau bouillante; qu' Il est au bain de sable, quand il est placé dans du sable que l' on fait chauffer; qu' Il est au bain-marie, quand il est plongé dans l' eau chaude. Rectifier de l' alcool, au bain-marie, c' est-à-dire, En mettant dans l' eau chaude le vase qui le contient. On dit pareillement, dans le langage ordinaire: Faire cuire des oeufs au bain-marie. Faire chauffer un bouillon au bain-marie. Du the au bain-marie. Etc.

BAÏONNETTE. s. f.

BAÏONNETTE. s. f. Arme pointue qui s' ajuste au bout du fusil, et que l' on peut en retirer à volonté. On croit que les premières baïonnettes furent fabriquées à Bayonne. Mettre la baïonnette au bout du fusil. Croiser la baïonnette, pour résister à une charge de cavalerie. Charger à la baïonnette. Enlever un poste à la baïonnette. Il fut blessé d' un coup de baïonnette. Remettre la baïonnette dans le fourreau, ou simplement, Remettre la baïonnette. On dit quelquefois figurément Vingt mille baïonnettes, cent mille, etc., pour dire, Vingt mille, cent mille hommes d' infanterie sous les armes, prêts à combattre

BAÏOQUE. s. f.

BAÏOQUE. s. f. Petite monnaie des États romains, qui vaut un peu plus de cinq centimes de France. L' écu de cent baïoques vaut cinq francs trente-huit centimes et demi.

BAIRAM ou BEIRAM. s. m.

BAIRAM ou BEIRAM. s. m. Fête solennelle chez les Turcs, à la fin du Ramadan, qui est le temps de leur jeûne.

BAISEMAIN. s. m.

BAISEMAIN. s. m. T. de Féodalité. Hommage que le vassal rendait au seigneur du fief, en lui baisant la main. Il ne devait que le baisemain.

Il se dit encore d' Une cérémonie usitée dans quelques cours, et qui consiste à baiser la main du prince. Il y a eu baisemain général, la semaine dernière, à la cour d' Espagne. La cérémonie du baisemain.

BAISEMAINS

BAISEMAINS au pluriel, signifie, Civilités, compliments, recommandations. Faire ses baisemains à quelqu' un. Je lui ai fait vos baisemains, et ils ont été bien reçus. Mes baisemains à un tel, je vous en prie. Ce sens est maintenant peu usité.

Il est féminin dans cette locution familière, À belles baisemains, Avec empressement et reconnaissance. Il accepta ma proposition à belles baisemains.

BAISEMENT. s. m.

BAISEMENT. s. m. Action de baiser. Il ne désigne guère que L' action de baiser les pieds du pape. Être admis au baisement des pieds de Sa Sainteté.

BAISER. v. a.

BAISER. v. a. Appliquer sa bouche sur le visage, sur les lèvres, sur quelque partie du corps d' une personne, par amitié, par amour, par civilité, par respect. Baiser quelqu' un. Baiser à la bouche, à la joue, au front. Baiser sur la bouche. Baiser la main d' une femme.

Il s' emploie aussi, dans ce sens, avec le pronom réciproque. Des enfants qui se baisent. Il regardait deux pigeons se baiser.

Il se dit de même, figurément et familièrement, De certaines choses qui se touchent, qui sont en contact. Deux arbres qui se baisent dans une charmille. Deux pains qui se baisent dans le four. Il n' avait à son feu que deux pauvres tisons qui se baisaient.

BAISER

BAISER se dit aussi en parlant Des choses sur lesquelles on applique la bouche en signe de vénération et de respect. Baiser la croix. Baiser des reliques. Baiser une image par dévotion. Baiser la terre par humilité. Baiser la mule du pape. Baiser l' anneau de l' évêque. Donner la paix, la patène à baiser. Baiser le bas de la robe d' une reine, d' une princesse.

Baiser la main, Porter sa main par respect près de sa bouche, quand on veut présenter ou recevoir quelque chose, ou quand on veut saluer quelqu' un. Dans cette acception, on dit quelquefois à un enfant, Saluez, baisez la main.

Prov., Vous devriez baiser la trace de ses pas, chacun de ses pas, Il vous a rendu de très-grands services, vous lui devez beaucoup de reconnaissance.

Fig. et fam., Baiser les mains à quelqu' un, Lui faire ses compliments. Je n' ai que le temps de venir vous baiser les mains, et je pars. Dites à monsieur un tel, à madame une telle, que je lui baise les mains, que je lui baise très-humblement les mains.

Fam., Je vous baise les mains, se dit ironiquement, Pour témoigner à une personne qu' on n' approuve point ce qu' elle dit, ou qu' on ne veut pas faire ce qu' elle demande.

Prov., fig. et pop., Baiser le cul de la vieille, à certains Jeux, Perdre sans prendre un point, sans gagner un jeu.

BAISÉ, ÉE. participe

BAISÉ, ÉE. participe

BAISER. s. m.

BAISER. s. m. Action de celui qui baise. Baiser d' amitié. Chaste baiser. Baiser amoureux. Doux baiser. Donner un baiser, des baisers à quelqu' un. Rendre un baiser. Recevoir un baiser. Elle lui a laissé prendre un baiser. Dérober un baiser. Il lui a demandé un baiser. Elle lui a refusé un baiser.

Baiser de paix, Baiser qui se donne et se reçoit en signe de réconciliation et de bonne intelligence. Il se dit aussi de La cérémonie qui se fait à la grand' messe, lorsque le célébrant et ses ministres s' embrassent.

Prov. et fig., Baiser de Judas, Le baiser d' un traître.

BAISEUR, EUSE. adj.

BAISEUR, EUSE. adj. Celui, celle qui se plaît à baiser. Un grand baiseur. Il est familier.

BAISOTTER. v. a.

BAISOTTER. v. a. Diminutif et fréquentatif de Baiser. Elle est toujours à baisotter cet enfant. Ils ne font que se baisotter. Il est familier.

BAISOTTÉ, ÉE. participe

BAISOTTÉ, ÉE. participe

BAISSE. s. f.

BAISSE. s. f. Diminution de prix, de valeur. La baisse de ce genre de marchandises doit ralentir l' activité de votre manufacture.

Il se dit surtout en parlant Des fonds publics, des effets publics commerçables. Cette nouvelle a causé une grande baisse dans les effets publics. La baisse des actions. Ces effets-là sont en baisse.

Jouer à la baisse, Promettre de livrer, au prix du cours actuel et à une époque déterminée, des effets ou papiers de crédit public, dans l' espoir de les racheter alors à un prix inférieur. Il s' est ruiné en jouant à la baisse.

BAISSER. v. a.

BAISSER. v. a. Abaisser, mettre plus bas. Baisser les glaces d' une voiture. Baisser une jalousie, un store. Baisser la visière d' un casque. Baisser le rideau d' un théâtre. Elle baissa son voile. Baisser le pavillon d' un vaisseau, baisser pavillon, pour marquer qu' on se rend à l' ennemi. Baisser l' épée, le drapeau, pour saluer un chef, un prince. Baisser la tête. Baisser les épaules.

Il signifie aussi, Diminuer la hauteur, rendre plus bas. Baisser une muraille. Baisser un toit. Baisser une maison.

Fig. et fam., Baisser le pavillon, baisser pavillon, baisser la lance devant quelqu' un, Lui céder, lui déférer.

Baisser les yeux, Regarder en bas. Elle rougit et baissa les yeux. Confondu par mes reproches, il ne sut que répondre, et baissa les yeux. Je lui ferai baisser les yeux.

Baisser la voix, Parler plus bas. Baisser le ton, Parler d' un ton moins élevé, moins assuré; et, figurément, Être moins insolent, moins hautain, moins présomptueux.

Baisser un instrument de musique, Le mettre dans un ton plus bas. On dit de même: Baisser le ton de l' orchestre. Baisser le ton d' un morceau de musique.

Fig. et fam., Baisser l' oreille, Paraître découragé, mortifié de quelque perte, de quelque mauvais succès. Après cet échec, il s' en alla baissant l' oreille.

En termes de Manége, Baisser la main à un cheval, Pousser son cheval à toute bride.

Fig., Baisser le prix d' une marchandise, La vendre à meilleur marché.

BAISSER

BAISSER s' emploie avec le pronom personnel, dans le sens de S' abaisser. Il faut se baisser, se baisser bien bas, pour entrer dans cette grotte. Baissez-vous davantage.

Prov. et ironiq., Il semble qu' il n' y ait qu' à se baisser et en prendre, se dit D' une chose qui paraît aisée, et qui ne l' est point.

Prov. et fig., C' est un homme qui ne se hausse ni ne se baisse, Il ne s' émeut de rien, il est toujours égal.

BAISSER

BAISSER est aussi neutre, et alors il signifie, Aller en diminuant de hauteur. La rivière a baissé d' un pied. La rivière est baissée. La mer hausse et baisse deux fois le jour, par l' action du flux et du reflux.

Il s' emploie figurément dans un grand nombre de cas. Ainsi on dit:

Le jour baisse, Le jour diminue, la nuit commence à venir.

Ce vieillard baisse, Il s' affaiblit tous les jours. Ce malade baisse, Son état empire.

Sa vue commence à baisser, Sa vue commence à n' être plus aussi bonne.

Son génie, son talent, son esprit baisse, Diminue, s' affaiblit.

Ce vin baisse, Il perd de sa force, de son bouquet.

Cette marchandise baisse, les actions, les rentes baissent, les fonds, les effets publics baissent, le change baisse, Ils tombent, ils diminuent de prix, de valeur.

Fig. et fam., Les actions de cet homme baissent, Sa puissance, son crédit, sa réputation diminuent. On dit de même, Son crédit, sa faveur baisse.

Cette place de commerce baisse, Elle perd de son commerce, de son crédit.

BAISSÉ, ÉE. participe

BAISSÉ, ÉE. participe

TÊTE BAISSÉE. loc. adv. et figurée

TÊTE BAISSÉE. loc. adv. et figurée Il se dit en parlant De ceux qui s' exposent au péril hardiment, audacieusement. Il va au combat tête baissée. Les ennemis vinrent à nous tête baissée.

Il se dit aussi en parlant Des personnes qui se portent à quelque chose avec ardeur, sans rien examiner, sans rien craindre. Aussitôt qu' on lui eut proposé cette affaire, il y donna tête baissée.

Il se dit encore en parlant De ceux qui donnent complétement dans un piége. Ce sot a donné tête baissée dans le piége, dans le panneau.

BAISSIÈRE. s. f.

BAISSIÈRE. s. f. Le reste du vin quand il approche de la lie. Boire de la baissière.

BAISURE. s. f.

BAISURE. s. f. L' endroit par lequel un pain en a touché un autre dans le four. Entamer du pain par la baisure.

BAJOIRE. s. f.

BAJOIRE. s. f. Médaille ou monnaie empreinte de deux têtes affrontées ou superposées. Il a vieilli.

BAJOUE. s. f.

BAJOUE. s. f. Partie de la tête du cochon, qui s' étend depuis l' oeil jusqu' à la mâchoire.

BAL. s. m.

BAL. s. m. Réunion, assemblée où l' on danse. Grand bal. Donner un bal. Aller à un bal, au bal. Ouvrir le bal. Courir les bals. Avoir bal chez soi. Le bal a été brillant. Le bal languissait, de nouveaux danseurs l' ont animé. Bal paré. Bal masqué. Bal public. Bal bourgeois. Bal champêtre. Bal de nuit.

La reine du bal, Celle pour qui on donne le bal, ou à qui on en fait les honneurs.

Fig. et ironiq., Donner le bal à quelqu' un, Le maltraiter. Il faut donner le bal à ce drôle-là.

Fig. et fam., Mettre le bal en train, Engager une affaire, une discussion; élever une question qui agite et réveille les esprits.

En termes de Jeu, Mettre une carte au bal, Jouer sur cette carte. On dit dans un sens analogue, C' est le bal de telle carte.

BALADIN. s. m.

BALADIN. s. m. Ce mot signifiait autrefois, Un danseur de théâtre. Il se dit aujourd' hui d' Un farceur de place; et, dans la société, d' Un homme qui, par des bouffonneries, s' efforce de faire rire. On dit quelquefois, dans le même sens et au féminin, Une baladine.

BALADINAGE. s. m.

BALADINAGE. s. m. Plaisanterie bouffonne et de mauvais goût. Cette plaisanterie n' est qu' un baladinage d' esprit, n' est qu' un baladinage. Il est familier.

BALAFRE. s. f.

BALAFRE. s. f. Blessure longue, faite au visage par une arme tranchante. Grande balafre.

Il se dit plus communément de La cicatrice qui reste quand la blessure est guérie. Il a deux balafres qui le défigurent beaucoup.

BALAFRER. v. a.

BALAFRER. v. a. Blesser en faisant une balafre. Balafrer quelqu' un. Qui l' a ainsi balafré?

BALAFRÉ, ÉE. participe

BALAFRÉ, ÉE. participe

BALAI. s. m.

BALAI. s. m. Ustensile qui sert à nettoyer, à ôter les ordures, à les pousser hors du lieu où elles sont. Balai de bouleau. Balai de genêt. Balai de crin. Balai de plumes. Il faudra passer le balai dans cette chambre.

Manche à balai, Bâton par lequel on tient le balai.

Donner un coup de balai à une chambre, En ôter les plus grosses ordures, la balayer vite et sans beaucoup de soin.

Prov. et fig., Rôtir le balai, Passer sa vie, ou plusieurs années de sa vie, dans quelque emploi de peu de considération. Il vient de quitter son emploi, où depuis longtemps il rôtissait le balai.

Rôtir le balai, se dit plus souvent D' une personne qui a vécu dans la galanterie, dans le désordre. Il a longtemps, elle a longtemps rôti le balai. On dit à peu près dans le même sens, Ils ont bien rôti le balai ensemble, Ils ont fait bien des parties de débauche ensemble.

Prov. et fig., Faire balai neuf, se dit Des domestiques qui servent bien dans les premiers jours de leur entrée en maison. Il m' a bien servi d' abord, il faisait balai neuf; mais ensuite il s' est relâché. On dit dans le même sens, C' est un balai neuf, et Il n' est rien tel que balai neuf.

BALAI

BALAI en Fauconnerie, La queue des oiseaux; et, en Vénerie, Le bout de la queue des chiens.

BALAIS. adj. m.

BALAIS. adj. m. Il ne s' emploie que dans la locution, Rubis balais, Sorte de rubis de couleur de vin paillet. Un rubis balais bien monté.

BALANCE. s. f.

BALANCE. s. f. Instrument dont on se sert pour peser: il est composé de deux bassins ou plateaux suspendus à un fléau, et destinés, l' un à recevoir le poids, l' autre l' objet que l' on veut peser. Balance juste. Fausse balance. De bonnes balances. Les bassins, les plats, les plateaux d' une balance. La languette d' une balance. Le fléau d' une balance. L' arbre d' une balance. Tenir la balance juste, la tenir en équilibre. Faire pencher la balance d' un côté ou de l' autre. La balance est le symbole de la justice.

Balance d' essai, ou Trébuchet, La balance particulière dont se servent les essayeurs.

Balance romaine. Voyez ROMAINE.

Le poids emporte la balance, Il est plus pesant que la chose pesée.

Fig., Cette raison, cette considération emporte la balance, Elle l' emporte sur les raisons, sur les considérations qu' on y opposait.

Fig., Tenir la balance égale entre deux personnes, entre deux partis, Ne pas favoriser l' un plus que l' autre.

Fig., Faire pencher la balance, Faire qu' une personne, qu' une chose, qu' un avis, qu' une considération l' emporte sur l' autre.

Fig., Mettre dans la balance, Mettre en parallèle, examiner en comparant. Mettre dans la balance les actions de deux grands hommes.

Fig., Mettre en balance, Peser dans son esprit le pour et le contre, en quelque matière que ce soit. Mettre en balance les avantages et les inconvénients, les raisons de part et d' autre.

Fig., Entrer en balance, Être mis en comparaison. Ses droits peuvent-ils entrer en balance avec les miens?

Fig., Être en balance, Être en suspens, ne savoir quelle résolution, quel parti prendre. Il est en balance, il ne sait à quoi se résoudre.

Fig., Tenir l' esprit en balance, Le tenir irrésolu et en suspens. Ces considérations opposées tiennent mon esprit en balance.

Fig., La victoire a été longtemps en balance, La victoire a été longtemps disputée de part et d' autre.

BALANCE

BALANCE se dit aussi figurément de L' équilibre des États, et de La pondération des pouvoirs politiques. La balance de l' Europe. La balance des pouvoirs existe dans un gouvernement constitutionnel.

BALANCE

BALANCE en termes de Commerce, Le chiffre qui représente la différence de compte entre le débiteur et le créancier. La balance de son compte, en ma faveur, est de deux mille francs.

Il se dit aussi de L' action d' arrêter, à une certaine époque, les écritures d' une maison de commerce, pour qu' elle se rende compte de sa situation. Faire la balance. Ce négociant fait sa balance tous les ans. De la balance de chaque compte particulier ouvert au grand livre, résulte l' état général de l' actif et du passif.

Balance du commerce, La différence entre les exportations et les importations commerciales d' un pays, comparativement à un autre. La balance du commerce de la France avec l' Espagne est de tant de millions en faveur de la première.

BALANCE

BALANCE en termes d' Astronomie, Constellation zodiacale qui, vers le temps d' Hipparque, coïncidait avec l' équinoxe d' automne. Ce nom est demeuré attaché Au signe dont le commencement répond à ce même équinoxe, dans le zodiaque mobile. La constellation de la Balance. Le soleil était dans le signe de la Balance.

BALANCÉ. s. m.

BALANCÉ. s. m. Pas de danse où le corps se balance d' un pied sur l' autre en temps égaux.

BALANCELLE. s. f.

BALANCELLE. s. f. T. de Marine. Embarcation napolitaine à un mât, ordinairement pointue des deux bouts, gréée d' une voile à antenne, et montant de dix-huit à vingt avirons.

BALANCEMENT. s. m.

BALANCEMENT. s. m. Mouvement par lequel un corps penche alternativement d' un côté et de l' autre. Ceux qui dandinent en marchant, font avec le corps un balancement fort désagréable. Le balancement d' une voiture, d' un bateau, d' un corps suspendu.

Il se dit, en Peinture, de Cette disposition symétrique par laquelle des masses, des groupes répondent à d' autres. Voyez BALANCER.

BALANCER. v. a.

BALANCER. v. a. Tenir en équilibre. Un danseur de corde qui ne balance pas bien son corps, est en danger de tomber.

Il signifie aussi, Mouvoir, agiter un corps de manière qu' il penche ou qu' il soit porté tantôt d' un côté, tantôt de l' autre. Un corps suspendu que le vent balance. Balancer ses bras. Balancer un javelot avant de le lancer.

Il s' emploie très-souvent, dans ce sens, avec le pronom personnel. Cette femme se balance trop en marchant. Un oiseau qui se balance en l' air, dans les airs. Se balancer sur une escarpolette. Se balancer mollement, nonchalamment.

Il se dit particulièrement De deux personnes qui, étant sur les deux bouts d' une pièce de bois mise en équilibre, s' élèvent et descendent alternativement.

BALANCER

BALANCER pris figurément, signifie, Peser dans son esprit, faire l' examen et la comparaison de choses opposées. Balancer les avantages et les inconvénients. Balancer les raisons de part et d' autre. Balancer le pour et le contre.

Il signifie aussi, Compenser une chose par une autre. Balancer les pertes par les gains. Ses vertus balancent tous ses vices.

Il signifie encore, Empêcher de prévaloir, égaler en importance, en mérite, etc. Ses raisons, ses preuves balancent les vôtres. L' intérêt particulier ne doit point balancer l' intérêt général. Sa renommée, son crédit a longtemps balancé la renommée, le crédit de tel homme.

Il s' emploie quelquefois, dans ces deux derniers sens, avec le pronom personnel. Les profits et les pertes, les inconvénients et les avantages se balancent.

Balancer la victoire, La rendre incertaine. La victoire fut longtemps balancée.

En termes de Commerce, Balancer un compte, Rendre égales entre elles, par chiffres, les sommes qui figurent au débit et au crédit d' un compte.

BALANCER

BALANCER en Peinture, se dit Des masses, des groupes qui, dans une composition, servent comme de pendant à d' autres, et forment avec eux une espèce de symétrie ou d' équilibre pittoresque. Une masse d' arbres peut balancer une masse de fabriques ou de rochers. Ce groupe de femmes est balancé par un groupe de guerriers. On dit, dans le même sens, avec le pronom personnel, que Des groupes, des masses se balancent.

Balancer une composition, Faire que les masses, que les groupes s' y balancent, de manière qu' il n' y ait pas un côté du tableau surchargé de figures ou d' accessoires, tandis que l' autre est vide.

Balancer une figure, En disposer les membres de manière qu' ils forment équilibre par rapport au centre de gravité.

BALANCER

BALANCER est aussi verbe neutre, et signifie, en termes de Danse, Exécuter le pas qu' on nomme Balancé.

Il signifie plus ordinairement, au sens moral, Hésiter, être en suspens, pencher tantôt d' un côté, tantôt de l' autre. Il a long-temps balancé entre l' espérance et la crainte. Balancer dans le choix de deux choses. La victoire a longtemps balancé. Il n' y a pas à balancer. Il n' a pas balancé un seul instant à m' accorder ce que je lui demandais. Il balança s' il accepterait la place qu' on lui offrait. Il y a consenti sans balancer.

BALANCÉ, ÉE. participe

BALANCÉ, ÉE. participe

BALANCIER. s. m.

BALANCIER. s. m. Pièce qui a un mouvement d' oscillation, et qui sert à régler le mouvement général de toutes les pièces d' une machine. L' usage du balancier est une des plus belles inventions de la mécanique. Le balancier d' une horloge, d' une pendule, d' une montre. Charger le balancier, pour en ralentir le mouvement.

Il se dit aussi d' Une machine avec laquelle on frappe les monnaies et les médailles. Ce balancier monnaye tant de pièces d' or par jour. De la monnaie frappée au balancier.

Il se dit encore Du long bâton qui sert aux danseurs de corde à se tenir en équilibre. Danser sur la corde roide avec balancier, sans balancier.

BALANCIER. s. m.

BALANCIER. s. m. Artisan qui fait et vend des poids et des balances.

BALANCINE. s. f.

BALANCINE. s. f. T. de Marine. Il se dit de Cordages qui soutiennent une vergue par ses deux extrémités ou par une seule, et qui servent à la tenir suspendue horizontalement, ou à l' incliner d' un côté ou de l' autre. Toute voile carrée a deux balancines.

BALANÇOIRE. s. f.

BALANÇOIRE. s. f. Pièce de bois mise en équilibre sur un point d' appui élevé, et sur laquelle se balancent deux personnes placées aux deux bouts.

Il se dit aussi, quelquefois, d' Une escarpolette.

BALANDRAN ou BALANDRAS. s. m.

BALANDRAN ou BALANDRAS. s. m. Espèce de manteau dont on se servait anciennement.

BALANDRE. s. f.

BALANDRE. s. f. Sorte de bâtiment de mer.

BALAUSTE. s. f.

BALAUSTE. s. f. Nom que l' on donne aux fleurs desséchées du grenadier. Les balaustes sont usitées en médecine comme astringentes.

BALAUSTIER. s. m.

BALAUSTIER. s. m. Nom du grenadier sauvage.

BALAYAGE. s. m.

BALAYAGE. s. m. Action de balayer. Le balayage des rues. Le balayage des ateliers. Frais de balayage.

BALAYER. v. a.

BALAYER. v. a. (Il se conjugue comme Payer.) Nettoyer un lieu, en ôtant les ordures avec le balai. Balayer une cour, une chambre, une rue.

Il signifie aussi, Enlever, ôter les ordures ou autre chose avec le balai. Balayez ces ordures, ces débris.

Par extension, Sa robe, la queue de sa robe balaye la terre, le plancher, La queue de sa robe traîne à terre, traîne sur le plancher.

Fig., Le vent balaye la plaine, se dit Lorsque le vent soulève et emporte des tourbillons de poussière en parcourant une plaine.

Fig., Le vent du nord balaye le ciel, Il en chasse les nuages.

Fig., en termes de Guerre, Balayer la plaine, le pays, etc., En chasser les ennemis. On dit de même, Balayer la mer, La purger des corsaires, des pirates qui l' infestent. On dit aussi: Balayer les hussards qui parcourent la plaine, les corsaires, les pirates qui infestent la mer. Balayer l' ennemi. Il balaya tout ce qui s' opposait à son passage.

BALAYÉ, ÉE. participe

BALAYÉ, ÉE. participe

BALAYEUR, EUSEs.

BALAYEUR, EUSEs. Celui, celle qui balaye. Des balayeurs de rues. Une troupe de balayeurs.

BALAYURES. s. f. pl.

BALAYURES. s. f. pl. Les ordures qui ont été amassées avec le balai.

Balayures de mer, Les plantes marines et les menus débris que la mer jette sur ses bords.

BALBUTIEMENT. s. m.

BALBUTIEMENT. s. m. (Le T se prononce comme un C.) Action de balbutier; vice de prononciation qui fait qu' on balbutie. Le balbutiement est habituel ou accidentel. Corriger le balbutiement.

BALBUTIER. v. n.

BALBUTIER. v. n. (Le T se prononce comme un C.) Prononcer avec peine les lettres B et L; et, dans une acception plus étendue, Articuler imparfaitement les mots qu' on veut prononcer, hésiter en parlant. On a de la peine à comprendre ce qu' il dit, il ne fait que balbutier. Un enfant qui commence à balbutier. La confusion, la honte le fit rougir et balbutier.

Il est quelquefois actif. Balbutier un compliment, des excuses. Il put à peine balbutier quelques mots. Cet acteur n' a fait que balbutier son rôle.

Il signifie figurément, Parler sur quelque sujet confusément et sans connaissance suffisante. Il a voulu parler sur cette affaire, et il n' a fait que balbutier.

BALBUTIÉ, ÉE. participe

BALBUTIÉ, ÉE. participe

BALCON. s. m.

BALCON. s. m. Saillie construite en pierre ou en bois sur la façade d' un bâtiment, soutenue ordinairement par des colonnes ou des consoles, et entourée d' une balustrade. Grand balcon. Prendre l' air sur un balcon.

Il se dit également d' Un ouvrage de serrurerie, qu' on met à une fenêtre, pour servir d' ornement et d' appui.

BALCON

BALCON dans les salles de spectacle, Sorte de petite galerie placée près du théâtre, de chaque côté de l' avant-scène. Un billet de balcon.

BALDAQUIN. s. m.

BALDAQUIN. s. m. Ouvrage de sculpture ou d' architecture, fait en forme de dais, et qui sert de couronnement à un trône, à un autel. Le grand autel de Saint-Pierre de Rome a un baldaquin porté sur quatre colonnes torses.

Il se dit aussi d' Une sorte de dais, ordinairement garni d' étoffe, qu' on suspend au-dessus d' un lit, et auquel tiennent les rideaux. Un lit à baldaquin, surmonté d' un baldaquin. On dit dans un sens analogue, Le baldaquin d' un catafalque.

BÂLE. s. f.

BÂLE. s. f. T. de Botan. Voyez BALLE.

BALEINE. s. f.

BALEINE. s. f. Mammifère de l' ordre des Cétacés, le plus grand des animaux, qui a la forme extérieure d' un poisson, et qu' on pêche dans les mers du Nord: sa mâchoire supérieure est garnie de lames cornées et fibreuses, appelées Barbes ou Fanons. Des côtes de baleine. Huile de baleine. Aller à la pêche des baleines, à la pêche de la baleine.

Blanc de baleine, Matière grasse, concrète, blanche et cristalline, que l' on retire du tissu cellulaire interposé entre les membranes du cerveau de certaines espèces de cachalots. Le blanc de baleine purifié sert à faire des bougies demi-diaphanes. On l' appelle aussi, mais abusivement, Sperma ceti ou Sperme de baleine.

BALEINE

BALEINE se dit aussi Des fanons de la baleine, dont on fait la monture des parapluies, dont on garnit les corsets des femmes, etc. Busc de baleine. Les baleines d' un parapluie. Un col garni de baleine.

En Astron., La Baleine, Constellation de l' hémisphère austral.

BALEINÉ, ÉE. adj.

BALEINÉ, ÉE. adj. Garni de baleine. Il ne se dit guère que Des corsets et des cols. Un corps, un col baleiné.

BALEINEAU. s. m.

BALEINEAU. s. m. Le petit de la baleine.

BALEINIER. s. m.

BALEINIER. s. m. T. de Marine. Navire équipé pour faire la pêche de la baleine.

Il se dit aussi adjectivement. Un navire baleinier.

BALENAS. s. m.

BALENAS. s. m. Le membre génital de la baleine mâle.

BALÈVRE. s. f.

BALÈVRE. s. f. Lèvre inférieure. Dans ce sens, il est vieux et inusité.

Il signifie, en Architecture, L' excédant d' une pierre sur une autre, près d' un joint, dans la douelle d' une voûte ou dans le parement d' un mur. On le dit aussi d' Un éclat près d' un joint, occasionné dans la pierre par une trop grande pression. Les balèvres sont des irrégularités que l' opération du ravalement fait disparaître.

BÂLI. s. m.

BÂLI. s. m. Voyez PÂLI.

BALISAGE. s. m.

BALISAGE. s. m. T. de Marine. Action de baliser, de placer des balises.

BALISE. s. f.

BALISE. s. f. Nom que l' on donne au fruit du balisier.

BALISE. s. f.

BALISE. s. f. T. de Marine. Perche, mâtereau, ou barre de fer, surmontée d' un petit baril ou de quelque autre objet fort visible, qu' on plante à l' entrée des ports, à l' embouchure des rivières, et en d' autres lieux, pour indiquer les endroits où il y a du péril. Il y a dans cet endroit un banc de sable, il faut y mettre, y établir des balises. Des balises indiquent les endroits de cette rivière où il n' y a pas assez d' eau pour le passage des bateaux.

BALISE

BALISE se dit aussi de L' espace qu' on est obligé de laisser le long des rivières pour le halage des bateaux. On dit plus ordinairement, Chemin de halage.

BALISER. v. a.

BALISER. v. a. T. de Marine. Indiquer par des balises les hauts-fonds et les passes. Baliser l' entrée d' un port, l' embouchure d' un fleuve. Baliser une passe.

BALISÉ, ÉE. participe

BALISÉ, ÉE. participe

BALISEUR. s. m.

BALISEUR. s. m. Celui qui veille à ce que les riverains laissent un certain espace sur le bord des rivières, pour le chemin de halage.

Il se dit aussi Des gens préposés pour faire le balisage des ports maritimes et des rivières.

BALISIER. s. m.

BALISIER. s. m. T. de Botan. Genre de plantes, originaires des Indes, dont plusieurs espèces sont cultivées à cause de la beauté de leurs feuilles et de leurs fleurs. Les fleurs du balisier sont d' un rouge éclatant.

BALISTE. s. f.

BALISTE. s. f. Machine de guerre, en usage chez les anciens, qui servait à lancer des traits, des javelots, et souvent aussi des pierres, des torches allumées, etc.

BALISTE

BALISTE en Histoire naturelle, Genre de poissons remarquables par la vivacité de leurs couleurs, par leur extrême agilité, et par l' espèce de cuirasse à compartiments dont leur corps est revêtu.

BALISTIQUE. s. f.

BALISTIQUE. s. f. Art de calculer le jet des projectiles, et particulièrement celui des bombes. Étudier la balistique. Traité de balistique.

BALIVAGE. s. m.

BALIVAGE. s. m. T. d' Administration forestière. Choix et marque des baliveaux qui doivent être conservés dans les coupes.

BALIVEAU. s. m.

BALIVEAU. s. m. T. d' Administration forestière. Il se dit Des arbres qu' on réserve, lors de la coupe d' un bois taillis, afin qu' ils puissent devenir arbres de haute futaie. Réserver tant de baliveaux par hectare. Jeunes baliveaux. Baliveaux de l' âge du taillis. Baliveaux modernes. Baliveaux anciens. Voy. ANCIEN.

BALIVERNE. s. f.

BALIVERNE. s. f. Sornette, propos frivole, occupation futile, passe-temps puéril. Ce qu' il vous dit là est une baliverne, une franche baliverne. S' occuper de balivernes. Il s' amuse à des balivernes, à de pures balivernes. Il est familier.

BALIVERNER. v. n.

BALIVERNER. v. n. S' occuper de balivernes. Ne faire que baliverner. Il est familier.

BALLADE. s. f.

BALLADE. s. f. (On ne prononce qu' une L dans ce mot et les suivants.) Espèce d' ancienne poésie française, composée de couplets faits sur les mêmes rimes, et se terminant tous par le même vers. La ballade est composée de trois couplets et d' un envoi. Une jolie ballade. Une vieille ballade.

Le refrain de la ballade, Le vers intercalaire qui revient à la fin de chaque couplet.

Prov. et fig., C' est le refrain de la ballade, se dit De ce qu' une personne ramène sans cesse dans ses discours.

BALLANT. adj. m.

BALLANT. adj. m. Il ne s' emploie que dans cette phrase familière, Aller les bras ballants, Marcher en laissant aller ses bras suivant le mouvement de son corps.

BALLE. s. f.

BALLE. s. f. Sorte de petite pelote ronde, faite de rognures d' étoffe, de liége, ou de toute autre matière élastique, recouverte de drap ou de peau, et servant à jouer à la paume. Balle à peloter. Balle à jouer partie. Prendre la balle au bond, à la volée. Renvoyer la balle.

Aller bien à la balle, Se placer bien pour la recevoir et la renvoyer.

Juger la balle, Prévoir où la balle doit tomber; et, figurément et familièrement, Prévoir quel tour une affaire prendra.

Couper la balle, La frapper avec la raquette inclinée.

La balle la perd, la balle la gagne, se dit Lorsque celui qui a joué la balle a perdu ou gagné la balle.

Jouer à la balle, signifie simplement, Se renvoyer une balle l' un à l' autre à l' aide seulement de la main. Des écoliers qui jouent à la balle. Allez jouer à la balle dans le jardin.

Fig. et fam., Prendre la balle au bond, Saisir vivement et à propos une occasion favorable.

Fig. et fam., À vous la balle, C' est à vous à dire ou à faire telle chose; c' est vous que cela regarde. Il a tout dit, à vous la balle, C' est à votre tour.

Fig. et fam., Quand la balle me viendra, Quand je serai en position favorable pour agir, pour parler.

Fig. et fam., Renvoyer la balle, Se décharger sur quelqu' un d' un soin, d' un embarras, d' une affaire. Il se hâta de renvoyer la balle à son collègue. Ils se renvoient la balle. Il signifie aussi, Répliquer avec vivacité. Son adversaire lui a bien renvoyé la balle. On dit dans le même sens, Se renvoyer la balle, Soutenir la conversation par des traits vifs, animés. C' était un plaisir d' entendre causer ces gens d' esprit; ils se renvoyaient bien la balle.

Prov. et fig., Au bon joueur la balle, ou La balle va au joueur, et absolument, La balle au joueur, se dit Quand l' occasion de faire quelque chose se présente à celui qui est le plus capable de s' en bien acquitter. On dit dans le même sens, La balle cherche le bon joueur.

Fig. et pop., Enfant de la balle, Enfant d' un maître de jeu de paume; et, par extension, Toute personne élevée dans la profession de son père. Cet apprenti est enfant de la balle. C' est un enfant de la balle.

BALLE

BALLE se dit aussi Des petites boules, ordinairement de plomb, dont on charge certaines armes à feu, comme fusils, mousquets, carabines, pistolets. Balle de plomb, de fer. Balle de fusil, de pistolet. Des balles de seize à la livre. Un moule à balles. Fusil chargé à balle. Une balle l' atteignit au front. La balle est restée dans les chairs. Il tomba percé de plusieurs balles.

Balle de calibre, Celle qui est d' une grosseur correspondante au calibre de l' arme.

Balles ramées, Deux ou trois balles de plomb jointes ensemble par un fil d' archal tortillé. On se sert peu de balles ramées.

Fig. et fam., Ce sont balles perdues, Ce sont des efforts inutiles.

Ce canon est de huit livres de balle, de douze livres de balle, de vingt-quatre livres de balle, etc., Le boulet de son calibre doit peser huit livres, douze livres, vingt-quatre livres, etc.

BALLE. s. f.

BALLE. s. f. Gros paquet de marchandises, lié de cordes, et enveloppé de grosse toile, pour être transporté d' un lieu à un autre. Faire une balle. Défaire une balle. Il a reçu, il a expédié cent cinquante balles de coton.

Marchandises de balle, Celles que vendent les marchands forains appelés Porte-balles, et qui sont ordinairement inférieures en qualité à celles que vendent les marchands établis dans les villes. On ne l' emploie guère que par dénigrement. Ce sont des mouchoirs, des ciseaux de balle. Cette locution vieillit: voyez PACOTILLE.

Fig. et fam., Un juge de balle, un rimeur de balle, etc., Un juge ignorant, un mauvais poëte, etc. Ces locutions vieillissent.

BALLE. s. f.

BALLE. s. f. T. d' Impr. Instrument avec lequel on applique l' encre sur les caractères: il est formé d' un manche de bois, évasé en entonnoir, dont le creux est rempli de laine que recouvre une double peau de mouton ou de chien fixée avec de petits clous. On se sert ordinairement de deux balles. Toucher une forme avec les balles. La balle n' a pas bien pris l' encre. On fait plus souvent usage maintenant du rouleau que des balles. Voyez ROULEAU.

Démonter les balles, Déclouer un côté des peaux, et ôter la laine.

Charger les balles, Prendre de l' encre et la distribuer sur la peau des deux balles.

BALLE. s. f.

BALLE. s. f. T. de Botan. L' espèce de calice qui renferme les organes sexuels des graminées, et qui persiste ordinairement après la fécondation, de manière à recouvrir la graine ou semence. Il se dit surtout, dans le langage ordinaire, en parlant De l' avoine. Vanner de l' avoine, pour en séparer les balles. Une paillasse, un oreiller de balle d' avoine. Les botanistes écrivent plus ordinairement, Bâle.

BALLER. v. n.

BALLER. v. n. Danser. Ne faire que chanter et baller. Il est vieux.

Il se dit, en parlant De cérémonies ecclésiastiques des anciennes cathédrales, de certaines salutations qui se faisaient au choeur par le grand chantre, et qui ressemblaient à une danse grave et antique. Le grand chantre ballera au premier psaume.

BALLET. s. m.

BALLET. s. m. Danse figurée, exécutée par plusieurs personnes sur un théâtre. Il y a un ballet au premier acte de cet opéra, de ce mélodrame. Exécuter, danser un ballet. Maître de ballets à l' Opéra. Air de ballet.

Opéra-ballet, comédie-ballet, se disait autrefois de Certaines pièces à chaque acte desquelles était joint un divertissement de danse.

Ballet pantomime, ou simplement, Ballet, Pièce de théâtre où l' action n' est représentée que par les gestes et les attitudes des danseurs. Ballet en trois actes. Composer un ballet. Répéter un ballet. Monter un ballet. On désigne ces sortes de pièces, tantôt par le nom du chorégraphe qui les a composées: Ballet de Noverre. Ballet de Gardel; tantôt par un titre qui en indique le sujet: Le ballet de Psyché. Le ballet de Télémaque; tantôt par le genre auquel elles appartiennent: Ballet héroïque. Ballet historique. Ballet pastoral. Ballet comique, héroï-comique.

Entrée de ballet. Voyez ENTRÉE.

BALLON. s. m.

BALLON. s. m. Vessie enflée d' air, et recouverte de cuir, dont on se sert pour jouer, en se la renvoyant avec le poing, ou avec le bras couvert d' un brassard, ou avec le pied. Enfler un ballon. Jouer au ballon. La languette d' un ballon.

Fam., Être enflé comme un ballon, Être très-enflé. Cela se dit aussi, figurément, D' une personne pleine d' orgueil.

Ballon aérostatique, ou Aérostat, Sorte de grand ballon, formé d' une enveloppe mince et flexible, ordinairement de taffetas gommé, que l' on gonfle en y introduisant un gaz plus léger que l' air atmosphérique, ou au moyen de cet air même dilaté par le feu, de manière que le ballon tend à s' élever dans l' atmosphère environnante. On dit quelquefois simplement, Ballon. Un ballon de toile, de taffetas gommé, de papier.

Monter en ballon, faire une ascension en ballon, S' élever dans les airs en se plaçant dans une nacelle suspendue à un ballon aérostatique.

Ballon perdu, Ballon qu' on abandonne au courant de l' air. On dit dans le sens contraire, Ballon captif.

Ballon d' essai, Petit ballon qu' on lance pour connaître la direction du vent.

Fig. et fam., Ballon d' essai, se dit quelquefois d' Un petit ouvrage d' esprit donné par un auteur pour pressentir le goût du public, et dans l' intention de faire paraître ensuite un ouvrage plus considérable.

BALLON

BALLON en termes de Chimie, Grand vase de verre de forme sphérique destiné à recevoir et à condenser les fluides qui se dégagent dans certaines opérations.

BALLON

BALLON se dit aussi d' Une sorte de bâtiment à plusieurs rames dont on se sert pour naviguer sur les fleuves et les mers du pays de Siam.

BALLONNÉ, ÉE. adj.

BALLONNÉ, ÉE. adj. Gonflé comme un ballon, distendu. Il s' emploie surtout en Médecine, et se dit De l' abdomen, lorsqu' il est enflé par des gaz accumulés dans les intestins.

BALLONNEMENT. s. m.

BALLONNEMENT. s. m. T. de Médec. État de l' abdomen lorsqu' il est ballonné.

BALLONNIER. s. m.

BALLONNIER. s. m. Celui qui fait, qui vend des ballons à jouer.

BALLOT. s. m.

BALLOT. s. m. Petite balle de marchandises. Un ballot de marchandises. Un ballot de livres. Des ballots qui viennent par le roulage, par la diligence. Ouvrir un ballot.

Fig. et fam., Voilà votre vrai ballot, cela fait bien votre ballot, Voilà ce qui vous est propre, voilà votre vrai fait.

BALLOTIN. s. m. Diminutif

BALLOTIN. s. m. Diminutif Petit ballot.

BALLOTTADE. s. m.

BALLOTTADE. s. m. T. de Manége. Air relevé, saut dans lequel le cheval, ayant les quatre jambes en l' air et à la même hauteur, présente les fers des pieds de derrière sans détacher la ruade.

BALLOTTAGE. s. m.

BALLOTTAGE. s. m. Action de ballotter deux candidats. Scrutin de ballottage. Il va y avoir un ballottage entre ces deux candidats. Procéder au ballottage. Il a été nommé au ballottage.

BALLOTTE. s. f.

BALLOTTE. s. f. Petite balle dont on se sert pour donner des suffrages, ou pour tirer au sort. Toutes les ballottes ont été en faveur d' un tel. Il a vieilli: on dit maintenant, Boule.

BALLOTTE. s. f.

BALLOTTE. s. f. T. de Botan. Plante labiée, qu' on nomme aussi Marrube noir.

BALLOTTEMENT. s. m.

BALLOTTEMENT. s. m. Action de ballotter. Il se dit D' une chose qui, n' étant pas fixée, ballotte, va tantôt d' un côté, tantôt de l' autre.

BALLOTTER. v. a.

BALLOTTER. v. a. Agiter en divers sens, en des sens contraires. La mer nous a ballottés pendant trois jours et trois nuits sans relâche.

Il s' emploie quelquefois neutralement, et se dit D' une chose qui remue et qui éprouve des secousses, faute d' être fixée comme elle devrait l' être. Cette porte, cette fenêtre ballotte; arrêtez-la. Ce violon ballotte dans son étui.

Il signifie, au jeu de Paume, Peloter, se renvoyer la balle, jouer sans faire de partie réglée.

Fig. et fam., Ballotter quelqu' un, Se jouer de lui, le renvoyer de l' un à l' autre; lui donner des espérances, sans avoir envie de rien faire pour lui.

Fig., Ballotter une affaire, La discuter, l' agiter de part et d' autre, en délibérer. Dans cette phrase et dans la précédente, Ballotter est actif.

BALLOTTER

BALLOTTER signifie aussi, Se servir de ballottes pour donner les suffrages ou pour tirer au sort. Dans cette acception, il a vieilli.

Il signifie encore, Aller au scrutin pour décider lequel l' emportera de deux compétiteurs qui ont eu le plus de voix dans un scrutin précédent; et alors il ne s' emploie guère que passivement. Ces deux candidats ont été ballottés. Il a été ballotté avec un tel.

BALLOTTÉ, ÉE. participe

BALLOTTÉ, ÉE. participe

BALOURD, OURDEs.

BALOURD, OURDEs. T. de mépris. Il se dit familièrement d' Une personne grossière et stupide. C' est un gros balourd. C' est une vraie balourde, une grande balourde.

BALOURDISE. s. f.

BALOURDISE. s. f. Chose faite ou dite sans esprit, ou mal à propos. Il ne fait, il ne dit que des balourdises. C' est une balourdise que de lui avoir fait cette confidence. Faire une balourdise, une grosse balourdise.

Il signifie aussi, Le caractère d' un balourd. Cet homme est d' une grande balourdise.

BALSAMIER. s. m.

BALSAMIER. s. m. Voyez BAUMIER.

BALSAMINE. s. f.

BALSAMINE. s. f. (Dans ce mot et les trois suivants, l' S se prononce comme Z.) Plante qu' on cultive dans les jardins, à cause de la beauté de sa fleur; et dont les capsules, quand on en froisse l' extrémité, lancent les graines qu' elles renferment. Balsamine double.

BALSAMIQUE. adj. des deux genres

BALSAMIQUE. adj. des deux genres Il se dit De ce qui a une propriété, une vertu, une qualité analogue à celle du baume. Cette plante a une odeur balsamique, une vertu balsamique.

Il se dit particulièrement, en Médecine, Des médicaments qui tiennent de la nature des baumes, ou qui sont eux-mêmes des baumes. Dans cette acception, on l' emploie aussi comme substantif masculin. Employer des médicaments balsamiques, des balsamiques.

Air balsamique, Air chargé des parfums qui s' exhalent des plantes.

BALSAMITE. s. f.

BALSAMITE. s. f. Plante. Voyez TANAISIE.

BALUSTRADE. s. f.

BALUSTRADE. s. f. Suite, rangée de plusieurs balustres portant une tablette d' appui et servant d' ornement ou de clôture. Balustrade de marbre, de pierre, de fer.

Il se dit, par extension, de Toute sorte de clôture qui est à jour et à hauteur d' appui.

BALUSTRE. s. m.

BALUSTRE. s. m. Sorte de petit pilier façonné. Balustre de marbre. Balustre de bronze. Balustre de bois. Balustre bien tourné.

Il se prend aussi pour Un assemblage de plusieurs balustres servant de clôture dans une église ou dans une chambre. Balustre d' autel. Le balustre du lit d' un prince.

BALUSTRER. v. a.

BALUSTRER. v. a. Orner, entourer d' une balustrade. Il est peu usité.

BALUSTRÉ, ÉE. participe

BALUSTRÉ, ÉE. participe

BALZAN. adj. m.

BALZAN. adj. m. Il se dit D' un cheval noir ou bai, qui a des marques blanches aux pieds. Cheval balzan.

BALZANE. s. f.

BALZANE. s. f. Marque blanche aux pieds d' un cheval. Ce cheval a trois balzanes, quatre balzanes. Balzane prolongée. Petite balzane.

BAMBIN. s. m.

BAMBIN. s. m. Terme par lequel on désigne Un enfant, un petit garçon. Taisez-vous, bambin. Un petit bambin. Il est très-familier.

BAMBOCHADE. s. f.

BAMBOCHADE. s. f. Genre de peinture qui a pour objet la nature commune et grossière, la représentation des scènes rustiques ou populaires. Il ne peint que la bambochade.

Il se dit aussi d' Un tableau de ce genre. Les bambochades de Teniers.

BAMBOCHE. s. f.

BAMBOCHE. s. f. Marionnette plus grande que les marionnettes ordinaires. Spectacle de bamboches. Faire jouer des bamboches.

Il se dit, figurément et par dénigrement, d' Une personne mal faite et de petite taille. Cette femme, cette fille n' est qu' une bamboche. Cet homme est une vraie bamboche.

BAMBOCHE

BAMBOCHE se dit populairement, surtout au pluriel, Des amusements immodérés, des parties de plaisir et même de débauche où l' on se livre à la grosse gaieté. Faire des bamboches, ses bamboches. Il était dans ses bamboches.

BAMBOCHE. s. f.

BAMBOCHE. s. f. On appelle ainsi Les jeunes tiges de bambou, dont on fait des cannes.

BAMBOCHEUR, EUSEs.

BAMBOCHEUR, EUSEs. Celui, celle qui a l' habitude de faire des bamboches. Il est populaire.

BAMBOU. s. m.

BAMBOU. s. m. Espèce de roseau dont la tige s' élève à plus de soixante pieds, et qui croît dans les Indes. Une forêt de bambous. Porter une canne de bambou. Étui de bambou.

Il se dit encore de La canne même de roseau de bambou. J' ai changé mon bambou contre une canne plus solide.

BAN. s. m.

BAN. s. m. Proclamation, mandement public, pour ordonner ou défendre quelque chose. Le général fit publier un ban pour défendre aux soldats de s' éloigner du camp.

Battre un ban, le ban, Battre la caisse d' une certaine manière pour annoncer qu' il va être fait quelque proclamation ou quelque annonce.

Ban de vendange, La publication du jour où la vendange s' ouvrira. On disait autrefois de même, Ban de fauchaison, ban de moisson.

Ban à vin, Ban-vin. Voyez BANVIN.

Ban de mariage, Publication qui se fait à l' église pour avertir qu' il y a promesse de mariage entre deux personnes. Le premier, le second ban. Publier des bans. La publication des bans. Dispenser des bans. Payer les bans.

BAN

BAN en termes de Féodalité, Convocation que le prince faisait de la noblesse pour le servir à la guerre, soit en personne, soit par un certain nombre de gens armés, dans la proportion du revenu et de la qualité de leurs fiefs.

Il s' est dit aussi, et plus ordinairement, Du corps même de la noblesse qui pouvait être ainsi convoquée. Dans cette acception, on ne l' emploie guère sans le rapprocher de l' expression Arrière-ban. Convoquer le ban et l' arrière-ban. Le ban se rapportait aux fiefs, et l' arrière-ban aux arrière-fiefs.

Le ban et l' arrière-ban, s' applique quelquefois à La division en deux classes de la population virile d' un pays: l' une, composée des habitants les plus valides, prend les armes en certaines occasions; et l' autre, formée des plus âgés, ne se lève que dans les grands périls de l' État, pour seconder la première.

Fig. et fam., Convoquer le ban et l' arrière-ban, S' adresser à tous ceux dont on peut espérer du secours, quelque appui, pour le succès d' une affaire. Il signifie aussi, Faire une convocation générale de certaines personnes. Il a réuni le ban et l' arrière-ban de sa famille, de ses amis.

Four à ban, moulin à ban, etc., Four, moulin, etc., à l' usage duquel un seigneur avait droit d' assujettir ceux qui étaient dans l' étendue de sa seigneurie. On dit plus communément, Four banal, moulin banal, etc.

BAN

BAN signifie aussi, Exil, bannissement. Il y a des peines plus ou moins sévères prononcées contre celui qui ne garde pas son ban, qui rompt, qui enfreint son ban, c' est-à-dire, Qui revient dans les lieux d' où il a été banni.

Mettre un prince au ban de l' Empire, dans l' ancienne Constitution germanique, Le déclarer déchu de ses dignités, droits et priviléges, et le proscrire. En 1706, l' électeur de Bavière fut mis au ban de l' Empire par la diète de Ratisbonne. On disait dans un sens analogue, Mettre une ville au ban de l' Empire, au ban impérial.

BANAL, ALE. adj.

BANAL, ALE. adj. T. de Féodalité. Il se disait Des choses à l' usage desquelles le seigneur de fief était en possession d' assujettir ses vassaux, afin d' en retirer certaine redevance, certains droits. Four banal. Moulin banal. Pressoir banal. Taureau banal. Des fours banaux.

Il signifie aussi, figurément, Qui est, qui se met à la disposition de tout le monde. Témoin banal. Caution banale. Galant banal. Coeur banal. Amitié banale.

Il se dit encore De ce qui est extrêmement commun, de ce qui est devenu trivial ou insignifiant à force d' être employé. Cette expression est banale. Phrase banale. Louanges banales. On lui a fait un compliment banal. Se servir d' une excuse banale, d' un prétexte banal.

BANALITÉ. s. f.

BANALITÉ. s. f. T. de Féodalité. Droit qu' avait un seigneur d' assujettir ses vassaux à moudre à son moulin, à cuire à son four, etc.

BANANE. s. f.

BANANE. s. f. Nom des fruits du bananier: ils sont gros et longs comme des concombres, et sont disposés par régimes. Un régime de soixante, de cent bananes. Manger des bananes. Des bananes rôties, bouillies.

BANANIER. s. m.

BANANIER. s. m. Genre de plantes dont plusieurs espèces sont cultivées dans les deux Indes, à cause de leurs fruits, les meilleurs et les plus utiles de ces contrées. Les feuilles de certains bananiers sont d' une telle grandeur, qu' on les emploie souvent en guise de nappes et de serviettes.

BANC. s. m.

BANC. s. m. (Le C ne se prononce pas.) Long siége où plusieurs personnes peuvent s' asseoir ensemble. Banc de bois. Banc de pierre. Banc à dos. Banc de gazon. Les bancs d' un corps de garde. Faire mettre des bancs dans un jardin. Les bancs qui garnissent la salle où se réunit une assemblée politique. Les bancs de la droite, de la gauche, du centre. Le banc des ministres. Il n' y a plus personne sur les bancs, les bancs sont dégarnis, sont déserts. Un banc de rameurs.

Ce coup de canon a emporté tout un banc, Il a emporté tous les rameurs d' un même banc. Cela se disait particulièrement autrefois sur les galères.

Les bancs de l' école, Les bancs sur lesquels s' asseyent les écoliers, les étudiants dans les écoles, dans les colléges; et, par extension, L' école, le collége même. Ce jeune homme si tranchant quitte à peine les bancs de l' école.

Fig., Être sur les bancs, se mettre sur les bancs, Suivre ou commencer à suivre les cours d' une faculté; Être ou entrer au collége. Il est encore sur les bancs.

Le banc de la noblesse, le banc des députés des villes, etc., désignait autrefois, dans les assemblées qui se formaient des trois ordres de l' État, La place destinée à l' ordre de la noblesse, aux députés des villes, etc.

En Angleterre, Le banc des évêques, Le banc où siégent les évêques, dans la chambre des lords. Il se dit aussi de Ces évêques mêmes. Tout le banc des évêques vota contre le bill proposé.

Banc d' église, Siége, ordinairement entouré de menuiserie, où une famille a droit de se placer pour assister au service divin.

Banc de l' oeuvre, Place qui est réservée, dans les églises, aux marguilliers et aux officiers de la fabrique, et qui est communément en face de la chaire.

Banc de procureur, banc d' avocat, Espèce de bureau où un procureur, un avocat donnait rendez-vous à ses parties, à ses clients, dans la salle du palais. Les anciens règlements du palais voulaient que les procureurs se tinssent une demi-heure à leur banc, entre dix et onze heures.

Banc des avocats, Banquettes sur lesquelles s' asseyent les avocats dans les tribunaux. Cette cause avait attiré une telle affluence, que le banc des avocats fut envahi par une partie des auditeurs.

Le banc des accusés, dans une cour d' assises, Le banc où sont placés les accusés pendant les débats.

Le grand banc, se disait autrefois, figurément, Du corps des présidents à mortier du parlement. Tout le grand banc fut de cet avis.

Banc du roi, se dit, en Angleterre, d' Une cour souveraine où anciennement le roi siégeait en personne.

En Chirur., Banc d' Hippocrate, Espèce de bois de lit dont on se servait autrefois pour réduire les luxations et les fractures.

BANC

BANC en termes de Marine, Écueil, roche d' une certaine étendue, cachée sous l' eau, ou Grand amas de sable, de vase, etc., dans un fleuve, dans la mer. Ce navire a échoué sur un banc de sable. Une mer pleine de bancs. Le banc de Terre-Neuve. Un banc de corail.

Banc de glace, Masse de glace d' une grande étendue, flottante et presque immobile, qu' on trouve en mer par les hautes latitudes.

En termes de Pêche, Banc de poisson, Grande quantité de poissons de la même espèce, réunis pour frayer. Un banc de harengs, de sardines. On dit aussi, Un banc d' huîtres.

Banc de pierre, Chaque lit, chaque assise naturelle de pierre, dans une carrière.

BANCAL, ALE. adj.

BANCAL, ALE. adj. Il ne s' emploie que familièrement, et se dit D' une personne qui a les jambes tortues. Cet homme est bancal.

Il est aussi substantif. Un bancal. Une bancale.

BANCO. adj.

BANCO. adj. T. de Change, emprunté de l' italien. On l' emploie, dans certaines villes de commerce, pour distinguer les valeurs en banque des valeurs courantes. Le florin banco est invariable, au lieu que le florin courant ou de change ne l' est pas.

BANCROCHE. adj. et s. des deux genres

BANCROCHE. adj. et s. des deux genres Il est synonyme de Bancal et de Rachitique. On ne l' emploie que par dénigrement, et dans le langage très-familier. Cet homme est tout bancroche.

BANDAGE. s. m.

BANDAGE. s. m. T. de Chirur. Application méthodique des bandes, compresses, et autres pièces destinées à maintenir un appareil sur une partie du corps. Faire un bandage. Ce chirurgien entend très-bien le bandage.

Il se dit aussi de La bande même dont on serre, dont on entoure quelque partie du corps. Appliquer un bandage. Délier un bandage. Bandage compressif. Bandage inguinal. Bandage en T. Bandage élastique.

Il se dit, particulièrement, d' Une sorte de bande d' acier élastique, courbée en arc, garnie à son extrémité d' une ou deux pelotes, et qu' on attache avec une courroie autour des reins pour contenir les hernies ou descentes. Bandage herniaire. Porter un bandage.

Bandage simple, Celui dont on se sert pour la descente qui n' est que d' un côté. Bandage double, Celui qui est garni de deux pelotes pour la double hernie.

BANDAGE

BANDAGE en parlant De roues et d' autres machines semblables, se dit Des bandes de fer ou d' autre métal qui les entourent, et qui les serrent pour les tenir en état. Le bandage de ces roues ne vaut plus rien.

BANDAGISTE. s. m.

BANDAGISTE. s. m. Ouvrier qui fait les bandages en général, et spécialement les bandages herniaires.

Chirurgien bandagiste, Celui qui s' occupe de perfectionner les bandages herniaires, et qui les applique.

BANDE. s. f.

BANDE. s. f. Sorte de lien plat et large, pour envelopper ou serrer quelque chose. Bande de toile. La bande d' une plaie. La bande d' une saignée. Sa bande s' est défaite. Bande de papier. Bande de cuivre. Mettre une bande de fer à une roue.

Mettre sous bande un livre, un journal, etc., L' entourer d' une bande de papier, ou de deux bandes qui se croisent. Envoyer des brochures, des journaux sous bande par la poste.

BANDE

BANDE se dit quelquefois d' Un morceau d' étoffe, de cuir, etc., qui a plus de longueur que de largeur, quelle qu' en soit la destination. Une bande de taffetas, de velours. Un baudrier fait d' une bande de cuir. Couper une étoffe par bandes. Bande de tapisserie. Bande de broderie. La toge prétexte était bordée d' une bande de pourpre.

Il se dit, en Architecture, de Différents membres plats et unis qui ont peu de saillie. Le fût des colonnes est quelquefois orné de bandes. On dit plus souvent, Plate-bande: voyez ce mot.

Il signifie, en termes de Blason, Une des pièces de l' écu, laquelle va du haut de la partie droite au bas de la partie gauche. Il portait de gueules à la bande d' or. C' est l' opposé de Barre.

Il se dit, en termes d' Anatomie, de Certaines parties allongées, étroites et peu épaisses. Bande médullaire. Bande ligamenteuse, charnue, etc.

Il se dit, par extension, de Certaines autres choses plus longues que larges. Une bande de terre sépare nos deux propriétés. Une bande de gazon. Des bandes lumineuses s' étendaient à l' horizon.

En Astron., Bandes de Jupiter, Bandes obscures qui traversent le disque de Jupiter, et qui sont toutes parallèles entre elles et à l' équateur de la planète: leur nature est ignorée.

En termes de Marine, Bande du nord, bande du sud, Le côté du nord, le côté du sud, par rapport à la ligne. Donner la bande, être à la bande, se dit D' un bâtiment qui incline, qui penche d' un côté. Donner la demi-bande à un bâtiment, le mettre à la bande, Faire qu' il incline sur le côté, de manière qu' on puisse visiter une partie de sa carène, la nettoyer, l' espalmer, etc.

BANDE

BANDE se dit aussi Des côtés intérieurs d' un billard, qui sont rembourrés. Les quatre bandes d' un billard. Les grandes bandes et les petites bandes. Il faut toucher la bande. Cette bande fait sauter la bille. Cette bande ne rend pas, n' est pas juste. Être collé sous bande.

BANDE. s. f.

BANDE. s. f. Troupe, compagnie. Bande joyeuse. Une bande de musiciens. La bande des tambours. Une bande de maraudeurs. Une bande de factieux. Une bande de voleurs, de brigands. Il était le chef de la bande. C' est lui qui mène la bande. Ces oiseaux vont par bandes, tous d' une bande. Une bande d' étourneaux.

Les bandes françaises, les bandes espagnoles, L' ancienne infanterie française, espagnole. Les vieilles bandes espagnoles furent vaincues à Rocroy par le grand Condé.

BANDE

BANDE signifie aussi, Parti, ligue. Il est d' une autre bande. Tous les gens de sa bande. Il est de la bande. Dans ce sens, on ne l' emploie guère que par une sorte de dénigrement.

Faire bande à part, Se séparer de ceux avec lesquels on était en société.

BANDEAU. s. m.

BANDEAU. s. m. Bande qui sert à ceindre le front et la tête. Bandeau de linge. Bandeau de crêpe. Bandeau de religieuse. Bandeau de veuve.

Le bandeau royal, Le diadème dont anciennement les rois se ceignaient la tête. Ceindre le bandeau royal.

BANDEAU

BANDEAU se dit aussi d' Une bande, ou d' un morceau d' étoffe en plusieurs doubles, qu' on met sur les yeux de quelqu' un pour l' empêcher de voir. Mettre un bandeau à quelqu' un, sur les yeux de quelqu' un. Un épais bandeau. Les peintres et les poëtes représentent l' Amour avec un bandeau sur les yeux.

Il s' emploie dans quelques phrases figurées, pour désigner L' espèce d' aveuglement moral qui naît d' une passion, d' une prévention, ou d' ignorance. Avoir un bandeau sur les yeux. Arracher le bandeau, faire tomber le bandeau de dessus les yeux de quelqu' un. Le bandeau de l' erreur.

BANDEAU

BANDEAU en termes d' Architecture, Bande en saillie sur le nu du mur autour d' une baie de porte ou de fenêtre, pour tenir lieu de chambranle.

BANDELETTE. s. f. Diminutif

BANDELETTE. s. f. Diminutif Petite bande avec laquelle on entoure et on lie quelque chose. Une bandelette qui serre trop. Les bandelettes d' un maillot.

Il se dit aussi de Certaines petites bandes dont les prêtres païens se ceignaient le front, et de Celles qui servaient à orner les victimes. Les bandelettes sacrées.

BANDELETTE

BANDELETTE en termes d' Architecture, Petite moulure plate et unie plus étroite encore que la plate-bande.

BANDER. v. a.

BANDER. v. a. Lier et serrer avec une bande. Bander une plaie. Bander le front d' un malade. Se bander la tête.

Il signifie aussi, Mettre un bandeau sur les yeux. Bander les yeux à un parlementaire ennemi que l' on reçoit dans une place de guerre. Bander les yeux d' un soldat qu' on va fusiller. Il faut bien bander le colin-maillard, de peur qu' il ne voie. Se bander les yeux.

BANDER

BANDER signifie encore, Tendre quelque chose avec effort. Bander un câble. Bander la corde d' un arc, d' une arbalète, ou simplement, Bander un arc, une arbalète. Bander un ressort. Le vent bandait les voiles. Cette dernière phrase a vieilli.

Prov. et fig., Bander son esprit, avoir l' esprit bandé, S' appliquer, être appliqué à quelque chose avec grande contention d' esprit. Ces phrases ont vieilli: on dit, Avoir l' esprit tendu.

BANDER

BANDER est aussi un terme du Jeu de paume. Bander une balle, Pousser dans les filets, avec la raquette, une balle qui roule sur le pavé. On dit en ce sens, Jouer à bander; et, Bander à l' acquit, Jouer à qui payera les frais de la paume, en poussant la balle de cette manière.

BANDER

BANDER en termes d' Architecture, Poser les pierres d' une voûte.

BANDER

BANDER avec le pronom personnel, signifie, figurément, S' opposer, se roidir opiniâtrément contre quelqu' un; lui être tout à fait contraire. Cette ville est pleine de divisions, ils se sont tous bandés les uns contre les autres. Les bourgeois se sont bandés contre cette mesure des magistrats. Ce sens est vieux.

BANDER

BANDER est quelquefois neutre, et signifie alors, Être tendu. Cette corde bande trop.

BANDÉ, ÉE. participe

BANDÉ, ÉE. participe Il se dit, en termes de Blason, De toute pièce couverte de bandes. Un écu bandé d' or et de sable, bandé de six, de huit pièces.

BANDEREAU. s. m.

BANDEREAU. s. m. Cordon qui sert à porter une trompette en bandoulière.

BANDEROLE. s. f.

BANDEROLE. s. f. Espèce de petit étendard, en forme de guidon, que l' on met pour ornement à diverses choses. Un vaisseau avec ses banderoles. La tente du chef était ornée de banderoles. Un pain bénit orné de petites banderoles.

BANDEROLE

BANDEROLE se dit aussi de La pièce de buffleterie, de l' espèce de baudrier auquel est attachée la giberne d' un soldat.

Il s' est dit pareillement de La bretelle d' un fusil, qui sert à le suspendre à l' épaule, ou à le porter à la grenadière.

BANDIÈRE. s. f.

BANDIÈRE. s. f. Vieux mot qui se disait, en certains cas, pour Bannière, pavois. Les vaisseaux avaient mis leurs bandières. Il n' est plus usité que dans la locution suivante:

Le front de bandière d' un camp, La ligne des étendards et des drapeaux à la tête des corps campés. Les grand' gardes et les faisceaux d' armes sont placés en avant du front de bandière.

BANDIT. s. m.

BANDIT. s. m. Terme dont on se sert pour désigner Les malfaiteurs vagabonds. Il se dit, par extension, Des gens sans aveu.

Fam., Être fait comme un bandit, Avoir le visage extrêmement défait et les vêtements dans un grand désordre.

Fam., Vivre comme un bandit, Mener une vie vagabonde, déréglée.

Fam., C' est un vrai bandit, se dit D' un homme qui brave ouvertement les bienséances et les lois.

BANDOULIER. s. m.

BANDOULIER. s. m. Brigand qui vole dans les montagnes. Il fut volé par les bandouliers. Une troupe de bandouliers. Il est maintenant peu usité.

BANDOULIÈRE. s. f.

BANDOULIÈRE. s. f. Pièce de l' ancien équipement militaire, formée d' une large bande de cuir, qui passait de l' épaule gauche sous le bras droit: elle servait aux cavaliers pour y suspendre leur mousqueton à l' aide d' un crochet, et aux fantassins pour y attacher leur fourniment de poudre et de balles. La bandoulière des mousquetaires et des gardes du corps était ordinairement couverte de velours et bordée d' un galon.

Il se dit quelquefois encore d' Un large baudrier de cuir ou d' étoffe. La bandoulière d' un garde-chasse, d' un suisse d' église.

Donner la bandoulière à quelqu' un, L' établir garde-chasse dans une terre. Porter la bandoulière, Être garde-chasse. Ôter la bandoulière à un garde-chasse, Le casser, le destituer.

Porter une chose en bandoulière, La porter en sautoir, derrière le dos, à l' aide d' une bretelle, d' un cordon.

BANDURE. s. f.

BANDURE. s. f. T. de Botan. Plante des Indes, dont les feuilles sont terminées par une espèce de vase rempli d' une eau limpide et agréable à boire.

BANIANS. s. m. pl.

BANIANS. s. m. pl. Idolâtres des Indes orientales, qui croient à la métempsycose.

BANLIEUE. s. f.

BANLIEUE. s. f. Une certaine étendue de pays qui est autour d' une ville, et qui en dépend. La banlieue de Paris. La banlieue de Rouen. Ce village est dans la banlieue de Paris. Les villages de la banlieue.

BANNE. s. f.

BANNE. s. f. (On ne prononce qu' une N dans ce mot et les suivants.) Grosse toile servant à couvrir les marchandises qui sont dans les bateaux, sur les charrettes de rouliers, etc. Mettre, étendre une banne sur des sacs de blé, sur un bateau. On dit autrement, Bâche.

Il se dit également d' Une grosse toile qu' on tend sur un bateau, pour se garantir de la chaleur ou de la pluie.

Il se dit aussi d' Une espèce de tente que les marchands placent au devant de leurs boutiques, pour se garantir de l' ardeur du soleil.

BANNE

BANNE signifie encore, Une espèce de grande manne faite communément de branches d' osier. En ce sens, il a deux diminutifs, Banneau, et Bannette, qui est le plus usité.

BANNEAU. s. m.

BANNEAU. s. m. Voyez l' article précédent.

BANNER. v. a.

BANNER. v. a. Couvrir quelque chose avec une banne. Banner des marchandises. Banner un bateau.

BANNÉ, ÉE. participe

BANNÉ, ÉE. participe

BANNERET. adj. m.

BANNERET. adj. m. Il se disait autrefois D' un gentilhomme qui avait assez de vassaux pour en former une compagnie, et pour lever bannière. Seigneur banneret. Chevalier banneret.

Il s' employait aussi comme substantif. Un banneret.

BANNETON. s. m.

BANNETON. s. m. Espèce de coffre percé qui sert à conserver le poisson dans l' eau.

BANNETTE. s. f.

BANNETTE. s. f. Voyez BANNE.

BANNIÈRE. s. f.

BANNIÈRE. s. f. Enseigne, drapeau, étendard. Il signifiait particulièrement, autrefois, L' enseigne que le seigneur de fief avait droit de porter à la guerre, et sous laquelle se rangeaient les vassaux qu' il y conduisait.

Fig. et fam., Se ranger sous la bannière de quelqu' un, Se ranger de son parti.

Prov. et fig., Cent ans bannière, cent ans civière, se dit en parlant Des changements de fortune qui arrivent dans les familles.

BANNIÈRE

BANNIÈRE se dit quelquefois encore Du pavillon qui indique à quelle nation appartient le bâtiment qui l' arbore. Trafiquer sous la bannière de France. Arborer la bannière. On dit ordinairement, Pavillon: voyez ce mot.

Il se dit aussi d' Une sorte d' étendard que l' on porte aux processions, et qui sert à distinguer une paroisse ou une confrérie. La croix et la bannière. La bannière d' une paroisse. La bannière d' une confrérie.

Prov. et fig., Aller au-devant de quelqu' un avec la croix et la bannière, Aller le recevoir avec appareil. Il faut l' aller chercher avec la croix et la bannière, se dit aussi en parlant D' une personne qui se fait beaucoup prier lorsqu' on l' engage à venir dans quelque société, ou qu' on détermine très-difficilement à prendre un parti, à faire une démarche.

BANNIR. v. a.

BANNIR. v. a. Condamner une personne à sortir d' un pays, à être chassée ou transportée hors d' un territoire, avec défense d' y rentrer. Bannir à temps. Bannir à perpétuité. D' après nos lois actuelles, on ne peut être banni qu' à temps, c' est-à-dire, pour cinq ans au moins et dix ans au plus. Il fut banni de la ville, de sa patrie. On l' a banni du pays, du royaume.

Il signifie, par extension, Expulser, éloigner, exclure. Il faut bannir les médisants des bonnes compagnies. C' est un fripon que l' on a banni de toutes les maisons honnêtes.

Se bannir d' un lieu, d' une maison, d' une société, Cesser ou s' abstenir d' y aller, quoique à regret.

BANNIR

BANNIR se dit figurément, en parlant De diverses choses, dans une acception analogue à la précédente. Bannir le luxe. Bannir le vice, le mensonge. Il a banni de son ouvrage les expressions trop techniques. Cette contrainte bannirait tout agrément de notre société. Craignez de bannir la paix de votre ménage.

Il signifie particulièrement, Éloigner de son âme, de son souvenir. Bannir toute crainte, toute honte. Bannir le chagrin de son esprit. Bannissez les scrupules. Bannir un ingrat de sa mémoire.

BANNI, IE. participe

BANNI, IE. participe L' étiquette est bannie de nos réunions. La paix était bannie, semblait pour toujours bannie de ces lieux.

Il est banni de partout, se dit D' un homme odieux et méprisé, à qui toutes les portes sont fermées.

BANNI

BANNI est aussi substantif. Obtenir le rappel d' un banni. Un malheureux banni. Rappeler des bannis.

BANNISSABLE. adj. des deux genres

BANNISSABLE. adj. des deux genres Qui doit être banni. Il est peu usité.

BANNISSEMENTs. m.

BANNISSEMENTs. m. Peine infamante qui consiste à être banni. L' arrêt qui prononce leur bannissement. Depuis son bannissement. Être condamné au bannissement. Être puni du bannissement. Dans notre législation actuelle, le bannissement est une peine essentiellement temporaire.

BANQUE. s. f.

BANQUE. s. f. Commerce qui consiste à ouvrir des crédits, à recevoir des fonds à intérêt; à échanger des effets, ou à les escompter avec des espèces, moyennant une prime ou bénéfice que l' on nomme Change dans le premier cas, et Agio dans le second. Ce négociant fait la banque, entend bien la banque. On disait de même autrefois: Tenir la banque. Tenir banque ouverte.

Maison de banque, Maison où l' on fait le commerce de banque. Il se dit, par extension, Des négociants mêmes qui font ce commerce. Les frères tels sont la meilleure maison de banque d' Amsterdam.

BANQUE

BANQUE signifie aussi, Une caisse commune, ou publique, dont le crédit repose sur des fonds considérables, et où les particuliers déposent leur argent pour en tirer un intérêt, avec faculté de le reprendre à leur volonté, en tout ou en partie, soit en nature, soit en effets équivalents. Les banques particulières et les banques publiques sont ordinairement sous la surveillance de l' autorité. La banque de France, de Londres, d' Amsterdam, de Bordeaux. Le régent de la banque. Porter son argent à la banque. Action de la banque. Billet de banque de cinq cents francs, de mille francs.

Fête à la banque, se dit en parlant Des jours fériés où la banque est fermée.

Avoir un compte en banque, Y avoir des fonds déposés, et s' y faire créditer ou débiter.

BANQUE

BANQUE se dit aussi, chez les Imprimeurs, Du payement qui se fait aux ouvriers, chaque semaine, ou tous les quinze jours, ordinairement le samedi. Jour de banque. Livre de banque.

BANQUE

BANQUE à certains Jeux où une seule personne joue contre plusieurs, se dit de La somme que celui qui tient le jeu a devant soi, pour payer ceux qui gagnent contre lui. La banque est considérable.

Faire une bonne, une mauvaise banque, Gagner ou perdre en tenant le jeu.

Faire sauter la banque, Gagner tout l' argent que le banquier a mis au jeu.

BANQUEROUTE. s. f.

BANQUEROUTE. s. f. Cessation de payement et de commerce de la part d' un négociant, pour cause d' insolvabilité réelle ou feinte. Faire banqueroute. Il a fait une banqueroute d' un million. Beaucoup de négociants font banqueroute pour s' être livrés à de folles dépenses ou à de folles entreprises. La législation commerciale actuelle ne qualifie de Banqueroutes que Les faillites causées par quelque faute grave, ou attribuées à la mauvaise foi: dans le premier cas, on dit que la banqueroute est simple, et dans le second, qu' elle est frauduleuse. Les cas de banqueroute simple sont jugés par les tribunaux correctionnels, et ceux de banqueroute frauduleuse par les cours d' assises.

Banqueroute forcée. Voyez FAILLITE.

Par extension et fam., Faire banqueroute à ses créanciers, se dit De toute personne qui frustre ses créanciers de ce qu' elle leur doit.

Fig. et fam., Faire banqueroute, Manquer à une promesse faite, à un rendez-vous donné. Il devait être de notre partie, mais il nous a fait banqueroute.

Fig. et fam., Faire banqueroute à l' honneur, Manquer à l' honneur, agir contre son devoir.

BANQUEROUTIER, IÈREs.

BANQUEROUTIER, IÈREs. Celui, celle qui a fait banqueroute. Il est plus usité au masculin qu' au féminin. C' est un banqueroutier. Banqueroutier simple. Banqueroutier frauduleux. Condamner un banqueroutier simple à six mois, à deux ans d' emprisonnement. Les banqueroutiers frauduleux sont punis des travaux forcés.

BANQUET. s. m.

BANQUET. s. m. Festin, repas magnifique. Banquet somptueux. Banquet nuptial. Assister à un banquet.

Le banquet des sept sages, Le repas où l' on dit que se trouvèrent les sept sages de la Grèce.

Poét., Le banquet des dieux, Le repas où l' on supposait que les dieux se trouvaient avec Jupiter.

Banquet royal, Repas d' étiquette où le roi mange en public avec toute sa famille, et tous les princes et princesses du sang.

En termes de Dévotion, Le banquet des élus, le banquet de l' Agneau, La joie de la béatitude céleste. Le sacré banquet, La sainte communion.

BANQUETER. v. n.

BANQUETER. v. n. Faire bonne chère. Il se dit De quelqu' un qui se trouve fréquemment dans de grands repas. Il ne fait que banqueter. Il est familier et peu usité.

BANQUETTE. s. f.

BANQUETTE. s. f. Sorte de banc rembourré, sans dossier, qui sert ordinairement dans les vestibules, les galeries, les lieux d' assemblée, les salles de spectacle. Garnir une salle de banquettes. Disposer des banquettes. Le parterre des théâtres de Paris est garni de banquettes. Monter sur les banquettes pour mieux voir.

En termes de Théâtre, Jouer devant les banquettes, jouer pour les banquettes, Jouer dans une salle vide ou presque vide de spectateurs.

BANQUETTE

BANQUETTE en termes de Fortification, Petite élévation ou large degré de pierre, de terre, ou de gazon, sur lequel on monte pour tirer par-dessus le parapet d' un bastion ou le revers d' une tranchée.

BANQUETTE

BANQUETTE en termes de Voirie, Petit chemin pour les piétons, élevé de quelques pouces au-dessus de la voie où passent les voitures. On dit plus communément, Trottoir.

Il se dit aussi, en Architecture, de L' appui d' une fenêtre, lorsqu' il ne s' élève qu' à hauteur de siége et qu' il est surmonté d' un appui de fer.

BANQUETTE

BANQUETTE dans les Jardins, se dit d' Une palissade taillée à hauteur d' appui, entre les arbres d' une contre-allée.

BANQUIER. s. m.

BANQUIER. s. m. Celui qui fait le commerce de banque. Les banquiers de Lyon, d' Anvers, de Paris. J' ai pour tant de lettres de change sur tel banquier. Il a des fonds considérables chez son banquier.

Banquier en cour de Rome, Officier dont la fonction était de faire venir des expéditions de la cour de Rome, comme provisions de bénéfices, dispenses, etc. Banquier expéditionnaire en cour de Rome.

BANQUIER

BANQUIER se dit aussi, à certains Jeux, de Celui qui tient le jeu contre tous ceux qui veulent jouer avec lui, et qui met sur table une certaine somme d' argent pour les payer lorsqu' ils gagnent. Le banquier a beaucoup gagné.

BANQUISE. s. f.

BANQUISE. s. f. T. de Marine. Amas considérable de glaces flottantes qui forment une sorte de banc, et empêchent ou gênent la navigation. Quelques-uns écrivent, Bancquise.

BANS. s. m. pl.

BANS. s. m. pl. T. de Chasse. Nom qu' on donne aux lits des chiens.

BANVIN. s. m.

BANVIN. s. m. Droit qu' avait un seigneur de vendre le vin de son cru, à l' exclusion de tout autre, dans sa paroisse, durant le temps marqué par la coutume.

Il se disait aussi de La proclamation qui indiquait le jour où les particuliers pourraient vendre leur vin nouveau.

BAOBAB. s. m.

BAOBAB. s. m. Arbre d' Afrique qui est le plus grand des végétaux connus, et dont le fruit, bon à manger, se nomme Pain-de-singe. On prétend que les baobabs vivent plusieurs milliers d' années.

BAPTÊME s.m.

BAPTÊME s.m. (Le P ne se prononce pas dans ce mot et les quatre suivants.) Celui des sept sacrements de l' Église, par lequel on est fait chrétien, et qui consiste ordinairement à verser de l' eau sur la tête en prononçant les paroles sacramentelles. Le sacrement de baptême. Le péché originel est effacé par l' eau du baptême. Tenir un enfant sur les fonts de baptême. Donner, recevoir le baptême. Nom de baptême.

Baptême par immersion, Celui qui consiste à plonger dans l' eau tout le corps de la personne à laquelle on confère ce sacrement. Dans les premiers siècles de l' Église, on conférait le baptême par immersion. Il y a aussi un Baptême par aspersion.

Fig., Baptême de sang, Le martyre souffert sans avoir reçu le baptême.

Par extension, Le baptême d' une cloche, Cérémonie religieuse par laquelle on bénit et on nomme une cloche. On dit de même, Le baptême d' un navire.

Baptême du tropique, de la ligne, Sorte de cérémonie burlesque en usage parmi les marins: elle consiste à mouiller d' eau ceux qui passent pour la première fois le tropique ou l' équateur.

BAPTISER. v. a.

BAPTISER. v. a. Conférer le baptême. On baptise avec de l' eau, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Baptiser un enfant. Clovis fut baptisé à Reims par saint Remi. Baptiser par immersion, par aspersion.

Il se dit quelquefois Des seules cérémonies qui accompagnent le baptême. Cet enfant n' est qu' ondoyé, il faut le porter à l' église pour le faire baptiser.

Par extension, Baptiser une cloche, La bénir et lui donner un nom, avec certaines cérémonies religieuses. On dit de même, Baptiser un navire.

Prov. et abusiv., Baptiser quelqu' un, Lui donner un sobriquet.

Fig. et fam., Baptiser son vin, Y mettre de l' eau. Cet homme-là n' aime pas à baptiser son vin.

Prov. et fig., Voilà un enfant bien difficile à baptiser, se dit D' une affaire qui se complique de plus en plus, qui rencontre sans cesse de nouveaux obstacles.

BAPTISÉ, ÉE. participe

BAPTISÉ, ÉE. participe

BAPTISMAL, ALE. adj.

BAPTISMAL, ALE. adj. Qui appartient au baptême; que donne le baptême. L' eau baptismale. Garder l' innocence, la grâce baptismale.

Les fonts baptismaux, Les fonts où l' on baptise.

Robe baptismale, Robe blanche que portait autrefois pendant huit jours celui qui avait reçu le baptême.

BAPTISTAIRE. adj. m.

BAPTISTAIRE. adj. m. On ne l' emploie guère que dans ces locutions: Registre baptistaire, Le registre où l' on inscrit les noms de ceux qu' on baptise. Extrait baptistaire, ou simplement, Baptistaire, Extrait de ce registre, qui indique l' époque où une personne a été baptisée et les noms qu' elle a reçus au baptême. Lever son extrait baptistaire, son baptistaire. Produire son extrait baptistaire, son baptistaire.

BAPTISTÈRE. s. m.

BAPTISTÈRE. s. m. On appelait ainsi, dans les premiers siècles de l' Église, Un petit édifice bâti auprès des cathédrales, pour y administrer le baptême, et qui renfermait un ou plusieurs autels. Le baptistère de Constantin est auprès de Saint-Jean de Latran.

BAQUET. s. m.

BAQUET. s. m. Espèce de petit cuvier de bois, qui a les bords fort bas. Mettre de l' eau dans un baquet.

Baquet magnétique, Appareil employé par les premiers magnétiseurs: il consistait en une espèce de caisse fermée d' un couvercle, d' où s' élevaient des branches de fer poli sur lesquelles les malades tenaient leurs mains appliquées, pour participer à la circulation du fluide qu' on supposait s' y propager.

BARAGOUIN. s. m.

BARAGOUIN. s. m. Langage corrompu et inintelligible. Cet homme parle mal, son langage est un vrai baragouin.

Il se dit, abusivement et par dénigrement, Des langues qu' on n' entend pas. Je ne comprends pas son baragouin. Je n' entends rien au baragouin de ces étrangers. Il est familier dans les deux acceptions.

BARAGOUINAGE. s. m.

BARAGOUINAGE. s. m. Il se prend quelquefois dans le sens de Baragouin; mais on le dit plus communément d' Une manière de parler vicieuse, embrouillée, qui rend ce qu' une personne dit peu facile à comprendre. Tout son discours n' était qu' un baragouinage. Il est familier.

BARAGOUINER. v. n.

BARAGOUINER. v. n. Altérer les mots d' une langue en parlant. Cet homme ne fait que baragouiner.

Il se dit aussi, abusivement et par dénigrement, D' une langue qu' on n' entend pas. Ces étrangers baragouinent entre eux.

Il s' emploie quelquefois activement. Baragouiner un discours, Le mal articuler, le prononcer d' une manière inintelligible. Baragouiner une langue, La parler mal. Il ne fait que baragouiner le français.

Ce verbe est familier dans ses diverses acceptions.

BARAGOUINÉ, ÉE. participe

BARAGOUINÉ, ÉE. participe

BARAGOUINEUR, EUSE. s.

BARAGOUINEUR, EUSE. s. Celui, celle qui baragouine, qui parle mal une langue, qui la prononce mal. C' est un baragouineur. Un baragouineur fort importun. On ne peut rien comprendre à ce que dit cette baragouineuse. Il est familier.

BARAQUE. s. f.

BARAQUE. s. f. Hutte que font les soldats en campagne, pour se mettre à couvert, lorsqu' ils n' ont pas de tentes. La saison étant rigoureuse, on fit des baraques. Camp de baraques.

Il se dit également Des abris que les pêcheurs se construisent à la hâte en revenant de la pêche.

Il se dit aussi d' Une boutique, d' un réduit de planches, d' une mauvaise échoppe de bois. Les baraques de la foire. La baraque où l' on serre les outils en quittant le chantier. Il faudrait abattre ces baraques, toutes ces vieilles baraques.

Il se dit, par extension et familièrement, d' Une maison mal bâtie et de chétive apparence. Sa maison n' est qu' une baraque, est une véritable baraque. On ne peut pas loger dans cette baraque.

Fig. et pop., C' est une baraque, se dit aussi, par dénigrement, D' un atelier où l' on ne fait que des ouvrages de peu de valeur, et D' une maison où les domestiques sont mal payés.

BARAQUER. v. a.

BARAQUER. v. a. T. de Guerre. Faire des baraques. Il s' emploie le plus ordinairement avec le pronom personnel. Les soldats n' eurent pas le temps de se baraquer.

BARAQUÉ, ÉE. participe

BARAQUÉ, ÉE. participe

BARATERIE. s. f.

BARATERIE. s. f. T. de Marine. Sorte de malversation, de fraude commise par le capitaine, maître ou patron d' un navire, ou par l' équipage, au préjudice soit des armateurs, soit des assureurs, et qui consiste le plus souvent à faire essuyer au bâtiment un naufrage volontaire, ou à supposer des avaries. Baraterie de patron. Commettre le crime de baraterie.

BARATTE. s. f.

BARATTE. s. f. Ustensile ou appareil dont on se sert pour battre le beurre. La baratte ordinaire est un vaisseau de bois en forme de long baril, plus large par en bas que par en haut.

BARATTER. v. a.

BARATTER. v. a. Remuer, agiter du lait dans une baratte pour faire du beurre.

BARATTÉ, ÉE. participe

BARATTÉ, ÉE. participe

BARBACANE. s. f.

BARBACANE. s. f. Petite ouverture verticale pratiquée dans les murs des châteaux et des forteresses, pour pouvoir tirer à couvert sur les ennemis.

Il se dit aussi Des ouvertures qu' on laisse au mur d' une terrasse pour l' écoulement des eaux.

BARBARE. adj. des deux genres

BARBARE. adj. des deux genres Cruel, inhumain. Âme barbare. Coeur barbare. N' attendez d' eux aucune miséricorde, aucune grâce, ce sont des gens barbares. Un vainqueur barbare. Des soldats barbares. Une action barbare. Un spectacle barbare. Une coutume barbare. Des superstitions barbares.

Il signifie figurément, Sauvage, grossier, ignorant, qui manque de civilisation. C' est un peuple barbare. Les Grecs appelaient barbares tous ceux qui ne parlaient pas leur langue, tous les étrangers; les Romains nommèrent aussi barbares tous les autres peuples, excepté les Grecs. Les nations, les rois barbares. Des moeurs rudes et barbares.

BARBARE

BARBARE lorsqu' il s' agit de langage, se dit Des termes impropres, contraires à l' usage ou à l' analogie. Cette manière de parler est barbare. Ces termes sont barbares. On dit dans le même sens, Un style barbare.

Langue barbare, Langue imparfaite, rude et qui choque l' oreille. Ces peuplades parlent une langue barbare. On dit dans un sens analogue, Une musique barbare.

BARBARE

BARBARE est aussi substantif, dans la signification de Cruel, inhumain. Ces gens-là sont sans pitié; ce sont des barbares.

Il s' emploie également comme substantif lorsqu' on parle De peuples ou d' hommes sauvages, grossiers, ignorants, privés de civilisation. Les barbares du Nord. L' invasion, l' irruption des barbares. Les barbares qui vinrent fondre sur l' empire romain. C' est un vrai barbare.

Fig., C' est un barbare, se dit D' un homme incapable d' apprécier les beautés de la nature ou de l' art.

BARBAREMENT. adv.

BARBAREMENT. adv. D' une façon barbare. On l' a traité barbarement. Ces peuples vivent barbarement. C' est parler barbarement. Il est peu usité.

BARBARESQUE. adj. des deux genres

BARBARESQUE. adj. des deux genres Qui appartient aux peuples de Barbarie. Navire barbaresque. Corsaire barbaresque. Les États barbaresques.

Il se prend aussi substantivement, pour signifier Ces peuples mêmes. Être en guerre avec les Barbaresques.

BARBARIE. s. f.

BARBARIE. s. f. Cruauté, inhumanité. Il voulut adoucir, dompter la barbarie de ces peuples. Quel excès de barbarie! Ils exercèrent leur barbarie sur les vaincus.

Il se dit également d' Un acte de barbarie. Commettre une barbarie. Tant de barbaries l' avaient rendu la terreur de ses sujets.

BARBARIE

BARBARIE signifie aussi, Manque de civilisation, ignorance des arts, des lettres et des sciences chez un peuple. La barbarie du dixième siècle. L' état de barbarie. Les siècles de barbarie. La barbarie était grande en ce temps-là. Les ténèbres de la barbarie. Un peuple qui sort à peine de la barbarie. Vivre dans un temps de barbarie. Être plongé dans la barbarie. Il chassa la barbarie, et fit naître les arts.

Il se dit quelquefois de L' état grossier d' un art, avant qu' il ait été soumis aux règles du goût et de la raison. Avant Corneille, notre théâtre était encore dans la barbarie.

Barbarie de langage, de style, se dit Des façons de parler grossières et impropres.

BARBARISME. s. m.

BARBARISME. s. m. Faute de langage qui consiste, soit à se servir de mots forgés ou altérés, comme, Un visage rébarbaratif, pour rébarbatif; Ils réduirent, pour Ils réduisirent; soit à donner aux mots un sens différent de celui qu' ils ont reçu de l' usage, comme, Il a recouvert la vue, pour Il a recouvré la vue; soit enfin à se servir de locutions choquantes et extraordinaires, comme Je m' en ai douté, pour Je m' en suis douté. Le barbarisme et le solécisme sont deux grands vices d' élocution. Faire un barbarisme.

BARBE. s. f.

BARBE. s. f. Poil du menton et des joues. Barbe blanche. Barbe grise. Barbe vénérable. Barbe rase. Grande barbe. Porter la barbe longue. Laisser croître sa barbe. Faire la barbe à quelqu' un. Se faire la barbe. Faire sa barbe. Se faire faire la barbe. La barbe lui vient. Ce jeune homme n' a point encore de barbe. Il n' a pas un poil de barbe. Comment des hommes portant barbe ont-ils si peu de raison? Se peindre la barbe. Se mettre une fausse barbe pour se déguiser. Un bassin à barbe. Un plat à barbe.

Jours de barbe, Les jours où l' on se fait la barbe.

Fig. et fam., Une jeune barbe, Un jeune homme. Une barbe grise, une vieille barbe, Un vieillard. Il veut décider de tout, et ce n' est qu' une jeune barbe.

Fig. et fam., Il a la barbe trop jeune, se dit D' un jeune homme, quand il veut faire des choses qui demandent plus de maturité, plus d' expérience qu' il n' en peut avoir à son âge.

Fig. et fam., Faire quelque chose à la barbe de quelqu' un, Faire quelque chose en sa présence, et comme en dépit de lui.

Fig. et fam., Faire la barbe à quelqu' un, Avoir ou exercer la supériorité sur lui, l' emporter sur lui.

Prov. et fig., Rire dans sa barbe, Éprouver une satisfaction maligne, qu' on cherche à dissimuler.

BARBE

BARBE se dit aussi Des longs poils que certains animaux ont sous la mâchoire inférieure ou de chaque côté du museau. La barbe d' une chèvre, d' un bouc, d' un singe. Barbe de chat.

Barbe de coq, Les deux petits morceaux de chair qui pendent sous le bec des coqs.

Barbes de poisson, Les cartilages qui servent de nageoires au turbot, à la barbue, et à quelques autres espèces de poissons plats. Servir les barbes d' un turbot.

Barbes de baleine, Les crins qui garnissent l' extrémité des fanons de la baleine.

Barbes d' épi, Les arêtes ou filets longs et minces, qui hérissent les épis de certaines plantes graminées, telles que l' orge. Voyez ARÊTE.

Barbes de plume, Les petits filets qui garnissent latéralement le tuyau des plumes.

Barbe-de-capucin, Chicorée sauvage étiolée, qu' on mange en salade.

Barbe-de-moine, Plante parasite qui pousse des tiges rougeâtres fort déliées et dépourvues de feuilles. Les botanistes la nomment Cuscute.

Barbe-de-Jupiter. Nom donné à plusieurs petits arbrisseaux qui sont garnis de feuilles argentées et soyeuses.

Barbe-de-bouc. Nom vulgaire du salsifis sauvage.

Barbe-de-chèvre, Espèce de spirée qui tire son nom de la manière dont ses petites fleurs blanches sont disposées à l' extrémité des tiges.

Barbe-de-renard, Espèce d' astragale épineux d' où il découle de la gomme adragant.

BARBES

BARBES au pluriel, se dit Des bandes de toile ou de dentelle qui pendent à certaines coiffures de femme. Les barbes détroussées. Les barbes relevées. Les barbes étaient d' étiquette à la cour.

BARBES

BARBES se dit aussi, dans quelques Arts, de Ces petites inégalités qui restent à certains ouvrages de métal, et qu' on enlève avec un outil tranchant, avec le brunissoir, ou autrement. Ôter, enlever les barbes avec l' ébarboir. Il reste encore des barbes à ce flan.

BARBE. s. m.

BARBE. s. m. Cheval de cette partie de la côte d' Afrique qu' on appelle la Barbarie. Il a acheté deux beaux barbes. Les barbes ont beaucoup de vitesse.

Il est aussi adjectif des deux genres. Un cheval, une jument barbe.

BARBEAU. s. m.

BARBEAU. s. m. Poisson d' eau douce, ainsi nommé parce qu' il a quatre barbillons, deux aux coins de la bouche, et deux au bout du museau. Barbeau de Seine. Les oeufs du barbeau sont un purgatif violent.

BARBEAU

BARBEAU est aussi le nom d' Une plante qui vient dans les blés, et qui porte des fleurs bleues. On dit plus communément, Bluet.

Bleu barbeau, Espèce de bleu clair. Un habit bleu barbeau.

BARBELÉ, ÉE. adj.

BARBELÉ, ÉE. adj. Il se dit Des flèches, des traits dont le fer est garni de dents ou de pointes, de manière qu' on ne peut les retirer de la plaie sans causer une déchirure. Les flèches de quelques peuples sauvages sont barbelées.

BARBERIE. s. f.

BARBERIE. s. f. Vieux mot qui signifiait, L' art de raser et de coiffer.

Il se disait, dans quelques communautés d' hommes, Du lieu où l' on faisait la barbe.

BARBET, ETTEs.

BARBET, ETTEs. Chien à poil long et frisé, qui va à l' eau. Ce barbet va bien à l' eau, il rapporte bien. Tondre un barbet. Une belle barbette.

Il s' emploie aussi adjectivement. Un chien barbet.

Fam., Être crotté comme un barbet, Être fort crotté. Suivre quelqu' un comme un barbet, Le suivre partout.

BARBETTE. s. f.

BARBETTE. s. f. T. d' Art militaire. Batterie sans embrasure, sans épaulement, d' où l' on tire le canon à découvert. Une barbette donne des tirs obliques auxquels une embrasure ne se prêterait pas. Tirer à barbette. On dit aussi, Batterie à barbette, et adjectivement, Batterie barbette.

BARBEYER. v. n.

BARBEYER. v. n. T. de Marine. Il se dit D' une voile qui bat, qui s' agite et ondule, parce que le vent n' y donne pas bien. On dit aussi, Barboter, et plus ordinairement, Fasier.

BARBICHON. s. m.

BARBICHON. s. m. Diminutif de Barbet. Un joli barbichon.

BARBIER. s. m.

BARBIER. s. m. Celui dont le métier est de faire la barbe. Une boutique de barbier. Barbier perruquier. Barbier de village.

Prov. et fig., Un barbier rase l' autre, se dit Lorsque des gens d' une même profession, ou ayant un intérêt commun, se soutiennent, se louent réciproquement.

BARBIFIER. v. a.

BARBIFIER. v. a. Raser, faire la barbe. Se faire barbifier. Avec le pronom personnel, Se barbifier. Il est familier.

BARBIFIÉ, ÉE. participe

BARBIFIÉ, ÉE. participe

BARBILLON. s. m.

BARBILLON. s. m. Diminutif de Barbeau, espèce de poisson.

BARBILLON

BARBILLON se dit aussi Des filaments déliés et flexibles qui sont aux deux côtés de la gueule de certains poissons, tels que le barbeau et la carpe.

BARBILLONS

BARBILLONS au pluriel, et en termes d' Art vétérinaire, Replis membraneux de la bouche du cheval, du boeuf, placés sous la langue et destinés à faciliter les mouvements de cet organe. Autrefois les barbillons étaient regardés, par erreur, comme une maladie de l' animal.

BARBON. s. m.

BARBON. s. m. Terme de dénigrement dont on se sert quelquefois, dans le langage familier, pour désigner Un vieillard. Les jeunes gens se moquent des barbons. Vieux barbon.

Il fait déjà le barbon, se dit D' un jeune homme trop sérieux pour son âge.

BARBOTE. s. f.

BARBOTE. s. f. Nom donné à deux poissons de rivière, qui sont la lotte et la loche.

BARBOTER. v. n.

BARBOTER. v. n. Mot qui sert à exprimer le mouvement et le bruit que certains oiseaux aquatiques, particulièrement les canards, font avec leur bec, quand ils cherchent leur nourriture dans l' eau ou dans la bourbe. Des canes qui barbotent dans une mare.

Il signifie aussi, Marcher dans une eau bourbeuse, de manière à se crotter. Le jardin est inondé, on y barbote partout. Voyez BARBEYER.

BARBOTEUR. s. m.

BARBOTEUR. s. m. On appelle ainsi quelquefois Le canard domestique, pour le distinguer du canard sauvage. Prendre un barboteur pour un canard sauvage.

BARBOTEUSE. s. f.

BARBOTEUSE. s. f. Femme ou fille de mauvaise vie, qui sollicite les hommes dans la rue. C' est une barboteuse. Il voit des barboteuses. Il est populaire et bas.

BARBOTINE. s. f.

BARBOTINE. s. f. Espèce de santoline ou de semen-contra, qui est la graine de l' armoise de Judée.

BARBOUILLAGE. s. m.

BARBOUILLAGE. s. m. Enduit de couleur, fait grossièrement à la brosse, sur un mur, un plancher, un plafond, etc.

Il se dit aussi, par dénigrement, d' Une mauvaise peinture. Ce n' est pas là de la peinture, ce n' est que du barbouillage.

Il se dit, par extension, d' Une écriture mal formée et qu' on lit difficilement. Il m' est impossible de déchiffrer ce barbouillage.

Il se dit aussi, figurément, d' Un récit, d' un discours confus, embrouillé, fait par une personne qui s' exprime mal, et qu' il est difficile d' entendre. On ne comprend rien à son barbouillage.

Ce mot est familier dans toutes ses acceptions.

BARBOUILLER. v. a.

BARBOUILLER. v. a. Salir, souiller, tacher. Il lui a barbouillé le visage. On l' a tout barbouillé d' encre. Se barbouiller les mains. Cet écolier barbouille tous ses cahiers, tous ses livres. Barbouiller une muraille, une porte avec de la boue.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, dans le sens de Se barbouiller le visage. Se barbouiller de lie, de suie, etc.

Fig. et fam., Cet homme s' est bien barbouillé, Il a fait beaucoup de tort à sa réputation. Il s' est bien barbouillé dans le monde, dans sa compagnie.

Fig. et fam., Barbouiller du papier, Écrire, faire des écritures. Cela ne se dit que par dénigrement. Il a fallu barbouiller bien du papier pour ce procès. Il se dit aussi, en mauvaise part, D' un auteur, d' un écrivain. Cet homme, cet auteur a barbouillé bien du papier dans sa vie, et n' a jamais écrit une bonne page.

Fam., Le temps se barbouille, Le temps commence à se charger de nuages.

BARBOUILLER

BARBOUILLER signifie aussi, Peindre grossièrement de quelque couleur, avec une brosse. Barbouiller de noir un jeu de paume. Barbouiller un plancher, un plafond. Barbouiller des portes.

BARBOUILLER

BARBOUILLER signifie encore, absolument et par exagération, Écrire d' une manière indéchiffrable, ou Peindre mal, sans art, sans goût. Il n' écrit pas, il ne peint pas, il barbouille.

BARBOUILLER

BARBOUILLER signifie aussi, figurément et familièrement, Prononcer mal, d' une manière peu distincte. Barbouiller un discours, un compliment. Absol., Cet homme barbouille, on ne l' entend pas.

Il signifie également, au sens moral, Parler, exprimer ses idées d' une manière confuse, embrouillée, sans ordre. Qu' est-ce qu' il barbouille? Absol., Il a barbouillé tout le long de son discours.

Barbouiller un récit, L' embrouiller. Je ne sais comment il a barbouillé ce récit, cette histoire; mais je n' y ai pas compris un mot.

BARBOUILLÉ, ÉE. participe

BARBOUILLÉ, ÉE. participe Prov. et bass., Se moquer de la barbouillée, se dit D' une personne qui débite des choses absurdes et ridicules, qui fait des propositions exagérées et extravagantes. On le dit aussi D' une personne qui, ayant bien fait ses affaires, se moque de tout ce qui peut arriver, et de tout ce qu' on peut dire et faire. Il ne craint rien, il se moque de la barbouillée. Dans cette phrase, barbouillée est pris substantivement.

BARBOUILLEUR. s. m.

BARBOUILLEUR. s. m. Artisan qui peint grossièrement avec la brosse des planchers, des murailles, des portes, etc. J' ai fait venir un barbouilleur pour noircir ce jeu de paume, pour blanchir mon escalier.

Il se dit, par exagération et par mépris, d' Un mauvais peintre.

Fig. et fam., Un barbouilleur de papier, ou simplement, Un barbouilleur, Un mauvais écrivain.

BARBOUILLEUR

BARBOUILLEUR signifie aussi, figurément et familièrement, Bavard dont les paroles sont confuses, inintelligibles. Faites taire ce barbouilleur.

BARBU, UE. adj.

BARBU, UE. adj. Qui a de la barbe. Être tout barbu. Cette femme est barbue comme un homme. La chèvre est un animal barbu.

Il se dit, par analogie, en Botanique, Des parties d' un végétal qui ont des touffes de poils. Les anthères du charme sont barbues. La feuille du tilleul est barbue à l' angle des nervures.

Épi barbu, Épi qui a des barbes. Blé barbu, Sorte de blé dont l' épi est barbu.

BARBU. s. m.

BARBU. s. m. T. d' Hist. nat. Genre d' oiseaux grimpeurs qui habitent la zone torride, et qui vivent en société.

BARBUE. s. f.

BARBUE. s. f. Poisson de mer plat, qu' on nomme plus communément Carrelet. Grande barbue. Petite barbue.

BARCALON. s. m.

BARCALON. s. m. Titre du premier ministre de Siam.

BARCAROLLE. s. f.

BARCAROLLE. s. f. Chanson italienne, que chantent les gens du peuple à Venise, surtout les gondoliers. Composer une barcarolle. L' air d' une barcarolle. Nos musiciens composent des airs dans le goût des barcarolles vénitiennes.

BARCELONNETTE. s. f.

BARCELONNETTE. s. f. Berceau, lit d' enfant, monté sur deux pieds en forme de croissants, qui permettent de le mouvoir sans efforts pour bercer. Mettre, coucher un enfant dans sa barcelonnette.

BARD. s. m.

BARD. s. m. Machine à bras propre à transporter des pierres, du fumier, et d' autres fardeaux. Ils ont emporté cette pierre sur un bard.

BARDANE. s. f.

BARDANE. s. f. T. de Botan. Plante à fleurs composées, dont le calice est formé de folioles crochus, et qui croit le long des chemins. La racine de bardane est employée en médecine comme dépurative.

BARDE. s. f.

BARDE. s. f. Sorte d' ancienne armure, faite de lames de fer, pour couvrir le poitrail et les flancs d' un cheval.

BARDE

BARDE en termes de Cuisine, Tranche de lard fort mince, dont on enveloppe les chapons, les gelinottes, les, cailles, et autres oiseaux, au lieu de les larder. Une barde de lard.

BARDE. s. m.

BARDE. s. m. Poëte, chez les anciens Celtes, dont le principal ministère était de célébrer les vertus et les exploits des héros. Le célèbre barde Ossian. Les bardes excitaient par leurs chants le courage des guerriers. La harpe d' un barde.

Il se dit quelquefois, par extension, d' Un poëte héroïque et lyrique.

BARDEAU. s. m.

BARDEAU. s. m. Il se dit de Petits ais minces et courts, dont on couvre les maisons, et qu' on emploie à divers autres usages. Un millier de bardeaux. Une maison couverte de bardeau. Acheter du bardeau.

BARDELLE. s. f.

BARDELLE. s. f. Espèce de selle faite de grosse toile piquée de bourre.

BARDER. v. a.

BARDER. v. a. Couvrir un cheval de l' espèce d' armure appelée Barde. Barder un cheval.

BARDER

BARDER en termes de Cuisine, Couvrir, envelopper de bardes de lard. Barder un chapon, une gelinotte, une caille, etc.

BARDER

BARDER signifie encore, Charger des pierres, des bois, etc., sur un bard. Barder des pierres, du bois, du fumier. La phrase Barder des pierres, se dit souvent aussi en parlant Des pierres que l' on charge sur un petit chariot, dans les chantiers.

BARDÉ, ÉE. participe

BARDÉ, ÉE. participe Un cheval bardé et caparaçonné. Chapon bardé. Des perdrix bardées.

Fig. et fam., Être bardé de cordons, Porter plusieurs décorations de divers ordres.

Fig. et fam., Être bardé de ridicules, En avoir beaucoup.

BARDEUR. s. m.

BARDEUR. s. m. Celui qui porte le bard. On le dit également de Ceux qui traînent les pierres sur un petit chariot, dans les chantiers. Il faut avoir des bardeurs pour transporter ces pierres.

BARDIS. s. m.

BARDIS. s. m. T. de Marine. Séparation de planches qu' on fait à fond de cale, dans un navire de commerce, pour charger des blés en grenier.

BARDIT. s. m.

BARDIT. s. m. (On prononce le T.) Chant de guerre des anciens Germains. Entonner le bardit.

BARDOT. s. m.

BARDOT. s. m. Petit mulet qui marche ordinairement à la tête des autres mulets, et qui porte le muletier avec ses provisions et ses ustensiles. Ce bardot est trop chargé.

BARDOT

BARDOT se dit, figurément et familièrement, d' Un homme sur qui les autres se déchargent de leur tâche, ou qu' ils prennent pour sujet de leurs plaisanteries. Ce domestique fait l' ouvrage de tous ses camarades, c' est le bardot de la maison. C' est le bardot de la compagnie.

BARÉGE. s. m.

BARÉGE. s. m. Étoffe de laine, légère et non croisée, qui sert à faire des châles, des fichus, des robes de femme, etc.

BARGUIGNAGE. s. m.

BARGUIGNAGE. s. m. Hésitation, difficulté à se résoudre, à prendre un parti. Point tant de barguignage. Il est familier.

BARGUIGNER. v. n.

BARGUIGNER. v. n. Hésiter, avoir de la peine à se déterminer, particulièrement quand il s' agit d' un achat, d' une affaire, d' un traité. Il ne faut point barguigner avec ce marchand. Il a été deux mois à barguigner avant que de rien conclure. Il ne faut point tant barguigner pour dire son opinion. À quoi bon tant barguigner? Dites oui ou non, sans barguigner davantage. Il est familier.

BARGUIGNEUR, EUSEs.

BARGUIGNEUR, EUSEs. Celui, celle qui barguigne. Ce n' est qu' un barguigneur. Cette femme est une grande barguigneuse. Il est familier.

BARIGEL. s. m.

BARIGEL. s. m. Nom du chef des archers ou sbires, à Rome et dans plusieurs autres villes d' Italie.

BARIL. s. m.

BARIL. s. m. (On prononce Bari.) Sorte de petit tonneau, de petite barrique. Baril plein. Baril vide. Défoncer un baril.

Baril d' huile, de moutarde, d' olives, de poudre, de sucre, de riz, d' anchois, de harengs, etc., Baril plein d' huile, de moutarde, etc.

BARILLET. s. m. Diminutif

BARILLET. s. m. Diminutif (On mouille les L.) Petit baril; plus ordinairement, Petite boîte ou petit bijou en forme de baril. Barillet d' ivoire. Barillet d' or, d' argent.

Il se dit, en termes d' Horlogerie, d' Une espèce de boîte cylindrique et plus ou moins plate, qui renferme le grand ressort d' une montre ou d' une pendule.

BARIOLAGE. s. m.

BARIOLAGE. s. m. Assemblage de diverses couleurs mises sans règle ou d' une manière bizarre. Voilà un étrange bariolage. Il est familier.

BARIOLER. v. a.

BARIOLER. v. a. Peindre de diverses couleurs mises sans règle ou d' une manière bizarre. Quel est le barbouilleur qui a bariolé cette cheminée? Il est familier.

BARIOLÉ, ÉE. participe

BARIOLÉ, ÉE. participe Il signifie adjectivement, Qui est de diverses couleurs mal assorties ou fort tranchantes. Un habit bariolé. Une robe bariolée.

BARLONG, ONGUE. adj.

BARLONG, ONGUE. adj. Qui a la figure d' un carré long, mais irrégulier et défectueux. Une salle barlongue. Ce bosquet est barlong.

Il se dit plus communément Des habits qui ont le défaut d' être plus longs d' un côté que de l' autre. Votre manteau est barlong. Une robe barlongue.

BARNABITE. s. m.

BARNABITE. s. m. Clerc régulier de la congrégation de Saint-Paul. Un couvent de barnabites.

BARNACHE. s. f.

BARNACHE. s. f. Oiseau de passage qui est une espèce d' oie sauvage. Les barnaches se mangent en carême comme les macreuses.

BAROMÈTRE. s. m.

BAROMÈTRE. s. m. Instrument qui mesure la pression de l' atmosphère, et dont les indications, variant avec cette pression, sont supposées avoir des rapports plus ou moins marqués avec les changements de temps. Excellent baromètre. Ce baromètre est fort juste. Le baromètre annonce de la pluie, du beau temps. Le baromètre est au beau temps, à la pluie. Le baromètre sert à déterminer la hauteur des montagnes.

BAROMÉTRIQUE. adj. des deux genres

BAROMÉTRIQUE. adj. des deux genres T. de Physique. Qui a rapport au baromètre. Observations barométriques.

BARON. s. m.

BARON. s. m. On appelait ainsi, dans l' origine, Les grands seigneurs du royaume. Les hauts barons. Les grands barons. Le roi et ses barons. Le roi assembla ses barons.

BARON

BARON s' est dit plus tard de Tout gentilhomme possédant une terre avec titre de baronnie. Le baron de tel lieu. Monsieur le baron.

Il n' est plus aujourd' hui, parmi nous, qu' Un simple titre de noblesse conféré par le roi.

BARONNAGE. s. m.

BARONNAGE. s. m. État, qualité de baron. Il ne s' emploie que dans le style comique ou burlesque.

BARONNE. s. f.

BARONNE. s. f. Femme noble possédant une baronnie; ou La femme d' un baron. La baronne de tel lieu. Madame la baronne. Elle prend le titre de baronne.

BARONNET. adj. m.

BARONNET. adj. m. C' est, en Angleterre, Le titre affecté à un ordre de chevalerie que le roi confère, et qui se transmet aux enfants mâles du titulaire. Un chevalier baronnet.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un baronnet.

BARONNIE. s. f.

BARONNIE. s. f. Seigneurie qui donne au possesseur le titre de baron. La baronnie de tel lieu.

BAROQUE. adj. des deux genres

BAROQUE. adj. des deux genres Irrégulier, bizarre, étrange. Il se dit Des choses physiques et des choses morales. Voilà un meuble d' une forme bien baroque. Elle avait un accoutrement des plus baroques. Cet homme a une figure baroque. Avoir des goûts baroques. Un esprit baroque. Un caractère baroque. Expression baroque. Style baroque. Musique baroque.

En Joaillerie, Perles baroques, Perles qui ne sont pas bien rondes, et qui, à cause de ce défaut, sont moins estimées.

BARQUE. s. f.

BARQUE. s. f. Petit bâtiment pour aller sur l' eau. Barque de pêcheur. Barque de passage. Barque longue. Conduire la barque. Cette barque prend l' eau. Le patron de la barque. Barque à deux mâts. Barque pontée.

Fig., Conduire la barque, Conduire quelque entreprise, quelque affaire; et, Conduire bien sa barque, Conduire bien ses affaires.

BARQUE

BARQUE dans le langage poétique, se dit de La nacelle dans laquelle les anciens poëtes supposaient qu' après la mort, les âmes traversaient le Styx pour entrer dans les enfers. La barque de Caron. La fatale barque. Il faut passer tôt ou tard dans la barque. C' est dans ce sens qu' on dit, populairement, La barque à Caron.

BARQUEROLLE. s. f.

BARQUEROLLE. s. f. Petit bâtiment sans mât, qui ne va jamais en haute mer.

BARRAGE. s. m.

BARRAGE. s. m. Barrière qui ferme un chemin, une rivière. Établir momentanément un barrage à l' entrée d' une rue où l' on pave. On a fait un barrage sur la rivière, pour les travaux du nouveau pont qu' on va construire.

Il se dit, particulièrement, d' Une barrière qu' on ne peut passer qu' en payant un droit de péage. À une demi-lieue d' ici, il y a un barrage.

Il se dit aussi Du droit que l' on paye au barrage pour passer avec des bêtes de somme, des voitures, et qui est ordinairement appliqué à l' entretien des routes.

BARRAGER. s. m.

BARRAGER. s. m. Celui qui reçoit le droit de barrage.

BARRE. s. f.

BARRE. s. f. Pièce de bois, de fer, etc., étroite et longue. Barre de bois. Barre de fer. Mettre une barre d' appui à une fenêtre. Il serait malaisé d' enfoncer cette porte, il y a une bonne barre derrière. Donner des coups de barre à quelqu' un. Assommer à coups de barre. Barre d' or. Barre d' argent. Or, argent en barre.

Fig. et fam., C' est de l' or en barre, de l' argent en barre, se dit D' une promesse sur laquelle on peut compter, d' un billet, d' un effet de commerce qui sera bien payé, d' une marchandise dont le débit est sûr et facile.

Prov., Cet homme est roide comme une barre de fer, ou fig., Cet homme est une barre de fer, est une barre, Il est inflexible, intraitable, inébranlable.

Jeter la barre, lancer la barre. Sorte de jeu auquel on s' exerçait autrefois, et dont l' usage subsiste encore dans quelques provinces.

En termes de Marine, La barre du gouvernail, La barre qui sert à diriger, à faire mouvoir le gouvernail. Les barres du cabestan, Les barres dont on se sert pour virer au cabestan.

En termes d' Impr., La barre du châssis, La pièce de fer qui traverse, dans le sens de la hauteur ou de la largeur, le châssis dans lequel on assemble, on impose les pages.

BARRE

BARRE se dit particulièrement d' Une pièce de fer longue et carrée, qui se pose, dans le foyer, en travers des chenets, pour soutenir les bûches et les tisons. Si vous ne mettez pas la barre, ces tisons vont rouler dans la chambre.

Il se dit encore, particulièrement, d' Une pièce de bois transversale qui serre et soutient les fonds d' un tonneau par le milieu. Il faut percer ce muid au-dessus de la barre, au-dessous de la barre. Ce vin est à la barre.

Il se dit aussi de Ces longues pièces de bois rondes qu' on suspend horizontalement à deux cordes, pour séparer les chevaux, dans les écuries. Ce cheval s' est blessé, parce qu' il s' est pris dans sa barre. Ces chevaux se battraient, il faut leur mettre des barres.

BARRE

BARRE se dit en outre de La petite barrière qui ferme l' entrée de l' enceinte où siégent les membres d' un tribunal, d' une assemblée politique. Les comparutions en personne ont lieu à la barre. Toute pétition à l' une des deux chambres doit être présentée par écrit: la loi interdit d' en apporter en personne et à la barre. La barre de la cour. On l' a mandé à la barre. Il a parlé à la barre.

BARRE

BARRE se dit, figurément, d' Un trait de plume, de crayon, etc., que l' on fait pour annuler, biffer ou souligner, pour séparer, marquer, noter, etc. Faire une barre sur un billet acquitté. Tirer une barre sur les passages qu' on veut retrancher. Faites une barre sous ces trois mots, c' est une citation. On met une barre sous les mots qui doivent être imprimés en italiques. Dans les airs notés, les mesures sont séparées par des barres qui coupent la portée de distance en distance. Faire des barres sur la muraille avec de la craie, avec du charbon, pour indiquer le nombre des points gagnés ou perdus dans une partie. Mettez une petite barre à côté de ce nom-là. Tirer une barre à la fin d' un écrit, d' un chapitre. Fermer la liste des membres présents en tirant une barre, ou absolument, Tirer la barre. Vous arrivez trop tard, la barre est tirée.

Il se dit également Des premiers exercices que l' on fait faire ordinairement aux écoliers pour leur apprendre l' écriture, et qui consistent en une suite de traits droits et parallèles. Cet écolier ne fait encore que des barres.

BARRE

BARRE en termes de Blason, désigne Une des pièces de l' écu, laquelle va du haut de la partie gauche au bas de la partie droite. Il porte de gueules à la barre d' argent. C' est l' opposé de Bande.

BARRE

BARRE en termes de Marine, Amas de sable, de roches, ou même de vase, qui barre l' entrée d' une rivière ou d' un port en tout ou en partie, et force, lorsqu' elle est continue, d' alléger les bâtiments ou d' attendre la marée. La barre de Bayonne, de San Lucar, du Sénégal, etc.

Il se dit aussi, dans la Seine, Des premières lames que la marée montante pousse impétueusement devant elle.

BARRES

BARRES au pluriel, se dit d' Un jeu de course entre des écoliers ou des jeunes gens qui se partagent en deux camps opposés, marqués ordinairement par un sillon, par une branche de feuillage, etc.: dans les courses on observe certaines règles, et chaque parti s' efforce de faire des prisonniers à l' autre. Jouer aux barres.

Toucher barres, Atteindre la marque du camp auquel on appartient, et où l' on est dès lors en sûreté.

Barres forcées, Celles où l' on ne délivre point les prisonniers, et qui ne se terminent que lorsque tous les champions d' un camp ont été successivement pris par ceux de l' autre camp.

Fig. et fam., Jouer aux barres, se dit De deux personnes qui se cherchent sans se trouver. J' étais allé chez vous pour vous voir; pendant ce temps-là, vous êtes venu chez moi; nous avons joué aux barres.

Fig. et fam., Partir de barres, Sortir au moment précis où l' on doit se mettre en route; ou Faire une première démarche, entamer une affaire.

Fig. et fam., Avoir barres sur quelqu' un, Avoir sur lui quelque avantage, comme le joueur de barres sur ceux de ses adversaires qui sont partis avant lui.

Fig. et fam., Ne faire que toucher barres, Ne point s' arrêter dans un endroit, en repartir presque aussitôt après y être arrivé; de même qu' au jeu de barres, les joueurs qui rentrent au camp ne font souvent que toucher la limite, et repartent aussitôt. Je n' ai pas été longtemps à sa campagne; je n' ai fait que toucher barres, et je suis revenu.

BARRES

BARRES se dit encore, au pluriel, de Cette partie de la mâchoire du cheval, sur laquelle le mors appuie. Ce cheval a les barres usées, échauffées. Il faut ménager les barres d' un jeune cheval.

BARREAU. s. m.

BARREAU. s. m. Barre de bois ou de fer qui sert de clôture. Fermer une fenêtre, un soupirail avec des barreaux. Les barreaux d' une fenêtre. Les barreaux d' une grille. Passer au travers des barreaux. Limer des barreaux. Il rompit les barreaux.

Les barreaux d' une chaise, Les petits bâtons qui servent à assembler et à maintenir les montants d' une chaise. En appuyant son pied sur le barreau de cette chaise, il l' a cassé.

En Physique, Barreaux magnétiques ou aimantés, Barres d' acier trempé, auxquelles on a communiqué la vertu magnétique.

En Impr., Le barreau d' une presse, Barre de fer terminée par un gros manche de bois, qui sert à faire mouvoir la vis de la presse. On dit de même, dans les ateliers de monnayage, La barre d' un balancier.

BARREAU

BARREAU signifie figurément, L' enceinte réservée où se mettent les avocats pour plaider. S' asseoir au barreau. Hanter, suivre, fréquenter le barreau. Ses parents le destinaient au barreau, À la profession d' avocat.

Quitter le barreau, Quitter la plaidoirie; et quelquefois même, Quitter entièrement la profession d' avocat.

L' éloquence du barreau, Celle qui convient, qui est propre à la plaidoirie.

BARREAU

BARREAU signifie aussi, L' ordre, le corps des avocats. Consulter le barreau sur telle ou telle question. Tout le barreau est de cet avis. C' est l' usage du barreau. La discipline du barreau. Le barreau de Paris, de Rouen, etc.

BARRER. v. a.

BARRER. v. a. Fermer avec une barre par derrière. Barrer une porte. Barrer une fenêtre.

Il signifie, par extension, Interrompre, fermer, obstruer un chemin, un passage. Barrer un chemin. Ils ont barré le passage avec des décombres. Les sables barrent l' entrée du port.

Barrer le chemin, le passage à quelqu' un, Se mettre devant quelqu' un de manière à l' empêcher de passer.

Prov. et fig., Barrer le chemin à quelqu' un, et simplement, Barrer quelqu' un, Le traverser dans ses projets, dans ses entreprises, lui susciter des obstacles. Le succès était infaillible, si un tel ne nous eût barré le chemin. Cet homme me barre dans tout ce que j' entreprends. On l' a barré dans ses projets.

BARRER

BARRER signifie aussi, Garnir, fortifier d' une barre. Barrer une table. Barrer les fonds d' un tonneau.

BARRER

BARRER signifie encore, Tirer un ou plusieurs traits de plume sur quelque écrit, pour montrer qu' on ne doit point y avoir égard, pour le biffer, l' annuler, Il faut barrer ces deux lignes. Barrer un compte, un article de compte.

En termes d' Art vétérinaire, Barrer un vaisseau, un nerf, Lier un vaisseau ou un nerf, afin d' empêcher une maladie de s' étendre d' une partie à une autre.

BARRÉ, ÉE. participe

BARRÉ, ÉE. participe En termes de Blason, Barré d' argent et de gueules, À la barre d' argent, etc. Voyez BARRE.

Dents barrées, Dents molaires dont les racines sont écartées ou tortueuses, de sorte qu' on ne peut les arracher sans briser et enlever une portion de l' arcade alvéolaire.

BARRETTE. s. f.

BARRETTE. s. f. Espèce de petit bonnet plat. Cet enfant a perdu sa barrette. La barrette d' un ouvrier, d' un homme du peuple. Autrefois, à Venise, les nobles portaient la barrette.

La barrette de cardinal, ou absolument, La barrette, Le bonnet carré rouge que portent les cardinaux. Recevoir la barrette, Être nommé cardinal.

Prov. et fig., J' ai bien parlé à sa barrette, je parlerai bien à sa barrette, Je lui ai parlé, je lui parlerai sans le ménager. Ces phrases vieillissent.

BARRICADE. s. f.

BARRICADE. s. f. Espèce de retranchement qu' on fait avec des barriques remplies de terre, ou avec des pieux, des chaînes, des pavés, etc., pour se défendre, pour se mettre à couvert de l' ennemi. Faire une barricade. Enfoncer, forcer, rompre une barricade. Attaquer une barricade. Franchir une barricade. Ils élevèrent des barricades dans toutes les rues. La journée des Barricades.

BARRICADER. v. a.

BARRICADER. v. a. Faire des barricades. Barricader les rues.

Barricader une porte, une fenêtre, Mettre derrière une porte, derrière une fenêtre, tout ce que l' on peut, pour empêcher qu' elles ne soient enfoncées.

BARRICADER

BARRICADER avec le pronom personnel, Opposer au devant de soi tout ce que l' on peut, pour faire obstacle à l' ennemi, pour se mettre à couvert, pour se défendre. Ils s' étaient barricadés en dedans. Quand on vint pour le prendre, il se barricada.

Il signifie, figurément et familièrement, S' enfermer pour ne voir personne. Il se barricade tout le jour dans son cabinet.

BARRICADÉ, ÉE. participe

BARRICADÉ, ÉE. participe

BARRIÈRE. s. f.

BARRIÈRE. s. f. Assemblage de plusieurs pièces de bois servant à fermer un passage. La barrière qui est devant la porte d' une ville. La barrière d' une avenue. Ouvrir la barrière. Fermer la barrière. Franchir une barrière. Rompre, forcer la barrière.

Il se dit aussi Des bureaux garnis de barrières, établis aux portes des villes, pour percevoir les droits d' entrée. Commis préposé à la barrière. Commis de barrière, de barrières, aux barrières. Hors des barrières. Il fut arrêté aux barrières.

Il se dit encore, par extension, surtout à Paris, Des portes d' entrée de la ville, soit qu' il y ait ou non des barrières. La barrière du Trône. La barrière d' Enfer, de la Villette, de l' Étoile; la barrière Saint-Denis, Saint-Martin, etc. Il y a beaucoup de guinguettes aux environs des barrières.

BARRIÈRE

BARRIÈRE se disait autrefois de L' enceinte fermée de barrières où se faisaient les joutes, les tournois, les courses de bague, etc. Combattre à la barrière. Combat de barrière. Rompre à la barrière. Être tenant de barrière.

BARRIÈRE

BARRIÈRE signifie aussi, Ce qui sert de borne et de défense naturelle à un État. L' Espagne est séparée de ses voisins par de puissantes barrières, la mer et les Pyrénées. Les Alpes sont des barrières entre la France et l' Italie, servent de barrière entre l' Italie et la France.

Il signifie encore, figurément, Empêchement, obstacle à quelque chose. Il faut mettre des barrières à sa puissance. Les lois sont des barrières, de fortes barrières contre les abus, contre les crimes. Une barrière insurmontable s' élève entre eux, les sépare, Il existe un obstacle qui les empêche de jamais s' unir, se réconcilier.

BARRIQUE. s. f.

BARRIQUE. s. f. Sorte de futaille ou de tonneau. Les barriques varient de grandeur, suivant les différents pays. Remplir une barrique. Mettre du vin, de l' eau-de-vie en barrique. Une barrique pleine d' eau, de terre, etc.

Barrique de vin, d' eau-de-vie, d' huile, de sucre, etc., Barrique pleine de vin, d' eau-de-vie, etc.

Fam. et par exagér., Être gros comme une barrique, Être très-corpulent.

BARRIQUE

BARRIQUE se dit aussi d' Une certaine mesure de vin, d' eau-de-vie, etc., qui tient le quart d' un tonneau. Ce vin coûte cent francs la barrique ou quatre cents francs le tonneau.

BARTAVELLE. s. f.

BARTAVELLE. s. f. Espèce de perdrix rouge, plus grosse que les perdrix ordinaires.

BARYTE. s. f.

BARYTE. s. f. T. de Chimie. Substance métallique, solide, poreuse, d' une couleur grise et d' une saveur caustique. La baryte est un poison très-actif. Sulfate de baryte.

BARYTON. s. m.

BARYTON. s. m. T. de Musique. Sorte de voix entre la basse-taille et celle que l' on nomme Seconde taille ou Second ténor. On l' appelle aussi Concordant.

BARYTON

BARYTON en termes de Grammaire grecque, se dit Des verbes qui se conjuguent sans contraction: il s' emploie ordinairement comme adjectif. Les verbes barytons et les verbes circonflexes.

BAS, BASSE. adj.

BAS, BASSE. adj. Qui a peu de hauteur, ou Qui est au-dessous d' un certain degré d' élévation pris pour terme de comparaison. Un siége bas. Chaise basse. Table basse. Homme de basse stature. La forme de ce chapeau est trop basse. Maison basse. Porte basse. Plafond bas. Appartement bas. Cette partie de la côte, du rivage est fort basse. Un terrain bas et marécageux. La rivière est basse. Les eaux sont basses.

Fig. et fam., Les eaux sont basses chez un tel, L' argent commence à lui manquer.

La mer est basse en cet endroit, Elle y a peu de profondeur. Voyez BAS-FOND.

Basse marée, basse mer, Le moment où la mer s' est retirée, où elle est vers la fin de son reflux. Les marées sont plus basses dans de certaines saisons que dans d' autres, Le flux de la mer monte moins haut dans de certains temps de l' année.

Fig. et fam., Le temps est bas, L' atmosphère est chargée de nuages moins élevés qu' à l' ordinaire, et le temps menace de pluie.

Fig., Le jour est bas, Le jour est sur son déclin.

Fig., Avoir la vue basse, Ne pouvoir distinguer les objets que de près.

BAS

BAS se dit aussi De certaines choses situées au-dessous d' autres. La basse région de l' air. Le bas-ventre. Salle basse. Bas étage. Le plus bas degré. La partie basse d' une maison. Les basses voiles d' un vaisseau. Les basses terres, se dit par opposition à La partie montagneuse d' un pays.

Les bas côtés d' une église, Les nefs latérales, plus étroites et ordinairement moins élevées que la nef principale.

Ce bas monde, Cette terre, ce monde où nous vivons. En ce bas monde. Dans ce bas monde.

Fig., Le bas bout de la table, La place qui est la plus voisine de la porte d' entrée, et la moins honorable dans un festin.

En termes de Fortification, Places basses, Les casemates et les flancs de bastions qui servent à défendre le fossé et la courtine.

BAS

BAS se dit particulièrement Des pays dont le sol est plus bas que celui d' où descendent les rivières qui les arrosent. Tout le pays bas est inondé. Le bas Languedoc. La basse Alsace. La basse Normandie. La basse Bretagne. La basse Égypte. Etc.

Les Pays-Bas, La Belgique et la Hollande.

Un bas Breton, un bas Normand, Un homme né dans la basse Bretagne, dans la basse Normandie. On appelle aussi Bas breton, Le langage particulier aux habitants de la basse Bretagne; et Bas allemand, Celui que l' on parle dans le nord de l' Allemagne.

Les basses Pyrénées, Celles qui sont voisines de l' Océan. Les basses Alpes, Celles qui sont voisines de la Méditerranée. Quand ces dénominations indiquent les départements où sont situées les basses Pyrénées, les basses Alpes, on écrit, Les Basses-Pyrénées, les Basses-Alpes.

Le bas Rhin, le bas Danube, La partie de ces fleuves qui est plus voisine de l' embouchure que de la source. Quand il s' agit du département auquel le bas Rhin a donné son nom, on écrit, Le Bas-Rhin. Préfet du Bas-Rhin.

La basse Seine, Toute la partie de la Seine qui est au-dessous de Paris, en allant vers la mer, par opposition à La partie qui est au-dessus, et que l' on nomme La haute Seine.

BAS

BAS signifie quelquefois, Baissé, par opposition à Levé, redressé. Marcher la tête basse. Un chien qui porte les oreilles basses, la queue basse. De la tapisserie de basse lisse: voyez LISSE.

Fig. et fam., Avoir l' oreille basse, Être fatigué, abattu par le travail, par quelque excès, par quelque maladie. Il signifie aussi, Être humilié, mortifié par quelque perte, par quelque mauvais succès, etc.

Fam., Faire main basse, Piller, prendre, enlever. Les écoliers entrèrent dans le jardin, et firent main basse sur tous les fruits.

À la guerre, Faire main basse, Ne point faire de quartier, tuer, passer au fil de l' épée. Les vainqueurs firent main basse sur tout ce qui se présenta les armes à la main.

Fig. et fam., Faire main basse, Critiquer sans ménagement. Dans le monde, on épargne souvent les vices, mais on fait toujours main basse sur les ridicules.

BAS

BAS se dit, en Musique, pour Grave, par opposition à Aigu. Les sons bas. Ton bas. Ce morceau est écrit dans un ton trop bas pour ma voix. Vous l' avez pris sur un ton trop bas.

Cette corde est trop basse, Elle n' est pas montée à un ton assez haut, relativement aux autres cordes. Cet instrument est trop bas, Il n' est pas monté assez haut.

À basse note, Sans élever la voix, à demi-voix. Chanter à basse note. Cela se dit aussi, figurément, De la manière de parler, de proférer des paroles. Prier Dieu à basse note. Fam., Dire des injures à quelqu' un à basse note.

À voix basse, d' un ton bas, signifient de même, Sans élever la voix. Dire quelques mots à voix basse, d' un ton bas. Ils s' entretenaient, ils parlaient à voix basse.

Bas-dessus, basse-contre, basse-taille. Voyez ces mots à leur place alphabétique.

Fig. et fam., Forcer quelqu' un à parler d' un ton plus bas, le faire parler d' un ton plus bas, Réprimer son orgueil, son arrogance, rabattre sa fierté.

Messe basse, Messe que le prêtre dit sans chanter, et où il ne fait que réciter les prières.

BAS

BAS signifie aussi, figurément, Inférieur, moindre, subalterne. Les basses classes de la société. Le bas peuple. Un homme de bas lieu, de basse naissance, de basse condition, de basse extraction, de basse origine. Des gens de bas étage. Le bas clergé. Le bas choeur. On appelait autrefois Bas officiers, dans l' armée, ceux qu' on nomme aujourd' hui Sous-officiers. Les bas emplois. Les plus basses fonctions.

Prov. et fig., Le coeur haut et la fortune basse, Plus de courage que de fortune.

Les basses classes d' un collége, Celles par où commencent les écoliers, jusques à la quatrième inclusivement.

Basse justice, en parlant Des justices seigneuriales, se disait par opposition à Haute et moyenne justice. Ce seigneur avait dans sa terre, haute, moyenne et basse justice. On disait aussi, Bas justicier, par opposition à Haut justicier.

Maître des basses oeuvres, Cureur de retraits, vidangeur.

Le Bas-Empire, L' empire romain à son temps de décadence, que les uns font commencer au règne de Valérien, et les autres à celui de Constantin. L' histoire du Bas-Empire. Les révolutions du Bas-Empire. Médaille du Bas-Empire.

En Angleterre, La chambre basse, La chambre des communes.

BAS

BAS signifie également, Qui est de moindre valeur, de moindre prix. Bas or. Bas argent. Or, argent de bas aloi. Les basses cartes du jeu. Au piquet, les neuf, les huit et les sept, sont les basses cartes.

Bas prix, Prix médiocre, modique, au-dessous du prix ordinaire. J' ai acheté cela à bas prix, à un prix fort bas, à très-bas prix.

Les fonds publics sont bas, le change est bas, Ils sont au-dessous du cours moyen, du cours ordinaire.

En bas âge, Dans un âge fort tendre. Un enfant en bas âge. Il était encore en bas âge.

BAS

BAS signifie encore, figurément, Vil et méprisable. Des sentiments bas. Une basse flatterie. Faire des actions basses. Il a les inclinations basses. Des goûts bas. Une basse jalousie. Une vengeance basse et cruelle. Un homme d' honneur ne doit rien faire de bas. Vice bas, Vice qui dégrade, qui avilit.

Il signifie aussi, Qui est sans courage, sans générosité, sans élévation. C' est un homme bas et servile. Avoir l' âme basse. Avoir le coeur bas, l' esprit bas.

Figure, physionomie basse, Celle qui semble annoncer des sentiments bas.

BAS

BAS en parlant De langage, de productions littéraires, etc., signifie, Ignoble, trivial. Mot, terme bas. Expression basse. Le bas comique. Genre bas. Plaisanterie basse. Cet auteur donne souvent dans le bas et le bouffon. Dans cette dernière phrase, Bas est pris substantivement.

Style bas, Style rempli de manières de parler populaires et triviales.

La basse latinité, Le latin corrompu qu' écrivaient les auteurs des derniers temps où le peuple parlait encore la langue latine, alors très-défigurée.

BAS

BAS s' emploie aussi substantivement, et signifie, La partie inférieure de certaines choses. Le bas du visage. Le bas du ventre. Le bas d' une robe. Le bas de l' escalier. Le bas de la rue. Le bas du pavé. Le bas d' une page, d' un tableau. Vers le bas, au bas de la montagne. Tirer de bas en haut.

En Impr., Bas de casse. Voyez CASSE.

Le vin est au bas, Le tonneau est presque vide.

Fig., Il y a du haut et du bas dans la vie, La vie est mêlée de biens et de maux. Il y a du haut et du bas, des hauts et des bas dans l' esprit de cet homme, dans sa conduite, dans son humeur, dans ses ouvrages, On y remarque de grandes inégalités. Dans le même sens, Avoir du haut et du bas, des hauts et des bas dans l' humeur, dans sa vie, dans sa fortune.

En Musique, La voix de ce chanteur est belle dans le bas, Elle est propre à bien rendre les sons graves. On dit de même, Renforcer les sons dans le bas.

BAS

BAS s' emploie aussi adverbialement, et signifie, Dans la partie basse, dans la partie inférieure. Descendre plus bas. Il est tombé plus bas. Cet oiseau vole bas, très-bas. Cela est placé trop bas. Le coup est parti de plus bas. Il demeure deux étages plus bas, trois portes plus bas.

Être assis bas, Être assis sur un siége peu élevé.

Mettre les armes bas, mettre armes bas, mettre bas les armes, Poser les armes: cela se dit surtout D' une troupe qui se rend, qui cesse de combattre. Mettre chapeau bas, Ôter son chapeau. Être, se tenir chapeau bas, Avoir la tête découverte par respect, par déférence. Parler chapeau bas. On dit par ellipse et d' une manière impérative: Bas les armes. Chapeau bas.

Mettre pavillon bas, Baisser le pavillon; et figurément, Céder, se rendre.

Jouer argent bas, Jouer argent comptant.

Absol., Mettre bas, en parlant Des femelles de quelques animaux, Faire un petit, des petits. Cette chienne, cette jument, cette truie a mis bas.

En Vénerie, Ce cerf a mis bas, Son bois est tombé.

Plus bas, signifie quelquefois, Ci-dessous, ci-après. Comme nous le verrons plus bas.

BAS

BAS pris adverbialement, s' emploie dans quelques phrases figurées, telles que les suivantes: Cette injure vient de trop bas, part de trop bas pour qu' elle puisse vous atteindre. Parvenu à ce degré d' avilissement, on ne saurait descendre plus bas, tomber plus bas. Mettre bas toute honte. Mettre bas tout scrupule, toute considération humaine.

Ce malade est bien bas, il est fort bas, il n' a point encore été si bas, Il est très-mal.

Fam., Il est bien bas, il est bas percé, se dit D' un homme qui a peu d' argent, qui a épuisé presque toutes ses ressources. Ces pertes multipliées l' ont mis bien bas.

Fig., C' est un insolent, il faut le tenir bas, Il faut le tenir dans la crainte, dans le respect, dans la soumission.

BAS adverbe

BAS adverbe signifie aussi, D' un ton bas, sans élever la voix, ou Dans un ton bas. Parler bas. Parler tout bas. Parlez plus bas, je vous prie, ou elliptiquement, Plus bas. Vous l' avez pris trop bas en commençant. La voix de ce chanteur ne peut pas descendre plus bas que telle note.

À BAS. loc. prépositive et adverbiale

À BAS. loc. prépositive et adverbiale Se jeter, sauter à bas du lit, Se lever brusquement. Il le mit à bas de son cheval, Il le descendit de cheval.

Mettre à bas, Renverser, abattre. Cette maison n' est bonne qu' à mettre à bas. On dit de même, Être à bas. Ces deux expressions s' emploient quelquefois figurément, surtout dans le langage familier. Ils mirent tous les priviléges à bas. Son crédit est à bas. Cette maison de commerce sera bientôt à bas.

Au Trictrac, Tout à bas, se dit Lorsqu' on joue en prenant deux dames à la pile.

À BAS

À BAS se dit quelquefois, par ellipse et d' une manière impérative, pour Descendez de là. À bas, à bas! messieurs: il est défendu de monter, de grimper à ces arbres.

À BAS

À BAS est aussi Un cri d' improbation. À bas l' orateur! À bas la motion! À bas la cabale!

EN BAS. loc. adv.

EN BAS. loc. adv. Dans le lieu qui est plus bas, qui est au-dessous. Où est monsieur? Il est en bas. Rouler du haut en bas. Passer par en bas. Il vient d' en bas. Avoir la tête en bas.

En bas de, Au bas de. Il était en bas de la colline.

Fig. et fam., Traiter quelqu' un du haut en bas, Le traiter avec dédain, avec hauteur.

Fig. et fam., Regarder quelqu' un du haut en bas, Le regarder avec un air de mépris.

Tirer en bas, Tirer vers le bas. On dit aussi, Tirer par en bas.

PAR BAS. loc. adv.

PAR BAS. loc. adv. Dans le bas. Il est logé par bas. Il a quatre chambres par bas.

Aller par haut et par bas, Vomir et aller à la garde-robe. Cette drogue fait aller par haut et par bas, purge par haut et par bas.

LÀ-BAS. loc. adv.

LÀ-BAS. loc. adv. qui sert à indiquer Un lieu moins élevé que celui où l' on est, ou simplement Un lieu plus ou moins éloigné. Il est là-bas. Allez là-bas. Allons voir ce qui se passe là-bas.

ICI-BAS. loc. adv.

ICI-BAS. loc. adv. En ce monde, sur la terre. Le bonheur se rencontre rarement ici-bas. Les choses d' ici-bas sont périssables.

BAS. s. m.

BAS. s. m. Vêtement qui sert à couvrir le pied et la jambe. Bas de soie, de coton, de laine, de fil, de toile, de chamois. Bas tricoté. Bas fait au métier, ou simplement, Bas au métier. Bas à jour. Une paire de bas. Mettre ses bas. Tirer ses bas. Être sans bas et sans souliers. Les coins, la couture, le talon, le pied d' un bas. Ravauder des bas. Ressemeler des bas. Garnir des bas.

Prov. et fig., Cela lui va comme un bas de soie, se dit D' une chose qui convient parfaitement à quelqu' un, qui semble avoir été faite pour lui.

BASALTE. s. m.

BASALTE. s. m. Espèce de roche volcanique très-dure et vitrifiable. Les basaltes sont très-communs en Auvergne et en Écosse. Une ville pavée de basalte. La pierre de touche est une sorte de basalte.

BASALTIQUE. adj. des deux genres

BASALTIQUE. adj. des deux genres Formé de basalte. Roche basaltique. La fameuse chaussée des Géants et la grotte de Fingal sont basaltiques.

BASANE. s. f.

BASANE. s. f. Peau de mouton préparée, qui sert à couvrir les livres, et à d' autres usages. Basane verte, violette, rouge. Portefeuille de basane. Livre relié en basane. Fauteuil couvert de basane.

BASANÉ, ÉE. adj.

BASANÉ, ÉE. adj. Noirâtre, hâlé. Il ne se dit que De la couleur de la peau. Teint basané. Visage basané. Homme basané.

BAS-BORD. s. m.

BAS-BORD. s. m. T. de Marine. Voyez BÂBORD.

BASCULE. s. f.

BASCULE. s. f. Pièce de bois ou d' autre matière soutenue par le milieu de manière qu' en pesant sur l' un des bouts, on fait lever l' autre. C' est à l' aide d' une bascule qu' on lève et qu' on baisse les ponts-levis. La bascule d' un pont-levis. Une bascule qui n' est pas assez chargée. Les ponts à bascule servent à faire connaître le poids des voitures. La bascule d' une souricière.

Faire la bascule, Faire un mouvement semblable à celui d' une bascule. Il marchait sur une planche qui a fait la bascule, et il est tombé. On dit dans le même sens, Mouvement de bascule.

Couteau à bascule, Couteau de table qui a une saillie à l' extrémité supérieure du manche et de chaque côté; de façon que, lorsqu' on pose le couteau, le poids du manche tient la lame un peu relevée, et l' empêche ainsi de toucher la nappe.

BASCULE

BASCULE se dit aussi d' Un jeu où deux personnes, étant chacune sur le bout d' une pièce de bois mise en équilibre, s' amusent à se balancer. Des enfants qui jouent à la bascule.

BAS-DESSUS. s. m.

BAS-DESSUS. s. m. T. de Musique. Voix plus basse que le dessus ordinaire, et qui est propre à chanter un second dessus.

BASE s. f.

BASE s. f. Toute chose sur laquelle un corps est assis, établi, posé. La base d' un clocher, d' une montagne, d' un rocher. De la base au sommet.

Il se dit particulièrement, en Architecture, de Ce qui soutient le fût de la colonne. Base dorique. Base ionique. Base corinthienne. Poser une colonne sur sa base.

La base d' un piédestal, La partie qui soutient le dé d' un piédestal.

BASE

BASE se dit également, en Géométrie, de La surface sur laquelle on conçoit que certains corps solides sont appuyés. La base d' une pyramide, d' un cylindre, d' un cône.

Il signifie, par extension, Le côté du triangle opposé à l' angle qui est regardé comme le sommet. La base d' un triangle. C' est dans un sens analogue qu' on dit, en termes d' Anatomie, La base du coeur, de l' omoplate, etc.; et en termes de Botanique, La base d' une feuille, d' un pétale, etc.

BASE

BASE se dit, en Chimie, de Toute matière qui a la propriété de s' unir aux acides, et de les neutraliser, du moins en partie. La plupart des bases ne sont que des oxydes métalliques. La potasse, la soude, sont les deux bases les plus énergiques. La base d' un sel.

Il se dit quelquefois, dans un sens plus général, de Ce qui entre comme ingrédient principal dans un mélange. La base d' un médicament, d' une composition. La base de ces pilules est l' aloès.

BASE

BASE se dit figurément, au sens moral, de Ce qui est le principe, la donnée fondamentale d' une chose, ou de Ce qui en fait le fond. La base, les bases d' un système. Tout ce raisonnement porte sur une base fausse, manque de base. Arrêter les bases d' un traité.

Il signifie aussi figurément, Appui, soutien. La justice est la base de toute autorité.

BASELLE. s. f.

BASELLE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes exotiques, à tige grimpante et à feuilles charnues: il renferme des herbes que l' on cultive et que l' on mange, aux Indes, comme nos épinards.

BAS-FOND. s. m.

BAS-FOND. s. m. Il se dit Des terrains bas et enfoncés. Cette pièce de terre est dans un bas-fond. Les bas-fonds sont fertiles, mais humides et souvent inondés. Il n' a gelé, se printemps, que dans les bas-fonds.

Il se dit aussi, communément, Des endroits de la mer où il y a peu d' eau, où la sonde rencontre promptement le fond. Nous échouâmes sur un bas-fond. Ce bâtiment tire beaucoup d' eau, il ne peut naviguer dans les bas-fonds. Les marins le disent plus exactement d' Une élévation au fond de la mer, par-dessus laquelle tout bâtiment peut passer, et qu' on ne trouve qu' au moyen de la sonde; à la différence des Hauts-fonds, qui atteignent presque la surface de la mer, et où les bâtiments risquent de toucher. D' après cette distinction, les hauts-fonds sont dangereux, et les bas-fonds ne le sont pas.

BASILAIRE. adj. des deux genres

BASILAIRE. adj. des deux genres T. d' Anat. Il se dit De parties qui concourent à former la base d' autres parties, ou qui sont placées à cette base, qui y prennent naissance. Apophyse basilaire. Artère basilaire. Les os basilaires. Embryon basilaire.

BASILIC. s. m.

BASILIC. s. m. Herbe odoriférante qu' on met quelquefois dans les ragoûts. Le basilic est une labiée. Un pied de basilic. Des pigeons au basilic.

BASILIC. s. m.

BASILIC. s. m. Sorte de lézard, reptile de l' ordre des Sauriens, auquel on attribuait anciennement la faculté de tuer par son seul regard. À l' île de Java, on mange la chair du basilic. Le regard du basilic.

Fig. et fam., Des yeux de basilic, Des yeux qui expriment le dépit, le courroux dont on est animé contre quelqu' un. Elle me faisait des yeux de basilic.

BASILICON ou BASILICUM. s. m.

BASILICON ou BASILICUM. s. m. T. de Pharmacie. Onguent suppuratif.

BASILIQUE. s. f.

BASILIQUE. s. f. T. d' Antiq. Il se disait originairement de La demeure d' un roi; plus tard, il désigna, chez les Romains, Les édifices publics où l' on rendait la justice, et où les marchands s' assemblaient pour traiter d' affaires. Lors de l' établissement du christianisme, beaucoup de basiliques furent changées en églises dont quelques-unes gardèrent l' ancien nom de ces monuments.

Il se dit encore aujourd' hui de Certaines églises principales, construites selon le plan des anciennes basiliques. La basilique de Saint-Pierre. La basilique de Saint-Jean de Latran. Une belle basilique.

BASILIQUE. adj. et s. f.

BASILIQUE. adj. et s. f. T. d' Anat. Il se dit De la veine qui monte le long de la partie interne de l' os du bras jusqu' à l' axillaire, où elle se rend. La veine basilique. Saigner quelqu' un de la basilique, à la basilique.

BASILIQUES. s. f. pl.

BASILIQUES. s. f. pl. Compilation ou code rédigé en grec par ordre des empereurs Basile le Macédonien et Léon le Philosophe, au neuvième siècle: il renferme une traduction libre des recueils de Justinien, qui est disposée dans un ordre différent, et qui offre de nombreuses additions.

BASIN. s. m.

BASIN. s. m. Étoffe croisée dont la chaîne est de fil et la trame de coton. Basin uni. Basin piqué. Gilet de basin. Robe de basin.

BASOCHE. s. f.

BASOCHE. s. f. Juridiction qui était tenue par les clercs des procureurs du parlement de Paris, et où se jugeaient les différends que les clercs avaient entre eux, ou dans lesquels ils étaient défendeurs contre les marchands et artisans. Il y avait un roi, un chancelier de la basoche.

BASQUE. s. f.

BASQUE. s. f. Pan d' habit, partie découpée et tombante de certains vêtements. On portait autrefois des justaucorps à quatre basques. Habit à petites basques, à grandes basques. Tirer quelqu' un par la basque de son habit, par la basque. Les basques de cet habit sont trop longues.

Par exagér. et fam., Cet enfant ne quitte pas la basque, est toujours pendu à la basque de son père, de son précepteur, Il le suit toujours, sans le quitter d' un pas.

BASQUE. s. m.

BASQUE. s. m. Nom de nation, qui n' est mis ici que parce qu' on s' en sert dans cette phrase familière, Aller comme un Basque, courir comme un Basque, Aller fort vite, courir fort vite.

BASQUINE. s. f.

BASQUINE. s. f. Sorte de jupon que portent les femmes espagnoles.

BAS-RELIEF. s. m.

BAS-RELIEF. s. m. Ouvrage de sculpture où les objets représentés ont peu de saillie et sont en partie engagés dans le bloc. Bas-relief de marbre, de bronze. Bas-relief antique. Les bas-reliefs du Parthénon, du Louvre. Des ornements en bas-relief. Figures, portrait en bas-relief.

BASSE. s. f.

BASSE. s. f. T. de Musique. Celle des parties qui ne fait entendre que les sons les plus graves des accords dont se compose l' harmonie musicale, et qui, par conséquent, est la plus basse de toutes. Chanter la basse. Faire la basse. Composer la basse d' un air.

Basse fondamentale, Celle qui ne fait entendre que les sons fondamentaux de l' harmonie.

Basse continue, Celle qui dure pendant tout le morceau.

Fig. et fam., C' est la basse continue de son discours, c' est là sa basse continue, se dit De ce qui revient continuellement dans le discours de quelqu' un.

Basse contrainte, Celle dont le chant, borné à un petit nombre de mesures, ne fait entendre qu' une même phrase, qu' elle recommence toujours, tandis que les parties supérieures continuent leur chant ou leur harmonie, et les varient de diverses manières.

BASSE

BASSE se dit aussi Du genre de voix propre à chanter la partie de basse. Ce chanteur a une belle basse. C' est la meilleure basse de l' Opéra. Voix de basse.

Il se dit également d' Un instrument à cordes en forme de grand violon, dont on joue avec un archet, et qui sert principalement à exécuter la basse, dans les morceaux à plusieurs parties. La basse de viole a été longtemps en usage; elle est remplacée aujourd' hui par la basse de violon, appelée aussi Violoncelle. Jouer de la basse.

Il se dit quelquefois, au pluriel, Des grosses cordes de certains instruments. Les basses de ce piano ne sont pas d' accord.

BASSE. s. f.

BASSE. s. f. T. de Marine et d' Hydrographie. Endroit où il y a peu de hauteur d' eau et où se trouve caché un petit banc de sable, de roches ou de corail. L' entrée de ce port est dangereuse, il y a une basse sur la droite. Les basses sont marquées sur les cartes marines.

BASSE-CONTRE. s. f.

BASSE-CONTRE. s. f. T. de Musique vocale. Sorte de voix qui a le même timbre que la basse-taille; avec cette différence, qu' elle a moins d' étendue à l' aigu, et davantage au grave. Une belle basse-contre. Une bonne basse-contre.

Il se dit aussi de La partie de chant que la basse-contre exécute. Chanter la basse-contre.

BASSE-COUR. s. f.

BASSE-COUR. s. f. Cour d' une ferme, où l' on entasse le fumier, où se trouve assez ordinairement une mare d' eau, et où l' on nourrit la volaille, etc. Il a une basse-cour bien fournie de bestiaux, de volailles. Ce fermier paye son propriétaire du produit de sa basse-cour. Une grande, une belle basse-cour.

Il se dit aussi, dans les maisons de campagne des particuliers, de La cour ou des cours destinées à des usages qui ont quelques rapports avec ceux des cours de fermes.

Il se dit encore, dans les grandes maisons de ville, d' Une cour séparée de la cour principale, et destinée pour les écuries, les équipages, etc.

Fam. et fig., Nouvelles de la basse-cour, de basse-cour, Bruits populaires, nouvelles fausses et mal fondées.

BASSE-FOSSE. s. f.

BASSE-FOSSE. s. f. Voyez FOSSE.

BASSEMENT. adv.

BASSEMENT. adv. D' une manière basse. Il ne s' emploie qu' au figuré. Se conduire bassement. Faire bassement sa cour. Louer bassement. Il s' exprime bassement. Penser bassement.

BASSESSE. s. f.

BASSESSE. s. f. Vice qui porte à des sentiments, à des actions, à des procédés indignes d' un honnête homme, ou d' un homme de coeur. Bassesse d' âme. Bassesse de coeur. Bassesse de sentiments. Il s' est conduit avec bassesse. Louer avec bassesse. Il y a de la bassesse dans toutes ses actions.

Il se dit aussi Des sentiments, des actions mêmes qui marquent la bassesse d' âme. Ce serait une bassesse que de consentir à cela. Il a fait une bassesse, cent bassesses.

BASSESSE

BASSESSE se dit quelquefois en parlant D' une basse naissance, d' une condition très-obscure. La bassesse de sa naissance, de son extraction, de son origine. La bassesse de sa condition.

Il se dit encore d' Une trivialité ignoble, choquante. La bassesse d' une pensée, d' une expression. Cette bassesse de termes, de style contraste avec la dignité du sujet.

BASSET. s. m.

BASSET. s. m. Chien de chasse, qui a les jambes fort courtes et quelquefois tortues. On chasse le blaireau avec des bassets. Basset à jambes torses.

Il se dit, familièrement et par dérision, d' Un petit homme dont les jambes et les cuisses sont trop courtes pour sa taille.

BASSE-TAILLE. s. f.

BASSE-TAILLE. s. f. T. de Musique vocale. Il se dit, proprement, de La voix qui est entre celle que l' on nomme seconde taille ou second ténor et celle qui ne fait entendre que les sons graves de l' harmonie.

Il se dit, plus ordinairement, Du genre de voix propre à chanter la basse. Voix de basse-taille. Il a une belle basse-taille. Ce chanteur est la meilleure basse-taille de l' Opéra. Dans ce sens, on dit aussi, et plus exactement, Basse.

BASSE-TAILLE. s. f.

BASSE-TAILLE. s. f. T. de Sculpt. Bas-relief. Voilà une basse-taille bien travaillée. Il a vieilli: on dit, Bas-relief.

BASSETTE. s. f.

BASSETTE. s. f. Jeu de hasard qui se joue avec des cartes, et qui est une espèce de pharaon. Jouer à la bassette. Tenir la bassette. La bassette est un jeu piquant, mais dangereux, et qui a depuis longtemps cessé d' être en usage.

BASSIN. s. m.

BASSIN. s. m. Espèce de grand plat creux, et de forme ronde ou ovale. Bassin de cuivre, d' argent, de vermeil. Bassin de faïence. Bassin de porcelaine. Bassin à laver les mains.

Il se dit aussi Du plat où l' on reçoit les offrandes à la messe. Il mit quelques pièces de monnaie dans le bassin.

Prov., fig. et bass., Cracher au bassin, Contribuer à quelque dépense. Il ne voulait rien donner, mais on l' a fait cracher au bassin.

Bassin à barbe, Bassin dont le bord est échancré d' un côté, et dans lequel on met de l' eau pour se faire la barbe.

Bassin de garde-robe, ou simplement, Bassin, Vase destiné à recevoir les déjections. Aller au bassin. Le malade demande le bassin.

Les bassins d' une balance, Les deux plateaux d' une balance.

En Chirur., Bassin oculaire, Petit vase de forme ovale, dont on se sert pour se baigner l' oeil.

BASSIN

BASSIN dans les Jardins, se dit d' Une pièce d' eau, ordinairement bordée de pierre ou de marbre. Le grand bassin des Tuileries.

Bassin de fontaine, Le réservoir en forme de bassin, qui reçoit les eaux d' une fontaine.

BASSIN

BASSIN en parlant D' un port de mer, signifie, Le lieu où les bâtiments jettent l' ancre. Ce port est bon, mais le bassin en est petit.

Il se dit aussi d' Une grande enceinte pratiquée dans un port à marée, dans un havre, et fermée par des portes ou des vannes, pour que l' eau ne s' en écoule point et tienne toujours à flot un certain nombre de bâtiments. Les bassins du Havre. Le grand, le petit bassin. Ouvrir, fermer les bassins.

Bassin de construction, ou Forme, Ouvrage d' architecture nautique où les bâtiments se construisent, se radoubent à sec, et où l' on peut ensuite les mettre à flot. Le bassin de construction de Toulon est l' ouvrage de l' ingénieur Grognard.

BASSIN

BASSIN se dit, figurément, d' Une vaste plaine entourée de montagnes ou de collines élevées. Cette ville est au centre d' un magnifique bassin, d' un riche bassin. Le bassin de Nancy.

Le bassin d' un fleuve, L' espace resserré entre deux suites de montagnes ou de collines, dans lequel coule un fleuve, depuis sa source jusqu' à son embouchure. Le bassin de la Seine, de la Loire, etc. On dit dans un sens analogue, Le bassin de la mer Noire, de la mer Caspienne, etc., L' espace qui les renferme.

BASSIN

BASSIN en termes d' Anatomie, Grande cavité osseuse qui forme la paroi inférieure de l' abdomen. Le bassin est plus large chez la femme que chez l' homme.

BASSINE. s. f.

BASSINE. s. f. Sorte de bassin large et profond dont on se sert, dans plusieurs Arts, pour y faire chauffer, bouillir, fondre, etc., diverses substances. Une bassine de cuivre. Les chimistes, les pharmaciens, les confiseurs, les marchands ciriers, etc., se servent de bassines.

BASSINER. v. a.

BASSINER. v. a. Chauffer avec une bassinoire. Bassiner un lit.

Il signifie aussi, Humecter, fomenter en mouillant avec une liqueur tiède ou chaude. Bassiner une plaie. Se bassiner les yeux. Bassiner les jambes d' un cheval.

BASSINÉ, ÉE participe

BASSINÉ, ÉE participe

BASSINET. s. m.

BASSINET. s. m. Petite pièce creuse de la platine d' une arme à feu, dans laquelle on met l' amorce, et qui est recouverte par la batterie. Fermer, ouvrir le bassinet. Mettre la poudre au bassinet, dans le bassinet.

BASSINET

BASSINET se disait anciennement d' Une espèce de chapeau de fer que portaient les hommes d' armes.

BASSINET

BASSINET en termes d' Anatomie, Cavité dans laquelle aboutissent tous les entonnoirs du rein.

BASSINET

BASSINET en termes de Botanique, Espèce de renoncule à longs jets rampants. Dans ce sens, quelques-uns écrivent, Bacinet.

BASSINOIRE. s. f.

BASSINOIRE. s. f. Bassin à manche, ayant un couvercle percé de plusieurs trous, et servant à chauffer le lit. Bassinoire de cuivre. Bassinoire d' argent. Le manche d' une bassinoire.

BASSON. s. m.

BASSON. s. m. Instrument de musique à vent, qui, dans les orchestres, sert à exécuter des parties de basse. Jouer du basson.

Il se dit aussi Du musicien qui joue de cet instrument. C' est un excellent basson.

BASTANT, ANTE. adj.

BASTANT, ANTE. adj. Qui suffit. Cela n' est pas bastant. Cela est bastant. Êtes-vous bastant pour une si grande entreprise? Cette raison n' est pas bastante. Il est familier et vieux.

BASTE. s. m.

BASTE. s. m. L' as de trèfle, aux jeux de l' hombre, du quadrille, etc. Le baste est le troisième des matadors.

BASTER. v. n.

BASTER. v. n. Suffire. Il est vieux et ne s' emploie que dans quelques phrases familières. Baste pour cela, ou simplement Baste, Passe pour cela.

BASTE

BASTE se dit quelquefois, en forme d' exclamation, Pour exprimer qu' on ne s' inquiète pas d' une menace, qu' on tient peu de compte d' un discours. Il dit cela: baste! il n' en fera rien.

BASTERNE. s. f.

BASTERNE. s. f. Nom d' une espèce de char attelé de boeufs, en usage chez d' anciens peuples du Nord, et sous nos rois de la première race.

BASTIDE. s. f.

BASTIDE. s. f. Nom qu' on donne, dans le midi de la France, à de petites maisons de campagne. Voyez l' article suivant.

BASTILLE. s. f.

BASTILLE. s. f. Il se disait anciennement d' Ouvrages, de constructions, passagères ou permanentes, qu' on élevait soit pour fortifier une place, soit pour l' assiéger. Construire, élever une bastille, des bastilles. Assiéger par bastilles. Il y avait des bastilles roulantes. On disait aussi, Bastide.

BASTILLE

BASTILLE s' est dit plus particulièrement d' Un château fort flanqué de plusieurs tours rapprochées, construit à Paris, sous Charles V et Charles VI: après avoir longtemps servi de prison d' État, ce château fut pris et démoli par le peuple en 1789. Le gouverneur de la Bastille. Il fut enfermé à la Bastille. Les prisonniers de la Bastille. La prise de la Bastille. La place de la Bastille.

Prov. et fig., Il ne branle non plus qu' une bastille, se dit D' un homme qui ne bouge pas de sa place, quoiqu' on l' appelle.

BASTILLÉ, ÉE. adj.

BASTILLÉ, ÉE. adj. Il se dit, en termes de Blason, Des pièces qui ont des créneaux renversés et tournés vers la pointe de l' écu. D' argent au chef bastillé d' or.

BASTINGAGE. s. m.

BASTINGAGE. s. m. T. de Marine. Espèce de retranchement, de parapet qu' on forme autour du pont supérieur d' un vaisseau, avec les hamacs de l' équipage, pour se garantir de la mousqueterie et de la petite mitraille de l' ennemi. On le dit aussi de L' action de former ce retranchement. Faire un bastingage, des bastingages.

Filets de bastingage, ou simplement, Bastingage, Filets tendus verticalement sur le vibord, et destinés à recevoir les hamacs dont on forme le bastingage. S' appuyer sur le bastingage.

BASTINGUE. s. f.

BASTINGUE. s. f. T. de Marine. Toile matelassée dont on se servait autrefois pour le bastingage.

BASTINGUER (SE). v. pron.

BASTINGUER (SE). v. pron. T. de Marine. Faire un bastingage; se mettre à couvert par des bastingages. Nous nous bastinguâmes. Autrefois on se bastinguait avec des toiles matelassées.

BASTINGUÉ, ÉE. participe

BASTINGUÉ, ÉE. participe

BASTION. s. m.

BASTION. s. m. Ouvrage de fortification qui fait partie de l' enceinte du corps d' une place: il présente en saillie deux flancs et deux faces, et tient des deux côtés à la courtine. Bastion revêtu de pierre ou de brique. Bastion bien flanqué. Gorge de bastion. Face de bastion. Miner un bastion. Attaquer un bastion. Défendre un bastion. Relever un bastion.

BASTIONNÉ, ÉE. adj.

BASTIONNÉ, ÉE. adj. Qui a des bastions. Une tour bastionnée.

BASTONNADE. s. f.

BASTONNADE. s. f. Coups de bâton. Il craint la bastonnade. On lui a donné la bastonnade. Recevoir la bastonnade. Il est familier.

BASTRINGUE. s. m.

BASTRINGUE. s. m. Bal de guinguette. Établir un bastringue. Aller au bastringue. Fréquenter les bastringues. Il est populaire.

BASTUDE. s. f.

BASTUDE. s. f. T. de Pêche. Espèce de filet dont on se sert pour pêcher dans les étangs salés.

BAS-VENTRE. s. m.

BAS-VENTRE. s. m. La partie inférieure du ventre. Il reçut un coup d' épée dans le bas-ventre.

BAT. s. m.

BAT. s. m. (Le T se prononce.) Vieux mot qui signifie, Queue de poisson, et que les marchands de marée emploient encore dans certaines phrases. Le poisson est mesuré entre oeil et bat. Ce poisson a dix-huit pouces de bat, c' est-à-dire, Entre l' oeil et la queue.

BÂT. s. m.

BÂT. s. m. (Le T ne se prononce pas.) Selle pour les bêtes de somme. Bât de mulet, de cheval, d' âne. Cheval de bât. Ce bât blesse ce mulet. Rembourrer un bât.

Fig. et fam., C' est un cheval de bât, se dit D' un sot, d' un lourdaud. C' est le cheval de bât, se dit D' un homme chargé dans une maison, dans une communauté, de la grosse besogne que les autres refusent.

Prov. et fig., Vous ne savez pas où le bât le blesse, se dit Pour donner à entendre qu' une personne heureuse ou contente en apparence, a quelque peine secrète, quelque chagrin caché.

BATACLAN. s. m.

BATACLAN. s. m. Attirail, équipage embarrassant. Il a renvoyé tout son bataclan. Il est populaire.

BATAILLE. s. f.

BATAILLE. s. f. Combat général de deux armées. Bataille rangée. Grande, sanglante bataille. Jour de bataille. Champ de bataille. Hasarder, risquer une bataille. Présenter, accepter, refuser la bataille. Livrer, donner bataille, la bataille. Gagner, perdre une bataille, des batailles. Le gain, la perte d' une bataille. Rester maître du champ de bataille. La bataille de Cannes. La bataille d' Actium. La bataille de Fontenoy, d' Austerlitz, de Marengo. Bataille navale, Action générale entre deux flottes ennemies.

Il se dit aussi de L' ordre dans lequel on range une armée pour se disposer au combat. Mettre, ranger une armée, des troupes en bataille. Ordre de bataille. Ligne de bataille. Front de bataille. On dit dans un sens analogue, Combattre en bataille rangée.

Il signifie, en termes de Théorie militaire, L' ordre dans lequel est disposée une troupe déployée; par opposition à L' ordre en carré, en colonne, ou par le flanc. Se ranger en bataille. Marcher en bataille. Passer de l' ordre en colonne à l' ordre en bataille. Se former sur la droite ou sur la gauche en bataille. Dans ce sens et dans celui qui précède, on ne l' emploie jamais avec l' article.

Corps de bataille, Cette partie de l' armée qui est entre les deux ailes, et qu' autrefois on appelait La bataille.

Maréchal de bataille, sergent de bataille, se disait autrefois Des officiers dont la charge était de mettre les troupes en bataille.

Cheval de bataille, Cheval propre à bien servir un jour de combat.

Fig. et fam., C' est son cheval de bataille, son grand cheval de bataille, se dit De la chose dont quelqu' un s' appuie le plus fortement. Cet argument est son cheval de bataille. Il en fait son cheval de bataille.

Fig. et fam., Il a bien fallu donner des batailles, on a donné bien des batailles pour en venir là, Il a fallu bien contester, bien disputer, bien se tourmenter, surmonter bien des obstacles.

Fig., Le champ de bataille lui est demeuré, se dit D' un homme qui a remporté l' avantage sur un autre dans un débat.

Fig., Il n' a pas mal pris son champ de bataille, se dit D' un homme qui dispute, qui entreprend quelque chose dans un lieu, dans des circonstances qui lui sont favorables.

BATAILLE

BATAILLE se dit aussi de La représentation d' une bataille en peinture ou en sculpture. Les batailles d' Alexandre, par le Brun. Un peintre de batailles. Les batailles de Wouwermans.

BATAILLE

BATAILLE se dit encore d' Une espèce de jeu de cartes, qui est le plus simple de tous. Les enfants jouent à la bataille.

BATAILLER. v. n.

BATAILLER. v. n. Il est vieux dans le sens de Donner bataille, et il ne se dit plus que dans le sens figuré de Contester, disputer avec chaleur, avec ténacité. Il a bien fallu batailler pour en venir là. On a bien bataillé. Ils n' ont cessé de batailler là-dessus pendant deux heures. Il est familier.

BATAILLEUR, EUSE. adj.

BATAILLEUR, EUSE. adj. Qui aime à batailler, à disputer. Cet homme est bien batailleur. Être d' humeur batailleuse. Il est familier.

BATAILLON. s. m.

BATAILLON. s. m. Troupe d' infanterie, d' artillerie ou autre corps à pied, composée de plusieurs compagnies, et faisant ordinairement partie d' un régiment. Régiment de deux bataillons, de quatre bataillons. Il est chef de bataillon. Le premier, le second bataillon. Former un bataillon. Le demi-bataillon de droite. Le demi-bataillon de gauche. L' aile droite, l' aile gauche d' un bataillon. Le flanc, le front d' un bataillon. Feu de bataillon. Bataillon en bataille. Bataillon en colonne. Ce bataillon manoeuvre bien. Serrer, étendre un bataillon. Percer, ouvrir, enfoncer, rompre, renverser un bataillon. Rallier un bataillon.

Bataillon carré. Voyez CARRÉ.

École de bataillon, La théorie des diverses manoeuvres qu' un bataillon doit savoir exécuter.

BATAILLONS

BATAILLONS au pluriel, se dit quelquefois d' Une armée, dans le style élevé. Il se précipita au milieu des bataillons ennemis. Le choc des bataillons.

BATAILLON

BATAILLON se dit quelquefois, par exagération et familièrement, pour marquer Un grand nombre. Elle a un bataillon d' enfants.

BÂTARD, ARDE. adj.

BÂTARD, ARDE. adj. Qui n' est pas de la véritable espèce, mais qui en approche, et qui en est une dégénération. Olivier bâtard. Tulipe bâtarde. Bergamote bâtarde. Reinette, mirabelle bâtarde.

Lévriers bâtards, Chiens nés de l' espèce des lévriers et de celle des mâtins. Substantivement, Bâtards de dogue, Chiens nés de l' espèce des dogues et d' une autre espèce de chiens.

BÂTARD

BÂTARD se dit quelquefois figurément. Couleur bâtarde. Ces critiques regardent le drame comme un genre bâtard.

Porte bâtarde, Porte de maison qui n' est ni petite porte ni porte cochère.

Lettre bâtarde, et Écriture bâtarde, ou substantivement, Bâtarde, Sorte de lettre, d' écriture penchée, à jambages pleins et à liaisons arrondies, qui tient le milieu entre la ronde et la coulée. Écrire en bâtarde. L' écriture anglaise est maintenant plus usitée que la bâtarde.

BÂTARD

BÂTARD se dit aussi, tant adjectivement que substantivement, d' Un enfant né hors mariage. Un enfant bâtard. C' est un bâtard. C' est le bâtard, la bâtarde d' un tel. Les bâtards ont un droit dans la succession du père ou de la mère qui les a reconnus. Reconnaître, légitimer un bâtard. Aujourd' hui cette expression est injurieuse: on dit plus communément, Un enfant naturel; un fils naturel, une fille naturelle.

Race bâtarde, ligne bâtarde, Les descendants d' un bâtard.

BATARDEAU. s. m.

BATARDEAU. s. m. Espèce de digue faite de pieux, d' ais et de terre, pour détourner un cours d' eau. Faire un batardeau.

BATARDIÈRE. s. f.

BATARDIÈRE. s. f. T. d' Agricult. Plant d' arbres greffés qu' on élève dans des pépinières, pour les transplanter ensuite dans des jardins.

BÂTARDISE. s. f.

BÂTARDISE. s. f. État de celui qui est bâtard. On lui reprochait sa bâtardise.

BATAVIQUE. f.

BATAVIQUE. f. Voyez LARME.

BATEAU. s. m.

BATEAU. s. m. Espèce de barque dont on se sert ordinairement sur les rivières. Grand bateau. Petit bateau. Bateau plat. Bateau couvert. Bateau de passage. Bateau lesteur. Bateau-porte. Bateau de pêcheur ou de pêche. Bateau à vapeur. Passer une rivière en bateau. Aller en bateau. Conduire un bateau. Faire remonter un bateau. Cette rivière porte bateau dès sa source.

En termes de Marine, Bateau de loch, Le morceau de bois plat et triangulaire qui forme le loch, et qui flotte dans une situation verticale, pendant qu' on mesure le sillage du bâtiment. Voyez LOCH.

Pont de bateaux, Pont fait de plusieurs bateaux attachés les uns aux autres, et recouverts de grosses planches.

Bateau de sel, de foin, de bois, etc., Bateau chargé de foin, de sel, etc.

Bateau volant, L' espèce de nacelle qu' on attache au-dessous d' un aérostat.

Lit en bateau, Lit dont la forme a quelque ressemblance avec celle d' un bateau.

Fig. et fam., Être encore tout étourdi du bateau, N' être pas encore remis des fatigues d' un long voyage, ou du trouble qu' a fait éprouver un événement fâcheux.

BATEAU

BATEAU se dit aussi de La menuiserie d' un corps de carrosse. Le bateau de ce carrosse n' est pas bien fait.

BATELAGE. s. m.

BATELAGE. s. m. Métier ou tour de bateleur.

BATELAGE

BATELAGE dérivé de Bateau, se dit Des allées et venues de bateaux chargeant ou déchargeant des bâtiments. Payer les frais de batelage.

BATELÉE. s. f.

BATELÉE. s. f. La charge d' un bateau. Batelée de foin. Batelée de bois. Il lui est arrivé ce matin une batelée de gens.

BATELET. s. m.

BATELET. s. m. Petit bateau. Il est venu sur un batelet. Se promener en batelet.

BATELEUR, EUSEs.

BATELEUR, EUSEs. Celui, celle qui fait des tours de passe-passe. Ce bateleur est bien adroit, très-subtil.

Il se dit aussi de Ceux qui montent sur des tréteaux dans les places publiques, comme les charlatans, les danseurs de corde, les joueurs de farces, etc. Il s' amuse à regarder les bateleurs. Une troupe de bateleurs.

Fam., Il fait le bateleur, c' est un bateleur, se dit, par allusion, D' un homme qui fait le bouffon en société.

BATELIER, IÈREs.

BATELIER, IÈREs. Celui, celle dont la profession est de conduire un bateau. Bon batelier.

BATÊME, BATISER, ETC

BATÊME, BATISER, ETC Voyez BAPTÊME, BAPTISER, ETC.

BÂTER. v. a.

BÂTER. v. a. Mettre un bât sur une bête de somme. Bâter un cheval, un mulet, un âne.

BÂTÉ, ÉE. participe

BÂTÉ, ÉE. participe Prov. et fig., C' est un âne bâté, un vrai âne bâté, C' est un lourdaud, ou C' est un homme fort ignorant.

Prov. et fig., Il n' y a point d' âne plus mal bâté que celui du commun, Les affaires d' une communauté, d' une société, sont souvent négligées, personne ne voulant les soigner comme si elles étaient les siennes propres.

BÂTIER. s. m.

BÂTIER. s. m. Ouvrier qui fait et vend des bâts. Acheter des bâts de mulet chez le bâtier.

BATIFOLAGE. s. m.

BATIFOLAGE. s. m. Action de batifoler. Il est familier.

BATIFOLER. v. n.

BATIFOLER. v. n. Se jouer à la manière des enfants. Ces jeunes gens s' amusent à batifoler. Il est familier.

BATIFOLEUR. s. m.

BATIFOLEUR. s. m. Celui qui aime à batifoler. Il est peu usité.

BÂTIMENT. s. m.

BÂTIMENT. s. m. Il se dit de Toutes les constructions composées d' une ou de plusieurs sortes de matériaux, et plus particulièrement de Celles qui sont destinées à l' habitation. Un bâtiment particulier doit être simple et commode. Un bâtiment destiné à l' habitation d' un prince doit être vaste et magnifique. Les bâtiments publics de cette ville, tels que la bourse, l' hôtel de ville, l' hôpital, sont de beaux édifices. Une ferme, une grange, un moulin, etc., sont des bâtiments rustiques. Un corps de bâtiment. Bâtiment qui menace ruine. Entretenir, réparer un bâtiment. Les bâtiments de la couronne. Intendant, contrôleur, architecte des bâtiments du roi, des bâtiments.

Il se dit quelquefois, dans un sens particulier, Des bâtiments en cours de construction ou de réparation. Les ouvriers sont au bâtiment. Le bâtiment est sorti de terre. Entrepreneur de bâtiments. Ouvriers en bâtiment. Menuisier, peintre en bâtiments.

Bâtiment de graduation. On appelle ainsi, dans les salines, Une espèce de hangar très-long et garni de fagots d' épines disposés sur des charpentes.

BÂTIMENT

BÂTIMENT est aussi la dénomination générique Des vaisseaux, des navires, etc. Un bâtiment de mer. Un bâtiment de rivière. Un bâtiment marchand. Un bâtiment de guerre. Bâtiment de transport. Bâtiment de charge. Un beau, un bon bâtiment. Bâtiment à vapeur. Bâtiment français, anglais, hollandais, etc. Construire, équiper, fréter, armer un bâtiment. Commander un grand, un petit bâtiment.

BÂTIR. v. a.

BÂTIR. v. a. Édifier, construire; ou Faire édifier, faire construire. Bâtir une maison, une église, un palais. Bâtir un pont. Bâtir, faire bâtir des maisons. Bâtir de pierre, de brique. Bâtir sur pilotis. Bâtir à la moderne. Bâtir à l' antique. Cet édifice a fait la réputation de l' architecte qui l' a bâti.

Il s' emploie quelquefois absolument. Aimer à bâtir, à faire bâtir.

Fig., Bâtir à chaux et à ciment, Faire une construction solide.

Fig., Bâtir en l' air, bâtir sur le sable, Fonder un établissement sur quelque chose de peu solide, ou Former des projets chimériques, se bercer d' un espoir trompeur.

Fig. et fam., Bâtir sur le devant, se dit D' une personne qui engraisse et prend un gros ventre. On le dit également D' une femme enceinte.

BÂTIR

BÂTIR signifie aussi, figurément, Établir. Il a bâti sa fortune sur les ruines d' un tel. Il bâtit son système sur des suppositions en l' air.

BÂTIR

BÂTIR en termes de Tailleur et de Couturière, Agencer, disposer les pièces d' un vêtement en les faufilant, en les assemblant avec de grands points d' aiguille, avant de les coudre tout à fait. Cette robe n' est pas cousue, elle n' est que bâtie.

BÂTI, IE. participe

BÂTI, IE. participe Maison bâtie de pierre, de brique. Une maison nouvellement bâtie, bien bâtie, mal bâtie.

Fig. et fam., Un homme bien bâti, mal bâti, Un homme bien fait, mal fait. On dit quelquefois substantivement, Un grand mal bâti. On écrit aussi, Malbâti, en un seul mot.

Fig. et fam., Voilà comme je suis bâti, Tel est mon caractère.

BÂTI

BÂTI est aussi substantif, et signifie, en termes de Tailleur et de Couturière, La disposition des pièces d' un vêtement, que l' on faufile ensemble avant de les coudre. Faire le bâti d' un habit, d' une robe. Il faut ôter le bâti de cet habit, c' est-à-dire, Le fil qui a servi à faire le bâti.

Il se dit aussi, en Architecture, de L' assemblage des montants et des traverses qui contiennent un ou plusieurs panneaux de maçonnerie, de menuiserie ou de serrurerie. Le bâti d' une porte.

BÂTISSE. s. f.

BÂTISSE. s. f. Construction d' un bâtiment, quant à la maçonnerie. Une bâtisse solide. Une bonne bâtisse. Une belle bâtisse.

BÂTISSEUR. s. m.

BÂTISSEUR. s. m. Celui qui a la manie de faire bâtir. C' est un grand bâtisseur. Il est familier.

BATISTE. s. f.

BATISTE. s. f. Espèce de toile de lin très-fine, et d' un tissu très-serré. Une aune de batiste. Un mouchoir de batiste. De belle batiste. On dit aussi quelquefois, Toile de batiste.

BÂTON. s. m.

BÂTON. s. m. Long morceau de bois qu' on peut tenir à la main, et qui sert à divers usages. Gros bâton. Bâton noueux. Bâton de fagot. Bâton de cotret. S' appuyer sur un bâton. Marcher avec un bâton. Donner des coups de bâton. Il l' a menacé du bâton. Il le fit mourir sous le bâton.

Fig. et fam., Une volée de coups de bâton, Un grand nombre de coups de bâton donnés de suite.

Jouer du bâton, Manier un bâton avec dextérité.

Fig., Bâton de vieillesse, Celui ou celle qui sert d' appui à un vieillard, et qui l' assiste dans ses besoins. Cet enfant sera un jour votre bâton de vieillesse.

Bâton de commandement, Bâton qui est le signe de l' autorité, et que portent certains officiers investis d' un commandement.

Le bâton de maréchal, ou simplement, Le bâton, Bâton de commandement qui est l' insigne de la dignité de maréchal de France. Il se dit, figurément, de Cette dignité même. Le roi l' a fait maréchal de France, lui a donné le bâton. Le gain de cette bataille lui a valu le bâton de maréchal. Les maréchaux de France portent deux bâtons passés en sautoir derrière l' écu de leurs armoiries.

Bâton pastoral, La crosse d' un évêque.

Bâton de chantre, Sorte de bâton fort orné et recouvert d' argent, que le chantre d' une église tient à la main pendant l' office divin, en marchant en chape dans le choeur.

Bâton de prieur, Le bâton qu' un religieux, en qualité de prieur, porte derrière l' écu de ses armoiries.

Bâton augural, Bâton en forme de crosse avec lequel les augures partageaient le ciel en quatre régions, lorsqu' ils voulaient observer les présages.

Le bâton de la croix, Le bâton au haut duquel on met une croix pour la porter dans les processions.

Le bâton d' une bannière, Le bâton au haut duquel une bannière est attachée, et qui sert à la porter déployée.

Bâton de confrérie, Le bâton de la bannière d' une confrérie.

Bâton de mesure, Petit bâton, ou rouleau de papier, avec lequel un chef d' orchestre indique le mouvement et marque la mesure.

Fig., Le bâton de Jacob, La baguette des escamoteurs.

Bâton à deux bouts, Espèce d' arme offensive, qui consiste en un bâton ferré par les deux bouts. Jouer du bâton à deux bouts. Le bâton à deux bouts est une arme familière aux bas Bretons.

Fig., Sortir d' une place le bâton blanc à la main, se dit D' une garnison qui s' est rendue en consentant à sortir sans armes et sans bagage: cette façon de parler a vieilli. On dit dans un sens analogue et plus figuré, Sortir d' un emploi, d' une administration, avec le bâton blanc, ou le bâton blanc à la main. En sortir pauvre. On dit aussi D' un homme qui est arrivé pauvre dans un pays, qu' Il y est venu le bâton blanc à la main. Cet homme, que nous avons vu arriver le bâton blanc à la main, s' est enrichi bien promptement.

Fig. et fam., Faire faire quelque chose à quelqu' un le bâton haut, mener quelqu' un le bâton haut, Le faire obéir par violence, par force.

Fig. et fam., Sauter le bâton, Faire quelque chose qu' on ne voulait pas faire, le faire malgré soi. Il ne voulait pas épouser cette fille, mais on lui a fait sauter le bâton. Il signifie aussi quelquefois, Se résoudre à faire une chose après avoir hésité.

Fig. et fam., Mettre, jeter des bâtons dans la roue, Susciter des obstacles, entraver, retarder une affaire.

Fig. et fam., Battre l' eau avec un bâton, Faire des efforts inutiles, perdre sa peine.

Prov. et fig., Tirer au bâton, au court bâton avec quelqu' un, Contester, disputer avec lui, sans vouloir céder ou se relâcher sur rien. Il ne faut pas tirer au court bâton avec son ami.

Fig. et fam., À bâtons rompus, Avec de fréquentes interruptions et à diverses reprises. Faire une chose à bâtons rompus. Il ne m' a parlé de cette affaire qu' à bâtons rompus.

Fig. et fam., Tour du bâton, Profit secret et illégitime. Cet homme d' affaires ne passe pas un marché sans se ménager le tour du bâton. Cet employé double son traitement avec le tour du bâton.

Bâton de perroquet, Bâton établi sur un plateau de bois, et garni de distance en distance d' échelons sur lesquels cet oiseau monte et descend à sa fantaisie. Il se dit, figurément et familièrement, d' Une petite maison de plusieurs étages, dont chacun n' a qu' une chambre. Cette maison est un bâton de perroquet.

BÂTON

BÂTON se dit aussi de Diverses choses qui ont ou auxquelles on donne la forme d' un petit bâton. Bâton de cire d' Espagne. Bâton de réglisse, de cannelle, de casse, de sucre d' orge. Pommade en bâton.

BÂTONNER. v. a.

BÂTONNER. v. a. Donner des coups de bâton. On l' a bâtonné rudement.

BÂTONNER

BÂTONNER signifie aussi, figurément, Rayer, biffer. Bâtonner un article dans un compte, une clause dans un acte.

BÂTONNÉ, ÉE. participe

BÂTONNÉ, ÉE. participe

BÂTONNET. s. m.

BÂTONNET. s. m. Sorte de petit bâton taillé en pointe par les deux bouts, et qui sert à un jeu d' enfants. Jouer au bâtonnet. Faire sauter le bâtonnet.

BÂTONNIER. s. m.

BÂTONNIER. s. m. Celui qui a en dépôt, pour un temps, le bâton d' une confrérie, et qui a droit de le porter aux processions.

Bâtonnier des avocats, Celui qui est choisi par le corps des avocats pour être leur chef pendant un certain temps. On le nomme ainsi parce qu' autrefois il avait en garde le bâton de la confrérie de Saint-Nicolas.

BÂTONNISTE. s. m.

BÂTONNISTE. s. m. Celui qui sait jouer du bâton, qui sait s' en servir comme d' une arme offensive et défensive. Un habile bâtonniste.

BATRACIENS. s. m. pl.

BATRACIENS. s. m. pl. T. d' Hist. nat. Ordre de reptiles à corps nu, tels que les grenouilles, qui subissent plusieurs métamorphoses dans le cours de leur vie, et chez lesquels la respiration est soumise à la volonté.

BATTAGE. s. m.

BATTAGE. s. m. T. d' Agricult. Action de battre le blé, de séparer le grain de l' épi avec le fléau.

BATTANT. s. m.

BATTANT. s. m. Espèce de marteau en forme de massue, qui frappe de côté et d' autre dans l' intérieur d' une cloche, quand on la met en branle.

BATTANT

BATTANT se dit aussi de Chaque partie d' une porte qui s' ouvre en deux. Une porte à deux battants. Ouvrir les deux battants d' une porte.

En termes de Marine, Le battant d' un pavillon, Sa longueur, qui se déploie et flotte au gré du vent. La hauteur ou largeur se nomme Le guindant.

BATTANT, ANTE. adj.

BATTANT, ANTE. adj. Qui bat. Il ne s' emploie guère que dans les locutions suivantes:

Métier battant, Métier à ourdir qui est actuellement en activité.

Porte battante, Porte qui se referme d' elle-même; Châssis qu' on met devant les portes des chambres, pour empêcher le vent d' y entrer, et qui se referme de lui-même après qu' on l' a ouvert.

Un vaisseau de guerre battant, bien battant, Dont l' intérieur offre de l' aisance pour le service de l' artillerie.

Pluie battante, Forte pluie. Nous fîmes quatre lieues par une pluie battante.

Pop., Un habit tout battant neuf, Tout neuf.

Pour les locutions Tambour battant, et Mener battant, voyez BATTRE.

BATTANT-L' OEIL. s. m.

BATTANT-L' OEIL. s. m. Bonnet de femme, coiffure négligée, dont la garniture retombe en partie sur les yeux. Il est familier.

BATTE. s. f.

BATTE. s. f. Plateau de bois fixé obliquement à l' extrémité d' un long manche, et dont on se sert pour battre la terre, quand on veut l' aplanir. Aplanir une allée avec des battes.

Il se dit aussi d' Un petit banc sur lequel les blanchisseuses battent et savonnent le linge.

Batte à beurre, Bâton qui est terminé par un petit plateau de bois rond, et dont on se sert pour battre le beurre.

BATTE

BATTE signifie aussi, Le sabre de bois dont se sert Arlequin, personnage de la comédie italienne.

BATTELLEMENT. s. m.

BATTELLEMENT. s. m. T. d' Archit. Double rang de tuiles qui termine un toit par en bas, et par où le toit s' égoutte. On le nomme autrement Égout ou Avant-toit.

BATTEMENT. s. m.

BATTEMENT. s. m. Action de battre. Il s' emploie principalement dans les locutions suivantes: Battement de mains, Action de battre des mains en signe d' applaudissement. Battement d' ailes, Mouvement qu' un oiseau donne à ses ailes lorsqu' il vole ou se prépare à voler. Battement de coeur, Palpitation du coeur. Battements du pouls, des artères, Pulsation, mouvement de diastole et de systole des artères.

BATTEMENT

BATTEMENT en termes de Danse, Mouvement en l' air que l' on fait d' une jambe tandis que le corps est posé sur l' autre. Faire des battements.

BATTERIE. s. f.

BATTERIE. s. f. Querelle où il y a des coups donnés. Il y a là une batterie. Il a eu l' oeil crevé dans une batterie.

Il se dit, en termes d' Artillerie, d' Un lieu, d' un ouvrage où l' on place un certain nombre de pièces pour tirer; et souvent aussi de Ces pièces mêmes. Dresser, établir une batterie. Mettre le canon, mettre des pièces en batterie. Batterie rasante. Batterie masquée. Démasquer une batterie. Batterie à barbette. Batterie de côte. Batterie flottante. Une batterie de campagne se compose de canons et d' obusiers. Une batterie de canons. Dans les siéges, il y a des batteries de mortiers, de pierriers, etc. Il y a cinq batteries devant cette place. Démonter une batterie. Les batteries de la place ont démonté celles des assiégeants.

Batterie d' un vaisseau, Rangée de canons qui garnit un vaisseau de chaque côté, et qui paraît par les sabords. On le dit aussi Du pont et des sabords où elle est placée. Les grands bâtiments de guerre ont trois batteries: la batterie haute, la seconde batterie, et la batterie basse. Ce vaisseau n' a que deux batteries, qu' une batterie. Il y a des matelots couchés dans la batterie. La batterie est ouverte, est fermée.

Fig. et fam., Dresser ses batteries, Prendre ses mesures pour faire réussir un projet. Dresser de bonnes batteries, avoir une forte batterie, Avoir et employer de puissants moyens pour réussir dans une affaire. Changer de batterie, Se servir de quelque nouveau moyen, le premier n' ayant pas réussi. Etc.

Fig. et fam., Démonter la batterie, les batteries de quelqu' un, Déconcerter son plan, rendre ses moyens nuls, en lui en opposant de plus forts.

BATTERIE

BATTERIE se dit encore d' Une compagnie d' artillerie, et de son matériel. Ce régiment d' artillerie est composé de tant de batteries. Il partit avec trois régiments et deux batteries. Il est de la première, de la seconde batterie.

En Physiq., Batterie électrique, Assemblage de plusieurs bouteilles de Leyde, au moyen duquel on produit une plus forte électricité.

BATTERIE

BATTERIE en termes d' Arquebusier, Pièce d' acier qui couvre le bassinet des armes à feu portatives, et contre laquelle donne la pierre qui est au chien. Les armes à piston n' ont pas de batterie.

Batterie de cuisine, Les ustensiles qui servent à la cuisine, et qui sont ordinairement de cuivre battu. Acheter de la batterie de cuisine, une batterie de cuisine. Voilà de belle batterie de cuisine.

BATTERIE

BATTERIE se dit aussi Des diverses manières de battre le tambour. Le tambour-major commande les batteries et les changements de batteries. Quelle est cette batterie? C' est la charge, la retraite, la générale.

Il se dit encore d' Une certaine manière de jouer sur la guitare, qui consiste à battre les cordes avec les doigts, au lieu de les pincer.

Il se dit aussi d' Une suite d' arpéges à notes détachées, qui se font sur certains instruments à cordes. Faire des batteries sur le violon.

BATTEUR. s. m.

BATTEUR. s. m. Celui qui aime à battre, à frapper. En ce sens, il ne se dit guère que dans cette locution familière, Un batteur de gens.

Batteur en grange, Homme qui, après la récolte, bat les gerbes ou épis avec un fléau, pour en faire sortir le grain.

Batteur de plâtre, Homme qui écrase du plâtre en le battant avec une barre de bois.

Batteur d' or, Ouvrier qui bat les feuilles d' or pour les amincir et les étendre.

Fig. et fam., Batteur de fer, Celui qui fait un métier de l' escrime, qui passe sa vie dans les salles d' armes.

Fam., Batteur de pavé, Fainéant qui passe son temps à courir les rues.

Batteurs d' estrade, Gens détachés d' une troupe pour aller à la découverte. Il se dit aussi, familièrement, de Ceux qui perdent leur temps à courir les grands chemins. Dans le premier sens, il n' est plus usité.

BATTEUR

BATTEUR en termes de Chasse, se dit Des hommes employés à battre le bois ou les remises pour en faire sortir le gibier.

BATTOIR. s. m.

BATTOIR. s. m. Espèce de palette à manche court, enduite de colle et de nerfs, recouverte de parchemin, et dont on se sert pour jouer à la courte paume. Jouer du battoir. L' un jouait de la raquette, et l' autre du battoir. Un beau coup de battoir.

Il se dit également Des palettes à long manche, dont on se sert pour jouer à la longue paume.

BATTOIR

BATTOIR se dit aussi d' Une grosse palette de bois, à manche rond et court, avec laquelle on bat le linge lessivé. Un battoir de blanchisseuse.

BATTOLOGIE. s. f.

BATTOLOGIE. s. f. (On prononce les deux T.) Répétition inutile d' une même chose. Ce n' est qu' une battologie continuelle.

BATTRE. v. a.

BATTRE. v. a. (Je bats, tu bats, il bat; nous battons, vous battez, ils battent. Je battais. Je battis. Je battrai. Je battrais. Bats. Battant. Battu.) Frapper, donner des coups pour faire du mal. Battre un homme. Battre quelqu' un à coups de poing. Battre un chien.

Prov., Battre quelqu' un dos et ventre, le battre comme plâtre, le battre comme un chien, Le battre avec excès.

Fig. et fam., Battre un homme à terre, Accabler quelqu' un qui n' a plus la force de se défendre. Se laisser battre à terre, Se laisser accabler, opprimer, sans opposer aucune défense.

Prov. et fig., Battre le chien devant le lion, Faire une réprimande à quelqu' un devant une personne plus considérable, afin qu' elle se l' applique.

Prov. et fig., Battre le chien devant le loup, se dit De ceux qui feignent d' être désunis, pour mieux tromper quelqu' un.

Prov., Il fait bon battre un glorieux, il ne s' en vante pas, ou simplement, Il fait bon battre un glorieux, On n' a pas à craindre d' être puni, parce qu' il garde le silence sur son aventure; ou, dans un sens plus général, Un homme vain aime mieux endurer des humiliations secrètes que de s' en plaindre.

En termes de Guerre, Battre les ennemis, Les vaincre, les défaire. Notre aile gauche battit l' aile droite des ennemis. Nous les avons battus à plate couture. On dit de même, Battre un général, Défaire son armée. Ce général s' est laissé battre, a été battu.

Mener battant les ennemis, Les obliger à se retirer avec précipitation, et les poursuivre dans leur fuite.

Fig. et fam., Mener battant, se dit Lorsque, dans une discussion, on presse son adversaire de tant de raisons, qu' il ne saurait y répondre. Il tâchait de soutenir son opinion, mais un tel le mena battant. Il se dit aussi Lorsque, au jeu, on a constamment l' avantage sur celui contre qui l' on joue. Je n' ai pas gagné un coup, il m' a toujours mené battant.

En termes d' Artillerie, Battre une place en ruine, Employer contre une ville la grosse artillerie et les bombes, de manière à détruire les édifices, à incendier les maisons, etc. Battre en brèche, Tirer avec de l' artillerie contre une muraille, contre un rempart, et d' assez près pour y faire brèche. On dit aussi que Des pièces de canon battent une partie de quelque fortification, une route, etc., pour exprimer qu' Elles frappent telle partie d' un ouvrage de fortification, etc., et qu' elles en défendent l' accès.

Fig., Battre quelqu' un en ruine, L' attaquer avec tant de force dans une discussion, dans une contestation, qu' il ne lui reste aucun moyen de se défendre. On dit de même, Battre quelqu' un de raisons sans réplique, ou simplement, Battre quelqu' un, Le réfuter complétement.

Fig., Battre en ruine un système, un raisonnement, etc., L' attaquer avec des raisons si fortes, qu' il soit impossible d' y rien opposer.

BATTRE

BATTRE signifie aussi, Frapper sur certaines choses avec divers instruments. Battre un habit, un tapis, pour en faire sortir la poussière. Battre un noyer avec des gaules, pour en faire tomber les noix. Battre les buissons, les remises, pour en faire sortir le gibier. Battre le briquet, un caillou, pour en faire sortir du feu. Battre du blé avec le fléau. Battre en grange. Battre du plâtre. Battre la lessive. Battre le fer sur l' enclume; le battre à chaud, à froid. Un lion qui se bat les flancs avec sa queue, de sa queue.

Prov. et fig., Il faut battre le fer pendant qu' il est chaud, Il ne faut point se relâcher dans la poursuite d' une affaire, quand elle est en bon train.

Battre l' or, l' argent, le cuivre, etc., Réduire ces métaux en feuilles très-minces en les battant.

Battre monnaie, Fabriquer de la monnaie. Il se dit Des ouvriers employés au monnayage; et, par extension, De l' État, du souverain qui fait fabriquer. Les villes où l' on bat monnaie. Le droit de battre monnaie n' appartient qu' au prince, qu' à l' État.

Fig. et fam., Battre monnaie, Se procurer de l' argent. Il a battu monnaie en vendant ses livres.

Battre un livre, battre du papier, Donner des coups de maillet sur un livre avant de le relier, ou sur des cahiers de papier, afin d' en réduire le volume et de rendre le papier lisse et compacte.

Battre la terre, La rendre unie avec une batte.

La pluie a battu la terre, Elle a rendu la terre plus ferme.

Battre le tambour, battre la caisse, Donner un signal en frappant sur le tambour avec les baguettes. On dit dans un sens analogue, Battre le rappel, l' assemblée, la marche, la charge, la retraite, battre la diane, la chamade, battre un ban, etc., Battre le tambour pour le rappel, pour l' assemblée, pour la marche, pour la charge, etc. On dit aussi Battre, sans régime direct. Ordonner aux tambours de battre. Battre aux champs. Voyez plus loin BATTRE employé comme neutre.

En termes de Musique, Battre la mesure, Marquer la mesure par des mouvements égaux de la main ou du pied. Vous ne battez pas bien la mesure, vous la battez trop vite, trop lentement.

En termes de Danse, Battre un entrechat, des entrechats, Faire, en dansant, ce mouvement qui consiste à croiser plusieurs fois les jambes, lorsqu' on est en l' air.

Fam., Battre le fer, Tirer souvent des armes. Il y a longtemps qu' il bat le fer dans les salles d' armes.

Fig. et fam., Il y a longtemps qu' il bat le fer, se dit D' un homme qui s' adonne depuis longtemps à quelque étude, à quelque profession.

Fam., Battre le pavé, Aller par les rues, courir par la ville sans but déterminé, sans occupation sérieuse. Il ne fait que battre le pavé.

En termes de Guerre, Battre l' estrade, battre la campagne, Parcourir la campagne, aller à la découverte, pour connaître la position, les mouvements de l' ennemi. La locution Battre l' estrade a vieilli.

Fig. et fam., Battre la campagne, Divaguer, s' éloigner de son sujet par des digressions fréquentes et inutiles; ou Répondre vaguement, avec dessein d' éluder une question, une objection. Cela signifie aussi, Déraisonner dans le délire de la maladie.

Battre la plaine, La parcourir dans plusieurs sens, en faisant quelque recherche. Nous battîmes toute la plaine, sans pouvoir trouver de gibier. La cavalerie battit toute la plaine, sans découvrir un seul ennemi. Nous avons longtemps battu la plaine en herborisant, et nous n' avons trouvé que peu de plantes. On dit de même, Battre un bois, une forêt, un canton, etc.; et particulièrement, en termes de Guerre, Battre le pays, Explorer, reconnaître le pays.

Fam., Battre du pays, Voir, parcourir beaucoup de lieux différents; et, figurément et familièrement, Parler de beaucoup de choses, traiter beaucoup de sujets différents. Dans cette conversation, nous avons battu bien du pays en peu de temps.

En termes de Marine, Battre la mer, Rester longtemps dans les mêmes parages à croiser ou attendre.

Prov. et fig., Il a battu les buissons, et un autre a pris les oiseaux, Il s' est donné beaucoup de peine, et un autre en a profité.

Prov. et fig., Battre l' eau avec un bâton, Se donner beaucoup de peine sans espoir raisonnable de succès. On dit de même, C' est battre l' eau, C' est prendre une peine inutile.

Fig. et fam., Se battre les flancs pour quelque chose, Faire beaucoup d' efforts pour y réussir. Il se dit principalement Des efforts qui n' ont point de succès.

Fig. et pop., Se battre l' oeil de quelque chose, de quelqu' un, s' en battre l' oeil, S' en soucier peu, s' en moquer, n' en faire aucun cas. Il a beau me faire des menaces, je m' en bats l' oeil. Je me bats l' oeil de ses remontrances.

La mer bat le pied de cette tour, de ce rempart, etc., La mer arrive jusqu' au pied de cette tour, de ce rempart. Les vagues battent ce rocher, Elles viennent s' y briser. On dit de même, Les flots battaient les flancs du navire.

En termes de Marine, Les voiles battent les mâts, se dit Lorsque le vent ne gonfle pas les voiles, et qu' elles sont agitées par le tangage du bâtiment.

Neutralement, Il faut attacher cette jalousie, cette persienne qui bat contre le mur.

BATTRE

BATTRE se dit particulièrement en parlant De certaines choses liquides que l' on agite fortement avec une batte, une cuiller, etc., pour leur faire prendre de la consistance, pour les brouiller, les mêler. Battre du beurre. Battre des oeufs. Battre de la crème. Battre une sauce.

Au Jeu, Battre les cartes, Les mêler avant de donner. On dit plus ordinairement et mieux, Mêler les cartes.

Battre la semelle, se dit D' un jeu ou plutôt d' une sorte d' exercice auquel se livrent les écoliers pour se réchauffer, et qui consiste à frapper alternativement la terre d' un pied, et, de l' autre, la semelle du camarade avec qui l' on prend cet exercice.

BATTRE

BATTRE se dit aussi, au Jeu de trictrac, Lorsque par le point du dé, en partant d' une flèche où l' on a une ou deux dames, on frappe une dame découverte de l' adversaire, ou son coin. Je bats telle dame par cinq et six. Je bats les deux coins par sonnez. Vous battez cette dame à faux.

BATTRE

BATTRE avec le pronom personnel, signifie, Combattre. Se battre à pied et à cheval. Se battre en duel. Ils se sont battus à coups de poing. Il a désarmé celui contre qui il se battait. C' est un homme qui se bat bien.

Se battre en retraite, Continuer de combattre tout en faisant retraite. Cette locution a vieilli. Voyez plus bas la phrase, Battre en retraite.

Se battre à la perche, se dit, en Fauconnerie, D' un oiseau de proie qui se tourmente, qui s' agite sur la perche où il est attaché; et, figurément et familièrement, D' un homme qui se tourmente fort inutilement.

Prov. et fig., Se battre contre des moulins à vent, Se défendre contre un danger qui n' existe pas, vouloir surmonter des obstacles imaginaires.

BATTRE

BATTRE est aussi verbe neutre, et s' emploie dans divers sens. Ainsi on dit:

Le coeur bat, le pouls bat, Il est agité d' un mouvement continuel et régulier. Il n' est pas mort, je sens son coeur battre. Le coeur me battait plus fort qu' à l' ordinaire, ou simplement, Le coeur me battait. Son pouls bat quatre-vingts fois par minute.

Fam., Le coeur, le pouls lui bat, Il a peur.

Tant que le coeur me battra, Tant que je vivrai. On dit aussi, figurément et populairement, Tant que le coeur me battra dans le ventre, ou Tant que l' âme me battra dans le corps.

Battre des ailes, se dit D' un oiseau qui agite ses ailes.

Battre de l' aile ou d' une aile, se dit D' un oiseau qui, étant blessé à l' une de ses ailes, ne peut plus se servir que de l' autre.

Fig. et fam., Ne battre que d' une aile, ne battre plus que d' une aile, Avoir beaucoup perdu de sa vigueur, de son activité; ou Être mal dans ses affaires, être fort déchu de son crédit, de sa considération. On dit de même, Cela ne bat plus que d' une aile, en parlant D' une affaire qui languit, d' une entreprise qui décline.

Battre des mains, Frapper l' une contre l' autre ses deux mains ouvertes, pour applaudir.

Le fer de ce cheval bat, Il commence à se détacher, il loche.

Le soleil bat à plomb dans cet endroit, sur nos têtes, etc., Il y darde perpendiculairement ses rayons.

Battre de la caisse, du tambour, Tirer des sons du tambour avec les baguettes.

Le tambour bat, On bat le tambour. Dans un sens analogue, La générale bat, la retraite bat, etc.

Tambour battant, Au son du tambour. Marcher, partir, arriver tambour battant.

Fig., Sortir tambour battant, Sortir avec une partie des honneurs de la guerre. On ajoute ordinairement à cette locution, Mèche allumée.

Fig. et fam., Mener quelqu' un tambour battant, Le traiter sans aucun ménagement.

Fig. et fam., Faire une chose tambour battant, La faire au vu et au su de tout le monde.

Battre en retraite, Se retirer du combat en bon ordre; et, figurément et familièrement, Commencer à se retirer du commerce du monde, ou de quelque société; Commencer à céder dans une discussion, dans un débat.

Fig. et fam., Battre froid à quelqu' un, Affecter de lui parler, de le traiter avec froideur, avec indifférence.

En termes de Manége, Battre à la main, se dit D' un cheval quand il élève et abaisse alternativement la tête avec des mouvements brusques qui fatiguent la main du cavalier. Battre du flanc, des flancs, se dit D' un cheval qui est haletant, et dont les flancs s' agitent.

BATTU, UE. participe

BATTU, UE. participe Fig. et fam., Ne pas se tenir pour battu, N' en pas démordre, quoiqu' on ait succombé ou échoué dans un procès, dans une discussion.

Prov. et fig., Être battu de l' oiseau, Être découragé, rebuté par une suite de mauvais succès, de traverses; ou Être affaibli par des maladies.

Prov. et fig., Autant vaut bien battu que mal battu, Il y a des choses où il ne faut point s' épargner, quoi qu' il en puisse arriver.

Prov., Les battus payent l' amende, Souvent ceux qui auraient droit à une réparation, sont réprimandés, condamnés, maltraités de nouveau. Dans cette phrase, Battu est employé substantivement.

Avoir les yeux battus, Avoir le tour des yeux noir et comme meurtri.

Fig. et fam., Avoir eu souvent, avoir eu longtemps les oreilles battues et rebattues d' une affaire, En avoir ouï souvent parler.

Chemin battu, Chemin fort fréquenté.

Fig., Suivre le chemin battu, S' attacher aux usages établis. On dit aussi, Les routes battues, les sentiers battus, Les procédés ordinaires, les moyens connus.

Battu des vents, de l' orage, de la tempête, Exposé à la violence des vents, tourmenté par l' orage, par la tempête. Un rocher battu des vents. Un vaisseau battu de la tempête. On dit aussi, en termes de Marine, qu' Un bâtiment est battu par la mer, par des grains violents, etc.

BATTUE. s. f.

BATTUE. s. f. T. de Chasse. Action de plusieurs personnes qui battent les bois et les taillis avec grand bruit, pour en faire sortir les loups, les renards, et autres bêtes. Il faut assembler des paysans pour faire une battue dans ce bois.

BATTUE

BATTUE en termes de Manége, Bruit que produit le pied du cheval, en frappant sur le sol, dans la marche.

BATTURE. s. f.

BATTURE. s. f. Espèce de dorure qui se fait avec du miel, de l' eau de colle et du vinaigre.

BAU. s. m.

BAU. s. m. T. de Marine. Il se dit Des poutres qui sont posées dans le sens de la largeur du bâtiment, pour affermir les bordages et soutenir les ponts. Le grand bau ou maître bau sert à mesurer la plus grande largeur du bâtiment et à fixer les dimensions des mâts, des vergues, etc. Des baux d' assemblage.

BAUD. s. m.

BAUD. s. m. T. de Chasse. Chien courant qui est originaire de Barbarie, et qui chasse le cerf. On l' appelle aussi Chien muet, parce qu' il cesse d' aboyer quand le cerf vient au change.

BAUDET. s. m.

BAUDET. s. m. Âne. Être monté sur un baudet. L' apologue du Cheval et du Baudet. Être chargé comme un baudet, Être excessivement chargé.

Il se dit, figurément et par injure, d' Un homme stupide.

BAUDIR. v. a.

BAUDIR. v. a. T. de Chasse. Exciter du cor et de la voix. Il se dit principalement en parlant Des chiens.

BAUDI, IE. participe

BAUDI, IE. participe

BAUDRIER. s. m.

BAUDRIER. s. m. Bande de buffle, de cuir ou d' étoffe, qui pend en écharpe, et qui sert à porter le sabre ou l' épée. Baudrier de buffle, de cuir, d' étoffe. Baudrier brodé. Les officiers ne portent plus l' épée en baudrier.

BAUDRUCHE. s. f.

BAUDRUCHE. s. f. Pellicule de boyau de boeuf, qui sert principalement aux batteurs d' or pour réduire l' or en feuilles, en le battant entre deux peaux de cette espèce.

BAUGE. s. f.

BAUGE. s. f. Lieu fangeux où le sanglier se retire, se couche. Faire sortir un sanglier de sa bauge.

Il se dit aussi d' Un certain mortier fait de terre grasse, mêlée de paille. Maçonnerie faite de bauge. Enduire une muraille de bauge.

BAUGUE ou BAUQUE. s. f.

BAUGUE ou BAUQUE. s. f. Mélange de plantes marines que la mer Méditerranée rejette sur ses côtes. La baugue sert à fumer les terres, et à garnir des caisses d' emballage.

BAUME. s. m.

BAUME. s. m. Substance résineuse et odorante, qui coule de certains végétaux, et qu' on emploie souvent en médecine. Baume du Pérou. Baume de Tolu. Baume de la Mecque ou de Judée. Baume de copahu. Baume sec. Baume liquide. Les chimistes extraient l' acide benzoïque de l' espèce de baume appelée Benjoin.

Prov., Cela fleure comme baume, Cela sent fort bon; et, figurément et familièrement, en matière d' intérêt, Cela offre des sûretés, cela paraît devoir être avantageux, lucratif. On dit aussi, Sa réputation fleure comme baume, Il a une excellente réputation.

BAUME

BAUME se dit, par extension, de Certains médicaments composés, qui s' emploient la plupart à l' extérieur, et qui ont une odeur balsamique. Baume vert de Metz. Baume de Fioravanti. Baume de soufre. Baume tranquille. Il sait faire un baume excellent. Il l' a guéri avec un certain baume. Ce charlatan vante beaucoup son baume.

Fig. et fam., Je n' ai pas de foi dans son baume, Je n' ai point de confiance aux discours qu' il débite, aux promesses qu' il fait.

BAUME

BAUME se dit, figurément, de Ce qui adoucit les peines, ou dissipe les inquiétudes, les chagrins. Cette nouvelle fut un baume pour moi. Sa présence est un baume qui calme tous mes maux. C' est un baume sur ma blessure.

BAUME

BAUME est aussi Le nom d' une plante odoriférante, plus connue sous celui de Menthe.

BAUMIER. s. m.

BAUMIER. s. m. T. de Botan. Arbre qui donne du baume. Il se dit particulièrement de Celui qui fournit le baume de Judée.

BAUQUE. s. f.

BAUQUE. s. f. Voyez BAUGUE.

BAVARD, ARDE. adj.

BAVARD, ARDE. adj. Qui parle sans mesure ou sans discrétion. Un homme bavard. Une femme bavarde. On l' emploie aussi, et plus ordinairement, comme substantif. Ce bavard m' a fait perdre mon temps. Ne lui contez pas de secret, c' est une bavarde. Il est familier.

BAVARDAGE. s. m.

BAVARDAGE. s. m. Action de bavarder. Le bavardage des commères. Son bavardage m' étourdit. Un bavardage insupportable.

Il se dit aussi Des discours insignifiants et prolixes. Voilà bien du bavardage. Tout cela n' est qu' un vain bavardage. Quel sot bavardage! Cessons ce bavardage, et venons au fait. Il est familier dans les deux acceptions.

BAVARDER. v. n.

BAVARDER. v. n. Parler excessivement de choses vaines et frivoles. Elle aime beaucoup à bavarder. Passer son temps à bavarder. C' est un homme qui bavarde toujours.

Il signifie aussi, Parler de choses qu' on devrait tenir secrètes. Quelqu' un aura bavardé. Il est fort mal de bavarder ainsi. Il est familier dans les deux acceptions.

BAVARDERIE. s. f.

BAVARDERIE. s. f. Défaut du bavard. Cet homme est d' une bavarderie insupportable.

Il se dit quelquefois pour Bavardage. Je suis ennuyé de sa bavarderie. Il est familier dans les deux acceptions.

BAVAROISE. s. f.

BAVAROISE. s. f. Infusion de thé où l' on met du sirop de capillaire au lieu de sucre. Bavaroise au lait. Prendre une bavaroise.

BAVE. s. f.

BAVE. s. f. Salive épaisse et visqueuse qui découle de la bouche. Essuyer la bave d' un petit enfant.

Il se dit aussi d' Une espèce de salive écumeuse que jettent certains animaux. La bave d' un chien. Un reptile qui jette de la bave. Bave venimeuse. On dit dans un sens analogue, La bave d' un hydrophobe.

La bave du limaçon, Liqueur gluante que jette le limaçon, et qui lui sert pour glisser sur les corps à la surface desquels il rampe.

BAVER. v. n.

BAVER. v. n. Jeter de la bave. Les petits enfants ne font que baver. Un animal qui bave.

BAVETTE. s. f.

BAVETTE. s. f. Petite pièce de toile qu' on attache sur la poitrine des petits enfants, pour recevoir la bave, la salive qui découle ordinairement de leur bouche. Mettre une bavette à un enfant. Porter la bavette. Être à la bavette. Cet enfant est encore à la bavette.

Fig. et fam., Être à la bavette, n' être encore qu' à la bavette, Être encore trop jeune pour se mêler des choses dont il s' agit, pour en dire son avis.

Fig. et pop., Tailler des bavettes, Passer son temps en bavarderies, en commérages, en caquets. Quand ces commères sont ensemble, elles ne font que tailler des bavettes, elles taillent bien des bavettes.

BAVEUSE. s. f.

BAVEUSE. s. f. Poisson de mer, ainsi appelé, sur la côte de Provence, parce qu' il est couvert d' une sorte de bave.

BAVEUX, EUSE. adj.

BAVEUX, EUSE. adj. Qui bave. Enfant baveux. Bouche baveuse.

Omelette baveuse, Omelette peu cuite et molle.

Chairs baveuses, Les chairs spongieuses d' une plaie qui ne va pas bien.

En termes d' Impr., Lettres baveuses, Lettres qui ne sont pas imprimées nettement, étant trop chargées d' encre.

BAVOCHÉ, ÉE. adj.

BAVOCHÉ, ÉE. adj. T. de Gravure et d' Imprimerie. Il se dit Des traits de burin, des contours, des caractères qui ne sont pas nets. Une planche bavochée. Une épreuve bavochée. Un contour bavoché.

BAVOCHER. v. n.

BAVOCHER. v. n. T. de Gravure et d' Imprimerie. Imprimer d' une manière peu nette, maculer.

BAVOCHURE. s. f.

BAVOCHURE. s. f. Défaut de ce qui est bavoché. Il y a deux bavochures dans cette estampe. Cette impression est pleine de bavochures.

BAVOIS. s. m.

BAVOIS. s. m. T. de Féodalité. Tableau qui contenait l' évaluation des droits seigneuriaux suivant le prix courant des espèces.

BAVOLET. s. m.

BAVOLET. s. m. Sorte de coiffure villageoise. Un bavolet bien blanc, bien plissé.

BAVURE. s. f.

BAVURE. s. f. Petite trace que les joints des pièces d' un moule laissent sur l' objet moulé. Enlever les bavures.

BAYADÈRE. s. f.

BAYADÈRE. s. f. (On prononce Baïadère.) Nom que l' on donne, dans l' Inde, aux femmes dont la profession est de danser devant les temples ou pagodes. Une troupe de bayadères.

BAYART. s. m.

BAYART. s. m. (On prononce et quelques-uns écrivent, Baïart.) Sorte de bard, de civière, qui est principalement en usage dans les ports.

BAYER. v. n.

BAYER. v. n. (Il se conjugue comme Payer.) Tenir la bouche ouverte en regardant longtemps quelque chose. Bayer comme un lourdaud. Il ne fait que bayer pendant tout le jour.

Fig., Bayer aux corneilles, S' amuser à regarder en l' air niaisement.

BAYER

BAYER signifie aussi, figurément, Désirer quelque chose avec une grande avidité; en ce sens, on le joint toujours avec la préposition après. Bayer après les richesses, après les honneurs. Il est familier dans les deux acceptions, et il vieillit.

BAYEUR, EUSEs.

BAYEUR, EUSEs. Celui, celle qui regarde niaisement, qui a l' habitude de bayer. La fête attira beaucoup de bayeurs et de bayeuses. Il est familier, et il vieillit.

BAYONNETTE. s. f.

BAYONNETTE. s. f. Voyez BAÏONNETTE.

BAZAR. s. m.

BAZAR. s. m. Nom qu' on donne dans l' Orient aux marchés publics, aux lieux destinés au commerce. Par imitation, on nomme de même, à Paris, et dans quelques autres villes, Certains lieux couverts où sont réunis des marchands tenant boutique d' étoffes, de meubles, de bijouterie, etc. Construire un bazar. Beau, vaste, riche bazar.

BDELLIUM. s. m.

BDELLIUM. s. m. (On prononce Bdéliome.) Gomme-résine qui vient du Levant et des Indes orientales, et qui est produite par un végétal encore inconnu. Les anciens faisaient un grand usage du bdellium en médecine.

BÉANT, ANTE. participe

BÉANT, ANTE. participe de l' ancien verbe Béer. Il ne s' emploie que comme adjectif verbal, et signifie, Qui présente une grande ouverture. Le lion vint à lui la gueule béante. Les dragons sont représentés la gueule béante. Gouffre béant.

Être, demeurer bouche béante, Être ou rester étonné, très-attentif, etc. Il resta bouche béante et les yeux fixés sur elle. Nous l' écoutions bouche béante.

BÉAT, ATEs.

BÉAT, ATEs. Dévot, ou Qui fait le dévot. Il s' emploie surtout dans ce dernier sens. C' est un béat, un vrai béat. C' est une béate insupportable.

Il s' emploie quelquefois adjectivement, surtout en parlant De la mine, du ton, etc. Une mine béate. Il m' a dit cela d' un air béat, d' un ton béat. Il est familier dans les deux acceptions.

BÉAT

BÉAT est aussi un terme de joueur. Il se dit d' Un homme qui, dans une partie, est exempt de jouer avec les autres, et de payer sa part. Nous sommes cinq pour jouer le dîner; faisons un béat, et jouons deux contre deux. Ce sens a vieilli.

BÉATIFICATION. s. f.

BÉATIFICATION. s. f. T. dogmatique. Acte par lequel le pape, après la mort d' une personne, déclare qu' elle est au nombre des bienheureux.

BÉATIFIER. v. a.

BÉATIFIER. v. a. T. dogmatique. Mettre au nombre des bienheureux. Le pape a béatifié un tel.

Il se dit quelquefois en plaisantant, dans le langage ordinaire, et signifie, Rendre heureux. Cette nouvelle l' a béatifié.

BÉATIFIÉ, ÉE. participe

BÉATIFIÉ, ÉE. participe Il est béatifié, mais il n' est pas encore canonisé.

BÉATIFIQUE. adj.

BÉATIFIQUE. adj. Qui rend heureux. Il n' est guère usité que dans cette locution du langage dogmatique, Vision béatifique, La vue que les élus ont de Dieu dans le ciel.

BÉATILLES. s. f. pl.

BÉATILLES. s. f. pl. Menues choses délicates que l' on met ordinairement dans les pâtés, dans les ragoûts, etc., comme ris de veau, crêtes de coq, foies gras, mousserons, champignons, etc., et que l' on sert aussi quelquefois à part. Tourte de béatilles. Assiette de béatilles.

BÉATITUDE. s. f.

BÉATITUDE. s. f. Félicité, bonheur. Il se dit principalement de La félicité dont les élus jouissent dans le ciel. La béatitude céleste, éternelle. La vraie béatitude consiste dans la vue de Dieu. Les avant-goûts de la béatitude. Parvenir à la béatitude. Jouir de la béatitude. Il n' y a point de véritable béatitude dans le monde.

Il ne se dit au pluriel que dans cette locution, Les huit béatitudes, Les huit sortes de félicités dont l' Évangile fait l' énumération.

BEAU ou BEL, BELLE. adj.

BEAU ou BEL, BELLE. adj. Dont les proportions, les formes et les couleurs plaisent aux yeux et font naître l' admiration. Dans ce sens, il se dit De l' espèce humaine et De quelques animaux. (Bel ne s' emploie que devant un substantif, au singulier, commençant par une voyelle ou une h non aspirée, excepté dans ces noms propres, Philippe le Bel, Charles le Bel.) Un beau corps. Un bel homme. Une belle femme. Une belle personne. Une femme belle à ravir. Elle est plus belle que sa soeur. Un bel enfant. Un enfant beau comme le jour. Une belle tête. Un beau visage. Une belle bouche. De beaux yeux. Un beau cheval. Une belle jument. Un beau chien. Un beau lion. Un bel oiseau. On ne dit guère, Un beau poisson, qu' en parlant d' Un poisson fort gros et bon à manger.

Il s' entend quelquefois Des seules formes, des seules proportions. Une belle taille. Une belle jambe. De beaux bras. De belles mains. De beaux traits. De belles formes. De belles proportions. Une belle encolure. Un beau poitrail.

Le beau sexe, Le sexe féminin, les femmes en général.

Ma belle enfant, ma belle amie, ou simplement, Ma belle. Expressions affectueuses et familières, dont on se sert quelquefois en parlant à une jeune personne, à une femme.

BEAU

BEAU se dit aussi De l' agrément et de l' éclat du teint. Un beau teint. Une belle peau. Un beau coloris. De belles couleurs. Une belle carnation.

Le sang est beau dans ce pays, Les habitants y sont communément beaux et bien faits.

BEAU

BEAU se dit encore D' un air pur et d' un ciel serein. Le temps est beau. Il fait beau temps, ou simplement, Il fait beau. Un beau temps. Un beau jour. Une belle journée. Une belle matinée. Une belle soirée. Un beau soleil. Un beau clair de lune. Une belle nuit. On dit substantivement, Le temps se met au beau, Le temps devient beau.

Prov. et fig., Il fera beau temps, il fera beau quand je retournerai chez lui, Je ne retournerai jamais chez lui.

Les beaux jours, Le temps de l' année où les jours sont beaux, où l' atmosphère est ordinairement pure et sereine. Il se dit, figurément, Du temps de la jeunesse, qu' on nomme aussi Le bel âge. Nos beaux jours sont passés. Être dans le bel âge.

En termes de Marine, La mer est belle, Elle n' est pas trop agitée.

BEAU

BEAU se dit, généralement, De tout ce qui plaît au sens de la vue ou au sens de l' ouïe, de tout ce qui fait éprouver un plaisir mêlé d' admiration. Un beau lac. De beaux arbres. Une belle fleur. Une belle campagne. Une belle prairie. Une belle allée. Un beau jardin. Un beau vallon. Une belle rivière. De belles eaux. Une belle vue. Un beau diamant. De beaux rubis. Une belle turquoise. Une belle émeraude. De belles perles. Une belle armée. Une belle ville. Un beau navire. Un beau port. Un bel arsenal. De beaux édifices. Une belle maison. Une belle machine. Un beau magasin. De belles statues. De beaux tableaux. De belles étoffes. Un bel habit. Une belle robe. Un beau plumage. Une belle couleur. Un beau vert. Un beau rouge. Une belle voix. Un beau son de voix. De beaux accords. Une belle musique. Un beau concert. Un beau spectacle. Une belle fête. Un beau bal. Cela est beau à voir.

Prov. et fig., La belle plume fait le bel oiseau, La parure, les beaux habits relèvent la bonne mine.

Fam. et par plaisanterie, Se faire beau, se faire belle, Se parer, prendre ses beaux habits. On dit de même, Comme vous voilà beau, comme vous voilà belle aujourd' hui!

Pop., Un beau monsieur, une belle dame, Un monsieur, une dame dont la mise est élégante et soignée.

Fam., Le beau monde, La société la plus brillante. Il voit le beau monde. Il est reçu dans le beau monde. C' est le rendez-vous du beau monde. On le dit aussi Des personnes bien mises, élégantes. J' ai vu là beaucoup de beau monde.

Fam., Un homme du bel air, Un homme qui a les manières des gens de distinction.

Un beau port, une belle prestance, Un port majestueux, une mine qui impose.

En termes de Manége, Ce cheval porte beau, Il porte bien sa tête. Dans cette phrase, beau est pris adverbialement.

Avoir les armes belles, Faire bien des armes, et avec grâce. Cette locution est maintenant peu usitée.

Fig., Il fait beau voir, Il est agréable de voir. Il fait beau voir deux armées se disposer au combat.

Fig. et ironiq., Il vous fait beau voir, Vous avez bien mauvaise grâce à. Il ferait beau voir, Il serait bien étrange, bien extraordinaire de voir. Il ferait beau voir cet homme, réputé si sage, se livrer à une pareille folie.

BEAU

BEAU se dit également De l' esprit et de ses conceptions. Beau génie. Belle imagination. Belle mémoire. Beau talent. Beau poëme. Belle harangue. Beaux vers. Belle pièce de théâtre. Belle pensée. Belle période. Belle maxime. De belles paroles. Voilà les beaux endroits de ce livre.

Un bel esprit, Un homme dont l' esprit est orné de connaissances agréables. Les beaux esprits du jour. On dit aussi, Une femme bel esprit; mais cela signifie presque toujours, Une femme qui a des prétentions à l' esprit.

Les beaux-arts, La peinture, la sculpture, l' architecture, la musique, et la danse. On y joint quelquefois l' éloquence et la poésie.

Les belles-lettres, L' ensemble des connaissances qui constituent la grammaire, l' éloquence, la poésie. Il étudie les belles-lettres. Cours de belles-lettres.

BEAU

BEAU se dit encore D' un caractère noble, élevé, généreux. Un beau caractère. Une belle âme. Un beau naturel.

Il se dit également Des sentiments, des actions qu' inspire une belle âme. De beaux sentiments. Un beau dévouement. Un bel acte de désintéressement. Une belle action. Un beau sacrifice. Il est beau de pardonner à ses ennemis.

Il signifie aussi, Glorieux, honorable. Une belle origine. Un beau nom. Une belle victoire. Ce général a fait une belle retraite. Une belle mort. Les beaux temps de cette monarchie. C' est une des plus belles pages de son histoire. C' est là son beau côté.

Il signifie quelquefois simplement, Bienséant, honnête, convenable. Cela n' est pas beau à un jeune homme. Rien n' est si beau, dans une jeune personne, que la modestie.

BEAU

BEAU se prend aussi pour Bon, heureux, favorable, avantageux. Une belle santé. Cette maison est en bel air. Un beau poste. Un bel emploi. Un beau début. Une belle réputation. Être en belle passe. L' occasion est belle. Une belle affaire. Un beau sujet.

Il fait beau marcher, se promener, Le temps, l' heure est propice à la marche, à la promenade. Il fait beau chasser dans cette forêt, Le terrain en est commode pour la chasse.

Fig., Mettre quelque chose dans un beau jour, L' expliquer, l' exposer avec clarté.

De beaux semblants, de belles promesses, de belles paroles, etc., Des apparences, des paroles, des promesses, etc., propres à séduire, mais auxquelles on ne doit pas beaucoup se fier.

À certains Jeux, comme le Billard, la Paume, Faire un beau coup, Faire un coup fort adroit. Aux Jeux de hasard, Faire un beau coup, Faire un coup fort heureux.

Prov. et fig., À beau jeu beau retour, se dit Pour faire entendre qu' on saura bien rendre la pareille, ou même qu' on l' a déjà rendue.

Perdre à beau jeu, Perdre quoiqu' on ait un beau jeu; et, figurément et familièrement, Échouer dans une tentative dont le succès paraissait assuré.

Donner beau jeu, Donner des cartes qui font un jeu favorable.

Fig. et fam., Donner beau jeu à quelqu' un, Lui présenter une occasion favorable de faire ce qu' il souhaite. On dit aussi, Avoir beau jeu.

Elliptiq., au Jeu de paume, Donner beau, Jouer la balle de manière qu' elle soit facile à prendre. Donner beau sur les deux toits, Envoyer la balle à son adversaire de manière qu' elle porte sur les deux toits, ce qui la rend aisée à prendre.

Fig. et fam., Donner beau ou la donner belle à quelqu' un, Donner à quelqu' un une belle occasion de dire ou de faire quelque chose. Donner beau ou la donner belle à ses ennemis, Leur donner des moyens, des occasions de nuire. Ironiquement, Vous me la donnez belle, Vous me trompez, vous vous moquez, etc.

Fig. et fam., L' avoir beau, ou L' avoir belle, Avoir une occasion favorable de faire quelque chose. Vous l' avez beau. Vous ne l' aurez jamais plus belle. On dit dans un sens analogue, Prendre sa belle, Saisir l' occasion.

Fig. et ironiq., Vous avez beau faire et beau dire, vous avez beau prier, beau pleurer, nous avons eu beau solliciter, ils ont eu beau se récrier, etc., C' est inutilement que vous réclamez, que vous priez, que vous pleurez, que nous avons sollicité, qu' ils se sont récriés, etc. J' eus beau faire et beau dire, il persista dans sa résolution.

BEAU

BEAU se prend aussi pour Grand, considérable dans son genre. Une belle fortune. Un beau traitement. Un beau revenu. De beaux bénéfices. Cela fait une assez belle somme. Quatre-vingts ans! c' est un bel âge. Cet avocat a une belle clientèle. Cela est d' une belle longueur, d' une belle largeur. Il fait une belle dépense. Elle va faire beau bruit, mener beau bruit, quand elle saura cela. Faire beau feu. Cet homme a eu une belle peur. Vous croyez qu' il n' a qu' un rhume; mais le médecin dit que c' est un bel et bon catarrhe, une belle et bonne fluxion de poitrine. Il est souvent familier, comme dans ces derniers exemples.

Gronder, traiter quelqu' un de la belle manière, le mener beau train, Le gronder, le traiter sans aucune espèce de ménagement.

Fam., Il y a beau temps, il y a beau jour, il y a beaux jours que je ne l' ai vu, Il y a longtemps que je ne l' ai vu.

BEAU

BEAU se dit, dans un sens analogue, en parlant Des personnes qui possèdent une certaine qualité à un degré peu ordinaire, comme dans ces phrases: C' est un beau parleur, un beau danseur, un beau chanteur, C' est un homme qui parle, qui danse, qui chante fort bien. Il est bel homme de cheval, Il a bonne grâce à cheval. C' est un beau joueur, C' est un homme qui joue franchement, et qui est d' une humeur égale, soit qu' il gagne, soit qu' il perde. Fam., C' est un beau mangeur, un beau dîneur, C' est un grand mangeur.

Fam., Faire le beau parleur, le beau diseur, Affecter de bien parler.

Beau-fils, belle-fille; beau-père, belle-mère; beau-frère, belle-soeur. Voyez ces mots composés à leur rang alphabétique.

Fig. et fam., Faire le beau fils, Affecter du soin, de la recherche dans son ton, ses manières, ses vêtements. On dit de même, C' est un beau fils.

BEAU

BEAU se dit souvent par ironie et familièrement, dans un sens fort contraire à sa signification propre. Voilà un bel homme pour prétendre nous imposer. Mon bel ami, vous ne savez ce que vous dites. Vous avez fait là de belle besogne. Je connais votre belle conduite. Le beau mérite, en vérité! Le beau profit, le bel avantage, ma foi! Vous nous proposez là un bel expédient, un beau moyen. Voilà de beaux discours, de beaux raisonnements, de beaux contes.

Une belle équipée, se dit D' une chose faite mal à propos, d' une grande sottise. Il a fait là une belle équipée.

Elliptiq., Il en a fait de belles, Il a fait de grandes fautes, de grandes sottises, de grandes extravagances. On dit à peu près dans le même sens, Il m' en a dit, il m' en a conté de belles.

C' est un beau prometteur, Il promet beaucoup, mais il ne tient pas ce qu' il a promis.

Il a le commandement beau, se dit D' un homme qui donne des ordres impossibles ou très-difficiles à exécuter; ou D' un homme qui n' a point d' autorité, et auquel on ne veut pas obéir.

Prov., Ce que vous me proposez est beau et bon, mais je n' en ferai rien, se dit À une personne dont on ne goûte pas les propositions, les conseils. On dit de même, Tout cela est bel et bon, mais l' argent vaut mieux.

Pop., Voilà un beau venez-y voir, se dit par mépris, et pour rabaisser une chose qu' on nous fait trop valoir.

Vous me la baillez belle, Vous voulez m' en faire accroire.

L' échapper belle, Éviter heureusement un péril dont on était menacé.

BEAU

BEAU se joint aussi à des termes de mépris et d' injure, comme pour en augmenter la force. C' est un beau fripon. Un beau coquin. Un beau maraud.

Il se joint pareillement à divers autres termes par une espèce de rédondance. Il s' en alla un beau matin, une belle nuit. Déchirer à belles dents. On l' a vendu à beaux deniers comptants. Il accepta ma proposition à belles baisemains. Crier comme un beau diable.

Coucher à la belle étoile, Coucher en plein air. Mourir de sa belle mort, De sa mort naturelle. Un beau jour, Un certain jour. Au beau milieu, Tout au milieu.

BEAU

BEAU se prend quelquefois substantivement. Quand on achète, il faut prendre du beau. Il y a du beau dans cet ouvrage. Je vous ai dit le beau de l' aventure; mais voici le laid.

Il se dit absolument, dans les Beaux-Arts et en Littérature, de Tout ce qui élève l' âme, en lui faisant éprouver un sentiment de plaisir mêlé d' un sentiment d' admiration. Avoir le goût, le sentiment, l' amour du beau. Essai, recherches sur le beau. Le souverain beau. Le beau idéal. Le vrai beau.

Une belle, Une femme qui a de la beauté, de l' agrément. Courtiser les belles. Aller de belle en belle. Il était aux pieds de sa belle, De sa maîtresse. On l' emploie quelquefois avec une sorte d' ironie. La belle ne se doutait guère du tour qu' on lui jouait. Ah! vous pensiez me tromper, la belle.

Aimer les belles, Avoir du penchant à la galanterie.

Fam., Faire le beau, faire la belle, Se rengorger, se pavaner, laisser voir qu' on se croit beau, belle. On dit de même quelquefois, Un beau, mais avec une sorte de dénigrement. Je me défie de tous ces beaux, ils sont communément sans mérite.

Belle-de-jour, belle-de-nuit, belle-d' un-jour, Plantes. Voyez ces mots à leur rang alphabétique.

BEL ET BEAU, BEL ET BIEN, BIEN ET BEAU. loc. adverbiales et familières

BEL ET BEAU, BEL ET BIEN, BIEN ET BEAU. loc. adverbiales et familières Tout à fait, entièrement. Il refusa bien et beau. S' il ose ouvrir la bouche, je lui répondrai bel et beau. Il le fit bel et bien.

DE PLUS BELLE. loc. adv. et fam.

DE PLUS BELLE. loc. adv. et fam. Tout de nouveau. Quand tout le monde fut sorti de table, il se mit à boire de plus belle. Il s' était retiré du monde, mais il y est rentré de plus belle. Il avait promis de ne plus jouer, et il a recommencé de plus belle.

De plus beau en plus beau, se dit Pour exprimer que les beautés d' un ouvrage, l' intérêt d' un drame, etc., vont toujours en croissant.

EN BEAU. loc. adv.

EN BEAU. loc. adv. Sous un bel aspect, sous une apparence favorable. Cet homme voit tout en beau. Cette affaire se présentait en beau.

Peindre quelqu' un ou quelque chose en beau, Faire valoir de préférence ce qu' a d' avantageux la personne ou la chose que l' on peint, ou dont on parle.

TOUT BEAU. loc. adv. et fam.

TOUT BEAU. loc. adv. et fam. qui signifie, Doucement, modérez-vous, retenez-vous. Tout beau, n' allez pas si vite. Tout beau, ne vous emportez pas. Tout beau, monsieur, parlez d' un tel avec plus de respect.

TOUT BEAU

TOUT BEAU est aussi une expression dont on se sert à la chasse Pour mettre et tenir les chiens en arrêt devant le gibier. On l' emploie quelquefois, hors de la chasse, Pour réprimer les mouvements d' un chien, pour le tenir comme en arrêt.

BEAUCOUP. adv. de quantité

BEAUCOUP. adv. de quantité Un nombre, une quantité plus ou moins considérable. Il se dit tant au sens physique qu' au sens moral. Il y a beaucoup de gens. Avoir beaucoup d' argent, beaucoup de blé, beaucoup de fruits. Ils sont beaucoup d' héritiers à partager cette succession. L' Évangile dit: Il y a beaucoup d' appelés, et peu d' élus. Dire beaucoup de paroles. Il l' a répété beaucoup de fois. Verser beaucoup de larmes. Il s' écoula beaucoup de temps. Avoir beaucoup de loisir. Je n' en ai pas beaucoup. Ce ressort a beaucoup d' élasticité. Cette masse a beaucoup de pesanteur. Avoir beaucoup d' adresse, de dextérité. Avoir beaucoup d' esprit, de talent, de génie, de savoir, de malice, de vertu, de résignation, de patience. Éprouver beaucoup de plaisir, de joie, de chagrin, de regrets, etc. Beaucoup de gens pensent ainsi. Il y en a beaucoup qui sont d' une opinion différente.

Il s' emploie absolument, dans le même sens, Lorsque la chose qu' on n' exprime point, peut être aisément sous-entendue. C' est un homme qui sait beaucoup. Il dit beaucoup en peu de paroles. Il reste encore beaucoup à faire. Il a perdu beaucoup. Il n' est pas, à beaucoup près, aussi riche qu' un tel.

BEAUCOUP

BEAUCOUP sert aussi à marquer L' intensité, la prolongation ou la fréquence d' une action. Il s' intéresse beaucoup à votre affaire. Cela m' inquiète, me chagrine beaucoup. Il importe beaucoup que vous le sachiez. Cet enfant grandit beaucoup. Ce négociant s' est beaucoup enrichi depuis deux ans. C' est un homme qui a beaucoup lu. Parler beaucoup. Marcher beaucoup. Manger beaucoup. Attendre beaucoup. Nous avons beaucoup ri. Il dîne beaucoup. Il vaut mieux lire beaucoup quelques livres excellents (c' est-à-dire, les lire fréquemment) que de lire beaucoup de livres mauvais ou médiocres (c' est-à-dire, une grande quantité de ces livres).

BEAUCOUP

BEAUCOUP ne s' emploie avec les adjectifs et les adverbes que lorsqu' il marque comparaison; et alors il exprime Une augmentation ou une différence considérable. Je suis beaucoup moins, beaucoup plus content de vous depuis quelques jours. Je suis beaucoup plus content de vous que de lui. Ce vin est beaucoup meilleur. Il s' est beaucoup mieux conduit que vous. Il a beaucoup plus de fortune qu' un tel. Quand il est mis après le comparatif, il doit toujours être précédé de la préposition de: Vous êtes plus savant de beaucoup. Lorsqu' il est mis avant le comparatif, on peut également dire, Vous êtes beaucoup plus savant, et Vous êtes de beaucoup plus savant. On l' emploie de même avec certains verbes qui marquent comparaison. L' emporter de beaucoup sur un autre. Dépasser, surpasser de beaucoup. Etc.

Il s' en faut beaucoup, Il y a une grande différence. Le cadet n' est pas si sage que l' aîné, il s' en faut beaucoup.

Il s' en faut de beaucoup, La quantité qui devrait y être, n' y est pas à beaucoup près. Vous croyez m' avoir tout rendu, il s' en faut de beaucoup.

BEAUCOUP

BEAUCOUP se dit encore pour marquer Éloge ou approbation. Cet enfant sait déjà le latin, c' est beaucoup pour son âge. C' est faire beaucoup que de commencer. C' est beaucoup que de savoir se faire obéir.

Ironiq., C' est beaucoup s' il vous regarde, À peine regarde-t-il les gens. C' est beaucoup si vos frais vous rentrent, À peine retirerez-vous vos frais.

BEAU-FILS. s. m.

BEAU-FILS. s. m. Terme relatif qui exprime l' alliance entre l' enfant mâle né d' un mariage antérieur, et le second mari de sa mère ou la seconde femme de son père. C' est votre beau-fils, puisque vous avez épousé sa mère. Elle a épousé un veuf, et elle a deux beaux-fils. Cette expression n' est usitée que dans le langage ordinaire, à la différence des mots analogues Beau-père, belle-mère, beau-frère, etc., qui s' emploient fréquemment en termes de Jurisprudence et de Pratique.

BEAU-FRÈRE. s. m.

BEAU-FRÈRE. s. m. Nom d' alliance qui se donne par un mari au frère de sa femme, ou par une femme au frère de son mari, ou par un frère ou une soeur au mari de sa soeur, ou à deux hommes qui ont épousé les deux soeurs. C' est le frère de mon mari, de ma femme, et par conséquent mon beau-frère. Ces deux hommes sont beaux-frères.

BEAU-PÈRE. s. m.

BEAU-PÈRE. s. m. Terme relatif qui exprime l' alliance entre un mari et le père de sa femme, ou entre une femme et le père de son mari, ou entre des enfants et le second mari de leur mère. C' est le père de votre mari, et par conséquent votre beau-père. C' est mon beau-père, j' ai épousé sa fille. C' est mon beau-père, il a épousé ma mère.

BEAUPRÉ. s. m.

BEAUPRÉ. s. m. T. de Marine. Nom du mât qui est placé à l' avant du navire et qui est très-incliné sur la poulaine ou l' éperon. Le mât de beaupré, ou simplement, Le beaupré. Ce bâtiment a perdu son beaupré.

BEAUTÉ. s. f.

BEAUTÉ. s. f. Réunion de formes, de proportions et de couleurs qui plaît aux yeux et qui fait naître l' admiration. Il se dit proprement Des personnes, et particulièrement Du visage. La beauté du corps. La beauté du visage. La beauté d' une femme. Une femme qui a soin de sa beauté, qui néglige sa beauté. La beauté se passe en peu de temps. Sa beauté est parfaite, accomplie. Sa beauté est dans sa fleur, dans toute sa fleur. Sa beauté est fanée. Elle est d' une beauté ravissante, de la plus grande beauté. Elle a une beauté naturelle. Beauté artificielle. Beauté fade, journalière. Beauté animée. Beauté bien conservée. Entretenir sa beauté. Conserver, perdre sa beauté. On le dit aussi Des animaux. La beauté d' un cheval, d' un lion, d' un oiseau.

Il se dit quelquefois Des seules formes, des seules proportions. La beauté de la taille. La beauté des formes.

BEAUTÉ

BEAUTÉ se dit aussi d' Une belle personne. Une jeune beauté. Une beauté dédaigneuse. Une beauté fière. Une beauté célèbre. Toutes les beautés de la ville étaient à cette fête. On dit même, absolument, La beauté, pour désigner Les belles femmes en général. Rendre hommage à la beauté. Le triomphe de la beauté. L' empire de la beauté.

Il se dit quelquefois par une sorte de badinage; et alors on l' emploie surtout au pluriel, avec l' adjectif possessif. Voici nos beautés qui reviennent.

Cette femme était la beauté du bal, Elle était la plus belle de toutes les femmes qui se trouvaient au bal.

C' est une beauté, se dit D' une femme très-belle.

Beauté grecque et Beauté romaine, se disent Des femmes dont la beauté rappelle le caractère des têtes que l' on voit dans les statues et dans les médailles antiques de la Grèce et de Rome.

BEAUTÉ

BEAUTÉ désigne, en général, La qualité de ce qui touche agréablement les sens, l' esprit, l' âme, de ce qui est excellent en son genre. La beauté du jour. La beauté du ciel, de la terre, des fleurs, des eaux, des arbres. La beauté d' une ville, d' un édifice. La beauté d' un tableau, d' une statue. La beauté d' une étoffe. La beauté d' une couleur. La beauté d' une voix, d' une musique, d' un concert. La beauté d' un spectacle, d' une fête. La beauté de l' esprit. La beauté du style, des pensées. La beauté d' un ouvrage, d' un poëme. La beauté de l' âme. La beauté des sentiments. La beauté d' une découverte. C' est là ce qui en fait la beauté. Cela est de toute beauté.

BEAUTÉS

BEAUTÉS au pluriel, se dit de Plusieurs belles choses réunies dans un même lieu, de plusieurs beaux détails qu' on remarque dans un même objet. On ne peut détailler toutes les beautés que cette ville renferme. Les beautés de la nature. Cette femme a mille beautés (mille charmes). Le style de cet écrivain a des beautés qu' il n' est pas donné à tout le monde de sentir. Les beautés de cet ouvrage en effacent, à mes yeux, les défauts.

BEAUTÉS

BEAUTÉS au pluriel, est quelquefois employé dans Le titre de certains livres composés de récits ou de traits remarquables tirés de l' histoire. Beautés de l' histoire. Beautés de l' histoire de France, de l' histoire romaine, etc.

BEC. s. m.

BEC. s. m. La partie saillante et dure qui tient lieu de bouche aux oiseaux, et qui est formée de deux pièces appelées Mandibules, l' une supérieure, l' autre inférieure. Long bec. Bec court, gros, aigu, large, crochu. Les oiseaux à bec fin. Ouvrir le bec. Un oiseau qui se défend du bec, qui donne un coup de bec.

Prov. et fig., Avoir bec et ongles, Être pourvu des moyens de se défendre, et savoir en user.

Prov. et fig., Avoir bon bec, Parler avec une vivacité, une hardiesse accompagnée quelquefois de malignité.

Prov. et fig., Avoir le bec bien affilé, Parler, répondre avec promptitude et facilité, et même avec un peu de malice.

Prov. et fig., N' avoir que du bec, N' avoir que du babil.

Prov. et fig., Se défendre du bec, Se défendre de paroles. Se prendre de bec avec quelqu' un, Se quereller, avoir un démêlé avec lui.

Prov. et fig., Donner un coup de bec, Lancer en passant un trait piquant, un trait de médisance.

Prov. et fig., Être pris par le bec, Être convaincu par ses propres paroles.

Prov. et fig., Montrer à quelqu' un son bec jaune, Lui faire voir sa sottise, son ineptie, lui montrer qu' il est encore fort ignorant. On dit aussi, Faire payer à quelqu' un son bec jaune, Lui faire payer sa bienvenue. (Dans ces deux phrases on prononce, et dans la première on écrit plus ordinairement, Béjaune. Voyez BÉJAUNE.)

Prov. et fig., Tenir quelqu' un le bec dans l' eau, à l' eau, Le laisser toujours dans l' attente de quelque chose qu' on lui fait espérer; Le tenir dans l' incertitude, en ne lui donnant pas de réponse positive.

Prov. et fig., Passer la plume par le bec à quelqu' un, Le frustrer des espérances qu' on lui a données. C' est un homme qui ne se laisse pas passer la plume par le bec.

Prov. et fig., Faire le bec à quelqu' un, L' instruire de ce qu' il doit dire.

Fig. et fam., Causer bec à bec, Tête à tête.

Fig. et fam., Faire le petit bec, Faire la petite bouche.

Fam., Caquet bon bec. Nom qu' on donne à la pie, parce que cet oiseau apprend facilement à parler. Il se dit, figurément, d' Une femme jaseuse et médisante.

Fig. et fam., Blanc-bec, se dit, par mépris ou par badinage, d' Un jeune homme sans expérience. Vous n' êtes qu' un blanc-bec. Ce petit blanc-bec veut tenir tête à tout le monde. Taisez-vous, blanc-bec.

Bec-de-lièvre, se dit de La bouche d' une personne, dont la lèvre supérieure est fendue comme celle du lièvre. Il se dit quelquefois de La personne même qui a ce défaut de conformation.

Bec-de-grue, ou Géranium, Genre de plantes ainsi nommé parce que, dans quelques espèces, la capsule qui contient les semences ressemble au bec d' une grue.

Bec-de-cane, bec-de-cygne, bec-de-vautour, bec-de-corbeau ou de-corbin, etc., Instruments de chirurgie, maintenant hors d' usage, qui ont quelque ressemblance de forme avec le bec des oiseaux dont ils portent le nom.

Bec-de-corbin, se dit, en général, dans les Arts, de Ce qui est courbé et terminé en pointe. Canne à bec-de-corbin, ou en bec-à-corbin, ou simplement, Bec-de-corbin, Canne dont la poignée a cette forme. --- Il s' est dit autrefois d' Une espèce de hallebarde que portait une compagnie particulière des gardes du roi, qui ne servait que dans les grandes cérémonies. Gentilhomme à bec-de-corbin. Un des cent gentilshommes au bec-de-corbin. On appelait aussi Ces sortes de gardes Les becs-de-corbin. La compagnie des becs-de-corbin.

BEC

BEC se dit, par analogie, de La saillie cornée que certains insectes ont à la tête, et qui leur sert de bouche ou de suçoir. Le bec du charançon, du puceron, de la cigale, etc. Bec articulé.

BEC

BEC se dit aussi de La pointe de certains objets. Le bec d' une plume. Le bec d' une aiguière. Le bec d' un alambic.

Flûte à bec, Sorte de flûte terminée par un bec aplati, que l' on met entre les lèvres, quand on veut jouer de cet instrument. Dans les Arts, on dit de certains ustensiles qu' Ils sont terminés en bec de flûte, parce que leur extrémité ressemble à celle d' une flûte à bec.

Le bec d' une lampe, La partie d' une lampe par où sort le bout de la mèche qu' on allume. On dit dans un sens analogue, Un bec de gaz hydrogène.

BEC

BEC se dit encore d' Une pointe de terre qui se trouve au confluent de deux rivières, Le bec d' Ambès. Le bec d' Allier.

BEC

BEC en termes d' Architecture, Masse de pierre de taille disposée en angle saillant, qui couvre la pile d' un pont de pierre. En ce sens, Bec ne s' emploie que dans les expressions Avant-bec et Arrière-bec.

BÉCABUNGA. s. m.

BÉCABUNGA. s. m. T. de Botan. Espèce de véronique qui croît dans l' eau avec le cresson, et qui est employée en médecine comme antiscorbutique.

BÉCARRE. s. m.

BÉCARRE. s. m. Caractère de musique en forme de petit carré [signe]: on le met au devant d' une note qui avait été haussée ou baissée d' un demi-ton, pour rétablir cette note dans son ton naturel. Mettre un bécarre à une note, devant une note.

Il est aussi adjectif des deux genres, et se dit Des notes marquées d' un bécarre. Cette note est bécarre.

BÉCASSE. s. f.

BÉCASSE. s. f. Oiseau de passage qui a le bec fort long, et qui est bon à manger. Tuer une bécasse. Faire un salmis de bécasses. Bécasses rôties. Pâté de bécasses.

Prov. et fig., Brider la bécasse, Engager adroitement quelqu' un de telle sorte, qu' il ne puisse plus s' en dédire; l' attraper, le tromper. La bécasse est bridée.

Fig. et pop., C' est une bécasse, C' est une femme sans esprit.

BÉCASSEAU. s. m.

BÉCASSEAU. s. m. Sorte de bécassine. Tuer des bécasseaux.

Il se dit aussi Des petits de la bécasse ou de la bécassine.

BÉCASSINE. s. f.

BÉCASSINE. s. f. Oiseau plus petit que la bécasse, qui a aussi le bec fort long, et qui est très-bon à manger. Bécassines en salmis. Bécassines rôties, sautées. Un plat de bécassines.

Prov. et fig., Tirer la bécassine, à la bécassine, Cacher sa supériorité, son adresse, pour mieux tromper.

BECCARD. s. m.

BECCARD. s. m. Nom que l' on donne à la femelle du saumon.

BEC-DE-CORBIN, BEC-DE-GRUE, ETC

BEC-DE-CORBIN, BEC-DE-GRUE, ETC Voyez BEC.

BECFIGUE. s. m.

BECFIGUE. s. m. Petit oiseau qui recherche les figues, et qui est très-délicat à manger. Manger des becfigues.

BÉCHAMEL. s. f.

BÉCHAMEL. s. f. T. de Cuisine. Espèce de sauce blanche qui se fait avec de la crème. Sauce à la béchamel. De la morue à la béchamel. Une béchamel de brochet.

BÉCHARU. s. m.

BÉCHARU. s. m. Nom que l' on donnait autrefois an Flamant, oiseau de passage, appelé Phénicoptère par les anciens.

BÊCHE. s. f.

BÊCHE. s. f. Outil de jardinage, formé d' un fer plat, large et tranchant, auquel s' adapte un manche de bois, et qui sert à remuer la terre. Labourer une planche de jardin avec la bêche.

BÊCHER. v. a.

BÊCHER. v. a. Couper et remuer la terre avec une bêche. Bêcher la terre.

Prov., J' aimerais mieux bêcher la terre, se dit en parlant D' un travail qu' on regarde comme très-pénible ou très-difficile, ou pour lequel on a une grande répugnance.

BÊCHÉ, ÉE. participe

BÊCHÉ, ÉE. participe

BÉCHIQUE. adj. des deux genres

BÉCHIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des plantes et en général des remèdes employés contre la toux.

Il est aussi substantif. Le capillaire est un très-bon béchique.

BECQUÉE ou BÉQUÉE. s. f.

BECQUÉE ou BÉQUÉE. s. f. La quantité de nourriture qu' un oiseau peut prendre avec le bec pour la donner à ses petits. Un oiseau qui porte la becquée, qui donne la becquée à ses petits.

BECQUETER ou BÉQUETER. v. a.

BECQUETER ou BÉQUETER. v. a. Donner des coups de bec. Les oiseaux ont becqueté ces fruits.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se battre à coups de bec, comme font les coqs; ou Se caresser avec le bec, comme font les pigeons. Deux pigeons qui se becquètent.

BECQUETÉ, ÉE. participe

BECQUETÉ, ÉE. participe

BÉCUNE. s. f.

BÉCUNE. s. f. T. d' Hist. nat. Poisson de mer très-vorace, qui ressemble un peu au brochet.

BEDAINE. s. f.

BEDAINE. s. f. Panse, gros ventre. Remplir sa bedaine. Farcir sa bedaine. Une grosse bedaine. Il est familier, et ne se dit que par plaisanterie.

BEDEAU. s. m.

BEDEAU. s. m. Bas officier d' une église, portant verge ou masse: il a pour fonction principale de marcher devant les ecclésiastiques, devant les quêteurs, etc., et de leur faire faire place. Un bedeau de Saint-Eustache. Le bedeau marche en tête des processions.

Il se disait autrefois, dans les Universités, de Certains officiers subalternes chargés de fonctions à peu près semblables. Le premier bedeau de l' université. Aujourd' hui on emploie, dans le même sens, le terme d' Appariteur.

BÉDEGAR. s. m.

BÉDEGAR. s. m. Espèce de tumeur ou de gale chevelue produite sur les églantiers, ou rosiers sauvages, par la piqûre d' un insecte. Le bédegar était autrefois d' un grand usage en médecine.

BEDON. s. m.

BEDON. s. m. Vieux mot, qui signifiait, Tambour. Il n' est plus usité que dans cette locution figurée et familière, Un gros bedon, Un homme gros et gras. C' est un gros bedon.

BÉDOUIN. s. m.

BÉDOUIN. s. m. Nom donné aux Arabes qui vivent dans le désert, et particulièrement à ceux qui exercent le brigandage. Un chef de Bédouins. Ils furent surpris, attaqués par des Bédouins. On l' emploie aussi comme adjectif. Les Arabes Bédouins.

BÉE. adj.

BÉE. adj. Il ne s' emploie que dans cette locution, Gueule bée, qui se dit en parlant Des tonneaux vides ouverts par un de leurs fonds. Des tonneaux, des futailles à gueule bée.

BÉER. v. n.

BÉER. v. n. Voyez BAYER.

BEFFROI. s. m.

BEFFROI. s. m. Tour ou clocher d' où l' on fait le guet, et où il y a une cloche pour sonner l' alarme. On a sonné la cloche du beffroi.

Il se dit aussi de La cloche qui est dans le beffroi: Sonner le beffroi. Le beffroi sonne; et de La charpente qui porte les cloches: Il faut refaire le beffroi de cette tour.

BÉGAYEMENT ou BÉGAIEMENT. s. m.

BÉGAYEMENT ou BÉGAIEMENT. s. m. Action de bégayer; vice de prononciation de celui qui bégaye. Bégayement accidentel. Bégayement habituel. Corriger le bégayement.

BÉGAYER. v. n.

BÉGAYER. v. n. (Il se conjugue comme Payer.) Articuler mal les mots, les prononcer en hésitant, et en répétant la même syllabe avant de prononcer celle qui suit. Cet homme bégaye si fort, qu' on a toutes les peines du monde à l' entendre. Dès qu' il a bu trois verres de vin, il commence à bégayer. On bégaye quelquefois par embarras, par timidité.

Il ne fait encore que bégayer, se dit D' un enfant qui commence à parler.

BÉGAYER

BÉGAYER signifie quelquefois, au figuré, Parler de quelque chose d' une manière très-vague, très-imparfaite. Les plus grands philosophes ne font que bégayer, quand ils veulent parler de ce qui est inaccessible à la raison humaine.

BÉGAYER

BÉGAYER est quelquefois actif. Cet enfant commence à bégayer quelques mots. Cet écolier a bégayé sa leçon.

BÉGAYÉ, ÉE. participe

BÉGAYÉ, ÉE. participe

BÉGU, UÔ. adj.

BÉGU, UÔ. adj. Il se dit D' un cheval qui marque toujours, quoiqu' il ait passé l' âge. Cheval bégu. Jument béguë.

BÈGUE. adj. des deux genres

BÈGUE. adj. des deux genres Qui bégaye. On le dit seulement De ceux qui ne peuvent parler sans bégayer. Un homme bègue. Elle est bègue.

Il se dit aussi substantivement. C' est un bègue, une bègue.

BÉGUEULE. s. f.

BÉGUEULE. s. f. Terme injurieux, qui se dit d' Une femme prude avec hauteur, ou dédaigneuse avec impertinence. Ne plaisantez pas avec cette femme, c' est une bégueule. On l' emploie quelquefois adjectivement. Cette femme est bien bégueule. Il est familier.

Faire la bégueule, Se donner l' air, le ton d' une prude; affecter ridiculement la modestie et la vertu.

BÉGUEULERIE. s. f.

BÉGUEULERIE. s. f. Le caractère, les airs, le ton d' une bégueule. On ne peut supporter sa bégueulerie. C' est un trait de bégueulerie des plus ridicules. Il est familier.

BÉGUIN. s. m.

BÉGUIN. s. m. Espèce de coiffe pour les enfants, qui s' attache sous le menton avec une petite bride. Un enfant qui a encore le béguin.

Fig. et pop., Je lui ai bien lavé son béguin, Je l' ai bien grondé, je l' ai vertement réprimandé.

BÉGUINAGE. s. m.

BÉGUINAGE. s. m. Maison, couvent de béguines.

Il se dit aussi, par mépris et familièrement, d' Une dévotion puérile et affectée. Elle donne dans le béguinage.

BÉGUINE. s. f.

BÉGUINE. s. f. Nom de certaines religieuses des Pays-Bas catholiques.

Il se dit aussi, par mépris et familièrement, d' Une dévote superstitieuse et minutieuse.

BÉHEN. s. m.

BÉHEN. s. m. (On prononce Béhène.) Il se dit de Certaines racines médicinales, dont les deux espèces les plus usitées autrefois nous étaient apportées du mont Liban. Béhen blanc. Béhen rouge.

BEIGE. adj. des deux genres

BEIGE. adj. des deux genres Il se dit De la laine qui a sa couleur naturelle. Laine beige.

Serge beige, ou substantivement, Beige, Serge faite avec cette sorte de laine, et qui n' a reçu aucune teinture. On dit de même, Drap beige.

BEIGNET. s. m.

BEIGNET. s. m. Espèce de pâte frite à la poêle, et qui enveloppe ordinairement une tranche de quelque fruit. Beignet de pommes. Beignet d' abricots. Beignet soufflé. Faire des beignets. Manger des beignets.

BEIRAM. s. m.

BEIRAM. s. m. Voyez BAIRAM.

BÉJAUNE. s. m.

BÉJAUNE. s. m. T. de Fauconnerie. Oiseau jeune et niais. On donne figurément ce nom à Un jeune homme sot et niais.

Fig. et fam., Montrer à quelqu' un son béjaune, Lui faire voir sa sottise, son ineptie, lui montrer qu' il n' est encore qu' un ignorant dans les choses dont il s' agit. On écrit aussi Bec jaune, mais on prononce toujours Béjaune.

BEL. adj.

BEL. adj. Voyez BEAU.

BÉLANDRE. s. f.

BÉLANDRE. s. f. T. de Marine. Petit bâtiment de transport à fond plat, dont on se sert principalement sur les rivières, sur les canaux, et dans les rades.

BÊLANT, ANTE. adj.

BÊLANT, ANTE. adj. Qui bêle. Des brebis bêlantes.

Prov., Boeuf saignant, mouton bêlant, Il faut que le boeuf et le mouton rôtis ne soient guère cuits.

BÊLEMENT. s. m.

BÊLEMENT. s. m. Le cri des moutons, des agneaux et des brebis. La brebis et son agneau se reconnaissent l' un l' autre à leur bêlement.

BÉLEMNITE. s. f.

BÉLEMNITE. s. f. (On prononce Bélèmnite.) T. d' Hist. nat. Il se dit de Certaines coquilles fossiles, de forme allongée, dont on ne connaît pas les analogues vivants. Il y a beaucoup d' espèces de bélemnites.

BÊLER. v. n.

BÊLER. v. n. Il se dit Du cri naturel des moutons, des agneaux et des brebis. Les agneaux bêlent.

Prov. et bass., Brebis qui bêle perd sa goulée, Quand on cause beaucoup à table, on perd le temps de manger.

Prov. et fig., La brebis bêle toujours de même, On ne change guère les manières qui viennent de la nature.

BELETTE. s. f.

BELETTE. s. f. Petit mammifère sauvage, de forme allongée et de couleur rousse, qui a le museau pointu, les pattes courtes, et qui fait la guerre à la volaille. La belette est une espèce de martre. Une belette entra dans le colombier.

BÉLIER. s. m.

BÉLIER. s. m. (Quelques-uns écrivent, Belier.) Quadrupède portant laine, et qui est le mâle de la brebis. Un gros bélier. Les cornes d' un bélier.

BÉLIER

BÉLIER signifie aussi, Une machine de guerre des anciens, faite d' une longue poutre, dont l' extrémité était armée d' une tête d' airain, et qui servait à battre et à renverser les murailles des places assiégées. Approcher le bélier. Faire jouer le bélier. Des coups de bélier.

BÉLIER

BÉLIER en termes d' Astronomie, Constellation zodiacale qui, vers le temps d' Hipparque, coïncidait avec l' équinoxe du printemps. Ce nom est demeuré attaché Au signe dont le commencement répond à ce même équinoxe, dans le zodiaque mobile déplacé par la précession. La constellation du Bélier. Le soleil était dans le signe du Bélier.

BÉLIÈRE. s. f.

BÉLIÈRE. s. f. Anneau qui est au dedans d' une cloche, pour tenir le battant suspendu.

BÉLÎTRE. s. m.

BÉLÎTRE. s. m. T. d' injure et de mépris. Coquin, gueux, homme de néant, etc. Un vrai bélître.

BELLA-DONA ou BELLADONE. s. f.

BELLA-DONA ou BELLADONE. s. f. plus ordinairement T. de Botan. Plante vénéneuse, de la famille des Solanées, qui est employée en médecine, et qu' on appelle ainsi parce qu' autrefois les Italiens en tiraient une espèce de fard. Extrait de belladone. On la nomme aussi Belle-dame.

BELLÂTRE. s. m.

BELLÂTRE. s. m. Celui qui a un faux air de beauté, une beauté mêlée de fadeur. C' est un bellâtre. On l' emploie quelquefois adjectivement.

BELLE-DAME. s. f.

BELLE-DAME. s. f. T. de Botan. Nom vulgaire de l' arroche, appelée aussi, mais plus rarement, Bonne-dame.

Il désigne quelquefois, La plante qu' on nomme plus ordinairement Belladone.

BELLE-DAME

BELLE-DAME est aussi Le nom que les entomologistes donnent au papillon du chardon.

BELLE-DE-JOUR. s. f.

BELLE-DE-JOUR. s. f. T. de Botan. Espèce de liseron dont les fleurs ne s' épanouissent que pendant le jour.

BELLE-DE-NUIT. s. f.

BELLE-DE-NUIT. s. f. T. de Botan. Plante exotique dont les fleurs, qui ressemblent à celles du liseron, ne s' épanouissent guère qu' après le coucher du soleil. On la nomme autrement Jalap.

BELLE-D' UN-JOUR. s. f.

BELLE-D' UN-JOUR. s. f. T. de Botan. Plante cultivée dans les jardins à cause de ses belles fleurs jaunes, qui se fanent très-promptement. On la nomme aussi Hémérocalle.

BELLE-FILLE. s. f.

BELLE-FILLE. s. f. Terme relatif qui exprime l' alliance entre la fille née d' un premier mariage, et le second mari de sa mère ou la seconde femme de son père. C' est votre belle-fille, vous avez épousé son père.

Il se dit aussi d' Une bru, d' une femme par rapport au père ou à la mère de son mari. C' est ma belle-fille, elle a épousé mon fils.

BELLEMENT. adv.

BELLEMENT. adv. Doucement, avec modération. On ne l' emploie guère que pour avertir quelqu' un d' être plus modéré. Bellement, vous vous emportez, vous vous oubliez. Allez tout bellement. Il est familier et peu usité.

BELLE-MÈRE. s. f.

BELLE-MÈRE. s. f. Terme relatif qui exprime l' alliance entre un mari et la mère de sa femme, ou entre une femme et la mère de son mari, ou entre des enfants et la seconde femme de leur père.

BELLE-SOEUR. s. f.

BELLE-SOEUR. s. f. Nom d' alliance qui se donne par un mari à la soeur de sa femme, ou par une femme à la soeur de son mari, ou par un frère ou une soeur à la femme de son frère, ou à deux femmes qui ont épousé les deux frères. C' est la soeur de ma femme, de mon mari, et par conséquent ma belle-soeur. Ces deux femmes sont belles-soeurs.

BELLIGÉRANT, ANTE. adj.

BELLIGÉRANT, ANTE. adj. (On prononce les deux L.) Il se dit Des peuples, des puissances qui sont en guerre. On l' emploie surtout au féminin. Puissances, parties belligérantes.

BELLIQUEUX, EUSE. adj.

BELLIQUEUX, EUSE. adj. (On prononce les deux L.) Guerrier, martial. Nation belliqueuse. Peuple belliqueux. Prince belliqueux. Humeur belliqueuse. Caractère belliqueux. Les sons belliqueux de la trompette.

BELLISSIME. adj. des deux genres

BELLISSIME. adj. des deux genres Très-beau. Il est familier et peu usité.

BELLOT, OTTE. adj.

BELLOT, OTTE. adj. Diminutif de Beau. Il se dit Des enfants. Cet enfant est bellot. Une petite fille qui est bellotte. On l' emploie quelquefois substantivement. Mon petit bellot. Ma petite bellotte. Il est familier.

BELVÉDÈRE ou BELVÉDER. s. m.

BELVÉDÈRE ou BELVÉDER. s. m. (On fait sentir l' R de Belvéder.) Espèce de pavillon ou de terrasse construite au haut d' un édifice ou sur quelque élévation, et d' où l' on découvre au loin. J' ai chez moi un belvédère d' où je vois deux lieues à la ronde.

BÉMOL. s. m.

BÉMOL. s. m. Caractère de musique en forme de petit b, qu' on met au devant d' une note pour indiquer qu' elle doit être baissée d' un demi-ton. Mettre un bémol à une note, devant une note, un bémol, deux bémols à la clef.

Il est aussi adjectif des deux genres. Cette note est bémol. Le ton de si bémol.

BEN. s. m.

BEN. s. m. (On prononce Bène.) Arbre de la famille des Légumineuses, qui croît dans les Indes orientales, et dont les semences, appelées Noix de ben, fournissent une huile de bonne qualité qu' on emploie surtout dans la parfumerie.

BÉNARDE. s. f.

BÉNARDE. s. f. Serrure qui peut s' ouvrir des deux côtés. On dit aussi, adjectivement, Une serrure bénarde.

BÉNÉDICITÉ. s. m.

BÉNÉDICITÉ. s. m. Mot latin que l' usage a rendu français. La prière qu' on fait avant le repas. Dire le bénédicité. Un enfant qui ne sait pas son bénédicité.

BÉNÉDICTIN, INEs.

BÉNÉDICTIN, INEs. Religieux, religieuse de l' ordre de Saint-Benoît. Un couvent de bénédictins, de bénédictines. Les bénédictins étaient divisés en plusieurs congrégations, de Cluny, de Saint-Maur, etc. Un savant bénédictin.

BÉNÉDICTION. s. f.

BÉNÉDICTION. s. f. Action de consacrer, de bénir avec les cérémonies ordinaires. La bénédiction d' une église, d' une chapelle, des fonts baptismaux, d' un cimetière, etc. La bénédiction du pain, de l' eau, d' un cierge, etc. La bénédiction des drapeaux. La bénédiction nuptiale.

Il signifie aussi, L' action d' un prélat ou d' un prêtre qui bénit des assistants, etc., en faisant sur eux le signe de la croix. Donner la bénédiction. Recevoir la bénédiction. Assister à la bénédiction. La bénédiction du saint sacrement. La bénédiction épiscopale.

Il se dit également de L' action par laquelle les pères et les mères bénissent leurs enfants. Bénédiction paternelle, maternelle. Je te donne ma bénédiction. Ses enfants lui demandèrent sa bénédiction.

BÉNÉDICTION

BÉNÉDICTION signifie aussi, Grâce et faveur particulière du ciel. C' est une bénédiction particulière de Dieu. Dieu l' a comblé de bénédictions. Les bénédictions célestes. Dieu a répandu, a versé ses bénédictions sur cette famille. Dieu y a mis, y a donné sa bénédiction. Attirer, s' attirer les bénédictions du ciel.

Une maison de bénédiction, Une maison où règne la piété; et, figurément et familièrement, Une maison où tout abonde. On dit aussi, dans un sens analogue au dernier, C' est un pays de bénédiction.

Fam., C' est une bénédiction, se dit en parlant D' une grande abondance qui semble résulter d' une faveur particulière du ciel. Il y a cette année une énorme quantité de fruits, c' est une bénédiction. Il se dit populairement, et par une sorte d' ironie, Pour marquer l' excès d' une chose fâcheuse, désagréable; alors il est ordinairement précédé de que signifiant tellement que. Il pleut, il neige, que c' est une bénédiction. Il a été battu, que c' est une bénédiction.

BÉNÉDICTION

BÉNÉDICTION se dit encore, surtout au pluriel, Des voeux qu' on fait pour la prospérité de quelqu' un, des souhaits qu' on forme en sa faveur. Si vous faites cette bonne oeuvre, on vous donnera mille bénédictions. Il a fait beaucoup de bien dans cette province, et les habitants le comblent de bénédictions. Les bénédictions du pauvre.

Sa mémoire est en bénédiction, On se souvient de lui, et on loue ses actes de bienfaisance, ses vertus, etc.

BÉNÉFICE. s. m.

BÉNÉFICE. s. m. Gain, profit. Tout a tourné à son bénéfice. Il a eu du bénéfice dans cette affaire. Calculer tous les bénéfices que doit procurer une entreprise. Les pertes ont excédé les bénéfices. De gros bénéfices. On doit donner incessamment une représentation au bénéfice de tel comédien. Représentation à bénéfice.

BÉNÉFICE

BÉNÉFICE signifie aussi, Privilége, avantage, faculté accordée par la loi ou par le prince. Il jouissait de ce droit par bénéfice du prince. Héritier par bénéfice d' inventaire, sous bénéfice d' inventaire. Jouir, être déchu du bénéfice d' inventaire. Le bénéfice de discussion. Le bénéfice de division. Être admis au bénéfice de cession. Profiter du bénéfice de la loi.

Lettres de bénéfice d' âge, Lettres de chancellerie que les mineurs obtenaient jadis pour être émancipés, et pour gouverner eux-mêmes leur bien jusqu' à pleine majorité.

En Médec., Bénéfice de nature, Les évacuations extraordinaires par lesquelles la nature se soulage. Bénéfice de ventre, ou simplement, Bénéfice, Dévoiement spontané et peu violent. Il lui est arrivé un bénéfice de ventre.

BÉNÉFICE

BÉNÉFICE se dit particulièrement, en Histoire, Des terres conquises dans la Gaule par les Francs, et que les chefs ou princes distribuaient à leurs compagnons d' armes. Originairement les bénéfices ou fiefs n' étaient donnés qu' à vie; ensuite ils devinrent héréditaires.

BÉNÉFICE

BÉNÉFICE se dit aussi d' Un titre, d' une dignité ecclésiastique, accompagnée d' un revenu. Il n' existe plus en France de bénéfices ecclésiastiques; mais on rapporte ici les dénominations et les façons de parler suivantes parce qu' elles ont été fort usitées autrefois, et qu' elles peuvent s' appliquer à ce qui existe encore dans d' autres pays. Un bon bénéfice. Bénéfice simple. Bénéfice ayant charge d' âmes, avec charge d' âmes, à charge d' âmes. Bénéfice séculier, régulier, consistorial. Bénéfice en commende. Bénéfice de fondation royale. Bénéfices incompatibles. Bénéfice déclaré impétrable. Bénéfice litigieux. Les charges d' un bénéfice. La collation d' un bénéfice. La nomination des bénéfices. Pourvoir quelqu' un d' un bénéfice. Poursuivre un bénéfice. Courir un bénéfice. Résigner, permuter un bénéfice. Présenter, nommer à un bénéfice. Conférer, remettre, tenir des bénéfices. Disputer un bénéfice, le titre d' un bénéfice. Taxer un bénéfice. Posséder un bénéfice. Remplir un bénéfice. Prendre possession d' un bénéfice. N' avoir ni office, ni bénéfice.

Bénéfice à simple tonsure, Bénéfice qu' on peut posséder quoiqu' on n' ait que la tonsure, et sans être obligé de prendre les ordres sacrés, ni de résider sur les lieux.

Bénéfice sécularisé, Bénéfice qui n' est possédé que par des réguliers; et qui, par dispense du pape, peut être possédé en commende par des séculiers.

Prov. et fig., Il faut prendre le bénéfice avec les charges, Il faut se résoudre à essuyer les incommodités d' une chose qui d' ailleurs est avantageuse. Ce n' est pas un bénéfice sans charge, se dit D' un bien, d' un avantage que l' on n' a pas sans peine, sans dépense, ou même sans danger.

BÉNÉFICE

BÉNÉFICE signifie aussi, Le lieu même où est l' église et le bien du bénéfice. Un bénéfice bien situé. Résider à son bénéfice, dans son bénéfice.

BÉNÉFICIAIRE. adj. des deux genres

BÉNÉFICIAIRE. adj. des deux genres Il se dit, en Jurisprudence, De l' héritier sous bénéfice d' inventaire. L' héritier bénéficiaire.

Il s' emploie quelquefois comme substantif. Le bénéficiaire est tenu des dettes du défunt, jusqu' à concurrence des forces de la succession.

BÉNÉFICIAIRE

BÉNÉFICIAIRE se dit encore, substantivement, d' Un comédien ou d' une autre personne pour qui on donne une représentation théâtrale à bénéfice. Le bénéficiaire a joué dans la seconde pièce. Le bénéficiaire est un ancien souffleur. La bénéficiaire a fait une bonne recette.

BÉNÉFICIAL, ALE. adj.

BÉNÉFICIAL, ALE. adj. Qui concerne les bénéfices ecclésiastiques. Il n' est guère usité que dans cette locution, Matière bénéficiale. Être savant dans les matières bénéficiales.

BÉNÉFICIER. s. m.

BÉNÉFICIER. s. m. (Ce mot est de quatre syllabes.) Celui qui a un bénéfice ecclésiastique. Un riche bénéficier. Un gros bénéficier.

BÉNÉFICIER. v. n.

BÉNÉFICIER. v. n. (Ce mot est de cinq syllabes.) Faire quelque profit. Il n' y a pas beaucoup à bénéficier sur cette marchandise. Il a bénéficié sur ce marché.

BENÊT. adj. m.

BENÊT. adj. m. Niais, sot. Voilà un homme bien benêt.

Il est plus communément substantif. C' est un grand benêt. Un franc benêt. Il avait un grand benêt de fils.

BÉNÉVOLE. adj. des deux genres

BÉNÉVOLE. adj. des deux genres Qui est ou que l' on suppose favorablement disposé. Il ne se dit guère qu' en plaisantant, et dans ces locutions, Lecteur bénévole, auditeur bénévole.

BÉNÉVOLEMENT. adv.

BÉNÉVOLEMENT. adv. Volontiers, par un sentiment de bienveillance. Il a fait cela bénévolement.

BENGALI. s. m.

BENGALI. s. m. Langue qui est dérivée du sanscrit, et que parlent les peuples du Bengale. Étudier le bengali. Un manuscrit en bengali.

Il se dit aussi adjectivement. L' idiome bengali. Les caractères bengalis. Les orientalistes l' emploient quelquefois au féminin. L' écriture, la grammaire bengalie.

BENGALI. s. m.

BENGALI. s. m. Espèce de pinson, petit oiseau dont le chant est agréable, et qu' on a ainsi nommé parce qu' il nous est venu du Bengale.

BÉNIGNEMENT. adv.

BÉNIGNEMENT. adv. D' une manière bénigne. Il l' a reçu, il l' a traité bénignement.

BÉNIGNITÉ. s. f.

BÉNIGNITÉ. s. f. Douceur, bonté du puissant à l' égard du faible, du supérieur à l' égard de l' inférieur. Il a été reçu de son maître avec beaucoup de bénignité. Un air de bénignité. Il vieillit.

BÉNIN, IGNE. adj.

BÉNIN, IGNE. adj. Doux, humain. Un naturel doux et bénin. Humeur bénigne.

Il se dit souvent, par dérision, en parlant D' une bonté, d' une tolérance qui tient de la faiblesse. C' est le plus bénin de tous les maris.

Il signifie figurément, Favorable, propice. Air bénin. Le ciel bénin. Astres bénins. Influence bénigne.

Il se dit, en Médecine, Des maladies qui n' offrent rien d' alarmant. Petite vérole bénigne, d' une espèce bénigne. Angine bénigne. Fièvre bénigne.

Remède bénin, Remède qui agit doucement.

BÉNIR. v. a.

BÉNIR. v. a. Consacrer au culte, au service divin avec certaines cérémonies ecclésiastiques. Bénir une église, une chapelle. Bénir des ornements d' église, une pierre d' autel, des fonts, etc. Bénir un cierge.

Bénir un abbé, une abbesse, Les installer dans leur dignité avec certaines cérémonies ecclésiastiques, et en faisant sur eux certaines prières. C' est aux évêques de bénir les abbés et les abbesses.

Bénir des époux, Consacrer leur union suivant le rite religieux. On dit de même, Bénir un mariage.

Bénir des armes, des drapeaux; bénir le lit nuptial, bénir la table, etc., Faire certaines prières pour attirer la grâce de Dieu sur des armes, sur des drapeaux, etc.

Bénir le peuple, les assistants, etc., Faire sur eux le signe de la croix, en leur souhaitant la grâce divine. Le prélat bénissait les passants agenouillés. Le prêtre a béni l' assistance.

BÉNIR

BÉNIR se dit également en parlant De l' acte religieux par lequel les pères et les mères appellent sur leurs enfants la protection céleste. Noé bénit Sem et Japhet, et maudit Cham. Il a béni ses enfants avant de mourir.

BÉNIR

BÉNIR signifie aussi, Louer, glorifier, remercier avec des sentiments de vénération et de reconnaissance. Bénir Dieu de la grâce qu' il nous a faite. Béni soit Dieu. Le ciel en soit béni. Bénissons le Seigneur. Bénissons la main qui nous a créés. Tout le monde vous bénit. On vous bénira, si vous faites cette bonne action. On dit de même, Bénir la mémoire de quelqu' un.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des choses qui rappellent quelque agréable souvenir, et généralement De tout ce dont on a lieu de se féliciter. Je bénis le lieu, l' heure, le moment où je vous ai vu. Je bénis le hasard qui me fait vous rencontrer.

BÉNIR

BÉNIR signifie encore, Combler de faveurs, faire prospérer; et, dans cette acception, il ne se dit que de Dieu. Dieu avait béni la race d' Abraham. Que Dieu bénisse vos armes! Le Seigneur bénira votre sainte entreprise, bénira vos efforts. Dieu bénit le travail de ces gens-là, bénit leur famille.

Fam., Dieu vous bénisse, se disait autrefois À une personne qui éternuait. On le dit quelquefois à un pauvre quand on n' a rien à lui donner. Dieu vous bénisse, se dit ironiquement, en signe de mécontentement, À une personne dont le discours ou la conduite nous fâche ou nous contrarie. Vous nous donnez là une belle nouvelle, Dieu vous bénisse! Vous avez fait là une chose bien adroite, Dieu vous bénisse!

BÉNIT, ITE. participe

BÉNIT, ITE. participe Il se dit De certaines choses sur lesquelles la bénédiction du prêtre a été donnée avec les cérémonies prescrites. Eau bénite. Pain bénit. Cierge bénit. Chandelle bénite. Les drapeaux ont été bénits.

Prov. et fig., De l' eau bénite de cour, De vaines protestations de service et d' amitié. Donner à quelqu' un de l' eau bénite de cour. On dit dans un sens analogue, C' est un donneur d' eau bénite.

BÉNI, IE

BÉNI, IE autre participe, qui a toutes les autres significations de son verbe, et qui s' emploie surtout en parlant Des personnes. L' ange dit à la sainte Vierge: Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Un peuple béni de Dieu.

BÉNITIER. s. m.

BÉNITIER. s. m. Sorte de bassin ou de vase destiné à contenir l' eau bénite dont on se sert pour faire le signe de la croix, pour asperger. On met des bénitiers à l' entrée de toutes les églises. Bénitier de marbre, de pierre. Un bénitier fait d' une grande coquille. Suspendre un petit bénitier au chevet de son lit. Bénitier d' argent, de cristal, de porcelaine, etc.

Prov. et fam., Se démener comme le diable au fond du bénitier, comme un diable dans un bénitier, S' agiter beaucoup.

BENJAMIN. s. m.

BENJAMIN. s. m. Le fils qu' un père et une mère aiment plus que leurs autres enfants; par allusion à la prédilection de Jacob pour Benjamin, le plus jeune de ses fils. Cet enfant est leur Benjamin. Il est familier.

BENJOIN. s. m.

BENJOIN. s. m. Sorte de baume, substance aromatique et résineuse, qui découle d' un arbre des Indes orientales, et qu' on recueille pour divers usages. Le benjoin et le storax mélangés donnent une odeur fort agréable. Le benjoin est la base du lait virginal.

BENOÎTE. s. f.

BENOÎTE. s. f. T. de Botan. Plante à fleurs rosacées, qui croît communément dans les lieux incultes, et dont on fait usage en médecine.

BENZOÏQUE. adj. m.

BENZOÏQUE. adj. m. T. de Chimie. Il se dit De l' acide extrait du benjoin ou d' autres substances analogues. Acide benzoïque.

BÉQUÉE. s. f.

BÉQUÉE. s. f. Voyez BECQUÉE.

BÉQUETER. v. a.

BÉQUETER. v. a. Voyez BECQUETER.

BÉQUILLARD. s. m.

BÉQUILLARD. s. m. Vieillard courbé et cassé, qui se sert d' une béquille. Voyez venir ce béquillard. Il est familier.

BÉQUILLE. s. f.

BÉQUILLE. s. f. Sorte de bâton surmonté d' une petite traverse, sur lequel les vieillards, les gens infirmes ou estropiés s' appuient pour marcher. S' appuyer sur une béquille. Marcher avec des béquilles. Il ne peut faire un pas sans béquilles, qu' avec des béquilles.

BÉQUILLE

BÉQUILLE en termes d' Agriculture, Instrument en forme de ratissoire, avec lequel on donne de légers labours aux plantes en végétation.

BÉQUILLER. v. n.

BÉQUILLER. v. n. Marcher avec une béquille. Ce vieillard commence à béquiller. Dans ce sens, il est familier.

BÉQUILLER

BÉQUILLER en termes d' Agriculture, est verbe actif, et signifie, Faire un petit labour avec la béquille, dans une planche, dans une caisse, etc.

BÉQUILLÉ, ÉE. participe

BÉQUILLÉ, ÉE. participe

BER. s. m.

BER. s. m. (On prononce l' R.) T. de Marine. Appareil de charpente et de cordage, placé sous un grand bâtiment, pour le supporter, et qui glisse sur la cale, lorsqu' on lance ce bâtiment à l' eau. Le bâtiment se dégage de son ber lorsqu' il est à flot.

BERCAIL. s. m.

BERCAIL. s. m. Bergerie, lieu où l' on enferme un troupeau de moutons ou de brebis.

Fig., Ramener au bercail une brebis égarée, Ramener un hérétique dans le sein de l' Église; ramener à des sentiments de piété, à une conduite pieuse, une personne qui s' en était écartée. On dit dans un sens analogue, Revenir, rentrer au bercail.

BERCE. s. f.

BERCE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes ombellifères, dont l' espèce la plus connue, appelée aussi Branche-ursine bâtarde, est grande, vivace, et fort commune dans le nord de l' Europe.

BERCEAU. s. m.

BERCEAU. s. m. Sorte de petit lit où l' on couche les enfants à la mamelle, et qui est ordinairement disposé de manière qu' on peut le balancer aisément. Berceau d' osier. Berceau de chêne, d' acajou. Mettre un enfant dans son berceau.

Dès le berceau, Dès la plus tendre enfance. On dit de même: Au sortir du berceau. Un enfant qui est encore au berceau. Un enfant au berceau. Etc.

Prov. et fig., Il faut étouffer le monstre au berceau, Il faut étouffer le mal dès sa naissance.

BERCEAU

BERCEAU se dit, figurément, Des lieux où certaines choses ont commencé. Florence fut le berceau de la peinture moderne. La Saxe fut le berceau du luthéranisme. La plupart des historiens regardent cette contrée comme le berceau de la civilisation.

Il se dit aussi Des commencements de certaines choses. Cet établissement est encore au berceau, à son berceau. Les arts étaient encore au berceau.

BERCEAU

BERCEAU dans les Jardins, se dit d' Une charmille taillée en voûte, ou d' Un treillage de même forme sur lequel on fait monter du jasmin, du chèvrefeuille, de la vigne, etc. Berceau de jasmin. Berceau de chèvrefeuille. Prendre le frais sous un berceau. On dit quelquefois, Berceau de verdure.

Allée en berceau, Allée couverte. On dit de même, Ces arbres font le berceau, forment le berceau, Ils réunissent leurs branches de manière à former une voûte de feuillage.

BERCEAU

BERCEAU signifie également, en termes d' Architecture, Une voûte en plein cintre. Le berceau d' une cave.

BERCER. v. a.

BERCER. v. a. Remuer, balancer le berceau d' un enfant qu' on veut endormir. Bercer un enfant.

Prov. et fig., Le diable le berce, se dit D' un homme qui est toujours inquiet, agité.

Fig. et fam., J' ai été bercé de cela, de ces contes-là, J' en ai ouï parler mille fois, dès mon plus jeune âge.

BERCER

BERCER signifie figurément, Amuser d' espérances fausses ou éloignées. Il y a long-temps que vous me bercez de cette assurance. On les berçait d' un espoir qu' on ne pouvait réaliser. Bercer quelqu' un de vaines promesses.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se flatter de quelque chose. Se bercer d' espérances frivoles, d' idées chimériques.

BERCÉ, ÉE. participe

BERCÉ, ÉE. participe

BERCEUSE. s. f.

BERCEUSE. s. f. Femme chargée de bercer un enfant. Le service des berceuses n' a guère lieu que dans les maisons des princes.

BÉRET. s. m.

BÉRET. s. m. (Quelques-uns écrivent, Berret.) Sorte de casquette, de toque de laine, ronde et plate, qui est la coiffure des paysans basques.

Il se dit aussi d' Une coiffure à peu près de même forme, que les dames mettent quelquefois. Un béret rouge, bleu. Un béret de velours.

BERGAME. s. f.

BERGAME. s. f. Ancienne sorte de tapisserie fort commune et de peu de valeur, ainsi nommée à cause de la ville de Bergame, d' où sont venues les premières tapisseries de ce genre. Il n' y avait dans sa chambre qu' une simple tapisserie de Bergame. Il n' y avait que de la bergame, qu' une bergame.

BERGAMOTE. s. f.

BERGAMOTE. s. f. Espèce de poire fondante d' un très-bon goût. Bergamote d' été. Bergamote d' hiver.

Il se dit encore d' Une espèce d' orange qui a une fort bonne odeur, et dont on tire une essence agréable. De l' essence de bergamote.

Il se dit aussi Des petites boîtes, des bonbonnières qui sont doublées avec des écorces de cette espèce d' oranges. J' ai rempli ma bergamote de pastilles.

BERGE. s. f.

BERGE. s. f. Bord relevé ou escarpé d' une rivière, d' un chemin, d' un fossé. Les berges de cette rivière sont très-élevées.

BERGE

BERGE est aussi Le nom d' une espèce de chaloupe étroite, dont on se sert sur quelques rivières.

BERGER, ÈREs.

BERGER, ÈREs. Celui, celle qui garde les moutons, les brebis. Un berger soigneux, intelligent. La houlette du berger. Le chien du berger. Le chien de berger. La mort égale les rois et les bergers. Un jeune berger. Une jeune bergère.

Il s' est dit, figurément, dans la Poésie pastorale, pour Amant, amante. Un berger fidèle. Une bergère inconstante. De là vient qu' on dit encore: L' heure du berger, Le moment favorable aux amants; et, L' étoile du berger, La planète de Vénus.

BERGÈRE. s. f.

BERGÈRE. s. f. Espèce de fauteuil plus large et plus profond que les fauteuils ordinaires, et garni d' une espèce de coussin sur lequel on s' assied.

BERGERETTE. s. f. Diminutif

BERGERETTE. s. f. Diminutif Jeune bergère. On a dit aussi, Bergeronnette.

BERGERETTE. s. f.

BERGERETTE. s. f. Sorte de vin mixtionné avec du miel.

BERGERIE. s. f.

BERGERIE. s. f. Le lieu où l' on enferme les bêtes à laine. Le loup est entré dans la bergerie.

Fig. et fam., Enfermer le loup dans la bergerie, Mettre, laisser quelqu' un dans un lieu, dans un poste où il peut faire aisément beaucoup de mal. Il signifie aussi, Laisser fermer une plaie avant qu' il en soit temps, ou Faire rentrer un mal qu' il fallait attirer au dehors.

BERGERIES

BERGERIES au pluriel, se dit de Petits poëmes dont les amours de bergers sont le sujet. Les bergeries de Racan. En ce sens, il est vieux.

BERGERONNETTE. s. f.

BERGERONNETTE. s. f. Ancien diminutif de Bergère. On dit aussi, Bergerette.

BERGERONNETTE. s. f.

BERGERONNETTE. s. f. Petit oiseau noir et blanc, d' une forme très-élégante, qui se plait dans le voisinage des troupeaux.

BÉRIL. s. m.

BÉRIL. s. m. Voyez BÉRYL.

BERLE. s. f.

BERLE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes ombellifères, dont plusieurs espèces sont cultivées à cause de leurs racines nourrissantes.

BERLINE. s. f.

BERLINE. s. f. Sorte de voiture suspendue, à deux fonds et à quatre roues, dont on se sert à la ville et en voyage. Une berline à quatre places. Une grosse berline. Louer une berline. Voyager dans une berline, en berline.

BERLINGOT. s. m.

BERLINGOT. s. m. Berline coupée, c' est-à-dire, qui n' a qu' un fond. Nous fîmes le voyage dans un berlingot.

BERLOQUE ou BRELOQUE. s. f.

BERLOQUE ou BRELOQUE. s. f. T. militaire. Batterie de tambour qui annonce les repas, les distributions, etc. Battre la berloque.

BERLUE. s. f.

BERLUE. s. f. Sorte d' éblouissement, qui est ordinairement passager. On ne l' emploie guère que dans cette phrase familière, Avoir la berlue. Il voit les objets autrement qu' ils ne sont, il a la berlue.

Fig., Avoir la berlue, Juger mal de quelque chose, s' en faire une idée fausse. Il faut avoir la berlue pour juger comme vous faites. Vous ne voyez pas qu' on vous joue; il faut que vous ayez la berlue.

BERME. s. f.

BERME. s. f. T. de Fortification. Chemin étroit entre le pied du rempart et le fossé.

Il se dit, par analogie, d' Un chemin qu' on laisse entre une levée et le bord d' un canal ou d' un fossé.

BERMUDIENNE. s. f.

BERMUDIENNE. s. f. T. de Botan. Plante dont la fleur est très-belle, et qui tire son nom des îles Bermudes, d' où elle a été apportée.

BERNABLE. adj. des deux genres

BERNABLE. adj. des deux genres Qui mérite d' être berné et moqué. C' est un homme bernable. Il est familier et peu usité.

BERNACLE. s. f.

BERNACLE. s. f. Coquillage à cinq valves, qui s' attache aux rochers et à la carène des bâtiments: on croyait autrefois qu' il en sortait une espèce de canard. Voyez ANATIFE.

BERNARDIN, INEs.

BERNARDIN, INEs. Religieux, religieuse de l' ordre de Saint-Benoît, reformé par saint Bernard. Un couvent de bernardins.

BERNE. s. f.

BERNE. s. f. Tour que l' on joue à quelqu' un, en le faisant sauter en l' air sur une couverture dont plusieurs personnes tiennent les coins et les côtés. Cela mérite la berne. Il est digne de la berne. Il est familier.

En termes de Marine, Pavillon en berne, Pavillon hissé à la place ordinaire, mais roulé, et non déployé, soit en signe de deuil, soit comme signal de détresse. Mettre le pavillon en berné, Le rouler sur lui-même.

BERNEMENT. s. m.

BERNEMENT. s. m. Action de berner, manière dont on berne quelqu' un. Le bernement de Sancho Pança. Il est familier et peu usité.

BERNER. v. a.

BERNER. v. a. Faire sauter quelqu' un en l' air par le mouvement d' une couverture sur laquelle on l' a mis, et dont plusieurs personnes tiennent les coins et les côtés. Ils le mirent sur une couverture et le bernèrent.

Il signifie figurément, Se moquer de quelqu' un, le tourner en ridicule. Il fut berné pendant toute la soirée. Si je disais cela, je me ferais berner. Il est familier dans les deux acceptions.

BERNÉ, ÉE. participe

BERNÉ, ÉE. participe

BERNEUR. s. m.

BERNEUR. s. m. Celui qui berne. Je ne crains ni la berne, ni les berneurs. Il est familier.

BERNIQUE.

BERNIQUE. Sorte d' adverbe par lequel on exprime que l' espérance de quelqu' un est ou sera déçue. Je croyais le trouver encore chez lui; mais bernique. Vous comptez sur lui: bernique. Il est populaire.

BERRET. s. m.

BERRET. s. m. Voyez BÉRET.

BÉRYL. s. m.

BÉRYL. s. m. Pierre précieuse, d' un vert bleuâtre, et transparente, que l' on nomme aussi Aigue-marine. Le béryl était une des pierres du pectoral du grand prêtre, chez les Juifs.

BESACE. s. f.

BESACE. s. f. Espèce de sac ouvert par le milieu, et fermé par les deux bouts, en sorte qu' il forme deux poches. Les moines mendiants portent la besace. Avoir une besace sur l' épaule. Il portait, il avait mis ses provisions dans une besace. Il s' en est retourné la besace vide.

Fig. et fam., Être à la besace, être réduit à la besace, Être ruiné. On dit de même, Réduire, mettre quelqu' un à la besace.

Prov. et fig., Être jaloux de quelque chose comme un gueux de sa besace, Y être fort attaché, y tenir beaucoup.

BESACIER. s. m.

BESACIER. s. m. Celui qui porte une besace, la besace. Il est familier, et ne s' emploie guère que par dénigrement.

BESAIGRE. adj. des deux genres

BESAIGRE. adj. des deux genres Il se dit Du vin qui s' aigrit, parce qu' il est au bas. On dit substantivement, dans le même sens, Ce vin tourne au besaigre.

BESAIGUÔ. s. f.

BESAIGUÔ. s. f. T. de Charpentier. Outil de fer, taillant par les deux bouts, dont l' un est en bec d' âne, et l' autre en ciseau: il sert à dresser et réparer le bois de charpente, et à faire les tenons et mortaises. Dresser une pièce de bois avec la besaiguë.

BESANT. s. m.

BESANT. s. m. Ancienne monnaie de l' empire de Constantinople ou Byzance. Besant d' or. Besant d' argent. On paya tant de besants pour la rançon de ce prince.

BESANT

BESANT en termes de Blason, se dit d' Une pièce d' or ou d' argent. Il porte d' azur à trois besants d' or, deux et un.

BESET. s. m.

BESET. s. m. T. de Trictrac. Il se dit Du coup de dés par lequel un joueur amène deux as. J' ai amené beset.

BESI. s. m.

BESI. s. m. Nom générique qu' on donne à plusieurs espèces de poires, en y ajoutant le nom du pays d' où elles sont tirées. Besi d' Heri. Besi de la Motte. Besi Chaumontel.

BESICLES. s. f. pl.

BESICLES. s. f. pl. Sorte de lunettes à branches, qui se fixent à la tête. Mettre ses besicles. Avoir toujours des besicles sur le nez. Porter des besicles. Il est familier.

Fig. et fam., Prenez vos besicles, vous n' avez pas bien mis vos besicles, Prenez mieux garde à ce dont il s' agit, vous ne l' avez pas assez examiné.

BESOGNE. s. f.

BESOGNE. s. f. Travail, ouvrage; action par laquelle on fait une oeuvre. Avoir de la besogne. Mettre la main à la besogne. Aller à sa besogne. Être à sa besogne. Une longue besogne. Se mettre en besogne, à la besogne. Faire sa besogne. Quitter sa besogne. S' attacher, être assidu à sa besogne. Mettre quelqu' un en besogne. Ce que vous lui donnez à faire est une forte besogne. Ce mot est familier dans tous ses emplois.

Il signifie aussi, L' effet du travail, l' ouvrage même qui résulte du travail. Bonne besogne. Besogne délicate. Besogne grossière. Besogne commencée. Besogne achevée. Besogne bien faite. Faire voir sa besogne. Montrer de la besogne faite. Gâter de la besogne. Il fait plus de besogne que quatre.

Besogne de commande, Travail commandé, qui doit être exécuté au gré de celui qui le fait faire. Besogne d' affection, Travail que l' on choisit par goût et que l' on exécute à sa fantaisie. La besogne d' affection réussit ordinairement mieux que celle de commande.

Prov., Selon l' argent la besogne, Les ouvriers travaillent selon qu' ils sont payés.

Aimer besogne faite, N' aimer pas à travailler. Fig., S' endormir sur la besogne, Travailler nonchalamment.

Être âpre à la besogne, Mettre à son travail beaucoup d' activité. Être mou à la besogne, La faire avec nonchalance. Abattre de la besogne, Faire beaucoup d' ouvrage.

Ne songer qu' à sa besogne, qu' à faire sa besogne, être tout à sa besogne, Ne s' occuper que des affaires de son état, de sa profession; être uniquement appliqué à ce qu' on fait, au travail dont on est chargé. Ce commis, cet employé ne songe qu' à sa besogne.

Aller vite en besogne, Être expéditif, ou Agir précipitamment. Il se dit quelquefois, figurément, D' un dissipateur qui mange son patrimoine.

Faire plus de bruit que de besogne, Se donner beaucoup de mouvement, et faire peu d' ouvrage; ou Parler plus qu' on n' agit.

Faire de la bonne besogne, de bonne besogne, Travailler utilement. On dit, dans le sens contraire, Faire de la mauvaise besogne, de mauvaise besogne.

Ironiq., Vous avez fait là une belle besogne, de belle besogne, se dit À une personne qui a gâté l' affaire dont elle s' est mêlée.

Fig., Donner bien de la besogne à quelqu' un, lui tailler de la besogne, Lui donner de la peine, de l' exercice, lui susciter des embarras.

BESOGNER. v. n.

BESOGNER. v. n. Faire une besogne, faire de la besogne. Nous avons bien besogné. Il est familier et il vieillit.

BESOIGNEUX, EUSE. adj.

BESOIGNEUX, EUSE. adj. Qui est dans la gêne, dans le besoin. Ces gens-là sont devenus bien besoigneux. Il est familier.

BESOIN. s. m.

BESOIN. s. m. Manque, privation de quelque chose qui est nécessaire. On lui a donné de l' argent, il en avait bien besoin. Avez-vous besoin de quelque chose? Je n' ai plus besoin de rien. Chacun sait ses besoins. Confier, exposer à quelqu' un ses besoins. Subvenir, pourvoir à ses besoins, aux besoins de sa famille.

Il signifie aussi, Indigence, dénûment. Il est dans le besoin, dans un pressant besoin. Il l' a assisté dans le besoin, dans son besoin.

Il se dit particulièrement de La faim, du manque de nourriture. Nous étions épuisés de fatigue et de besoin.

BESOIN

BESOIN se dit encore Du mouvement instinctif, du sentiment qui porte à rechercher ou à faire quelque chose. Les besoins du corps et de l' âme. Les besoins de la nature. C' est un besoin naturel. Se créer des besoins factices. Boire, manger sans besoin. Les désirs naissent du besoin. Des besoins impérieux. Sentir, éprouver des besoins. Prévenir tous les besoins d' une personne. Le besoin d' aimer, de connaître, etc.

Besoin naturel, ou simplement, Besoin, se dit aussi, particulièrement, Des besoins du corps qui résultent de la digestion. Il est sorti pour un besoin. Un besoin pressant. Il lui a pris un besoin. Faire ses besoins.

BESOIN

BESOIN se dit, par extension, de La chose même qui est l' objet du besoin. L' exercice, le bon air sont un besoin pour la santé. Le tabac est devenu pour lui un besoin.

BESOIN

BESOIN se dit souvent d' une manière générale, en parlant De ce qui est ou de ce que l' on croit nécessaire, utile, convenable. Cet homme a besoin de repos, a un extrême besoin de se reposer. Avoir besoin de dormir, de manger, de marcher, etc. Il a toujours besoin d' un guide. Vous pouvez vous retirer, je n' ai plus besoin de vous. Je ne puis vous prêter le livre que vous me demandez, j' en ai besoin. Ce jeune homme a besoin, aurait besoin, grand besoin d' être surveillé. Il n' a pas besoin qu' on lui dise deux fois la même chose. Ce plancher s' affaisse, il a besoin d' une poutre neuve. Ces plantes ont besoin d' eau, ont besoin d' être arrosées.

Avoir besoin de, suivi d' un verbe, signifie aussi, Être dans l' obligation, dans la nécessité de. J' ai besoin d' aller à tel endroit. J' ai besoin d' être au Havre à la fin du mois. Je n' ai pas besoin de vous dire que cela doit rester secret entre nous. Il signifie quelquefois, Avoir une envie extrême, un désir immodéré de. Il faut avoir bien besoin de faire parler de soi pour... Cette femme a besoin d' attirer sur elle tous les regards.

Fam., Cela me fait besoin, bien besoin, Cela me manque, et me serait nécessaire, bien nécessaire. On le dit même en parlant D' une personne. Le fils de cette pauvre femme est absent, il lui fait bien besoin.

Impersonnellement, Qu' est-il besoin de.... Qu' est-il besoin que.... Qu' est-il nécessaire de.... Qu' est-il nécessaire que.... Hors de l' interrogation, il ne se dit guère qu' avec la négative. Il n' est pas besoin de... Il n' est pas besoin que...

AU BESOIN. loc. adv.

AU BESOIN. loc. adv. Lorsque le besoin se fait sentir. On connaît les amis au besoin. Cela servira au besoin. L' argent lui a manqué au besoin. Au besoin nous pourrons nous servir de cela.

BESSON, ONNE. adj.

BESSON, ONNE. adj. Jumeau, l' un des deux enfants d' une même couche. Il est vieux.

BESTIAIRE. s. m.

BESTIAIRE. s. m. Il se dit de Ceux qui, chez les anciens Romains, étaient destinés à combattre dans le cirque contre les bêtes féroces.

BESTIAL, ALE. adj.

BESTIAL, ALE. adj. Qui tient de la bête, qui appartient à la bête. Fureur bestiale.

BESTIALEMENT. adv.

BESTIALEMENT. adv. En vraie bête. Vivre bestialement.

BESTIALITÉ. s. f.

BESTIALITÉ. s. f. Commerce contre nature avec une bête. Le crime de bestialité.

BESTIASSE. s. f.

BESTIASSE. s. f. Personne stupide, dépourvue d' esprit, de bon sens. C' est une bestiasse. Il est injurieux et populaire.

BESTIAUX. s. m. pl.

BESTIAUX. s. m. pl. Il signifie la même chose que Bétail. Ce fermier a beaucoup de bestiaux. Il est riche en bestiaux. Ses étables sont remplies de différents bestiaux.

BESTIOLE. s. f. Diminutif

BESTIOLE. s. f. Diminutif Petite bête. Une petite bestiole.

Il se dit, figurément et familièrement, Des enfants, des jeunes personnes qui ont peu d' esprit. Cet enfant-là n' est qu' une petite bestiole. Cette fille veut faire l' entendue, et n' est qu' une bestiole, qu' une pauvre bestiole.

BÊTA. s. m.

BÊTA. s. m. Il se dit de Quelqu' un qui est très-bête. C' est un gros bêta. Il est injurieux, et très-familier.

BÉTAIL. s. m. coll.

BÉTAIL. s. m. coll. Troupeau de bêtes à quatre pieds, qu' on mène paître, comme boeufs, vaches, brebis, chèvres, cochons. Il ne se dit guère que De ces sortes d' animaux. Gros bétail. Menu bétail. Garder le bétail. Nourrir le bétail. Ce fermier a perdu tout son bétail.

BÊTE. s. f.

BÊTE. s. f. Animal privé de raison. Bête a quatre pieds. Bête brute. Bête sauvage. Bête farouche. Bête féroce. Bête privée. Bête à cornes. Bête à laine. Bête bovine. Bête à poil. Bête de charge, de voiture. Bête de somme. Apprivoiser une bête sauvage. Quelle vilaine bête! Une grosse bête. Une petite bête. Une bête venimeuse. Des peaux de bêtes.

Prov. et fig., Remonter sur sa bête, Recouvrer l' avantage ou le bien qu' on avait perdu, être rétabli dans un emploi.

Prov. et fig., Reprendre du poil de la bête, Chercher son remède dans la chose même qui a causé le mal. Voyez POIL.

Prov. et fig., Morte la bête, mort le venin, Un ennemi, un méchant ne peut plus nuire quand il est mort; ou bien, Quand celui qui nous a offensés ne vit plus, notre ressentiment doit s' éteindre.

Fig. et fam., Vivre en bête, mourir en bête, Vivre, mourir sans aucun sentiment de religion.

Pop., Bête épaulée, Bête de trait ou de somme qui ne vaut plus rien, et qui n' est plus en état de servir. Il se dit, figurément, d' Une personne absolument sans esprit, sans capacité. C' est une bête épaulée que cet homme-là. Cela ne sert non plus qu' une bête épaulée. Il se dit aussi d' Une fille qui s' est déshonorée. On l' a trompé, on lui a fait épouser une bête épaulée.

Fig. et fam., C' est la bête noire, se dit De quelqu' un généralement haï. C' est ma bête noire, ma bête d' aversion, ou simplement, C' est ma bête, se dit De quelqu' un pour qui on éprouve une forte aversion.

Fig. et fam., C' est une fine bête, une maligne bête, se dit D' une personne rusée et artificieuse. Ne vous fiez pas à lui, c' est une fine bête, une maligne bête.

Fig. et fam., C' est une bonne bête, se dit D' une personne de peu d' esprit, mais d' un bon naturel.

BÊTE

BÊTE désigne absolument, en termes de Chasse, Le cerf, le sanglier, le daim, ou tout autre animal qu' on chasse à cor et à cri. Relancer la bête. Détourner la bête. La bête donne le change. La bête est dans les filets, dans les toiles.

Fig. et fam., La bête est dans nos filets, Nous nous sommes rendus maîtres de telle personne.

Bêtes fauves, Les cerfs, les chevreuils, les daims. Bêtes noires, Les sangliers, etc. Bêtes puantes, Les renards, les blaireaux, etc.

Bêtes de compagnie, Jeunes sangliers qui vont encore par troupes.

BÊTE

BÊTE se dit absolument, au pluriel, Des bêtes sauvages, des animaux féroces que, chez les anciens Romains, on faisait combattre dans le cirque, et auxquels on livrait quelquefois des condamnés à mort. Combat de bêtes. Ces martyrs furent exposés, livrés aux bêtes. Ce saint martyr fut dévoré par les bêtes.

Fig. et par plaisanterie, Être condamné aux bêtes, se dit quelquefois D' un ouvrage, d' un auteur mal jugé, déchiré par des critiques ignorants et malveillants.

BÊTE

BÊTE se dit, figurément et familièrement, d' Une personne stupide, ou qui n' a que peu ou point d' esprit, de bon sens. C' est une bête. C' est une vraie bête, une grosse bête, une grande bête, une petite bête, une pauvre bête, une sotte bête. C' est une vraie bête de somme. Oh! la bête, la sotte bête que cette créature!

C' est la bête du bon Dieu, se dit D' une personne qui pousse la bonté, la crédulité jusqu' à la bêtise.

Faire la bête, Affecter la bêtise. Vous faites la bête, mais vous me comprenez fort bien. Il signifie aussi, Refuser quelque chose mal à propos, contre ses véritables intérêts. On vous offre un bel établissement, ne le refusez pas, et n' allez pas faire la bête, ne vous avisez point de faire la bête.

BÊTE

BÊTE s' emploie aussi adjectivement, dans l' acception de Sot, stupide. Cet homme-là, cette femme-là est bien bête. Il est impossible d' être plus bête. Il est bête à manger du foin.

Il se dit souvent De la conduite, des propos, des manières, etc. Une conduite bête. Un propos bête. Voilà une réponse bien bête. Rien de si bête que ce qu' il vient de dire, que ce qu' il a fait. Il écoutait d' un air bête.

Prov. et par ellipse, Pas si bête, Je ne suis pas assez sot pour consentir à faire telle chose. Il voulait m' entraîner à faire un mauvais marché; mais pas si bête.

BÊTE

BÊTE signifie aussi, Une sorte de jeu de cartes, auquel on joue à trois, à quatre, ou à cinq. Jouer à la bête.

Il se dit également, à différents Jeux de cartes, de La somme que l' on dépose quand on a perdu un coup, et qui reste au jeu pour être payée à celui qui gagnera le coup d' après ou un des coups suivants. Ma bête est sur le jeu. Les deux bêtes vont ensemble. On fait la bête au jeu de l' hombre, du reversi, etc.

Faire la bête, Perdre ce qui, d' après les règles du jeu, exige qu' on mette une bête. Mettre sa bête, La déposer. Tirer la bête, gagner la bête, Gagner le coup, lorsqu' il y a une bête au jeu.

BÉTEL. s. m.

BÉTEL. s. m. Plante que l' on cultive dans plusieurs parties de l' Inde, et qui grimpe comme la vigne.

Il se dit aussi d' Un masticatoire dont les feuilles de bétel sont le principal ingrédient, et qui est d' un usage habituel dans toutes les contrées équatoriales de l' Asie. Mâcher du bétel. Présenter du bétel à un étranger. L' usage du bétel affermit les gencives et fortifie l' estomac.

BÊTEMENT. adv.

BÊTEMENT. adv. En bête, sottement, stupidement. Il parle et agit bêtement. Il est familier.

BÊTISE. s. f.

BÊTISE. s. f. Défaut d' intelligence, de jugement, de bon sens, ou des notions les plus communes. Il est d' une bêtise extrême. C' est sa bêtise qui l' a perdu.

Il se dit aussi Des actions et des propos bêtes. Il a dit, il a fait une bêtise, une grande bêtise, une grosse bêtise, une lourde bêtise. Il passe sa journée à dire et à faire des bêtises. Dans les deux acceptions, il est familier.

BÉTOINE. s. f.

BÉTOINE. s. f. T. de Botan. Plante labiée, fort commune, qui a une odeur pénétrante, et dont on fait usage en médecine. Tisane de bétoine. Les feuilles de la bétoine sont sternutatoires.

BÉTON. s. m.

BÉTON. s. m. T. de Maçonnerie. Espèce de mortier fait de chaux, de sable et de gravier, et dont on se sert principalement pour les constructions hydrauliques, parce qu' il a la propriété de se durcir dans l' eau.

BETTE. s. f.

BETTE. s. f. Plante potagère, dont les feuilles ont une côte épaisse et large. Bette blanche, rouge, jaune. Une planche de bettes. Manger des bettes. Les feuilles de bette sont émollientes. On la nomme aussi Poirée.

BETTERAVE. s. f.

BETTERAVE. s. f. Espèce de bette, de poirée, dont les racines, appelées également Betteraves, sont grosses, charnues, d' une saveur sucrée, et se mangent ordinairement en salade, après avoir été cuites au four ou bouillies. Planter des betteraves. Un champ de betteraves. Betteraves rouges. Betteraves jaunes. Salade de betteraves. Couleur de betterave. Sucre de betterave.

Fam., Avoir le nez rouge comme une betterave, ou Avoir un nez de betterave, Avoir le nez très-rouge et bourgeonné.

BÉTYLE. s. m.

BÉTYLE. s. m. Espèce de pierre employée à faire les plus anciennes idoles, auxquelles on attribuait des vertus merveilleuses.

BEUGLEMENT. s. m.

BEUGLEMENT. s. m. Meuglement, mugissement; le cri du taureau, du boeuf et de la vache. Le beuglement des vaches et des boeufs. De longs beuglements.

BEUGLER. v. n.

BEUGLER. v. n. Meugler, mugir. Il ne désigne proprement que le cri du taureau, du boeuf et de la vache. Des boeufs et des vaches qui beuglent.

Il signifie aussi, familièrement et par exagération, Jeter de hauts cris. Il se mit à beugler.

BEURRE. s. m.

BEURRE. s. m. Substance alimentaire, grasse, onctueuse, et plus ou moins jaune, que l' on extrait de la crème en la battant. Battre le beurre. Beurre frais. Beurre frais battu. Beurre salé. Beurre fondu. Beurre gras. Beurre de Bretagne, de la Prévalais. Des rôties au beurre. Des tartines de beurre. Une livre de beurre. De la friture au beurre. Un potage au beurre. Étendre du beurre sur du pain.

Pot de beurre, tinette de beurre, Pot, tinette où il y a du beurre. Pot à beurre, Pot à mettre du beurre.

Beurre fort, Beurre qui a une odeur et un goût forts.

Lait de beurre, Espèce de petit lait qui demeure dans la baratte, après qu' on a fait le beurre.

Beurre noir, Beurre fondu qu' on a laissé noircir dans la poêle. Des oeufs au beurre noir. Raie au beurre noir.

Fig. et pop., Avoir les yeux pochés au beurre noir, Avoir les yeux gonflés, meurtris et noirs.

Prov. et fig., Promettre plus de beurre que de pain, Promettre plus qu' on ne veut ou qu' on ne peut tenir.

BEURRE

BEURRE se dit aussi de Quelques substances grasses et concrètes que l' on retire de différents végétaux. Beurre de coco. Beurre de muscade. Beurre de cacao. Etc.

BEURRE

BEURRE dans l' ancienne Chimie, se disait improprement de Certaines préparations, qui sont des chlorures métalliques. Beurre d' antimoine. Beurre d' arsenic. Beurre de bismuth. Beurre de zinc. Voyez CHLORURE.

BEURRÉ. s. m.

BEURRÉ. s. m. Sorte de poire fondante. Beurré blanc. Beurré gris. Beurré doré. Beurré rouge. Une poire de beurré.

BEURRÉE. s. f.

BEURRÉE. s. f. Tranche de pain sur laquelle on a étendu du beurre. Donner une beurrée à un enfant.

BEURRER. v. a.

BEURRER. v. a. Étendre du beurre sur du pain. Il ne s' emploie guère qu' au participe.

BEURRÉ, ÉE. participe

BEURRÉ, ÉE. participe Du pain beurré. Une tartine beurrée.

BEURRIER, IÈREs.

BEURRIER, IÈREs. Celui, celle qui vend du beurre.

Fig. et fam., Il faut envoyer ce livre à la beurrière, il n' est bon que pour la beurrière, se dit D' un mauvais livre qui ne se vend point.

BÉVUE. s. f.

BÉVUE. s. f. Méprise, erreur où l' on tombe par ignorance, par inadvertance. Il a fait une infinité de bévues dans son livre, dans sa traduction. Relever une bévue. Une étrange bévue. Une lourde bévue. Une bévue grossière. Il n' entend rien aux affaires, il y fait à toute heure des bévues.

BEY. s. m.

BEY. s. m. Titre qui signifie Seigneur, et que les Turcs donnent au gouverneur d' une province ou d' une ville. Le bey de Tunis.

BEZESTAN. s. m.

BEZESTAN. s. m. Nom donné, dans les principales villes de Turquie, à des marchés publics, qui sont des espèces de halles couvertes.

BEZET. s. m.

BEZET. s. m. T. de Trictrac. Voyez BESET.

BÉZOARD. s. m.

BÉZOARD. s. m. Concrétion pierreuse qui se forme dans le corps de certains animaux, et à laquelle on attribuait jadis de grandes vertus. Bézoard de porc-épic, de chèvre, de gazelle, etc. Vrai bézoard. Pierre de bézoard. On employait surtout les bézoards pour combattre les effets du poison.

Il s' est dit aussi de Diverses autres concrétions pierreuses, naturelles ou factices, que l' on croyait douées des mêmes propriétés. Bézoard fossile. Bézoard minéral. Il y avait différentes sortes de bézoards factices: le bézoard de Saturne, le bézoard mercuriel, le bézoard martial, etc.

Bézoard végétal, Concrétion pierreuse que l' on trouve dans les cocos.

B-FA-SI

B-FA-SI Ancien terme de Musique, par lequel on désignait le ton de si. Le ton de b-fa-si. Cet air est en b-fa-si.

BIAIS. s. m.

BIAIS. s. m. Obliquité; ligne oblique, sens oblique. Il y a du biais dans ce bâtiment, dans cette chambre. On a fait cette palissade pour cacher le biais du mur. Cette maison est de biais. Ce parterre est de biais, tout de biais. Couper une étoffe de biais, en biais. Vous ne coupez pas cela droit, vous allez de biais. Prendre de biais.

Couper une étoffe du bon biais, du mauvais biais, La couper du bon sens, du mauvais sens, suivant l' usage auquel on la destine.

Fig. et fam., Prendre quelqu' un de biais, Le gagner avec habileté. Prendre une affaire de biais, Employer des moyens détournés pour la faire réussir.

BIAIS

BIAIS se dit, figurément et familièrement, Des différentes faces d' une affaire, ou des divers moyens qu' on peut employer pour réussir à quelque chose. Il y a plusieurs biais dans toutes les affaires. Le tout est de prendre le bon biais. Prendre une affaire du bon biais, du mauvais biais, de tous les biais, du vrai biais. Prendre un biais. Trouver un biais. Un biais ingénieux. User de biais et de ménagements. J' irai au fait avec lui, sans prendre aucun biais.

BIAISEMENT. s. m.

BIAISEMENT. s. m. Manière d' aller en biaisant. Au figuré, Détour pour tromper. Il est peu usité.

BIAISER. v. n.

BIAISER. v. n. Être de biais, aller de biais. Ce chemin, ce mur biaise.

Il signifie, figurément, User de finesses, employer des moyens détournés. Je vous engage à lui parler franchement; ce n' est pas un homme avec qui il faille biaiser, aller en biaisant.

Il signifie quelquefois, Prendre quelque tempérament dans une affaire; alors il se dit en bonne part, et suppose de l' adresse et de la prudence. Il est des circonstances où l' on doit savoir biaiser, où il faut aller en biaisant. Il est familier au figuré.

BIBERON. s. m.

BIBERON. s. m. Petit vase qui a un bec ou tuyau par lequel on fait boire un petit enfant ou un malade. Boire avec un biberon. Élever un enfant au biberon.

BIBERON, ONNEs.

BIBERON, ONNEs. Celui, celle qui aime le vin, qui en boit volontiers. C' est un bon biberon. C' est une biberonne. Il est familier.

BIBLE. s. f.

BIBLE. s. f. L' Écriture sainte, l' Ancien et le Nouveau Testament. La sainte Bible. Le texte de la Bible. Les passages de la Bible. La version de la Bible. Bible latine. Bible grecque. Bible hébraïque. Bible française. Bible polyglotte. Acheter une Bible.

BIBLIOGRAPHE. s. m.

BIBLIOGRAPHE. s. m. Celui qui est versé dans la connaissance des livres, des éditions, etc., et plus particulièrement Celui qui écrit sur cette matière. Un savant bibliographe.

BIBLIOGRAPHIE. s. f.

BIBLIOGRAPHIE. s. f. Science du bibliographe.

BIBLIOGRAPHIQUE. adj. des deux genres

BIBLIOGRAPHIQUE. adj. des deux genres Qui appartient, qui a rapport à la bibliographie. Les connaissances bibliographiques.

BIBLIOMANE. s. m.

BIBLIOMANE. s. m. Celui qui a la manie des livres, qui recherche avec une sorte de passion les livres précieux et rares.

BIBLIOMANIE. s. f.

BIBLIOMANIE. s. f. Manie d' avoir des livres, et surtout des livres précieux et rares. Avoir la bibliomanie.

BIBLIOPHILE. s. m.

BIBLIOPHILE. s. m. Celui qui aime, qui recherche les livres rares et précieux, et particulièrement les éditions bonnes et correctes. Il est bon d' être bibliophile, mais il ne faut pas être bibliomane.

BIBLIOTHÉCAIRE. s. m.

BIBLIOTHÉCAIRE. s. m. Celui qui est préposé à la garde, au soin d' une bibliothèque. Bibliothécaire du Vatican. Bibliothécaire du roi. Bibliothécaire de l' Institut.

BIBLIOTHÈQUE. s. f.

BIBLIOTHÈQUE. s. f. Lieu où l' on tient un grand nombre de livres rangés en ordre. Faire bâtir une bibliothèque. La bibliothèque du Vatican. Fonder une bibliothèque publique. La bibliothèque du roi. La bibliothèque de la ville, de l' Institut. Cette bibliothèque est ouverte tous les jours au public. La bibliothèque d' un collége, d' un couvent. Cette pièce est destinée à servir de bibliothèque. Il ne sort point de sa bibliothèque.

Il se dit aussi d' Une armoire et de tout assemblage de tablettes propres à recevoir des livres. Une bibliothèque de bois d' acajou. Une bibliothèque vitrée. On dit dans le même sens, Un corps de bibliothèque.

Il se dit encore Des livres mêmes qui sont contenus dans une bibliothèque, de L' assemblage méthodique d' une certaine quantité de livres. Nombreuse bibliothèque. Petite bibliothèque. Il a vendu sa bibliothèque. Il n' a pas lu la vingtième partie de sa bibliothèque. Toute sa bibliothèque est reliée en maroquin. Il a fait arranger sa bibliothèque. Le catalogue d' une bibliothèque.

Fig. et fam., C' est une bibliothèque vivante, ambulante, C' est un homme fort savant, et qui peut citer de mémoire beaucoup d' auteurs, beaucoup de passages.

Fig. et fam., C' est une bibliothèque renversée, C' est un homme qui a beaucoup lu, mais dont l' érudition est confuse, mal digérée.

BIBLIOTHÈQUE

BIBLIOTHÈQUE se dit, figurément, Des recueils, des extraits, des catalogues raisonnés d' ouvrages de même ou de différente nature. La Bibliothèque de Photius, de Fabricius. La Bibliothèque rabbinique. La Bibliothèque des Pères. La Bibliothèque des Voyages. La Bibliothèque des Romans. La Bibliothèque d' un homme de goût. Etc.

BIBLIQUE. adj. des deux genres

BIBLIQUE. adj. des deux genres Qui appartient, qui est propre à la Bible. Livres bibliques. Style biblique.

Style biblique, se dit aussi Du style par lequel on imite ou la simplicité ou les figures hardies du style de la Bible. Il se prend quelquefois en mauvaise part, et s' applique alors à Une imitation fausse et défectueuse de ce même style.

Société biblique, Société établie pour la propagation des saintes Écritures. La Société biblique de Londres.

BIBUS

BIBUS (On prononce l' S.) T. de mépris. Il ne s' emploie guère qu' avec la préposition de, pour désigner Une chose qui mérite peu d' attention, qui est de nulle valeur. C' est une affaire de bibus. Ce sont des raisons de bibus. Il est familier.

BICEPS. s. m.

BICEPS. s. m. (On prononce le P et l' S.) T. d' Anat., emprunté du latin. Il se dit de Quelques muscles dont la partie supérieure est divisée en deux. Le biceps du bras. Le biceps de la cuisse.

BICHE. s. f.

BICHE. s. f. La femelle du cerf. Un faon de biche. Un pied de biche.

En Ébénisterie, Table à pieds de biche, Table dont les pieds sont légèrement recourbés en dehors par le bas.

Pied-de-biche, Instrument de dentiste. Il se dit aussi de Divers autres objets dont l' extrémité ressemble, par sa forme, au pied d' une biche.

BICHET. s. m.

BICHET. s. m. Ancienne mesure de capacité pour le blé et pour d' autres grains, contenant en blé-froment environ vingt-deux livres. Il se disait également de La mesure et de Ce qu' elle contenait. Acheter un bichet. Un bichet de blé. Un bichet d' avoine.

BICHON, ONNEs.

BICHON, ONNEs. Sorte de petit chien, qui a le nez court, et le poil long, soyeux et ondoyant. Un joli bichon. Une belle bichonne.

BICHONNER. v. a.

BICHONNER. v. a. Friser, boucler la chevelure, de façon à lui donner quelque ressemblance avec la tête frisée du bichon; par extension, Attifer, pomponner. On a trop bichonné sa chevelure. Depuis une heure, le coiffeur est à la bichonner.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Cette petite fille est toujours à se bichonner devant un miroir. Il est familier.

BICHONNÉ, ÉE. participe

BICHONNÉ, ÉE. participe

BICOQUE. s. f.

BICOQUE. s. f. T. de Guerre. Petite ville ou place de peu d' importance et de peu de défense. La réputation de ce général échoua devant une bicoque. Cette bicoque arrêta longtemps toutes les forces des ennemis.

Il se dit, dans le langage ordinaire et familier, d' Une très-petite maison. Je n' ai dans ce village qu' une bicoque. Une mauvaise bicoque.

BIDET. s. m.

BIDET. s. m. Petit cheval. Monter sur un bidet. Acheter un petit bidet.

Double bidet, Bidet plus grand et plus renforcé que les bidets ordinaires.

BIDET

BIDET dans les Postes aux chevaux, se dit d' Un petit cheval que montent les courriers, les estafettes, etc., et qui n' est point destiné à être attelé à la voiture. Un bon, un mauvais bidet. Aller à bidet. Courir la poste à bidet.

Fig. et fam., Il a bien poussé son bidet, Il a fait une fortune rapide.

BIDET

BIDET se dit aussi d' Un meuble de garde-robe, dans lequel est renfermée une cuvette longue, et qui sert à la propreté.

BIDON. s. m.

BIDON. s. m. Espèce de broc de bois qui contient environ cinq pintes.

Il se dit aussi d' Un vase de fer-blanc propre à contenir de l' eau ou tout autre liquide, à l' usage des hommes de troupe. Le grand bidon sert au transport de l' eau qui se boit en commun. Le petit bidon contient la boisson de chaque soldat.

BIEF. s. m.

BIEF. s. m. Voyez BIEZ.

BIEN. s. m.

BIEN. s. m. Il se dit, au sens physique et au sens moral, de Ce qui est utile, avantageux, agréable. Bien solide. Bien imaginaire. Bien durable. Quel bien nous en est-il revenu? Cela fit plus de mal que de bien, ne fait ni bien ni mal. C' est un grand bien que telle chose soit arrivée. Ce que j' en fais, c' est pour votre bien. Il ne régna que pour le bien de ses peuples. Il faut aller au bien de la chose. Les biens et les maux de cette vie. Il n' y a pas de bien sans quelque mélange de mal. C' est un petit mal pour un grand bien. Ce philosophe prétend que les biens et les maux se compensent. La santé est le bien le plus précieux, est le plus précieux des biens. Ce sont là les vrais biens.

Les biens du corps, La santé, la force. Les biens de l' esprit, Les talents. Les biens de l' âme, Les vertus.

Les biens terrestres, les biens passagers, les biens temporels, Les biens de ce monde; par opposition aux Biens éternels, La béatitude éternelle.

Le bien public, le bien général, L' avantage, le bien-être, l' intérêt de tous. Le bien public fut le prétexte de leur révolte. Travailler au bien public. On a souvent abusé de cette maxime, que le bien particulier doit céder au bien général.

Prov., Nul bien sans peine, Tout ce qui est avantageux coûte à acquérir.

Vouloir du bien à quelqu' un, Avoir le désir de l' obliger. On dit quelquefois familièrement, en plaisantant, Cette femme vous veut du bien, Elle paraît être pour vous dans des dispositions favorables.

Faire du bien à quelqu' un, procurer du bien à quelqu' un, Le secourir dans le besoin, dans l' infortune; ou contribuer à son bien-être, à son bonheur; lui procurer quelque avantage. Il aime à faire du bien à tout le monde. On dit dans le même sens, Rendre le bien pour le mal.

Faire du bien, faire grand bien, se dit Des choses qui procurent quelque avantage ou quelque soulagement. Il lui est arrivé une succession qui a fait grand bien à ses affaires. Cette pluie fera du bien aux prairies, aux blés, à la vigne. La saignée m' a fait grand bien. Prov., Un peu d' aide fait grand bien.

Donner à quelqu' un des avis, des conseils pour son bien, Les lui donner pour son avantage, selon ses intérêts. Écoutez les conseils de ce vieillard; ce qu' il vous dit, c' est pour votre bien.

Dire du bien de quelqu' un, parler en bien de quelqu' un, Parler avantageusement de quelqu' un, louer son caractère, ses qualités, ses talents, etc. On dit beaucoup de bien de cet ouvrage, de ce poëme, etc., On le vante beaucoup. Il ne m' a parlé de vous ni en bien ni en mal, Il ne m' a rien dit de vous, ou m' en a parlé en termes qui n' indiquent ni la louange ni le blâme. On m' a dit de lui tout le bien du monde, On m' a fait son éloge sous tous les rapports.

Prendre, interpréter quelque chose en bien, L' interpréter d' une manière favorable.

Mener une affaire, une entreprise à bien, Faire qu' elle réussisse, qu' elle ait une heureuse issue. Cet ouvrage arrive à bien, vient à bien, Il s' améliore, il se perfectionne.

Prov., Le mieux est l' ennemi du bien, On peut gâter ce qui est bien, en voulant le perfectionner.

BIEN

BIEN signifie aussi, Ce qui est juste, honnête, louable. La science du bien et du mal. Faire le bien et le mal sans discernement. Cet homme fait le bien sans ostentation. Il entreprit de le ramener au bien. Le souverain bien. Le vrai bien. Le bien suprême. C' est un pas vers le bien. C' est un jeune homme qui se porte au bien, qui se tourne au bien. C' est un homme de bien, une femme de bien. Ce sont des gens de bien. Il a fait en cela une action d' homme de bien. Il en a usé en homme de bien.

Prov., En tout bien et en tout honneur, en tout bien et tout honneur, À bonne fin, à bonne intention. Il voit cette fille en tout bien et tout honneur.

BIEN

BIEN signifie aussi, Ce qu' on possède en argent, en fonds de terre, ou autrement. Bien patrimonial. Les biens de père et de mère. Les biens paternels. Les biens maternels. Biens paraphernaux. Biens dotaux. Il est riche en biens-fonds. Augmenter son bien. Il ne faut pas toucher au bien d' autrui. Avoir du bien, beaucoup de bien, peu de bien. Manquer de bien. Être né sans biens. Être sans bien. Avoir un bien clair et net. Un bien clair et liquide. Un beau bien. Un bien embarrassé. Un bien litigieux. Avoir tout son bien engagé, tout son bien hypothéqué. Tout son bien est saisi. Avoir du bien mal acquis. Le bien mal acquis ne profite jamais. Dépenser son bien. Manger son bien. Partager son bien. Il le combla de biens. Amasser du bien. Améliorer ses biens. Posséder de grands biens. Le navire a péri corps et biens. Un mari et une femme séparés de corps et de biens. Séparation de biens. Être en communauté de biens. Faire cession de ses biens, cession de biens. Ses biens furent confisqués. Il a laissé de grands biens. Il lui a légué tous ses biens. Les biens de la succession, qui composent la succession. Curateur aux biens vacants. Les biens meubles et immeubles. Biens de ville. Biens de campagne, ou Biens ruraux. Les biens de la couronne, de la liste civile. Les biens nationaux. Les biens de l' État. Les biens de l' Église, du clergé. Biens communaux.

Il se dit quelquefois, absolument, d' Un bien de campagne, d' une propriété rurale. Il a un petit bien à quelques lieues de la ville. Il vit dans son bien, sur son bien.

Fam., Avoir du bien au soleil, Avoir des biens-fonds, des terres, des maisons. On dit à peu près dans le même sens, Avoir du bon bien.

BIEN

BIEN s' emploie aussi comme adverbe; et alors il sert à marquer Un certain degré de perfection, ou Un certain état heureux, agréable, avantageux, convenable. Il se conduit bien. Il se porte bien. Il va aussi bien, autant bien qu' il est possible. Il parle bien. Il dit bien. Il écrit bien. Il joue bien de cet instrument. Il chante bien. Il a bien chanté. Tant bien que mal. Il fait bien. Il a bien fait de le renvoyer. Il s' est fort bien acquitté de sa mission. Cela est bien. Voilà qui est bien pensé, bien imaginé. J' avais bien jugé cet homme-là. L' art de bien vivre. Bien lui a pris de s' en aller. Tout va bien. Selon lui, tout est bien. Je me trouve bien aujourd' hui. Je me trouve bien de ce nouveau régime. Je me trouve bien d' avoir été là. Il se trouve bien dans son lit. Il est bien dans ses affaires. Il est bien à la cour. Il est bien auprès du roi, bien auprès des ministres. Il y est aussi bien, autant bien qu' on y puisse être. Un ouvrage bien fait. Un jeune homme bien né. Être bien fait, bien pris dans sa taille. Être bien mis, Habillé de bon goût. (Voyez le comparatif MIEUX.)

Être bien, se dit D' un malade sur l' état duquel on est rassuré. Le malade est bien, est fort bien maintenant.

Cette femme est bien, Elle est d' une figure agréable. Il a deux filles qui sont fort bien.

Cette jeune personne se tient bien, Elle a un bon maintien.

Ironiq., Nous voilà bien, se dit Pour exprimer qu' on est dans une position fâcheuse, embarrassante. On dit de même, Vous voilà bien, le voilà bien, etc.

Fam., Être bien ensemble, se dit De deux personnes de sexe différent qui ont un commerce de galanterie. Cela se dit aussi De deux personnes qui ont simplement entre elles des rapports d' intimité. Vivre bien ensemble, Vivre en bonne intelligence. On dit de même, Être bien, vivre bien avec quelqu' un.

Fam., Bien attaqué, bien défendu, La défense n' a pas été moins vigoureuse que l' attaque.

Prov. et fig., Autant vaut bien battu que mal battu, Il y a des choses où il ne faut point s' épargner, quoi qu' il en puisse arriver.

Impersonnellement, Il est bien, Il est juste, il est convenable, il est bienséant. Il est bien de garder une certaine dignité, mais il n' est pas bien qu' elle dégénère en morgue et en insolence. Il serait bien que vous lui fissiez des excuses.

Absol., C' est bien, c' est fort bien, ou elliptiquement, Bien, fort bien, se disent pour marquer adhésion, assentiment, approbation. Bien, fort bien, je n' y vois aucun empêchement. Nous partirons, c' est fort bien; mais qui nous remplacera? Ces locutions s' emploient quelquefois ironiquement et par reproche. Bien, fort bien, ne vous gênez pas. Elles servent aussi à exprimer qu' on a bien compris un avis, une explication, un éclaircissement, ou qu' on ne veut pas continuer l' entretien sur l' objet dont il s' agit; et alors Bien peut être répété. Fort bien, je vois maintenant ce que j' ai à faire. Bien, bien, j' entends ce que vous voulez dire. Bien, bien, nous reparlerons de cela.

BIEN

BIEN signifie aussi, Beaucoup, fort, très. Bien mieux. Il est déjà bien loin. Il mange bien. Il boit bien. Il s' est levé bien matin. Il est arrivé bien à propos. Elle a si bien caché cela, que je ne puis le trouver. Une femme qui aime bien son mari. Je désire bien qu' il réussisse. Il s' en faut bien que... La chose s' est passée bien autrement que vous ne le dites. Il est bien savant. C' est un homme bien malheureux. Il est bien malade. Il est bien mal. Je suis bien aise de vous rencontrer. Il part? j' en suis bien aise. Il a été bien attrapé. Je suis bien sûr du contraire. Ce sont là de bien faibles raisons. Bien fou qui se fie à de telles promesses.

Bien de l' argent, bien de la peine, bien du monde, bien des hommes, etc., Beaucoup d' argent, de peine, de monde, etc. On dit, Bien d' autres, et non Bien des autres.

BIEN

BIEN signifie quelquefois, Formellement, expressément. Il est bien entendu que... Cela est bien établi dans le contrat. Vous voila maintenant bien averti. Il est bien et dûment investi de cette magistrature.

Il s' emploie aussi dans la signification d' À peu près, environ. Il y a bien trois ans que je ne l' ai vu. Il y a bien deux lieues d' ici là.

Il s' emploie souvent par rédondance, et pour donner plus de force à ce qu' on dit. Auriez-vous bien l' assurance de le nier? Vous aviez bien raison. Je le savais bien. Je m' en doutais bien. Il faut bien y consentir. Il le faut bien. Je vous l' avais bien dit. Je vous entends, je vous comprends bien. Il est bien en chemin, mais il n' est pas arrivé. Il est bien vrai que cela est, mais... C' est être bien prompt, un peu bien prompt. Allez-y, ou bien j' irai moi-même. Vous auriez bien pu venir. Je le veux bien Je le vois bien. Nous verrons bien. Voilà bien le langage d' un ami. Ironiquement, C' est bien à vous, il vous sied bien de réformer les autres.

Hé bien, sert à marquer exhortation ou interrogation. Hé bien, continuez. Hé bien, travaillez donc. Hé bien, que vous en semble? ou seulement, Hé bien? Hé bien, que vous a-t-il répondu? Hé bien, ne vous l' avais-je pas dit?

Eh bien, s' emploie dans les mêmes cas, et dans plusieurs autres qu' il serait difficile d' énoncer en détail et d' une manière bien exacte. Eh bien, qu' en dites-vous? Eh bien, que faites-vous donc? vous vous y prenez mal. Eh bien, soit. Eh bien, je ne m' en serais jamais douté. Vous ne voulez pas? eh bien, je m' adresserai à un autre. Vous croyez peut-être qu' il se fâcha: eh bien, non.

BEL ET BIEN, BIEN ET BEAU. loc. adverbiales

BEL ET BIEN, BIEN ET BEAU. loc. adverbiales Voyez BEAU.

BIEN LOIN DE. loc. prépositive

BIEN LOIN DE. loc. prépositive Voyez LOIN.

BIEN QUE. loc. conjonctive

BIEN QUE. loc. conjonctive Encore que, quoique. Bien que je le souhaite de tout mon coeur, je ne le puis pas. On lui donna une gratification, bien qu' il ne l' eût guère méritée.

SI BIEN QUE. loc. conjonctive

SI BIEN QUE. loc. conjonctive Tellement que, de sorte que. La nuit nous surprit, si bien qu' il fallut nous arrêter en route.

BIEN-AIMÉ, ÉE. adj.

BIEN-AIMÉ, ÉE. adj. Qui est fort chéri, qui est aimé de préférence à tout autre. C' est son fils bien-aimé. C' est sa fille bien-aimée.

Il est aussi substantif. C' est le bien-aimé de sa mère. Il est le bien-aimé de la maison. C' est le bien-aimé. Son bien-aimé. Sa bien-aimée.

BIEN-DIRE. s. m.

BIEN-DIRE. s. m. Il s' emploie dans ces phrases familières, Être sur son bien-dire, se mettre sur son bien-dire, Affecter de bien parler. Quand il se met sur son bien-dire. Il est sur son bien-dire. Hors de là, Bien dire, pris substantivement, s' écrit sans trait d' union. Le bien faire vaut mieux que le bien dire.

BIEN-DISANT, ANTE. adj.

BIEN-DISANT, ANTE. adj. Qui parle bien et avec facilité. On le dit aussi par opposition à Médisant. C' est un homme bien-disant. Il est peu usité.

BIEN-ÊTRE. s. m.

BIEN-ÊTRE. s. m. Tout ce qui contribue à une existence agréable et commode; Cette existence même. Il a le nécessaire, mais il n' a pas le bien-être. Il regrette le bien-être qu' il a perdu. Il n' est pas dans l' opulence, mais il jouit d' un bien-être suffisant. J' ai voulu assurer son bien-être. Se faire un petit bien-être.

Il se dit aussi d' Une situation, d' une disposition agréable du corps et de l' esprit. Sentir du bien-être. Goûter le bien-être. Éprouver du bien-être, un bien-être sensible.

BIENFAISANCE. s. f.

BIENFAISANCE. s. f. (On prononce dans le discours ordinaire Bienfesance, Bienfesant; mais, au théâtre et dans le discours soutenu, on prononce Bienfèsance, bienfèsant.) Inclination à faire du bien aux autres; pratique des bienfaits. La bienfaisance fut sa plus belle vertu. Il a un grand fonds de bienfaisance. Acte de bienfaisance. Une bienfaisance éclairée, active. Il n' eut point à se repentir de sa bienfaisance envers eux. Société de bienfaisance. Bureau de bienfaisance.

BIENFAISANT, ANTE. adj.

BIENFAISANT, ANTE. adj. Qui aime à faire du bien aux autres, et qui en fait. Il est généreux et bienfaisant. Cette femme est très-bienfaisante. Avoir l' humeur bienfaisante, le caractère bienfaisant. Il y a des âmes naturellement bienfaisantes.

Il se dit, quelquefois, Des choses dont l' action ou l' influence est utile, salutaire, etc. Une rosée bienfaisante. La bienfaisante nature.

BIENFAIT. s. m.

BIENFAIT. s. m. Bien qu' on fait à quelqu' un; service, bon office que l' on rend; grâce, faveur que l' on accorde. Je n' oublierai jamais un si grand bienfait. C' est un bienfait signalé. Combler, accabler quelqu' un de bienfaits. Prodiguer, répandre des bienfaits. Cacher ses bienfaits. Ajouter au prix d' un bienfait par la manière dont on l' accorde. Il en a reçu mille bienfaits. Est-ce donc là le prix de mes bienfaits? Ils le payèrent mal de ses bienfaits. Il ne faut pas reprocher les bienfaits. Il faut reconnaître les bienfaits. On oublie plutôt les bienfaits que les injures. Il y a des gens qui oublient également les injures et les bienfaits. On dit de même: Les bienfaits de Dieu, de la Providence. C' est un bienfait du ciel, de la nature, etc.

Prov., Un bienfait n' est jamais perdu, Une bonne action a sa récompense tôt ou tard.

Prov. et fig., Les injures s' écrivent sur l' airain, et les bienfaits sur le sable, On oublie aisément les bienfaits, et on se souvient longtemps des injures.

Les bienfaits de la science, d' une institution, etc., Le bien, l' utilité, les avantages qu' elle procure.

BIENFAITEUR, TRICEs.

BIENFAITEUR, TRICEs. Celui, celle qui a fait quelque bien, qui a rendu quelque service ou accordé quelque grâce. C' est votre bienfaiteur. Elle est votre bienfaitrice. C' est le bienfaiteur de votre famille. C' est le bienfaiteur des pauvres. Il faut chérir et honorer ses bienfaiteurs. Les bienfaiteurs de l' humanité.

BIEN-FONDS. s. m.

BIEN-FONDS. s. m. Il se dit Des biens immeubles, comme les terres, les maisons; et on ne l' emploie guère qu' au pluriel. Être riche en biens-fonds.

BIENHEUREUX, EUSE. adj.

BIENHEUREUX, EUSE. adj. Fort heureux, extrêmement heureux. Bienheureux qui peut vivre en paix. L' Écriture dit: Bienheureux ceux qui sont persécutés pour la justice. État bienheureux. Séjour bienheureux. Vie bienheureuse. Il a vieilli, excepté dans les cas où il est précédé d' un verbe; mais alors on l' écrit en deux mots, Bien heureux. Je le tiens bien heureux d' en être échappé. Il est bien heureux d' avoir évité ce danger.

BIENHEUREUX

BIENHEUREUX dans le langage religieux, signifie, Qui jouit de la béatitude éternelle. Les esprits bienheureux. Les âmes bienheureuses.

Il est quelquefois substantif, dans ce dernier sens. Le séjour des bienheureux.

Il se dit particulièrement de Ceux que l' Église, par un acte solennel qui précède la canonisation, reconnaît et déclare avoir été admis à jouir de la béatitude éternelle.

Fam., Avoir l' air d' un bienheureux, Avoir une figure vénérable, l' air recueilli; ou Avoir la figure joyeuse, épanouie. On dit aussi quelquefois, Se réjouir comme un bienheureux.

BIENNAL, ALE. adj.

BIENNAL, ALE. adj. Qui dure deux ans. Il se dit surtout en parlant De charges, d' emplois. L' exercice biennal d' un office. Magistrature biennale. Emplois biennaux.

BIENSÉANCE. s. f.

BIENSÉANCE. s. f. Convenance, rapport de ce qui se dit ou se fait, avec ce qui est dû aux personnes, à l' âge, au sexe, à la condition, et avec les usages reçus, les moeurs publiques, le temps, le lieu, etc. Cela choque la bienséance, blesse les bienséances. Les bienséances oratoires. Il sait ce que demande, ce que prescrit, ce que veut la bienséance, ce que veulent les bienséances. Il sait ce qui est conforme à la bienséance, ce qui est de la bienséance. Cela n' est pas dans la bienséance. Cela est contre la bienséance. Ce qu' on doit accorder aux bienséances. Il l' a fait par bienséance. Connaître les bienséances. Garder la bienséance, les bienséances. Observer les bienséances, les dehors de la bienséance. Les règles, les lois de la bienséance. Pécher contre la bienséance. Se mettre au-dessus des bienséances.

Être à la bienséance de quelqu' un, se dit D' une chose qu' il conviendrait à quelqu' un d' avoir. Cet emploi, ce poste est à votre bienséance. Cette terre est à votre bienséance, à cause du voisinage.

Fam., Par droit de bienséance, Sans avoir aucun autre droit que celui de sa propre convenance, de sa propre commodité.

BIENSÉANT, ANTE. adj.

BIENSÉANT, ANTE. adj. Qu' il sied bien de faire, de dire, etc. Il est bienséant aux jeunes gens de respecter la vieillesse, de n' être pas trop pressés de parler. Cela n' est pas bienséant. Une telle réponse est peu bienséante.

BIEN-TENANT, ANTEs.

BIEN-TENANT, ANTEs. T. de Jurispr. ancienne. Celui, celle qui tient, qui possède les biens d' une succession, ou des biens grevés d' hypothèques. Il fut attaqué comme bien-tenant. Elle était bien-tenante. Les héritiers et bien-tenants. Il n' est point usité dans le langage de la Jurisprudence actuelle.

BIENTÔT. adv. de temps

BIENTÔT. adv. de temps Dans peu de temps, incessamment, promptement. Je pars bientôt. Je reviendrai bientôt. Il sera bientôt revenu. Il a été bientôt prêt. La chose a été bientôt faite. Bientôt vous le reverrez. Bientôt après nous le vîmes reparaître. On s' habitue bientôt à cela.

Fam., Cela est bientôt dit, signifie quelquefois, Cela est facile à dire, à prescrire, mais non à exécuter.

À bientôt. Façon de parler elliptique et familière qu' on emploie quelquefois en quittant une personne, pour exprimer qu' on se propose ou qu' on désire de la revoir avant peu.

BIENVEILLANCE. s. f.

BIENVEILLANCE. s. f. Affection, bonne volonté, disposition favorable envers quelqu' un. Se sentir de la bienveillance pour quelqu' un. Gagner, captiver, se concilier la bienveillance de quelqu' un. Le prince l' honore de sa bienveillance. Il a reçu des marques non équivoques de sa bienveillance. Un sourire de bienveillance. Elle lui a montré beaucoup de bienveillance. Il se dit surtout du supérieur à l' égard de l' inférieur.